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 Du bout des doigts grâce à ton jeu, mon coeur s'est arrêté. - Jona & Amaury

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Jona Coppola
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MessageSujet: Du bout des doigts grâce à ton jeu, mon coeur s'est arrêté. - Jona & Amaury   Du bout des doigts grâce à ton jeu, mon coeur s'est arrêté. - Jona & Amaury EmptyMar 6 Nov - 4:23

Fly - Ludovico Einaudi

Je marche dans les rues glacées. La nuit fait souffler son vent froid sur ma peau frêle et je tremble, doucement puis un peu plus fort. J'ai décidé de redonner un sens à ma vie, j'ai décidé d'arrêter de me détruire. Et donc je me suis retrouvée dehors, sans savoir très bien ce que j'y fais. Je marche, simplement. J'observe les gens. Ils m'observent aussi. Je suis la bête de foire une fois de plus. J'aimerais tellement tout changer. J'aimerais tellement cessé d'être cette petite starlette pourrie gâtée. J'ai tellement cultivé cette image, elle me colle à la peau. Les magazines, plus que jamais, ils m'épient. La nouvelle de ma tentative a finalement fuité, mon séjour à l'hôpital après m'être fait tiré dessus par Liam n'est pas passé inaperçu non plus. Ils pensent que je me suis foutue devant exprès, ils disent que je l'ai supplié de me tuer. Ils pensent que je suis déjà six pieds sous terre et qu'il n'y à plus qu'à me balancer un lopin de terre pour m'enterrer. Ils ont pratiquement raison. Sauf que je veux plus partir. Je veux plus souffrir. Je veux plus vivre dans l'ombre d'un père, qui finalement je l'ai compris, ne voudra jamais de moi. Je veux plus être celle que les gens attendent que je sois. Je dois évoluer. Je dois grandir. Mais surtout, et le plus important, je dois vivre.

Glacées, donc les rues, elles sont. Et perdue, je suis. Perdue dans la nuit qui tombe, sans rythme de croisière, sans repère, son direction à suivre. J'ai besoin de ma boussole, j'ai besoin de savoir où je vais. Je passe devant tous ces endroits si familier, mais qui ce soir, me semble étrangers. Parce que cette fois, je fais vraiment attention à tout, à ce qui m'entoure. Je respire l'air frais, j'essaye de capter chaque odeur, chaque parfum. Je veux mémoriser ces rues, ces petites boutiques, ces maisons et tout ce qui fait cette ville. Je la vois vraiment ce soir. Et ça fait du bien.

Et tout à coup, je l'entends, l'espoir. Doucement il commence, du bout des doigts il délivre au monde sa magie. Mon coeur manque un battement, mon corps est attiré de manière incontrolable vers ce doux son. Le rythme s'accélère. Je me reconnais là dedans. C'est comme si il me parlait dans un autre language. Une larme roule sur ma joue. Mon coeur bat la chamade. Je me tiens derrière lui. Je vois ses doigts parcourir le clavier. Ses doigts dansent, oui, ils dansent. Et mes oreilles se meurent. Mes yeux pleurent. Je ferme les yeux. Et je le vis, je le vis ce morceau. Il me transporte. Ailleurs, dans un monde meilleur. C'est comme si cet homme, assis sur ce petit tabouret, racontait à tous ses gens agglutinés dans le bar mon histoire, il leur raconte ma vie, mon désarroi, ma souffrance. Ce morceau en est la réponse, j'en suis persuadé. La solution au problème. Et aucun de ces abrutis n'est fichu de comprendre, la plupart d'entre eux n'écoutent même pas vraiment. Et moi, je fais un pas. Le mouvement des doigts de l'homme s'apaise. Je pleure toujours si fort. Il éffleure finalement les touches, doucement il signe la fin du morceau. Et moi, je veux juste qu'il continue. Je veux juste qu'il recommence, encore et encore. J'ai envie de m'asseoir à ses côtés et de jouer, moi aussi. J'ai envie de vivre la musique de l'intérieur, comme je le soupçonne de la vivre. C'est comme un intense besoin que je ressens, là tout de suite immédiatement.

J'essuie mes yeux, encore rougis d'émotion et je m'approche. Doucement. « C'était... Magnifique... » Ma voix est faible, ma voix ne ressemble plus à rien. Ma gorge est serrée, encore encombrée d'un trop plein de sanglots qui n'ont pas pu sortir. « J'aimerais tellement être capable de... capable... Enfin... Si seulement.. » Tout se mélange dans ma tête. Les mots se perdent. Ma voix tremblote. Mon coeur bat trop fort. « J'aimerais jouer comme vous. »
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