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| Sujet: Make my heart a better place, give me something I can believe, manuel Mer 23 Oct - 19:13 | |
| I’m here on the edge again, I wish I could let it go. I know that I’m only one step away from turning it around. Can you still see the heart of me? All my agony fades away when you hold me in your embrace. I tried many times but nothing was real. Make it fade away, don’t break me down. I want to believe that this is for real. Save me from my fear...
Il y a trop de gens. Vraiment trop. Ce n’était pas une bonne idée de venir à un concert. La foule est dense et je me sens oppressée. J’ai du mal à respirer dans cette fosse qui me rappelle trop de souvenir. Le dernier concert, je l’ai fait avec Braxton. Oui. Tout se reporte à lui, j’en ai marre. J’en ai marre de ne pas réussir à avancer. Profiter avec Manuel. C’était le but de cette soirée. Et je suis là à paniquer parce que l’ombre de Braxton plane au-dessus de nous. Je ne sais même pas si c’est dû au visage de Manuel ou tout simplement à la connotation du concert. Je suis complètement paumée et j’en ai marre. Le pire dans tout ça, c’est que je ne veux absolument pas que Manuel se sente coupable. Ce n’est en aucun cas sa faute… J’aimerais réussir à lui sourire et montrer que tout va bien mais c’est peine perdue. Il le voit dans mes yeux. Je le sais. Comment parvient-il à lire en moi comme dans un livre ouvert alors que pour la plupart des gens, je reste une énigme ? Finalement, j’aurais préféré qu’il ne me comprenne pas. Il n’aurait pas passé ses bras autour de moi pour me serrer. Je sais qu’il ne veut pas mal faire, qu’il ne fait que me protéger et me rassurer, pourtant, j’ai mal. Mes yeux se ferment alors que je sens son corps contre le mien, dans mon dos, empêchant les autres de me bousculer. J’aurais dû apprécier le geste. Evidemment. Si seulement son frère n’avait pas eu le même. Braxton, plus réservé cependant, s’était collé contre moi, entourant mes épaules pour empêcher les festivaliers de me heurter. La situation n’est pourtant pas identique mais je ne peux stopper mes pensées destructrices. Malgré moi les larmes coulent. J’en profite alors que Manuel est derrière moi. Il ne peut me voir. Seulement, je sais déjà qu’il s’en rendra compte. Les larmes avaient disparues. Pourtant, Aédan sentait le regard de Manuel frôler son visage. C’était presque comme une brulure. La culpabilité l’envahissait de plus en plus alors que ce moment aurait dû être bon. La jeune femme se détestait. Elle s’était jurée de faire un effort, de prendre sur elle. Mais rien n’y faisait. Elle avait mal. Et ce mal gâchait les instants qu’elle passait en compagnie de ce charmant jeune homme. Lui qui ne voulait que son bien, lui qui semblait si gentil… elle aurait tellement aimé lui offrir un concert parfait puisqu’elle n’avait jamais été heureuse lorsqu’ils s’étaient vus. Des pleurs ou des crises d’angoisses s’étaient mêlés à eux sans leur laisser le choix. Pourtant, la jeune femme désirait plus que tout aller de l’avant. Il était impossible de continuer à se morfondre. Personne ne méritait ça. L’air était frais en ce début d’automne, Aédan en profita pour enfouir ses mains dans ses poches et cacher son nez dans son écharpe. Elle n’avait pas si froid, c’était surtout un moyen de se cacher aux yeux de Manuel. Elle avait honte. Réellement honte. Comment être triste en si bonne compagnie après avoir vu un concert d’un groupe tendance ? Il fallait qu’elle se secoue. L’idée d’être un poids pour Manuel la rendit triste. Elle espérait réellement ne pas avoir une influence trop négative sur lui. Il ne méritait pas qu’on le rabaisse. Puis au fond, lui aussi devait se poser de nombreuses questions. Pourtant, il ne montrait rien. Aédan restait cependant persuadée que le fait de ne pas avoir pu connaitre son jumeau devait le perturber. Mais elle n’avait pas encore trouvé le courage de lui demander. Braxton était malgré tout un sujet tabou. « C’était bien… » murmura-t-elle, tentant une approche. Elle n’osa pas le regarder de peur qu’il comprenne réellement qu’elle était triste. Mais elle était presque certaine qu’il l’avait déjà remarqué. A quoi bon se cacher ? Dans l’espoir qu’il n’ait rien vu, pour ne pas gâcher la soirée. Le concert avait été bien. Evidemment. La musique était bonne et le groupe avait assuré sur scène. C’était juste tout le reste qui la tracassait. « Par contre il faisait meilleur dans la salle, tu ne trouves pas ? » Son rire, un peu trop triste à son goût, sortit tout seul. Elle avait beau essayer de se détendre, rien n’y faisait. Son corps restait crispé et son esprit embrouillé. Les rues défilaient sous leurs pas mais Aédan avait l’impression qu’ils n’arriveraient jamais. La salle se trouvant à proximité de chez Manuel, Aédan l’avait rejoint chez lui et c’était presque naturellement qu’elle le raccompagnait. L’envie de rentrer chez elle pour s’enfouir dans son lit ne la quittait pas pendant ses moments de doutes, mais ce soir, ses pas la guidaient chez Manuel. Peut-être qu’au fond elle n’avait aucune envie de se retrouver seule. C’était tout à fait paradoxal. Aédan était perdue et Manuel était sa bouée de sauvetage. Elle aurait aimé s’accrocher à son bras et se laisser aller contre lui mais ne fit rien, continuant de marcher en direction de chez lui. |
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