Sujet: Rumeur; plus vieux média du monde | Rhéa Ven 7 Déc - 19:58
Emmitouflée dans son écharpe, sa tête enfoncée sous un bonnet de laine blanc, Norine arpentait les rues d'Arrowsic. Malgré son mètre soixante-dix, et sa taille moyenne, elle se tassait sur elle-même afin d'éviter que son corps ne se congèle sur place. Elle n'avait jamais vu un temps aussi glacial. Comment les gens du Maine pouvaient-ils survivre dans ce pays? C'était impossible à ses yeux! Ils devaient forcément geler sur place, et perdre quelques neurones en même temps. Ca, elle pouvait le confirmer. Rien qu'à voir Liam, et à savoir tout ce que cet enfoiré avait fait. A Hawaii, il n'y avait jamais eu de drame comme cela. Il n'y avait jamais eu de taré qui avait fusillé autant de personnes. Jamais. Elle avait beau être dans le monde médical, Norine ne pouvait pas s'empêcher de penser que ce jeune homme était fou. Cinglé. Taré. Timbré. Tous les adjectifs y passaient. Et pourtant déontologiquement, elle ne devrait pas. Peut-être était-il mal dans sa peau, et qu'une aide psychologique un peu plus poussée aurait pu l'aider. Peut-être n'était-il tout simplement pas responsable de ses actes, affublé par une de ces nombreuses maladies psychiatriques qui touchaient même les personnes lambda. Mais ça, Norine ne le voyait pas. Ce jour-là, elle avait tellement vécu un cauchemar qu'il lui arrivait encore, même plus d'un mois plus tard, à ne pas réussir à fermer l'oeil sans prendre un comprimé pour l'y aider. BAM. Elle se souvenait de ce coup de feu. De l'image qu'elle avait eu. De Rafe et de Moran. Elle avait paniqué, était rentrée en vitesse dans le premier magasin dont elle avait trouvé la porte, et s'était retrouvée entourée de strings, tangas, et soutien-gorges. Si cet autre imbécile -prénommé Ashton, ou quelque chose comme ça- ne l'avait pas soutenu en faisant l'idiot de service -d'ailleurs, elle ne savait pas si il était simplet de nature ou si c'était le drame qui l'avait fait devenir comme ça-, peut-être bien qu'elle aurait fait une crise de panique. Littéralement.
Marchant dans les rues d'Arrowsic, elle repensait à ce drame. Liam avait tué des gens ici peut-être. Il y avait tellement eu de victimes que tout Arrowsic avait été tâché de sang. Blessé en plein coeur. Essayant de garder un air normal sur le visage, Norine finit par pousser la porte d'un starbucks. Le froid la transcendait. Elle avait grandement besoin d'un remontant. Quelque chose de fort, quelque chose qui lui brulerait la gorge, quelque chose qui lui saturerait l'estomac, quelque chose qui lui ferait péter les vaisseaux de son cerveau. Ouais. Il devait bien y avoir ça dans un starbucks nan? Quelque chose d'autre que du café ou du chocolat chaud. Ses yeux se posèrent autour d'elle. Il y avait des gamins avec leur maman, des gens qui buvaient un café comme ça, lisant leurs journals, des jeunes qui s'embrassaient. Rafe. Il lui manquait. Terriblement. Pourquoi est-ce qu'il avait fallut qu'il s'en aille là-bas, dans un pays en guerre qui n'était pas le leur? Pourquoi avait-il cette flamme en lui, cette petite flamme qui l'illuminait de bonheur dès qu'il avait un avion entre les mains? La vie était dégueulasse, vraiment. Elle secoua la tête, et s'approcha de la dame qui servait. Elle lui fit un petit sourire, avant d'ouvrir la bouche. « Bonjour, je voudrais.. » Elle fut immédiatement interrompue. « Reilly? Bonjour. Vous venez vous ressourcer ici? » Docteur. Hochant la tête, elle afficha un sourire avant de lui répondre. « Oui docteur. J'adore cet endroit. » Quelle connerie! Qu'est-ce qu'elle ne devait pas dire.. Putain, mais pourquoi est-ce qu'il était là? Pourquoi fallait-il qu'il soit là? Pourquoi ne pouvait-elle pas commander un alcool sans qu'un de ses chefs ne le voie? « J'adore aussi.. Bon, je dois filer à l'hôpital. J'ai quelques patients alcooliques à aller voir. C'est fou comme cette boisson peut faire des ravages! Allez, à plus tard Reilly! » « Au revoir Docteur! » Elle l'observa ranger ses affaires, et sortir de la salle, quelque peu pensive. Patients alcooliques. Boire n'était pas la meilleure des solutions. Elle ne devait partir là-dedans, commander une boisson alcoolisée et s'en aller faire sa petite vie. Ce n'était pas ça une vie. Il fallait qu'elle affronte ses démons. Déglutissant, la jeune femme se retourna vers la serveuse. « Je vais.. je vais prendre un chocolat chaud. » Elle sortit alors son porte-feuille de son sac, prête à le payer, faisant tomber au même moment sa carte d'identité. Elle se baissa, et une main apparut alors devant elle. Main qui vint récupérer sa carte.
Sujet: Re: Rumeur; plus vieux média du monde | Rhéa Sam 22 Déc - 16:15
Des semaines s'étaient écroulées depuis ce fameux drame, où un adolescent perturbé s'était amusé à rôder dans les rues d'Arrowsic, tirant sur un peu près tout ce qui lui passait sous le nez, avec et sans raison. Et dire que cette petite ville est censée être une ville où l'on pouvait tous se sentir en sécurité ! Eh bien, ce Liam avait décidément changé toutes les normes. Depuis, les habitants de ce coin perdus étaient de plus en plus paniqués, craignant un tout moment qu'un malheur pareil arrive. Honnêtement, il avait bien fait d'éclater ce petit con. Il avait bien fait de dévoiler au grand jour qu'ici, rien n'était si beau, si rose. C'était ce que Rhéa pensait sincèrement. La cruauté humaine étant non pas un défaut mais, un principe de vie, lui imposait cette pensée. C'était tellement mieux ainsi. Que les gens ouvrent enfin les yeux et se rendent enfin compte que leur petit paradis terrestre n'était pas si parfait et idéal comme ils cherchent tellement à dire. Pour attirer les touristes surement.
Décidant de se prendre un café sans avoir à supporter Aaron, l'indienne, marchant le long des rues de la ville avant de s'arrêter finalement au starbucks du coin. En chemin, beaucoup la dévisageaient comme-ci la jeune femme était d'un autre monde. A vrai dire, sa tenue assez légère était on ne peut plus contradictoire avec ce climat. Il faisait tellement froid, parait-il, que porter une robe comme la sienne était devenue étrange. On pouvait la prendre pour une cinglée mais, très franchement c'était eux les cinglés. Tout était dans la qualité, voyez-vous. Retournant un sourire malsain à toute personne croisant son regard, la belle finit donc par pousser la porte et accéder finalement à l'intérieur du café. Espérant que peu de personnes soient présentes à cette heure-ci, elle fût légèrement déçue en voyant tous ces gens autour d'elle. Des jeunes, des vieux, et le pire... des gosses. Les gosses, elle en avait horreur. Essayant de se frayer un chemin jusqu'au comptoir, la belle fut subitement bousculée par un petit monstre qui, en plus d'être extrêmement turbulent, n'avait pas une once de politesse. « Contrôle ton mioche connasse, avant que je ne le fasse moi-même. », lança-t-elle gracieusement aux oreilles d'une femme qui semblait être la mère de ce petit et qui en plus était apparemment trop occupée à draguer un monsieur ici présent... Franchement, ce n'est pas en exhibant une progéniture si ratée qu'elle y arrivera, pauvre petite chose !
Après avoir lancé un regard meurtrier à cet être hideux et agaçant, Rhéa reprit son chemin, direction une file d’attente qui était bien plus longue qu’elle n’espérait ! En temps normale, elle serait prête à faire scandale dans le but de devancer tout le monde mais, à cet instant précis, elle aperçut une occasion qu’elle saisit sur-le-champ ! La fille qui se trouvait à la tête de la queue venait de faire tomber ce qui, à vue d’œil, semblait être une carte. D’identité, ou de crédit. Peu importe. Rhéa, s’habillant d’un sourire presque amicale, fonça ramasser l’objet convoité. Souriant toujours, elle se redressa pour le rendre à sa propriétaire… « Norine… c’est étrange, ce prénom me semble familier… », dit-elle penseuse. Elle était sûre de l’avoir entendu quelque part, mais, où ?
Sujet: Re: Rumeur; plus vieux média du monde | Rhéa Mer 2 Jan - 17:05
Quelque peu déconcertée par cette brève entrevue avec le médecin, Norine était perdue dans ses pensées. Pourquoi avait-elle fallut qu'elle demande un chocolat chaud? Pourquoi n'avait-elle pas commandé une bonne vodka ou n'importe quelle autre boisson au goût agréable? A cause de ce qu'avait dit le médecin? Putain ce qu'elle s'en voulait! Elle s'en fichait de toutes ces vies perdues à cause de l'alcool, des dégâts que ça pouvait bien faire. Elle n'avait presque plus rien à perdre de toute façon. Elle voulait juste oublier. Oublier ces derniers mois. Revenir en arrière. Le tenir dans ses bras. Elle donnerait n'importe quoi pour les empêcher de partir là-bas. Secouant la tête quant à sa débilité, l'interne en médecine observa un instant la serveuse commencer à lui servir son chocolat chaud. Il est encore tant! Elle pourrait lui dire stop! Mais aucun son ne sortait de sa bouche. Impossible pour elle de dire quoique ce soit. Sa gorge enserre ce non. Il ne peut sortir. Voyant qu'elle ne pouvait pas lutter contre sa raison, elle commença à fouiller dans son sac pour en sortir de quoi payer cette boisson qu'elle maudissait déjà. Elle renversa alors sa carte au sol. Elle était à deux doigts de la ramasser lorsqu'une main se glissa devant elle et l'attrapa.
Se relevant doucement, Norine observa devant elle la dame qui venait de lui apporter sa carte. Elle la reprit alors, lui adressant à son tour un petit sourire aimable. « Norine… c’est étrange, ce prénom me semble familier… » Elle n'eut pas le temps de dire lui dire merci, que déjà, celle-ci avait pris la parole. Son ton était clair, et elle semblait quelque peu pensive. Se connaissaient-elles? Le regard rivé vers elle, Norine l'observa. Elle semblait être d'origine indienne. Le teint quelque peu mat, plutôt belle. Et surtout, il y avait quelque chose d'extra-ordinaire chez elle. Les gens autour d'eux étaient habillés comme en hiver. Couverts de la tête aux pieds, c'était à peine si ils laissaient un millimètre carré de leur peau à l'air libre. Mais elle, elle était tout l'opposé. Limite, si Norine n'avait eu qu'elle dans son champs de vision, elle aurait pu se croire un instant à Hawaii. Son petit paradis. Elle était habillée de façon très -trop- légère. Peut-être souffrait-elle d'un problème de thyroide. Ceci expliquerait pourquoi au moins elle n'était pas habillée comme la plupart des gens du Maine -comme tous les gens censés habitant dans le Maine-. En tout cas, plus elle l'observait, plus elle était sûre et certaine de ne jamais l'avoir rencontré. Elle se serait bien souvenue d'elle sinon. Un visage indien dans une tenue légère ne s'oubliait pas de sitôt. Secouant doucement la tête, Norine lui fit un petit sourire. « Je ne crois pas qu'on se connaisse. » Elle prit alors une carte dans son sac à mains, et la tendit à la serveuse pour payer son chocolat chaud qui venait, enfin, d'arriver. Elle mit sa main sur sa tasse de chocolat chaud, et la prit dans ses mains. Elle salua la serveuse, et se retourna, vers la jeune femme qui venait de l'aider. « En tout cas, je vous remercie. Bon après-midi » Un petit sourire illumina son visage. Puis, elle passa à côté d'elle, et elle fit quelques pas. Elle regarda autour d'elle, et trouva alors une petite place, près d'une fenêtre menant sur la place du village. Elle s'y installa, et commença alors à enlever son bonnet, repensant à cette jeune femme qui l'avait aidé. Vraiment, elle était folle ! Se trimballer comme ça dans la rue en plein hiver ne se faisait pas..
Sujet: Re: Rumeur; plus vieux média du monde | Rhéa Ven 1 Fév - 21:35
« Je ne crois pas qu'on se connaisse. ». Elles ne se connaissaient peut-être pas en personne mais, Rhéa était persuadée d’avoir déjà entendu ce nom quelque part. Elle oubliait rarement des choses comme ça, que certains jugeaient insignifiantes. « En tout cas, je vous remercie. Bon après-midi ». Répondant à son sourire, la jeune femme ajouta. « A vous aussi. ». Et Norine s’était éloignée pour s’installer dans une table à côté alors que l’indienne avança pour passer sa commande. Norine. Norine. Plus elle se le répétait, et plus elle s’approchait, quand soudain elle s’exclama. « Ah mais, oui. C’est vrai ! ». Ne perdant plus son temps, elle paya la serveuse, prit son café et alla en direction de la jeune femme qu’elle venait de croiser. Elle venait à peine de s’installer. « On ne se connait pas personnellement mais, je me souviens de ce prénom. », annonça-t-elle, presque fière de sa découverte. Chaque individu dans cette ville a déjà lu, au moins une fois, un article de cette fameuse peste rumour has it, et chacun d’entre eux y a trouvé un certain divertissement. Dans un endroit comme Arowsic, faire partie de ces articles était comme devenir subitement une star locale, tous les regards vous fixent dès que vous passez à côté, tout le monde se mêle de votre vie en cherchant à savoir plus sur l’histoire, en cherchant à en dissimiler la vérité du mensonge. « Vous êtes la Norine dont cette gossip a parlé, pas vrai ? », c’était tout Rhéa. Son intérêt, ceci dit, restait inexpliqué. Posait-elle cette question pour associer un visage à ce nom, ou le faisait-elle pour satisfaire son envie de faire chier le monde autour d’elle ? Dur à dire. La seule chose qui était sûre c’est qu’elle ne le faisait pas pour dissimiler la vérité du mensonge. Elle s’en foutait en réalité.
Prenant une gorgée de son café, elle restait là sans bouger, attendant que Norine réponde. Si cette petite demoiselle était aussi intelligente qu’elle ne donnait l’air d’être, elle ne fera rien de tel. Elle ne répondra pas, se doutant que ceci n’était qu’une première question parmi tant d’autres qui auraient pour principale but : l’embêter. Inutile de se demander pourquoi, c’était Rhéa, et le plus sage était de ne pas chercher à l’analyser dans le but de la comprendre. Elle était ce genre de personne si banales mais, si compliqués à la fois. Elle avait tout pour plaire mais, aussi tout pour déplaire. Elle était cultivée, avait un semblant de bonne éducation mais, pourtant elle était désagréable et superficielle. Donc non, il ne fallait pas chercher à la comprendre !
Sujet: Re: Rumeur; plus vieux média du monde | Rhéa Jeu 7 Fév - 18:42
Cette femme était un brin folle. Maintenant que Norine avait remarqua sa tenue quelque peu frivole, elle ne pouvait s'empêcher d'y penser. Normalement, à cette époque, on s'habille chaudement. On enfile couche sur couche. Ce n'était pas son cas. Elle souffrait sans doute d'un problème de thyroide. Et sa vocation prenant le dessus, Norine était à deux doigts de revenir en arrière, et d'aller lui demander si elle n'avait pas de problèmes autres. Si elle allait bien aux toilettes correctement, si son coeur ne palpitait pas trop vite, et etc.. M'enfin bon, il était temps qu'elle cesse de penser travail, et qu'elle se mette à boire son chocolat chaud. Elle était venue ici pour oublier, et ne pas refermer la porte de son appartement sur sa solitude. Elle avait sa tasse en mains lorsqu'elle aperçut, devant elle, la jeune femme. Qu'est-ce qu'elle avait encore? Etait-elle télépathe? Avait-elle entendu tout ce que Norine avait pensé, et était-ce pour cette raison qu'elle était venue ici même pour lui demander conseil? Visiblement, non. C'était peu réaliste. Et Norine en fut vite avertie. « On ne se connait pas personnellement mais, je me souviens de ce prénom. » Elle disait cela d'un ton si fier, que Norine se demanda si tant d'orgueil ne la ferait pas un jour exploser. Bien.. Elle se souvenait de son prénom.. Et alors? Ca lui faisait une belle jambe. Enlevant sa tasse devant sa bouche, Norine l'observa, interdite. Elle attendait la suite avec impatience. Parce que elle, elle en était certaine; cette femme, elle ne l'avait jamais jamais rencontré. « Vous êtes la Norine dont cette gossip a parlé, pas vrai ? » Heureusement qu'elle n'avait rien en bouche, car elle aurait tout recraché. Ses yeux se firent plus gros, et son regard se reposa dans ceux de cette femme. La gossip? La salope là? Celle qui avait balancé dès qu'elle avait mis le pied à Arrowsic qu'elle avait perdu son petit ami, et qu'elle avait fait une connerie qui l'avait fait parti d'Hawaii? C'était ça? Là, elle était dans la merde! Et là, elle se rendait compte que cette femme, pourtant semblant si gentille ne l'était sans doute pas. Et le pire, c'est qu'elle restait là, buvant son café tranquillement, attendant probablement une réponse. Alors, buvant à son tour une gorgée de sa boisson chaude, l'interne ouvrit la bouche. « Ah oui, vous avez lu mon prénom.. C'est fou ce que les gens s'emmerdent.. Dire que ces absurdités sont lus tous les jours!! Les gens sont vraiment débiles, vous ne trouvez pas? » Débiles de raconter des conneries. Débiles de les lire aussi. Elle avait fait exprès de sortir ça, et justement, elle but une gorgée de son chocolat chaud, et fit un petit sourire à la dame. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle sentait que cette femme-là, elle allait la DE-TES-TER. Une intuition sans doute. Une forte, grosse, et longue intuition.