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 "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!"

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MessageSujet: "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!"   "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!" EmptySam 30 Mar - 18:00

"On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!" Tumblr_mjqcc9uEkT1r4gs08o5_250 "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!" Tumblr_mjqcc9uEkT1r4gs08o8_250

    Je lisais ma liste de course pour vérifier que tout était bon avant de passer à la caisse : pomme de terre check, carottes check, viande... hum... Je jetais un coup d’œil à mon chariot et j'aperçus avec satisfaction que j'en avais bien pris. De l'alcool aussi, évidemment, puisque en dehors de mes heures de travail, je bois comme un trou. Ce n'est certes pas élégant pour une jeune femme bien comme il faut, mais je n'ai jamais prétendu être comme il faut non plus. Et j'enquiquine les bien-pensants, déjà que l'abstinence me tape sérieusement sur le système, il ne vaudrait mieux pas trop me priver de mes soirées de beuverie entre copines (plus rares que ce qu'on imagine, vu que, tout de même, je travaille plus souvent que je ne sors).

    J'étais donc contente car j'avais fini la corvée des courses et c'était d'un pas guilleret que je me dirigeais vers la caisse. Plus tôt dans la journée, je m'étais rendu compte que le frigo était vide et que je n'étais pas sortie de mes livres et manuscrits depuis plus de trois jours. A contrecœur, j'avais donc passé un jean plus présentable, un chemisier, et j'avais rapidement attaché mes cheveux en chignon lâche pour me diriger vers une supérette. Je n'étais pas motivée. Moins je sortais, moins j'avais envie de sortir. J'avais une thèse à terminer de corriger, elle était bourrée de fautes et je me demandais encore pourquoi c'était toujours moi qui me tapait les corvées (réponse : parce que je suis payée pour ça). J'avais hâte d'y retourner essentiellement parce que j'avais tout aussi hâte d'avoir terminé.

    Cependant, à peine arrivée à la caisse, je tombais nez à nez avec une vague connaissance. Très vague hein, j'avais juste essayé de le draguer au nouvel an parce que j'en avais un peu marre de la solitude. Il m'avait envoyé paître, je n'avais pas vraiment cherché plus loin. Rapidement Saroyan avait accaparé ma conversation, brisant le maigre espoir que j'avais nourri de ramener un homme chez moi (autre que mon patron bourré s'entend). « Tiens, monsieur Moreau. Que Arrowsic est petit ! » Il me semblait qu'il avait deux noms de famille, mais j'avais oublié le deuxième, j'avais aussi oublié son prénom, mais le nom m'avait frappé parce que c'est celui du héros dans l'éducation sentimentale de Flaubert, un livre que j'avais beaucoup aimé (bien que n'ayant jamais bien vu le rapport entre l'histoire et le titre). « Comment vous portez-vous depuis le nouvel an ? » Que celui qui pense que j'en veux aux hommes qui me rejettent retiennent ceci : ce sont eux qui y perdent, pas moi. Cela dit, je ne pouvais quand même m'empêcher, par orgueil, de me pencher sur mes légumes avec un peu plus de lenteur que de raison pour mettre en avant mon décolleté. Mauvaise habitude plus que véritable désir de me montrer. J'essayais de me soigner, mais j'avais été la pire allumeuse d'Athènes pendant des années, enfin, ce qui comptait c'était que mon phrasé était parfaitement lisse et poli, presque ironique vu notre dernière entrevue. Une bouteille sortie du cadis me fit un peu froncer les sourcils. Je crois que j'avais un peu bu ce jour là jusqu'à ce que parler avec mon chef me dégrise... Aucune importance, décidais-je en posant la dites bouteille sur le tapis roulant avec un sourire de façade parfait. CF ce que je pense des gens bien pensant, merci.
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Louis Moreau-Leroy
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MessageSujet: Re: "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!"   "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!" EmptyMar 2 Avr - 20:52

Aujourd’hui pour la première fois de ma vie, je me retrouve au supermarché, dans une grande surface, pour de vrai, à devoir faire les courses. Pourquoi ? Oh, quelle belle question ! Comme c’est la journée des premières fois, tout a commencé par, justement, une première fois. J’étais, comme tous les jours, allongé sur mon lit à lire la section « Actualités » du Times lorsque ma tante à frapper à la porte de la chambre. Ça a donné un truc du genre : « Louis ? Tu ne devrais pas être en cours ? » Et moi, avec mon sourire charmeur, j’ai rétorqué : « T’inquiètes pas. Ce ne sont pas des cours obligatoires aujourd’hui. » Avec moi, ce qui est sûr, c’est que ma tante découvre une toute autre sorte d’université. « La fac selon Louis », l’appellera-t-on. Elle était repartie, ça avait marché, comme habituellement, mais pas très longtemps. Pas moins de deux minutes après, elle était de retour dans la pièce. « Néanmoins, tu as l’air bien trop heureux dans ton coin. Il est temps que tu te bouges un peu les fesses pour ta généreuse famille qui t’accueille ici. » Elle avait balancé un calepin sur mon lit. J’avais une petite idée de ce que ça pouvait cacher et je le redoutais. Je le redoutais vraiment. « Dépêches toi, le supermarché ferme dans une heure et demi. Je vais travailler, à plus. » Et elle m’avait laissé comme ça, en filant telle une voleuse qui s’apprête à se faire prendre. Je n’avais pas tellement le choix, donc je m’y suis soumis. Pour une fois.

Je suis perdu. Totalement perdu. Je n’ai absolument aucune idée de l’emplacement où je suis sensé trouver toutes ces choses présentes sur cette fichue liste. Des tomates ? Des cornichons ? Du beurre ? Des serviettes de table ? Ce magasin est bien trop énorme pour que je réussisse à tout boucler avant la fermeture. J’observe toutes ces femmes autour de moi (oui, il y a un nombre impressionnant de femmes réunies ici, je devrais y songer) qui courent partout, qui semblent toutes plus habituées les unes que les autres à ces lieux maudis. Je pourrais demander de l’aide, mais ce serait admettre que je suis perdu, que quelque chose me résiste et je déteste ça. Je crois que même s’il existait une carte (oh, comme ce serait pratique), je n’y jetterai même pas un oeil.

Soudainement, alors que je suis désespérement à la recherche de mes tomates, j’entends une voix qui m’est familière. « Tiens, monsieur Moreau. Que Arrowsic est petit ! » Une belle brune. Une belle brune que je reconnais immédiatement : ma deception du nouvel an, le coup que je ne me suis pas fait. Elle était intéressée, elle m’a fait du rentre dedans, je l’ai prise pour une imbécile et je l’ai remballé. Très vite, j’ai compris qu’elle était bien plus maligne qu’elle en avait l’air à la base. Je suis revenu, je l’ai séduite et elle m’a remballé. Cette soirée ne fut qu’un concours du jeu du chat et de la souris. C’était épuisant et surtout terriblement frustrant. « Lyssandra ! » dis-je en lui faisant une petite révérence digne d’un Frédéric Moreau, personnage à qui, je devine, elle fait référence. « Comment vous portez-vous depuis le nouvel an ? » Je lui offre mon plus beau sourire charmeur. « On peut se tutoyer, tout de même ! Nous qui étions bien parti pour le faire, au nouvel an justement. » J’appuie ma phrase remplie de sous entendus par un petit clin d’oeil. Vu la manière dont elle avait été cash ce soir-là, je n’ai pas peur de jouer à ce petit jeu, même sans alcool, même au supermarché.

Je la vois qui se penche pour ramasser quelques légumes, m’offrant alors une vue plongeante sur son décolleté. L’a-t-elle fait exprès ? Je l’ignore, mais quelque chose me dit que c’est bien possible. La raison ? Je n’en ai aucune idée, mais denouveau je pense que je ne tarderai pas à le savoir. Ah ! Mes tomates ! Enfin quelque chose à ajouter à mon panier. Non seulement je me paie une merveilleuse vue sur une belle poitrine, mais en plus je gagne à y trouver ce que je cherche. Cette belle plante m’intéresse de plus en plus finalement. « Je vais bien, mais je reste un peu sur ma fin quant à cette soirée... Et vous, ma chère amie ? » dis-je avec un ton transpirant quelque peu l’ironie.[/i]
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MessageSujet: Re: "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!"   "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!" EmptyDim 7 Avr - 16:03

    Je souris à sa révérence mais n'y réponds pas, notant simplement qu'il m'appelle par mon prénom. C'est ennuyeux dans la mesure où j'ai oublié le sien. C'est l'un des problèmes lorsqu'on boit, on a un peu tendance à zappé les détails. Surtout que lorsque j'avais été dégrisé par ma conversation avec mon patron, il était revenu, mais je n'avais pas le temps de m'occuper de lui donc je l'avais renvoyé dans ses pénates. Il faut dire que les déblatérations sur l'hégémonie romaine au premier siècle avant Jésus Christ avait beau être passionnantes, elles n'empêchaient pas moins Saroyan d'être sur le point de tomber dans un profond coma éthylique. Honnêtement, j'aurais préféré finir ma soirée au lit avec un beau jeune homme que de m'occuper de mon directeur de recherche. Je n'avais couché avec personne depuis mon beau-frère et je commençais à trouver le temps long. Cependant, j'avais aussi fait des choix, décidé de faire passer mon travail et mes proches avant les hommes, je m'y tenais. Ou je le faisais dans la mesure du possible en tout cas.

    « Mais le nouvel an est passé et nous n'en avons rien fait. » Commentais-je non sans une pointe de sarcasme. Je n'avais pas très bien compris pourquoi il m'avait remballé à la base, et encore moins pourquoi il était revenu me voir après. Cela restait un vrai mystère pour moi. Pas du genre que j'ai envie d'élucider, mais néanmoins un vrai mystère. Sûrement que je ne comprendrais jamais la psyché masculine.

    « Je me suis remise de ma déception première, merci. De toute façon, j'ai finalement été très occupée. Vous... ou tu as du remarqué que j'ai été obligée de prendre soin de quelqu'un en fin de soirée. Je ne sais pas si j'aurais pu faire autrement même si je l'avais voulu puisqu'il s'agit de mon patron. Et il est un peu casse-pieds, surtout lorsqu'il a bu. » Je ne l'ajoutais pas mais c'était aussi un pervers assumé qu'il ne faisait pas forcément bon de laisser au milieu de jeunes femmes. Elle, elle avait l'habitude. C'était même pour ça que j'avais accepté ce travail, je me sentais apte à gérer ce type de personnalité. Il me faisait penser à moi, en version mec et vieux, soit. J'espérais mieux finir mais comme ma meilleure compagne restait ma bouteille de rouge aux heures de repas, je ne pouvais pas le jurer.

    « La fête ne manquait pas de jolies filles, tu as forcément trouvé quelqu'un d'autre pour te tenir compagnie. » Je ne me prétendais pas indispensable. Meilleure au lit que beaucoup, ça, oui, sauf qu'il n'était pas obligé de le savoir. Et puis, feindre l'indifférence était une bonne tactique pour contrecarrer l'ironie que je notais dans sa voix. Je notais au passage que la file n'avançait pas à un rythme décent. Personne ne travaillait donc dans cette ville ? J'avais encore des centaines de pages à corriger ! Je n'avais pas que ça à faire. Un instant je fronçais les sourcils en direction des caissières, puis je retournais vers Louis. Tiens, ça y est, je me souvenais de son prénom. Génial !
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MessageSujet: Re: "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!"   "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!" EmptyJeu 11 Avr - 19:25

Ma petite mission supermarché se révèle être, tout à coup, bien plus intéressante. Avec la belle Lyssandra devant moi, il y a de quoi s’amuser. Je mets tous mes charmes en avant et je constate qu’elle aussi joue un peu de la situation. Je fais immédiatement référence à notre coup raté du nouvel an, histoire de ne pas tourner autour du pot et d’éviter la chose. « Mais le nouvel an est passé et nous n’en avons rien fait. » dit-elle avec un léger sarcasme apparent. Et moi, bien décidé à me montrer plus que charmant, je réplique : « Quelle honte ! J’en suis navré. » J’attrape sa main sur laquelle je dépose doucement un baiser. Ça les fait toutes fondre en général. « J’aimerais me rattraper... » dis-je alors avec un sourire coquin qui en dit long.

« Je me suis remise de ma déception première, merci. De toute façon, j'ai finalement été très occupée. Vous... ou tu as du remarqué que j'ai été obligée de prendre soin de quelqu'un en fin de soirée. Je ne sais pas si j'aurais pu faire autrement même si je l'avais voulu puisqu'il s'agit de mon patron. Et il est un peu casse-pieds, surtout lorsqu'il a bu. » Ça, bien sûr que je l’avais remarqué, vu comme je me suis fait remballé quand j’ai tenté de revenir à elle. Du coup, forcément, je l’avais bien mauvaise. « Oui, mais bon, t’aurais pu trouver plus sexy pour prendre ma place... » dis-je avec un air malicieux. Petite blague déguisée en reproche.

« La fête ne manquait pas de jolies filles, tu as forcément trouvé quelqu'un d'autre pour te tenir compagnie. » Montrer son indifférence ou bien réelle curiosité ? Je l’ignore et à vrai dire, je m’en fous. Pour moi, cette petite question n’est qu’une longue perche pour pouvoir répliquer quelque chose histoire de remuer encore un peu le couteau dans la plaie. Je parle de plaie parce que, ne nous le cachons pas, quel malheur elle a pu avoir de ne pas me ramener dans son lit ce soir-là. « Je suis malheureusement resté un peu grisé par l’échec cuisant que j’ai finalement subi en revenant vers toi. On ne me dit pas souvent non et après ça, je ne voulais pas me contenter de n’importe quoi juste pour donner un goût un peu moins amer à ma soirée. » Je ne cherche pas à mentir. Je ne cherche pas à être celui que je ne suis pas. Que je passe pour un type arrogant ? Très bien, je le suis. Je préfère être cru et honnête dans mes mots plutôt que de feindre être un gentil garçon. Je suis charmant et gentleman lorsque j’en ai envie, certes. Mais ce n’est pas l’élément le plus dominant de ma personnalité. « Et toi ? Ne me dis pas que tu es rentrée avec ton patron pour finir ? »
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MessageSujet: Re: "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!"   "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!" EmptyDim 14 Avr - 10:10

    A kiss on the hand may be quite continental chantait Marylin. Enfin, personnellement, je venais d'Europe et j'étais à moitié italienne, la drague, ça n'avait pas de secret pour moi. Même lorsqu'elle se cachait sous des airs de galanterie, je n'étais pas dupe. Cela valait mieux, d'ailleurs, vu le sourire qu'il me lança tout de suite après. Je ramenais ma main vers ma poitrine dans un geste provoqué simplement par le réflexe. J'aimais autant la garder pour l'instant, déjà parce que je devais sortir mes courses, et puis aussi parce que je ne comprenais pas ce qui le faisait changer d'avis. La première fois, il m'avait repoussé, et je ne voyais pas ce qui avait été différent après. Je ne croyais pas que ce soit le dépit car il y avait beaucoup de filles seules dans cette petite ville, et elles étaient plutôt mignonnes dans l'ensemble, donc je ne pensais pas que ce soit parce qu'il n'avait pas trouvé quelqu'un d'autre. Il y avait forcément une raison à son revirement. Je ne désirais pas tellement lui laisser une chance de se rattraper sans connaître ses motivations. Quelque part, ça me rendait fière de moi, parce qu'il y avait quelques temps de ça, je n'aurais pas eu de scrupules. Cependant, à coucher sans penser aux tenants et aux aboutissants, on avait toujours des problèmes. J'avais appris ma leçon. Si j'avais été plus mûre il y a des mois, j'aurais encore une sœur aînée aimante. Ce qui ne voulait pas dire que je n'aurais pas pu lui ouvrir les yeux sur son imbécile de mari, mais d'une manière plus intelligente. C'était bien la peine d'être sur le point d'avoir un doctorat d'histoire si c'était pour finalement être à ce point bête pour le reste...

    « Je ne sais pas... J'avais l'impression que je ne t'intéressais pas au premier abord, non ? Je me demande ce qui t'a fait changer d'avis. Puisque je ne suis pas devenue plus belle entre le début de la soirée et la fin... ou même maintenant. » Je n'ajoutais pas que j'étais plus sexy à la soirée que là, au supermarché, ça me semblait aussi assez évident. Il faut dire que je n'étais sortie de chez moi que par nécessité, sinon, rester dans mon salon à travailler m'aurait convenu. Et sans être désagréable à regarder, on voyait bien que j'étais sortie pour faire des courses, pas pour draguer (logigue, me direz-vous, certes).

    « Certes. Mais j'ai jugé que veiller que celui qui signe mes chèques de fin de mois soit encore vivant et libre était plus important. Il y a toujours d'autres occasions pour le reste. » Un sourire enjôleur accompagnait mes paroles. Ce n'était pas que je n'avais pas eu de regret (même si je faisais ma fière, là, je devais bien admettre que j'avais eu un peu la haine sur le moment), mais je ne pouvais pas laisser Saroyan. J'étais son assistante, ça supposait au minimum que je lui évite de se faire arrêter pour ébriété aggravée sur la voie publique... d'autant que j’espérais réellement finir ma thèse un de ces jours.

    « Je vois. Peut-être que ce n'était pas une mauvaise chose que je n'ai pas le temps ce soir là alors. Il peut être intéressant de goûter à l'échec de temps en temps... ça augmente les... performances. » Malice de ma part. Je ne doutais pas qu'un garçon comme Louis ait rarement à subir des échecs. Il était plutôt beau garçon, et il semblait aimer les femmes. Pour toutes celles qui ne cherchent pas du sérieux (genre... moi!), il était le type parfait avec qui revenir de soirée. C'était sans danger, sans conséquence... Je me fis toutefois la remarque qu'il vaudrait mieux pour lui de ne jamais tomber amoureux, ou alors pas dans une petite ville comme Arrow', parce que sa réputation ferait fuir les filles s'il se mettait à prétendre vouloir autre chose. Je me classais dans la même catégorie de personne que Louis, je n'avais même jamais été amoureuse, et c'était quelque chose dont j'avais conscience. Heureusement, pour ce qui était de mon « nouveau » lieu d'habitation, ma réputation était plutôt celle d'une femme qui bosse beaucoup et qui sort peu de chez elle, ou alors pour aller boire entre copine. Je n'avais pas fondamentalement changé, c'était seulement le regard des autres qui n'était pas le même, parce que je faisais plus d'effort et qu'ici tout le monde ignorait mon passé.

    « Si. Malheureusement. Je l'ai déposé chez lui, et puis après je suis rentrée. Seule. » Je haussai les épaules, ayant commencé à oublier qu'en théorie j'étais pressée. « C'est quelque chose qui ne serait jamais arrivé à Athènes, mais les petites villes obligent à... comment dire ? … plus de civilités. » Surtout que ma sœur vivait aussi dans le coin et que je devais lui prouver lorsque je la reverrais que j'avais changé.
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MessageSujet: Re: "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!"   "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!" EmptyDim 21 Avr - 18:39

Je suis bien décidé à ne pas laisser ma frustration première ma gâcher une possibilité future. Lorsque je peux ramener une belle et intelligente jeune femme dans mon lit, je ne manque pas l’occasion. Lyssandra me plaît de plus en plus, au fur et à mesure que nous parlons. Elle est séduisante, piquante et maligne. Elle sait où je veux en venir autant que je sais où elle veut en venir. Nous avons une espèce de complicité naturelle qui nous attire l’un vers l’autre. Mais je la sens néanmoins un peu méfiante. Méfiante, justement à cause de ce premier échec. Elle semble n’en pas comprendre la cause. C’est vrai que je suis resté plutôt évasif et que j’ai eu tendance à la rembarrer vite fait, bien fait, sans détour. « Je ne sais pas... J'avais l'impression que je ne t'intéressais pas au premier abord, non ? Je me demande ce qui t'a fait changer d'avis. Puisque je ne suis pas devenue plus belle entre le début de la soirée et la fin... ou même maintenant. » Perspicace la petite ! On peut donc facilement en déduire que ça n’est pas une question de physique. Ni une question de désespoir d’ailleurs, parce que sinon j’aurais pu sans mal me retourner vers une autre femme pour batifoler. Mais je n’en ai rien fait. Elle se demande pourquoi ? Question légitime vu le revirement de situation. « Disons que j’ai tendance à juger les gens assez vite et que je n’aime pas les filles qui ont une intelligence moindre... voir moyenne. » C’est dit. Je passe certainement pour un type mauvais et prétentieux, mais je n’en ai pas grand chose à faire.

Je la taquine gentillement en lui faisant remarquer qu’elle aurait pu se trouver quelqu’un de légèrement plus sexy pour me remplacer. Je mime une moue vexé, même si je ne le suis point. « Certes. Mais j'ai jugé que veiller que celui qui signe mes chèques de fin de mois soit encore vivant et libre était plus important. Il y a toujours d'autres occasions pour le reste. » Plutôt intelligent et logique comme décision. J’acquiesse simplement de la tête, jugeant qu’il ne sert à rien d’ajouter quoi que ce soit.

J’avoue ne pas avoir eu envie de me tourner vers d’autres femmes, resté un peu trop grisé par le rejet qu’elle m’a infligé. J’aurais pu me décharger, me déchaîner avec n’importe quelle gourde de la ville, mais lorsque j’ai quelque chose en tête ou plutôt quelqu’un, je ne le lâche plus. Il me le faut, à tout prix. « Je vois. Peut-être que ce n'était pas une mauvaise chose que je n'ai pas le temps ce soir là alors. Il peut être intéressant de goûter à l'échec de temps en temps... ça augmente les... performances. » Elle affiche un petit sourire malicieux. Ça m’agace. Je ne subis pas d’échec. Du moins pas d’échec définitif, ça c’est sûr. Si rien ne se passe au final, c’est parce que JE l’ai décidé et non parce que la fille n’a pas voulu de moi. Je décide de ne pas être pour autant désagréable et de continuer sur la même lancée. « Je n’ai pas besoin d’améliorer mes performances, tu sais. » dis-je avec un clin d’oeil. J’ai très vite compris qu’avec Lyssandra, inutile de prendre des pincettes. Je peux être moi même et dire ce qui me passe par la tête, ça passe.

« Si. Malheureusement. Je l'ai déposé chez lui, et puis après je suis rentrée. Seule. » Quel dommage. « Quel gâchis » Je réplique simplement. Une si jolie femme, si séduisante, seule. Vraiment c’est du gâchis ! « C'est quelque chose qui ne serait jamais arrivé à Athènes, mais les petites villes obligent à... comment dire ? … plus de civilités. » Cela laisse supposer à un passé sulfureux. Et la belle ne s’en cache pas. Est-ce parce qu’elle se sent en confiance à mes côtés ? Ou bien est-ce parce qu’elle cherche à s’en vanter ? Sur ce coup-là, je l’ignore. Et à vrai dire, ça ne fait pas une grande différence à mes yeux. Donc peu importe. « Dois-je comprendre que j’aurais mieux faire de te rencontrer à l’époque ? »
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MessageSujet: Re: "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!"   "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!" EmptyMar 23 Avr - 11:06


    « Je suis beaucoup de choses, mais on ne peut certainement pas dire que j'ai une intelligence... moindre. » j'avais repris le terme, hésitante, j'en avais cherché un meilleur mais cela ne m'était pas venu. Je commençais à comprendre ce qui s'était passé ce soir là, et je me sentais un peu vexée qu'on ait pu me prendre pour une fille sans culture. Je pouvais être la pire des garces, j'étais plutôt associable dans mon genre et sûrement qu'il existait des tas de filles plus belles que moi sur terre (à ceci près que je m'en fichais), mais j'étais intelligente. Je me glorifiais même plus de mes connaissances que de mon physique, qu'il m'arrivait de délaisser un peu au profit d'heures intensives de boulot. Quelque part, je venais de me vexer. Un peu toute seule vu que Louis avait changé d'avis on ne sait trop pourquoi. Le fait était pourtant que je trouvais cette idée des plus déplaisantes. J'avais bien fait d'arrêter de coucher avec n'importe qui, ça portait préjudice à l'image que je renvoyais aux autres. Dès qu'une femme draguait un homme, elle était forcément débile. Rah ! Que de préjugés !

    Je ruminai ceci tout en expliquant pourquoi j'avais choisi mon patron. Je restais avenante, cordiale, charmante, mais un petit pincement d'orgueil mal placé persistait. Question ego cependant, je n'étais pas la seule à jouer dans la cour des grands, aussi fis-je de mon mieux pour ne plus trop y penser.

    Je balaie sa remarque d'un haussement d'épaule léger. On peut toujours augmenter ses performances. Louis était un peu trop sûr de lui, c'était évident. Je souris néanmoins, sans malice, et réponds d'un air faussement rêveur « Ah oui ? Eh bien... Je demande à voir. » Mais pas forcément aujourd'hui parce qu'on est dans un supermarché, que je suis juste sortie faire mes courses, et que je ne dois pas oublier que j'ai une thèse à corriger.

    Quant au gâchis, c'est tout relatif. Je suppose que si je l'avais vraiment voulu, la soirée aurait fini autrement. « Peut-être, ou peut-être pas. Tu as dit ne pas apprécier les femmes qui ne sont pas intelligentes. Je l'ai toujours été, mais le paraître n'était pas dans mes priorités quand j'étais un peu plus jeune. » Je restais impassible et le ton de ma voix était assez neutre, pourtant, je venais de faire remonter des souvenirs désagréables. Ma mère était morte quand j'avais treize ans. Thalia s'occupait de moi, mais elle avait ses propres études à gérer, et je faisais bien illusion. Dès l'adolescence, j'ai commencé à sortir et à vivre une vie dissolue. Je ne me droguais pas, mais j'ai commencé à boire de l'alcool dès mes seize ans, et j'ai eu mes premiers rapports à la même époque. J'ignore ce que je cherchais en agissant ainsi, ça m'a semblé naturel jusqu'à ce que Thalia s'en aille pour les Etats-Unis, qu'elle se marie et que je me retrouve avec mon père. Je n'arrivais pas à dialoguer avec lui, même adulte. J'ai continué à sortir. L'ivresse des soirées me donnait l'impression d'être vivante. J'ai réalisé très tard que je me fourvoyais. Je ne me sens pas plus vivante maintenant qu'autrefois. Mais j'ai des objectifs. Ça permet d'avancer.

    Je posais brièvement mon regard sur Louis. Nous avions probablement des points communs. J'ignorais jusqu'à quel point l'ennui avait grignoté chez lui toute morale. Je lui souhaitais de ne jamais franchir la ligne de non-retour. C'était douloureux, et aussi assez humiliant. L’ego est une arme à double tranchant. Un sourire passa sur mon visage, c'était le sourire que je prenais lorsque j'étais en compagnie d'un homme. J'avais toute une palette d'expression toute faite qui n'avait pas vraiment de valeur. « Tu as des cartes de visite ? Je peux te passer la mienne si tu veux. » Admettez que c'était joliment formulé. Je lui précisais ainsi que je n'étais pas disponible aujourd'hui, mais peut-être plus tard. S'il ne se montrait pas trop rustre, peut-être même que je me ferais jolie s'il m'appelait. Les gens inconséquents doivent rester avec leurs semblables. Louis en était, et moi aussi. Pourtant, j'éprouvais un recul par rapport à tout ça que n'avais pas avant. J'avais envie de m'amuser, je savais que je le ferais à l'occasion si je pouvais, mais je n'avais plus l'assurance bénie de Louis. Il l'ignorait, et je doutais qu'il eut envie de l'apprendre, ça tombait bien, ça rentrait dans les choses que je ne disais pas aux inconnus.
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Louis Moreau-Leroy
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MessageSujet: Re: "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!"   "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!" EmptyJeu 2 Mai - 20:18

Je sens déjà l’excitation monter en moi. Cette conversation remplie de sous entendus me donne des frissons. Je me prends à m’imaginer son corps nus contre le mien, mes mains partant à la découverte de la belle jeune femme. Son petit air ténébreux et ses merveilleuses courbes n’aidant en rien à apaiser mes fantasmes.

« Je suis beaucoup de choses, mais on ne peut certainement pas dire que j'ai une intelligence... moindre. » Sûre d’elle, elle sait ce qu’elle vaut et ça me plait, beaucoup. Ce qui est sûr, c’est que je peux bien m’en mordre les doigts. Comme quoi, avec mes jugements hâtifs, je peux gâcher de belles occasions. Mais la brune semble joueuse et je ne suis pas sûr d’avoir encore grillé toutes mes cartes. Je reste confiant et elle aussi, d’après ce que je peux constater. Je n’hésite pas à le lui montrer, à le dire, à souligner le fait que je suis sûr de moi, que je sais qu’avec moi elle ne regrettera rien. Elle semble amusée, des beaux parleurs elle a du en croiser des tas. Je n’en suis pas un. Je suis simplement réaliste. Les femmes kiffent avec moi. Elles prennent leur pied. « Ah oui ? Eh bien... Je demande à voir. » J’émets un sifflement. Et bien, dis donc. Elle est directe, comme moi. Décidemment, on est fait pour s’entendre. Ça n’a pas l’air d’être le genre de fille à chercher plus qu’une aventure d’un soir, pas le genre dont j’aurais du mal à me débarasser. C’est parfait, plus que parfait. « Attention ma jolie, j’aurais tendance à te prendre au mot. » J’ai ce petit brin de folie en moi qui m’ôte toute peur. J’ose. J’agis. Je n’aurais aucun scrupule à la prendre, là, maintenant, n’importe où au milieu de ce supermarché. Simplement parce que j’en ai envie, simplement parce qu’elle m’en a en quelques sortes donner l’autorisation. Oui, je suis capable de tout. Cepedant, je sens qu’elle ne me laisserait pas faire. Je sens que ce n’est pas le moment. Et quelque part, cette petite résistance que j’aperçois ne me fait que la désirer encore plus.

« Tu as des cartes de visite ? Je peux te passer la mienne si tu veux. » Elle veut me revoir. Elle me veut. On se veut. C’est clair comme de l’eau de roche. Pas maintenant, j’ai compris. Et moi, j’ai juste envie de ne pas l’écouter. Et moi, j’ai juste envie de me jeter sur elle, de la dévorer de mes plus ardents baisers. J’ai juste envie que nous nous retrouvions en tenue d’Eve, que nos corps valsent et que nous choquions le monde entier. J’ai juste envie de vivre une jouissance, une jouissance extrême qui nous marquera et illuminera même les ténèbres. « Vingt-cinq dollars s’il vous plaît, monsieur. » La voix de cette mégère de vendeuse brise tous mes fantasmes. J’en avais presque oublié l’endroit où je me trouve : le supermarché, les caisses. Je soupire et j’attrape mon porte monnaie. « Voici pour vous. » Je m’éloigne avec hâte. Je suis tout à coup beaucoup moins euphorique, comme cassé dans mon élan. C’est au tour de Lyssandra. Je la regarde, elle me regarde. Nous n’échangeons pas un mot, mais je peux sentir la tension qui plane entre nous. Son regard de braise m’émoustille au plus haut point. L’excitation ne tarde pas à revenir. Elle s’approche. Là encore, je dois me faire violence pour ne rien tenter. « Tu es sûre que tu n’as pas un peu de temps devant toi, là ? J’aimerais beaucoup faire plus ample connaissance. »
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MessageSujet: Re: "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!"   "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!" EmptySam 22 Juin - 22:15

    Le sourire ne disparaît pas de mon visage mais je reste parfaitement calme, comme à peine touchée par sa réflexion. Je le savais capable de me prendre à la lettre voire de me prendre tout court, cependant, j'avais décrété voilà plusieurs mois que désormais ce serait mon travail qui passerait en priorité, pas les hommes, et encore moins les désirs éphémères. En outre, il m'avait prise pour une godiche sans éducation, il pouvait bien attendre un peu, sans ça, cela voulait dire qu'il n'en valait pas la peine. Je ne cours jamais après les hommes, je les rencontre, et ça marche ou non. Parfois je regarde mon répertoire et j'en appelle un à proximité... sauf que je ne sors pas assez à Arrow pour avoir des tonnes de numéros. Ceci explique sans doute ma relative sagesse depuis que je vis ici. Je n'ai pas juste à regarder mon portable pour me dire 'Tiens, et si je cherchais un peu de compagnie ce soir'. La volonté ne fait pas tout, me perdre dans un trou a bien aidé à m'améliorer (un tant soit peu, si je m'étais vraiment améliorée, je ne serais pas en train de flirter dans la file d'attente d'une caisse de supermarché).


    Je paye mes courses, laissant Louis aux affres de sa passion. Il peut bien s'exciter tout seul s'il veut, mais le jeune chiot devra attendre que je sois d'accord. Enfin, l'honnêteté voudrait que j'admette que cette fichue thèse à corriger n'a rien de très affriolant et qu'il serait plus amusant de suivre Louis je ne sais trop où... Je vois très bien où ça pourrait nous emmener... un moment de passion, un peu de chaleur humaine, instants éphémères de plaisir partagé... Je soupire, partagée entre sérieux et résignation. Si seulement Saroyan pouvait me téléphoner, là, maintenant, cela m'éviterait d'hésiter sur la réponse à tenir. Louis ne semble pas vouloir me filer simplement son numéro et remettre la découverte mutuelle de nos corps dévêtus à plus tard. J'avais oublié comme les mecs pouvaient être casse-pieds lorsqu'ils ont une idée en tête.


    « C'est que j'ai du travail... une thèse à corriger. » Je passe la main dans mes cheveux bruns machinalement. C'est à peine si je me souviens de quoi parle la thèse tiens ! Mince de mince ! Je vais être obligée de la relire entièrement en plus ! Que de contrariété ! Mais je voulais bien parier mon chemisier que Louis n'en avait strictement rien à faire de mon boulot. Ce qui aboutissait à la question suivante : pourquoi s'intéressait-il à l'intelligence des filles avec qui il couchait ? Tout bien pesé, moi, ça m'avait toujours indifféré de connaître le quotient intellectuel de ceux avec qui je baisais. Parlons peu, parlons bien, ce n'était pas de l'amour, rien que des relations charnelles qui n'avaient pas prétention à se répéter.

    Pourquoi je me posais cette question ? Aucune idée. Elle était venue à moi, c'est tout, mais je me voyais mal la poser. C'était indélicat. Il fallait bien que je trouve quelque chose à dire pourtant. « L'idée de faire plus ample connaissance est donc tentante... mais je ne crois pas que cela soit raisonnable. » Comme ce n'était pas exactement fun comme remarque, je m'approchais de lui et l'embrassais sans gêne. Vous savez ce qu'on dit : quand y'a d'la gêne, y'a pas de plaisir. Je passais ma main libre (l'autre tenait les courses) sur sa nuque et quand je rompis le baiser, je tapotais du doigt sa nuque. « Alors... un numéro à me donner ? » Eh, au moins, on ne pourra pas dire que je n'y mets pas du mien pour faire de nouvelles rencontres !
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MessageSujet: Re: "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!"   "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!" EmptyVen 19 Juil - 14:59

Je lui demande, de manière faussement innocente, si elle n'a pas par hasard un peu de temps devant elle. Du temps que, j'en suis sûr, nous pourrions utiliser à bon escient. « C'est que j'ai du travail... une thèse à corriger. » Je grimace. Je n'arrive pas à sentir si cette excuse est veridique ou si au contraire c'est un plat mensonge. Mais elle ne me laisse pas pour autant sur ma fin et s'empresse d'ajouter : « L'idée de faire plus ample connaissance est donc tentante... mais je ne crois pas que cela soit raisonnable. » Je m'avance encore un peu et j'ancre mon regard dans le sien. Je détaille ses iris et je ne sourcille pas, dans le but de, peut-être, la mettre mal à l'aise. Pas raisonnable ? Quand il s'agit de moi, rien n'est raisonnable, je le conçois. « Tu n'as pas tord. » dis-je simplement.

Malgré tout, malgré ce qu'elle vient de dire, la belle brune relance. « Alors... un numéro à me donner ? » Je souris. Je ne souris pas comme un bobet bien heureux, non. Je souris. Je souris d'un sourire louiesque. Un sourire qui n'appartient qu'à moi. Un sourire pervers et satisfait. « Bien sûr, princesse. » Elle pourrait détester ce genre de petit surnom, je m'en fous, j'ai déjà à moitié obtenu ce que je voulais. Je sors un stylo et j'attrape sa main, me moquant bien qu'elle puisse être allergique à l'encre. « Je le note là, comme ça tu seras obligée de m'appeler rapidement, avant qu'il ne s'efface. » J'ajoute un clin d'oeil à mes quelques paroles.

« Tu pourrais le noter sur un papier et remettre cet appel à plus tard, j'en conviens, mais je sens que tu ne résisteras pas à la tentation de lâcher ta thèse pour moi. Sans vouloir me vanter, je suis bien plus divertissant. » dis-je sans la moindre pointe d'humour. Je suis sérieux et je compte bien le montrer. Je crois en ce que je dis, c'est ce que je suis et il faut bien qu'elle le comprenne histoire que l'on ne se méprenne pas.
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MessageSujet: Re: "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!"   "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!" EmptyMer 21 Aoû - 11:10

    Je le laisse me regarder dans les yeux sans me troubler. Mon self-control est légendaire. Ou du moins, il l'est dans les villes où j'ai fait plus de ravages qu'à Arrow. Je dois bien admettre qu'ici, il a peu de monde qui me connaît tout court. Ce qui n'est pas forcément dérangeant en soi d'ailleurs. Cela me permet de bosser sur ce que Saroyan me demande, et de me faire oublier. Je me suis suffisamment faite remarquer lorsque ma sœur m'a fichu à la porte. Cela me suffit pour des années. Il se décide à me répondre avant que mes yeux ne manquent de liquide lacrymal, tant mieux, ce petit jeu de celui qui sera le meilleur est amusant cinq minutes, mais plus le temps passe, moins je risque de terminer de corriger cette fichue thèse.

    Il me surnomme princesse et je ne le reprends pas. Le nombre de petits noms que m'ont donné les hommes sont innombrables. Celui-ci fait parti des plus courants. Il faut croire que je devais être réellement princière dans une vie antérieure. Je me contente donc de sourire, de répondre à son expression un peu de la même façon. Je ne me laisse pas déstabiliser. Continuer tout ceci dans d'autres domaines aurait vraiment été marrant. Trop tard pour les regrets. Je crois que je ne ferais que regretter encore plus si mon patron venait à me faire une remarque sur mon travail. J'ai vraiment besoin de cet emploi. Mon père est un incapable et ma sœur ne veut plus me voir. On comprendra que je ne puisse tenter le chômage ! Surtout pour une histoire sans lendemain (encore qu'il n'existât pas autre chose dans mon univers).

    Il prend ma main pour écrire son numéro, là encore je me laisse faire docilement. Je ne savais pas quand je le rappellerait, peut-être jamais. Peut-être demain. Qui sait ? L'incertitude est une part du plaisir. Puis, il avait loupé sa chance au jour de l'an, je ne voyais pas pourquoi je devrais me presser.

    « Ou pas. Qui sait ? Comme ça nous gardons une part de surprise. » Je savais résister à la tentation. Et bien qu'on puisse me qualifier de fille facile, je n'étais pas pour autant une cruche, et cela Louis devrait finir par le comprendre. « Nous verrons si tu te vantes en temps voulu Apollon. » Je m'approche et l'embrasse pour la seconde fois sur les lèvres, furtivement ce coup-ci. Ma main glisse sur le tissu qui couvre son torse, je le contourne et m'éloigne de deux pas. « Bye bye » Je lui montre ma main et je souris. J'ai son numéro mais lui n'a pas pris ma carte. Il ne serait sûrement pas d'accord avec cette analyse de la situation, cependant, j'ai bien la sensation d'avoir gagné la partie. Qu'en serait-il la prochaine fois ? Qui sait, après tout, j'ignorais quand elle aurait lieu. Pour le moment je devais rentrer et faire quelque chose pour lequel j'étais aussi très douée : travailler.


{Terminé pour Lyss'}
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MessageSujet: Re: "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!"   "On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu'on a rêvé!" Empty

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