Me détestes-tu ? Permets-moi de t’approcher. Laisse-moi me rapprocher. Je te ferai croire à un besoin inexplicable de ta présence. Je te ferai naître des sourires inattendus en cette période misérable. Je te promettrai de décrocher une étoile si inaccessible. Je m’accrocherai à toi. Oui. Je m’accrocherai à toi tel une sangsue. Je te viderai de tes émotions, de tes pensées, de ta personnalité. Je décollerai ton ombre de ton corps décharné. Et je te laisserai tomber. Toi, tu sentiras juste la fin arriver. Tu me prends combien de grammes de coke ?
-------------------
Il était assis sur une chaise peu confortable. Il observait les moindres détails de la pièce, s’accommodant de cet air glacial et pesant depuis plusieurs minutes. Les murs étaient marqués d’un gris clair qu’il pouvait à peine distinguer par la simple présence d’une petite lampe accrochée au plafond de la pièce. Il n’avait aucune idée de ce qu’il faisait ici, ni même de ce qu’on attendait de lui. Un bruit retentit alors. Il se contenta de tourner la tête en direction de la porte pour voir le directeur du foyer dans lequel il habitait depuis plus de deux ans et une femme. Ou plus précisément une inconnue qui aurait pourtant dû lui être familière. Alors que les deux adultes le saluèrent, ils vinrent tous deux s’asseoir autour de la table. Il ne put s’empêcher de scruter la femme qui devait avoir une quarantaine d’années. Elle avait de longs cheveux bruns ondulés, des iris couleur chocolat et un sourire qui se voulait doux. Mais ces détails ne lui disaient pas réellement qui elle était. « Theoden ? » L’appela le directeur. Son attention se reporta alors sur le vieil homme qui le regardait en souriant, comme s’il avait à lui annoncer la plus belle surprise qui puisse exister à ses yeux. Fronçant les sourcils, il lui lança un regard inquisiteur. Il ne parlait pas, ne disait rien. Il attendait patiemment. « Je te présente ta mère. Elle a déposé une demande pour récupérer ta garde. » Il avait cessé d’écouter après la première phrase. Instinctivement, il avait reposé son regard sur elle. Ses prunelles s’étaient davantage assombries. Il avait serré les dents. Son visage s’était littéralement endurci. Il n’avait jamais connu sa mère. Cette femme était partie quelques semaines après l’avoir fait naître et l’avait abandonné. C’était alors son père qui avait pris soin de l’éduquer et de le faire grandir. Il avait fini par en mourir. Il lui avait fallu attendre dix-sept ans pour venir rechercher son fils, ou ne serait-ce même que pour l’apercevoir. Non. Cette femme n’était pas sa mère. Rien ne le lui prouvait si ce n’était l’étrange ressemblance physique qu’il avait avec elle. Elle ne disait rien, se contentait de sourire comme s’il allait lui retomber dans les bras aussi vite. « Que dois-je faire si je souhaite rester au foyer jusqu’à ma majorité ? » Finit-il par demander au doyen, en se retournant vers lui sans rien dire de plus. Theoden avait usé d’un ton froid et étrangement sérieux par rapport à son humour noir habituel. « Tu… Tu ne veux pas rentrer avec moi ? » C’était la première fois qu’il entendait sa voix. Elle était cassée, semblait désemparée devant les dires de son propre fils. « Je suis ta mère. » Lui signala-t-elle pour le lui rappeler. Il le savait déjà. Mais il n’avait aucune envie d’aller où que ce soit avec elle, de lui parler, de la voir, de vivre avec elle, sous le même toit. Il se retourna alors vers elle. « Je n’ai pas de mère. » Lui répondit-il. Il se leva alors et se dirigea vers la porte. « Monsieur Hawks ! Revenez vous asseoir immédiatement. » L’adolescent fit un geste de la main et repartit dans sa chambre. Peu importe ce qu’il allait arriver. Il savait qu’il ne resterait pas avec cette femme. Il serait bientôt un adulte et c’était suffisant pour le faire aller où il le souhaitait.
--------------------
Elle était revenue. Plusieurs fois. Elle avait manifesté aux personnels son désir de prendre soin de lui, de s’occuper de sa perle rare, de son fils qu’elle avait lâchement abandonné à cause de ses problèmes. Theoden n’était jamais retourné avec elle, n’avait jamais quitté le foyer. Non. Il avait préféré agir bêtement en fuyant. Il était parti avec ses affaires et s’était enfoncé dans un quartier qu’il connaissait depuis des années. Personne ne l’avait retrouvé jusqu’à ce qu’il décide de rentrer de son propre gré. Le doyen n’avait alors pas hésité à le punir, le privant de tous ses petits plaisirs quotidiens. En apprenant sa punition, il s’était contenté de sourire et de le remercier, ce qui avait choqué le vieil homme. Il ne comprenait pas, ne pouvait pas comprendre la haine que Theoden ressentait pour cette femme. Elle réapparaissait dix-sept ans après sa naissance et pensait qu’il n’allait avoir d’yeux que pour elle. Il ne pouvait pas oublier toutes les choses horribles que lui avait dites son père. Il ne pouvait pas oublier son absence. Son problème semblait normal : il ne pouvait pas oublier. Là était la dure réalité de sa vie. Theoden atteignit sa majorité quelques mois après la première visite de sa mère. Il avait longuement réfléchi à ce qu’il désirait faire lorsqu’il aurait l’âge d’être expulsé du foyer. Allait-il revoir sa mère et prendre le risque de recréer des liens ? Non. Allait-il errer dans les rues de cette petite ville située au fin fond de la Louisiane ? Non. Theoden allait prendre un nouveau départ. Le jeune homme rassembla alors ses affaires dans un sac, récupéra l’argent que lui avait légué son père et partit. Theoden traversa l’Arkansas. Il coupa par le Tennessee et plusieurs autres grands états comme New-York. Il s’installa dans le Maine. Il avait pris soin de choisir une petite ville perdue dans laquelle on ne penserait jamais à venir le chercher. Le brun avait laissé sa folie des grandeurs pour ses rêves éloignés, préférant recommencer sa vie en partant sur un nouveau départ. Il arriva donc à Arrowsic. Theoden est arrivé depuis plus de huit mois maintenant et s’est créé sa propre petite routine inhabituelle pour les habitants. N’ayant aucune envie de s’inscrire à l’université pour plusieurs raisons, il s’engagea sur une pente glissante et décida de vendre de la drogue. Encore aujourd’hui, il tient toujours son petit commerce et n’hésite pas à squatter chez ses amis au lieu de s’acheter un appartement bien trop cher à son goût. Theo vit au jour le jour et cette pensée lui convient tout à fait, tout comme Arrowsic.
be yourself.
Vous me connaissez déjà.
-T.
Dernière édition par B. Theoden Hawks le Jeu 14 Fév - 12:20, édité 11 fois
Sujet: Re: + Live fast die young. Mer 13 Fév - 16:30
T'es meuche, t'es le DCey d'un meuche, mais jôtem que-même. Je t'ai dit que ton pseudo déchire et que le début est juste zaqeeGFRZEGHqergbzrhbzrhbqhzrethbqzrhbqe thbd ?