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 MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.

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MessageSujet: MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.   MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. EmptyJeu 5 Juil - 20:49



BECAUSE WE SHOULD TRY TO BECOME SOMETHING

MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. 34hc21c
Affalé dans un canapé couleur gravier, il observait sa feuille sans la quitter des yeux. Il ne devait plus qu’y avoir la moitié de son bloc de dessins, car il l’avait usé à diverses occasions. Un panel de crayons était installé à côté de lui. Ils s’enchaînaient les uns et les autres. Passant du jaune à l’orange ou de l’orange au rouge. Il n’avait aucune idée pour un nouvel essai à insérer sur une raquette de tennis. Il n’y avait pas de grandes possibilités, d’autant plus que les designs restaient relativement les mêmes. Le regard perçant du jeune homme restait passablement posé sur une feuille blanche, qui attendait d’être remplie. Rien. Il lâcha un soupire et jeta son bloc sur la table basse de son appartement. Pause clope. Il pouvait bien s’en accorder une de temps à autre, alors qu’il avait déjà dessiné trois autres modèles pour l’un de ses amis. Il s’étira longuement et porta sa clope à sa bouche, en se posant sur le rebord de la fenêtre de sa cuisine. Il l’alluma et prit une bouffée de cette substance édulcorée. De la fumée trouble s’échappa de sa bouche et traversa la mince ouverture qu’il avait laissée. La fumée s’évadait. Il termina sa pause et balança son mégot par la fenêtre. Ensuite, il se retourna vers la cafetière et se servit un café noir corsé, qu’il bût en quelques gorgées. Il délaissa sa tasse sur le plan de travail.

Il n’avait aucune idée de ce que pouvait bien foutre Sutton à cette heure-ci de l’après-midi. À vrai dire, ça ne l’intéressait pas plus que ça. Le sentiment, qu’il éprouvait de curiosité, n’était pas particulièrement étayé. Mais il tentait simplement de se changer les idées en pensant à des choses aussi futiles. Frivole le Siméon ? À peine pas. Il vînt se rasseoir dans le canapé et reprit son bloc de dessins avant de laisser sa main se balader sur la feuille. Il travailla quelques esquisses. La mise en couleur fût plutôt rapide. Une fois qu’il eût fini, il déposa le tout et respira profondément. Enfin. Le blond ne dessinait que rarement. Uniquement lorsqu’on lui demandait. Il n’allait pratiquement plus à ses cours, car il avait une flemme immense de se déplacer jusque là-bas pour une heure de cours sur l’art ou les techniques dessinatoires. Il était comme ça. Il allait et venait. Selon sa volonté, ses envies, ses impressions. Siméon fonctionnait de la sorte. Il n’avait aucune envie de se prendre la tête pour des restrictions, obligations ou interdictions.

Lorsque son portable se mit à vibrer, il le sortit de sa poche. L’un de ses amis désirait voir les esquisses qu’il lui avait promises. Il haussa les épaules avec un air détaché sans même répondre. Il les avait finies. Il embarqua ses affaires et prit sa voiture pour se rendre chez ce fameux sportif, qu’il avait rencontré lors d’une présentation des différents sports à la faculté d’Arrowsic. Une trentaine de minutes plus tard, il se présenta devant la porte de la maison de ce dernier. Il vînt lui ouvrir. Tout sourire. « Hé, ça va, mec ? » Dit-il en lui frappant dans la main. Il avança jusque dans la pièce principale de l’endroit, alors qu’il le suivait. Il affichait un sourire à son tour. « Toujours, toujours. Je t’ai amené les quelques esquisses que tu m’as demandé pour ta raquette. » Répondit-il. Il sortit plusieurs feuilles qu’il étala sur la table posée en face d’eux. Ils allèrent s’asseoir et observèrent les quelques schémas, en discutant des qualités, défauts, des choses à changer. Des rires, des remarques taquines fusèrent dans tous les coins. « Ah, au fait ! J’ai invité un autre pote à moi pour lui montrer ce que tu fais. Il aimerait bien masteriser sa raquette lui aussi. » Hochant la tête, il se replongea dans ses dessins.

La sonnette retentit. Siméon, assis dans le canapé, terminait un nouvel essai, dont ils avaient décidé tous les deux. Il ne faisait pas particulièrement attention à l’individu qui venait de pénétrer dans la maison. Il ne le connaissait certainement pas. Il ne devait pas le connaître. La probabilité était évidente. Et pourtant, lorsqu’il leva la tête, il aperçut une personne qu’il connaissait bien. Mattia. Mattia était le beau-fils de son oncle, qu’il ne voyait jamais. Siméon n’avait jamais eu de contact avec ses cousins, oncles, tantes. Il était très proche de son frère, qui ne lui ressemblait pas, et de ses parents. Pas du reste de la famille. Sur le coup, il ne savait pas trop quoi dire. Il fallait dire qu’il y avait un froid entre les deux garçons. Et pour cause ? Son oncle le battait. Etant donné qu’il ne le connaissait pas spécialement et qu’il se montrait gentil en apparence, il n’aurait jamais pensé que ça puisse se passer. Gêné d’un coup, il inspira lentement et déposa ses affaires sur la table. Que dire ? Mais que faire ? Il aurait pourtant dû se douter de quelque chose. Son ami s’approcha de lui et voulut parler. Le blond le stoppa. « Salut, Mattia... » Dit-il sans plus. Après tout, il voulait juste un design pour sa raquette de tennis. Ils ne resteraient pas là, à discuter de tout et de rien. « Hum... Donc, tu voulais masteriser ta raquette, c’est ça ? » Lui demanda-t-il comme pour installer un semblant de conversation entre eux.


Dernière édition par J. Siméon-Ivy Everson le Ven 3 Aoû - 20:55, édité 1 fois
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Mattia Jarvis
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MessageSujet: Re: MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.   MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. EmptyVen 6 Juil - 20:17

Masteriser sa raquette de tennis. L'idée était venue d'un de ses amis, et franchement, vu le travail de professionnel qu'avait fait le gars à qui il l'avait demandé, Mattia avait tout de suite accepté. Il imaginait très bien faire un petit dessin sur sa raquette favorite. D'ailleurs, assis sur son lit dans l'appartement qu'il habitait maintenant avec les Clarke, Mattia avait installé toutes ses raquettes autour de lui -pas moins d'une dizaine-. Le regard fuyant d'une raquette à l'autre, il les observa toutes. Laquelle allait-il choisir? Il en prit une des mains; trop lourde. Il ne l'utilisait quasiment plus; elle rentrait dans son sac, seulement quand il jouait contre un gros cogneur. Allez savoir pourquoi, quand il jouait contre ce genre de type -digne futur Nadal-, Mattia aimait sentir le poids de sa raquette. Il avait l'impression que plus lui tapait, plus le poids de la raquette l'aiderait. Or le seul gros cogneur qu'il connaissait n'avait visiblement plus envie de jouer au tennis. Soupirant doucement, Mattia pensa que c'était un débile ce type. Il avait un talent fou, et parce que Monsieur en avait marre de courir après la balle six jours sur sept, il abandonnait tout. Quel crétin. Enfin, de toute façon, il avait décidé de se retirer du circuit; tant mieux, il détestait jouer ce genre de joueurs..

Prenant cette fameuse lourde raquette en mains, Mattia la balança sur le côté. Celle-là n'allait pas se faire tatouer. Il sentit son téléphone vibrer, et aussitôt, il fouilla sur le lit à la quête de cet objet perdu. Il le trouva dans un coin, plongé sous la couette. C'était un sms. Sms de son ami du tennis. Avec un sourire, Mattia le lut. Le type qui allait costumiser sa raquette allait venir chez lui; il n'avait qu'à les rejoindre là-bas. Pas de soucis. Répondant en vitesse grand V, Mattia se mit aussitôt debout. Il n'avait plus le choix maintenant; il n'avait qu'à prendre sa raquette préférée. Laissant tout en plan, il fourra sa raquette chérie dans son sac, et sortit précipitamment de sa nouvelle chambre. Personne n'était rentrée; l'appartement était bien silencieux. Il mit ses baskets, et aussitôt, il passa la porte d'entrée, attrapant au passage son gilet -d'une célèbre marque de sport, cela va de soi.

Il arriva rapidement devant la maison de chez James. Content de tatouer sa si belle raquette, il sonna à la porte, le sourire aux lèvres. James ne tarda pas à arriver. Ils se tapèrent dans la main, et échangèrent quelques banalités. « Viens, je vais te le présenter » Ils allèrent alors jusqu'au salon, et Mattia ne prêta pas plus attention que cela au bonhomme. La première chose qu'il vut, ce fut ces dizaines de papier qui trainaient qui attirèrent son attention, et puis, enfin, il l'aperçut. Tête blonde au milieu du salon. Apparemment gêné. Et lui donc.. En voyant sa tête, il ressentit une douleur à l'estomac. Comme un coup de poing, bien placé. Comme un coup qu'il venait de lui donner, lui l'innocent. Passant sa main devant son visage, Mattia l'observa un instant, sans savoir quoi dire. Il aurait dû s'en douter. Il savait vite fait que Siméon travaillait ou faisait des études dans l'art. Il le savait. Il aurait dû comprendre que quand James parlait d'un ami qui savait très bien dessiner, c'était lui. Combien d'autres jeunes à Arrowsic dessinaient aussi bien? Mais se retrouver en face de lui, là, dans la même pièce, le mettait mal à l'aise. Normal. Bien que Siméon n'était pas un proche de son beau-père, il avait le même sang qui coulait dans ses veines. Du sang qu'il haissait. Qu'il détestait. Qui l'écoeurait. « Salut, Mattia... » Pause. Il ne répondit rien. Pas même un « bonjour ». Pas même un hochement de tête. « Hum... Donc, tu voulais masteriser ta raquette, c’est ça ? » bah ouais. Pourquoi il serait là sinon? Hochant doucement la tête, Mattia ne prit même pas la peine d'ouvrir la bouche. Ce fut James qui l'ouvrit pour lui. « ah, vous vous connaissez? » Oui, idiot. Oui, oui, on se connait. Même que je déteste sa famille. Tous. Sans exception. Parce qu'ils ont dans les leurs ce connard. Comment il était lui? Aussi violent que son beau-père? Ou aussi vulnérable que lui? Au final, il n'en savait rien. Dès qu'il y avait un repas de famille, chose assez rare, et qu'il était obligé d'y aller, il trainait les pieds, faisait des sourires juste pour pas subir ses foudres, et évitait de leur parler. Ils n'étaient pas de sa famille. Il n'avait donc rien à leur dire.

Sortant petit à petit de ses pensées, Mattia posa son regard sur lui. Aussi étrange que cela puisse paraître, aussi innocent qu'il l'était, il lui en voulait. Parce que son ADN était un peu le même que le sien. Parce que le peu de fois où ils étaient là, il ne voyait rien. Parce que sa gentillesse l'effrayait tout autant que la méchanceté de son beau-père. Secouant doucement la tête, Mattia, habillé de la tête aux pieds comme pour aller à un entrainement -short, T-shirt, et gilet de sport-, finit par dire doucement. « Non, je venais juste voir James. » Il aperçut du coin de l'oeil James ouvrir sa bouche, prêt à répliquer. « Mais tu.. » Il le stoppa net, le coupant « Ted voulait te parler, mais t'étais déjà parti. » Ted, l'entraineur. Ted, l'alibi génial. Le regard rivé vers Siméon, il lui montrait clairement qu'il n'était pas heureux de le voir. Plus il s'éloignait de cette famille, mieux il se portait. Même s'il niait toujours que son beau-père était violent.
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MessageSujet: Re: MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.   MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. EmptySam 7 Juil - 23:10



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Mattia. Mais qu’est-ce qu’il foutait là ? Il avait complètement oublié le fait que le blondinet était un grand fan de ce sport. Le tennis. Il savait qu’il y jouait grâce aux quelques réunions de famille auxquelles ils avaient participé. Réunions de famille. C’était un terme abstrait compte tenu de leur situation. Siméon ne considérait pas ces inconnus comme sa famille. Son petit frère et ses géniteurs étaient sa véritable famille, son entourage. Il les voyait de moins en moins à cause de l’université, sa collocation avec Sutton ou sa vie en général. Il s’était éloigné un peu de tout. Il était convié à chacune de ces réunions. Ca permettait un rapprochement. Il revoyait son oncle, sa tante, ses cousins avec qui il n’avait jamais pris contact. Bref. C’était d’un ennui mortel. Mais parmi toutes ces personnes, il y avait Mattia. Un beau-cousin. Son oncle s’était marié avec une autre femme, qui avait un fils. Le fameux Mattia. Il restait souvent dans son coin. Seul. Discret. Personne n’allait lui parler et il ne parlait à personne. Mais il l’observait. Un jour, la conversation avait tournée autour du sport et son oncle s’était mis à parler des exploits de son beau-fils. Il faisait des tournois, partait assez loin pour les jouer sur terre battue par exemple. Le vieux s’en était venté comme si c’était grâce à lui qu’il réussissait de tels exploits. Mais non. Quelques jours plus tard, une rumeur s’était mise à circuler comme de quoi Mattia se faisait battre par son oncle. Tout avait changé. À commencer par la vision de Siméon. Il avait voulu se rapprocher de lui pour l’épauler. Il était de sa pseudo famille. Autant faire avec.

Assis sur un canapé dans une maison qu’il n’avait vue que deux ou trois fois tout au plus, il ne s’était pas attendu à rencontrer Mattia. À ce que ce fameux pote, qui faisait du tennis, soit Mattia. Le Mattia qu’il connaissait. Le Mattia qui l’évitait à tout prix pour il ne savait quelle raison. Certainement parce qu’il le reliait à cet enfoiré qui le battait. Bien que Siméon s’était toujours montré plus que gentil avec lui, il l’avait toujours envoyé balader. Et il se tenait là. Devant lui. Près de James. Un James qui ne se doutait pas une seule seconde que les deux blonds se connaissaient. Il avait suffi d’un regard pour sentir la tension qui animait ces deux-là. Une tension pesante, qui était un peu trop prise de tête au goût du dessinateur. Il n’aimait pas ce genre de chose. La seule tension qu’il aimait, c’était la tension sexuelle qu’il y avait entre Teddy et lui. Il ne préférait pas parler des autres tensions merdiques qui le faisaient se sentir mal. Très mal. Parce qu’il n’y était pas habitué. Parce qu’il n’était pas du genre à aimer les disputes. Parce qu’il se sentait coupable à cause de l’autre mec vaseux, qui baisait la mère de Mattia. Parce qu’il avait mal pour lui. Parce qu’il n’avait rien fait pour se retrouver dans cette situation. « Ah, vous vous connaissez ? » Et la remarque de James lui aurait tiré un rire nerveux. Perspicace, le mec. Il n’aurait jamais cru. Et pourtant. Siméon se contenta d’hocher bêtement la tête en guise de réponse. Mais il ne brisa pas autrement ce silence qui le rongeait de l’intérieur.

Venu pour le design de plusieurs raquettes de tennis, il y avait tout un panel de dessins déposé sur la table basse du salon de James. Des dessins en tout genre. Il y avait une dizaine de modèle. Siméon terminait un dernier dessin, que lui avait demandé son ami. Evidemment. Il avait accepté de le faire pour lui faire plaisir. Il attendait la réponse de Mattia à sa question. S’il le voulait, il pouvait regarder parmi les différentes esquisses. Alors qu’il donnait encore quelques coups de crayon sur une feuille, il l’arracha subtilement de son bloc pour la montrer à James. « Et voilà ce que ça donne pour toi, l’ami. » L’autre homme prit le dessin et l’observa. Admiratif. Les yeux pétillants. Il n’aurait jamais pensé pouvoir produire un tel effet avec ça. Il ne pensait pas avoir un talent particulier, défini avec le dessin. Mais il fallait croire que si. « Oh ! Merci, mec ! Tu gères quoi ! » Il se contenta d’hausser les épaules et observait les réactions de Mattia du coin de l’œil. Il ne savait pas trop quoi dire, ni trop quoi faire. Il attendait toujours la réponse à sa question. En fait, il ne lui répondait pas directement. « Non, je venais juste voir James. » James voulut rétorquer aussitôt. « Mais tu... » Mattia l’empêcha d’aller d’avantage plus loin dans sa phrase et le coupa d’un coup sec. « Ted voulait te parler, mais t'étais déjà parti. » Ted ? Mais qui était ce Ted ? Il ne connaissait pas de Ted. Peut-être un mec du tennis. Sûrement. Les probabilités étaient élevées là-dessus.

Ne sachant pas quoi faire, il rassembla ses dessins. Il n’avait donc plus rien à faire ici s’il ne se décidait pas à bien vouloir dire qu’il cherchait la même chose que son ami en venant chez lui. Siméon ne pouvait pas le forcer. Ou peut-être que si. Il pouvait lui forcer la main pour l’aider à obtenir ce qu’il désirait. Réunissant tous ses dessins, il s’approcha du blondinet et les lui présenta. « Voici quelques exemples de modèle si tu veux. Je peux aussi t’en faire un autre si t’as une idée. » Siméon se tenta même à esquisser un sourire en coin, qui prouvait particulièrement sa sympathie. Il n’avait rien avoir avec son beau-père. C’était un con. Qu’en pouvait-il ? D’autant plus qu’il ignorait tout de sa vie et ne voulait pas la connaître après ce qu’il avait appris. Mais ça ne semblait pas suffisant pour Mattia. Que pouvait-il faire d’autre ? Il n’y avait plus rien à faire dans ces cas-là.
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Mattia Jarvis
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MessageSujet: Re: MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.   MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. EmptyJeu 19 Juil - 12:31

Les yeux rivés sur l'autre blondinet de la maison, Mattia ne lâchait pas un mot. Bien trop perdu, bien trop mal à l'aise. Se retrouver face à lui, c'était un peu comme se retrouver face au monstre. Bien que physiquement, les deux n'avaient rien en commun. Mais l'idée de savoir qu'il était son neveu, qu'il avait quelques gènes en commun, que le même sang coulait dans ses veines le gênait. Qui sait.. Peut-être pouvait-il réagir aussi brutalement que lui. Peut-être même que ce type avait vécu la même chose que lui. Peut-être que ses parents étaient aussi cinglés que son propre beau-père -Mattia était incapable de dire si c'était son père ou sa mère le frère ou la soeur de son beau-père; comme quoi cette famille l'émerveillait..-. Il n'en savait rien, même si il n'imaginait aucun des deux réagir de la sorte. Mais personne n'imaginait son beau-père non plus. Aux yeux de tous, il était l'homme courageux qui était venu travailler ce 11 septembre 2001 à New-York. Il avait sauvé des vies, il s'en était sorti. Aussi dégueulasse que ce soit, Mattia rageait en lisant des articles d'hommes du feu qui aujourd'hui, souffrait de toux, de cancer, d'asthme, lié à ce terrible jour. Des hommes géniaux mourraient chaque année pour avoir sauver des vies lors de ce jour maudit. Mais lui, lui, il n'avait rien. Pas même une petite toux. Rien. Il vivait sa vie comme bon lui semblait sans souffrir d'une maladie. Et aussi cruel que cela était, Mattia avait espéré un jour l'accompagner jusqu'à son lit de mort; comme il l'avait malheureusement fait avec son père en 2003. Avec son père, il pleurait sans cesse. Avec lui, il aurait sans doute un sourire jusqu'au bout. Mais évidemment, ça n'était jamais arrivé. Pas de toux. Pas d'asthme. Pas de cancer. Pas de maladies mortelles en vue. Juste lui et sa méchanceté gratuite..

Perdu dans ses pensées, ses yeux rivés sur lui, il ne fit pas attention aux échanges entre lui et James. Il n'écoutait pas de toute façon, il ne savait pas comment réagir. Il aurait bien aimé partir, prendre ses jambes à son cou, filer le plus loin possible, et gerber tout ce qu'il avait dans son ventre. Ne plus voir Siméon. Ne plus le voir lui. Puis finalement, il lâcha qu'il était venu ici, que pour voir James. Chose qui surprit le dénommé évidemment. Alors, il dû lâcher une excuse idiote; prétendre que Ted voulait le voir. Comme si il n'avait pas pu le lui dire par sms. Non. Il hocha la tête, et regarda une dernière fois Siméon. Après avoir donné quelques coups de crayons, il avait fini par regrouper toutes les feuilles, et à avoir toutes les esquisses dans ses mains. Il le vit alors s'approcher de lui. Il avait envie de reculer. Il lui tendit sa main, remplie de dessin. « Voici quelques exemples de modèle si tu veux. Je peux aussi t’en faire un autre si t’as une idée. » Ses yeux scotchés sur lui, il aperçut un sourire se dessiner sur ses lèvres. Un sourire. Un truc que le monstre ne connaissait pas, mais que Siméon connaissait. Siméon. Pas son beau-père. Juste Siméon. Allez Mattia, fais un petit effort; c'est Siméon, pas lui. Il n'était peut-être pas comme lui. Sans doute pas même. Il faisait juste parti de sa famille, et alors? Bien d'autres personnes avaient des monstres dans leur famille; des gens violents, des voleurs, des violeurs, des tueurs. Ce n'était pas pour autant que toute la famille était mauvaise. Il ne s'agissait que d'une personne, une seule. Et dans ces gènes en commun, peut-être que c'était les bons.

Muet, Mattia essayait de se calmer, tentant de retrouver ses esprits, et essayant désespérement de ne pas trop en vouloir Siméon. Il n'est pas lui. Alors, doucement, il tendit la main à son tour, et récupéra les dessins. Il esquissa un tout léger -presque invisible- sourire, et fit un pas sur le côté pour éviter le jeune homme. Les dessins en main, il alla s'installer sur le canapé, passant devant James qui lui murmura un « Mec, je te suis pas, qu'est-ce qu'il se passe? » auquel il ne répondit pas. Assis sur le canapé, il jeta un regard sur les esquisses. S'il était venu s'asseoir, c'était parce qu'il se sentait avec les jambes sciées. Et puis aussi, c'était pour montrer à Siméon qu'il voulait bien essayer de discuter; qu'il n'allait pas filer. Les yeux posés sur les dessins, il les regarda un à un. Dès le premier il comprit. Si lui avait un talent une raquette de tennis à la main, Siméon avait un pur talent un crayon entre les doigts. Le choix allait être difficile. « Bon les mecs, je vais vous chercher à boire. Ca doit être à la cave. J'en ai pour un moment, je dois réussir à me frayer un chemin entre les cartons en bas. » James. Ce type aussi idiot qu'il pouvait paraître comprenait pourtant tout au moindre coup d'oeil. Il s'en alla alors, et pour la première fois, Mattia réalise qu'autour de lui, tout était neutre; ses parents allaient déménager dans une autre maison, qu'ils avaient fait construire ici à Arrowsic, et les cartons commençaient à se faire.

Seul avec Siméon, Mattia lâcha alors un petit « désolé » presque inaudible. Désolé de lui avoir reproché par son silence quelque chose pour laquelle il n'y était pour rien. Il ajouta alors, rapidement « J'aime bien celui-là. ». Son franc sourire sur ses lèvres en disait long. Il prit le troisième dessin, et le lui montra. Les couleurs fraiches, les formes lui plaisaient. Ses yeux dérivèrent sur un autre dessin; celui-là aussi il l'aimait bien. Grimaçant alors, il lâcha alors « J'crois qu'en fait, j'aurai du mal à choisir; ils sont tous beaux..Mais t'arriveras à le faire sur une raquette? » Vu la finesse de certaines raquettes, ça allait être chaud. Mais vu son talent,ça risquait d'être fort facile pour lui; comme il l'avait déjà fait sur la raquette d'un autre copain.
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MessageSujet: Re: MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.   MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. EmptyVen 20 Juil - 15:51



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Mattia. Il n’aurait sincèrement jamais pensé que l’ami, dont James lui avait parlé, était Mattia. Le blondinet était un féru de tennis. Il avait cru le comprendre ou l’avait même entièrement compris grâce à ces fameuses réunions de famille. Siméon n’avait jamais apprécié y participer. Tout d’abord parce qu’il ne côtoyait que rarement les autres membres de sa famille, excepté son cadet et ses parents. Ensuite parce qu’il s’ennuyait royalement là-bas à entendre parler de tout et de tout le monde. Également de lui-même. Étudiant en art dessinatoire. Habitant en colocation avec une certaine jolie brune du nom de Sutton. Il connaissait sa vie par cœur. Il n’avait pas besoin d’entendre les remarques lassantes de ses oncles et tantes. Il avait bien tenté de parler avec Mattia. Mais celui-ci s’était renfrogné. Il avait été froid, distant. Comme à chaque fois. Jusqu’à ce qu’une rumeur apparaisse comme de quoi l’oncle de Siméon battait le blondinet. Il n’avait d’abord pas pu y croire. Il s’était rendu à l’évidence grâce au comportement de ce dernier : Cette distance, cette froideur. Et de-là, il avait réellement voulu engrangé un dialogue pour pouvoir l’aider. Rien à faire. À partir de ce moment-là, il s’était d’avantage éloigné.

L’ambiance était tendue comme un string. Si pas plus. Le blond n’avait jamais compris pourquoi Mattia était si distant et froid avec lui, alors qu’il n’avait rien fait. Peut-être croyait-il que c’était un truc de famille ? Il n’avait rien avoir à faire avec son oncle. Il ne le connaissait même pas et le détestait pour dire. Pour le peu qu’il connaissait de lui, c’était un monstre. Battre sa femme et un gosse, qui n’était même pas le sien. Ou même battre un gosse. C’était inadmissible. Si ça avait été son père, il aurait très certainement réagi de la même façon. Non. Il ne savait pas comment ça se serait passé. Il avait un petit frère à protéger avant tout. Peut-être que sa mère serait partie plus tôt. Peut-être qu’il se serait enfoui avec Sean. Il ne savait pas trop quoi. Mais tout ça ne s’était jamais passé. De la compassion ? Il en avait pour lui. Siméon se sentait mal vis-à-vis de ces histoires. Il n’était pas impliqué dedans. Pourtant, il ressentait ce sentiment comme si tout était de sa faute. Il n’avait rien fait, mais ça ne l’empêchait pas de culpabiliser. Étranges remords, qui n’avaient lieu d’être.

Assis dans le canapé, un silence faisait front. James, pensant parler relativement bas, n’avait pas été des plus discrets avec sa première remarque. Il avait finalement enchaîné comme si tout s’était révélé être une illumination. « Bon les mecs, je vais vous chercher à boire. Ça doit être à la cave. J'en ai pour un moment, je dois réussir à me frayer un chemin entre les cartons en bas. » Arquant un sourcil, il observa le tennisman s’engager dans une autre pièce, dans laquelle il disparut. Suite à ça, un silence pesant revînt. Mattia observait les différentes esquisses et sans savoir trop quoi faire, Siméon l’observait, détournant parfois le regard vers la fenêtre. À chaque fois qu’il tentait quelque chose, ce dernier l’envoyait chier. Alors il ne faisait plus rien et attendait le moment propice pour aller de l’avant. Recommencer une nouvelle tentative peut-être. Mais ce ne fût pas sans surprise, lorsque, dans ce silence, il entendit un murmure. « Désolé. » Mattia. Sous ce moment, un sourire vînt éclairer le visage du jeune homme. « J'aime bien celui-là. » Ajouta-t-il aussitôt comme pour dépasser sa remarque précédente avec ce désolé. Il s’approcha de lui et observa le dessin. Vif, édulcoré. Puis il reporta son regard sur Mattia, qui lui souriait. Le dessin avait peut-être quelques arrondis subjacents, mais ça semblait assez facile à réaliser. « Il est pas mal. Après ça dépend de ta raquette, de sa couleur, etc. » Lâcha-t-il, se montrant plus qu’intéressé.

Siméon observait toujours le premier dessin qu’il lui avait montré, sans faire attention à ce qu’il faisait. Relevant les yeux, il le vit hésiter entre les deux esquisses, qui étaient différentes par quelques points. Il esquissa alors un sourire et observa la deuxième. « J'crois qu'en fait, j'aurai du mal à choisir; ils sont tous beaux... Mais t'arriveras à le faire sur une raquette? » Évidemment. Il ne proposerait pas des dessins, qu’il ne saurait pas effectuer sur une raquette. Sinon, ça servirait à quoi ? Mais encore une fois, tout dépendait de sa raquette, de la couleur, du métal, de sa forme, de son poids. Il y avait un tas de choses à prendre en compte sachant que le dessin devait être parfaitement réalisé. Si ça n’était pas le cas, c’était foutu. Sim haussa d’abord les épaules et hocha finalement la tête. « La réalisation ne sera pas un problème. Il me faudra juste quelques informations. Mais si tu veux, tu me files deux raquettes et je te fais les deux dessins. » Rétorqua-t-il tout sourire. Il n’était pas contraire. Généreux et altruiste, il aimait aider les gens et leur faire plaisir gratuitement, même si on ne le lui rendait pas toujours. Mais peu lui importait. Et puis ça lui occupait pas mal l’esprit, lorsqu’il s’emmerdait.

Il avait l’impression d’avoir bien avancé dans sa relation avec Mattia. Même si tout n’était pas simple, ils étaient passés outre ce barrage qui les bloquait littéralement. Bien évidemment, il ne savait pas si ce moment durerait, s’il était vraiment passé au-dessus de ça. Peut-être que oui. Peut-être que non. Ca resterait à voir avec le temps et leurs prochaines rencontres. Mais Siméon comptait bien tout faire pour garder cette brèche ouverte et l’exploiter afin de véritablement mieux connaître l’autre blondinet, qui hésitait toujours entre les deux dessins proposés.
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MessageSujet: Re: MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.   MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. EmptyMer 25 Juil - 23:25

Parfois, faire la différence entre l'individu qui nous faisait mal et sa famille est dur. Inconsciemment, on leur en veut, parce qu'ils ont été incapables de s'en rendre compte. Ou alors, on leur en veut parce qu'on s'imagine qu'ils savaient, et qu'ils se taisaient jusque-là. On peut imaginer beaucoup de choses dans ces moments-là; on ne pense plus au mal que la personne en elle-même a faite, mais on pense à son entourage, et aussi invraisemblablement que cela puisse paraître, on les met dans le même sac. Parce qu'ils ont été créé dans le même moule, on les croit identique. Ils ont une partie d'ADN en commun non?
Hors justement, ils n'avaient qu'une partie d'ADN en commun. Peut-être un quart, peut-être un demi. Mais tout ce qu'il reste font d'eux un être différent, pas du tout identique au monstre. Alors, là, face à Siméon, c'était ce que Mattia essayait de se dire. Ils ne sont pas pareils. De toute façon, même physiquement, ils ne se ressemblaient pas. La blondeur de Siméon jurait avec la couleur brune des cheveux de son oncle. Le sourire de Siméon éclairait bien plus son visage que celui de son oncle. Et puis.. Siméon était bien plus sympathique. Son visage angélique donnait envie de lui faire confiance.

Mattia réussit finalement à prendre la parole. S'excusant rapidement de l'avoir un peu désavoué, il finit par ajouter rapidement qu'il aimait bien l'un des dessins. « Il est pas mal. Après ça dépend de ta raquette, de sa couleur, etc. » Il était intéressé. Ca se voyait. Mattia crut apercevoir du coin de l'oeil un vague sourire sur son visage. Et là, il lâcha encore une phrase, les yeux rivés sur les dessins du jeune homme. Ces dessins étaient tous beaux, et il aurait du mal à choisir. Mais il lâcha un truc vraiment débile. Il demanda si il arriverait à le faire sur une raquette. La réponse était évidente. Pourquoi lui montrerait-il ses dessins sinon? Un léger sourire fendit le visage du jeune homme. Et Siméon haussa les épaules. « La réalisation ne sera pas un problème. Il me faudra juste quelques informations. Mais si tu veux, tu me files deux raquettes et je te fais les deux dessins. » Sympa. Sim aurait pu se moquer de lui, mais au contraire, il répondit le plus gentiment possible. Alors, sourire aux lèvres, Mattia lâcha un petit rire. « ouais, c'était débile comme question.. » Il le regarda alors, et finalement, se releva de son canapé. Il fit un petit détour, et alla attraper son sac de tennis qu'il avait lâchement abandonné en faisant la gueule quelques minutes auparavant.

Il revint vers Siméon, et posant son sac sur le canapé, il commença à l'ouvrir. Il en sortit sa plus belle raquette. Couleur bleue. Assez légère. Bon maintien en mains. Mattia faisait partie de ces joueurs de tennis qui malheureusement transpiraient énormément des mains. Dès qu'il tenait une raquette entre ses doigts, ceux-ci laissaient échapper tout leur liquide. Il devait donc mettre grip, surgrip et tout le bazar pour ne pas perdre sa raquette bêtement au cours d'un échange. Justement, sa raquette favorite était dotée depuis le début d'un manche qui lui convenait parfaitement; elle avait tout pour le faire gagner. « Ca, c'est ma raquette préférée. Elle est belle hein? Je voudrais bien un dessin dessus, elle le mérite ! » Avec un petit sourire, il ajouta alors « J'ai gagné plusieurs fois face à un type il y a trois ans de cela. Ce type était très bon, et aujourd'hui, il est devenu pro. Il est dans le top 200 » Pas peu fier, Mattia lui fit un sourire. Oui, il avait joué contre lui plusieurs fois. Il avait souvent gagné. 5 victoires contre 1 défaite. Un record. Surtout que maintenant, il savait que ce jeune, d'un an son aîné, faisait parti du top 200. Quand on lui disait qu'il pouvait aspirer à une belle carrière -ce qui signifie 'pouvoir vivre de sa passion' et non finir N°1- et que Mattia avait un coup de mou, il repensait à Stan. Au moins, il pouvait toujours tenter de l'imiter. A 18 ans, être aussi bien classé, c'était un rêve. Un vrai rêve.
Se rendant compte qu'il pouvait paraître prétentieux ou bien bavard, Mattia se tut un instant. Parler autant lui ressemblait peu. Il était capable de déblatérer un nombre infini de mots, oui, mais que devant des amis. Or Siméon, malgré toute sa gentillesse, ne faisait pas parti de ses amis. Il devait sûrement le prendre pour un fou là. Il n'aurait pas tord. Même s'il avait cessé de se taire, il parlait un peu trop. Quitte ou double. Muet ou bavard. En même temps, parler autant, raconter sa vie, c'était un peu essayer de se décontracter. Tenter de faire taire ce cerveau qui mêlait Mike à lui. Après un bref regard vers son 'cousin', il alla se rasseoir sur le canapé, et conclut sur quelques mots « Bref, je l'aime bien ». Il la lui tendit, histoire qu'il puisse admirer la bête, et, ne pouvant s'en empêcher, demanda alors « Tu les publies tes dessins? » Parce qu'aussi étrange que cela puisse paraître, malgré toutes les réunions de famille où, même si Sim n'était pas présent, on parlait de lui, Mattia ne savait pas du tout si il vivait de son talent ou non. Comme quoi les réunions de 'famille' l'emmerdait au plus haut point..
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MessageSujet: Re: MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.   MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. EmptyVen 27 Juil - 12:18



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Siméon n’avait jamais été doué dans la psychologie de compréhension d’un individu. Il n’était pas vraiment le genre de garçon à se poser des questions sur l’être humain ou à se prendre la tête pour des problèmes à la con. Qu’importe. Il détestait se mettre à réfléchir sur des questions bidons. Il trouvait déjà ses relations bien assez compliquées comme elles l’étaient dans sa filière de sociabilité. Mattia n’était qu’un pion de plus. Un pion, dont il ne saisissait pas les nuances et l’importance. Pourquoi ? Parce qu’il avait essayé. Il avait essayé de le comprendre, de faire le premier pas, d’aller vers lui, de tenter de tisser des liens amicaux pour pouvoir poursuivre une relation saine. Mais rien n’y faisait. Á chaque fois qu’il s’y était tenté, il s’était frotté à un mur épais, dont la froideur était égale à son propre altruisme. Autrement dit, il ne savait plus quoi faire. Abandonner ? Hors de question. Siméon n’était pas le genre de garçon, qui perdait toute détermination lorsqu’il se retrouvait confronté à un problème de taille. Ca rendait cette espèce de jeu plus attrayant. Il préférait en garder une vision optimiste pour continuer à persévérer. Même si ça n’était pas toujours intéressant de se prendre des remarques en pleine face alors qu’il n’avait jamais rien fait.

Mattia était quelqu’un d’énigmatique pour lui. Il n’arrivait pas à cerner ses pensées comme il arrivait si bien à le faire avec d’autres personnes. Chaque geste, chaque mot avait une part d’imprévisibilité. Il ne le connaissait pas. Néanmoins, il se doutait que ça devait avoir quelque chose en rapport avec sa famille. Plus particulièrement avec son oncle, qui le battait. Quel con. Le jeune homme n’était pas lui-même très proche de sa propre famille. Il ne voyait presque plus ses parents. Le seul, avec qui il restait en contact, était bien son frère. En réalité, ils se croisaient un peu partout dans Arrowsic tous les deux. Au lycée lorsqu’il venait chercher Teddy ou encore à l’université quand il était censé être en cours et que le cadet visitait les lieux. Oui. Parce qu’ils allaient bientôt être en contact constant à cause de la faculté. Peut-être y verrait-il Mattia aussi ? À vrai dire, ça n’avait jamais vraiment traversé son esprit. C’était en arrivant chez James qu’il ne s’était certainement pas douté non plus qu’il allait y rencontrer son cousin, demi-cousin. Il ne savait pas comment la qualifier.

Il avait encore une fois tenu ses distances. Il avait coupé court avec James, qui devait être mort ivre dans sa cave au vu du temps qu’il mettait à revenir près d’eux. Mattia s’était en effet ouvert à lui. Ils avaient commencé, pour la première fois, à se parler librement. Certes, sur un sujet un peu débile, mais qui, pourtant, se prêtait bien à leur but premier. Ils causaient dessins et raquettes de tennis. Quoi de mieux pour aborder quelqu’un qui se renfermait lorsque vous étiez dans les parages ? Ne voulant pas brusquer les choses, il se contentait d’aller là où le jeune blond le menait. Il ne valait mieux pas prendre d’initiative pour le moment. « Ouais, c'était débile comme question.. » Ouais. Vu comme ça, ça pouvait paraître complètement con. Mais sait-on jamais que Siméon ferait juste passer les dessins pour les remettre à un de ses potes ? C’était toujours possible. Il se contenta alors d’hausser les épaules et d’esquisser un demi-sourire. « Je te pardonne. C’est ta blondeur qui agit. » Lâcha-t-il sur un ton amusé. Pas question de prise de tête ou de disputes. Ils étaient bien partis pour nouer des liens, qui se compliqueraient avec le temps.

Ce fût ainsi que tout s’engrangea. Mattia alla chercher un sac, duquel il sortit une raquette de tennis. Bleue. Métallisée. Elle arrachait pas mal. Elle avait de la gueule et était largement prometteuse. Il la regardait avec des yeux pétillants. Siméon ne l’avait encore jamais vu dans un état pareil. On aurait presque pu croire qu’il fusionnait avec sa raquette lorsqu’il la tenait en main. C’était incroyable. « Ca, c'est ma raquette préférée. Elle est belle hein? Je voudrais bien un dessin dessus, elle le mérite ! » Continuant de l’observer dans les moindres détails, il hochait doucement la tête en signe de réponse. « Elle arrache grave. » Comme tout le monde avait un porte-bonheur ou une connerie du genre, il avait une raquette préférée. Le blond vînt à se demander à lui-même s’il avait genre un crayon fétiche pour dessiner. Non en fait. Il n’avait qu’un coup de baise qu’il préférait plus de les autres. Est-ce que ça comptait ? Sûrement. « J'ai gagné plusieurs fois face à un type il y a trois ans de cela. Ce type était très bon, et aujourd'hui, il est devenu pro. Il est dans le top 200. » Et en plus de ça, il semblait doué et déterminé à entrer dans la légende du tennis. Ce n’était pas tous les jours qu’on voyait un gamin avec une rage de vaincre pareille. Un sourire naquit une fois de plus sur le visage du jeune homme. La passion avait toujours été quelque chose d’intense. Il savait de quoi il parlait pour le coup. « T’m’as l’air doué. Un jour, j’ferais un match contre toi. Je suis sûr que je pourrais te marquer un point ou je ne sais pas trop comment on appelle ça. » Il riait. Evidemment qu’il rigolait. Il ne faisait pas le poids face à un joueur de son niveau. Mattia le mettrait hors service en deux en trois mouvements. Il était complètement cinglé de dire un truc pareil. Même s’il avait eu l’air assuré, il ne l’était pas le moins du monde. « Tu voudras le mettre où exactement ton dessin ? » Enchaîna-t-il.

« Bref, je l'aime bien. » Pour résumer le tout, c’était à peu près ça. L’étudiant ne pensait pas aimer le dessin autant que son cousin pouvait aimer le tennis. Le dessin était quelque chose pour lequel il aimait se détendre. C’était une passion relaxante, qui arrivait à l’énerver, lorsqu’il fallait de la patience et de la minutie. Parfois, ça l’agaçait et il balançait ses affaires contre les murs. Coup de colère quoi. Il ne releva pas pour la remarque de Mattia. Il lui tendit sa raquette, qu’il prit en main. Il laissa glisser ses doigts dessus et admirait la perfection. « Tu les publies tes dessins ? » Relevant la tête aussitôt, il le regarda bouche-bée. Ses dessins ne servaient à rien à part à faire jolis. Et encore, il lui arrivait très souvent de les trouver ratés. « Non. Ils ne sont pas exceptionnels. Ils sont anodins en fait. Il ne le mérite pas. »
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MessageSujet: Re: MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.   MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. EmptyLun 30 Juil - 15:27

Les yeux rivés sur Siméon, Mattia avait toujours du mal à croire que c'était lui. Il était là, présent devant lui en chair et en os, et pourtant, il se demandait si c'était bien lui. Même coupe de cheveux, même blondeur, même allure. Mais quelque chose avait changé, quelque chose qu'il avait du mal à identifier. Pourtant l'évidence était sous ses yeux; ce qui avait changé ce n'était pas son beau-cousin, mais lui-même. Soulagé, moins perturbé, il n'avait plus le même regard sur lui. De ce jeune ignorant, il avait pris le statut de jeune qui savait. Ca changeait tout. Il n'avait presque plus peur de lui; si il parlait avec, si malencontreusement une de ses conneries sortait de sa bouche, il ne risquait plus d'entendre cette connerie répétée -malencontreusement elle aussi- aux oreilles de son beau-père. Il ne risquait plus de se faire tuer. Alors, maintenant, il pouvait oser sortir quelques mots de sa bouche, et taper la discussion avec lui.

Et apparemment ça marchait. Plus il parlait, plus il se sentait à l'aise, oubliant cet adn qu'il avait en commun avec l'autre. Et plus il disait des anneries. Comme là. Il venait de poser une question bête. Siméon ne tarda pas à lui répondre, presque du tac au tac. « Je te pardonne. C’est ta blondeur qui agit. » Sa blondeur? Et la sienne alors? Amusé, Mattia lâcha un petit rire. Il lui aurait bien dit que sa couleur de cheveux n'était pas mieux, mais ce petit rire l'empêcha de parler. Après tout, il ne devait pas prendre la peine de parler; parfois seuls les gestes suffisaient à expliquer la situation, et à faire ressentir nos sentiments.

Puis de toute façon, après cela, il alla chercher sa raquette, la lui montrant, et lui expliquant alors ce que c'était, ce qu'elle valait à ses yeux cette raquette. C'était fou comme cette raquette était pire que sa propre prunelle. Il la choyait, la lavait, lui changeait son cordage, et jouait dès qu'il le pouvait avec. Chaque joueur de tennis est superstitieux, c'est connu. Quasiment tous les sportifs ont des tocs, des manies. Mattia ne faisait pas exception. Quand il était en difficulté, quand il avait failli perdre un match, quand il ne sentait pas en confiance pour la suite du tournoi, le jeune homme choisissait toujours de jouer avec cette raquette. Chérie, elle l'aidait à surmonter sa peur. De même qu'avant chaque match, il mettait toujours sa chaussette droite avant sa chaussette gauche, et ensuite la basket droite avant la gauche. Il mettait toujours ses écouteurs sur ses oreilles et écoutait à chaque fois les Beatles avant de rentrer sur le terrain. Il avait quelques manies comme ça. Il le cachait, il n'aimait pas entendre dire qu'il était superstitieux. Et encore, lui n'avait pas un caleçon favori -il connaissait un joueur qui jouait toujours avec le même caleçon.. Alors selon ses dires, il n'avait qu'une manie; celle de cette raquette -et encore, si on pouvait appeler sa un gri-gri..
Plus il parlait de sa raquette, plus il sentait Siméon réceptif. « Elle arrache grave. » Il lui expliqua deux-trois autres choses, et le visage de Siméon s'illumina alors par un sourire. « T’m’as l’air doué. Un jour, j’ferais un match contre toi. Je suis sûr que je pourrais te marquer un point ou je ne sais pas trop comment on appelle ça. » Il se mit à rire. Mattia aussi. Il lâcha alors « Ca marche! Mais ce sont des jeux Siméon.. Et évidemment que tu peux m'en mettre un. Mais un, pas plus! Désolé, t'as pas la carrure! » Un sourire se glissa ses sur ses lèvres. Il était quelque peu moqueur, mais ça l'amusait drôlement. Siméon pouvait mettre bien plus qu'un jeu. Il suffisait que Mattia ne se lâche pas totalement, qu'il soit blessé, ou qu'il ait la tête ailleurs. Quoique.. Mais en aucun cas, il ne pouvait gagner. Chaque match était un match. Même les non-officiels. Il essayait de gagner à chaque fois; une victoire sur un match entre amis était toujours une victoire. Ca permettait de se sentir en confiance, de peaufiner ces coups sans avoir un entraineur sur le dos. « Tu voudras le mettre où exactement ton dessin ? » Enchaîna-t-il alors. Les yeux de Mattia se reposèrent sur sa raquette, et il lui montra l'endroit qu'il voulait masteriser. Un des bords -gauche ou droite- selon le sens où on la prend semblait être le meilleur endroit. Le haut ne pouvait pas être dessiné, car c'était là où sortait le cordage, et de toute façon, il mettait souvent un sparadrap dessus pour éviter de frotter, et d'écailler la peinture..

Puis Mattia lui demanda s'il publiait ses dessins. Vu sa tête, la réponse était non. Siméon avait reporté son regard vers lui en faisant de grands yeux, bouche-bée, comme si Mattia venait de dire une grosse connerie. « Non. Ils ne sont pas exceptionnels. Ils sont anodins en fait. Il ne le mérite pas. » Surprit Mattia reporta son regard sur les dessins. Il plaisantait là non? Ce fut à son tour de faire de gros yeux. Il ouvrit alors la bouche. « Tu déconnes là non? » Ca lui semblait impensable que ces dessins soient anodins. Bien au contraire, lui, il trouvait ça génial; et il n'y connaissait rien en art. Il n'avait jamais compris les sujets que leur imposait la prof d'arts plastiques quand il en avait encore. « Si tu veux, je t'en pique, et je les envoie pour toi.. On verra ce qu'ils en pensent! » Il lui fit un sourire.
Son téléphone se mit alors à sonner. Il fouilla dans sa poche et le sortit. Il aperçut alors que c'était un sms de Teddy-Rose Forzwood, vous savez, sa folle meilleure amie. Il jeta un rapide coup d'oeil dessus, et s'aperçut qu'elle voulait le voir. Il sourit, lui répondit que c'était possible dans quelques minutes, tout en lui demandant si elle n'était pas avec son amant. Une fois qu'il eut tapé son sms, il reporta son regard sur son beau-cousin et fut coupé dans son élan par James «C'était qui? Ted? » demanda-t-il, curieux. Mattia se retourna vers lui, et le vit arriver avec trois canettes. Il sourit et répondit « Non, c'est Teddy-Rose, je vais la voir après. » Teddy-Rose. Il disait toujours son prénom entier quand il était en compagnie d'un gars du tennis. Leur entraineur s'appelant Ted, ils leur arrivaient de l'appeler entre eux 'Teddy' dès qu'il avait le dos tourné -il détestait ce surnom-. James eut un sourire évocateur. « Oh » lâcha-t-il alors, surprit de voir que mattia passait du temps avec.. Il faut dire que James aimait bien Teddy, et savoir que Mattia passait du temps avec elle en tout bien tout honneur l'effrayait. Plus d'une fois, il lui avait dit Elle est trop canon pour n'être qu'un ami!.
Alors en voyant sa réaction, Mattia leva les yeux au ciel, et se retourna vers Siméon. C'est là que James s'écria « J'ai oublié le décapsuleur, je reviens!! » et fila encore une fois dans sa cave, oubliant Siméon et Mattia.
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MessageSujet: Re: MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.   MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. EmptyLun 30 Juil - 16:47



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L’ambiance était bon enfant entre les deux garçons à présent. L’atmosphère s’était détendue, ce qui prouvait à Siméon que tout n’était pas aussi perdu d’avance qu’il ne l’aurait cru. Mattia semblait différent. Un peu comme s’il était libéré d’un poids, qui lui permettait de pouvoir être à l’aise avec lui. Le jeune homme n’avait attendu que ça, qu’il subisse cette libération pour qu’ils puissent parler. Parler de ce qui n’allait pas, de son oncle, du fait qu’il le battait. Parler de tout ce qu’il avait sur le cœur finalement. Il se sentait concerné parce que ce dernier n’avait cessé de le repousser comme s’il allait lui faire du mal s’il se confiait. Cette image était purement injuste. Un préjugé autrement dit. Pourtant, les deux blondinets avaient tout pour bien s’entendre. Siméon aimait bien déconner et arrivait toujours à faire rire les autres grâce à ces conneries, qu’il ne calculait pas toujours d’ailleurs. Sa façon d’être était amusante lui avait-on dit. Alors il s’en servait. Après tout, ça le rendait plus sympathique qu’il ne l’était déjà. À présent, Mattia osait des sourires, des conneries, ce qu’il ne s’était jamais permis auparavant. Désormais, il était sûr que les choses avaient bien changées.

Un air taquin au visage, Siméon n’avait pas hésité une seule seconde à lui dire que c’était sa blondeur qui parlait. Il s’était ensuite mis à rigoler. Évidemment qu’il plaisantait. Mais il savait parfaitement de quoi il parlait pour avoir déjà expérimentée la sienne avec ses questions stupides. Pas bien sûr que Mattia allait prendre ça au troisième degré, il n’en fût pas moins soulagé lorsque ce dernier se mit à rire avec lui. Il rirait de bon cœur ce qui lui faisait d’autant plus plaisir et lui prouvait que ce changement de comportement pourrait les mener à être des cousins hors pair. Ou quelque chose dans ce genre-là. Leur relation s’améliorait de seconde en seconde, de minute en minute. C’était une bonne chose en sachant qu’ils s’étaient longtemps pris pour des inconnus. Des inconnus faisant partie de la même famille quand même. Siméon n’avait jamais été doué pour se coltiner des relations simples ou pour vivre d’amour et d’eau fraiche. Il y avait toujours un truc qui venait tout compliqué. Ensuite, il se maudissait de s’être mis dans des relations pareilles. Il s’en sortait toujours, bien que ça n’était pas évidemment pour lui. Parfois, il devait même en venir à couper les ponts avec la personne en question. C’était pour dire.

Bavardant un peu sur le tennis, il finit par lui montrer sa raquette fétiche. Une raquette bleue métallisée, qui semblait plutôt légère. Tout ça se confirma lorsqu’il put la prendre en main. Il la regarda sous tous les angles, en complimentait cette perfection. Une fois qu’il l’eût examinée, il la rendit à son propriétaire. En l’occurrence, le dit Mattia ou le petit prodige du tennis en personne. « Ça marche! Mais ce sont des jeux Siméon.. Et évidemment que tu peux m'en mettre un. Mais un, pas plus! Désolé, t'as pas la carrure! » Des jeux ? Oui, enfin, des jeux, des goals, des paniers, des touch-down. Tout ça, ça représentait un peu la même chose, excepté qu’on les comptait de façon différente. Alors qu’un sourire se dessina sur les lèvres du plus jeune, il ne put s’empêcher d’en esquisser un à son tour, avant de lâcher un léger rire. Ils se bassinaient l’un l’autre. C’était beau à voir. « C’est la même chose, c’est des points quoi ! Non mais tu verras, la chance du débutant, tu devrais connaître mon p’tit. » Finit-il par dire tout autant amusé.

Publiés ? Ses dessins ? Non, sûrement. Il ne s’estimait pas assez doué que pour l’être. Ses esquisses étaient d’une banalité alarmante. Il n’était qu’un simple débutant et ça ne lui servirait pas à grand-chose. Il faisait ça pour le plaisir et non pour la gloire, le succès, l’argent, où que savait-il d’autre. Mattia eût des yeux ronds à sa réponse modeste. « Tu déconnes là non? » Bien sûr que non. Il se contenta de secouer négativement la tête en guise de réponse. Il le pensait sincèrement. S’il avait du mal à le croire, c’était parce qu’il ne portait pas le même regard que lui sur l’art. C’était un monde infiniment compliqué. Il était rare d’y percer. Un peu comme dans le sport. Combien de joueurs finissaient par abandonner ? « Si tu veux, je t'en pique, et je les envoie pour toi.. On verra ce qu'ils en pensent! » Il lui sourit. C’était gentil de sa part mais il ne le désirait pas. Le jour où il le voudrait, il le ferait lui-même, comme le grand garçon sociable qu’il était. « Ça ira, Mattia. J’en ai pas plus envie que ça. » Répondit-il avec un sourire également.

Le portable du blondinet sonna. Siméon n’y fit pas plus attention et s’appuya contre le dossier du canapé. « C'était qui ? Ted ? » James était enfin revenu avec trois bouteilles de bière à la main. Esquissant un fin sourire, il se redressa légèrement. « Non, c'est Teddy-Rose, je vais la voir après. » À l’entente de ce prénom, il tourna vivement son visage vers lui. Teddy ? Parce qu’il connaissait Teddy ? Intéressant. « Oh. » Dit James. Il semblait lui aussi la connaître. Comme de quoi le monde était petit. Mais Arrowsic était réellement une petite ville où tout le monde se connaissait. « J'ai oublié le décapsuleur, je reviens !! » Enchaîna-t-il aussitôt. Siméon lâcha un rire et se retourna vers le blond. « Alors tu connais Teddy ? » Il n’y avait pas dix-huit Teddy-Rose dans la ville non plus. Une seule suffisait amplement. Siméon prit le temps de s’étendre et déposa toutes les feuilles sur la table basse. Il ne savait pas quoi dire. Il connaissait Teddy. Rien d’étonnant. Ils avaient le même âge et allaient dans le même lycée aussi. « Toi aussi tu baises avec elle ? » Il regarda furtivement Mattia avant de laisser son regard sur les objets de la pièce.
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MessageSujet: Re: MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.   MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. EmptyMar 31 Juil - 21:46

On pouvait dire que les deux jeunes avaient fait des progrès. L'un taquinant l'autre, l'autre riant. Pour des gars qui ne se parlaient pas, ou se parlaient très peu, ils avaient bien progressé. Même si Mattia n'était pas encore aussi à l'aise qu'avec ses copains -par exemple, il ne répliquait pas face aux conneries de son beau-cousin-, ça n'empêchait pas qu'ils en prenaient le chemin. Encore un peu de temps passé ensemble, et peut-être formeraient-ils un beau duo; beaux gosses charmants riant ensemble. Après tout, ils avaient quand même quelque chose en commun; leur bonne humeur -même si j'avoue que Mattia ne l'avait guère souvent montré..

En tout cas, ils n'avaient pas l'amour du tennis en commun. Siméon ne devait pas être doué. Peut-être même ne savait-il pas comment tenir une raquette de tennis.. Parce que Monsieur croyait que les jeux, c'était des points. Des points, vous vous rendez compte? Un point pour Mattia. Deux points pour Mattia. Trois points pour Mattia. Cette façon de compter était nulle. Le tennis était plus subtile au moins; 15/0. 30/0. 40/0 et jeux! Voilà. Au bout de six jeux, et c'était un set de gagner ! « C’est la même chose, c’est des points quoi ! Non mais tu verras, la chance du débutant, tu devrais connaître mon p’tit. » Levant les yeux au ciel, Mattia finit par rire. Oui, la chance du débutant il connaissait. Mais la chance du débutant étant une personne qui ne connaissait rien aux jeux, contre quelqu'un qui allait peut-être devenir professionnel, n'existait pas. Dommage pour lui. Alors, amusé, sourire en coin, il lâcha « On verra.. » Si il croyait vraiment qu'il allait gagner autant le laisser croire au père Noël! L'effet était le même!

Puis, Mattia lui proposa de poster lui-même ses dessins. Il avait beau ne rien connaître dans les arts, il était capable de voir ce qui était beau ou moche. Un peu comme une personne qui ne connaissait rien au tennis (je ne citerais pas Siméon..) pouvait dire si quelqu'un jouait bien ou mal. « Ça ira, Mattia. J’en ai pas plus envie que ça. » Dommage. Ils n'avaient peut-être pas la même vision de la vie finalement. Autant Mattia voulait que son talent soit reconnu aux yeux de tous, autant Siméon préférait rester discret. Alors, Mattia haussa les épaules, et répondit alors à son téléphone qui sonnait.

Tout se passait bien entre eux jusque-là. Ils n'étaient peut-être pas sur la même longueur d'onde, mais au moins, ils se parlaient. Ils riaient ensemble. Ils se taquinaient -du moins Siméon le taquinait, bien plus que Mattia le faisait-. Et puis, il y eut cet sms de Teddy, et ses mots qui sortirent de la bouche de Siméon. Parfois, on dit qu'il vaut mieux se taire. Siméon venait de perdre une grande occasion. « Alors tu connais Teddy ? » Lui aussi la connaissait? Se retournant vers lui, Mattia lui sourit. Oui, il la connaissait. Que Siméon la connaisse ne lui posa pas plus soucis que cela. Ce fut la suite qui le vexa. La suite qui l'énerva. Assis sur ce canapé, Siméon osa dire six mots horribles. Six mots que Mattia détestait entendre. « Toi aussi tu baises avec elle ? » Toi aussi? Mattia le regarda, laissant disparaître son sourire. Siméon avait baisser le regard, et n'avait d'yeux que pour ses dessins. Venait-il bien de dire toi aussi?. oui, Mattia en était certain. Alors Siméon couchait avec.. Nan, il ne couchait pas avec, il la baisait. Nuance. Il mettait son Willy dans la caverne de Teddy. De sa Teddy. De celle qui voulait se montrer non sentimentale, et qui en fait cachait bien son jeu. De celle qui faisait tout pour le sortir de la merde dont il s'était fourré. De celle qui comptait beaucoup à ses yeux. Et savoir que quelqu'un se vantait presque -parce qu'il le percevait comme ça- de la baiser l'énervait..

Son sang ne fit qu'un tour. Le regard rivé vers Siméon, il demanda alors « Tu te la tapes? » Il n'attendit pas sa réponse. Il se rua alors sur lui, et lui colla, sans vraiment s'en rendre compte un coup de poing dans la mâchoire. Le coup était parti avant même qu'il eut le temps de se retenir. Avant même qu'il se rende compte de ce qu'il faisait. « Teddy c'est ni une pute, ni une salope. T'as pas à la baiser! » Ses yeux se reposèrent sur lui. De là où il était, presque sur lui, il l'observa. Une nouvelle fois son poing le démangea. Il cogna, cette fois, dans son ventre. Pour Teddy. Pour elle. Parce qu'il n'avait pas à coucher avec. Parce qu'il était trop vieux. Parce qu'il n'avait pas à croire qu'elle couchait avec plein de monde différent.
Évidemment, il n'était personne pour juger la façon de vivre de Teddy. Elle ruminait parce qu'il avait mis enceinte sa petite amie. Il ruminait parce qu'elle couchait avec des types plus vieux qu'elle. Jusqu'à maintenant, ça ne l'avait pas trop gêné; il n'avait jamais rencontré un de ses types. Mais maintenant qu'il se trouvait en face de l'un de ses hommes, il pouvait bien lâcher tout. Parce qu'au fond de lui, si il faisait ça, c'était parce qu'il avait peur qu'elle souffre, à son tour. Peur qu'un de ses hommes lui fasse du mal.
Il jeta un bref coup d'oeil à Siméon. Le Siméon. Celui qui tentait jusqu'à maintenant de lui parler. Mais aussi celui qui couchait avec Teddy.. Se rendant compte de sa réaction -il avait un peu honte, même si ses deux coups étaient mérités-, Mattia se releva alors, laissant Siméon, peut-être perdu, peut-être prêt à répliquer, seul sur le canapé. Il ne le regarda plus; bien trop effrayé de voir en face ce qu'il venait de faire. Mais après tout, merde, il n'avait pas à coucher avec Teddy! Il avait cinq ans de plus qu'elle, c'était trop! Il n'avait pas à croire qu'elle couchait avec cinquante personnes! Il n'avait tout simplement pas à la toucher..
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MessageSujet: Re: MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.   MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. EmptyMar 31 Juil - 23:21


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Il se souciait réellement de très peu de choses. Il s’inquiétait et se préoccupait surtout de sa famille et de ses amis proches. Mattia faisait partie de sa famille, ou de ce qui s’y apparentait en tout cas. Il avait suffi d’un déclic pour obtenir des résultats concluants. Les deux blonds s’étaient mis à rire, à déconner, à rigoler, à se taquiner. Tout ça était enfantin. Il ne lui en fallait pas beaucoup pour sentir un bon feeling avec les gens qu’il rencontrait. Mattia avait été une exception flagrante. Mais peu à peu, ça s’était fait tout seul. La bonne entente s’était installée pour leurs laisser une occasion d’apprendre à se connaître en parlant de banalités. Ils s’apprivoisaient l’un l’autre en quelques sortes. Leur relation était relativement compliquée. Elle commençait à s’aplatir. Ils avaient de bonnes bases, qu’ils devaient tous deux cherché à exploiter dans le même sens. Sinon, tout allait s’effriter. Les disputes et les conflits en découleraient. Il était peut-être temps qu’ils apprennent à avancer.
Siméon n’avait jamais été particulièrement attiré par le sport. Aussi bien par le football américain ou le tennis, ça ne l’intéressait pas plus que ça. Il aimait bien en faire pour dépenser tout le surplus d’énergie qu’il emmagasinait. Mais ça n’allait pas plus loin que ça. Il préférait encore coucher avec une fille. C’était beaucoup plus attrayant et jouissif. Des jeux ? C’était pareil que tout le reste. Chacun s’amusait à compter les points comme il le désirait. Pourquoi installer des modes de comptage différents ? À quoi cela servait-il ? Dans le fond, ça égalait exactement la même chose. Ces systèmes n’étaient pas réellement pratiques. Il trouvait ça désordonné. « On verra.. » Lâcha Mattia. Siméon n’espérait pas gagner. Sa politique était de perdre. C’était beaucoup plus stimulant de voir l’autre gagner que lui-même. Gagner ? Qu’est-ce que ça signifiait ? Pas grand-chose. Avoir le dessus sur l’autre. Il pouvait très facilement prendre un air condescendant s’il voulait se sentir supérieur. Ça n’était pas quelque chose que de concret finalement. Le hasard et la chance jouaient beaucoup là-dedans. Le talent aussi. Très certainement. Mattia avait un don inné pour ce sport. Il ne faisait pas le poids. Et alors ? Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire ? Ca n’était jamais qu’un jeu. Un jeu est un amusement pur et simple. Pas de stress. Pas de nervosité. Mais les concours sportifs ne semblaient pas avoir compris ce principe.

La diplomatie, dont il avait fait preuve, lui avait coupé le souffle. Il n’avait pas réfléchi. Une fameuse question débile qu’il lâchait avec spontanéité. Il ne savait pas ce que Teddy représentait exactement pour Mattia. Un plan cul de plus ? Un ami ? Un ex ? Il ne s’en souciait guère à s’estimer que ça ne le regardait absolument pas. Teddy était un bon coup pour lui. Ni plus ni moins. Il ne voulait pas s’avouer s’être attaché un minimum à elle. Elle était différente des autres filles, qui étaient passées dans son lit. Avec elle, il y avait plus que ça. Ils s’amusaient tous les deux. Ils se provoquaient, se tournaient au tour, flirtaient. Mais ça n’allait pas plus loin. Ils couchaient ensemble. Siméon ne se faisait pas passer pour son copain ou une autre connerie dans le genre. De l’amusement pur et dur, dont il profitait pleinement. Il savait qu’un jour, tout ça se finirait. Alors oui. Il avait manqué de tact. Mais il ne l’avait pas fait exprès. Mattia ne pouvait pas le savoir parce qu’il ne le connaissait pas tant que ça. Il ne le connaissait pas non plus. Bien qu’il aurait aimé.

Leurs regards se croisèrent durant une seconde. « Tu te la tapes ? » Oui. Comment ne pas faire autrement ? Elle le charmait à chaque fois qu’ils se voyaient quand même. Il était censé résister ? Il était blond. Mais pas à ce point-là. Il n’eût pas le temps de répondre que Mattia se jeta sur lui pour éclater sa main contre sa mâchoire. Sans bien comprendre ce qu’il se passait, il fût quelque peu choqué. « Teddy c'est ni une pute, ni une salope. T'as pas à la baiser ! » Lâcha-t-il. Alors qu’il se redressait à peine dans le canapé. Il passa sa main en sentant déjà l’ecchymose. Son regard s’assombrit, alors qu’un sourire cynique s’afficha sur ses lèvres. Lui interdisait-il de faire ce qu’il désirait ? Ce n’était pas un gosse qui allait l’empêcher de coucher avec la fille qu’il voulait. Mais le plus jeune surenchérit en le rouant d’un coup violent dans le ventre. C’en était trop. Il ne le comprenait déjà pas. Mais si en plus, il se mettait à le frapper et à user d’une réaction impulsive et immature, il allait commencer à devenir un brin désagréable. Grimaçant sous le coup, il fronça les sourcils. Son regard devînt froid, glacial. Il se leva, sentant la douleur s’amplifier. Une douleur, qui allait le laisser conduire ses mots et ses phrases.
Il fit quelques pas dans la pièce, alors que Mattia évitait son regard accusateur. Que lui était-il arrivé ? Il ne supportait pas de se battre. Les bagarres étaient loin d’être son trip. Mais il l’avait attaqué au visage. Il allait prendre cher pour avoir fait ça. C’était un peu comme frappé un comédien au visage. Il fallait être complètement débile pour le faire, sachant que c’était son gagne-pain. « Mais c’est quoi ton problème !? » Lâcha-t-il d’abord. Il était un brin énervé. Il n pouvait le nier. Sa réaction avait été stupide. C’était bien pour ça, qu’en se battant pour Teddy, qu’il se contenterait de les éviter tous les deux. Il avait passé l’âge des bagarres pour impressionner les beaux yeux d’une fille quelconque. Ça lui apprendrait à tenter le coup avec une lycéenne. Il ne s’y reprendrait plus à deux fois. « En fait, je comprends pourquoi tu l’évites. Tu te reconnais tellement en lui. Tu lui ressembles comme deux gouttes d’eau. » Dit-il sous un accès de rage en parlant de son oncle. Bien entendu.
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MessageSujet: Re: MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.   MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. EmptyMer 1 Aoû - 15:19

Le regard rivé sur le sol, Mattia se mordit les lèvres. Il ne voulait pas regarder Siméon. Surtout pas. Il avait remarqué la lueur dans ses yeux. De l'énervement, de l'incompréhension, de la colère se lisaient sur lui. Il n'avait suffit que d'un bref coup d'oeil sur lui pour qu'il se rende compte de son acte. Du gamin sympa et riant avec lui, il était devenu un gamin immature violent. Comme souvent, il usait de ses poings dès que quelque chose n'allait pas. Là, parce qu'il avait quelque peu énervé Mattia en parlant ainsi de Teddy, il avait eu le droit à une sanction directe. Ses poings. Il faut dire que pour Mattia, on ne devait pas toucher aux gens qu'il aimait. Que ce soit sa mère, Ella, Ashton, Teddy, Jona et ses amis du tennis, il ne fallait surtout pas les critiquer. C'était l'un des points essentiels de Mattia; On ne touchait pas à eux. Ni physiquement, ni mentalement. Alors, même si Siméon faisait en quelque sorte parti de sa famille, Teddy faisait elle partie de sa famille de coeur. Autant dire qu'entre les deux, le choix était vite fait. En moins d'une seconde, il s'était battu pour elle.

Mattia avait ses deux mains l'une dans l'autre, tendant de cesser la petite douleur qu'il avait sur sa main droite. Il ne savait pas pourquoi il avait réagit aussi brusquement. Enfin, si, il savait. Mais lui-même ne comprenait pas pourquoi il avait si vite réagit. Et réagit de cette façon. En se battant. Il avait toujours été un adolescent rebelle, bagarreur. Ca, c'était pas nouveau. Même gamin, il se battait déjà. A l'école, il était l'une des petites terreurs rien que pour ça. Mais maintenant, il trouvait ça nul de se battre. Et pourtant, bien qu'il se haïssait, il l'avait encore une fois fait. C'était facile de réagir comme ça. On s'énerve. On tape. On est calmé. Comme là. Même si franchement, bien que plus calme, un autre sentiment s'élevait en lui; cette frustration d'avoir choisi la facilité, cette frustration de lui avoir fait du mal. Surtout à Siméon. Il essayait de rétablir la conversation entre eux. Ils riaient ensemble, et il avait fallut de quelques mots pour que la situation dérape.

Lui tournant le dos, il l'entendit lui hurler dessus. « Mais c’est quoi ton problème !? » Il n'en savait pas. Il n'en savait rien. Doucement, il se retourna vers lui, jetant pour la première fois un oeil sur celui qu'il avait battu. Son visage était un peu marqué; nulle doute qu'il allait finir par porter les stigmates de cette bagarre. Il regarda alors un point derrière lui; la couleur de la tapisserie beige était bien plus agréable à observer que le regard glacial de celui qui fut son cousin. Oui, il s'en voulait. Oui, il était désolé. Non, il n'allait pas le dire. Il aurait presque pu le dire là. Mais c'était sans compter sur la grande gueule de Siméon. Il en rajouta une couche; et transperça le coeur de Mattia au passage. « En fait, je comprends pourquoi tu l’évites. Tu te reconnais tellement en lui. Tu lui ressembles comme deux gouttes d’eau. » D'abord incrédule, il comprit alors rapidement de qui il voulait en venir. Ses yeux se posèrent un instant sur lui. Son regard devint glacial. Ses traits se serrèrent. Ne pas réagir comme lui. Ne réagis pas comme lui. Et pourtant, c'en était trop. Son sang ne fit qu'un tour, et une nouvelle fois, il se rua sur lui. Il l'attrapa par le col, et d'un geste rageur l'envoya contre le mur. Il le tenait toujours de cette façon, lorsque son poing vint une nouvelle fois percuter son ventre. Il n'y pouvait rien cette fois. Autant avant il regrettait ses gestes, autant maintenant, il était heureux de pouvoir le faire taire de la sorte.
Il détestait entendre parler de son beau-père. Il détestait qu'on lui ramène ça dans la discussion. Il détestait savoir que tout le monde connaissait son histoire. Il détestait savoir qu'on parlait de lui comme celui qui se faisait battre, et non comme celui qui était un petit génie au tennis. Il n'aimait pas voir son histoire étalée. Il faut dire que malgré tout ce qu'il disait, malgré ses « je vais bien », ou ses « j'ai rien à dire », il en souffrait. Parfois, seul, il y repensait. Il suffisait d'un miroir et de voir le reflet de son ventre avec cette grosse brûlure sur le ventre pour qu'il y repense. Parfois, il suffisait juste d'un objet pour que Mattia se mette à flipper. Il n'avait pas besoin qu'on lui rappelle verbalement ce qu'il avait envie d'oublier; ses souvenirs suffisaient.

N'empêche que là, à le tenir par le col, après lui avoir encore une fois mis un coup de poing dans le ventre, Mattia se sentait mal. S'il s'agrippait autant sur lui, c'était surtout pour ne pas flancher. Il avait un but là; en vouloir à Siméon. Et pendant ce temps où il tenait ses vêtements dans sa main, cette dernière ne tremblait pas. Ni de rage. Ni de peur. « Ferme-là! Ferme-là! Tu sais rien, t'as rien à dire. » C'était sorti tout seul. Il l'avait hurlé. Comme si encore une fois, il ne voulait rien dire, rien entendre, rien voir. Son regard noir plongé dans ses yeux, haletant sous cette nouvelle pression, Mattia finit par murmurer quelques autres mots sur le ton de la confidence. « Ne reparle plus de lui. »

Il ne le frappa plus. Il ne le toucha pas. Il le tenait juste par ses vêtements sur son col. Il ne lui faisait pas de mal, il pouvait croire que c'était pour faire peur mais en réalité, c'était juste pour ne pas tomber.
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MessageSujet: Re: MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.   MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. EmptyMer 1 Aoû - 17:22


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Il ne savait ce qu’il lui avait pris. Il avait déjà du mal à le comprendre dans ses réactions en général. Mais là, ça dépassait l’entendement. Mattia s’était longtemps renfermé avant de s’ouvrir peu à peu à lui. Ils étaient parvenus à se parler après quelques mois. Ce qui, en soi, était déjà un bel avancement dans leur relation. Ils avaient fait quelques pas en avant. Mais à cause d’une pulsion ou d’il ne savait pas trop quoi, ils étaient revenus au point de départ. Il s’était jeté sur lui tel un fauve qui n’avait plus mangé depuis plusieurs jours. Il l’avait asséné d’un coup de poing au visage et d’un autre dans le ventre. Le blond savait qu’il en garderait certainement des ecchymoses à cause de la violence de l’impact. Il ne savait pas ce qui lui était passé par la tête. En fait, il ne le comprenait pas. Peut-être que c’était ça le nœud du problème. Ils se connaissaient tellement peu que ça créait une barrière entre eux. Peut-être que ses actes étaient justifiés. Ou peut-être pas. À vrai dire, il n’était pas d’humeur à chercher à le comprendre après ce qu’il venait de faire. Il avait plus envie de lui balancer des remarques cinglantes à la figure.
Siméon n’avait jamais apprécié les réactions impulsives à tendance bagarreuse. Il en avait usé lorsqu’il était au lycée d’Arrowsic. Mais plus maintenant. Il en résultait que Mattia semblait se battre pour une fille. Pour Teddy en l’occurrence. Pas n’importe quelle fille. Il en jugeait sa réaction purement immature et violente. C’était ça qui l’énervait. C’était digne d’un lycéen en rut, et il se doutait que le blondinet valait largement mieux que ça. Alors il ne voulait pas y prendre part. Enfantin. Les bagarres étaient une ineptie totale. Il détestait ça. Il détestait. Pris d’une poussée de colère, il s’était mis à des conneries aux conséquences largement irritables. C’était le but de la chose. On ne le touchait pas sans en être blessé par la même occasion. Hors de question qu’il s’en sorte aussi facilement à cause d’une futilité pareille. Même s’il reconnaissait que sa question était débile en elle-même. Lâchant allant une comparaison à deux balles à propos de son oncle, dit l’homme qui battait le plus jeunes des deux, il garda un air froid. Un regard glacial qui le perçait complètement à jour. Il n’avait pas pour habitude d’être méchant. Mais il l’avait cherché.

Il attendait la réaction retour du blondinet. Elle ne tarda pas à se faire sentir lorsqu’il daigna l’attraper par la col et le pousser contre le mur. Il n’hésita pas ensuite à lui asséner un nouveau coup de poing dans le ventre. Une fois de plus. Siméon grimaça sous la violence et la douleur que lui procurait le poing fermé. Mais cette fois-ci, c’en était trop. Définitivement. « Ferme-là ! Ferme-là ! Tu sais rien, t'as rien à dire. » Hurla-t-il en continuant d’avoir ses deux mains renfermées sur ses habits. Si. Il savait. Il savait ce que son oncle avait osé lui faire. C’était une ordure. Un monstre. Il s’en servait pour lui faire, pour le faire réagir. Il plongeait tout droit dans cette ressemblance flagrante. Un peu comme s’il n’arrivait pas à s’en défaire malgré lui. Alors il frappait. Il frappait en étant lâche. Il avait fui ses regards sombres. Maintenant qu’il était face à lui, il était obligé de subir son regard pesant. Le jeune homme savait que ça pouvait être déstabilisant pour lui. « Mais vas-y ! Frappe ! Frappe puisque tu ne sais faire que ça ! Comme lui ! T’es comme lui ! Obligé de te servir de tes poings parce que tu ne sais même pas sortir un mot ! » S’énerva-t-il à dire. Il avait haussé le ton. Une fois de plus.
« Tu te rappelles de tout ce qu’il t’a fait ? » Lui demanda-t-il. « Félicitation. Ta vie sera exactement la même. » Enchaîna-t-il avec un air orgueilleux. Il n’était plus question pour lui de le laisser le frapper sans lui en donner de bonnes raisons. Il aurait probablement des marques. Et s’il continuait de le frapper, il aurait une ou deux côtes brisées. Tout ça pour une fille. Il s’en voulait d’avoir couché avec Teddy. Il s’en voulait. Parce qu’elle n’était pas si différente de toutes ces filles. Il en faisait payer le prix cher à Mattia. Ou c’était plutôt l’inverse. Mattia le faisait payer d’avoir été si con à croire qu’elle était si différente ou qu’elle avait ce petit truc en plus. Ça lui apprendra à se faire une gamine de dix-sept ans, alors qu’il pourrait se faire des jeunes femmes de son âge. Il n’y avait que ça à l’université. Il fallait avouer qu’il n’y passait pas tellement de temps non plus. Mais il saurait où trainer dorénavant.

Mattia semblait complètement perdu, troublé par son propre comportement qu’il n’arrivait pas à gérer finalement. « Ne reparle plus de lui. » Dit-il sur un ton plus clame. Sur le ton de la confidence. Il l’obligeait à être aussi agressif que lui. S’il voulait se défendre, il n’utiliserait pas ses poings. Il utiliserait une arme qui faisait bien plus de dégât parce que la douleur allait persister. La douleur mentale. La souffrance physique était éphémère. Lui attrapant les poignets, il le fit reculer de façon sèche. Ainsi, il ne tenait plus son col. Siméon en profita pour le réajuster. Il lança un regard interrogateur à son beau-cousin pour savoir ce qui lui était passé par la tête. Il n’était pas bien sûr de vouloir le savoir. Mais peut-être que ça l’aiderait à mieux le comprendre. Sa respiration se faisait de plus en plus calme, bien qu’il restait sur ses gardes, prêt à lui donner un coup s’il fallait. Juste histoire de le calmer. Rien de plus ni moins.
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MessageSujet: Re: MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.   MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. EmptyJeu 2 Aoû - 19:32

Que lui arrivait-il? Que faisait-il? Les deux mains enserrés sur ses habits, il n'avait pas l'intention de le lâcher. Pas après ce qu'il avait dit. Pas après ce qu'il avait osé dire. Et pire que tout, il ne s'arrêtait pas là. On avait l'impression que lui parler de la sorte l'amusait. Qu'il jouissait de plaisir en remuant le couteau dans la plaie béante de Mattia. Parce que cette plaie, elle était encore ouverte; ouverte et bien profonde. Il ne pouvait pas faire un pas dans la rue sans avoir l'impression que les gens, derrière leurs lunettes de soleil dernier cri, le regardaient étrangement. C'était un peu comme si il avait une étiquette collée sur le front, un panneau qui criait son histoire à tout le monde. Et puis, les petites mamies, derrière leurs tricots, devaient s'en donner à coeur-joie. Vous vous rendez compte? Ce jeune s'est fait violenté par son beau-père. Il a toujours été bagarreur, ça doit venir de là. Et vous savez quoi en plus? Il a mis enceinte sa copine. Mais si voyons, tu sais Fernande, c'est la petite Clarke. Oh, elle était douée la petite.. 'fin lui aussi est doué. Il fait du tennis. Mais la petite, maintenant, elle ne peut plus rien faire avec le ventre qu'elle a. Je l'ai vu la dernière fois, c'est à peine si elle pouvait marcher.. Elle soufflait comme un boeuf et a du renoncé à aller faire un tour.. Il les entendait, elles et leurs exagérations monstrueuses. Un peu comme là, il entendait l'horreur sortir de la bouche de Siméon. C'était le seul, la seule et unique personne, qui avait osé dire tout haut ce qu'il refusait d'entendre et d'écouter. En quelques mots, il mettait Mattia face à ses vieux démons. Il lui renvoyait en pleine gueule ce qu'il avait tenté jusque-là d'éviter. « Mais vas-y ! Frappe ! Frappe puisque tu ne sais faire que ça ! Comme lui ! T’es comme lui ! Obligé de te servir de tes poings parce que tu ne sais même pas sortir un mot ! » Sous ce vêtement qu'il tenait dans ses mains, il sentait l'énervement de Siméon. Sa façon de gueuler, et ce changement de ton lui montraient clairement que maintenant ils ne rigolaient plus. Mattia serra un peu les vêtements, sans faire de mal à Siméon. Mais vas-y! Frappe! Frappe! Il entendait, et entendait encore ses mots. « Tu te rappelles de tout ce qu’il t’a fait ? » C'était le pire. Cette question. Ce ton. Cette rage dans sa voix. Et lui, il tenait toujours ses vêtements, les serrant de plus en plus fort, se comprimant le poing. C'était sa manière pour ne pas craquer. Son regard était dur, noir, glacial. Son souffle était plus soulevé. Ses yeux embués. « Félicitation. Ta vie sera exactement la même. »
La même vie. Il serra un dernier coup, une dernière fois bien fort, et lui demanda alors, de ne plus parler de lui. Plus jamais. Parce que non, ils n'étaient pas les même. Oui, son beau-père Mike usait de ses poings tout aussi facilement que lui. C'en était effrayant, c'était même ce qu'il y avait de plus effrayant dans cette histoire; savoir que peut-être prenait-il le chemin de ce monstre. Oui, il était aussi lâche que lui. Mais non, il n'était pas le même. Il ne sera jamais le même.
Lui même ne frappera quelqu'un qui ne pourra pas se défendre. Il ne prendra jamais un fer à repasser pour brûler la peau d'un gamin. Il ne prendra pas comme 'eteint cigare' un être humain. Il ne ferait jamais des choses comme ça. Même si là, il se laissait emporté. Même si là, il pouvait donner l'impression de réagir comme lui. D'être le même. De n'être qu'un idiot, qu'un monstre de plus.
Mais n'empêche que Siméon, sous ses grands airs orgueilleux et énervés, venait de réussir ce que personne n'avait pour le même réussit à faire. Mattia venait de se prendre une claque en pleine figure. Le reflet de son miroir venait de percuter de plein fouet. Il l'imitait. Il agissait comme lui. Il venait de lui faire prendre conscience de cela. mettre une claque verbale à Mattia. Il venait de lui faire prendre conscience de ce qu'il faisait, de ces gestes qu'il imitait.
Après tout, peut-être que oui, il était comme lui.

Le regard dans le vague, Mattia ne réagit presque pas quand il sentit ses poignets attrapés, et que Siméon les lui balança. Il recula alors d'un pas. Puis de deux. Il resta là, se massant doucement une main -c'était l'un des inconvénients des bagarres; il avait mal à sa main-, le regard rivé vers le sol. Essayant de désembuer ses larmes. Puis, il passa une de ses mains sur son visage, relevant alors les yeux vers Siméon. Putain Siméon. Il l'avait frappé. Une fois -ça se voyait sur son visage-. Deux fois. Trois fois. Pourquoi? Parce qu'il couchait avec Teddy. C'était ça son tord. Son seul et unique tord. Il couchait avec sa meilleure amie. Elle était consentante, alors, c'était quoi son problème? En fait, c'était parce qu'il avait dit ce mot de trop. Ce « aussi ». Tu couches aussi avec elle? Comme si Teddy était une salope.
Siméon avait réajusté ses vêtements. Mattia murmura alors un « désolé » Sans plus. Sans rien. C'était au moins déjà ça. Il était plutôt du genre à s'arracher la bouche quand il devait s'excuser. Rarement, il le faisait sincèrement. Plus souvent, il le faisait parce qu'il était obligé. Mais là, au moins, c'était sincère. Il recula, et vint se coller contre le canapé. Ses fesses reposées sur le dossier de celui-là, il prit le temps d'ajouter quelques mots. « J'ai juste réagit impulsivement, j'ai rien à voir avec lui.. C'est que quand tu parlais de Teddy, j'ai juste eu l'impression de que tu la prenais pour une salope et que... » Il s'interrompit alors, jetant un regard vers lui. « Laisse tomber.. » dit-il finalement. Il se doutait bien qu'il ne resterait pas toujours calme. Il couchait quand même avec Teddy. Autant elle avait le droit de coucher avec qui elle voulait, autant ça l'ennuyait qu'elle couche avec un plus vieux, qui plus est de sa « famille ». Et là, plus il parlait de ça, plus il avait l'impression qu'il risquait, encore une fois, de s'énerver.. Autant se taire donc..
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MessageSujet: Re: MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.   MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. EmptyJeu 2 Aoû - 21:22


Because we should try to become something.

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Il savait que ça faisait mal. Ca blessait intérieurement. Il n’avait pourtant pas hésité à lui envoyer les premières remarques qui lui étaient passées par la tête. Il lui semblait qu’employer des phrases comparatives à son oncle avait été une bonne idée. Il avait trouvé le point faible de Mattia. L’histoire, que tout le monde connaissait à Arrowsic, l’avait bien aidé. Une sorte de vengeance directe. Il n’avait pas eu besoin d’utiliser ses poings pour se faire comprendre, pour lui faire mal, pour lui faire ressentir une douleur quelconque. Les ecchymoses allaient être ancrées dans sa tête. Ou du moins, il allait faire en sorte pour qu’elles le soient. Il ne s’en tirerait pas aussi facilement. Alors quoi ? Le blond se demandait s’il devrait renchérir encore une fois sur l’accentuation de sa ressemblance avec Mike. Son oncle. Il ne voulait pas non plus le faire défaillir, le faire se renfermer totalement sur lui-même. Il voulait juste le blesser de façon éphémère, qui resterait d’avantage que les bleus qui apparaitraient sur son torse. Sa joue lui brûlait encore. Il ressentait de légers picotements, alors que, dès qu’il daignait bouger, son torse lui faisait mal. Atrocement mal. Un abruti l’avait frappé dessus de toutes ses forces aussi.
Il le poussait à bout. Il le poussait jusqu’à ses retranchements. C’était un jeu malsain auquel il risquait fortement de se blesser lui-même. Il n’en avait malheureusement pas conscience. Soit ça passait, soit Mattia se mettait à devenir encore un peu plus violent qu’il ne l’était déjà avec lui. Finalement, l’agression verbale était toute aussi néfaste. Le lycéen s’agrippait durement à ses vêtements comme si ça l’empêchait de poursuivre ses coups. Il sentait ses poings se crisper malgré tout. Mais rien. Rien ne venait. Il était complètement perdu et s’entichait à tenir son col. Siméon finit par lui agripper les poignets pour le faire reculer d’un pas ou deux. Il en profita pour passer plusieurs fois sa main sur ses habits pour les défroisser et remettre son col normalement. Mais quelle connerie. Il n’aurait jamais pensé en venant chez James, que tout ça tournerait mal. D’ailleurs, ce dernier semblait être parti se creuser dans sa cave. Tout seul. Minable. Pathétique. L’étudiant soupira nonchalamment. Tout ça n’était que des conneries de gosses immatures. Malheureusement, il pataugeait également en plein dedans. Il détestait ça. Il haïssait Mattia. Et Teddy encore d’avantage pour avoir provoqué ça. Mais ça n’était jamais que passager.

Teddy, Teddy, Teddy. Il aurait préféré ne jamais l’avoir connue sur le coup. C’était une pensée assez extrême mais il fallait bien avouer que toute cette bagarre avait démarrée à cause d’elle. Tout ça parce que Mattia s’était surpris à la défendre à cause d’une question totalement bidon. Ca prouvait qu’il ne connaissait pas son beau-cousin. Logique. Ils passaient leur temps à s’ignorer d’habitude. Maintenant qu’ils nouaient un certain contact, tout partait en vrille. À croire qu’on ne voulait absolument pas les voir s’entendre tous les deux. Et ça fonctionnait. Siméon restait énervé après lui. « Désolé. » Il le dévisagea d’abord. Était-il sérieux ? Était-il sincère ? Non. Oui. Peut-être. Il n’en savait rien. Il ne voulait pas le savoir. Sa colère gardait le dessus sur son sentiment de bon sens. Il n’était pas prêt à le pardonner aussi facilement après ce qu’il lui avait fait. C’était un con. Un stupide connard. Une ineptie. Une face de pékinois. Ou encore une tête de courgette farcie à il ne savait quelle sauce. Sûrement un truc avec de la moutarde forte et du sprite. Un mélange dégelasse et explosif. « Va te faire foutre. » Lâcha-t-il pour toute réponse.

« J'ai juste réagit impulsivement, j'ai rien à voir avec lui.. C'est que quand tu parlais de Teddy, j'ai juste eu l'impression de que tu la prenais pour une salope et que... » Il poursuivit. « Laisse tomber... » Laisser tomber ? Il pensait sérieusement qu’il la prenait pour une salope ? Il touchait le fond. Teddy était tout sauf une salope pour lui. Elle souffrait de son problème d’hypersexualité, ce qu’il pouvait comprendre. Mais ça n’en faisait pas pour autant une salope. Siméon savait qu’elle ne couchait pas qu’avec lui. Il y en avait d’autres. Il ne savait pas qui et franchement, il se passerait bien de le savoir. Il ne voulait pas le savoir. Non, non. Ça lui ferait voir les personnes sous un autre angle. Un mauvais angle. Que pouvait-il dire ? Sous le coup de la rage, il avait envie de dire maintes conneries. Il se retenait. Il se retenait même peut-être trop. « C’est une salope ! » S’exclama-t-il. C’était sorti tout seul. Sur un ton exaspéré. « Teddy est une salope ! » Il en rajoutait. Il ne le pensait pas vraiment. Il ne le pensait pas du tout même. Mais c’était sorti.

Siméon n’en pensait pas un traitre mot. Mais il était tellement décidé à le blesser qu’il n’en avait plus aucune retenue. Les mots sortaient comme ça. Ils formaient des phrases directes, franches et blessantes. Il le cherchait. Il le provoquait. Il allait encore s’en ramasser. Mais c’était de sa faute cette fois. Pourtant, il ne pouvait pas nier que, malgré tout, il tenait fortement à la jeune femme. Il tenait assez à elle pour ne pas hésiter à la prendre dans ses bras, dès que les autres avaient le dos tourné. Ou il tenait assez à elle pour ne cesser de l’embrasser quand il en avait envie. Mais tout restait relativement très discret. Détournement de mineur oblige. Ils ne pouvaient pas se montrer aux yeux de tous. Pas comme ça. Ils avaient cinq ans de différence. Ce n’était pas rien. Il regarda le blondinet. « C’est une putain de salope. Mais je tiens à elle ! » Ça lui semblait niais. Il trouvait souvent que révéler ses sentiments le rendait niais. Il détestait cette impression et en usait. Pour une fois. Ça ne pouvait pas faire de mal finalement. Si Mattia comptait le dire à Teddy, il n’aurait aucun mal à démentir ou à le nier.
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MessageSujet: Re: MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.   MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. EmptyJeu 2 Aoû - 22:12


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Lèvres pincées, téléphone en main, elle attendait. « Tu parles à qui ? » Relevant le visage, elle vit son père face à elle. Première fois qu'il ne travaillait pas. Il avait demandé quelque jours de congés. Première fois qu'il s'intéressait à ce que faisait sa fille. Souriant, elle posa son téléphone et se tourna vers son père. « J'attends un message de Mattia. » Son téléphone vibra de nouveau et elle se rua dessus, pour voir la connerie de son meilleur ami. Elle pouffa en levant les yeux au ciel et son père se pencha vers elle, un sourire aux lèvres. « Mattia, le petit joueur de tennis ? Il a l'air chouette. Qu'est-ce qui te fais rire ? » Teddy hocha la tête. Oui, Mattia était chouette. Il était génial, même. Gentil, drôle, protecteur. Un parfait meilleur ami. Pas plus. Sa mère les voyaient déjà mariés avec deux enfants. Pourtant, elle lui avait déjà dis que son meilleur ami sortait avec une fille. Mais sa mère n'avait pas lâché l'affaire. Peu importe ce qu'elle pensait. Aucun des deux ne se voyaient ensemble. C'était de l'amitié, rien de plus. Et ce ne serait jamais plus. « Ouais, il est chouette. Mmh ? Oh, il me demande si je suis avec.. » Elle fit une pause. Trouve quelqu'un. « Siméon. » Merde. Son père haussa un sourcil. Dès qu'il entendait un prénom inconnu, son corps et son instinct de père avocat se mettait en alerte. Teddy répondit à sa question muette. « C'est un ami à Mattia. Ils sont très proches. » Non en fait, rien de cela. Ils se connaissaient, certes, mais la jeune fille ne savait pas ce qui les unissaient vraiment. Son père resta sceptique mais retourna néanmoins dans sa lecture du journal qui semblait forte intéressante. Pur sarcasme. Il n'y avait jamais rien d'intéressant dans le journal d'Arrowsic.

Elle savait qu'il était chez James. Mattia ne répondait plus. Ces temps-ci, ses émotions lui jouaient des tours. Elles étaient comme amplifiées. Instinctivement, elle composa le numéro de James. « Teddy ? » Abruti. « James, mon chou, mon numéro s'affiche sur ton écran, ce qui veut dire que c'est moi. » Il ne répondit pas. Il y eut un blanc. Teddy avait tendance à être cassante parfois. Sans le faire exprès. Bien-sûr. « Bref. Pourquoi Mattia réponds pas à mes messages ? Il a dis qu'on se verrait dans quelques minutes sauf que j'ai plus de nouvelles. Il est encore là ? » Elle entendit un raclement de gorge et des personnes qui criaient. Des hommes. Peut-être qu'ils avaient mis la télé trop forte. « Ouais, il est avec un pote. Euh, je dois te laisser. A plus. » Et il lui raccrocha au nez. La jeune femme afficha un air outrée. Personne ne lui raccrochait au nez. Elle avait horreur de ça. Levant les yeux au ciel, elle monta rapidement les escaliers pour aller se vêtir. Sortir en pyjama noire et rouge avec lapins en guise de chausson, c'était plus vraiment à la mode. Prenant les premiers vêtements qui venaient, elle descendit ensuite les marches en trombe, prenant les clés de sa voiture. Cela faisait un bout de temps qu'elle ne l'avait pas prise. Figée devant sa voiture, elle dédaigneux face à son 4x4. Il était tout poussiéreux. Rapidement, elle repris ses esprits et monta à l'intérieur de l'habitacle et démarra à toute vitesse, oubliant la limitation de vitesse et en shootant quelques poubelles du voisinage. « Le karma va m'en vouloir pour ça, fais chier. » Il lui fallut peu de temps pour arriver devant la maison de James. Oui, par chance, elle savait où il habitait. A vrai dire, elle prenait soin de toujours savoir où les ami(e)s de ses ami(e)s habitaient. Au cas-où. Imaginons qu'il y ait un incident. Il fallait bien que Teddy sache où se diriger pour venir en aide à ceux qu'elle aime. Elle ouvrit la porte brusquement, sans faire attention à qui pouvait se trouver derrière et elle tomba sur une scène qui lui sembla presque dangereuse.

« C'est une putain de salope. Mais je tiens à elle ! » Deux choses en même temps. Deux claques dans sa gueule d'adolescente. Face à Siméon, elle se retrouva plantée entre les deux blondinets. James était quant à lui, remonté d'on ne sait-où, pour se poster près de la porte d'entrée. « Il se passe quoi ici putain de merde ?! » Putain de salope. Il ne lui fallut qu'une phrase pour se sentir défaillir. Même si elle avait continuellement un masque, elle savait qu'il venait de la toucher. En plein cœur. Ravalant sa colère, la deuxième partie de la phrase la frappa encore plus fort. Il tenait à elle. Elle eut un sourire en y pensant. Pourtant, ce sourire disparut. Elle remarqua une marque sur le visage de Siméon, Mattia qui baissait à moitié la tête, comme s'il venait de se faire prendre. Se tournant vers ce dernier, elle le bouscula légèrement. « C'est toi qui lui a fais ça, Matty ? » Elle le bouscula une seconde fois, mais plus violemment cette fois. Elle ne savait pas pourquoi il l'avait frappé, à vrai dire, elle s'en fichait. Ce qu'elle savait, c'est que Siméon avait une marque au visage et Mattia, n'avait rien. Donc, il l'avait frappé et l'autre n'avait pas bougé. « Putain, c'est toi qui a frappé Siméon, oui ou merde ?! » Elle connaissait la réponse. Dans un geste brusque, elle se tourna vers Siméon, un air menaçant au visage. Exit l'air angélique que lui procurait sa couleur blonde, cette fois, elle était vraiment menaçante. Son meilleur ami n'était pas le seul fautif. Elle en était sûre. « Je suis une putain de salope, alors ? Merci de me le faire savoir, Siméon. Merci beaucoup. Pourquoi il t'as frappé ? Tu lui a dis quoi, pour qu'il te frappe, putain ! » Vous n'aviez jamais vu Teddy énervée ? Vous ne l'aviez toujours pas vu. Ce n'était rien. Rien comparé à qui elle pouvait vraiment être. Puis, une petite voix de souris fit son apparition. « Euh.. on se calme, s'il vous plaît. » Posant son regard sur James, elle s'avança vers lui. Le pointant du doigt, elle commençait vraiment à s'énerver. Il lui en avait fallut peu pour se rendre compte qu'il y avait eu une bagarre. Entre son meilleur ami et Siméon. Son Siméon. « Ecoute moi espèce de connard à deux balles, c'est pas le moment pour me dire de me calmer, je te préviens. Tu veux que tout ça se calme ? Bien, casse-toi. » En deux temps, trois mouvements, James se retrouva à la porte de sa propre maison. Maintenant, ils étaient là, tout les trois, confrontés à ce qui semblait être, une grosse merde.
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Mattia Jarvis
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MessageSujet: Re: MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.   MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. EmptyVen 3 Aoû - 19:08


« Va te faire foutre. » Voilà comment on remercit les gens qui s'excusent poliment. Va te foutre. Qu'il aille se faire voir ce type! Il s'excusait. Ca lui arrachait le palais, les dents, la langue, les lèvres de dire ses mots. Et lui, tout ce qu'il trouvait à dire c'était cela? Mais qu'il aille voir ailleurs dans ce cas! Qu'il arrête de l'emmerder! Qu'il arrête de le faire chier! Respirant doucement, Mattia essaya de se reconcentrer. Il réussit pour une fois plutôt bien. Il lui expliqua, assez calmement qu'il avait réagit par impulsion. Parce qu'il détestait entendre du mal d'une personne qu'il aimait. Et puis, finalement, il lui dit de laisser tomber. Parce qu'après tout, après ce va te faire foutre ce n'était pas sûr qu'il comprenne.

Alors que Mattia pensait qu'il allait se taire, qu'il n'allait rien dire d'autres, qu'ils allaient gentiment attendre en silence l'arrivée de James, tout l'inverse se produisit. Comme si monsieur Siméon n'avait pas comprit, il s'écria alors. « C’est une salope ! » Il était en colère. Ca s'entendait. Ca se voyait. Le ton de sa voix ressemblait à celui de son oncle, ses nerfs ressortaient de sa peau. Et il recommençait, encore et encore. « Teddy est une salope ! » Mattia sentait qu'il s'énervait de nouveau. Son coeur se mit à battre plus vite. Ses poings se serrèrent. Il lui enfouit dans ses poches, espérant ainsi pouvoir se retenir. Le faisait-il exprès? Sans doute. Avec son air hautain -parce que Mattia avait l'impression que c'était un air comme ça qu'il affichait-, il voulait le faire souffrir. Se venger de ses coups. Mais en en rajoutant ainsi, il ne faisait qu'énerver encore plus Mattia. Il le cherchait, et qui le cherche le trouve. Alors, merde! Tant pis si il disait qu'il ressemblait à son beau-père! Il n'avait qu'à pas réagir comme ça aussi!
Ni une, ni deux, il fit un geste vers lui. Un pas. Un seul. « C’est une putain de salope. Mais je tiens à elle ! » Il s'arrêta net. C'était niais dit comme ça. Complètement niais. Mais ce n'était pas pour la beauté de ces mots que Mattia s'interrompit. C'était pour une toute autre raison.
Une silhouette avait fait son apparition dans la maison. Et vu les formes qui se dégageaient de l'ombre, ça n'avait rien à voir avec celle de James. Les yeux grands ouverts, Mattia se calma instantanément en la découvrant. Teddy. Que faisait-elle ici? Il devait la rejoindre, non? « Il se passe quoi ici putain de merde ?! » Hou.. Au vue de son regard, la demoiselle semblait fâchée. Et lui, il baissa instinctivement la tête. Il ne désirait pas voir Siméon, il ne désirait pas voir Teddy. Il espérait ainsi que la colère, son énervement passé ne se lisent pas sur son visage. Elle s'était approchée d'eux. Elle se tenait maintenant entre eux deux. Franchement, Mattia aurait cent fois préféré que ce soit James qui les découvre en train de se battre. Alors qu'il pensait ne pas subir ses foudres, il fut vite rattrapé par ses coups portés. Teddy, avec ses petites mains, le bouscula une première fois. « C'est toi qui lui a fais ça, Matty ? » Puis une deuxième fois. Il ne broncha pas. Il n'ouvrit même pas la bouche. Il se contentait juste de relever la tête et de l'observer. C'est tout. Il n'avait pas envie de lui dire, pas envie de se faire engueuler pour une connerie qui n'était pas de sa faute -parce que c'était de la faute à Siméon tout ça. Alors, il se contenta juste de l'observer, le regard dur. « Putain, c'est toi qui a frappé Siméon, oui ou merde ?! » oui teddy, ça se voit non? Il suffisait d'ouvrir les yeux pour le remarquer. Et puis, enfin, elle se retourna vers Siméon. Tant mieux! « Je suis une putain de salope, alors ? Merci de me le faire savoir, Siméon. Merci beaucoup. Pourquoi il t'as frappé ? Tu lui a dis quoi, pour qu'il te frappe, putain ! » Au moins, elle reconnaissait que Siméon était fautif. Mais il avait pitié de lui. Teddy était effrayante quand elle était énervée. Elle ferait même peur à un vieillard. Alors, pris d'un élan de sympathie pour Siméon, et surtout pas calmé pour autant, il balança ironiquement. « Je l'ai pas frappé, il s'est frappé tout seul.. »

Et c'est là qu'il entendit ces mots. Six mots dit par James. Il ne se souvenait même plus qu'ils étaient chez lui. C'est donc tout surpris qu'il le regarda. « Euh.. on se calme, s'il vous plaît. » Ni une, ni deux, le pauvre James subissa les foudres de Teddy. En moins de deux secondes, elle le vira hors de chez lui. Oui, vous avez bien lu, hors de chez lui.. « Ecoute moi espèce de connard à deux balles, c'est pas le moment pour me dire de me calmer, je te préviens. Tu veux que tout ça se calme ? Bien, casse-toi. »

Et maintenant, ils étaient tous les trois là, présents dans une maison qui n'appartenait à aucun d'entre eux. James devait la maudire, lui qui l'aimait plutôt bien. Au moins, il comprendrait sûrement pourquoi Mattia disait que ce n'était pas une fille pour lui. D'un, elle ne méritait pas James -il était un brin chiant quand il s'y mettait, et ça énervait toujours Mattia. De deux, il n'avait pas envie que sa meilleure amie sorte avec un de ses camarades de tennis. Tous les tennisman n'étaient pas comme lui. Mattia savait mettre une barrière entre sa vie privée, et sa vie publique. Ce n'était pas le cas des autres, et particulièrement de James. Dès qu'il avait une copine, il en parlait tout le temps; même entre deux balles..
Jetant un regard à Siméon, Mattia se dit que là, ils étaient tous les deux dans la merde. Alors, prenant un ton le plus calme possible, il tenta d'arranger la situation. « Ca sert à rien de t'énerver Teddy. Il ne s'est rien passé de mal, je t'assure. » Il leva alors les yeux vers Siméon. viens moi en aide!
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MessageSujet: Re: MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.   MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. EmptyVen 3 Aoû - 20:55





because we should try to become something.

Va te faire foutre. Va te faire prendre. Il nécessitait ces expressions pour réellement se faire comprendre lorsqu’il était un brin agacé. Ou lorsqu’il daignait répondre à de la provoc pure. Il ne pouvait pas supporter les réactions immatures de Mattia plus longtemps. Il l’avait frappé. Pour quelles raisons ? Il l’ignorait. Elles devaient être assez convaincantes pour lui. Il s’en fichait pas mal de ses excuses. Il ne lui avait laissé qu’un trop petit laps de temps pour ingérer tout ce qu’il s’était passé. Siméon avait besoin de prendre du recul. Il n’y arriverait pas tant qu’ils seraient encore tous les deux dans la même pièce à se crier dessus. Je suis désolé. Mais ces mots n’avaient pas un impact suffisant pour l’atteindre dans cette colère. Elle avait pris le dessus sur son sentiment de lucidité. Pourquoi une telle rage ? Mattia avait l’âge de son petit frère. Il avait l’habitude de le voir avec cette pointe de maturité et ce côté réservé. Il ressemblait un peu à lui. Mais il n’aurait jamais imaginé que Sean puisse agir de la sorte. Alors naturellement, tous les autres gosses étaient aussi parfaits que son cadet. Mais non. Évidemment que non. Quel naïf.

Il avait peut-être déclenché une guerre renommée telle la troisième guerre mondiale avec ce qu’il venait de dire. Mattia semblait plus qu’énervé à l’entendre dire que Teddy n’était qu’une grosse salope, qui aimait se faire prendre à chaque coin de rue. Extrapolation. Mais lorsqu’il avait daigné dire qu’il tenait à elle malgré tout, il n’aurait jamais pensé qu’elle l’entendrait. Que quelqu’un d’autre que lui l’entendrait. Encore moins la concernée. Ce ne fût qu’en voyant la réaction du blondinet qu’il comprit que quelque chose clochait. Il s’était raidi d’un seul coup. « Il se passe quoi ici putain de merde ?! » Il ne cessait de regarder Mattia. Reconnaissant parfaitement la voix, qui venait de faire irruption dans la discussion. Il tourna alors son regard pour le poser sur elle. Une jolie blonde qu’il dévorait habituellement du regard. Habituellement. Mais pas à ce moment précis. Il gardait cette froideur en lui depuis ce qu’il s’était passé. Il posa un regard condescendant sur elle. Il n’avait aucune envie qu’elle vienne se mêler à la conversation. C’était entre eux. Même si c’était à son sujet. Il ne voulait pas qu’elle y mette son grain de sel. Même si l’envie de lui répondre quelque chose le démangeait, il préféra se taire. Tout comme son cousin. Elle n’avait pas à le savoir. Il ne put se retenir d’avantage. « Qu’est-ce que tu fous là, toi ? T’as pas un autre bâtard à aller baiser ? » Elle ne devait clairement pas avoir l’habitude d’entendre un ton pareil venant de lui, et encore moins de recevoir ce genre de regard.

Mattia baissait la tête comme un mâle impuissant dans toute sa splendeur. Teddy l’avait-elle castré définitivement ? Il se posait la question. Il n’avait pas vraiment envie de finir comme lui. À cette pensée, il fit une moue tant il s’inquiétait. Une inquiétude qui disparut assez rapidement. Elle se retrouvait entre eux. Mais elle s’avança d’avantage vers le garçon de son âge. Elle le bouscula une première fois. Il ne fit rien. Il en était stupéfait tant il y avait un manque de réaction de sa part. « C'est toi qui lui a fais ça, Matty ? » Siméon n’avait jamais vu Teddy en colère. Il ne savait pas ce qu’elle était capable ou non de faire. Mais il s’en fichait. Ce n’était pas une gamine de dix-sept ans qui allait faire la loi. Sûrement pas. Mattia releva la tête et la regarda. « Putain, c'est toi qui a frappé Siméon, oui ou merde ?! » Elle le bouscula une nouvelle fois. Non. C’était James qui l’avait frappé. Ou un lutin. Question débile. Nouvelle couleur de cheveux aussi. Mais quelque part, il adorait la voir dans cet état, alors qu’elle le défendait. Ca y est. Il se remettait à craquer. Il retombait du mauvais côté de la force. « Je l'ai pas frappé, il s'est frappé tout seul... » Il lâcha un rire complètement niais. Il lança alors un regard noir à Mattia, accompagné d’un sourire dont la fourberie pouvait s’en lire. « Dommage que je ne sois pas réellement masochiste. N’est-ce pas, Mattia ? » Entre l’ironie du blondinet et le ton perfide de Siméon, Bouddha devait perdre son calme.

C’était sans compter sur le fait qu’elle ne s’en retourne contre lui quelques secondes plus tard. Pas question de céder à la tentation de l’embrasser cette fois-ci. Avec un air dur au visage qu’il ne lui connaissait pas, il se contentait de soutenir son regard dans le sien. « Je suis une putain de salope, alors ? Merci de me le faire savoir, Siméon. Merci beaucoup. Pourquoi il t'a frappé ? Tu lui as dit quoi, pour qu'il te frappe, putain ! » Évidemment. Si elle avait daigné entendre la première phrase, elle devait avoir entendu celle qui suivait. Elle n’en faisait pas mention. Il regrettait déjà de l’avoir avoué. « Ta gueule. En quoi ça te regarde !? Rien du tout. Alors ferme-la ! » Lâcha-t-il aussi subitement. Il saturait. James avait eu la bonne idée de remonter d’il ne sait où. « Euh... On se calme, s'il vous plaît. » Siméon lui envoya un regard désespéré. Était-il aussi con qu’il n’y paraissait. Dire que c’était l’un de ses amis. « Ecoute moi espèce de connard à deux balles, c'est pas le moment pour me dire de me calmer, je te préviens. Tu veux que tout ça se calme ? Bien, casse-toi. » James se retrouvait dehors. De chez lui. À cause d’elle. Elle touchait à ses potes. James avait bon avoir tous les défauts du monde. Il était largement gentil. Toujours prêt à aider ses amis. Et elle le virait parce que Mademoiselle était en colère pour une histoire dont elle ne savait rien ? C’était un rêve éveillé ou quoi ? Plutôt un cauchemar à ce train-là. Il en avait marre. Marre de ces deux gosses qui lui prenaient la tête et l’obligeait à s’énerver. Voilà pourquoi il aurait dû se contenter des canons de l’université.

Mattia enchaîna. « Ça sert à rien de t'énerver Teddy. Il ne s'est rien passé de mal, je t'assure. » Siméon leva les yeux au ciel et les reposa sur lui. Hors de question qu’il reste là à tenter de calmer une gamine capricieuse qui se pensait princesse de son château. Elle venait de mettre son pote dehors. Réveille-toi, mec ! Il soupira. « Mais c’est quoi votre problème putain !? » Il se tourna d’abord vers Teddy. « C’est pas parce que ton dernier plan était un mauvais coup ou que t’as tes règles que tu peux mettre les gens dehors de chez eux ! Et pour info, il m'a frappé parce que je lui ai demandé s'il te baisait. » Il se retourna ensuite vers Mattia. « Et toi, comme un débile, tu te fais soumettre et tu la laisses s’en prendre à ton pote ! Vive l’amitié, mec ! » Il se recula d’un pas en les regardant tous les deux. Face à ça, il ne pouvait rien faire. Siméon vouait sa vie à ses potes. C’était sa famille. Sa troisième famille après ses parents ainsi que Sean et Sutton. – Sutton étant un cas largement à part. « Non mais c’est bon là. Vous me saoulez tous les deux. » Il fit une pause. « Je ne veux plus vous causer et encore moins vous revoir. Allez vous faire mettre. » Il secoua négativement la tête et se dirigea vers la porte d’entrée de la maison.
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MessageSujet: Re: MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.   MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. EmptyJeu 30 Aoû - 17:25


❝DON'T BELIEVE EVERYTHING YOU HEAR.❞


FLASH BACK


Allongée dans l'herbe fraîche de son jardin, son amie à ses côtés, Teddy profitait des rayons de Soleil qui venaient caresser sa peau. Le beau temps et la chaleur était rare à Arrowsic, alors elle faisait tout pour en profiter. Nous étions le week-end, un dimanche après-midi. Le jour le plus tranquille dans la petite ville. La plupart des habitants devaient être près du Lac, pour se rafraîchir et surtout pour profiter d'une journée à passer en famille. « Tu veux pas qu'on bouge au Lac ? » Elle ouvrit les yeux et tourna son visage vers son amie.  « J'ai pas trop envie. Il y aura surement Mattia, ou Ella. Ou même quelqu'un que j'ai pas envie de croiser. On peut aller dans la piscine si tu veux. » Thabyta soupira et refermait les yeux. « Pourquoi tu veux pas voir Mattia ? » Cela lui paraissait pourtant évident. « Siméon est un de ses amis. Mentir à Mattia ne me plaît pas. Si je le vois, je lui dirai tout sans le vouloir. » Malgré qu'elle se fiche des avis des autres ou même de ce qu'on pouvait penser d'elle, l'adolescente ne préférait pas mettre au courant son meilleur ami de ses coucheries avec un de ses amis. Elle avait un mauvais pressentiment vis-à-vis d'une annonce pareille. Comme si Mattia le prendrait mal ou se mettrait en tête de s'offrir un tête-à-tête -littéralement parlant- avec Siméon. Et ça, Teddy préférait largement l'éviter. Voir deux personnes qu'elle appréciait énormément se battre ou même se disputer par sa faute, elle détestait ça. Ce n'était pas une fanatique des disputes, surtout quand on l'y mettait ou qu'elle en était responsable. « Comment tu fais pour lui mentir si bien ? Tu mens tellement facilement aux gens qui t'entoure. C'est flippant, Teddy. » Elle eut un petit rictus et se releva, s'adossant sur les coudes. « Il suffit de croire à ses propres mensonges. Et tu sais très bien que quand il s'agit d'éviter de faire du mal à ceux que j'aime, je suis capable de tout. » Thabyta haussa les épaules, convaincue de la réponse de la jeune fille. Teddy l'observa un moment, un sourire aux lèvres et elle finit par reprendre sa position initiale, les yeux fermés, en position d'étoile de mer pour mieux absorber les rayons solaires. « J'ai pas envie de perdre Siméon. Ni Mattia. » Cela sonnait comme une révélation qu'elle se faisait à elle-même, comme si elle venait le comprendre. Après tout, ce n'était pas dans le genre de l'adolescente de se montrer sentimentale.

FIN DU FLASH-BACK.



Teddy était rapidement arrivé chez James. Où, étonnement elle trouva Siméon, avec Mattia. L'ambiance était tendue, aussi tendue qu'un fil de string. La première chose qu'elle avait remarqué était la marque sur le visage de son blond. Mattia l'avait donc frappé. Pourquoi ? Il avait surement appris que sa meilleure amie et le beau blond couchait ensemble, mais c'était aussi surement parce qu'il n'avait pas supporté qu'on dise de Teddy que c'était une salope. Compréhensible, en un sens. Pourtant, l'adolescente ressentit une amertume contre les deux blonds. Pas juste un. Les deux. Rapidement, la blondinette était monté sur ses grands chevaux et avait démarré au quart de tour, ce qui ne lui ressemblait pas vraiment. Dès qu'elle était apparue dans la pièce pour leur faire face, ils avaient tout les deux eut des réactions différentes. Siméon s'était raidit et avait eut ce regard froid vis-à-vis de l'adolescente. Contrairement à Mattia qui lui, avait baissé la tête, comme s'il avait honte. La différence de réactions s'expliquait surement par leur âge. L'un réagissait comme un adulte qui venait de découvrir un adultère et l'autre comme un gamin qu'on venait de prendre en train de voler des bonbons. « Qu'est-ce que tu fous là, toi ? T'as pas un autre bâtard a aller baiser ? » Teddy arqua un sourcil et soutint son regard. Avec son attitude assurée et son air presque hautain, elle lui fit un petit sourire mesquin. « Non désolée, je viens d'en finir avec lui là. D'ailleurs, je pensais que toi aussi t'étais en train de fourrer une autre de tes putes. » Non, Teddy n'était pas atteinte par les paroles de Siméon. Pas celles-ci, du moins. Il était juste en train de la provoquer et essayer de la blesser ou je ne sais quoi. Mais ça ne marchait pas comme ça. Elle avait l'habitude qu'on lui fasse des remarques pareilles, venant de Siméon, ça ne changeait pas grand chose. Puis, elle s'était dirigée vers son meilleur ami, pour le bousculer et lui poser la question la plus stupide du monde. Elle connaissait la réponse mais voulait l'entendre de la bouche du coupable. Après tout, elle voulait des explications. Elle voulait savoir. Pourtant, cela ne la regardait pas le moins du monde. Elle n'aurait jamais dû venir. Jamais. Tout ça allait tout compromettre, encore une fois. Une fois de plus, Teddy agrandirait le fossé qui la séparait de son blond. Mattia ne répondit pas. Pas tout de suite. Elle entendit un rire niais face à la réponse de son meilleur ami. Elle reconnaissait bien le timbre de voix de Siméon. Levant les yeux au ciel, tant bien pour Mattia que pour Siméon, elle soupira et croisa les bras. « Me prends pas pour une conne, merci. » Face à la remarque du plus vieux, elle voulait se retourner et lui dire de la fermer, mais bizarrement, elle ne pouvait pas. Elle ne voulait pas. C'était complètement débile.

Puis, elle se retourna enfin vers lui. La seule réponse qu'elle reçut fut plus que violente. Il ne lui avait jamais parlé comme ça. La seule chose qu'elle voulait, là, maintenant, c'était lui en mettre une. La réaction de toute femme. Mais elle n'en fit rien. Une fois de plus, un sourire mesquin vit le jour sur son visage. « Ça me regarde à partir du moment où c'est mon meilleur ami et que toi t'es .. je sais même pas ce que t'es. Et me dis pas de la fermer, je suis pas ta chienne. T'as peut-être vingt-deux ans mais ne crois pas une seconde que je vais m'aplatir parce que Monsieur me dis de la fermer. » Elle lui lança un regard noir. Oui, là, elle était vraiment énervée. Qu'on l'insulte, c'était une chose. Qu'on lui dise de s'aplatir, c'était tout autre chose. Si des femmes s'étaient battues pour leur liberté, ce n'est pas pour qu'un petit con dise à une femme de la fermer. Après avoir mis James à la porte, elle se rendit compte qu'elle y allait peut-être un peu fort avec lui. C'était sa maison après tout. Il avait voulu aider. D'une certaine manière. Mais c'était trop tard. Elle l'avait mis dehors, elle n'allait pas le refaire rentrer. Teddy n'aurait jamais du venir. Rester chez elle aurait été beaucoup mieux pour elle et les autres. Mais non, il avait fallut qu'elle s'en mêle. Le Karma c'était vengé, il lui avait fait payé sa curiosité et son imprudence. En un sens, c'était bien fait pour elle. Cela lui ferait les pieds. Elle apprendra la prochaine fois à se tenir à l'écart des disputes, surtout qu'elle détestait ça. Mattia repris alors la parole.  « Ca sert à rien de t'énerver Teddy. Il ne s'est rien passé de mal, je t'assure. » La jeune femme se mit face à lui, la main sur le visage. Elle eut un petit rictus ironique. Secouant le visage, elle leva les yeux au ciel. « Non, c'est vrai. Tu l'as juste frappé, il t'as juste dis que j'étais une salope et en plus, j'ai foutu James hors de sa propre maison. Oui, tout va bien. Il ne s'est rien passé ici avant que j'arrive. » Pause. Un soupire. « Essaye pas de demander de l'aide à Siméon, il t'aidera pas si tu veux mon avis. » Ce dernier repris la parole, en s'énervant. Il se tourna en premier vers la jeune blonde, en lui balançant des absurdités au visage. Elle n'y faisait pas attention. Tout ce qu'il lui disait, ne l'atteignait pas. Elle s'en fichait totalement. Et il se retourna ensuite vers Mattia pour là aussi, lui dire des absurdités. Teddy leva les yeux au ciel en soufflant. Elle fit mine de jouer avec ses cheveux avant de redevenir sérieuse et de lui répondre avec toujours, ce même petit sourire hautain. « Je n'ai pas mes règles, mon dernier coup, c'était toi. James s'en remettra, il sait que je suis désolée. Ouais en gros, tu t'étais dis sur le coup, que si c'était le cas, vous pourriez échanger des techniques de baise, c'est ça ? » Et il finit par se retourner, se dirigeant vers la porte. Il ne voulait plus leur parler. À aucun des deux. C'est ce qui fit réagir Teddy. Son visage changea d'expression et elle ressentit d'emblée un sorte de désespoir. Elle savait qu'elle allait se sentir seule, s'il décidait de partir et ne plus la voir. Alors, d'un geste presque désespéré, elle tenta le diable et attrapa Siméon par le bras, une lueur nouvelle dans les yeux. « Non, pars pas. S'il te plaît. Je suis désolée, vraiment. J'aurais pas du m'en mêler. Pars pas. » C'était une réaction totalement naïve et niaise qui n'allait en aucun cas le faire réagir et ça, elle le savait parfaitement. C'est pourquoi, elle le tenait par le bras. Pas avec une grande force, mais on pouvait sentir qu'elle n'avait pas envie de le laisser partir parce qu'elle tenait à lui.
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Mattia Jarvis
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MessageSujet: Re: MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.   MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. EmptyMar 4 Sep - 11:36

Franchement, on ne pouvait pas faire pire que cette situation. Mattia, énervé contre celui qui fut son cousin, Siméon tout aussi énervé de s'être fait frappé par un 'nain', et Teddy qui arrivait comme un cheveu dans la soupe. Comme ça. Mattia se sentait mal. Il détestait voir des conflits. Du moins, il aurait préféré que Teddy les trouve, Siméon et lui, en train de discuter calmement autour de la table à parler des raquettes de tennis et de la meilleure façon de les customiser. En même temps, si elle les trouvait comme ça, tout aussi énervés l'un que l'autre, c'était bien de la faute à Siméon. Avec quelques mots, il avait réussit à mettre hors de lui le tennisman. Ce n'était pas si difficile de le faire, mais là, insinuer qu'il couchait aussi avec Teddy, c'était comme dire que Teddy était une salope. Chose qu'il ne cautionnait pas du tout..

Et Teddy n'était pas en reste. A peine avait-elle franchi le seuil de la porte que sa colère avait explosé. Et Teddy en colère, ce n'était pas rien. Quand enfin, il lâcha qu'il ne l'avait pas frappé, et qu'il s'était frappé tout seul, il vit le regard noir de Siméon. Et entendit la réponse de Teddy. « Me prends pas pour une conne, merci. » Non, il ne la prenait pas pour une conne. Que quelqu'un la prenne déjà pour une salope, c'était suffisant non? Et puis, évidemment, Siméon ne put se taire lui aussi. « Dommage que je ne sois pas réellement masochiste. N’est-ce pas, Mattia ? » Mattia eut le temps de sourire avant de se calmer. Masochiste, il l'était. Sinon, pourquoi aurait-il tenté le diable en disant de tels propos sur Teddy? Devant Mattia?

Et puis, Teddy et Siméon se crachèrent quelques absurdités au visage. L'un demandant à l'autre de se la fermer, l'autre répliquant aussitôt. Ils se dirent d'autres choses aussi que Mattia n'écouta pas vraiment. Il préférait les laisser s'expliquer, ensemble. Il était sous le choc de ce qu'il venait d'apprendre. Teddy et Siméon. Siméon et Teddy. Ils couchaient ensemble. Comme ça. Pour le plaisir. Parce que ça leur faisait du bien. Il imaginait la scène et ça lui donnait envie de vomir. Sa meilleure amie n'était pas une sainte. Loin de là. Il savait très bien qu'elle aimait le sexe, et s'en donnait à coeur joie. Ca ne l'avait jamais dérangé. Même quand il avait appris qu'elle aimait coucher avec ses gens plus vieux qu'elle. Mais qu'elle couche avec Siméon! Qu'elle se retrouve avec lui l'écœurait un peu. Comme quand on imagine n'importe quelle personne de sa famille au lit. Qu'ils soient jeunes ou vieux, on préfère éviter ce sujet..
Enfin, Mattia profita d'un moment plus calme pour essayer de détendre l'atmosphère, et de dire qu'il ne s'était rien passé. Ce qu'il n'avait pas dit... Sim semblait encore plus énervé. Demandant c'était quoi leur problème. Demandant à Teddy si elle n'avait pas eu ses règles. Avouant que Mattia l'avait frappé parce qu'il couchait avec. Se retournant vers Mattia en lui disant qu'il se laissait soumettre et qu'il la laissait foutre à la porte son pote. Bah ouais, Mattia fermait sa gueule, baissait la tête, et laissait les autres faire. C'était comme ça. Il n'aimait pas voir Teddy, sa Teddy, mal. Il n'aimait pas savoir qu'elle s'emportait en partie à cause de lui. Alors, oui, il préférait détourner le regard plutôt que de le voir en face. Et pour son pote, il s'en remettrait. Si il était fut-fut', il se déplacerait et passerait par la porte de derrière; porte qu'il laissait toujours ouverte..
Mattia les laissa parler, tout les deux, les écoutant à peine. Que Siméon croie ce qu'il veut. Que Teddy réplique ce qu'elle avait envie; ce qu'elle ne tarda pas à faire. Elle était sur les nerfs, ça s'entendait. Elle répliquait, cinglait quelques phrases. Et Mattia ne dit qu'un mot. Le murmurant presque.   « Arrêtez ». Ce mot ne changea rien.
Ils ne semblaient même pas l'entendre. Il se retourna, balançant quelques mots « Non mais c’est bon là. Vous me saoulez tous les deux. » Avant d'ajouter. « Je ne veux plus vous causer et encore moins vous revoir. Allez vous faire mettre. » Charmant. Il se retourna, et fila vers la porte d'entrée. Il secoua négativement la tête et se dirigea vers la porte d’entrée de la maison. Et là, là, Mattia se serait cru spectateur d'un mauvais remake de Roméo et Juliette.

Il jeta un bref coup d'oeil à Teddy. Elle avait son visage changé. D'un coup, ses traits de colère s'étaient envolés, et on ne lisait que de la douceur sur ses joues. Et là, elle se mit dans la peau de Juliette. Dans un élan, elle s'élança et attrapa le bras de Siméon. « Non, pars pas. S'il te plaît. Je suis désolée, vraiment. J'aurais pas du m'en mêler. Pars pas. » C'était naif. Niais. C'était horrible à voir. Teddy.. Teddy accroché au bras de son Appollon. Cette image, Mattia n'aurait jamais imaginé la voir. Pas de Teddy. Jamais il n'aurait cru qu'elle puisse être accroc à lui comme cela. Jamais il n'aurait cru qu'elle puisse être accroc tout court. Alors, pris d'un élan de sympathie, Mattia ouvrit la bouche. Il y avait des mots qui ne sortaient pas souvent de sa bouche sans l'écorcher, mais qu'il disait souvent ses derniers temps -depuis qu'il ne vivait plus avec l'oncle de Sim-. Et ces mots, il fallait en général une bonne raison pour que ça sorte. Là, c'était pour Teddy. Parce qu'il n'aimait pas la voir dans cet état. Vraiment. Il préférait la voir en colère plutôt que de la voir désespérée. « Reste là Siméon. Je vais vous laisser tout les deux. Je suis désolé de t'avoir frappé. » désolé. Il pouvait au moins dire cela. pour Teddy. Putain s'il avait su que Teddy tenait autant à lui !!
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MessageSujet: Re: MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident.   MATTIA&SIMÉON&TEDDY – Le commencement d'une amitié n'est pas toujours évident. EmptyMar 4 Sep - 13:59





because we should try to become something.

Il aurait simplement dû se taire, se retourner pour la voir arriver au lieu de prononcer cette suite de mots qu’il ne pensait absolument pas. Trop tard. Il aurait préféré qu’elle n’ait jamais à entendre ça, bien que d’un côté, il n’avait qu’exprimer sa façon de penser. Oui. Il y était allé un peu fort. Oui. Il ne se contrefichait pas tant que ça du fait qu’elle puisse aller voir ailleurs. Et oui. Il tenait à elle. Mais qu’importait qu’il ait pu prononcer ces inepties à voix haute. Un ensemble d’évènement avait déclenché la colère de la jolie blonde, dont notamment l’impulsivité de Mattia. Entre autre. Il l’avait frappé pour il ne savait trop quelle raison, et ça ne l’intéressait pas de les apprendre. Acte con. Peut-être aimait-il Teddy ? Plausible. Il n’en savait rien. Il ne comprenait pas lui-même pourquoi elle s’était mise à se mêler de ce qui ne la regardait pas. Trop tentant. Mais dans le fond, si sa colère s’était accrue, il savait que leurs réactions à l’un comme à l’autre avaient été enfantines. Finalement dignes de deux adolescents, ce qu’ils étaient.
Siméon pouvait enfin se rendre compte que Teddy était une adolescente. Il l’avait souvent pensée différente. Mature. Mais ça n’était pas réellement le cas. Tout comme Mattia, qui, après ce qu’il avait pu vivre à cause de son propre oncle, n’en avait pas trouvé de quoi grandir intérieurement. Oui. Il avait trouvé l’erreur primaire qu’il avait pu faire vis-à-vis de son cousin et de... Il ne savait pas même comment la qualifier. Il avait une grande partie de responsabilité là-dedans. Alors, en plus de leurs en vouloir, il s’en voulait à lui-même. Et plus ils s’enfonçaient dans une dispute infernale, qui n’en finirait jamais, plus il regrettait de s’être laissé avoir comme un enfant. À la limite, un enfant se serait battu au lieu de se laisser avoir aussi facilement. « Non désolée, je viens d'en finir avec lui là. D'ailleurs, je pensais que toi aussi t'étais en train de fourrer une autre de tes putes. » À l’avantage que ses putes étaient majeures. Un avantage qu’elle ne possédait pas, et qui saillait parfaitement son immaturité. Trop de prises de tête. Trop de remarques acerbes d’un coup. Sa colère grandissait. Son énervement s’accroissait. Il se contrôlait. « Ah mais oui. J’aurai pu me laisser guider par mon hypersexualité et en baiser deux ou trois de plus. Encore. » Il marqua une pause. « Ah non. Ça, c’est toi. J’oubliais. » Il eût un joli sourire niais, qui marquait particulièrement son ironie quant à sa phrase.

Mattia était resté en retrait lorsque leurs effluves de dispute jaillissaient de toute part. Il pouvait le comprendre. Il détestait ça. Il ne comprenait pas pourquoi les gens ne se tassaient pas lorsque ça prenait des ampleurs trop importantes. Il paraissait que ça restait un moment divertissant, d’autant plus pour les spectateurs que pour les acteurs. Le jeune homme aurait préféré se tasser. Mais il se savait pris au piège, car, s’il se tassait devant ces adolescents en rut, ils ne seraient pas capables de comprendre son indifférence. Face à la dispute. Teddy bouillonnait. À la remarque, il constatait que c’était la première fois qu’ils se disputaient tous les deux. Il fallait une première fois à tout. Pourtant, la dernière fois qu’ils s’étaient quittés, ils auraient pu se faire passer pour un couple plus qu’amoureux. Étrange situation. « Ça me regarde à partir du moment où c'est mon meilleur ami et que toi t'es .. Je sais même pas ce que t'es. Et me dis pas de la fermer, je suis pas ta chienne. T'as peut-être vingt-deux ans mais ne crois pas une seconde que je vais m'aplatir parce que Monsieur me dis de la fermer. » Au moins, ils étaient deux à ignorer ce qu’ils étaient l’un pour l’autre. Il n’y avait pas d’étiquette à poser sur leur relation. Elle était spéciale. Mais elle était surtout finie. Il n’y avait plus, n’y aurait plus de Teddy et Siméon, de Siméon et Teddy. Non. Jamais. « Mais oui. T’as raison. Ouvre grand la bouche. Mattia serait ravi de te la mettre pour te faire taire. » Regard on ne peut plus provocateur. Joli sourire malmené. Il disait des conneries. Il le savait. C’était des conneries, ou des propos qui pourraient laisser de sérieuses séquelles s’il s’y attaquait. Alors à choisir, il était encore assez lucide pour balancer des remarques inutiles.

Il restait debout, droit, stoïque. Il n’était pas question de ciller, de flancher. Pas de moment de faiblesse devant Teddy, devant Teddy et ses moues habituellement craquantes. Non. Au jour d’aujourd’hui, elle n’était strictement plus rien pour lui. Juste une inconnue qu’il se contenterait d’ignorer avec un plaisir fou. À chaque fois qu’il la reverrait, il se rappellerait de ça. Tant était-ce que ça lui donnait une raison de plus pour dégager d’Arrowsic, pour aller étudier ailleurs, dans une autre université. Il pourrait recommencer, sans avoir à supporter tous les débiles qui peuplaient la ville. Oui. Une vision géniale qu’il devrait penser à mettre en place. Une seule personne l’en empêchait. Une seule. Et ça n’était ni Teddy, ni Mattia. Il ne remarqua pas même qu’elle s’était approchée de Mattia, avec un ton plus calme. Perdu dans ses pensée, ce fût elle qui l’en tira. Une fois de plus. « Je n'ai pas mes règles, mon dernier coup, c'était toi. James s'en remettra, il sait que je suis désolée. Ouais en gros, tu t'étais dit sur le coup, que si c'était le cas, vous pourriez échanger des techniques de baise, c'est ça ? » Mais oui. Bien sûr. Il n’attendit pas plus longtemps. Il avait franchi un point de non-retour. « Disons que ça m’aurait fourni une raison supplémentaire pour mettre fin à notre espèce de relation. » Il poursuivit. « Au moins, pas besoin de me creuser la tête. T’y as mis fin toi-même. » Il n’en dit pas plus. Oui. Il n’y avait plus de lien amical, sexuel ou il ne savait trop quoi entre eux. Fini. Nada. Quedal. Rien. Le vide. Ils étaient fixés tous les deux. Il était libéré de cette gamine aux problèmes démesurés. Il était libre.

« Arrêtez. » Mattia s’infiltrait dans la conversation. De nouveau. Il avait parlé de façon tellement timide, qu’il n’y prêta pas plus attention que ça. Arrêter ? Maintenant ? C’était un peu trop tard pour tout planter là. Néanmoins, dans un élan insupportable, et pour éviter de suffoquer, il se dirigea vers la porte. Il les plantait là. Il voulait respirer un autre air. Il ne voulait plus les voir. Ni l’un, ni l’autre. Le meilleur moyen était encore de partir et de reprendre une vie normale en les rayant de sa vie. Siméon comptait le faire. Il eût franchi un dernier pas pour atteindre la porte d’entrée, qu’il sentit une légèrement pression sur son bras. Il se retourna. Teddy le retenait. N’en avait-elle pas fini avec lui ? Il semblait que non. Mais son visage semblait beaucoup plus doux, plus calme, plus innocent. Et avec ses cheveux blonds… Non. Stop. Il ne retomberait pas dans le piège. « Non, pars pas. S'il te plaît. Je suis désolée, vraiment. J'aurais pas dû m'en mêler. Pars pas. » Comme un air de supplication pour l’empêcher de sortir. Une fois cette porte franchie, il sortait de sa vie. Mattia enchérit. « Reste là Siméon. Je vais vous laisser tous les deux. Je suis désolé de t'avoir frappé. » S’étaient-ils tous les deux réveiller ? Sorti de cette passe durant laquelle ils n’avaient été que des gosses pour redevenir des adultes ? L’impression y était. Mais il était bien trop décidé. Il ouvrit la porte et reprit possession de son bras d’un mouvement sec. Sans même dire un mot, ou un regard, il sortit et se dirigea vers son appartement.
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