Les yeux remplis d'amour, le coeur léger, un grand sourire sur les lèvres, Mattia Jarvis arpentait les rues de cette ville. Elle était très jolie, bien agréable. Les pelouses des maisons étaient bien tondues. Les gens étaient très charmants. Le soleil brillait. Les oiseaux chantaient, et pas un bruit désagréable ne venait gâcher ce moment. En réalité, tout n'était peut-être aussi mignon dans cette ville, mais à cet instant précis, l'ancien tennisman ne voyait que de la beauté partout. Jusqu'à présent, il avait vu la vie en jaune quand il pratiquait encore son sport, puis en noir quand il était descendu en enfer, et voilà qu'aujourd'hui, il voyait du rose partout, tellement il pensait à sa petite amie, Ella. Ella, elle l'attendait. Ella, elle était encore dans la chambre du motel où ils avaient passé la nuit. Ella, elle dormait surement encore.

Oh, il l'imaginait, totalement endormir, dans sa tenue légère, le visage enseveli sous ses cheveux. Il s'imaginait repousser un peu ces derniers, et découvrir le visage de sa belle, qui était toujours dans les bras de Morphée. Il ferma un instant les yeux, serrant un peu plus fort le sachet qu'il avait dans sa main. Lorsqu'il les ouvrit de nouveau, il s'aperçut qu'il n'était plus qu'à quelques dizaines de mètres de l'entrée du motel. Pressé, il accéléra le pas, et une minute plus tard, il était là, devant la porte de leur chambre, là où Ella devait sans doute encore dormir. Essayant d'être le plus discret possible, il ouvrit la porte et s'engouffra dans l'antre. Il n'eut pas le temps de faire un pas dedans qu'une tornade arriva sur lui, sautant dans ses bras. « Revoilà le meilleur ! ». Ella était réveillée, elle était là; blottie contre lui. Il l'enlassa, et l'embrassa tendrement. Visiblement, Ella était réveillée depuis un moment. Elle était maquillée; elle était coiffée, et elle portait une robe qui lui allait à merveille. C'est là qu'il se rendit compte, qu'il avait bien fait d'enfiler le pantalon qu'il avait enfilé ce matin, et la chemisette ; il ne devait pas faire trop tâche face à cette femme canon qu'était sa petite amie.
Il l'éloigna un instant de lui. Il l'observa alors de haut en bas, tenant dans sa main, la main d'ELla. « wahoo !! Mademoiselle, vous êtes ravissante ! »
Il attrapa alors la jeune femme par ses cuisses, et la porta -heureusement, Ella était assez fine-. Il la fit tournoyer un peu, un grand sourire sur les lèvres, enfouissant son visage sur le ventre, à sa hauteur, de sa petite amie. Après quelques ronds, il s'arrêta, la fit redescendre sur terre, et l'embrassa. « Si tu savais l'envie que tu me donnes là.. » lui murmura-t-il à l'oreille, le regard taquin. « Mais il fait super beau dehors, et la ville est très jolie. Ca te dit de faire un tour? J'ai repéré un endroit pas mal où on pourrait prendre le petit déjeuner. » dit-il alors, montrant le sachet qu'il avait jeté en entrant dans la pièce et en étant bousculé par Ella.

Habillée de cette façon, Ella était plus que magnifique. En temps normal, elle était déjà ravissante, mais cette nouvelle tenue la mettait tout aussi en valeur, et surtout l'exposait aux yeux de Mattia d'une autre façon; il avait devant lui une femme accomplie. Et il ne pouvait que lui dire à quel point il la trouvait adorablement belle. « Je veux être la plus belle pour toi. ». Elle l'embrassa encore, et encore. Encore une fois, Mattia sut pourquoi il était avec elle. Parce qu'elle était belle. Parce qu'elle était géniale. Parce qu'elle était une maman formidable. Parce qu'elle était une petite amie géniale. Mais surtout, parce qu'il l'aimait.

Il la fit tournoyer dans les airs, lui laissant deviner d'un regard taquin l'envie qu'il avait, là, maintenant. « Hum et tu crois que je pourrais te faire céder à tes envies ? ». Oh ! Son regard était tout aussi taquin, son sourire tout aussi malicieux. Mais non, il ne devait pas craquer. Il tenta de chasser l'image splendide qu'il avait en tête, d'eux deux, et lui rapella qu'ils feraient mieux de sortir, et d'aller manger dehors. « ça me dit, après tout, on dit qu’une envie frustrée revient toujours plus intensément, on pourra se rattraper. ». Elle lui fit un clin d'oeil. Il l'observa, sourire aux lèvres, muet. Après ces deux ans passés, ensemble -ou pas tout le temps ensemble-, elle le bluffait encore. Pour s'empêcher de la prendre, de la soulever, et de l'amener avec fougue sur le lit, Mattia dut détourner le regard un instant. Sinon, sa vision aurait été trop forte.
Il la vit du coin de l'oeil attraper le sac. « Je te suis… ». Il sourit, en reposant son regard sur elle. Il glissa alors sa main dans la sienne, et l'entraina vers la sortie. Une fois la porte ouverte, il se retourna vers elle, et l'embrassa de nouveau. « Je suis heureux avec toi. » Il ne le disait pas assez souvent, mais avec elle, il était heureux. Très heureux. De sa main gauche, il caressa son visage, avant d'embrasser encore une fois ses tendres lèvres, et de l'entrainer, cette fois, dehors.

Ils marchèrent ainsi un moment, main dans la main. Lui, toujours avec son sourire béat sur le visage.

Mattia s'amusait à la faire tourner en bourrique. Ils passèrent deux fois devant le même bar. Ils montèrent deux fois les même escaliers. Il le faisait exprès; pour voir si, Ella avait toujours autant un sens de l'orientation pourri ou non. « Elle est chouette cette ville.. Mais j'ai l'impression qu'on se perd, non? » D'un sourire en coin, il passa son bras autour des épaules d'Ella. Son ventre commençait à tirailler. Il serait peut-être temps qu'il l'amène au bon endroit cette fois. « On m'a parlé d'un coin sympa, ça te dit d'aller là-bas? On pourra prendre notre petit déjeuner, en amoureux, rien que tous les deux. » Ses yeux se posèrent sur elle; à cet instant précis, il la dévorait du regard.