« Demain, et demain, et demain ! C'est ainsi que, à petits pas, nous nous glissons de jour en jour jusqu'à la dernière syllabe du temps inscrit sur le livre de notre destinée. » William Shakespeare. Tels étaient écrits les mots dans mon livre, avant que je le ferme. Je me mis réfléchir. Et moi ? Quelle était ma destinée ? Qu'étais-je supposée faire de ma vie ? C'était des questions auxquelles je ne pouvais répondre à ce moment même. Je ne savais pas quoi faire de ma vie à présent, et cela m'inquiétait beaucoup. J'avais l'impression de ne servir à rien, d'être de trop. Je voulais investir un peu du mien dans la société actuelle. Ma vie n'avait pas de sens.

J'avoue que je n'étais pas d'excellente humeur. Les jours passaient, et plus le temps passait, et plus je me sentais seule. Je n'avais pas beaucoup d'amis. Il faut dire que, depuis New York, je n'accordais plus ma confiance aux gens. Peut-être que je ne devais pas me montrer aussi méfiante, mais je n'y pouvais rien. Je me suis renfermée sur moi-même, et je le sais. Malheureusement, il y a des choses auxquelles on ne peut pas lutter.

Le vent soufflait sur mes cheveux blonds. J'avais froid. Je plissais les yeux, car le soleil m'aveuglait. Je pensais à beaucoup de choses en même temps. J'aimais bien cet endroit. C'était le seul endroit où je pouvais m'évader, et où je pouvais être tranquille. Je ne dis pas que Arrowsic n'est pas une ville tranquille, au contraire, mais mon endroit préféré était sans conteste le phare. De plus, personne n'y allait, ou presque personne. Je me sentais bien, ici, seule, et isolée de tous.

J'étais en train d'admirer le paysage, quand soudain, je sentis une main sur mon épaule. C'était une main chaleureuse et plutôt amicale. Je me retournais pour voir qui était-ce.

La personne ne m'était pas inconnue. Je connaissais même son prénom: Felix. Je l'avais rencontré à New York. A ce moment-là, je pensais que beaucoup de gens préféraient quitter les grandes métropoles pour les petites villes, comme Arrowsic. C'était parfaitement compréhensible. Il y avait plus de charme dans ces petites villes. Je me sentais bien ici. Le paysage était sublime, ni trop, ni pas assez. Je ne pensais pas la même chose pour New York. C'était une ville trop active et stressante. Elle m'avait anéanti. Je ne reviendrais plus jamais là-bas. Je crois que j'admire les gens qui arrivent à y vivre. Non, ma place était à Arrowsic, et j'en étais convaincue.

Perdue dans mes pensées, j'en oubliais même la personne qui s'était assise à mes côtés. D'ailleurs, j'étais plutôt étonnée de le voir ici. Je ne sais pas pourquoi, mais je le voyais bien au café du coin, lisant son journal tout en buvant un café entre deux heures de travail. C'était peut-être une impression que j'avais eu quand je l'avais rencontré à New York. C'est fou, dans cette ville, tout le monde parait occupé !

- Et bien, j'aime beaucoup lire dans cet environnement. Vous ne le trouvez pas magnifique, cher monsieur ?

La façon dont je lui parlais était assez amicale et aussi ironique. Je ne m'amusais pas à parler ainsi avec des inconnus. C'était parce que j'avais pris l'habitude de lui parler sur le ton de plaisanterie. Je le trouvais drôle, ce Felix. En tout cas, il me faisait sourire, chose rare. Ce n'était pas non plus mon ami le plus cher, mais je l'appréciais. Étant donné que mon humour n'était pas très développé, je préférais arrêter de prendre un ton ironique, n'étant pas une experte dans ce genre de choses.

- Et toi alors ? Je trouve ça étonnant de te voir ici. Aurais-tu un faible pour cet endroit ?

HJ: Enfin, enfin j'ai réussi à le finir, sans l'effacer ! Mon dieu, je n'ai jamais autant eu de malchance en quelques minutes. Enfin bref, en plus c'est pas terrible, désolé.

Il est vrai que ça faisait longtemps qu'on avait pas parlé, tous les deux. A vrai dire, je ne parlais presque jamais à personne. La solitude semblait me poursuivre. Et je ne savais pas quoi faire contre ça. Peut-être qu'un jour, je pourrais redevenir heureuse, et vouloir me faire des amis, mais pour le moment, ce n'est pas encore ça. Je ne le montrais pas, mais au fond de moi, je souffrais, beaucoup même. J'étais complètement perdue. Mais heureusement, grâce à des personnes comme Felix, je retrouvais peu à peu goût à la vie. Je trouvais qu'il respirait la joie de vivre. En tout cas, il n'avait pas l'air malheureux, comme moi.

Il avait tout compris. Il partageait les mêmes pensées que moi. C'était peut-être normal, mais je connais des gens qui préfèrent rester au cœur de l'action, dans le centre-ville. Ce n'était pas que je n'aimais pas y aller, mais le phare m'était plus agréable, voilà tout.

- Oui, c'est sûr. En tout cas, tu peux souvent me trouver ici, tu le sais maintenant.

Je lui souris timidement. Il fallait encore que je fasse des efforts, pour paraitre heureuse. Mais bon, j'étais plutôt contente qu'il soit venu, pour la simple et bonne raison que mon livre ne me suffisait pas pour me distraire. Il me parla, tout simplement, tout naturellement. Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu une conversation normale avec quelqu'un, et j'avoue que cela me faisait du bien.

- Pour tout te dire, je suis née ici. Je pense que c'est le seul endroit où je me sens bien. C'est tranquille, paisible, tout comme moi.

Je n'aimais pas vraiment parler de moi, mais bon, il le fallait. Du moment que ce n'était pas trop personnel, tout irait bien. Et puis, c'était peut-être l'occasion de se connaitre plus amplement, avec Felix. Je me souviens qu'à New York, on rigolait beaucoup, mais je réalisais que je ne savais presque rien de lui.

- Et toi alors ? Qu'est ce qui t'as poussé à venir ici ?

Le vent soufflait sur mes cheveux. J'avais l'impression de communiquer avec l'air, d'être libre. J'aimais bien cette sensation. Je pensais à beaucoup de choses en même temps, notamment à mon passé, qui hantait mes pensées, malheureusement. Je ne savais pas quoi faire pour me débarrasser de tout ça. Je crois que je ne peux rien faire. Ce qui est fait est fait. Je ne pourrais jamais tout changer. A cette pensée, je soupirais. Je regardais ailleurs, j'étais un peu déconnectée de ce monde. J'en oubliais même Felix, jusqu'à ce qu'il me parle.

- C'est pour ça que je ne quitterai jamais Arrowsic.

Je lui souris gentiment, et je baissais ensuite la tête. Je n'aimais pas vraiment croiser le regard des gens. J'étais trop timide pour ça. En fait, je ne sais pas pourquoi je suis comme ça. J'aime bien m'intéresser aux gens. Mais c'est sûrement à cause de ma carapace que je me suis construite toute seule. J'ai commencé à devenir solitaire, et j'avoue que ça m'empoissonne. Qu'importe, j'étais avec ce jeune homme, que j'appréciais beaucoup, alors il valait mieux en profiter, avant qu'il s'en aille et me laisse replonger dans ma solitude.

Je préférais l'écouter, plutôt que de parler moi. C'était beaucoup plus intéressant. C'était bizarre, il me racontait sa vie, alors que moi j'en étais incapable. Mais j'appréciais ce geste, cela signifiait qu'il avait assez confiance en moi pour me dire tout ça. C'est vrai que j'étais plutôt étonnée. Je ne le voyais pas du tout père. Mais je ne jugeais pas, ce n'était pas de mon droit. Une petite, c'est toujours très mignon. J'ai toujours aimé les enfants. Ils sont joyeux et insouciants, tout ce que j'aimerais être.

- C'est vrai ? Ça doit vraiment bouleverser ta vie. Comment ça se passe avec elle ?

J'étais heureuse pour lui, car il était heureux. Ça se voyait. J'enviais les gens comme lui, mais à vrai dire, je ne savais pas comment faire pour être à mon tour heureuse. Il me manque quelque chose, et le problème, c'est que je ne sais pas quoi. J'aurais peut-être besoin de quelqu'un, quelqu'un qui m'aime. Je ne sais pas. Mais bon, j'essayais de sourire bêtement, parce que je n'aimais pas déranger les gens avec mes histoires.

- Ah oui ? Tant mieux pour toi alors. Tu me présenteras ta petite un jour ? D'ailleurs, comment elle s'appelle ?

Je m'intéressais beaucoup à la vie de Felix, pour qu'il évite de s'intéresser à la mienne. Une petite fille... Je me demandais si moi aussi, un jour, j'en aurais une. Je n'en sais rien. Il y a tellement de choses que j'ignore. Je m'imagine mal m'occuper de quelqu'un, alors que je suis incapable de m'occuper de moi-même. Je soupirais. Je faillis lâcher une larme, mais ce n'était pas vraiment le moment.

Il me posa une question, et je ne m'y attendais pas. Que pouvais-je lui répondre ? Je n'étais pas prête à me confier à lui. Je n'aimais pas parler de moi, car je savais que je pleurais toujours. Je n'ai pas beaucoup d'amis, pas beaucoup de personnes à qui confier mes problèmes. C'est sans doute parce que je me renferme sur moi-même, et que je n'accorde plus ma confiance à tout le monde. Ça me faisait mal de penser à tout ça, mais je n'étais pas encore prête à me confier à Felix. J'essayais de ne rien laisser transparaitre, pas une once de tristesse.

- Non non ça va, je ne dors pas beaucoup en ce moment, c'est tout.

Ce n'était pas la meilleure excuse du siècle. Mais il fallait vraiment que j'évite d'aborder mon sujet. Pour moi. Pour lui. Pour tout le monde. Mon ancienne vie n'intéresse personne, pas même moi. Je ne savais pas quoi faire. J'étais complètement perdue. Et je me sentais gênée, car Felix avait l'air de bonne humeur, alors que je ne l'étais pas.

Carlie... C'était un bien joli prénom. Je me demandais à quoi elle ressemblait. Une petite fille, insouciante, et pleine de vie. Je souris doucement à cette image qui traversait dans ma tête. Je l'imaginais toute petite et souriante, je ne savais pas trop pourquoi d'ailleurs. J'aimais bien les enfants. Je n'ai jamais fait de baby-sitting, alors je ne ne savais pas trop si c'était difficile ou pas de s'occuper des enfants. En tout cas, je pensais que Felix devait faire du bon boulot. Je ne le vois pas mal faire les choses, bizarrement.

- C'est trop chou comme prénom !

Je ne sais pas pourquoi, mais à chaque fois qu'on me parlait de quelque chose, autre chose que moi, j'étais enthousiaste. Voilà pourquoi je m'intéressais à la vie des autres. Étrange. Je ne voulais pas, à nouveau, partir en pleine réflexion. J'en avais marre de penser. Si mon cerveau pourrait s'arrêter, juste un instant, je crois que je serai ravie. Vivre ma vie au gré de mes envie, voilà ce dont je rêve.

Je lui était reconnaissante de ne pas insister. A ce moment-là, je me dis que c'était vraiment une bonne personne. J'avais l'habitude qu'on me tire les vers du nez, et j'avoue que je détestais ça. Qu'il évite ce sujet-là m'arrangeait, et je l'en remerciais par les pensées. C'était beaucoup mieux ainsi. Parler de moi n'était pas la chose la plus joyeuse au monde. Au moins, je ne lui gâcherais pas sa journée. Il me posa ensuite une question, à laquelle je répondis avec plaisir.

- William Shakespeare. Je suis sûre que même toi, tu connais !

Je plaisantais un peu. J'avais envie de rire à nouveau avec lui, comme on l'avait toujours fait. C'était la seule personne avec qui j'arrivais à rire. C'était sûrement grâce à notre New York. A l'époque, j'étais extravertie. Je me demande bien ce que Felix pense de mon nouveau moi. Ça m'intéresse beaucoup. En tout cas, j'avais besoin de quelqu'un comme lui, pour me détendre.

Ignorer les choses. C'est ce que j'avais toujours fait. Au lieu d'affronter la réalité, je préférais faire comme si de rien n'étais. Je me demandais bien à quoi ça me mènerait, d'agir ainsi. Il fallait que je change, mais je ne savais pas comment m'y prendre. Je crois qu'il me manque quelqu'un, dans ma vie, qui me guide. J'aurais aimé avoir une carte de la vie, avec les instructions et les règles à suivre. Mais ça, ça n'existe que dans les rêves.

Felix répondit ensuite à ma petite réflexion. J'avoue que c'était plutôt agréable, de reprendre ce ton, qui nous était commun à présent. Je souris, doucement. Je ne riais pas aux éclats, comme j'avais l'habitude de le faire auparavant. Non, je m'étais calmée, et j'étais devenue beaucoup plus tranquille.

- Ouais je sais pas. Bah dis moi des auteurs connus alors, moi je m'y connais pas bien je crois !

Je ris doucement. Ça me faisait du bien, de rire ainsi. J'avoue que ce n'était pas non la blague du siècle, mais qu'importe. Avec Felix, on avait l'habitude de rigoler pour un rien, et de sortir les blagues les plus débiles. Inutile de dire que Felix était expert, en la matière. La débilité de ses blagues m'avaient peu à peu affectées, comme un maladie, maladie à laquelle je ne voulais pas lutter. Une once d'amusement dans ma vie ne serait pas indispensable, et je remerciais Felix, pour son humour qui lui était propre.

Il faisait de plus en plus froid ici. Le vent soufflait fort, et les vagues au loin étaient de plus en plus grandes. Le ciel commençait à devenir gris, sans doute qu'il allait bientôt pleuvoir. En tout cas, je ne l'espérais pas, car déjà je n'avais pas de parapluie, et en plus je devais rentrer à pied. Je soupirais. Le temps n'était pourtant pas si mauvais quand j'étais arrivée. Il faut croire qu'il peut vite changer, comme les gens.

J'avais envie de m'amuser, comme les gens normaux, mais je ne pouvais pas. Quelque chose m'en empêchait, et même si je voulais à tout prix détruire ce quelque chose, je n'y arrivais pas. Vous êtes-vous déjà senti nul, impuissant ? C'est ce que je ressentais quand je voulais quelque chose très fort, mais que rien ne se passait. J'en avais vraiment marre, de ne rien pouvoir faire contre ce foutu destin.

Felix me posa une question. A vrai dire, je n'avais pas la réponse. Je trainais tout le temps à Arrowsic, sans réel objectif. Ma vie était plongée dans l'eau. Je nageais, sans trop savoir où j'allais, ni vers quoi je me dirigeais. Ça me tombait toujours dessus, comme un requin qui s'apprête à engloutir un poisson. Voilà ce que j'étais: un pauvre petit poisson qui allait se faire manger par un requin, et dont la vie n'intéressait personne.

- Probablement, pourquoi ? Tu as peut-être une autre idée ?

Je ne tenais pas particulièrement à passer mon après-midi avec Felix, il devait sûrement avoir des choses à faire, mais sa compagnie m'était plutôt agréable. Je ne voulais pas paraitre égoïste, mais la solitude me plaisait bien. Parfois, c'est bien, d'être seul. Cependant, je ne me voyais pas contredire Felix. Alors j'espérais qu'il avait des choses à faire.

HJ: C'est pas grave, moi aussi parfois je suis pas inspirée.

J'avais tendance à rejeter les gens, et je ne savais pas pourquoi, ce qui me frustrait beaucoup. Pourtant, j'avais besoin d'affection et d'aide. Je ne pouvais pas aller mieux toute seule. Et c'est là qu'est tout le problème: je ne sais pas qui j'irais voir en cas de problèmes. J'aimerais tellement, avoir une meilleure amie, ou quelque chose comme ça, mais je n'en ai pas. Étrangement, je crois que la seule personne à qui je pourrais me confier, c'est ma sœur Sheila. Je ne sais pas pourquoi. Elle faisait partie des rares personnes qui savaient pour New York.

J'avais l'impression de gêner Felix, vraiment. Ça me mettait mal à l'aise. J'avais peur qu'il s'ennuie, avec moi. Il faut dire que je n'étais plus du tout la même, et je me demandais bien s'il m'appréciait toujours. Je doutais souvent de ce que pensait les gens à mon propos. C'était quelque chose dont je me préoccupais assez. Je n'étais plus drôle comme avant, plus aussi amusante. J'avais du mal à rire, de bon gré. Je m'étais transformée, et j'avais peur que cela lui déplaise. Cependant, je n'osais pas lui demander, c'était une question trop gênante. Il y a beaucoup trop de choses qui ne veulent pas sortir, et je suis obligée de garder tout ça au fond de moi.

- Je t'assure que je vais bien. Si tu veux, tu peux partir. Et puis il commence à faire froid.

J'avais conscience, que ma solitude dérangeait. J'avais conscience, que cela devait être épuisant de vouloir s'approcher de moi. J'étais comme un tigre en cage: attirant mais inaccessible. Et moi, la seule chose que je voulais, c'était de détruire cette cage.

Je me détestais d'être ainsi. Je me détestais de repousser les gens, je me détestais d'être moi. Je ne m'aimais pas, et je crois que c'était un problème. J'avais besoin d'aide. Mais de qui ? Je n'étais pas assez renseignée. Je soupirais. Je m'en voulais de faire du mal à Felix. J'aurais aimé redevenir la fille qui s'amusait et qui ne pensait à rien d'autre. Oui, juste un instant, car à cette époque-là, même si j'étais insouciante, au moins, je croquais la vie à pleine dents. Non, comment pouvais-je penser ça ? Je détestais cette ville, car elle m'avait détruite. Je ne devais pas regretter d'avoir tout quitté.

Il insistait. Je ne savais pas vraiment ce qu'il voulait. J'avais du mal à comprendre. Moi, tout ce que je voulais, c'était me reposer. Je ne dis pas qu'en sa compagnie, je ne le ferais pas, mais j'avais peur d'être de trop. C'était une peur qui était omniprésente en moi. Je ne savais jamais ce que je devais faire. Il fallait trouver une excuse, vite. C'était purement égoïste, et je le savais, mais tant pis.

- Non mais vraiment, ne t'inquiètes pas. Je vais rester cinq minutes, et puis après je retournerai chez moi boire un bon chocolat chaud.

Je lui souris timidement. Je n'étais pas une très bonne menteuse, je dois l'avouer. Mais je voulais vraiment qu'il me croie, c'était seulement pour son bien. J'espérais qu'il comprenne.

- C'est gentil de t'inquiéter pour moi, mais je suis une grande fille maintenant, non ? Et puis, tu ferais mieux de rentrer chez toi, tu vas attraper froid.

J'avais envie qu'il retourne à sa vie, à ses occupations, et qu'il ne pense plus à moi. Je n'étais qu'un poids pour lui, j'étais inutile.

Je m'en voulais vraiment de vouloir m'en aller. J'aurais voulu me taper, en tout cas je méritais une sanction pour ce que je faisais endurer à Felix. J'étais nulle. Je me sentais comme le diable, et je détestais cette position. J'avais sûrement baissé dans l'estime de Felix, et j'avais peur de ce qu'il penserait de moi à présent. Il insistait pourtant, et ça me faisait plaisir. Mais j'étais idiote. Cette solitude m'emprisonnait. J'espérais juste qu'il ne m'en veuille pas trop, ça serait horrible. Alors je me levais, en signe de au revoir. J'avoue, ce n'était pas terrible. Je ne savais ce que je devais faire. Il était en face de moi, dans l'incompréhension. Je ne savais pas si je devais l'embrasser, lui sauter au cou ou même lui serrer la main. Au lieu de ça, je dis bêtement:

- On se verra bientôt.

Je lui souris gentiment, histoire de me faire pardonner. Je partis ensuite, des regrets plein la tête. J'avais envie de pleurer, mais je me retenais. Je partis chez moi, n'osant pas me retourner pour voir si Felix était parti ou non. Qu'est ce que j'étais idiote !

SUJET TERMINÉ.