Sujet: “Plus l'ami est ancien, meilleur il est” Sam 22 Fév - 20:08
“Plus l'ami est ancien, meilleur il est” Jeremiah B. Earnshaw et Felix Moorgate
Les débuts de mon histoire avec Neela, c'était il y a déjà onze ans. Onze années que je m'étais retrouvé dans ce bar New-Yorkais, le cinq janvier, à fêter la fin de mes vacances seul avec mon meilleur ami, Jeremiah. Et pourtant, ce n'était que depuis un peu plus d'un an que tout avait basculé. D'abord il y avait eu mes retrouvailles avec Neela, dans le petit bar d'Arrowsic : son appel téléphonique m'avait particulièrement troublé, moi qui l'avais attendu pendant dix ans. Et puis ce même jour, j'avais rencontré Carlie, ma fille, celle que j'avais eu sans le savoir avec Neela lors de cette fameuse nuit mouvementée du cinq janvier. J'ai parlé de retrouvailles avec Neela... En réalité, ce jour là, ce n'était pas les VRAIES retrouvailles. C'était plutôt quelques semaines après, quand nous avions tous les deux réalisé que nos sentiments étaient toujours aussi forts que lors de notre rencontre et que nous avions décidé de nous mettre ensemble, pour nous et pour Carlie. Il y avait aussi eu l'annonce de la grossesse de Neela, ma demande en mariage, la naissance d'Adam... Je repensai souvent à tout ce que j'avais vécu en à peine un an, et je me disais parfois que toute cette histoire aurait pu être celle d'un film à l'eau de rose, sans cesse des rebondissements, mais heureusement une fin heureuse.
Je fus coupé dans ma réflexion par les pleurs d'Adam dans sa chambre et me dirigeai alors vers la pièce pour voir ce qui n'allait pas. Au passage, je regardai la pendule du salon. Jeremiah n'allait pas tarder à arriver. En tant que meilleur ami, il avait tenu - et moi aussi d'ailleurs - à venir voir Adam à la maison. Et puisque Carlie était à l'école et Neela chez ses parents, nous allions en plus pouvoir profiter de ce moment pour faire une petite visite “entre mecs” comme nous avions coutume d'appeler ces moments rien qu'entre meilleurs amis. J'avais à peine pris Adam dans mes bras qu'il se calma, comme il le faisait très souvent depuis sa naissance : il lui suffisait d'un contact avec Neela ou moi, et ses pleurs s'arrêtaient, à part quand il réclamait son biberon. C'était tout à fait magique, et c'était aussi un grand avantage lorsqu'il se réveillait en pleine nuit et n'avait pas faim, mais juste une envie soudaine de nous voir. La sonnette retentit finalement dans la maison, et je sortis de la chambre, Adam toujours dans les bras, pour aller ouvrir, me doutant que c'était Jeremiah qui faisait son arrivée. Je ne m'étais pas trompé, il se trouvait en face de moi avec un petit sourire, auquel je répondis.
« Tu m'excuseras, les accolades viriles je peux pas là. »
Je ne sais pas si nous nous étions déjà dis une seule fois bonjour d'une façon normale et banale depuis que nous nous connaissions. Il y avait toujours une petite phrase de l'un ou de l'autre, ou ces fameuses accolades, parce que nous nous connaissions depuis l'enfance et que nous étions suffisamment proches pour agir ainsi.
Sujet: Re: “Plus l'ami est ancien, meilleur il est” Lun 24 Fév - 9:14
Felix & Jeremiah
« Les amis sont la famille que l'ont se choisi »
Cela ne s’est pas fait sans mal et moult discussion houleuse, mais enfin, Jeremiah, tu as su convaincre ta chère et tendre jumelle de revenir vivre avec toi au bercail. Tu lui a même proposé, si elle ne voulait pas retourner vivre chez vos parents, de venir loger dans ton petit appartement que tu arrives à payer péniblement grâce à tes différents petits jobs, que tu cumules. Peu importe si c’est encore plus dur après, tu feras encore plus d’heures, mais au moins, maintenant, elle est à nouveau près de toi, et tu peux veiller sur elle, comme avant. Comme lorsque vous étiez enfant, et que tu lui permettais d’avoir des amis, que tu allais vers les autres pour elle, qui n’osait pas, que tu te tenais, debout face aux plus grands, prêt à recevoir les coups, juste pour la protéger, même si tu n’as jamais été bien fort. D’ailleurs, tu ne l’es toujours pas, avec ton physique tout maigrichon, mais tu t’en fou, pour toi la vie ne se conçoit pas avec les poings de toute façon.
Non, toi tu préfères t’amuser, profiter de la vie tout simplement, même si ces derniers mois cela ne s’est pas vraiment vu. Sans Juliette, sans nouvelles d’elle, tu avais du mal à avoir envie de quoi que ce soit. Heureusement que tu peux compter sur Lizzie et vos duos dans les bars, qui te font t’évader l’esprit le temps de quelques morceaux. Et puis, tu as aussi Felix, ton meilleur ami de toujours. C’est vrai que ces derniers temps, vous ne vous voyez plus aussi souvent, mais maintenant que Neela est revenue dans sa vie, et avec une fille en plus, et le bébé tout neuf, il a sa vie de famille, c’est donc tout à fait normal, qu’il ait moins de temps a te consacrer. Tu ne lui en veux pas du tout, et au contraire même, tu es heureux pour lui. Certes, ça t’a fait un choc de voir Neela débarquer, Carlie sous le bras, tu étais à New York avec lui dans ce bar il y onze ans, quand ils se sont rencontrés après tout. Et au vu de la suite des événements, tu étais à dix mille lieues d’imaginer qu’un jour vous la reverriez, et que Felix puisse avoir une fille. Mais c’est chouette, te voilà en quelque sorte tonton, et cela t’enchante. Les enfants c’est la vie.
Tu regardes l’heure, sur la pendule, accrochée au-dessus de la porte de ta minuscule cuisine, l’heure indiquée te dit qu’il est grand temps de te rendre chez ton meilleur ami, afin de faire la rencontre de bébé numéro deux, Adam, bien que Carlie ne soit plus un bébé depuis longtemps. Elle et sa mère ne seront pas là, c’est pour quoi Felix à choisi ce moment pour t’inviter, histoire de se retrouver entres hommes, comme ça fait longtemps que cela n’était pas arrivé. Tu avais insisté pour venir voir le petit bout à la maison, tu n’es pas le meilleur ami du papa pour rien. Tu as toujours été là pour lui, il n’y pas de raison que tu changes quoi que ce soit parce que maintenant il a une famille. Au contraire même, c’est une merveilleuse raison de pouvoir lui montrer qu’entre vous ce sera toujours pareil, quoi qu’il advienne. Tu frappes, il t’ouvre, tu lui souris comme un crétin, et tu ris bêtement à sa phrase en jetant un coup d’œil attendri au petit qu’il tient dans ses bras. « Saurons-nous un jour, nous dire bonjour normalement ? Après réflexion, j'espère pas, ce serait moins drôle. » Tu entres et refermes la porte derrière toi, puisque Felix a les bras occupés. Vous connaissant depuis toujours, chacun à ses petites habitudes chez l’autre, et surtout aucun complexe à faire comme chez lui. Enfin, maintenant, tu t’es un peu calmé, quand tu viens en présence de Neela, tu respectes quand même le fait que c’est aussi chez elle et tu tiens convenablement. Mais elle n’est pas là, dans l’immédiat, alors tu défais ta veste, l’accroches au portemanteau et avances vers le salon, sans attendre que ton ami te le propose. « Alors voilà le bambin. » Tu t’approches de Felix et Adam, et tu tends une petite peluche vers le bébé. « Tu dois probablement en avoir déjà des tonnes, mais tonton Jimmy ne pouvait pas venir sans t’en ramener une de plus. » Tu souris et ris. Aujourd’hui tu es de bonne humeur, tu l’es bien plus souvent et plus facilement depuis que Juliette est revenue. Puis tu te redresses, en fixant le visage de Felix. « Désolé vieux, mais je ne me voyais pas faire les boutiques de fringues, même si je pense cela aurait été plus utile qu’une énième peluche. Mais compte sur moi, pour faire mieux les fois prochaines. » À vrai dire, ce n’est pas cela le fond du problème, c’est juste qu’avec le peu de moyens que tu as, tu as acheté ce que tu as pu, tenant à ne pas venir les mains vides. Tu aurais aimé faire tellement mieux. Et tu te promets intérieurement que tu feras tout pour être un tonton digne de ce nom, pour la suite.
Sujet: Re: “Plus l'ami est ancien, meilleur il est” Mer 5 Mar - 13:48
« Saurons-nous un jour, nous dire bonjour normalement ? Après réflexion, j'espère pas, ce serait moins drôle. » J'affichai un grand sourire en regardant mon meilleur ami et en le laissant entrer dans la maison, tandis qu'il refermait la porte derrière lui. J'avais l'impression que c'était un peu comme pour Neela : il y avait quelque chose de différent en eux, dans leur relation avec moi, qui faisait que je les appréciai plus que toutes les autres personnes. Je le suivis dans le salon, alors qu'il s'y engouffrait comme s'il était chez lui. Après tout c'était un peu le cas : nous nous connaissions depuis tellement longtemps que lorsque nous étions chez l'un ou chez l'autre, nous étions aussi d'une certaine manière chez nous. Et puis cela faisait tellement longtemps - peut-être pas tant que cela en fait, mais c'était long quand même - que nous ne nous étions pas vus que je pouvais bien le laisser faire comme il l'entendait dans la maison, heureux de retrouver mon meilleur ami et ses manières de faire en ma présence. « Alors voilà le bambin. » J'avais gardé un sourire depuis l'entrée de Jeremiah dans la maison, et le regardai approcher une petite peluche d'Adam. Ce dernier avait les yeux grands ouverts, regardait un peu partout autour de lui, comme s'il commençait déjà à découvrir tout ce qui l'entourait, mais toujours dans son silence habituel. « Tu dois probablement en avoir déjà des tonnes, mais tonton Jimmy ne pouvait pas venir sans t'en ramener une de plus... Désolé vieux, mais je ne me voyais pas faire les boutiques de fringues, même si je pense que cela aurait été plus utile qu'une énième peluche. Mais compte sur moi pour faire mieux les fois prochaines. » Je levai alors les yeux au ciel en gardant mon sourire. Je m'étais toujours demandé pourquoi les gens avaient tendance à dévaloriser leurs cadeaux, à dire qu'ils auraient pu faire mieux et qu'ils feraient mieux la prochaine fois, comme venait de le faire Jeremiah. De ma main libre, je balayai alors ses paroles d'un geste.
« Dis pas n'importe quoi Jimmy ! Et puis vu comme il a déjà tendance à tripoter tout les jouets qu'on peut lui tendre, je sens qu'il va l'adorer ! »
Et puis après tout, nous avions déjà acheté quelques vêtements avant sa naissance pour les premiers jours, et avec les cadeaux qu'Adam avait reçu, il avait une garde-robe bien fournie pour un bébé de son âge. Il avait à peine quelques jours, et pourtant il était bien gâté, notamment par ses grands-parents. J'invitai finalement mon meilleur ami à s'asseoir dans le canapé, tandis que je m'installai à ses côtés avec Adam collé contre moi, sa petite main s'agrippant à mon T-Shirt. C'était lui la star de cette visite de Jeremiah, mais nous avions quand même planifié une après-midi entre amis, et étant donné que j'avais du passer moins de temps avec mon meilleur ami ces dernières semaines, j'avais probablement des choses à rattraper, surtout depuis que sa sœur Juliette était revenue.
« Alors, quoi de neuf ? Ça se passe bien avec Juliette ? »
Sujet: Re: “Plus l'ami est ancien, meilleur il est” Sam 22 Mar - 12:27
Felix & Jeremiah
« Les amis sont la famille que l'ont se choisi »
Tu sais bien, enfin tu te doutes bien que ton meilleur ami se fiche un peu de ce que tu amènes comme cadeau, déjà que tu te ramènes toi, c’est bien. Mais tu ne peux t’empêcher de te sentir un peu en faute. C’est parfaitement stupide, tu le sais bien, mais tu ne peux t’empêcher de t’en vouloir un peu par rapport à cela. « Tu m’en vois ravi alors. » Ce qui n’empêche absolument pas le fait que tu comptes bien te rattraper plus tard, dès que tes finances iront mieux et que tu pourras te le permettre. C’est vrai que dans l’immédiat, le voyage à New York pour aller chercher ta sœur, et le fait que depuis votre retour, elle vit chez toi, t’as fait utiliser le peu d’argent que tu avais pu mettre de côté. Tu ne lui en veux pas, tu ne le regrettes pas, c’est pour ta jumelle, et il n’y a rien pour elle que tu ne ferais pas, mais voilà, du coup, cela ne te permet pas de faire autant que tu voudrais pour Felix et le bébé.
Tu t’installes confortablement dans le canapé aux côtés de ton ami après qu’il t’y invite. Tu es fasciné par le petit bout dans ses bras, que tu dévores des yeux en souriant. Tu lui gratouilles le ventre « Tu aimes bien tonton Jimmy on dirait, hein ? » Même si tu as l’air de ne pas être prêt à te caser et donc de fonder une famille, cela ne t’empêche absolument pas de t’imaginer aussi père. Après tout, tu as déjà vingt-cinq ans, et même si tu as encore la vie devant toi, c’est aussi un âge idéal pour avoir des enfants. Seulement, ton cœur est pris par quelqu’un que tu ne devrais pas aimer de cette façon, et donc tu ne pourras probablement jamais construire de famille avec elle et tu ne conçois pas non plus de faire un enfant à une autre, juste pour en avoir, cela serait égoïste de ne pas offrir une vraie famille avec des parents qui s’aiment à ce futur enfant. En réalité, tu n’y avais jamais pensé plus que cela, avant que Neela redébarque dans la vie de Felix, avec Carlie et la venue d’Adam. Voir ton meilleur ami construire une vie de famille te fait prendre conscience de la médiocrité de ta propre vie.
Quoi qu’il en soit, tu es sincèrement heureux pour Felix et c’est ce que tu dois montrer pour le moment. Du coup, tu te sens un peu gêné quand il te parle de Juliette, d’ailleurs, tu ne lui a jamais dit ce que tu ressens réellement pour ta jumelle, tu n’es pas certain qu’il comprendrait, qui le pourrait ? Alors tu hoches un peu la tête « Elle se remet doucement et je crois qu’elle m’en veut un peu de l’avoir fait revenir ici. Elle finira bien par comprendre que je l’ai fait pour son bien, enfin je l’espère. » Sans ta sœur, tu n’étais plus vraiment le même, bien plus morose et bien moins amusant, maintenant qu’elle est de nouveau près de toi, tu redeviens petit à petit ce jeune homme enjoué que tu étais. Il est évident et facile de voir l’effet qu’elle a sur toi, même si la plupart des gens mettent ca sur le compte de votre gémellité. « Et sinon, ben la routine, j’enchaine et cumul les petits boulots. Je commence légèrement à regretter d’avoir arrêté l’université. » Encore un des effets négatifs sur toi du départ de Juliette. Tu essaies de changer de sujet, même si tu connais Felix et qu’il ne te lâchera probablement pas si facilement. « Alors, le mariage approche mon vieux, tu stresses pas trop ? » Tu arbores un large, en détournant ton regard vers Adam, qui semble réclamer la petite peluche en tendant ses petites mains vers toi, ou tout du moins c’est l’impression que cela te donne, tu t’appliques à la lui donner, enfin l’agiter doucement devant lui.