Sujet: He’s the kind of guy that does it for me... Lun 10 Sep - 2:44
The man is tall bad, mean and good looking, And he’s got me in his eye When he looks at me, I go weak at the knees Got me going like no other guy
Cause he’s my big bad handsome man, yea He’s got me in the palm of his hand He’s the devil divine, I’m so glad that he’s mine Cause he’s my big bad handsome man, ohh
Voilà maintenant trois semaines que cette conversation avec sa mère trottait dans la tête de Mackenzie. Tout ça pour une question sans doute anodine aux yeux de sa chère maman. Eh oui, depuis qu’une de ses amies allait devenir grand-mère, cette pensée semblait l’obséder. En effet, à chacune des conversations mère/fille, la question finissait toujours par être abordée… et à chaque fois, Mackenzie ne savait que répondre à sa mère. Qu’elle n’en avait jamais discuté avec Makan? Ç’aurait été un mensonge parce que la question avait déjà été abordée. Impossible de dire que son homme ne voulait pas d’enfants. Bref, pour finir, tout ce que Mac disait, c’était qu’elle ne le savait pas. Elle aurait pu mentir, mais mentir à sa mère n’était pas une bonne idée. Jamais. Pourquoi? Parce qu’elle savait toujours détecter ces fameux mensonges et ce, même à des milliers de fouttus kilomètres. Et après, sa maman dirait qu’elle la connaissait comme si elle l’avait tricotée.
Le fait était que Mac ne savait pas si elle voulait des enfants. Oh, elle les aimait, elle n’avait aucun doute sur la question! Ce qu’elle ne savait pas, c’était si elle voulait être responsable de la vie d’un être innocent, responsable des séquelles qu’aurait cet enfant à cause d’elle. Mackenzie était le fruit d’une union désastreuse et si elle était à peu près fonctionnelle aujourd’hui, c’était grâce à ses parents. Parents adoptifs bien-entendu, car les parents biologiques c’était une autre histoire. Mackenzie avait été tentée d’en discuter avec son père – plus rationnel que sa mère – mais elle avait finit par renoncer à le faire. Elle connaissait par cœur la réponse que son père lui ferait. «Ma puce, la personne que tu es devenue ne dépend aucunement de ton ADN, mais de ton éducation. Et ne serait-ce qu’en raison de ce que tu as vécu avant de venir vivre avec ta mère et moi, je crois que tu t’inquiètes pour rien». Mac ne pouvait pas nier que son père n’avait pas entièrement tort, mais ça ne changeait strictement rien au fait que ça l’inquiétait quand même. Jamais elle ne pourrait se pardonner d’être une mauvaise mère. Pourquoi n’avait-on pas droit à un coup d’essai afin de voir si on allait tout foirer ou pas? Ç’aurait été tellement plus facile… mais non, la vie, ça ne fonctionnait pas comme ça. Et c’était à ce moment-là qu’une idée avait germée dans sa tête. Devenir famille d’accueil. A ses yeux, c’était le meilleur moyen de voir s’ils arriveraient à ne pas détruire un enfant. Enfin, elle, pas Makan! S’il y avait quelqu’un qui saurait s’y prendre avec un petit, c’était bien son chéri. D’ailleurs, il ne lui avait jamais caché qu’un jour, il envisageait de se marier et de fonder une famille. La famille, ça donnait des frissons dans le dos de Mackenzie… et pour cause! Finalement, Mac s’était tournée vers sa meilleure amie pour connaitre son opinion sur la question. C’est vrai qu’elle aurait d’abord dû en glisser un mot à Makan, mais avant, elle avait voulu connaitre l’opinion de Charlie sur le sujet. Après tout, sa meilleure amie la connaissait depuis toujours. S’il y avait une personne sur cette terre à pouvoir oser lui dire face à face qu’elle était complètement dingue, c’était bien Charlie! La conversation avait été bizarre, mais au final, Charlie ne l’avait pas traitée de folle et ne lui avait pas dit que son idée était complètement débile. Rassurant! Au contraire, son amie était contente pour elle et l’appuyait dans sa décision. Si la réponse de sa meilleure amie l’avait surprise, c’était le reste de la conversation qui l’avait le plus étonnée. Et chamboulée. Et dire qu’elle ne s’était doutée de rien, n’avait rien vu du drame qu’avait vécu sa copine d’enfance… Enfin… il était maintenant trop tard pour revenir en arrière. Ne restait plus qu’à aborder avec Makan l’idée qui l’obnubilait depuis un bon moment déjà.
Et deux semaines après cette conversation avec Charlie, elle n’en avait jamais parlé à son homme. Ce n’était pas tant parce qu’elle redoutait sa réaction ou sa réponse, mais davantage parce qu’elle ne savait pas comment aborder la question. Mackenzie avait failli en parler de nombreuses fois, mais à chaque fois, elle se ravisait, décidant que le moment n’était pas le bon. Ce n’était pas une bonne idée de lui parler de ça quand il tapait sur le sac de sable du sous-sol. Pas vraiment mieux que de lui en parler quand il coupait des légumes avec un gros couteau. Et pas beaucoup mieux de le faire quand il était occupé à essayer de réparer la moustiquaire de la porte arrière alors qu’il avait entre les mains un truc pour planter de grosses agrafes. Elle avait songé à lui en parler pendant qu’il était sous la douche, mais cette fois-là, il avait son rasoir à la main, alors elle avait – une fois de plus – renoncé. Elle se trouvait franchement ridicule de tergiverses ainsi, mais ce n’était quand même pas sa faute si chaque fois qu’elle se décidait et avait le courage de parler ce n’était pas le bon moment! Si?
La veille, Mac s’était finalement décidée. Il était temps qu’elle se jette à l’eau. Retarder cette conversation ne servait à rien sinon à faire en sorte que Makan se pose des questions. Ça faisait déjà un moment qu’il lui demandait régulièrement ce qui la travaillait comme ça, mais à chaque fois, elle lui répondait par le classique «rien». Son chéri n’était pas un imbécile et il voyait bien qu’elle lui racontait des histoires, mais heureusement, il n’en était pas encore rendu au point de vouloir la forcer à parler pour connaitre le fin mot de l’histoire. Le hic, c’était que Mac avait peur que son amoureux prenne mal le fait qu’elle veuille qu’ils deviennent une famille d’accueil plutôt que d’attendre un bébé de lui. Mackenzie savait que Makan voulait des enfants. Elle le savait depuis longtemps. Dès les premières semaines de leurs relations, ils avaient abordé le sujet. Makan lui avait alors dit qu’il envisageait de se marier quand il aurait rencontré la bonne personne et de fonder une famille avec elle. Mackenzie n’était pas sotte au point de ne pas comprendre maintenant que ça faisait peut-être parti des projets de son homme. Après tout, c’était une suite logique au fait qu’ils venaient d’acheter ensembles leur maison. Ce jour-là, Mac s’était juré que si jamais Makan lui parlait de mariage, elle franchirait le pas. Non pas qu’elle ait toujours rêvé de se marier, mais pour Makan, elle était prête à le faire. Les yeux fermés. Elle l’aimait assez pour plonger tête première dans cette nouvelle aventure. Si ça ce n’était pas de l’amour, Mackenzie se demandait bien ce que ça pouvait être!
Donc ce jour-là, Mackenzie avait voulu lui parler de son idée, mais Makan avait été appelé à la hôpital. C’était un congé qu’ils méritaient tous les deux, ils étaient heureux de pouvoir le passer ensembles – ce qui était franchement rare vu leurs professions respectives – mais il avait dû la quitter tôt en avant-midi pour aller travailler. La jeune femme s’était donc mise au boulot. Elle avait fait le ménage dans la maison, arraché les mauvaises herbes des plates-bandes, mais avait décidé de laisser la tondeuse à Makan. Néanmoins, si les corvées la gardaient occupée, ça n’aidait pas à ce qu’elle arrête de penser et de retourner sans cesse dans sa tête la conversation qu’elle s’apprêtait à avoir avec son homme. Dans les meilleurs scénarios, il était emballé par l’idée et dans les pires, il était furieux contre elle qu’elle puisse oser préférer prendre un enfant en famille d’accueil plutôt que d’être enceinte de leur bébé. Bref, autant dire que les corvées n’avaient pas l’effet escompté. C’était donc pour cette raison que Mac avait finalement décidé de faire la lessive, le repassage. Et même de changer les draps de leur lit alors que ç’avait été fait quelques jours plus tôt. Désœuvrée après avoir fait tout ça, Mackenzie s’Était donc décidée à faire la cuisine. Si elle n’était pas aussi douée que Makan, elle savait quand même suivre une recette. Si au départ, ce n’était que pour se changer les idées, en cours de route, son but avait changé. Elle ferait plaisir à son homme qui – au retour du boulot – n’aurait plus qu’à se glisser sous la douche avant de passer à table. Mackenzie avait une bouteille de vin au frigo qui attendait et des biscuits qui cuisaient au four. La recette de sa grand-mère. C’était bien beau tout ça, mais ce n’était pas un repas et son problème était toujours d’actualité.
C’est ce moment-là que choisit le téléphone pour sonner. Elle feuilletait distraitement un livre de recettes lorsqu’elle répondit. C’était sa belle-mère qui appelait pour prendre des nouvelles et parler à son fils, mais comme ce dernier n’était pas là, de fil en aiguille, Mackenzie avait parlé son petit dilemme et sa belle-maman chérie lui avait donné une des recettes préférées de Makan. Des brochettes de poulet hawaïennes avec riz à la noix de coco. Et pour désert, un classique dans la famille Stratford: un gâteau mousse au chocolat. Ça serait parfait. Deux bonnes heures plus tard, Mackenzie revenait du supermarché où elle avait tout acheté et se mis au travail. Ce ne fut pas très long à préparer, mais ce n’était que le début. Après avoir mis tous les ingrédients dans un bol pour les faire macérer – moins longtemps que la durée idéale, mais bon – Mackenzie continua à faire du ménage en musique. Ce n’était pas que la maison était un chantier, mais ça l’occupait. Malheureusement, deux heures plus tard, Mackenzie se retrouva encore une fois à ne pas savoir quoi faire de ses dix doigts. Ce n’était pas encore le temps d’assembler les brochettes, alors la jeune femme décida de gagner du temps en s’occupant de mettre le couvert. Ce ne fut qu’une fois qu’eut terminé qu’elle vit qu’elle en avait peut-être fait un peu trop et que Makan sentirait qu’elle voulait quelque chose… mais bon! C’était le moment idéal pour utiliser les deux chandeliers que ses beaux-parents leur avaient donnés lorsqu’ils avaient emménagé dans la maison. Ils avaient la soirée toute à eux, ils ne travaillaient pas le lendemain et pouvaient vider la bouteille de vin si le cœur leur en disant. Et puis d’aussi beaux chandeliers méritaient bien la belle vaisselle de sa grand-mère et les coupes de cristal qu’elle avait achetées durant un séjour à New York quand elle était allée visiter Charlie. Voilà tout! Et si Makan faisait un commentaire, elle lui répondrait simplement qu’elle avait voulu faire quelque chose de bien pour qu’ils passent une belle soirée.
Cinq heures s’étaient presque écoulées depuis le coup de fil de sa belle-mère. Finalement, Mackenzie avait trouvé comment s’occuper. Certes, ça ne l’avait pas empêchée de réfléchir, mais au moins, elle avait trouvé le moyen de faire quelque chose de constructif plutôt que de rester là à se morfondre inutile. Bref, après avoir mis le couvert, Mackenzie retourna à la cuisine et commença à couper les légumes qui iraient dans la salade lorsqu’une chanson qu’elle aimait bien retentit. Elle se mit à chanter tout en se déhanchant au rythme de la musique, ne se doutant pas que son homme était derrière elle, adossé au mur, les bras croisés et la regardait faire en souriant.
Sujet: Re: He’s the kind of guy that does it for me... Lun 10 Sep - 2:51
Makan avait eu une grosse journée, l’hôpital avait été débordé et il n’avait vraiment pas chaumé. Il venait de rentrer à la maison et l’odeur d’un repas en train de cuire l’avait assaillit. Il savait juste à l’arôme qu’il s’agissait de son repas favori. De plus, de la musique lui provenait de la cuisine et il entendait sa douce suivre le rythme. Il s’approcha et l’aperçu. Elle se dandinait au son de musique, en fait elle était déchaînée. Il s’appuya sur le cadre de la porte et le regarda faire. Un sourire naquit sur ses lèvres. Il était heureux de la voir ainsi, il y avait des semaines qu’elle demeurait pensive et qu’elle semblait sur le point de dire quelque chose. Mais chaque fois qu’il lui demandait ce qui se passait, elle disait que tout allait bien. Il n’avait pas été dupe, il savait que quelque chose la travaillait, mais il savait aussi qu’elle lui parlerait lorsque ce serait le temps. Il avait pour valeur de ne jamais forcé quelqu’un, surtout lorsqu’il s’agissait de sa douce. Elle semblait plus détendue ce soir, elle s’amusait au son d’une de ses chansons favorites. Elle se déhanchait et se déchaînait. Il aimait la voir aller ainsi. Il aurait pu rester là toute la journée à la regarder aller. Mais toutes bonnes choses avaient une fin après tout non? La chanson allait se terminer dans quelques instants, elle allait le découvrir, mais il fit en sorte qu’elle s’en rende compte avant. Il s’avança doucement, il se devait de faire attention car sa belle avait à la main un long couteau effilé. Elle était en train de couper des légumes. Il attendit qu’elle ait le couteau en l’air et posa doucement la main sur son bras afin de ne pas se faire poignarder et l’enlaça de son autre bras. Il la serra doucement contre lui, elle avait sursauté légèrement, mais heureusement elle n’avait pas trop eu l’air d’avoir peur. Il l’embrassa doucement dans le cou et resserra doucement son étreinte.
-Et bien, tu sembles avoir été productive aujourd’hui. Mon repas préféré, une belle salade toute fraîche. Je ne veux pas dire par là que tu n’es pas productive habituellement, mais tu me laisses généralement la partie cuisine.
Il lui fit lâcher son couteau et fit en sorte de la retourner face à lui. Il en profita pour l’embrasser tendrement et la regarder dans les yeux. Il savait qu’elle avait choisit de tout lui dire, il savait qu’elle était prête à lui parler. Il le savait juste à son comportement plus détendu. Il savait qu’elle était encore angoissé, il le savait à son regard, elle devait redouter la discussion. Il se demandait vraiment ce qui était si important et pourquoi elle ne s’était pas sentit capable de lui en parler avant. Ce devait être très important aux yeux de la jeune femme pour qu’elle prenne aussi longtemps avant de ce confié à lui. Certains auraient pu croire que leur petite amie les trompaient ou qu’elles avaient envie que la relation se termine. Mais lui n’avait pas peur de tout ça, il avait une confiance sans limites pour sa tendre moitié et il savait que si sa discussion avait été à propos de leur relation intime, elle aurait plus distante dans leur rapport personnelle, elle ne laisserait pas planer le doute ainsi. Ce devait être important, probablement que ce dont elle avait envie de parler les concernait tous les deux. Il avait hâte de savoir, il ne voulait pas la bousculer, il ne voulait pas non plus qu’elle pense qu’il ne s’intéressait pas à ce qu’elle avait besoin de dire non plus. Il prit doucement le visage de Mackenzie dans ses mains, lui caressa la joue de ses pouces avant de l’embrasser doucement.
-Alors tu t’es décidée à me faire part de ce qui te tracasse?
Il sourit et la regarda dans les yeux. Il lui ouvrait la porte, il l’a connaissait assez pour savoir qu’elle avait prit sa décision, il voulait vraiment savoir aussi. Il était impatient de connaître le sujet de ses tracasseries. La dernière fois qu’il l’avait vu dans cet état c’était lorsqu’elle lui avait parlé de la maison de ses parents que ses derniers voulaient vendre. Elle avait fait ça aussi, elle avait angoissé pendant une semaine avant de lui faire part de son idée d’acheter la maison. Elle avait tenu plus longtemps cette fois… ce devait donc être encore plus important et elle devait y avoir réfléchit très longuement. Il pouvait sentir la fébrilité de la jeune femme qui était entre ses bras en ce moment. Il ne voyait rien de négatif dans le regard de la jeune femme, pas de culpabilité au fond des yeux. Il savait reconnaître le remord, le regret dans les expressions, sur le visage des gens. C’était son expérience de médecin qui le lui avait apprit. Si sa douce savait se fermer aux émotions dans son travail, avec lui elle était un livre ouvert qu’il pouvait lire à tout moment du jour ou de la nuit et en toute situation. Il déposa un dernier baiser sur le front de sa belle avant de la délaisser pour regarder comment allait le souper et surveiller la cuisson. Il savait que la jeune femme n’avait plus la tête à surveiller le repas et comme elle avait travaillé fort pour lui faire plaisir, il ne voulait pas tout gâcher parce que ce serait brûlé. Il arrêta les feux, s’assura que tout était prêt avant d’éloigner les poêlons de la chaleur.
-Pendant les cinq minutes de temps de repos, tu pourrais commencer à m’exposer ce qui trotte dans la tête. Je ne sais pas ce que s’est et je ne voudrais pas te pousser ma belle, mais tu ne trouves pas que ça fait déjà assez de temps que tu tournes la nuit et que tu te retiens de me parler?
Sans attendre de réponse, il entraîna sa tendre moitié dans le salon et la fit assoir sur le canapé. Il prit ensuite le siège en coin et l’avança avant de s’assoir. Ainsi, il faisait face à sa belle et il pouvait l’écouter lui exposer son problème. Il espérait sincèrement qu’elle s’ouvrirait enfin à lui, il n’en pouvait plus de voir les cernes s’accumuler sous ses yeux. Elle ne dormait pas bien, il savait que quelque chose lui faisait se casser la tête, mais il n’arrivait pas à lui faire dire. Il se sentait impuissant face à la situation. Il aimait mieux savoir ce qu’il en était et aider à trouver une solution s’il y avait problème.
Sujet: Re: He’s the kind of guy that does it for me... Lun 24 Sep - 6:31
Mackenzie sursauta lorsqu’elle sentit une main se poser sur son bras. Elle allait chercher à se dégager lorsqu’elle sentit le bras de Makan l’enlacer. Elle l’avait reconnu aussitôt. Depuis tout le temps qu’ils étaient ensembles, Mac n’avait plus besoin de se retourner pour savoir que c’était son chéri qui était là. Elle le reconnaitrait partout, même si elle avait les yeux fermés. Makan la connaissait bien. Il était arrivé derrière elle, en douceur. Peut-être pour ne pas se prendre un coup, mais sûrement pour que Mac ne se coupe pas. Elle était la reine des maladroites, mais par chance, elle avait un médecin tout à elle. Juste à elle. Ce qui lui fit penser que la vie faisait drôlement les choses. Mackenzie avait toujours eu les médecins en horreurs et voilà qu’elle vivait avec un des spécimens de cette espèce. Son dégoût des médecins venait de ses visites trop régulières lorsqu’elle était petite. Placée ensuite dans sa famille, Mac n’avait pas cessé de devoir voir des médecins. C’était la faute de ses parents, la jeune femme en était persuadée. Toujours entrain de vouloir la faire rafistoler quand elle dégringolait de l’arbre qui était devant la fenêtre de sa chambre. Ou toutes autres sortes d’acrobaties – son père appelait ça des bêtises – qui finissaient invariablement avec un membre douloureux – quand Mac finissait par avouer avoir mal… après que lorsque son père fronçait les sourcils et la regardait sévèrement – ou ensanglanté. Oui, Mackenzie Fisher était une enfant un peu téméraire. Son père dirait une adorable peste et sa mère… sa mère dirait qu’elle avait élevée un vrai garçon manqué! Enfin, bref, tout ça pour dire que Mac détestait toujours autant les médecins. Quand elle devait avoir affaire à eux dans le cadre de son travail, ça prenait des heures avant qu’on ne finisse par consentir à lui parler. Ou elle avait droit au jargon médical. Bref, elle détestait les médecins et Makan était cependant l’exception à la règle.
Lorsque Makan posa un baiser dans son cou, Mackenzie pencha la tête sur le côté pour lui faciliter la tâche – elle adorait les baisers dans le cou! – se mit à rire doucement. Certes, ça la chatouillait à chaque fois, mais ce qui la faisait rire, c’était le commentaire de son chéri, comme quoi elle avait été productive. Non pas qu’elle ne l’était pas généralement, mais il marquait un point. Makan était celui qui se collait davantage aux fourneaux. Mac aimait bien cuisiner, mais laissait bien volontiers la préparation des repas à son homme. Il se débrouillait bien mieux qu’elle dans une cuisine… et puis Mac avait le don de se couper, de se brûler… Finalement, c’était peut-être plus pour éviter d’avoir à apposer un énième pansement sur Mackenzie si Makan finissait toujours aux fourneaux.
- Me fais pas regretter de m’être lancée dans les recettes de ta mère, Kealoha! répondit la jeune femme en souriant. Ta mère est une cuisinière formidable, elle m’a donné tout un tas d’instructions que j’ai suivies à la lettre, mais on va être chanceux si on ne s’empoisonne pas. ajouta-t-elle après que Makan l’eut fait tourner pour qu’ils soient face à face.
Ce n’est qu’après leur baiser qu’elle vit la tête que faisait Makan. C’est à ce moment-là qu’elle sut qu’elle avait eu raison un peu plus tôt. Elle en fait trop fait et Makan avait compris qu’elle allait lui confier ce qui la tracassait. Il n’avait même pas eu besoin de le dire, elle le savait. Mais comme pour le lui confirmer, il lui demanda si elle s’était décidée à tout lui raconter. C’était vraiment à se demander comment elle pouvait encore arriver à lui faire des surprises de temps à autres. Comme les cadeaux de Noël ou pour son anniversaire. C’était vraiment à se le demander. S’il suffisait à Mak de la regarder pour lire en elle comme dans un livre ouvert, plus jamais elle n’arriverait à le surprendre. Enfin, peut-être pas… parce que ce qu’elle avait à lui dire ce soir-là serait peut-être assez surprenant. Une chose était sûre, celle-là, il ne la verrait probablement pas venir. Néanmoins, c’était sans compter sur le fait que son chéri avait de la suite dans les idées. Après avoir éteint la cuisinière, le bel hawaien entraîna Mac vers le salon. Il la fit asseoir sur le canapé et s’installa en face d’elle.
«Zut!» songea la jeune femme. Elle avait espéré avoir un peu plus de temps devant elle, le temps de lui faire boire un verre de vin ou deux… mais elle ne bénéficierait pas de cette chance-là. D’un autre côté, Makan avait suffisamment attendu. Il ne l’avait pas poussée à lui parler, il ne l’avait pas accusée de lui cacher quelque chose ou pire, de liu mentir. Il ne méritait vraiment pas qu’elle garde ainsi un tel secret. Et puis, elle savait que Makan l’écouterait jusqu’au bout et que s’il n’était pas d’accord avec son idée, il le lui dirait simplement sans lui dire qu’elle était complètement folle. Il prendrait même le temps de lui expliquer pourquoi il ne partageait pas son idée. Malgré tout, le moment était venu de se jeter à l’eau. Et même si elle savait qu’elle n’avait rien à craindre, Mac était quand même très nerveuse à l’idée de tout raconter enfin. Après une profonde inspiration, la jeune femme se lança enfin:
- J’ai… j’ai une suggestion à te faire, mais je veux que tu saches avant tout que je ne t’oblige à rien et que si tu veux y réfléchir avant de me donner une réponse, tu auras tout le temps que tu souhaiteras. Et si jamais tu ne veux pas, je ne vais pas t’embêter et accepter ta décision et même pas tenter de te faire changer d’idée. Et oublie pas que je t’aime. Je ne veux pas que tu te mettes des idées folles en tête… et si jamais ça arrive, dis-le moi…
Mackenzie soupira, ferma les yeux et se mordilla la lèvre inférieure… avant de rouvrir les yeux et de plonger son regard dans celui de Makan. C’était Makan. Elle n’avait rien à craindre. Fallait juste trouver le courage de parler.
- Ta mère m’en a pas parlé, mais si ma mère lui en a glissé un mot, je suis sûre que tu as en entendu parler toi aussi… Depuis qu’une des amies de ma mère va devenir grand-mère, l’idée l’obsède presque. Elle veut devenir grand-mère elle aussi… et puis y’a que moi qui puisse lui donner des petits-enfants. Avant qu’on vive ensembles, elle ne m’en a jamais vraiment parlé. Je sais que c’est un rêve pour elle, mais elle ne m’a jamais demandé quand j’envisageais de faire d’elle un grand-maman. Je ne pouvais pas lui mentir en disant que tu ne voulais pas d’enfants. Je sais que ça fait partie de tes projets éventuels et si maman en avait parlé avec ta mère, elle aurait su que j’ai mentit… quoique avec le radar anti-mensonges qui est le sien, elle l’aurait su même en étant à Honolulu. Lui dire qu’on en avait jamais parlé? Ç’aurait été faux aussi… donc j’ai dit que je ne savais pas. Elle en parle à chaque fois maintenant.
Bon, ça, c’était la partie facile. Restait la plus difficile. Et Mac qui avait l’habitude de vider son sac d’un coup… Finalement, ça c’était une très mauvaise habitude!
- Mais tu sais que j’aime les enfants. J’en ai gardés des tas. Je m’occupe de ceux qui me sont confiés au boulot… mais en avoir? Ça… ça me fait peur. J’ai… j’ai peur d’être une mauvaise mère. D’être comme ma génitrice. Je dis toujours que mon ADN peut être défectueux, mais mon père déteste quand je dis ça… je refuse d’avoir un bébé pour me rendre compte après que finalement, c’est pas pour moi. Ma mère a fini par me refiler sa quasi obsession, parce que j’arrête pas d’y penser depuis notre conversation. Au point où j’ai eu une idée…
Voilà que le moment fatidique était arrivé. Sans quitter son chéri des yeux, Mackenzie pris une profonde inspiration et se lança:
- J’ai… j’ai pensé qu’on pourrait devenir famille d’accueil. Il y a tellement d’enfants qui attendent d’avoir une bonne famille et non d’être placés dans des foyers où des adultes se préoccupent plus du chèque qu’envoie le gouvernement pour couvrir les dépenses des enfants que des enfants eux-mêmes. J’ai eu de la chance de tomber sur mes parents, mais c’est pas tous les gamins qui l’ont. Comme ça, on verrait si je pourrais être une bonne maman… et si jamais ça ne fonctionnait vraiment pas, je trouverais un autre foyer à l’enfant concerné… et si c’était positif, on pourrait ensuite envisager d’avoir un bébé… parce que je sais que c’est quelque chose dont tu risques de me parler avant longtemps. Et c’est correct! Je le sais et je m’y prépare lentement. Ça serait un autre que toi et je l’envisagerais même pas… mais je t’aime comme une folle et pour toi, je suis prête à faire tout un tas de trucs, les yeux fermés.
Et voilà. C’était dit. Ne restait plus qu’à attendre la réponse de Makan. A quelque part, Mac était soulagée d’avoir en vidé son sac, d’avoir raconté tout ce qui la tourmentait depuis un moment, mais… elle attendait encore le verdict de son homme. Une chose était sûre par-contre, si jamais il refusait, Mackenzie ne tenterait pas de le faire changer d’avis. Elle se contenterait d’accepter sa décision. Elle l’aimait suffisamment pour accepter ce qu’il voulait ou ne voulait pas. Cependant, elle espérait vraiment que Makan accepterait son idée…
Sujet: Re: He’s the kind of guy that does it for me... Lun 1 Oct - 18:08
Sa chérie, sur bien des points, manquait totalement d’assurance en elle-même. Autant pour la nourriture que pour ses qualités en tant que mère ou que conjointe même. Il ne fût donc pas surpris de l’entendre dire que si elle ne les empoissonnait pas ce serait un miracle tout comme il ne fût surpris de sa proposition lorsqu’ils furent installés au salon. Il l’avait laissé parlé, ne l’avait pas interrompu et il avait bien fait car il était sur qu’elle n’aurait pas pu lui dire tout ce qu’elle avait derrière la tête. Il avait remarqué qu’elle avait presque cessé de respirer lorsqu’elle s’était lancée dans le sujet de la famille d’accueil. Il ne mit pas longtemps à réagir, il prit la main de sa douce et déposa un baiser sur le dessus de sa paume avant de la regarder et de lui sourire. Il avait envie d’avoir des enfants avec elle, elle le savait. Il savait aussi qu’elle avait une peur panique de devenir mère, elle lui en avait déjà parlé lorsqu’il avait émit l’idée des enfants. Mais elle y avait réfléchit et la proposition qu’elle lui faisait à ce moment-ci le prouvait. Elle avait cependant besoin d’être rassuré sur son rôle de mère. Il lui caressa la main doucement, il réfléchissait à toute vitesse, l’idée était bonne et pour ses enfants c’était le mieux qui pouvaient sans aucun doute leur arrivé. Ils seraient bien ici et auraient un vrai foyer.
-Je dis oui sans aucune hésitation, mais je dois mettre deux bémols mon amour.
Il sentit la réticence, il savait qu’il venait de l’angoissé, mais ce n’était pas pour lui faire peur ou quoi ce que soit. Il voulait juste mettre au clair certaine chose avant qu’ils ne se lancent dans cette fabuleuse aventure de famille d’accueil. Le processus était long, il savait bien sur qu’eux auraient une longueur d’avance dans ce sens ou toutes les enquêtes nécessaires avaient été fait sur Mackenzie afin qu’elle puisse travailler dans ce service, il ne resterait donc que lui. Il voulait surtout s’assurer qu’elle ne perdrait pas confiance si tout ne se passait pas bien.
-Je veux simplement que tu sache qu’il est possible que nous échouons dans cette mission et que c’est très fort possible que tes qualités de mère ne soit pas remise en question dans la situation. Tu sais toi-même que ces enfants vivent, pour la plupart, des choses très difficile et que certains ne veulent pas trouver ce qu’ils sont perdus. Je ne sais pas si tu comprends ce que j’essais de dire par là… mais le plus important à retenir dans le fond, c’est que ce ne sera pas facile et probablement même que ce sera plus difficile que d’avoir notre enfant à nous.
Il était à cent pour cent d’accord avec son idée d’être famille d’accueil, il ne voulait simplement pas qu’elle se berce d’illusion et que si ça ne se passe pas bien qu’elle ne veuille plus avoir d’enfant. Ses enfants là avaient un passé et plus ils sont vieux, plus c’est difficile de les faire changer. Certains étaient récalcitrant à l’amour que l’on pouvait leur offrir, de peur de le perdre et de se retrouver encore seul face à eux-mêmes. Il savait qu’elle pouvait le comprendre, il savait qu’elle pouvait aussi comprendre leur souffrance et leur sentiment d’abandon.
-Sache que ce point que je viens d’apporter ne veut pas dire que je ne suis pas enthousiasme à ton idée, au contraire, je crois que l’on aurait dû le faire bien avant. Tu as raison, ses enfants là on besoin de quelqu’un qui veut vraiment s’en occuper et non pas qui le fait par intérêt de l’argent reçu. Ils ont besoin d’un foyer comme le nôtre, remplit d’amour et de compréhension. De plus, tu es la meilleure placée pour les comprendre et leur rendre la vie plus facile. Sincère, ce nouveau projet ensemble m’enchante.
Il prit la main de sa belle et aplatit la sienne tout contre avant d’entremêler leurs doigts. Il déposa un baiser à nouveau sur le dessus de la main de sa douce. Le second bémol était plus difficile à expliquer car il savait que ça ferait sans aucun doute réagir Mackenzie et fort probablement pas de la bonne façon. Mais en tant que médecin, il ne pouvait pas passer à côté de cette information, il ne pouvait pas faire en sorte de l’oublier et de laisser de côté. C’était trop important pour qu’il puisse le faire.
-Mon deuxième bémol concerne mon âge. Je ne me considère pas vieux, mais plus j’avance dans la trentaine plus les risques sont grands que mes enfants aient des problèmes. Bien sur, il y a des moyens d’amoindrir les risques, comme l’acide folique, mais il faut quand même prendre en compte ce facteur. C’est donc pour cette raison que je dois mettre une limite de temps. Je dirais un an maximum. Je sais que ça te pousse, je sais que tu dois te sentir trahit par ce que je viens de dire, mais autant toi tu vois leur besoin et les comprends, autant moi je connais les risques d’un homme vieillissant. Les risques de trisomies, de malformations … j’aimerai mon enfant même s’il avait une problématique quelconque, mais je ne veux pas lui imposer ce risque tu comprends?
Il savait qu’elle le pouvait, il savait qu’elle comprenait ce qu’il voulait dire, il en était sur et certain. Elle avait l’intelligence pour le comprendre, mais son insécurité pouvait aussi prendre le dessus et elle pouvait réagir fortement à ce qu’il venait de dire, il était conscient du risque qu’il venait de prendre en lui imposant ces deux conditions, mais avait-il vraiment le choix? Pouvait-il faire comme si de rien n’était et tout simplement accepter sans rien dire? L’idée qu’elle avait eue était très bonne et qu’ils aient des enfants ou non, il l’aimerait toujours. Mais il voulait qu’elle soit consciente de la situation. Il se leva doucement et s’agenouilla devant elle, posant ses mains sur ses genoux, ça n’avait pas l’air romantique, c’était plus comme un enfant qui venait chercher du réconfort auprès d’une personne qu’il aime plus que tout. Il l’a regarda dans les yeux avant de terminer son point de vue.
-Tu sais Mac, je veux des enfants, mais pas à n’importe quel prix. Si ce prix comporte de te perdre, je n’en veux pas. On peut aussi se contenter d’être famille d’accueil jusqu’à ce que l’on soit à l’âge de ne plus être capable de s’occuper de nous-mêmes. Si c’est ce qui te convient, ça me convient aussi. Donc, dans un an si tu ne veux pas d’enfant, nous n’en aurons pas et si être famille d’accueil nous convient et bien nous continuerons ainsi. Tout ce que je veux c’est être avec toi. Le reste viendra si nous en avons envie tous les deux.
Il se releva doucement et prit le visage de la jeune femme dans ses mains avant de l’embrasser. Puis, il se rassit à sa place sans la perdre des yeux. Il l’avait écouté jusqu’au bout, elle avait fait de même, maintenant ne restait qu’à voir comment elle réagirait à tout ceci.