DOUBLE-COMPTE : fernando & louis. MESSAGES : 1576 ARRIVÉE : 10/06/2012 LOCALISATION : arrowsic, le p'tit trou.
Sujet: retour sur des pentes glissantes. (shea) Jeu 2 Jan - 23:42
Je passe ma robe de soirée et je me dirige vers le miroir. Je suis prête. Je suis prête physiquement, mais je ne sais pas si je suis prête mentalement. Ça fait si longtemps que je ne me suis plus montrée à ce type de soirée mondaine. Avant, j'en raffolais à cause de l'open bar et des petits fours, sans parler des afters avec les plus extrêmes des nouveaux riches. Mais tout ça, ce sera sans moi. Cette fois-ci, j'y vais pour la bonne cause, pour réellement m'intéresser au thème du soir. Il faut dire que la cause me touche tout particulièrement puisqu'il s'agit d'aider les jeunes enfants sourds au Sénégal. J'aimerais pour une fois donner un peu de mon temps et de mon argent pour montrer l'exemple et faire une bonne action. Je n'y vais pas forcément de bon coeur parce que je sais que ça me rappellera de mauvais souvenirs, mais au final, peut-être et je l'espère que je me sentirai mieux. J'aurai enfin l'impression de servir à quelque chose de faire du bien autour de moi.
Je recule et j'attrape ma pochette de soirée. Je quitte ma chambre et je passe devant celle de ma mère. J'entends son appareil respiratoire et le bip régulier et incessant qui rythme ses battements de coeur. Je sens ma poitrine se contracter et mon ventre se tordre. Je soupire doucement et je descends les escaliers. J'ai l'impression que la vie de ma mère n'est qu'une illusion. Elle ne parle plus, elle ne mange plus, elle ne vit plus. Elle est là, en théorie. Pour moi, j'ai déjà perdu ma maman. S'il n'y avait pas mon père adoptif, je ne sais pas comment je ferais. Oh Patrick, merci d'être là. Arrivée en bas des escaliers, j'attrape les clés de ma voiture et je file à ma soirée.
C'est vrai que j'ai le pied plutôt lourd en ce moment. Conduire vite me permet de m'échapper, d'oublier. J'ai l'impression que je fuis à toute allure mes problèmes. Voilà déjà quelques mois que je suis de retour à Arrowsic. Au début, tout allait bien et je me retrouve déjà à flancher. Décidemment, je n'y arriverai jamais. Non. Jona, arrêtes ça. Arrêtes de penser ce genre de choses. Bref. Tout ira bien. Mais c'est juste que je ne sais pas quoi faire de ma vie. Je ne me vois plus faire du cinéma, actrice, c'est terminé. Je ne veux plus être sous le feu des projecteurs, ça m'a détruite. Mais à part jouer la comédie, je ne sais rien faire et je n'aime rien faire surtout. Enfin, je crois. J'ai besoin de trouver ma voie, de faire quelque chose et d'avoir un but le matin lorsque je me lève.
Je ralentis, je suis arrivée sur les lieux du gala de charité. Je gare ma voiture et je me dirige vers le bâtiment déjà noir de monde. Les gens sont tous bien habillés et je crois reconnaître deux ou trois visages que j'ai croisé lors de précédents évènements, ça me met déjà mal à l'aise. Je file directement vers l'open bar. J'avais décidé de ne pas boire, mais je crois qu'un ou deux verres de champagne seront presque obligatoire histoire de me détendre et de me mettre dans l'ambiance. J'en bois un pratiquement cul sec avant d'en attraper un autre. Je décide de me diriger vers la table des lots mis en enchère pour la bonne cause lorsque je rentre dans un homme. « Pardon mons... » Je lève les yeux et je me retrouve à quelques centimètres seulement d'un visage qui ne m'est pas du tout inconnu. « Shea ».
Sujet: Re: retour sur des pentes glissantes. (shea) Ven 3 Jan - 15:56
Retour sur des pentes glissantes.
Jona & Shea
J'ajuste le nœud papillon à mon col que je retourne une fois cela fait, jette un dernier coup d’œil dans le miroir pour voir à quoi je ressemble. Sans me vanter, je dois avouer que j'ai une certaine classe, même avec un nœud papillon. C'est plus raffiné que la cravate, plus habillé. Et encore mieux que si je ne mettais rien, ni cravate, ni nœud papillon Le costard noir que je porte me va parfaitement, il faut dire qu'il est sur mesure. C'est ma première folie de costume, première et sûrement dernière aussi. Si je suis sur mon trente-et-un ce soir, c'est pour une bonne cause. Je suis convié à une soirée caritative, pour des enfants sourds du Sénégal. C'est vrai que personne ne les aide ces gosses, et ils ont besoin de nous, tout comme ceux d'Afrique ou de France ou de je ne sais où encore. La cause me touche alors, ce soir, je vais donner de l'argent de bon cœur, ça ne m'arrive pas tous les jours, mais parfois, il faut savoir faire des sacrifices, et j'estime que celui que je m'apprête à faire en est un bon. Ça sera un peu ma bonne action depuis longtemps. Je ne me rendrai pas meilleur en faisant ça, je le sais, mais j'y tiens.
Je monte dans ma voiture et me dirige presque machinalement vers l'endroit. J'y suis déjà allé une ou deux fois, invité par des personnes parfois de hauts rangs, ou juste par des personnes faisant une soirée plus ou moins fortunée. Mon métier m'a permis de rencontrer des tas de personnes richissimes, parfois, je me demande ce que je serai si je n'avais pas quitté ma ville natale pour un autre endroit. Peut-être que je ne me serai jamais débrouillé seul. A dix-neuf ans, je me suis démerdé à payer mes études, mon logement, tout ce qui va avec aussi. Des fois, je me dis que je suis juste un mec chanceux. J'ai su être au bon endroit au bon moment, rien de plus. La chance, le hasard. Ça a fait de moi quelqu'un de connu dans le milieu aisé. Ce n'est pas pour autant que je suis parfait, au contraire. Le métier de courtier n'est pas des plus honnêtes à tous les coups, il faut le savoir. Et puis que dire de mon rôle dans la mafia ? Je me hais parfois pour ça. Je mens à mon père comme je respire. Mais il est fier de moi, j'ai attendu ça tellement longtemps que pour rien au monde je ne lui dirai la vérité sur mes activités.
Le parking est blindé, mais je trouve tout de même une place assez facilement, encore la chance sûrement. Il me faudra peu de temps avant de rencontrer une personne que je connais sur le parking. Un homme bien placé dans les affaires, chic type, plus que moi, ça c'est sûr. Les mains dans les poches de mon pantalon, j'entre dans la bâtisse resplendissante. La musique à l'intérieur est douce, choisie avec goût, elle accompagne parfaitement le thème de la soirée. Je souris à droite et à gauche à quelques personnes qui me reconnaissent et que je reconnais par la même occasion. Une partie de moi me dis que la soirée risque tout de même d'être longue, quand bien même je suis fier de donner mon argent à cette association nouvelle. Alors, comme pour me consoler, je me dirige vers l'open bar où j'attrape une fiole de champagne. Il a un bon goût, il a dû coûter cher aussi. Pendant que je savoure mon verre de champagne, une jeune-femme maladroite me bouscule. Quelques goûtes du champagne m'atterrissent dessus, ce qui me fait d'abord râler. Mais quand je vois de quelle blondinette il s'agit, je perds mes mots.
« Jona ? Je ne m'attendais pas à te voir ici. » Jona. Cette fille qui m'a menti sur son âge pour de la drogue, celle avec qui j'ai couché alors qu'elle était mineure. Bon sang, Jona. J'attrape une serviette pour essuyer délicatement les gouttes de champagnes sur mon costume et reporte mon regard sur la jeune-fille. Elle est encore jeune, trop jeune, ça se voit, mais elle est toujours aussi belle et désirable. Alors, je lui souris, comme s'il ne s'était jamais rien passait entre elle et moi. « Toi aussi tu es touchée par l'association ? » J'engage la conversation parce qu'en vérité, je voudrais savoir ce qu'elle est devenue. Si elle a totalement arrêté la drogue ou pas. Dans un sens, j'ai été le mauvais garçon avec elle, celui qui la tirait vers le bas, toujours plus bas. Pauvre Jona. Je lui en veux toujours de m'avoir menti sur son âge, d'avoir en quelque sorte, profiter de moi. Le problème, c'est que je suis connu pour ma rancune.
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Sujet: Re: retour sur des pentes glissantes. (shea) Ven 3 Jan - 20:04
Shea. Notre dernière entrevue ne s'était pas très bien passée. Je m'en souviens bien, j'étais passée chez lui pour m'amuser un peu, comme nous l'avions fait deux ou trois fois. Il faut dire que monsieur avait accès facilement à mon ancienne meilleure amie, cocaïne. Mais il n'y avait pas que cela, le bel homme était également plutôt charmant et très, très habile au lit. Je n'avais pas tardé à le séduire et à n'en faire qu'une bouchée. J'étais comme ça dans mes années de débauche, j'aimais goûté à l'expérience et à l'homme plus âgé. Etait-ce du à mon complexe d'oedipe ? Probablement. En tout cas, Shea avait dix ans de plus que moi, mais ça, il l'avait ignoré un moment, jusqu'à notre fameuse et dernière entrevue. Il a eu vent, je ne sais comment, de mon mensonge. Il a su mon véritable âge et n'a pas apprécié du tout, ce que je peux comprendre. Du coup, ça me met légèrement mal à l'aise de me retrouver ce soir face à lui, ignorant totalement s'il est du genre rancunier ou non.
« Jona ? Je ne m'attendais pas à te voir ici. » dit-il le plus naturellement du monde. Apparemment, il a décidé d'être courtois. J'avoue que je ne pensais pas non plus le trouver ici. C'est vrai qu'il côtoie des milieux mondains, mais j'ignorais qu'il s'intéressait aux petits enfants sourds africains. « Toi aussi tu es touchée par l'association ? » me demande-t-il sans la moindre touche d'ironie, à ma grande surprise. Quelque peu secouée par ce ton si amical, je reste silencieuse quelques secondes avant de répondre : « Oui, oui, c'est une cause qui me tient à coeur, j'allais justement voir les lôts. » J'affiche un sourire de façade pour masquer ma gêne et mon incompréhension. Je secoue mes cheveux pour être bien sûre que mes mèches blondes couvrent mon appareil auditif. C'est vrai qu'il est discret et que pratiquement personne ne le remarque, mais je n'aimerais vraiment pas que Shea le voit. Il doit certainement tout ignorer de mon petit accident.
Je bois une gorgée de champagne tout en le détaillant. Malgré les mois qui ont passé, il n'a pas changé. Il est toujours aussi beau, séduisant. Il a une petite allure de dur qui me plait assez. Lorsqu'on le voit, on ne peine pas à comprendre pourquoi je suis tombée dans ses bras. Mais aujourd'hui, tout est différent, j'ai changé et toute cette période de ma vie est derrière moi. « Ecoutes, Shea, je suis désolée de t'avoir menti sur mon âge, j'étais stupide à l'époque mais je suis différente, j'ai arrêté toutes ces conneries. J'espère que nous pourrons être bons amis. » Bien entendu, je ne tiens nullement à devenir son amie. Mais je préfère simplement dire ce genre de chose histoire qu'il n'y ait aucun malentendu. Et puis, comme il semble avoir oublié tout ça, je choisis de faire le premier pas.
Sujet: Re: retour sur des pentes glissantes. (shea) Sam 4 Jan - 17:02
Retour sur des pentes glissantes.
Jona & Shea
Jona, elle me fait un peu penser à cette femme qui me donne son corps en échange de transports de marchandises pour la mafia. Bien qu'elles ne soient pas du tout les mêmes en fait. Jona, c'est la jeune-fille douce, trop facile à briser ou a manipuler, je trouve ça dommage, mais je me dis que ce n'est peut-être plus le cas aujourd'hui. Peut-être que maintenant, c'est elle qui manipule, bien qu'elle m'ait un peu manipulé par le passé. Ce soir, je suis à la fois content et agacé de la revoir. Plus je la regarde et plus je me dis qu'elle a vraiment joué à un jeu dangereux avec moi il y a de ça quelques années. Si je remonte à la fête où l'on s'est connu, elle paraissait être une des plus matures des filles de la soirée, mais c'était en fait tout le contraire. Je me suis laissé berner par une adolescente se faisant passé pour une jeune-femme. J'ai été idiot, naïf aussi. Je m'en veux d'avoir couché avec elle, je me dégoûte et elle le sait. Lorsque j'ai appris son âge, je pense avoir été la personne la plus mauvaise à qui elle avait eu à faire. Je la sens mal à l'aise ce soir, plus que les autres soirs que nous avons partagés ensemble, et à vrai dire, je suis ravi qu'elle ne se sente pas à son aise. Ce soir, malgré l'ambiance que l'association donne à cette pièce, je risque plutôt d'être le gars que je suis quand je transporte des armes aux mafieux. Le type calculateur et trop rusé.
Je ne m'attendais réellement pas à trouver Jona ici. Je la savais vivre dans un milieu aisé, mais je n'aurai jamais pensé qu'à son âge qui devait tourner autour des vingt ans, qu'elle puisse être intéressée par des enfants avec des désavantages dans la vie. Ma question semble la surprendre, elle s'attendait peut-être à ce que je lui balance une pique, ce que j'aurai pu faire, mais je ne me le serais jamais permis. « Oui, oui, c'est une cause qui me tient à coeur, j'allais justement voir les lôts. » Jona me sourit elle aussi, un peu le même genre de sourire que je lui fais en ce moment. On est gênés tous les deux, ça crève les yeux, mais comment pourrions-nous ne pas l'être ? Après tout, je lui ai fourni de la drogue et elle m'a dragué étant mineure alors que j'étais déjà majeur. Je finis ma coupe de champagne tout en la regardant et je comprends assez pourquoi je ne lui ai pas résisté longtemps lorsque nous étions plus jeunes. Il faut avouer que Jona est ravissante, elle à ce visage d'ange dont rêvent toutes les filles de son âge. « Ecoutes, Shea, je suis désolée de t'avoir menti sur mon âge, j'étais stupide à l'époque mais je suis différente, j'ai arrêté toutes ces conneries. J'espère que nous pourrons être bons amis. » Elle attaque rapidement le sujet qui fâche, ce qui m'étonne. J'aurai pensé qu'elle ne l'aborde pas du tout ce soir. Là, elle me donne absolument tout ce que je voulais savoir. Elle a arrêté la drogue et compagnie. Et elle voudrait que nous soyons amis. A voir.
Je pose mon verre de champagne vide à présent et donne un coup d'œil rapide à la salle, souriant de nouveau à quelques personnes. Puis, je reporte mon regard sur la blondinette devant moi. « Oh tu sais, c'est du passé. Je crois qu'on a suffisamment grandi tous les deux pour tirait un trait sur ce qu'il s'est passé. » Je mens. Je n'arrête pas de mentir et un jour sûrement, ça me perdra. En fait, je tire un trait à moitié. Je veux oublier cette histoire qui m'a dégoûté, qui me faisait passer pour un parfait pervers pédophile ou je ne sais quoi, mais c'est compliqué. Jona ne se rend certainement pas compte de la gravité des choses. Elle aurait pu faire de moi ce qu'elle voulait par la suite si elle m'en avait voulu de l'avoir oublié en un claquement de doigt. Elle aurait pu me traîner en justice, me faire pourrir en prison. Je soupire, fais une petite moue et m'approche de la jeune-femme afin que mes lèvres arrivent à niveau de son oreille. « Par contre, j'ai pas totalement arrêté les mauvaises choses, moi... » Je la séduis et la pousse au vice. Entre nous deux, entre le peu d'espace qu'il y a entre nos deux corps, j'agite une petite pochette en plastique remplie de poudre blanche au niveau de mon torse. Je plonge mon regard dans le sien avant de lui sourire de ce sourire ravageur dont j'aime me servir. Dans mon métier, beaucoup utilisent de la drogue pour se booster, pour tenir le coup toute la journée au téléphone avec des abrutis qui veulent trop réfléchir. Et puis, il m'arrive aussi de transporter de la drogue pour la mafia alors ça aide aussi pour en avoir un peu. Je recule, reprends ma place initiale et, après avoir remis la pochette dans la poche intérieure de ma veste de costume, je reprends un verre avant de le lever devant moi. « Alors... à nous et à notre possible future amitié. » Je souris encore, trinque avec Jona et bois. T'es mauvais, Shea, mais t'as jamais étais bon. Je suis pas le diable en personne, loin de là, c'est juste que ma rancune est tenace.
DOUBLE-COMPTE : fernando & louis. MESSAGES : 1576 ARRIVÉE : 10/06/2012 LOCALISATION : arrowsic, le p'tit trou.
Sujet: Re: retour sur des pentes glissantes. (shea) Dim 5 Jan - 12:45
Lorsque j'étais dans mon centre de désintoxication, le psychiatre avait été clair : il faut tirer un trait sur le passé, il faut s'excuser et essayer de se racheter envers ceux que l'on a fait souffrir. Shea était l'une de ces personnes pour moi. Mais aujourd'hui, alors que je suis devant lui, je n'arrive plus à saisir tout le sens que mes excuses pourraient avoir. Et pourtant, je le fais quand même, plus par principe que pour me donner réellement bonne conscience. La vérité, c'est que je me sens faible et vulnérable face à lui. J'ignore pourquoi, mais je perds soudainement toute assurance. Je ne sais même pas comment je parviens encore à parler et à afficher une fausse décontraction. Ça doit être le reste de mes talents d'actrice passés. « Oh tu sais, c'est du passé. Je crois qu'on a suffisamment grandi tous les deux pour tirer un trait sur ce qu'il s'est passé. » il répond. «C'est du passé.» J'aimerais le croire. En tout cas, pour le moment, le bel homme me donne toutes les raisons de le croire. Il est sympathique, poli et même souriant. Je ne sais pas si c'est sincère ou bien s'il joue à un jeu, mais dans tous les cas je n'en suis pas plus à l'aise. J'aimerais fuir la discussion, au plus vite.
Il s'approche de moi, très près et me chuchote à l'oreille : « Par contre, j'ai pas totalement arrêté les mauvaises choses, moi... » Je frémis. Il tapote quelque chose au niveau de son torse et mes yeux se baissent. De la cocaïne. Oui, cocaïne, ma chère et tendre. Je sens mon coeur s'accélérer et je m'imagine déjà en prendre, l'effet que ça me ferait et le soulagement que je ressentirais à y regoûter. Cet instant qui ne dure en réalité que quelques secondes me parait durer une éternité. C'est comme si le temps s'était retrouvé figé. Je suis parfaitement consciente de tous mes sens. Mes yeux sont rivés sur cette poudre blanchâtre capturée par ce petit emballage plastique. Mon odorat est, quant à lui, totalement sous l'emprise de cet homme auquel j'ai tant aimé goûté jadis. Son parfum m'attire et me rappelle le souvenir de ces nuits endiablées que nous avons passé sous l'emprise de la drogue. Ces années de débauche qui ont été les miennes et auxquelles j'avais décidé de mettre fin.
Il cache la cocaïne et s'éloigne de quelques centimètres, il reprend sa coupe de champagne et cherche à trinquer avec moi. « Alors... à nous et à notre possible future amitié. » Je trinque machinalement puis bois mon verre cul sec. C'est fini tout ça, c'est fini ces conneries. Je ne peux pas me permettre de replonger, je ne peux pas céder. Je ne peux pas lui demander. Mais pourquoi en ai-je tant envie ? J'ai le teint blême. J'esquisse un petit sourire mal assuré qui doit en dire long sur mon état d'esprit. « Je. J'ai vraimé arrêté Shea. » je murmure sans vraiment y croire moi même. Je comprends qu'il a essayé de me tenter. Pourquoi ? Je l'ignore. Peut-être pour voir si j'étais capable de tenir ou pas.