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 “ – La vie est un voile obscure tissée de mensonges. Je suis le plus gros mensonge de la vie, et toi ? ”

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Carlie Moorgate-Owens
Carlie Moorgate-Owens
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ARRIVÉE : 08/04/2012


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MessageSujet: Re: “ – La vie est un voile obscure tissée de mensonges. Je suis le plus gros mensonge de la vie, et toi ? ”   “ – La vie est un voile obscure tissée de mensonges. Je suis le plus gros mensonge de la vie, et toi ? ” - Page 2 EmptySam 29 Sep - 23:13

Imran avait ri. Évidemment. Et il m’éclaboussait. Que dire ? Nous étions deux gosses. Et j’avais presque envie de ne jamais perdre cette sensation. Quelques fois, j’aurais tout donné. Pour retomber sous les coups de mon père. Mais avoir mon frère. Avoir le droit d’être un être humain. Mais, oublions. A cet instant-là, j’étais bien. A cet instant-là, avec Imran j’étais une enfant. Capable de tout. Prête à rire du monde. A fuir la réalité. « - Arrête, elle est superbe. ». Superbe, superbe, c’était vite dit. Elle restait quand même fraîche. Même si je pouvais avouer que je m’y faisais. J’étais pas vraiment dans un sauna. Bon heureusement. Mais voilà quoi. « - Et franchement, il n'y a pas mieux pour se détendre un peu. ». Et il se mit à faire la planche. « Ouais… y a les massages aussi… ». Je sais pas. On parlait de détente. Alors forcément. C’était ce qui me venait en tête. Enfin voilà, c’était idiot. Parce qu’en plus il avait raison. Nager tranquillement dans l’eau froide, ça détendait.

Imran nagea jusqu’à un rocher. Je le regardais l’escalader. Une envie de sauter ? Ou de voir le monde vue d’en haut ? Après tout peut-être qu’il était plus beau. Peut-être pas. Et peut-être aussi qu’il n’y avait pas raison. Après tout c’était Imran. Et sa raison c’était ses impulsions. Ses envies. Ses besoins. Et là-dessus j’étais un peu pareil. « - Là j'ai froid ! ». Et il riait. J’en faisais autant. Forcément de là-haut. Trempé. A moitié à poil. Il ne pouvait pas avoir chaud. « Oh tiens comme c’est étrange ! ». Je riais à nouveau. N’empêche qu’en le regardant d’en bas, je me sentais petite. C’était comme une gosse de quatre ans accrochée au pantalon d’un grand monsieur. Genre un basketteur. « - Tu devrais monter, c'est sublime. ». Je me mordais la lèvre inférieure. Sans trop savoir pourquoi. L’idée était tentante. Parce qu’il avait l’air de se sentir bien là-haut. Les jambes dans le vide. A scruter la nature. Parce que j’imagine qu’il n’y avait que ça là-haut, n’est-ce pas ? Enfin je veux dire, ça m’étonnerait qu’il ait vu sur de sexy nanas en maillot de bain. On les aurait entendues.

Je me décidais donc à la rejoindre. A trouver un moyen pour monter sur ce rocher. Fallait que je me prenne pour un petit singe. Mais en vrai, ce n’était pas dans mes habitudes. Je n’avais pas fait ça depuis longtemps. Et non à New York, je n’avais pas pratiqué l’escalade. Je n’avais pas essayé d’escalader les immeubles. Mais, bon j’allais m’en sortir. « - Fait attention en montant. ». C’est dingue. D’autre m’aurait dit essaye de t’ouvrir le crâne en montant. Pas Imran. C’était vraiment mon chouchou de cette ville. Je lui accordais un sourire. Essayant de ne pas glisser. Et attrapant sa main pour terminer mon ascension.

La vue était magnifique. Et j’avais l’impression de respirer de l’air pur. De respirer mieux. Ou de réapprendre à le faire. C’était apaisant comme lieu. Pourtant, je n’étais pas très nature. Mais, je sais pas. Il y avait une pointe de bien être obligatoire caché ici. « T’avais raison, il fait super froid ! ». Je le regardais avec sourire amusé. Avant de compléter. « Mais c’est vraiment magnifique. ». Je me penchais en arrière. Étalant mes longs cheveux dans l’herbe. J’aurais pu rester des heures comme ça. Même si mon corps frissonnait.


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MessageSujet: Re: “ – La vie est un voile obscure tissée de mensonges. Je suis le plus gros mensonge de la vie, et toi ? ”   “ – La vie est un voile obscure tissée de mensonges. Je suis le plus gros mensonge de la vie, et toi ? ” - Page 2 EmptySam 6 Oct - 13:30


Il n'y pas de doute, l'homme est plus prétentieux qu'il ne le croit. Se croyant toujours meilleure que les autres, plus bon, plus beau. En réalité, on est tous les mêmes. Lâches, inutile et stupide. Alors pourquoi juger quelqu'un qui accepte ça plutôt que d'accepter que nous vivions dans un beau tissu de mensonges ? Parce qu'on est faible mon ami, et l'espoir c'est de la belle merde qu'on serait capable d'avaler, si elle était rose.

La joie du calme, de la tranquillité et d'une ambiance comme celle-ci c'était sans doute ce qu'il avait besoin. Imran en avait besoin. On a tous besoin à un moment où à un autre de s'échapper de ce qu'on vit. Il faut dire qu'Imran n'avait pas passé une bonne soirée et en manquant de peu d'écraser la belle Luana il avait redonné un nouveau souffle à cette soirée. Il était tard, l'air frais lui donnait des frissons, mais le ciel étoilé et les arbres qui chantent, c'était parfait. Parfait pour se reposer, paisiblement. Nager était une activité paisible, parce qu'on était libre de ses mouvements. Luana ne manqua pas de blaguer en avouant qu'il y avait les massages aussi, ce qui arracha un sourire à Imran.

« - Un massage, hein ? Je peux t'en faire quand tu veux, tu sais. » Il ne mentait pas, il n'avait pas d'huile spéciale dans son coffre, mais il avait appris avec une asiatique lors d'un soir à Las Vegas. Du coup, il n'était pas masseur pro, mais il savait comment procurer une bonne sensation de confort et de plaisir avec ses petites mains. Il s'était toujours dit que ça aurait pu lui servir un jour, d'une certaine manière. Il n'avait pas eu tort, Minissha adoré ses petits massages quand elle rentrait du boulot fatigué à force d'être debout lors des défilés de mode. En gros, si Luana le désirer, Imran n'hésiterais pas à se mettre à la tâche. Avec plaisir. Après ça il alla se poser plus loin, en haut de la petite chute d'eau. Elle se moqua de lui quand il avoua avoir froid, en même temps c'était normal. Il l'invita à venir, c'était quand même magique comme endroit. Il fallait profiter de ça, de cette pause dans leurs vies.

Alors qu'il fixait au loin, il remarqua Luana qui était prête à le rejoindre. Automatiquement il se pencha pour l'aider. C'était glissant, dangereux. Il n'avait pas vraiment envie de se retrouver avec un cadavre de prostitué dans le coffre non plus et malgré tout Luana, il l'aimait bien. La tirant vers le haut, la jeune femme arriva à destination. Il laissa échapper un rire. Oui, il faisait froid. L'air relever les poils d'Imran. Luana était les seins à l'air, ça devait être pire pour elle. Il se relaissa tombé pour fixer le ciel. Tant pis s'il faisait froid, ils n'auraient qu'à redescendre se réchauffer dans la voiture, après tout c'était là la beauté des voitures aussi belles et technologique. Le chauffage. Sans bruit, juste un courant d'air chaud qui vous faisait du bien.

« - Il y a des jours comme ça, où on a juste besoin d'une pause. » Il arrêta de fixait le ciel pour se tourner vers elle. « - T'es mieux qu'une pause twix. » il laissa échapper un sourire en référence à cette pub idiote qui passait souvent à la télé. Il y avait aussi la bouteille de whisky dans la voiture et le petit encas. Mais étrangement, Imran s'en fichait, il se sentait bien là. Il n'avait pas vraiment envie de bouger et il savait qu'au moment où le froid le ferait vraiment chié, ils retourneraient dans la voiture. Prêt à se vider la bouteille et à se réchauffer un peu. Il se releva un peu, regardant Luana étendu là. Une question lui trottait dans la tête. Une question qui apparaissait toujours quand il croisaitr= la jeune femme. « - Bon j'ai une question à la con et j'pense qu'on va sans doute jouer à question réponse toute la nuit, où alors que tu vas me foutre un gros vent, mais dit moi. Comment t'es devenue une pute ? » C'est vrai, comment ? Comment on pouvait en venir là. En plus, Luana ce n'était pas le genre à trainer dans la rue, c'était plus poule de luxe. Celle qu'on croise dans les hôtels 5 étoiles. Ce n'était pas un métier de rêve, quelque chose que l'on prévoit de faire depuis qu'on a 6 ans. Imran, quand il était petit il voulait être pianiste, c'est vous dire. On a tous des rêves, des envies. Des idées, mais ce genre de choses s'impose, non ? On n'y échappe pas une fois entré.

« - Tu n'es pas obligé de répondre, je te rassure. J'suis psy, la curiosité me tuera un jour. » Il envoya un sourire à Luana pour éviter de parler d'un sujet trop sensible et se releva. « - Je vais chercher la bouteille. Ça nous réchauffera. »

Non, il n'allait pas descendre par la falaise, Il allait plutôt sauter. Ce n'était pas très haut et l'eau était plutôt profonde. Du coup, s'il prenait assez d'élan, il pourrait plonger et nager tranquillement pour retourner à la voiture. Il prit une pause de musclor pour montrer à ses muscles fièrement entretenue, avant de plonger comme ses athlètes à la télévision. Les mains devant, pour briser l'interface de l'eau, le corps tendu. Il était beau et un photographe aurait surement adoré prendre cette image en photo. Lorsqu'il ressortie de l'eau, il lança un coup d'oeil à Luana alors qu'il se dirigea vers le côté pour rejoindre la voiture. Il passa sa main dans ses cheveux ouvrant la porte de son côté et attrapant sa bouteille, la bière et puis il se rappela de quelque chose. Il posa le tout sur la voiture et alla ouvrir le coffre pour prendre le plaid qui traînait là. L'objet sous le bras, il repartie vers la colline à pied pour arriver derrière Luana, posant ce qu'il avait volé à terre et donnant la couverture à Luana.

« - Tiens, mais ne dit pas aux pecnots d'Arrowsic que je peux parfois me montrer très aimable. » Il attrapa une bière qu'il ouvrit facilement.
C'EST FOU COMMENT JE FAIT TOUT POUR REPORTÉE L'AUTRE TOPO ! JE VEUX PAS PLEURER AHAHA.
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Carlie Moorgate-Owens
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MessageSujet: Re: “ – La vie est un voile obscure tissée de mensonges. Je suis le plus gros mensonge de la vie, et toi ? ”   “ – La vie est un voile obscure tissée de mensonges. Je suis le plus gros mensonge de la vie, et toi ? ” - Page 2 EmptySam 6 Oct - 21:10

Oui, l’eau fraîche c’était bien pour se détendre. Mais, les massages encore mieux. C’était ma thèse. Ouais, thèse de la connerie plus tôt. En réalité, il y avait juste fallut que je réplique. Naturellement. « - Un massage, hein ? Je peux t'en faire quand tu veux, tu sais. ». Ah parce qu’il savait masser ? C’était intéressant. En fait, je ne me souvenait pas de la dernière fois que je m’étais fait masser. Probablement à New York. A l’époque où j’avais des clients qui me bichonnaient. Mais, c’était loin tout ça. « Ne dit pas ça deux fois, je ne manquerais pas de t’en reparler autrement ! ». Je lui lançais un grand sourire. Bah oui, c’était tentant de sa faire masser. Vraiment tentant.

Bref, un peu après je rejoignais Imran qui avait décidé de prendre de la hauteur. Il faisait plus froid. Mais la vue était magnifique. Et moi je n’avais pas envie d’être privée de sa présence. De plus, il avait quand même attisé ma curiosité. Il m’aidait à ne pas mourir d’une chute idiote. A arriver en haut, en un seul morceau. Je me laissais alors tomber à côté d’Imran. Oui il faisait froid. Surtout que je ne portais rien. Mais qu’importe. C’était supportable. Parce que tout était calme. Parce que tout ça, c’était vraiment relaxant, ça me permettait d’oublier. Le quotidien. Le passé. L’avenir. Et surtout la vie. J’étais bien comme ça. Peu importe le vent frai. J’étais bien avec Imran, tout de suite maintenant. « - Il y a des jours comme ça, où on a juste besoin d'une pause. ». Je ne pouvais que confirmer ses propos. Aujourd’hui particulièrement. J’avais besoin de cette pause. Et j’étais bien contente de ne pas avoir regardé la route avant de traverser. « C’est clair. ». Il se tourna alors vers moi. Une autre connerie à ajouter. « - T'es mieux qu'une pause twix. ». Je riais ! Oh punaise la référence ! Encore mieux que Disney précédemment. « Je te retourne le compliment ! ». Je riais à nouveau. Le regardant dans les yeux. Avant de retourner aux étoiles.

Imran se redressa un peu. Alors que j’étais toujours étendue là. Sereine et détendue. D’ailleurs, ça faisait drôle de ressentir ça. Parce que je me méfier de tout et de tout le monde, tout le temps. Mais pas là. Pourtant, j’étais avec Imran. Mais, j’avais quelque chose comme confiance en lui. Confiance. Franchement, c’était un mot tellement étrange venant de moi. C’était bien l’une des premières choses que Milo m’avait appris. Il ne faut avoir confiance en personne. Ni ses amis. Ni sa famille. Ni quelque conque relation amoureuse. Enfin bon, il disait ça mais, à lui j’étais bien obligée de lui faire confiance. Mais c’était différent. J’étais sa chose alors bon. Passons. « - Bon j'ai une question à la con et j'pense qu'on va sans doute jouer à question réponse toute la nuit, où alors que tu vas me foutre un gros vent, mais dit moi. Comment t'es devenue une pute ? ». L’avantage avec Imran c’est qu’il n’avait pas peur des mots. Il n’allait pas dire prostituée. Ou carrément passer le mot sous silence. Au moins, il était cash. Mais, de là à lui en parler ? Je ne l’avais jamais fait. Je n’en avais jamais parlé. A personne. Tout était resté sous silence. Et chaque personne qui tentait de s’approcher de mon secret devenait mon ennemi. Exemple : Fernando. « - Tu n'es pas obligé de répondre, je te rassure. J'suis psy, la curiosité me tuera un jour. ». Il me lança un sourire. J’en faisais autant. Parce que malgré tout, je n’avais pas envie de prendre mes jambes à mon coup. Et puis si je voulais me taire c’était mon droit apparemment donc tout allait bien.

Puis, Imran se releva, alors que je n’avais pas encore pris ma décision. Répondre ou ne pas répondre. « - Je vais chercher la bouteille. Ça nous réchauffera. ». Ah ça bonne idée ! Et ni une ni deux, Imran m’offrit un magnifique plongeon. Comme les nageurs pro. Je souriais en voyant ça. Il était vraiment sexy. Oui, vraiment. Et sur cette pensée je repartais dans mes souvenirs. L’Italie. Je ne me souvenais pas du pays. Uniquement des coups que se prenait mon frère pour moi. Je ne me souvenais pas du visage de mon père. Seulement de ses mains attrapant la ceinture. Je ne me souvenais de l’odeur de la cuisine dans laquelle nous aurions dû faire des gâteaux, seulement de celle de l’alcool. Je ne me souvenais pas du jour où j’avais compris que mon père avait vendu mon frère, mais, je me souvenais du jour où je m’étais échangé. Je ne me souvenais plus du nombre de client que j’avais eu mais, je me souvenais de ma première fois. Je ne me souvenais plus ce que c’était d’être quelqu’un. Parce que je n’étais qu’une chose. J’étais devenu une pute parce qu’il fallait faire un choix, entre lui et moi. L’enfer pour l’un. Un échantillon de bonheur pour l’autre. Ce n’était pas à moi de faire ce choix. Mais tant pis je l’avais fait. Et même si j’avais tout perdu, je n’avais jamais regretté ce choix.

Imran arriva par derrière, posant ses « achats » sur le sol. Et me donnant une couverture. Que je prenais. « - Tiens, mais ne dit pas aux pecnots d'Arrowsic que je peux parfois me montrer très aimable. ». Je riais légèrement. C’est vrai qu’ils prenaient tous Imran pour un con. A tort ! « Promis ça sera notre petit secret ! Je te fais une place sous la couette ? ». Je lui proposais sans sous-entendu dégueulasse. Même si venant de moi… ça en avait toujours l’air. Il ouvrit une bière sans difficulté. Moi, j’ouvrais la bouteille de Whisky. Prenant quelques gorgées. L’alcool me brûlait le gosier. J’adorais cette sensation. « C’est mon père qui m’a foutu sur les trottoirs. ». Je lâchais ça d’un ton tout à fait… neutre. En mangeant une chip’s. J’avais appris à oublier l’émotion. Et pleurer, ça faisait bien longtemps que je ne l’avais pas fait.« Enfin… pas directement mais, tout est parti de lui, de ses choix et puis bon… tout s’est enchaîné très vite, rien de très joyeux ou de très palpitant… ». Bien sûr, la généralité de mes phrases ne faisait que souligner que ce n’était pas si simple. Que c’était le début de ma vérité. Mais, ce que n’était pas l’entière vérité. « Et toi, qu’est-ce qui t’as poussé à devenir psy ? Je veux dire ça doit être barbant de les entendre pleurnicher constamment… ». Ouais, personnellement, j’aurais eu envie de leur mettre des coups de pied au cul. A tous ces abrutis qui chialent sans même savoir pourquoi.

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MessageSujet: Re: “ – La vie est un voile obscure tissée de mensonges. Je suis le plus gros mensonge de la vie, et toi ? ”   “ – La vie est un voile obscure tissée de mensonges. Je suis le plus gros mensonge de la vie, et toi ? ” - Page 2 EmptyDim 7 Oct - 20:06


Il n'y pas de doute, l'homme est plus prétentieux qu'il ne le croit. Se croyant toujours meilleure que les autres, plus bon, plus beau. En réalité, on est tous les mêmes. Lâches, inutile et stupide. Alors pourquoi juger quelqu'un qui accepte ça plutôt que d'accepter que nous vivions dans un beau tissu de mensonges ? Parce qu'on est faible mon ami, et l'espoir c'est de la belle merde qu'on serait capable d'avaler, si elle était rose.

Doit-on obligatoirement pesé ses mots avant de les envoyer à quelqu'un ? Peut-être, peut-être Imran n'aurait pas dû, peut-être aurait-il dû se contenter de blaguer continuant à parler de barre chocolaté plutôt que d'aborder ce genre de question, mais il savait. Il savait que Luana faisait ce qui lui plairait, quoi qu'il demande. C'était comme ça qu'il fallait agir avec elle, ne jamais attendre réellement quelque chose de sa part, mais le suggérer. Lui laisser le temps de décider par elle-même, parce qu'elle aimait contrôler les choses, avoir le dessus sur les choses. Il comprenait ce sentiment mieux que quiconque. Quand d'un seul coup la situation vous échappes, vous avez juste envie d'hurler pour que les choses redeviennes comme elles étaient. Cadré, ordonné, sous votre contrôle. Sans attendre de réponses il lui avoua qu'il y avait là aucune obligation et qu'il revenait offrant une petite parodie des nageurs olympiques. Ou un hommage.

Durant les quelques moments où il resta seul, Imran ne pensa à rien, vraiment. Si ce n'est le fait qu'il avait envie que la soirée de s'arrête pas. Voilà longtemps qu'il ne s'était pas senti si paisible et si serin avec lui-même. Il en oubliait la douleur, les problèmes, les souvenirs qui vous hantent jusqu'à vous faire pleurer. C'était l'effet Luana et bien que sa référence au twix fût idiote, il le pensait. Il n'y avait pas de mal à dire qu'il l'aimait bien, malgré ce qu'elle faisait. C'était loin de le gêner en réalité, il s'en fichait. Parce que ça ne changeait pas qui elle était au fond. Une femme, un être humain. S'il avait pu, il l'aurait aidé. Il l'aurait racheté, il aurait acheté sa liberté. Mais il savait qu'il n'avait pas de raison qu'il le fasse. Qu'il n'y avait rien qui le poussait à faire ce genre de choses. Si elle le demandait, peut-être. Sinon Imran jugeait sa propre vie si inutile et insignifiante qu'aider les autres était loin d'être son but premier dans sa quête de la mort. Il avait parfois des envies, des idées pour donner son argent. Après tout, à quoi servirait tout ce beau fric après sa mort ? Il n'avait ni fils, ni descendance et il n'allait pas confier une telle fortune à sa petite cousine. Il pensa à faire ce truc idiot, piocher des noms dans le monde et envoyait de l'argent aux quatre coins du globe. Mais qui ne dit pas qu'un tueur en série allait par chance recevoir son argent ?

Du coup, il préférait faire son radin et laissé le monde se démerder.

De retour, il donna la couverture à Luana qui les seins à l'air devait avoir froid. Et il ne voulait pas se retrouver avec la jeune femme devant chez lui, malade, lui reprochant de ne pas pouvoir se faire de fric à cause de lui. Ou une manière subtile de ne pas vouloir qu'elle tombe malade. Il était doué pour trouver des excuses bateau pour cacher ses réelles intentions. Elle pris sa remarque à la rigolade tout en invitant Imran qui attrapa un bout de couette et s'installer près de Luana. « - Je te fais confiance. » lança t'il sachant que c'était idiot comme secret. Mais d'un côté, c'était tout à fait vrai. Il lui faisait confiance. Pas au point où il lui confirait sa vie, mais quand même. Il pouvait parler librement avec elle, il savait que pourrait tout réutiliser pour le faire chié un jour, mais elle n'irait surement pas raconter la vie d'un pauvre paumé que personne n'aime vraiment. Ça intéresserait qui, au fond ? Il attrapa une bière et il balança le bouchon alors que la voix de Luana brisa le léger silence qui s'était posé. Imran posa alors ses yeux sur Luana avec une seule pensée : LES PERES ETAIENT TOUS DES CONNARDS. Mais sérieusement, c'était le signe qu'il fallait qu'il ouvre le club des personnes dont le père était mauvais, alcoolique, connard, salaud et tout ce qui allait avec. Mais le père avait définitivement battu celui d'Imran.

Attentif à Luana, il se contenta avec plaisir de cette réponse. C'était suffisant pour assouvir la curiosité qui parfois torturait Imran. Il n'avait pas besoin de demander plus. C'était tout de même intéressant de savoir qu'au fond, elle n'aimait surement pas ce qu'elle faisait. Alors qu'il voulut répondre, Luana retourna la question contre lui. Il laissa échapper un rire.

« - Tu ne te rends pas compte de ce que tu demandes là. » Il laissa un sourire sur son visage, buvant une gorgée de sa bière. C'est vrai, comment faire une phrase simple pour expliquer qu'à la base, c'était une idée pour se rebeller contre son père, qu'après ses études il n'avait rien foutu. Qu'il n'avait vraiment travaillé à l'âge de 27, quand sa mémoire était partie. Bref, autant éviter de s'éterniser et d'endormir Luana. « - Non pour faire simple, c'était ma manière à moi de dire à mon père d'aller se faire voir avec son textile de luxe. Et puis à force d'étudier, j'ai fini par aimer ça. » Il marqua une pause. Pensant à l'écriture, à ce côté écrivain qui l'avait tant aimé et qui avait disparus. Son inspiration, son imagination, tout avait décidé de fuir son âme. Il n'arrivait plus à aligner les mots comme il le souhaitait. C'était parce qu'elle était partie. D'ailleurs, automatiquement, il se mit à regarder l'alliance qui trainait à son doigt. Il la retira comme chaque soir et l'accrocha à la chaine de son cou. C'était la même histoire, tous les jours. Le matin, il mettait sa bague au doigt, comme si c'était un jour humide à Mumbai et le soir il remarquait l'objet à son doigt et le retirer. A chaque fois, la douleur et la peine était là.

Il rattrapa la bière qu'il venait de poser au sol pour replaçait la bague à son cou. « - Sinon pour ton père, fait comme moi. Envoie-le en taule. ». Il n'aimait pas parlait de son père, c'était presque aussi pire que de parler de Minissha.
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Carlie Moorgate-Owens
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MessageSujet: Re: “ – La vie est un voile obscure tissée de mensonges. Je suis le plus gros mensonge de la vie, et toi ? ”   “ – La vie est un voile obscure tissée de mensonges. Je suis le plus gros mensonge de la vie, et toi ? ” - Page 2 EmptyMer 10 Oct - 21:28

Imran attrapa donc un bout de la couette. Je n’allais pas la garder pour moi seule. Toute même, je n’étais pas comme ça. Et puis bon, peut-être que je n’avais pas envie d’être seule sous cette couette. « - Je te fais confiance. ». Un sourire amusé se montra. Me faire confiance. Personne ne pouvait me faire confiance. L’esprit des gens étaient dirigés à ne pas me faire confiance. Et oui, leur conscience avait raison de ne pas me faire confiance. Je n’étais qu’une pute. Une pute qui ne s'appartenait pas. Qui aurait donné n’importe quelle information à Milo. Une pute qui faisait du chantage pour se divertir. Exemple Elizabeth et Ethan. Certes, j’avais mes raisons de les choisir comme cible. Mais, tout ça, ce n’était qu’un jeu. Un divertissement tout à fait stupide. Mais jouissif. J’y trouvais mon compte c’était ce qui comptait. Bref, tout ça pour confirmer qu’on ne pouvait pas me faire confiance.

Après quelques gorgées de Wishy, je lui avouais. Que tout ça, c’était l’œuvre de mon père. Je veux dire, le fait que je sois devenue une pute. Si j’avais eu un autre père, ça n’aurait jamais été le cas. Voilà, je le disais à Imran que c’était de le faute de ce père. Bien sûr je ne pouvais pas en dire plus. Même si je l’avais voulu. Je ne devais pas parler de Matteo. En fait, cette fois, ce n’était pas tellement que je ne voulais pas faire confiance. Mais que je ne pouvais pas. Avouer à qui que ce soit que j’avais un frère, c’était le mettre en danger. Et plutôt crever que de prendre ce risque. Et je savais qu’au fond cette réponse suffisait à Imran. Parce qu’il m’avait compris. Il ne fallait pas s’attendre à grand-chose de moi. Il ne fallait pas être trop curieux. Et surtout, il savait que même s’il venait à l’être, je ne me livrerais pas. C’était ainsi.

Du coup, je retournais la question contre lui. Moi, ce qui me perturbait, c’était pourquoi il était devenu psy. Sérieux, qu’est-ce qui pouvait pousser un mec comme ça à attendre chouiner madame la marquise ? J’avais certainement une vision faussée du métier. Mais, tout de même. En voyant Imran, je ne pouvais pas deviner aisément qu’il était psy. Pourtant, à la face des gens, j’étais assez douée pour savoir leur profession. Du moins, tenter de deviner et viser juste. « - Tu ne te rends pas compte de ce que tu demandes là. ». Un sourire étira ses lèvres. Alors qu’il prenait un peu de bière, je reprenais un peu de whisky. C’est bien qu’il y avait une histoire là-dessus. Je n’étais pas folle. Il n’avait pas choisi ça par ambition professionnelle déterminée depuis qu’il était gosse. « - Non pour faire simple, c'était ma manière à moi de dire à mon père d'aller se faire voir avec son textile de luxe. Et puis à force d'étudier, j'ai fini par aimer ça. ». Les pères, à croire que c’était leur objectif. De nous guider sur des voies que nous n’avions pas voulues. Pas choisies. Toutefois, je ne savais pas comment il avait fait. Pour finir par aimer ça. Vraiment pas. Peut-être parce que je n’avais pas réussi. J’en savais rien. Quoiqu’il en soit, il avait de la chance. Il avait fini par se retrouver malgré tout. Et sans que je sache pourquoi, il retira son alliance. Pour la mettre autour de son cou. Comme si tout ça… eh bien ça l’avait pensé à cette alliance. J’aurais pu lui poser une tonne de question. Pourtant ce n’était pas dans mon habitude. Je veux dire, j’en avais rien à foutre des gens. Mais, là, je savais que c’était tout à fait personnel. Quelque chose de peu agréables. Et que ma curiosité soudaine s’en remettrait.

Du coup, je buvais du whisky et lui de la bière, à croire que pour picoler, on était coordonné. « - Sinon pour ton père, fait comme moi. Envoie-le en taule. ». Un rire mesquin sorti de ma bouche sans que je ne puisse rien y faire. J’aurais tellement aimé. Le faire croupir en taule. Savoir qu’il est seul. Pleurant pour de l’alcool. Pour jouer. Pleurant au fond d’un trou sans pouvoir toucher la moindre petite pièce. J’aurais aimé. Je l’aurais d’ailleurs bien emprisonné moi-même. Parce que la prison, c’est trop gentil. « J’aurais tellement aimé mais il s’est fait flingué. » La mafia Italienne l’avait flingué parce qu’il n’avait plus de quoi payer ses dettes. Et qu’il ne pouvait pas vendre Matteo. Il était mort parce que j’avais pris la place de Matteo. Et ça me rendait encore plus fière. . « Au moins, t’as fini par apprécier un peu ton métier… ». Je buvais un peu de whisky. Juste une remarque comme ça. Pour dire qu’il avait au moins ça. « Et qu’est-ce t’as trouvé pour incarcéré ton padre ? Textile de luxe, il devait avoir quelques relations, non ? ». Et les relations ça fait tout. Vraiment. Le pire pervers peu s’en sortir. Quand on connait les bonnes personnes tout va. Du moins c’est ce que j’ai pu constater avec l’expérience.

Je posais ma tête sur l’épaule d’Imran, me collant un peu à lui. Pas avec une attitude de chatte en chaleur. Simplement avec sympathie. Et… tendresse. Il n'était pas obligé de répondre à toutes ces questions. L'essentiel, c'était d'être bien.


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Il n'y pas de doute, l'homme est plus prétentieux qu'il ne le croit. Se croyant toujours meilleure que les autres, plus bon, plus beau. En réalité, on est tous les mêmes. Lâches, inutile et stupide. Alors pourquoi juger quelqu'un qui accepte ça plutôt que d'accepter que nous vivions dans un beau tissu de mensonges ? Parce qu'on est faible mon ami, et l'espoir c'est de la belle merde qu'on serait capable d'avaler, si elle était rose.

Automatiquement, l'écrivain s'installa à côté de la jeune femme, attrapant un bout de couette. Il fallait avouer que c'était mieux en dessous. Heureusement que son esprit étrangement anormal avait pensé à laisser dans le fin fond de son coffre ce genre de choses. Bière pour l'un et whisky pour l'autre, la soirée n'était pas finie. Elle était même encore longue. La nuit était faite pour que le temps s'éternise. Un moyen comme un autre d'avoir l'impression qu'à chaque seconde, le temps s'arrêter. Il s'allonge et s'amuse à sourire bêtement devant ceux qui s'en rendent compte. La conversation était là aussi. Des mots qui volaient dans les aires pour trouver une place, une signification. Luana lui parla de ce qu'elle avait vécu, comment elle était tombée là-dedans. Certes, évasivement, mais Imran avait tout même fini par la connaitre. Oui, il commençait à la connaitre, à savoir comment faire pour parler avec elle sans se retrouver à quatre pattes et se prendre 36 fessés. Oui, il était persuadé qu'il y avait un léger côté sado-maso chez elle. Une intuition.

C'était alors à son tour, là sous la couette, bière à la main, de raconter pourquoi il était psychiatre. C'est vrai que ce n'était pas un métier facile. Loin d'être un endroit où on s'assoit pour ne rien faire. Si Imran avait peu de patient, ce n'était pas flemmardise. Plutôt parce qu'il n'aimait pas manquer de temps. Il aimait réfléchir et donner tout ce qu'il pouvait, patient par patient. Par contre, si c'était si cher, c'était juste pour le plaisir de prendre du fric à des idiots. Bon, il y en avait qui ne méritait pas de payer un tel prix, mais tout de même. A force, il y a parfois des jours où Imran était bouleversé par ce qu'il voyait et entendait. Il y a un aspect qu'on oublie dans ce métier. C'était la dureté des mots qui parfois vous donner des frissons. La folie qui parfois berçait aveuglement ces personnes et qui d'un coup, vous bousculent fortement à vous faire tomber de votre chaise. Imran était fasciné par l'esprit humain, par sa manière d'exécuter les choses consciemment et inconscient. Il était fasciné aussi par la fragilité de cet esprit, ses faiblesses. Il n'était au fond, qu'un connard, mais avec ces patients c'était un tout autre personnage. Il aimait apercevoir la réussite dans leurs yeux.

C'est clair qu'à la base, ce n'était qu'un moyen comme un autre d'éviter son père, de faire autre chose. Il aurait pu retourner vers le piano, mais Imran était à l'époque trop effrayait. Il croyait qu'il n'avait plus de valeur dans la musique, plus de talent. Il ne regrette pas son choix. Ses années de médecines, ses cours en amphi la nuit pour la psycho. Bref, de longue année d'étude, de travail qui lui permettait de rien foutre à certain moment et de prendre de longues vacances, quand il le voulait. Quand Minissha était morte et qu'il s'est installé ici, il s'est dit que c'était une bonne idée. Un moyen comme un autre de se racheter quand même. D'aider d'autres personnes avant de partir à son tour. Pendant un bref instant, il laissa ses pensées prendre le dessus. Jusqu'à ce que la voix de Luana le réveille. Visiblement, le père de Luana s'était fait tué. Bon, c'était déjà ça, d'une certaine manière il avait payé.

« - Qui aimerais être une pute ? Tu n'as jamais voulu faire autre chose ? » Il avait lâché ça sans vraiment y réfléchir, mais en même temps. Où était le plaisir dans cette sensation d'être qu'un jouet parmi tant d'autre ? Comme une Barbie dans un rayon d'autre Barbie. On choisit, on paye, on démoli, on jette. Et on recommence. Psychologiquement parlant, c'était loin d'être la chose la plus facile du monde. Imran le savait. Il savait aussi que balançait comme ça, ces mots pouvaient rappeler à Luana à quel point sa situation était terrible. Pourri même. Mais bon, il ne pouvait pas retenir ses pensées comme ses hypocrites dans la ville.

« - Si tu savais... » Il balança la bouteille de bière vide derrière lui, comme ça. Ouvrant une autre bouteille. Ce qui lui demandait Luana était sans doute la chose la plus horrible qu'il ait à raconter. Ses souvenirs qui remonte d'un coup, un beau matin et qui lui montre à quel point son père l'avait trahi l'avait blessé plus que n'importe qui dans ce monde. C'était sans doute la preuve de cette confiance qu'Imran n'accordait à personne. Le procès avait été long, terriblement long avant que son père et sa pute de copine en prenne pour leurs grades. Ouvrant la bière et regardant l'eau plus loin et les étoiles qui se reflétaient dedans. Luana venait de poser sa tête sur l'épaule d'Imran, se collant un peu plus contre lui ce qui, au fond, lui donna un peu de force pour parler. Lui qui s’apprêtait à rien raconter.

« - C’est l’histoire de ma vie, Luana. Mon père trompé ma mère. Sa pute de copine s'est fait surprendre à la maison et à tuer ma mère « par accident » disait-elle ? Mais ma petite sœur est rentrée plus tôt ce soir-là. Cette femme, avec ses ongles de prostitués bon marché s'était cachée. Alors que ma soeur est à genoux devant ma mère, moi je débarque. Je ne vois qu'une femme de dos, tenant un objet tranchant et ma mère au sol, se vidant de son sang. Je pense forcément que c'est le tueur, alors je prends le vase et... je tue ma propre petite sœur. Un simple vase et voilà. Un morceau lui rentre dans le cerveau et je me retrouve, moi, face à la vision la plus horrible de ma vie. J’ai toujours été émotionnellement instable. Pas étonnant qu’en quelques minutes je décide de mettre fin à mes jours ! Et cette femme, qui s’en va, l’air de rien et qui ne fait rien. Je la vois, partir discrètement alors que je tombe peu à peu et que le sang sort de mes veines…Et mon père ! Mon père qui savait tout et qui…» Imran but, presque toute la bière d’un coup. Comme ça. Sa gorge se nouait. Il avait mal, là. « - J’ai perdu la mémoire à ce moment-là, tu comprendras donc que j’ai dû attendre un peu avant de l’envoyer dans un p’tit trou. Lui et sa salope. »

Bon sang, il n'allait pas pleurer quand même. C'était du passé. C'était quelque chose qui s'était produit il y a plus de sept ans maintenant. C'est fou ce qui peut arriver dans une vie. C'était tout aussi difficile de parler de Minissha, que de parler de ça. Parce que la mère et la petite soeur d'Imran avait été d'une importance énorme dans sa vie. Ouais, avant ça, ça vie était parfaite. C'était le fils doublement diplômé qui participait à toutes les fêtes en Inde. Ne travaillant pas du tout, comme rattrapant le temps perdu dans ses longues années d'étude. Son père était riche, mais drôle et attachant. Sa mère était le stéréotype des mères indiennes, toujours inquiété pour un rien, filant à Imran toutes les photos de jolies fillesqu'elle voulait qu'il épouse et cherchant par la même occasion des futurs mari à sa petite soeur, jeune, impulsif et surtout admiratif devant son grand frère. Ouais, sa vie était parfaite. Elle n'a jamais retrouvé ce calme et ce bonheur-là.

« - Tu veux que je te dise ce qu'il y a de drôle dans l'histoire de ma vie Luana ? C'est que depuis ce jour, je n'ai jamais réussi à retrouver le calme de ma vie d'avant. Comme si chaque jour, j'affrontais encore une horrible tempête. Plus horrible, plus glacial. Plus dur. Sauf ce soir. » Il leva son verre vers elle, avant de le finir. Il balança de nouveau sa bière, qui se fracassa sur un tronc d'arbre. Ce qui le fit rire. « - J'ai toujours rêvait faire ça. » lâcha-t-il comme un con, regardant l'arbre derrière lui.

HJ : RHO CA M'A RENDU TOUTE TRISTE. CONNARD
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Carlie Moorgate-Owens
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Parler de nos vies. Parler de ma vie. C’était bien le truc que je ne faisais pas. Et je faisais attention à bien rester évasive. En tout cas ça n’empêchait pas Imran de penser. Et de dire tout fort ce qu’il pensait. Mais franchement, ce n’était pas plus mal comme ça. Les mots, ça ne me faisait plus mal. J’avais l’habitude de les prendre dans la gueule. Et j’avais surtout appris que les mots plus softs ne faisaient que voiler la réalité. Mais, elle n’en était pas moins dégueulasse. « - Qui aimerais être une pute ? Tu n'as jamais voulu faire autre chose ? ». Faire autre chose. Je n’ai pas eu le choix de ne pas faire autre chose. Je n’ai pas eu à me poser cette question. Je savais dès le début que c’était la seule chose qui m’attendait. Et si je n’avais pas pris la place de Matteo ? J’aurais été tellement dans la misère avec mon connard de père. J’aurais fini en pute encore plus misérable. Ou à faire la manche. Il y avait peut-être quelque chose comme le destin finalement. Arf, blague, j’y croyais pas à ces conneries. Mais n’empêche que ma vision était obscurcie, je ne pouvais pas imaginer de solution heureuse. Ni au début. Ni à la fin. « J’ai su à l’âge de treize ans que j’allais finir sur le trottoir, j’ai pas eu le temps de rêver d’autre chose, ou peut-être que j’ai pas eu le courage c’est à voir. En tout cas, j’ai toujours évité de penser à ce que j’aurais voulu faire… parce que dans tous les cas, la réalité reste la même. ». Voilà ce que j’étais finalement. Une gosse qui avait oublié de rêver. Voilà pourquoi j’étais si insensible. Pourquoi j’étais si rageuse. Pourquoi tout était noir. Ça n’expliquait peut-être pas tout. Mais, quand même. Du coup je buvais. Encore et encore.

Je lui demandais alors comment il avait fait. Pour se débarrasser de son père. Parce qu’un homme riche sait s’entourer. Mais, là, Imran avait été plus fort que lui. « - Si tu savais... ». Il balança sa bouteille de bière vide derrière nous. Pour en prendre une autre. Moi, je restais avec mon whisky. Au son de sa voix, je me doutais que ce n’était pas le genre d’histoire qu’on raconte. Que c’était la partie jardin secret comme on dit si bien. Et je respectais ça. Je posais ma tête sur son épaule. Sans insister. S’il ne voulait pas en parler, il n’avait pas à le faire.

Et pourtant, contre toute attente, il se mit à parler. Et à se livrer. Mais pas dans la demi-mesure. Vraiment pas. « - C’est l’histoire de ma vie, Luana. Mon père trompé ma mère. Sa pute de copine s'est fait surprendre à la maison et à tuer ma mère « par accident » disait-elle ? Mais ma petite sœur est rentrée plus tôt ce soir-là. Cette femme, avec ses ongles de prostitués bon marché s'était cachée. Alors que ma soeur est à genoux devant ma mère, moi je débarque. Je ne vois qu'une femme de dos, tenant un objet tranchant et ma mère au sol, se vidant de son sang. Je pense forcément que c'est le tueur, alors je prends le vase et... je tue ma propre petite sœur. Un simple vase et voilà. Un morceau lui rentre dans le cerveau et je me retrouve, moi, face à la vision la plus horrible de ma vie. J’ai toujours été émotionnellement instable. Pas étonnant qu’en quelques minutes je décide de mettre fin à mes jours ! Et cette femme, qui s’en va, l’air de rien et qui ne fait rien. Je la vois, partir discrètement alors que je tombe peu à peu et que le sang sort de mes veines…Et mon père ! Mon père qui savait tout et qui…» Et là il s’arrêta pour vider sa bière. Ou presque. « - J’ai perdu la mémoire à ce moment-là, tu comprendras donc que j’ai dû attendre un peu avant de l’envoyer dans un p’tit trou. Lui et sa salope. ». Ah oui forcément ! J’étais un peu sur le cul là. Et si je devais dire quelque chose, je ne savais pas quoi. Que j’étais désolée ? Pitié ! Ça ne changeait rien d’être désolée. Ça ne faisait même pas du bien. Ça donnait l’impression d’être un être pleurnichard. A qui on n’a rien d’autre à dire. Et qui bientôt n’aura lui-même plus rien à dire. Non franchement, désolée ne sortirait pas de ma bouche. Même si cette histoire me scotché. Même si j’avais l’impression de découvrir une autre partie d’Imran. Et d’avoir encore plus d’estime pour lui. Je ne pouvais pas dire ça. C’était trop dégradant dans mon esprit.

De toute façon, il n’avait pas tout à fait fini. « - Tu veux que je te dise ce qu'il y a de drôle dans l'histoire de ma vie Luana ? C'est que depuis ce jour, je n'ai jamais réussi à retrouver le calme de ma vie d'avant. Comme si chaque jour, j'affrontais encore une horrible tempête. Plus horrible, plus glacial. Plus dur. Sauf ce soir. ». Sauf ce soir. Avec moi. Peut-être parce qu’on était aussi détraqué du cerveau l’un que l’autre ? Je ne savais pas pourquoi ce soir en compagnie d’une pute il pouvait se sentir ainsi. Mais j’étais… heureuse je crois. Parce que quelque part il m’apportait quelque chose de très spécial lui aussi. J’avais l’impression d’être avant tout une femme. Et pas seulement une pute. Il leva sa bière vers moi. Avant de la finir… et de la fracassée contre un arbre ! Et il se mit à rire entraînant aussi mon rire par cette occasion. « - J'ai toujours rêvait faire ça. ». Je lui lançais un sourire alors qu’il regardait l’arbre derrière lui. Après tout, pourquoi pas ? Je buvais un peu plus de whisky. « C’est parce que je dois être une tempête de sable en fait… ». Quoi ? Fallait bien que je sorte une connerie. Je pouvais pas agir autrement. Et puis c’est bon. J’allais parler sérieusement. Me fallait deux secondes. « Quand j’étais petite, je pensais jamais à mon avenir professionnel, j’étais prête à faire n’importe quel métier… enfin n’importe lequel sauf celui-là certainement. Tout ce que je voulais c’était quitter l’Italie, quitter mon père, partir avec mon frère et qu’on soit heureux. Ce que j’adorais, c’était dessiné mes rêves pour oublier mes cauchemars… Mais, systématiquement, quand mon père ivre voyait mes dessins, il sortait la ceinture et là… c’était l’enfer… mais, le plus dur c’était sans doute quand mon frère prenait les coups pour moi…Ouais, je rêvais pas d’argent, de pouvoir et de grandes carrières…tout ce que je voulais c’était partir loin de lui… on peut dire que j’ai réussi mais, pas tout à fait de la façon dont je l’aurais souhaité. ». J’avais presque l’impression de parler de quelqu'un d’autre. Parce que j’oubliais volontairement que j’avais été une petite fille rêveuse et innocente. Qui dessinait des papillons, des nuages et des petits cœurs. J’oubliais tout ça pour m’accrocher au présent et ne rien regretter.

Dans tout ça, j’avais aussi mentionné mon frère. Son existence. C’était un risque. Surtout si Imran me dupait sur tout. Et surtout sur son identité. Mais pour la première fois dans ma vie, j’avais envie d’accorder un tout petit peu de confiance. « Enfin bon, tout ça pour en venir à la conclusion que c’est la meilleure soirée que je passe depuis des années. C'est la première fois depuis longtemps que j'ai l'impression d'exister. » Je lui faisais un sourire attendrissant, sincère. Le genre de sourire que je n’avais pas fait depuis cette époque lointaine de l’enfance. Mais tant pis. Ce soir Imran était l’homme qui me rappelait que je n’étais pas qu’une enveloppe charnelle. Et quitte à être cliché, je ne le remercierais jamais assez pour ça.



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MessageSujet: Re: “ – La vie est un voile obscure tissée de mensonges. Je suis le plus gros mensonge de la vie, et toi ? ”   “ – La vie est un voile obscure tissée de mensonges. Je suis le plus gros mensonge de la vie, et toi ? ” - Page 2 EmptyLun 15 Oct - 19:36


Il n'y pas de doute, l'homme est plus prétentieux qu'il ne le croit. Se croyant toujours meilleure que les autres, plus bon, plus beau. En réalité, on est tous les mêmes. Lâches, inutile et stupide. Alors pourquoi juger quelqu'un qui accepte ça plutôt que d'accepter que nous vivions dans un beau tissu de mensonges ? Parce qu'on est faible mon ami, et l'espoir c'est de la belle merde qu'on serait capable d'avaler, si elle était rose.

Ces choses dont Imran parlait, c'était ceux du genre à vous bousculer l'esprit et à vous en faire vomir des larmes. Il était évident que l'ancien écrivain ne racontait pas ça à tout le monde et n'importe quand. En réalité, dans toute la ville d'Arrowsic Luana était la seule à qui Imran avait raconté son histoire. Jusqu'ici il avait pris l'habitude de ne pas parler de sa vie, de son passé. Oh oui, il profitait que le temps ce soit arrêté un moment pour eux, pour cracher au monde la haine qu'il éprouvait pour lui et pour les autres. Il ne dépassait jamais cette limite du silence sur sa personne. Mais parfois, à la frontière de cette colère, il était fou. Il se montrait presque ignoble et incontrôlable. Il jetait sur ce qui l'entouraient tout ce qu'il pouvait pour ensuite sombrer lamentablement dans l'alcool et la mélancolie. Le tout avait pris une trop grosse proportion depuis la mort de Minissha.

Ils étaient rares ceux qui ne lui donnaient pas cette envie de s'étouffer avec la première pistache venue. Ceux qui arrivaient à le sortir de ce masque qui s'était encré dans sa chaire. Dévoilant ainsi un visage tout autre, à l'opposer de ce qu'il montrait parfois. Il faut croire que la prostituée qu'était Luana en faisait partie. Quelque part entre sa folie et sa négativité, Imran arrivé à trouver sa personnalité de femme. En lui expliquant qu'elle avait su très vite ce qu'elle deviendrait elle prouvait à Imran qu'on l'avait arraché trop tôt de l'enfance pour la conduire dans le monde adulte. C'est dégelasse. Ignoble. C'était bien beau de dire qu'on aurait pu changer les choses, mais si au fond on croit que rien n'aurait été différent d'aujourd'hui, en réalité c'est juste pour éviter de se dire qu'on a fait les mauvais choix. Il ne voulait pas lancer une conversation sur ça, partir sur une longue discussion dans le genre l'aurait peiné, lui comme elle. Il se contenta de boire. Comme s'il apprenait à se taire. Elle n'était pas si différente des autres. Elle ne dévoilait que ses défauts, c'est tout. Comme lui. A force de n'être que cette partie-là, on finit par oublier l'autre. Une ressemblance qui chamboulait Imran et qui expliquait sans doute pourquoi il était si transparent parfois avec elle.

Rire lui permettait d'évacuer les sentiments et les émotions qui venaient de le prendre. Au fond, c'est vrai, il avait toujours rêvé de le faire. De balancer sa bière derrière lui et de ne pas faire attention aux restes du monde. Luana avait d'ailleurs ri avec lui, sans poser de questions sur le récit qu'il avait balancé. Il faut croire qu'avec un peu de temps, quelques rencontres et parfois quelques mots, ils avaient fini par savoir comment réagir l'un avec l'autre. Alors qu'il venait d'avouer que c'était la première fois qu'il se sentait bien depuis un bon moment, les paroles de Luana surprirent Imran. Une tempête de sable, c'était bien vue. Il entendit alors tout son récit à elle. Elle aurait aimé partir, ailleurs, loin et avec son frère. Il n'avait jamais su qu'elle avait un frère. Elle se faisait battre par ce père et parfois son frère prenait les coups à sa place. Il le savait, il savait que Luana méritait une vie plus paisible que ça. Qu'elle méritait mieux, tellement mieux. Imran posa alors ses yeux dans ceux de Luana. Elle venait de lui révéler pas mal de choses sur sa vie, sur elle. Luana venait de se confier à lui, comme il l'avait fait plus tôt... Il avait écouté avec attention, décidant au passage de prendre la bouteille de Whisky, pour changer. Oh il allait finir ivre, mais ivre avec elle. C'était mieux que le reste. Puis finalement, au milieu de cette nuit fraiche et étoilé, Luana avoua avec sincérités des mots qui touchèrent le psychiatre. Cette nuit était unique, Luana venait de lui offrir un sourire tendre. Un vrai sourire.

Un sourire qui réchauffait incroyablement le coeur d'Imran et ses pensées. Un sourire qui la rendait plus belle que jamais. Un sourire qui effacaitavec rapidité tout ce qui n'avait jamais existé jusqu'à aujourd'hui. Avalant une gorgée, Imran resta un moment silencieux avant de regarder ailleurs. Oui, de rompre ce contact. Elle avait souri avec tellement d'élégance qu'il aurait pu en pleurer. Cette rupture visuel ne dura qu'une fraction de seconde tant il voulait continuer à poser ses yeux sur elle. Le silence laissa place à la respiration lourde et forte d'Imran qui venait de poser sa main froide sur les joue rosé de la jeune femme. Il caressa légèrement la peau de celle-ci de ses doigts, fixant Luana un moment, un instant. Il n'avait pas besoin de parler, de rajouter des mots à tous ceux qu'ils venaient de dire. Alors prit d'une envie soudaine, Imran rapprocha le beau visage de Luana du sien, collant ses lèvres aux siennes.
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Carlie Moorgate-Owens
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Imran prit la bouteille de whisky. Il allait finir. Moi aussi. Mais c’était ce que l’on voulait au fond ? Et puis je m’en foutais. Tant que j’étais avec lui. Je lui disais sincèrement ce que je pensais. Que ce soir il m’avait offert une part d’humanité. Il m’avait rappelé que malgré tout j’existais. Et j’étais une femme. Oui, il me faisait un bien fou. Un bien qui méritait mon plus joli sourire. Un sourire sincère et doux. Un sourire que je n’avais pas fait depuis longtemps. Mais que je ne regrettais pas. Je ne pouvais pas donner raison aux gens d’Arrowsic. Pas après ce qu’il m’avait confié un peu avant. J’avais déjà du mal à en douter avant d’entendre ça. Maintenant j’en étais certaine. Imran n’était pas une pourriture. Ni un con. Ni un idiot. Ils se trompaient tous autant qu’ils étaient. Plus je le contemplais dans le noir avec cette bouteille plus j’en étais certaine. Imran était bien plus que ça. Il était une âme blessée. Qui méritait mieux de cette chienne de vie. Je ne disais que je méritais mieux. Non, je n’avais pas cette prétention. Mais, lui et moi on se ressemblait. Lui et moi on illustrait nos défauts dans ce monde de merde. Provoquant le mépris des gens. Ils ne comprenaient rien à rien. Ils ne nous comprenaient pas. Et peut-être que je n’aurais jamais parlé de Matteo. Peut-être que je n’aurais jamais abordé ce sourire. S’il n’était pas lui. S’il n’était pas cet homme. Si étrangement, on ne se ressemblait pas autant.

Je me perdais dans le regard d’Imran. Regard qu’il ne détourna pas plus d’une fraction de seconde. Dans le silence, sa respiration se fit plus bruyante. Sa main froide se posa sur ma joue qui devait avoir quelques couleurs. Comme en hiver. Quand il fait si froid que l’on tremble mais que nos joues sont toute rouges. Toutes chaudes. Sa main froide m’apaisait. C’était une geste doux. Tendre. Le genre de geste qui me plaisait autant qu’un sourire. Et pour être honnête c’était quelque chose que je redécouvrais. Des tas d’homme m’avait caressait la joue. Mais, sans la moindre tendresse. C’était un geste brusque. Précipité. Simplement pour marquer leur domination. Avec Imran c’était totalement différent. Il faisait vivre un fin sourire sur mon visage. Je posais l’une de mes mains sur sa cuisse. Caressant doucement sa peau. Veillant à ne pas le griffer. Le silence était maître et c’était tout ce dont nous avions besoin. Être avec quelqu’un et pouvoir se taire sans que ce soit gênant, c’était quelque chose de rare.

Et puis, il rapprocha mon visage du sien. Posant alors ses lèvres sur les miennes. D’un geste tendre et délicat, ma main glissa dans ses cheveux mouillés. Ce n’était rien de violent, de brutal. Rien d’habituel. C’était comme cette caresse. Quelque chose de nouveau. D’inconnu. Et de délicieux. Aussi inattendu qu’agréable. Peut-être que c’était en partie parce que j’avais laissé la pute au placard ce soir. Mais, ça faisait un bien fou. Je ressentais les choses. Ça me touchait. Mes lèvres se séparèrent des siennes. Mes yeux brillaient. A l’image de mon sourire. Un vrai sourire. Pas comme l’autre. Non, là c’était celui d’une femme. Pas d’une petite fille. Je l’observais avec tendresse. Faisant glisser ma main dans ces cheveux. Avant de l’embrasser à nouveau. Et de laisser mes mains caresser son corps.

hj- je suis désolée c'est vraiment nul
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Il n'y pas de doute, l'homme est plus prétentieux qu'il ne le croit. Se croyant toujours meilleure que les autres, plus bon, plus beau. En réalité, on est tous les mêmes. Lâches, inutile et stupide. Alors pourquoi juger quelqu'un qui accepte ça plutôt que d'accepter que nous vivions dans un beau tissu de mensonges ? Parce qu'on est faible mon ami, et l'espoir c'est de la belle merde qu'on serait capable d'avaler, si elle était rose.

Un baiser, un souffle.

Dans la nuit qui s'éternisait face à eux, Imran avait décidé de traverser le sourire aux lèvres chaques limites qui s'étaient posés plus tôt. Il n'y avait rien de mal à être attiré par Luana, par son sourire, par sa manière d'être. Ce soir était une exception à toutes règles de conduites. Imran était bien, il le sentait là tout au fond de lui que les choses étaient bien et quand ses lèvres s'étaient posés doucement sur celles de la jeune femme, le frisson qui l'avait parcouru lui prouva à quel point il ne regrettait pas ce qui se passait. Oh non. Il ne regrettait pas que le destin l'ai conduit sur cette route si tard la nuit, en face de cet catwoman en puissance qui avait réussi à lui faire oublier sa colère et sa haine. Il senti la main de Luana dans ses cheveux, il senti son regard se perdre dans le vide. Pendant un bref instant, il ré-ouvrit les yeux alors que Luana venait de se détachait de lui. Ce regard, c'était quelque chose. Incroyable, mais pour la première fois depuis la mort de Minissha il avait envie de quelqu'un. Il avait envie de Luana. Pas comme cette fois dans son bureau, où le sexe s'était mélangé à leurs paroles perdus. Non, il avait envie d'elle avec la conscience sobre.

Il avait pris l'habitude de se laisser aller la nuit, quand l'alcool s'était emparé de lui, prendre une femme dans son lit était devenu la chose la plus naturelle du monde, mais il fallait qu'il soit soul pour ça. Il fallait qu'il soit ivre pour supporter ce geste. Parce que l'alcool l'aidé à supporter le fait d'avoir du sexe avec quelqu'un d'autre que celle qu'il l'aimait. Imran était un romantique, là au fin fond de lui. Il y avait cet homme vieux jeux et romantique qui avait besoin de se retrouver ivre pour supporter le corps d'une autre que celui de Minissha. Mais pas ce soir. Il n'était pas ivre, il n'était pas soul. Il était lui-même et il savait que là, tout au fond de lui, il avait envie de Luana pour ce qu'elle était. Il avait envie d'elle avec passion, avec tendresse. Cette passion qui brulait tout son corps, il avait l'impression que Luana le ressentait peut-être. Retrouvant les lèvres de Luana, Imran fit le vide de son esprit laissant son corps agir à la place du reste. Il n'avait pas prévu ça, cet acte, ce baiser, cette nuit. Oh non, il pensait qu'ils allaient finir sous un pont à chanter des chansons stupides tellement ils seraient ivres et con. A la place, la main d'Imran glissait le long du dos de Luana, ses baisers s'intensifiant de plus en plus, collant son corps au sien, tombant petit à petit sur le sol terreux. C'était comme si l'ancien écrivain cherchait à faire durer le moment. Au fond il se fichait pas mal si Luana l'arrêtait ou si d'un coup, il allait pleuvoir. C'était humain de vouloir faire en sorte que le temps continue à s'allonger, doucement. Le psychiatre était en train de se perdre en elle. Complétement. Laissant ses baisers descendre le long de son cou, caressant doucement sa cuise de sa main.

Il lâcha un soupir, sentant son coeur s'accélérait furieusement. Ils étaient déjà presque nus, ce ne fut pas difficile de retirer et d'envoyer en l'air les derniers morceaux de vêtements qui restaient. Il ne réfléchissait pas à ce qui se produisait, il laissait faire. Il laissait faire ses pulsions, son envie. Sans vraiment se rendre compte que ça pouvait être dangereux pour lui et pour son coeur. En réalité, il s'en fichait, c'était même le dernier de ses soucis. Avec un peu de chance, soit-il tomberait raide mort d'un coup, soit il ne se passerait rien. Il préférai quand même la seconde option, ce n'était pas vraiment une mort héroïque sinon. Alors que le rythme accéléra furieusement, Imran laissa son baiser revenir aux lèvres de Luana un instant. C'était la toute la beauté du moment, en dehors de leurs souffles on entendait rien dans la forêt. Son esprit était étrangement fermé. Comme stoppé. Oui c'était le mot. Un arrêt dans ses pensées jusqu'à ce que le plaisir soit terminé après un moment, que la douleur s'estompe et que son rythme reprenne la normal. La température était d'un seul coup monté très haut, trop haut peut-être. Il aurait besoin de temps pour que son rythme reprenne la normal et en réalité, il aurait aimé faire ça toute la nuit, encore et encore jusqu'à ce que son corps l'arrête enfin.

C'était en réalité ce qui se passait. Ils se perdirent l'un dans l'autre, sans faire attention au temps qui s'écoulait pour finir par voir le lever du soleil plus loin dans cette vue romantique à souhait. Ils repartirent tranquillement, sans agir étrangement, sans faire comme si ce qui s'était passé rendait les choses différentes. Ils se séparèrent tout simplement, prêt à reprendre la vie qu'ils menaient. Près à remettre en route l'engrenage du temps et de la réalité, sans pour autant tirer un trait sur cette nuit. Oh non, Imran n'oublierais pas. Il n'oublierait pas que dans toute cette ville, parmi tous ces visages, c'est une prostituée qui avait réussi à le rendre heureux durant une nuit. Oui, une femme extraordinaire cette Luana. Elle n'avait rien à envieraux autres femmes de cette ville.
THE END.
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