Washington, DC › 17 mars 1996 (sept ans) « Allez ! Hop, au lit ma chérie » Me tenant par la main, ma mère et moi montons les escaliers deux par deux et lorsque nous arrivons dans ma chambre, elle me tire légèrement vers le haut alors que je fais un bond pour atterrir directement dans mon lit. Dans une certaine joie, je me faufile sous les couvertures alors que ma mère, Madelina, ferme la lumière principale de ma chambre pour ensuite ouvrir la petite lampe sur la petite table de chevet que j'ai. S'assoyant sur mon lit, elle s'approche de moi pour m'embrasser sur la nuque et me caresser les cheveux. Je lui souris. « Maman, tu veux me lire une histoire ? » demandais-je timidement, mais son sourire réconfortant fit envoler toute trace de timidité. J'apprécie beaucoup le sourire de ma mère puisque ce dernier m'apporte souvent du réconfort et retire toute trace d'inquiétude. Dans un rire léger, elle se lève de mon lit pour se diriger vers la miniature bibliothèque que je possède dans ma chambre et elle se retourne vers moi - « Quelle histoire ce soir, ma puce ? » Je m'appuie sur mes deux mains et me lève de quelques centimètres et au loin, je vois Cendrillon. « Cendrillon, maman ! » Je me positionne confortablement dans mon lit et j'attends l'arrivée de ma mère qui se dirige une nouvelle fois vers moi, mais cette fois elle tient un livre, une histoire. Ouvrant le livre, Madelina, débuta la lecture de cette histoire que j'apprécie énormément. Après qu'elle est terminé le livre, elle m'embrasse une nouvelle fois, mais cette fois sur les deux joues et elle me dit à l'oreille qu'elle m'aime énormément. En se dirigeant vers la porte, je regarde dans sa direction et une question me vient en tête - « Maman, il est où papa ? » Ma mère sursaute, se retourne et elle n'affiche plus ce sourire si réconfortant. « Une autre fois ma chérie, maintenant endors-toi. » Elle quitte mon champ de vision et je me recouche dans mon lit.

Washington, DC › 6 août 2001 (douze ans) Un couteau à beurre retentit sur le verre d'une coupe de vin. Mon beau-père. Cet homme qui deviendra bientôt le nouveau mari de ma mère. Assise à la même table que mon beau-père je suis déjà impatiente que cette réception, donner en l'honneur de leur union ridicule, se termine au plus vite que je retourne dans ma chambre ou bien ailleurs que dans cette maison trop grande pour moi. Je tourne la tête légèrement et je vois que ma mère me regarde, mais j'évite son regard et je me concentre sur Oliver qui me fait des signes. Pour moi-même, je rigole. Je sens le regard noir de ma mère dans mon dos, mais je m'en moque bien. C'est bien le dernier de mes soucis en ce moment. « De plus, j'aimerais remercier ma belle-fille, Janice, pour m'avoir fait rencontrer cette charmante demoiselle qu'est ma future femme ! » Je sens tous les regards se tourner vers moi, en plein ce que je n'avais pas besoin et je vois mon beau-père Daniel sourire comme un débile. Automatiquement, je joue la carte de l'innocence et je lui renvoie son sourire, mais un sourire légèrement hypocrite. Des applaudissements fussent autour de moi et écœurer de ses gens, je me lève et je quitte le jardin d'un vert éclatant. Je fais tâche avec ma robe blanche immaculée. Mes talons s'enfoncent légèrement dans le sol, mais je parviens tout de même saine et sauve sur le balcon qu'à notre cour arrière. Soupirant de joie, je rentre à l'intérieur de cette maison trop grande que je déteste, mais que je sais que je finirais par l'aimer un jour. Quelques secondes plus tard, des talons retentissent sur le plancher de bois franc de la cuisine et je me retourne pour voir qui est cette personne. Une femme. Ma mère. « Ce n'était pas très polie de quitter le jardin de cette manière, Janice ! » Malgré mes douze ans, je roule des yeux. Ma mère soupir, découragée de mon attitude. « Dis-moi pourquoi tu agis de cette manière Janice, j'aimerais comprendre ! » Je ne sais pas quoi répondre à ma mère, mais je n'ai pas envie de la réconforter en disant que tout va bien dans ma vie. « Arrête ce silence Janice, je t'en supplie. Dis-moi ce qui t'arrive ! » Elle s'approche de moi, me prends les deux mains pour les serrer dans les siennes, mais je recule et retire mes deux de mains des siennes. J'explose. « Je veux savoir pourquoi tu ne me parles jamais de mon père. Je veux savoir où il est maman et je veux le connaître, alors donne-moi des réponses ! » Elle serre ses bras sous sa poitrine et son visage se ferme. J'ai deux fois plus envie d'exploser devant son silence. « Chacun son tour, hein ? Tu ne veux rien me dire ? Parfait, je trouverais moi-même ! » Elle soupire de nouveau, décroise ses bras et s'assoit sur une chaise. « Il est en prison Janice, ton père. Il sait qui tu es puisqu'il était avec nous jusqu'à tes deux ans puis il a été envoyé en prison. Je suis désolé ma chérie, mais je ne pouvais me résoudre à te dire qui était ton père... De peur que tes camarades de classe se moquent de toi, mais tu as toujours posé des questions. Pardonne-moi Janice, je ne voulais pas. » « Tu ne voulais pas ? Tu veux rire de moi ? Tu m'as caché la vérité maman, tu n'avais pas le droit. » Furieuse, je me dirige vers les escaliers pour monter dans ma chambre - « Les autres n'avaient pas besoin de savoir qui était mon père pour se moquer de moi, ils n'avaient qu'à regarder l'appartement où je vivais et les fringues que je portais. »

Colorado, Denver › 24 septembre 2005 (seize ans) « Respire, respire Janice. C'est pas la mort ce que je te demande ! » Deelan me fixe comme-ci ce qui m'arrivait était la fin du monde. Comme-ci paniquer était interdit avec lui. En fait, je commence à me dire que ce qu'on s'apprête à faire est une mauvaise idée parce que j'ai ce foutu pressentiment que tout va mal tourner. Deelan est toujours là à me fixer comme un con et alors que je plonge mes yeux dans les siens, sa main vient caresser ma joue. Je secoue la tête, je cesse de le regarder et je regarde l'arme que je tiens dans les mains. Une peur m'envahit. « C'est une mauvaise idée Deelan. J'ai peur ! » Mes mots sont sortis de ma bouche sans que j'aille le temps de tourner ma langue sept fois dans ma bouche. J'ai peur. J'ai seize ans, alors je ne devrais pas être ici avec Deelan et une arme à feu devant un foutu dépanneur. Je devrais être chez moi au chaud et à l'aise à écouter un film de filles ou d'action. « Tu ne peux pas me lâcher maintenant Jani, pas ici ! » Sa voix se fait dure. Je déteste la situation. Je déteste Deelan, ce foutu fumeur de marijuana de dix-huit ans qui m'a embarqué avec lui. Je déteste le fait que j'aille été aussi aveugle et aussi naïve à le croire que tout allait bien se dérouler. « On y va, maintenant Jani. Ne me lâche pas ! » La dernière personne qui était dans le dépanneur en sort et Deelan se mets à courir suivi de près par moi. En idiote que je suis. Deelan tend son arme vers l'homme derrière le comptoir et ordonne de ne pas faire un seul mouvement. Il a le visage caché Deelan tout comme le mien. Ma respiration devient de plus en plus saccadé, alors que Deelan m'ordonne de me dépêcher à prendre le fric. Machinalement, je me dirige derrière le comptoir et je me stoppe là. Deelan ordonne au propriétaire d'ouvrir la caisse et ce dernier obéit, effrayé. Silencieusement, je murmure des excuses, je murmure des stupidités comme des prières. La caisse s'ouvre, j'empoigne l'argent et lorsque je rejoins Deelan, ce dernier à déjà sa main autour de mon poignet et il me tire. Tout se passe tellement rapidement qu'en moins de dix minutes nous nous retrouvons dans sa voiture, à conduire et à s'échapper. Tranquillement, Deelan stationne sa bagnole dans un parking d'un centre commercial fermé à cet heure-là et il regarde droit devant lui. Je tente de retrouver une respiration normale, mais cela me semble impossible. La main de Wingtinton viens se déposer sur ma cuisse, il se tourne vers moi et avec sa main libre m'attire vers lui pour m'embrasser. « On a réussi Janice ! Maintenant, on est libres ! » souffle-t-il en empoignant l'argent et en commençant à compter l'argent. J'ai un foutu sentiment de culpabilité qui me ronge de l'intérieur et je me sens inconfortable ici. « Je veux rentrer Deelan, ramène-moi chez moi ! » Je vois bien qu'il ne comprends pas mon soudain changement d'attitude, il ne comprend pas et il me le fait bien comprendre. Dans un silence absolu, il démarre sa voiture et il conduit jusqu'à cette foutu baraque que mon beau-père possède et même si j'ai beau détester cette maison, je suis bien heureuse de la revoir parce qu'en voyant cette grande maison je me sens bien mieux. Deelan arrête sa voiture, mais ne coupe pas le moteur et j'attends cependant rien ne semble venir. J'ouvre la portière et m'apprête à sortir de cette voiture, mais la main de Deelan vint empoigner mon poignet, je me retourne et j'attends encore quelques secondes. Deelan reste silencieux puis sa main lâche mon poignet, je referme la portière et la voiture disparaît.

New York, États-Unis › 03 octobre 2009 (vingt ans) J'inspire, j'expire. Je répète cette méthode cinq fois avant de réaliser que je ne suis pas dans un rêve, que c'est véritablement ce qui arrive. Je n'arrive pas à y croire. Je n'arrive pas à croire que mon père est au bout du téléphone à essayer de me faire la conversation. « Janice ? Tu as entendu ce que je viens de dire ? » Et comment, je l'ai entendu. J'ai bien entendu les paroles précédentes de cet homme qui m'avoue être mon père. Ce père que je n'ai jamais connu de ma misérable vie. J'ignore comment bien digérer cette nouvelle information. Devrais-je me réjouir de savoir que mon père est bien vivant ou devrais-je plutôt couper la ligne avec cet homme qui m'apprend être mon père. Je panique, mais vraiment. « Je sais que c'est dur à avaler, mais crois-moi je te dis la vérité ! » J'inspire. J'expire. C'est la meilleure idée que j'ai en ce moment de bien respirer. Peu à peu, je retrouve une respiration normale, je reprends le contrôle de mes pensées et j'écoute la respiration de mon père au bout du fil. Je crois qu'il est sur le point d'appeler une ambulance - « Dites-moi votre prénom ! » Ma voix tremble, mais je tente de ne rien laisser paraître. J'entends son rire et je décèle certaines ressemblances avec le mien, mais cela ne veut rien dire. Je retiens ma respiration. « Daniel Ellsworth ! » Je souffle. Mon père s'appelle bien Daniel Ellsworth, mais encore là cela ne veut rien dire. « Comment s'appelle ma mère ? » « Madelina. Madelina Roswood » répond-il du tac au tac. Il a bien raison. Je suis maintenant convaincu que c'est réellement mon père puisque très peu de gens savent quel est le nom de ma mère. « Je t'ai convaincu, pas vrai ? » C'est à mon tour de rire. J'ai une folle envie de pleurer de joie, mais également de tristesse. Puis, je me souviens que c'est ma chance de connaître entièrement la vérité. « J'aimerais savoir pourquoi vous étiez... Tu étais en prison ! » Il soupire. « Je ne crois pas que te dire la vérité au téléphone est la meilleure solution, alors pourquoi ne pas se rencontrer à un café ? » « Oui, dites-moi lequel ? » D'une voix tremblante, il me dit de le rejoindre à un café de New York et d'une main tremblante, je note les informations. Il me dit au revoir, je coupe la communication. « À qui parlais-tu ma chérie ? » questionne ma mère en entrant dans la cuisine avec son verre à la main. Subtilement, je cache le bout de papier où sont notés les renseignements. « Oh! Hum, Sybile ! » répondis-je précipitamment en me levant et en prenant la direction de ma chambre.

Los Angeles, Californie › 7 avril 2011 (vingt-deux ans) « J'ai une femme et une famille Janice, alors ce n'est pas une très bonne idée ! » Je recule de quelques pas et je fixe mon professeur de psychologie. Je fronce des sourcils devant ses paroles et je croise les bras sur ma poitrine. « Alors, que faites-vous ici à une heure pareille ? » questionnais-je d'une voix glaciale, alors que M. Eastwood se passe une main dans les cheveux et ce mouvement me donne envie de me jeter sur lui, mais je me retiens de toutes mes forces parce que j'ai envie de le voir venir vers moi. Je n'ai pas envie de faire les premiers pas. « Je l'ignore moi-même... En fait, je crois que tout serait différent si... » « Si je n'étais pas votre élève ? Ou que vous n'aviez pas de femme et d'enfants ? » Il n'a même pas eu le temps de terminer sa phrase que je le coupe avec mes propres paroles. Comme à mon habitude, je roule des yeux. M. Eastwood laisse échapper un rire qui se répercute partout dans mon appartement. « Oui, vous avez raison mademoiselle Ellsworth ! » murmure-t-il en s'approchant encore un peu plus de moi. Une question me brûle la langue, mais je n'ose pas la poser. « Vous aimez votre femme M. Eastwood ? » Ma question semble le déstabiliser durant quelques secondes, mais il se reprend rapidement en main et il ne laisse rien paraître aucunes émotions. « Oui, depuis le tout début, mais il y a quelque chose entre nous ! » Il s'est encore approché de moi et maintenant, je peux sentir son parfum. Je ne sais pas quoi dire, alors je reste silencieuse. « Vous êtes une femme avec beaucoup de charme, d'intelligence et vous êtes magnifique » Maintenant, c'est moi qui s'approche un peu plus de lui. Comme dans un automatisme, ma main va se déposer derrière sa nuque et j'approche mon visage un peu plus de son visage pour finalement me diriger vers son oreille. - « Personnes ne sauraient rien, je vous l'assure ! » murmurais-je à son oreille pour ensuite remettre mon visage près du sien, près de ses lèvres qui m'attirent. Et, enfin, il m'embrasse. Je ne le repousse pas parce que c'est ce que je désirais depuis mon premier cours de psychologie. Non, en fait je l'embrasse un peu plus fougueusement et je lui retire sa chemise. Je cesse de l'embrasser, je le pousse pour qu'il tombe sur le canapé derrière lui et j'embarque par-dessus lui en califourchon. Je sens un effet de surprise sur M. Eastwood, mais ce dernier ce calme et il m'embrasse une nouvelle fois. Lentement, mais lentement il déboutonne mon chemisier blanc, m'embrasse sur le cou et je craque, une nouvelle fois. Cependant, mon professeur me repousse de ses lèvres et il me regarde gravement - « Nous ne devrons jamais parler de ce qui se passera à personne ! » Hochant la tête en me mordant la lèvre inférieure, puis une nouvelle fois il dépose ses lèvres sur les miennes.

Arrowsic, Maine › 27 octobre 2012 (vingt-trois ans) « Je suis bien content de te revoir ma petite chérie ! » Un léger sourire s'affiche sur mon visage, alors que je regarde mon père qui me prend dans ses bras. Sans raisons, je me sens en sécurité dans ses bras même s'il a fait de la prison pour avoir braqué une banque. « Est-ce que maman est au courant ? » questionnais-je en regardant devant moi les gens qui marchaient à sens inverse de moi. Ah! Arrowsic. Endroit où je n'avais plus mis les pieds depuis deux ans. Mon père m'agrippe par le poignet, m'arrête et il plonge son regard dans mes yeux. Je sais qu'il comprend ce qui se passe en moins de deux secondes et pour une deuxième fois depuis que j'ai débarqué de l'avion, il me prend dans ses bras. J'ai une fucking envie de pleurer, mais je me retiens en me mordillant l'intérieur de la joue. Les lèvres de mon père se dépose sur mon front, il m'embrasse et ensuite il prend mon visage entre ses deux mains. - « Non, elle ne sait rien ! Elle m'a questionné, mais j'ai gardé le silence pour toi Janice ! » Je lui souris, retourne dans ses bras quelques instants, me sépare de lui et je reprends ma marche jusqu'à sa voiture qui se trouve devant moi. Arrivant du côté passager, j'ouvre la portière et j'embarque dans sa vieille voiture que j'apprécie énormément. « Merci papa ! » Il insère la clé dans le contact et après quelques secondes d'attente, la voiture démarre et nous prenons la route dans un silence absolu. « J'espère que dans ton testament, tu me légueras ta bagnole ! » Mon père éclate de rire, se tourne vers moi, m'empoigne la main et l'embrasse. - « Oui, évidemment ma chérie ! Et bien plus que ça, crois-moi ! » Légèrement surprise, je ne pose aucune question. Une heure plus tard, nous arrivons chez lui et je me tourne vers mon père : - « J'ai brisé un couple, je suis tombé amoureuse d'un homme marié papa ! J'ai braqué un dépanneur à seize ans lorsque je vivais à Denver avec un mec plus âgé que moi. Je déteste le mari de maman et je n'ai jamais cherché à être apprécié de ses enfants ni même de lui. J'ai détesté maman de m'avoir caché la vérité et je ne cherche même pas à avoir une bonne relation avec elle. Et tu connais le pire ? Je n'ai ressenti aucun remords à briser un couple, mais pour avoir volé un homme j'ai de la culpabilité ! Est-ce que ça fait de moi un monstre ? » J'ai l'impression de me briser en deux, mon père empoigne une nouvelle fois la main et la serre dans ses mains. - « Non, bien sûr que non ma chérie ! » Les larmes coulent.