On a parfois l’impression que le monde est fait de choses qu’on subit. Les tremblements de terre, les inondations, les guerres, la télé-réalité... Mais il est important de se souvenir qu’il y a des choses qu’on maîtrise, comme le pardon, la deuxième chance, les nouveaux départs. Parce que la seule chose qui transforme le désert de solitude qu’est le monde en un endroit merveilleux, c’est l’amour. L’amour sous toutes ses formes. L’amour nous donne de l’espoir. De l’espoir pour le nouvel an. C’est ça le soir du réveillon pour moi. L’espoir... et une méga fête.
ft. SO MUCH PEOPLE (ah ah)
2012, TEA DELIGHT.

Ce soir, comme tout le monde, Pacey était de congé. Et ce soir, comme tout le monde, il avait reçu une invitation pour un opening. Un couple venait de s'installer en ville et avait invité tout Arrowsic à l'ouverture de leur tea room... Le soir du réveillon! Quelle idée saugrenue. En général les gens ont tous quelque chose de prévu pour le nouvel an. Ou tout du moins, ils espèrent le faire dans un endroit connu, avec leurs amis. Passer minuit au milieu d'inconnus et dans une soirée d'ouverture... C'était étrange. Et en même temps, Pacey avait répondu présent. Cela faisait des années qu'il n'avait pas fait quelque chose de "spécial" pour fêter l'arrivée de la nouvelle année. Il s'était encrouté dans son costume de vieux-pépé, à préparer un repas pour quelques amis très proches. Ils passaient minuit, et tombaient tous peu à peu comme des mouches. Soit, cette année, ce sera différent - se disait-il en renvoyant le coupon-réponse.

Et donc, comme il l'avait promis, le (jeune) Northam s'était rendu dans la boutique. En poussant les portes, il se demanda si il n'avait pas un peu abusé. Il n'y avait pas grand monde. Etait-il en avance ou bien personne n'avait répondu présent ? Il allait sûrement tirer cela au clair un peu plus tard dans la soirée. Il jeta un rapide coup d'oeil dans la salle, quelques têtes connues, mais vaguement. Et puis, en étant chauffeur de taxi dans une si petite bourgade, il avait déjà plus ou moins vu tous les visages d'Arrowsic... Un couple se présenta néanmoins à lui, souriant jusqu'aux oreilles. Ils étaient beaux, sur leur trente-et-un. La femme était radieuse, la main sur son ventre arrondi. L'homme avait l'air gentil. C'était donc eux les Parker? Les petits nouveaux de ce coin paumé du Maine? Bienvenue chez nous, leur avait-il lancé en riant. Ils discutèrent tous trois quelques secondes, jusqu'à ce qu'ils s'excusent en partant saluer le nouvel arrivant. Il resta donc planté là, comme une veille chaussette d'un ours analphabète, à regarder les gens arriver par la porte principale. Le buffet, de l'autre côté de la pièce, lui faisait méchamment de l'oeil. Mais... C'était bête à dire, mais il n'osait pas y aller. Personne n'y avait encore touché. Et c'était comme tout, tant que personne ne se lançait, personne n'osait. Il fit une moue un peu boudeuse et souffla. Avait-il bien fait de venir, finalement ? ...

Le nouvel an. Habitude ou pas, Amy le passait toujours seule. Pour elle, c'était un jour comme un autre. Le fait de fêter le nouvel an, c'était vraiment idiot et sans intérêt. Mais alors qu'elle avait son billet d'avion pour aller vers un tour dans le sud de l'Afrique pour quelques jours, elle avait marché sur cette invitation devant la porte de chez Imran. Elle se pencha pour ramasser la petite carte et tout d'un coup, elle eut une autre idée. Elle avait prévenu Ashton qu'elle ne fêtait jamais le nouvel an et qu'à chaque fois, elle se payait un petit voyage à l'étranger. Il ne l'avait pas mal pris, mais sans doute aurait-il préférait venir avec elle ou alors, il aurait préféré tout simplement qu'elle soit à ses côtés. En voyant l'invitation de ce nouveau couple, elle se dit alors qu'elle devrait peut-être changer les choses aujourd'hui. Qui sait, aller à cette openning ? Non, c'était trop tard, elle plia l'invitation qu'elle rangea dans sa poche et alla prendre l'avion à l'aéroport. L'aventure l'attendait !

« - Non, c'est pas vrai ! » Elle laissa tomber son sac au sol, regardant le panneau d'affichage qui était là. Son vol était annulé. Elle qui avait payé si cher les billets. Génial. Elle allait se retrouver assise à attendre le prochain vol. L'ennuie s'installa très vite en cette belle matinée du 31. Amy lisait tout en attendant son café. Au moment où elle voulut sortir son portefeuille pour payer, l'invitation qu'elle avait ramassée tomba par terre et elle eut une illumination... Elle sortit alors automatiquement son téléphone, mais remarqua que c'était celui du boulot alors fouina dans son sac à dos et attrapa celui où se trouvait le numéro d'Ashton. Elle lui écrivit que son vol était annulé et que si Ashton n'avait rien de prévu, elle irait à l'openning du Tea Room.

Ce qu'elle fit. Dans une belle longue robe, les cheveux en arrière, Amy débarqua chez les Parker. Elle discuta longuement avec Joey, la femme de Nathan pour ensuite se diriger vers le buffet. Amy n'en avait rien à foutre, elle attrapa une assiette et rempli cette-ci de quelques douceurs. Elle ne pouvait pas résister, la gourmandise était un si vilain défaut.

Le nouvel an, ça faisait des années qu’Astrée ne l’avait pas fêté, elle était toute excitée à l’idée d’aller à l’inauguration de ce tea room et ce même si son oncle ne voulait pas l’accompagnait, d’après lui, les banalités avec les habitants de cette petite ville il en avait toute la semaine alors finalement son réveillon à lui c’était du tennis, une bière et une pizza, ouais très classe mais bon c’était un mec, il ne fallait pas trop lui demander. L’adolescente attrapa la robe qu’elle avait achetée spécialement pour l’occasion, une petite robe marron qui jouait délicatement avec la transparence, élégante et loin d’être vulgaire.

Après que son oncle l’est déposé –hors de question qu’elle traîne dans les rues le soir, toute seule- et qu’il lui ait précisé une nouvelle fois de ne pas boire d’alcool, de faire attention aux garçons, de l’appeler s’il y avait le moindre problème, elle avait enfin pu descendre de la voiture. Une fois dans salle, elle se mit à tout observer, les petits fours lui donnaient envie, tout le monde étaient sur son trente et un et elle n’avait qu’une envie ; s’amuser. Elle posa son regard sur le couple Parker, ils étaient magnifiques, leur amour se reflétait dans chaque angle de cette pièce. Un sourire discret illumina son visage alors qu’elle attrapait un verre –de jus de fruit of course- avant de se pencher sur les petits fours. Elle allait en prendre un mais visiblement quelqu’un le voulait aussi. Au contact de cette main gourmande, la jeune femme retira sa main et offrit un petit sourire à cette personne en guise d’excuse.

Les symboles. C'est fou ce que l'être humain pouvait y accorder une telle importance. Le passage à la nouvelle année en était l'exemple parfait. Tout le monde ou presque, ce jour-là, semblait s'accorder à dire qu'il serait déterminant, conditionnerait l'année à venir... Il fallait donc prendre, pour l'occasion, de bonnes résolutions afin de passer une bonne année. Mais n'était-ce pas stupide, au fond ? Une façon de donner du sens à des décisions irréfléchies, du style qu'on aurait jamais osé prendre autrement ? Comme si, être le premier jour de l'année nous autorisait à changer, à faire de nouvelles choses, prendre de nouveaux départs... Ou faire de nouvelles promesses, que ce soit à soi-même ou aux autres.

Lorsqu'il avait reçu l'invitation des Parker, Alaric se souvenait encore de l'expression qui s'était peinte sur son visage, une sorte d'étonnement teinté de curiosité, vite rattrapé par un sentiment presque devenu naturel chez lui d'abattement, cette même émotion qui ne lui avait jamais ressemblé... Mais ça, c'était "avant". Avant les évènements qui s'étaient enchaînés à une vitesse folle, chamboulant sa vie sans qu'il n'ait même le temps de se poser un instant pour y penser, pour réfléchir, pour prendre conscience de ce qu'était son existence, à présent. Jamais il n'irait à cette soirée, s'était-il dit. Broyer du noir dans une salle noire de monde, ça faisait trop de noir au même endroit, et donc, c'était loin d'être l'idée du siècle, CQFD. Sauf qu'à ce grand flou artistique qu'était devenu son quotidien, un autre évènement était venu s'ajouter, pas plus tard que quelques jours plus tôt... Et ce dernier n'était pas des moindres.

Layla. Il avait une soeur, maintenant. Alors vous croyiez vraiment qu'il en avait quelque chose à faire, de ce que la nouvelle année pourrait lui apporter ? Il en avait eu assez ces six derniers mois pour dix ans, au moins, et plus grand chose ne l'étonnerait avant au moins un millénaire à présent ! Mais, du coup, il n'avait pas voulu rester chez lui... Car à coup sûr, Layla se serait demandé pourquoi il ne faisait rien ce soir-là, et cela soulevait trop de questions auxquelles il n'était pas encore prêt à répondre. Alors, il était là, dans son costard trois pièces - gilet compris, mais sans cravate -, a une soirée "chic", chose à laquelle il n'avait pratiquement jamais mis les pieds de sa vie... Et il était supposé y fêter la nouvelle année. Cependant, il n'avait qu'une envie depuis qu'il était arrivé : s'enfuir d'ici au triple galop pour hurler à plein poumons sur le cruel non-sens de la vie et tout ce qu'elle supposait ! Il faisait toutefois bonne figure, c'est pourquoi, coupe de champagne à la main, il se dirigeait vers le buffet, histoire de "participer"... Mais il pila soudain en apercevant Amy Eesha Johar juste devant, heureusement trop concentrée sur les petits fours pour le remarquer. Bifurquant soudain vers un coin opposé de la pièce, il attrapa une deuxième coupe de champagne au passage d'un serveur avant de se tourner vers le premier visage à sa portée et, sourire aux lèvres, entonner un „Je peux vous offrir un verre ?“, sans même savoir à qui il s'adressait.

Le look, c'était primordial. Costume de marque, fait sur mesure, Imran savait comment imposer la classe. Mais Imran venait surtout de faire un gros dégât à la soirée du nouvel an organisé par de grands noms. Invité par un ami qu'il avait connu à Oxford, Imran pensait passer une bonne soirée. Ancien camarade de classes, collège psychologue, écrivains, petit bourge américain... En gros, la soirée aurait pu être grandiose. Si Imran n'avait pas manqué de finir dans un ravin à la sortie d'Arrowsic. Il avait senti cette douleur dans sa poitrine, horrible, lourde. Il avait senti la mort, mais il était encore en vie. Là, face à son volant, sur le côté de la route, il avait senti le souffle de la vie revenire et l'ironie du destin lui rire au nez. Il avait l'impression que ce léger moment c'était un gros foutage de gueule. Sérieusement ? Là maintenant ? Alors qu'il est sur la route ? Au volant ? C'était quoi cette blague ?! Imran sortie de sa voiture, fermant violemment la portière avant, donnant un coup à sa belle Porsche. De toute façon il en avait mal de cette voiture. Il en avait marre du souvenir de Luana qui le hantait. C'était comme la maison de Minissha. Les objets le blessé bien plus que les souvenirs eux-mêmes. Ils étaient déclencheur de trop bon souvenir. Il donna un nouveau coup de pied à la voiture avant de laisser la Porsche sur le coin de la route. Il attrapa les papiers qui étaient là, son téléphone, la bouteille de vin qu'il avait acheté pour la soirée et laissa la caisse, marchant vers la ville qui était désormais sienne.

Il pensait rentrer chez lui, sans attendre. Sans faire de détour. Mais voilà, alors qu'il était devant sa porte, près à rentrer, il fit demi-tour. Toujours bouteille à la main, il se dit qu'il n'affronterait pas 2013 seul. Aujourd'hui, il allait faire un effort. Bon, quel effort. Nathan Parker avait croisé la route d'Imran un matin. Et malgré l'air hautain de l'ancien écrivain, il lui avait demandé de venir à l'openning de son salon de thé. La seule question qu'Imran avait posé, changeant littéralement de ton, c'était si il pourrait y trouver du thé indien. Quel surprise d'apprendre que sa femme en raffolait. Imran pensa alors à cette invitation, demandait au coin d'une rue et il se dit qu'il se pointerait à l'évènement. Il était bien habillé et avait même un petit présent. En arrivant, il donna la bouteille à Nathan - en faisant mine qu'il l'avait acheté spécialement pour l'occasion. Il remarqua quelques têtes connus, même Eesha qui visiblement n'était pas on-ne-sait-où. Il remarqua alors Kavi et se senti alors tout con. Passé le nouvel an avec son fils, quoi de mieux ? Alors qu'Imran avançait vers lui, un autre homme était près de son fils.

Et une fois Kavi la coupe à la main, Imran repris celle-ci qu'il but d'un trait.

« - Merci, j'avais tellement soif en plus ! » Il reposa la coupe alors qu'un serveur passait à côté. « - Veuillez nous excusez, j'dois rappeler à mon fils son âge et ensuite, promis, j'vous botte le cul. » dit-il en regardant de haut en bas le blond qui venait d'offrir du champagne à son fils, Mineur au passage. Il lui tourna ensuite le dos, ouvrant une légère marche avec Kavi pour s'éloigner de ce drôle de type. « - On n'est pas chanceux en amour, mais putain ce qu'on attire les cons. »

Fêter la nouvelle année était une chose que Mattia aimait tout particulièrement d'habitude. Mais depuis un an, ce n'était plus pareil. Il n'était plus aussi motivé pour passer un réveillon à boire, et à se foutre la tête à l'envers, priant pour que le temps passe vite. Maintenant, ce n'était plus du tout pareil. Il vivait un rêve éveillé -à quelques détails près-. Il avait ce que tout homme rêverait d'avoir; faire un métier qu'il adorait, avoir une belle femme à ses côtés, et avait déjà un bébé entre les mains. C'est pourquoi cette année, il n'avait pas envie d'aller fêter la nouvelle année avec ses copains. Il préférait rester avec Ella, et Lleyton, et être auprès d'Ashton. Et puis aussi, dans deux jours, il repartait à l'autre bout du pays faire un tournoi. Une inauguration pour le soir du réveillon était beaucoup mieux pour son sommeil qu'une soirée avec ses potes.
Habillé avec un beau costume noir, et portant une cravate rouge, Mattia fit irruption dans le nouveau tea room du pays. Il tenait dans ses bras son fils, qui du-haut de ses quatre mois semblait fier de porter de si beaux vêtements. Pour l'occasion, lui aussi s'était bien habillé; chemise, et jean. Jetant un rapide coup d'oeil autour de lui, Mattia ne put s'empêcher de souffler quelques mots à Ella. « Ella, on a pris un sérieux coup de vieux quand même.. L'année dernière, j'ai passé une soirée d'enfer pour le réveillon.. J'suis incapable de me souvenir de tout ce que j'ai fait.. » Il se retourna alors vers Ella, un petit sourire aux lèvres. Oui, il avait l'impression d'avoir pris un sacré coup de vieux. Oui, l'année dernière il avait passé une soirée tout aussi différente. Mais non, il ne regrettait pas d'avoir accepté l'invitation. Il avait fait pas mal de connerie, si au moins, les gens le voyaient ici, peut-être se rendraient-ils compte qu'il avait -un peu- changé. Et puis, surtout, ils étaient ensemble.
Ses yeux rivés vers sa chérie, il ne put s'empêcher de la dévisager du regard. Mamma mia. Elle était resplendissante dans sa robe, et coiffée comme cela. Avec un sourire, il s'approcha d'elle, et lui colla un petit bisou sur la bouche. Puis, d'une main portant Lleyton, de l'autre, il attrapa la main de sa chérie. « Viens, je vais t'offrir à boire. » A peine avaient-ils fait un mètre qu'il s'apperçut, avec surprise et joie, qu'Astrée se trouvait pas loin. Elle était là, elle aussi très belle dans sa tenue. Souriant, il se retourna vers Ella. « Y a Astrée! Je vais te la présenter! » Ella avait du en entendre parler, mais si ces souvenirs étaient bons, les deux jeunes filles ne s'étaient jamais rencontrées. L'occasion était belle pour cette rencontre.

Alaric y mettait du sien. Faire la fête, c'était pas son truc, mais il faisait de son mieux. Encore fallait-il qu'on le sache, mais ce n'était pas facile pour lui, d'être là, de se comporter normalement, tout en sachant qu'il était... Et bien, dans la même pièce qu'elle. Quand il s'aperçut de la boulette qu'il venait de faire en accostant un jeune homme, sa première réaction fut de bloquer un moment sur lui avant de lâcher entre ses dents : „Oh, désolé, je ne regardais pas où j'allais, je...“ Cherchant vaguement des yeux une personne esseulée, de préférence de sexe féminin, à désigner, Alaric reporta son attention sur le jeune homme. De toute évidence, il se fichait totalement de ses explications... Autant ne pas se fouler. Et puis, soyons sérieux : il avait toujours été un piètre menteur. „En fait, j'essaye d'éviter quelqu'un. Une femme.“ Un peu gêné de sa propre conduite, il préféra finalement en rire doucement, aussi atterré qu'amusé de sa bêtise. Il fut d'ailleurs soulagé quand le garçon prit finalement la coupe, bon gré mal gré, malgré un certain embarras et surtout... Un quiproquo des plus évident. Il commença d'ailleurs à vouloir expliquer les raisons de sa mésaventure, prenant un ton qu'il voulait décontracté. „Ces femmes, c'est fou ce qu'elles -“ Il n'eut cependant pas le temps de terminer qu'il fut interrompu par un homme qui lui était encore inconnu, prenant le verres des mains de son interlocuteur avant de s'adresser à eux avec la grâce et le tact d'un éléphant en tutu sur une patinoire - et sachez-le, ces derniers n'en avaient aucun.

„Veuillez nous excusez, j'dois rappeler à mon fils son âge et ensuite, promis, j'vous botte le cul.“ Certes. Le numéro du papa protecteur, il le comprenait sans mal, c'est pourquoi il tendit une main vers l'épaule de l'homme, s'apprêtant à s'excuser aussitôt quand il entendit la suite : „On n'est pas chanceux en amour, mais putain ce qu'on attire les cons.“ Alaric, qui avait porté la coupe à ses lèvres, manqua alors s'étouffer légèrement. Certes... Il retira son bras, fronçant les sourcils. D'abord, il lui promettait une tête au carré et ensuite, il l'insultait. Soit. Ce mec avait définitivement l'air d'avoir de sévères a-prioris, si ce n'était un sérieux problème de gestion de la colère... Et bien, quel modèle véhiculait-il à son fils ! Régler un "problème" par des insultes... Clairement, ce type n'était définitivement pas un fin psychologue.

Voyant qu'ils s'éloignaient, le laissant retourner à sa solitude, il ne pipa cependant pas mot. A quoi bon s'engager dans telle discussion, après tout ? La réelle intelligence, dans cette situation, était de se taire. Et puis, comme on dit, le sage ne dit pas ce qu'il sait, le sot ne sait pas ce qu'il dit. Observant son verre au trois quart plein un instant, Alaric haussa les épaules avant de le poser sur le rebord de la fenêtre à sa droite, premier endroit à sa portée. Décidément, il avait le chic pour mettre les mains là où il ne fallait pas... Et les pieds aussi, par ailleurs, c'est pourquoi ces derniers se mirent d'ailleurs en mouvement. Il n'aurait pas dû venir. Ou plutôt, à la seconde même où il l'avait vue elle, il aurait dû faire demi-tour. Il l'avait su instantanément. N'aurait plus manqué qu'à présent, elle ait vent de la scène et vienne lui demander si la cause de leur divorce n'était pas plutôt parce qu'il était devenu un pédophile gay ou bisexuel à tendance cougar... Quoi que, si offrir un verre au sexe opposé était supposé dire quoi que ce soit sur notre sexualité, les hétérosexuels n'auraient plus des masses d'amis, cela dit. Il eut un rictus à cette pensée tout en se dirigeant vers la sortie.

La jolie brune après son petit sourire se retira du coin des petits fours après en avoir mangé quelques-uns –de toute façon depuis qu’elle avait redécouvert LA nourriture la vraie, la gourmandise était revenue au galop-. Elle regarda un peu partout autour d’elle, elle connaissait si peu de monde mais, ça ne la gênait pas, elle se plaisait à détailler chacun, leur tenue, leur façon d’être et de se comporter avec leur épouses ou leurs enfants –ou même leur façon d’être seule-. En fait, elle avait sans doute l’air d’une petite fille perdue au milieu d’une grande salle et qui découvrait pour la première le monde des adultes, ce n’était pas tout à fait ça. Son regard se posa rapidement sur son psychiatre, vraiment très bien habillé, encore mieux que d’habitude, mais, enfin elle n’allait pas aller le voir, il était accompagné –et non pas qu’elle ne l’aimait pas-.

Et puis, tournant les talons pour retourner prêt du buffet, elle se retrouva face à beau blond qu’elle connaissait bien. « OHH LES DEUX PLUS BEAUX !!! ». AH oui, elle s’exclamait, elle n’avait que faire que les regards se tournent vers elle. Et oui, elle avait bien dit « les » parce que ce beau blond n’était d’autre que Mattia et il avait son adorable fiston dans les bras à qui elle colla un gros bisou sur le front avant de s’attaquer à la joue de son papa.

Sans laisser le temps à qui que ce soit de respirer ne serait-ce que deux secondes, la brunette se tourna vers la jolie blonde qu’elle n’avait encore jamais vu mais dont elle avait entendu parler et qu’elle aimait déjà –elle aimait son Matty comme personne, elle lui avait offert un magnifique bébé, comment ne pas l’aimer ?-. Elle prit alors jolie Ella dans les bras, comme si elles étaient amies de longues dates –il n’y avait qu’à prier pour que Mattia lui ait parlé de l’énergie et des comportements déplacés d’Astrée-. « Ella, ça me fait plaisir de te rencontrer, enfin ! ». Le pire ? Elle n’était pas du tout hypocrite.

Se faire draguer par un mec. Ou plutôt offrir un verre par un mec. C’était un peu particulier pour moi. Mais apparemment, pour lui aussi. « Oh, désolé, je ne regardais pas où j'allais, je… ». Ouais ouais. Il avait beau chercher un peu autour de lui, ça paraissait peu crédible. Puis bon c’est pas comme si j’y prêtais attention. Il avait dû s’en rendre compte. Puisque finalement son intention se reposa sur moi. « En fait, j'essaye d'éviter quelqu'un. Une femme. ». Un petit rire gêné s’échappa de sa bouche. Les femmes, toujours les femmes ! Y a qu’elles pour nous mettre dans des situations comme ça. Enfin, je prenais la coupe, attendant une potentielle suite. Et voulant lui éviter un certain malaise. « Ces femmes, c'est fou ce qu'elles… ». J’attendais la suite mais, non. Mon verre glissa de mes mains. « - Merci, j'avais tellement soif en plus ! ». Je me retournais vers cette personne. Qui n’était d’autre que mon père. Wesh il venait de me siffler ma coupe. Est-ce que j’avais les boules là ? Ouais un peu quand même.

Il reposa la coupe vide sur un plateau. Tout paraissait naturel pour lui. Aucune gêne. « - Veuillez nous excusez, j'dois rappeler à mon fils son âge et ensuite, promis, j'vous botte le cul. ». Quoi mon âge ? Rho ça va ! Dix-huit ans, je pouvais bien boire de l’alcool. Et je n’avais jamais attendu son accord. Enfin, il ne me laissa pas le temps de répondre. Me faisant tourner le dos au blond qui m’avait offert la coupe. Putain le pauvre. Il devait penser qu’il avait un don pour se mettre dans la merde là. Enfin, bon. Au moins, ça pourrait l’éloigner de cet embarras. « - On n'est pas chanceux en amour, mais putain ce qu'on attire les cons. ». Je riais légèrement. Ce qu’il pouvait être con lui aussi. Mais j’adorais ça. « Déconne pas, apparemment il est pas bien chanceux en amour non plus. ». Franchement, j’aurais bien aimé savoir quelle femme il fuyait. Quoi ? Faut bien s’occuper dans ce genre de soirée, non ?

Puis j’observais un peu mon père. Dans son costume fait sur mesure. Il avait cru que c’était un défilé de mode ? « Et sinon ça va t’as pas trop l’impression de m’avoir sifflé ma coupe de champagne non ? ». Eh ouais j’en restais là moi. J’avais déjà pas grand-chose pour m’éclater si en plus je ne pouvais pas boire.

Le monde commençait enfin à arriver, au grand bonheur de Pacey. Il n'allait donc pas finir tout seul, à passer les douze coups de minuits à tenir la chandelle, au choix, au petit couple tout nouveau et dégoulinant d'amour d'Arrowsic ou au couple d'octogénaires édentés perdant la boule. Un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres. Il était bien content. Voyant, également, que la foule s'engageait sur les petits fours, il ne fallut pas le prier deux fois pour le voir se jeter sur les amuses gueule à son tour. Volant une coupe de champagne, au passage, il regarda le flot arriver. Aux premières loges, comme on dit. Il n'en reconnaissait pas la moitié, et ce fut pour le moins, perturbant. On aurait pourtant cru que l'unique chauffeur de la ville aurait pu avoir déjà entraperçu tous les visages, surtout dans une ville comme Arrowsic. Mais ce n'était point le cas, ce qui le surprit à vrai dire. Il fit une petite moue, décidément, Arrowsic lui réservait encore bien des surprises.

Suivant le défilé des nouveaux arrivants, les yeux du jeune Northam finirent par tomber sur Johar. Johar qui parlait à un adolescent. Johar qui emmenait ce même adolescent un peu plus loin en souriant. Johar qui... Johar qui tapait dans le prépubère maintenant ? Bordel, qui l'eut cru. Cet homme le surprendrait donc toujours. Il devait y avoir une explication rationnelle à tout cela, mais là, tout de suite, elle ne venait pas...

Se chassant ses idées de la tête, son regard se reporta sur l'entrée. Il cherchait quelqu'un qu'il aurait pu connaitre, afin de ne pas non plus passer la soirée tout seul dans un coin. Lorsque ses yeux se posèrent sur deux têtes blondes, son coeur fit un bond dans sa poitrine. Il crut qu'il allait en régurgiter ses petits fours. Leurs sourires, leur amour, leurs yeux plein de tendresse, leur... Leur bébé. Ils étaient fichtrement beaux, ces cons là. Et ils lui foutaient une grosse claque au visage. Il n'aurait pas du, il n'aurait pas voulu, et pourtant, il en vint instinctivement à penser à Elyana. Il ravala sa salive, imaginant Ely, son nouveau copain et leur bébé à la place de ces jeunes gens. Il savait qu'il devait souhaiter son bonheur, ce qu'il faisait, de plus. Mais là, c'était dur, trop dur. Il aurait rêvé de ça. Avec Ely. Sauf que, tout était fichu. Il n'avait pas besoin de ça pour le nouvel an. Il devait repartir sur de bonnes bases et... Oh il en avait la nausée. Son regard triste se détacha du petit couple et il en vint à se pincer les lèvres. Et puis, dans un élan, il se mit à marcher jusqu'à la sortie. Parce que, et si ils décidaient de se pointer, eux aussi ? Il ne pourrait le supporter. Il ne voulait, ne pouvait pas la voir dans ses bras. Et encore moins le rencontrer. Et de voir leur bonheur lui éclater au visage... Grand Dieu, la simple idée lui donnait la nausée.

A peine avait-il mis le pied dehors qu'une légère brise vint lui glacer jusqu'à l'os. Il voulu se réchauffer en calant ses mains sur ses épaules, mais il se rendit compte qu'il tenait toujours la coupe de champagne entre ses doigts. Et merde. Se maudissant, il se disait que si il voulait rentrer pour la reposer, peu importe l'endroit, il fallait qu'il fasse vite. Il ne savait pas si ils allaient se pointer ou non, mais dans le doute, mieux valait assurer ses arrières. Décidé, il la fini d'un trait -alors qu'elle avait à peine était entamée- et posa un pied devant l'autre. Mais, alors qu'il allait prendre la porte, celle-ci s'ouvrit brusquement sur un grand jeune homme châtain. Visiblement, il était tout aussi heureux que Perceval de s'être pointé à cette soirée. Posant une main sur la poignée, il jeta un petit signe de tête à l'homme avant de lancer, un petit sourire gêné et ironique au coin des lèvres. « Aaah, on est loin de "la soirée inoubliable" vendue sur le carton d'invitation. N'est-ce pas ? » Il tentait de détendre l'atmosphère. Après tout, c'était ce qu'il savait faire de mieux. Il n'en demanderait pas plus, juste que... C'était cruel, infiniment malsain, mais il avait besoin de savoir qu'il n'était pas le seul à se sentir mal à cette soirée...

Passer le nouvel an de cette façon n'aurait jamais été un truc qui l'emballait. Il préférait passer du temps avec Kavi, boire de l'alcool à en prendre la tête, fumer quelque chose, et vomir toutes ces tripes. Mais maintenant, il était papa. Il avait Ella. Il était professionnel. Il avait plutot envie de se poser, et de passer ce nouvel an avec eux. Normal, non? Surtout que bon, boire comme un trou n'aurait pas été judicieux après ce qui s'était passé un mois plus tôt, mais passons.. Il n'était donc pas malheureux de se retrouver là, parmi tout ces gens. Il raconta cependant à Ella ce qu'il trouvait de bizarre « Mais on est pas les seul, Regarde Kavi… ». Kavi là? Ouvrant de grands yeux, Mattia vit en effet son meilleur pote, discuter avec Imran Johar, le psy indien. La vache! Jamais il n'aurait cru ça de lui. Mais au moins, ça le réconfortait. Il n'était pas le seul à avoir vieilli à ce point!

Il l'embrassa alors, puis l'amener vers la table des boissons. Il était heureux là. Ella à ses côtés. Lleyton dans ses bras. Il apperçut alors, là-bas, dans un coin, Astrouille. Son sourire se fit encore plus grand. La jeune fille connaissait Lleyton. Mais jamais elle n'avait encore rencontré sa mère; c'était l'occasion rêvée. Alors, il se retourna vers Ella, un grand sourire sur les lèvres. En la voyant ainsi, il faillit regretter ses mots. Ella était magnifique dans cette robe courte, rouge, les cheveux ondulés, les seins un peu voyants. Il avait envie de la dévorer sur place.. Il lui fit alors un baiser. « Bonne idée ! Il faut vraiment que je la rencontre. ». Et merde.. "J'avais aussi une autre idée, mais.. tant pis, on fera ça plus tard.." Contraint et forcé -même si il aimait Astrée énormément-, il oublia le corps de sa bien-aimée et l'entraina vers la citrouille. Elle, elle se rendit compte en tournant d'un coup, qu'ils étaient là. En voyant sa tête, Mattia ne put s'empêcher de rire. « OHH LES DEUX PLUS BEAUX !!! » ouais, les deux BG! Les deux plus beaux de cette salle. Les plus funs. Les plus magnifiques, c'était bien eux. Lleyton et Mattia. Elle se pencha, embrassa le front de Lleyton, et puis la joue de Mattia. « Salut citrouille! »
Et puis, sans rien dire, elle prit Ella dans ses bras. Wahoo, elle était excellente! Il eut du mal à garder son calme, et à ne pas rire. Ella devait être perdue devant cette tornade, surtout que là, il ne sut pas si il lui avait dit comment elle était. Ses yeux croisant le regard de sa petite amie, Mattia sourit, et mit sa bouche contre le crâne de son fils pour éviter de montrer à Ella le fou rire qu'il était en train de se taper. « Ella, ça me fait plaisir de te rencontrer, enfin ! » Un sourire sur les lèvres, réussissant à peu près à garder son calme, il lâcha un « Ella, Astrée, Astrée, Ella.. Il était tant que vous vous rencontrez.. J'ai cru que vous ne vous verriez que le jour où Lleyton décidera de se déguiser en citrouille pour Halloween..» Il afficha alors un petit sourire. Si il n'était pas certain d'avoir parler du trop plein d'énergie d'Astrée, il était quasiment certain d'avoir raconté à Ella l'histoire de la citrouille.

« Salut citrouille! » Un énorme sourire illumina le visage d’Astrée, encore plus énorme que celui qu’elle avait à la base, oui c’était bien sa citrouille, ça faisait toujours remonter les bons souvenirs quand il l’appelait comme ça.

Et puis Astrée sans penser à se contenir une seconde pris la jolie blonde dans ses bras. Cette dernière ne s’y attendait pas, ça se voyait, ça se sentait, en même temps c’était difficilement prévisible si on ne connaissait pas le personnage qu’était Astrée. « Ella, Astrée, Astrée, Ella.. Il était tant que vous vous rencontrez.. J'ai cru que vous ne vous verriez que le jour où Lleyton décidera de se déguiser en citrouille pour Halloween..». Et là ils étaient trois à rire de bon cœur, Astrée se tourna vers Lleyton, l’imaginant en citrouille un instant, le pauvre, si ça lui arrivait, ça allait le suivre toute sa vie. « Oh je pense qu’on se serait vu avant quand même. En tout cas je suis heureuse de te rencontrer aussi Astrée. ». Astrée ne quitta pas son sourire, ne tardant à compléter les paroles d’Ella. « Bah oui, j’aurais usé les oreilles de Mattia pour qu’ils nous présente ! ». Le pire c’est qu’elle était sérieuse, elle aurait vraiment insisté auprès du beau blond pour connaître l’élu de son cœur, c’était important pour elle –de la connaître et de bien s’entendre avec elle-. « Et surtout, je dois te dire merci pour tous les cadeaux que tu fais à Lleyton ! » Astrée ria à nouveau, elle ne s’était pas attendu à ça mais, c’est vrai qu’elle offrait toujours des cadeaux à Lleyton, la remarque était justifier. « Ah mais j’y peux rien, il est trop mignon votre petit monstre, je peux pas résister. ». Et une nouvelle fois, elle embrassa le petit Lleyton.

« - ça doit sans doute expliquer pourquoi il s'est tourné vers toi. Quand on est désespéré on est capable du pire. » Au moment où il disait ça, Imran attrapa un verre qu'un serveur trimbalait sur un plateau. En somme la soirée s'annonçait des plus ennuyantes, mais ça il s'en fichait. Il était avec Kavi, on fond c'était presque si la soirée ne s'annonçait pas réussit juste pour ça. Il entendit d'ailleurs de nouveau la voix de son fils alors qu'il regardait la salle et les invités du regard. « - Non, pas du tout. Va te chercher du thé, après tout c'est un peu l'endroit pour, non ? »

Imran remarqua Pacey, mais celui-ci était en train de partir visiblement. Il lui parlerait une prochaine fois, ce n'était pas comme si Pacey n'étais pas son chauffeur. Ou plutôt le chauffeur qui le conduisait à droite à gauche parce qu'Imran était un pur flemmard la plus part du temps. Ça manque d'indien dans cette salle. Non pas que je n'ai pas remarqué Amy près du bar s'attaquant au petit gâteau, mais ou était ce bon vieux Doc'. Ça fait un moment que je ne l'avais pas vu. A Tout les coups elle m'en veut toujours. Trop rancunière celle-là. Alors qu'une gorgée de champagne coulé le long de sa gorge, Imran remarque Mattia, avec sa copine et son... attendez depuis quand il a un gosse lui ? C'fou ce que parfois Imran était à l'ouest. Il aurait peut-être dû envoyer un cadeau où un je-ne-sais-quoi ? M'enfin c'était tout drôle. Lui était peut-être jeune, mais il était là. Il verrait son fils grandir alors qu'Imran venait de découvrir son fils de 18 ans. Autant dire que le monde était littéralement en train de se foutre de sa gueule.

Bon passons, ce petit monde lui donnait le mal de crâne.

« - Alors comme ça tu fêtes le nouvel an ici ? Pas de soirée entre potes ? » Imran afficha un léger sourire. A Son âge, il avait passé les plus belles soirées de sa vie. Les plus impressionnantes aussi. Autant dire que les anglais étaient doués pour faire la fête.

Ella était tellement magnifique dans sa robe rouge que Mattia l'aurait volontiers entrainé dans un endroit à l'abris des regards indiscrets. Il ne pensait même pas à son fils qui, justement se tenait dans ses bras. Ses neurones étaient tellement occupés à matter la jeune femme qu'il en oubliait son premier rôle -le plus important de sa vie- : être père. Ceci dit, Ella le lui rappella bien gentiment, un sourire taquin sur les lèvres. « La dernière fois que nous avons fait ça, tu sais comme moi ce que ça a donné. ». Elle embrassa alors le front de leur fils. LEUR fils. Bon sang, comment avait-il pu oublier la façon dont ils l'avaient fait? Ahah. Il était un père horrible. Riant alors, Mattia l'embarqua vers Astrée.

Astrée semblait fine heureuse de les voir; normal, qui ne serait pas heureux de voir le beau Mattia? Bon, trêves de plaisanterie, Mattia se concentra, et laissa les deux jeunes filles parler. Chacune d'elle observant Lleyton. Bon, il fallait qu'il s'y fasse. Lorsqu'on a son enfant dans les bras, personne ne vous remarque, mais tout le monde remarque le petit bonhomme de quelques mois. Mattia était invisible à ce moment-là. Et ce n'était pas pour lui déplaire. « Oh je pense qu’on se serait vu avant quand même. En tout cas je suis heureuse de te rencontrer aussi Astrée. ».« Bah oui, j’aurais usé les oreilles de Mattia pour qu’ils nous présente ! ». Y a pas à dire, elle l'aurait vraiment fait. Il n'en doutait pas du tout du tout. « Et surtout, je dois te dire merci pour tous les cadeaux que tu fais à Lleyton ! » « Ah mais j’y peux rien, il est trop mignon votre petit monstre, je peux pas résister. ». Et une nouvelle fois, ce fut Lleyton qui fut embrassé. Le chanceux! D'abord par sa mère, maintenant par Astrée. Mattia sourit. Il avait déjà dit mille fois à Astrée merci, et lui avait demandé mille fois d'arrêter. Son gamin allait finir par être pourri gâté, et Astrée complètement à sec. « Tu vas finir par te ruiner. » lui fit-il avec un petit sourire. Puis, il observa alors les gens autour d'eux. Kavi le faisait délirer à être dans ce genre de soirées. Ce n'était pas son truc non plus à lui. « Vous savez d'où ils viennent? » ils, c'était le nouveau couple là. Et oui, Mattia faisait un peu son curieux.

Sa mère avait appelé, que fais-tu ce soir Kai ? Parce que ton père et moi nous aimerions beaucoup que tu passes à la maison, passer le nouvel an seule ce n’est pas agréable, on sait que ça va mal dans ton couple, en même temps on te l’avait dit que Fernando n’était pas un garçon pour toi, passe à la maison ma chérie. Non, tout mais pas ça, elle ne pouvait pas entendre que Fernando n’était pas l’homme de sa vie, elle ne pouvait pas voir ses parents après tous leurs mensonges, elle ne pouvait pas aller chez eux et « fêter » nouvel an comme s’ils étaient une famille. Elle avait tout simplement répondu, je vais à la soirée organisé chez les Parker, point, elle avait raccroché et sans savoir pourquoi elle s’était glissé sous la douche avant de se sécher en d’enfiler une jolie robe blanche. Peut-être avait-elle fait ça parce qu’elle avait déjà commencé à boire et qu’elle n'avait pas les idées très claires ou peut-être avait-elle fait ça parce qu’il fallait qu’elle sorte de ce fucking loft où tout lui rappelait Fernando. Qu’importe, elle l’avait fait.

Une fois arrivée au Tea Room, la jolie rouquine prit directement une coupe de champagne, qu’elle avala cul sec, loin des regards indiscrets avant d’aller en chercher une autre. Elle ne savait pas bien ce qu’elle faisait là, ce qu’elle attendait mais elle avait besoin d’être là. Son regard se tourna sur toute la salle jusqu’à s'arrêter sur Imran, son cœur se serra pensant à leur dernière rencontre, elle avait besoin de lui plus que jamais et qu’importe qu’il doive crever d’ici peu elle avait bien l’intention de le faire chier jusqu’au bout – à entendre, être avec lui jusqu’au bout.-. Se moquant bien du jeune homme qui était à ses côtés, Kai bu une gorgée de champagne avant de diriger droit vers lui, elle avait besoin de lui ce soir, de lui et de lui seul, c’était le seul à qui elle voulait parler sans savoir pourquoi.

Elle arriva devant Imran –ainsi que le jeune homme qui lui était inconnu- habituellement elle ne l’aurait jamais fait mais l’alcool décomplexait, que voulez-vous. « Imraaaan ! Comment tu vas ? ». Merci, elle semblait joyeuse –bon bien sûr bien trop alcoolisée- mais loin de pleurer.
r.

« - Pas du tout. » Il aurait ri de bon coeur, si son côté sournois ne l'avait pas forcé à envoyer un regard moqueur à son fils. C'est vrai qu'il abusait, Kavi avait le droit de boire ce qu'il désirait, surtout quand on fête le nouvel an. C'est le soir de débauche par excellence. Quelle perte pour Kavi de devoir supporter son paternel en de telle circonstance. Oh ça va, il y avait bien pire qu'Imran. Le truc, c'était de savoir pourquoi Kavi était là. Ce n'était pas la destination de rêve des ados de son âge, surtout ce soir-là. Il ne fut pas surpris par la réponse de Kavi. Là, Imran pouvait rire sans le moindre complexe. Le pauvre Kavi se retrouvait à boire du thé, plutôt qu'à boire des litres en compagnies de super potes. La soeur de Lavi avait fait fort. L'enfermer dans un placard durant des semaines, ça c'était une bonne idée. Un exemple en force de la cruauté auquel pouvait parfois faire face les parents. Après tout, c'était bien elle qui l'avait envoyé ici. Elle était douée, fallait le dire. Imran devait sérieusement songer à aller parler à la Tata.

« - Yak ! Épargne-moi les visions d'horreur. La dernière image que j'ai d'elle et loin d'être des plus flatteuses. » Il senti un frisson lui parcourir et eu une réaction presque automatique. « - Elle ne m'aimait pas vraiment, je ne suis pas sûr que les sentiments ont évolué depuis. »

Il eut un sourire, parce que pensé au passer lui donnait toujours quelques visions nostalgique. Ça le rendait toute chose en quelque sorte. De toute façon Kavi avait encore du temps devant lui. De longue et belle année en perspective. Mais Imran se tourna vers lui et lui avoua :

« - Tu sais, n'attend pas demain pour profiter de la vie. Si tu veux y aller, fonce. Peu importe les conséquences, si tu sens que c'est ce que tu dois faire. Fait-le. » Il termina son verre, mais avant qu'il ne rajoute quoi que ce soit, il aperçut Kai en robe blanche venir vers lui. Elle avait l'air... ivre ? C'était possible ça ? « - Kaiiiiiiii. » Il n'avait pas besoin d'en dire plus. « - Je vais bien et toi tu m'as l'air en pleine forme. (il se tourna vers Kavi, tout en posa sa main derrière le dos de Kai pour qu'elle tourne le dos à Kavi et qu'il puisse la conduire ailleurs) Kavi, si j'ai un conseil à te donner, tu peux faire ce que tu veux tant que je ne te vois pas faire. Tu piges ? » Il lui fit un clin d'oeil. Cela voulait dire qu'il pouvait boire si Imran ne regardait pas, qu'il pouvait partir si Imran ne le voyait pas. En gros, qu'il était libre de tout mouvement tant que les yeux de son père n'étaient pas posés sur lui. M'enfin il n'était toujours pas habitué à présenter Kavi comme son fils, mais là, c'était Kai. Avec son état et ce qu'elle sait, Imran ne pouvait pas risquer que sous les excès d'une boisson alcoolisé elle révèle des choses qu'elle ne devrait pas.

Et Imran avait beaucoup trop d'estime pour Kai pour la laisser pommette à une telle soirée. Il posa son verre en conduisant Kai dans un coin tranquille. « - Oh Kai, tu as décidé de me piquer le rôle de l'ivrogne de la soirée. Arf, je n'aime pas ça. La compétition risque d'être rude, tu sais ? » Il réussit à faire passer Kai tranquillement sur le côté, ils allaient se retrouver dans entouré par des murs, mais dehors. Des tables et des chaises étaient posées là, Les Parker avaient sans doute pensé qu'ici, l'été, ça ferait un coin parfait pour ceux qui raffolent du thé et qui aime fumer. L'un des murs était complètement recouvert de verdure, c'est vous dire. Ce n'était pas très grand, mais il y a l'avait au moins 4 ou 5... non 5 tables. Passons, Imran ferma derrière lui la véranda. Par chance un rideau dissimulé plus ou moins l'endroit. Ils seraient tranquilles. Il se posa en face de Kai, la regardant droit dans les yeux.

« - ça va ? »

« Shut up and drive. »

Laissez moi vous dire une bonne chose sur l'Amour et sur les cons. Les deux vont souvent de pair. L'Amour rend aussi con que l'alcool rend saoul et ça, j'en sais quelque chose. Ce soir, l'Amour est la connerie sont d'ailleurs à l'honneur. Mais il s'agit en vérité de retrouver son amour propre et effacer l'ardoise de ses conneries passés. Une nouvelle année allait commencer et l'ancien Anton Johnson qui avait sévi à Arrowsic devait rester en 2012, lui. Appartenir au passé. « P'tain, Priya ... Cette cravate est trop serrée. Et ce col est trop blanc, il fait ressortir mes dents ! Sans parler de ces ridicules boutons de manchettes, regarde de plus près, on dirait des mini-pénis ailés ! » Si quelqu'un était de mauvaise humeur ? Disons plutôt qu'il avait donné sa parole de mauvaise grâce et qu'il ne pouvait pas la reprendre, du coup, monsieur était effectivement ... De mauvais poil ! Parce que c'est à Priya, qu'il l'avait donnée et que, quand on adore une personne, même sans le lui crier (ni réellement le lui montrer), cela nous fait agir différemment. En arrêtant d'être un salop sans coeur, par exemple. En d'autres circonstances, il aurait fait semblant de dormir en slip sur le canapé avec un paquet de Doritos sous le bras et un match de basket en fond avant de lui lancer un 'Peace out!' quand elle aurait passé la porte sans lui, pour montrer qu'il avait décidé de ne pas y aller, finalement. Mais il voulait changer, pour de vrai, alors, il était bel et bien en train de s'habiller bien qu'il n'ait aucune envie de l'accompagner à cette fête dont elle lui avait parlé. Elle l'avait convaincu que ce serait un premier pas pour regagner sa réputation d'antan et... Il l'avait crue ! Il était même allé à la supérette d'à côté acheter un rasoir et s'était débarrassé de sa barbe de huit jours. Bon, d'accord, plutôt douze jours ... Sans mentionner la Cologne, qu'il avait ressorti du tiroir sans la boire et appliqué avec retenue ! En bref, il avait ... « La classe ... » Commença-t-il, avant de rouler des yeux avec un air si blasé qu'elles auraient pu faire le tour de ses orbites. « Je ressemble à "Ken va se marier." J'ai changé d'avis, je préfère y aller nu qu'avoir l'air présentable et constipé. Je suis sûr que mes articulations grincent quand je marche tellement j'ai l'air coincé ! » Se plaignit-il avec une moue boudeuse digne d'un gamin de cinq ans, avant de laisser ses bras tomber sur son flanc et ses yeux remonter le long de la silhouette de sa colocataire, non sans cligner. « Et toi, évidemment, t'es parfaite ! Merci d'à nouveau me prouver que c'est moi le problème ... Et que je ne suis pas fait pour être élégant, tandis que le look du soulard me sied à merveille. Où elle est la boîte "objets tranchants" que t'as planqué pour que je sois pas tenté de me suicider ? J'en ai besoin, là. » Ironisa-t-il ensuite à moitié, plaquant une main sur son visage tordu dans un rictus affligé. « J'peux même pas te regarder tellement t'es une bonnasse, là dedans ! Vite, pars sans moi, je survivrais pas à cette vue plus longtemps ! » Et sur cette dernière jérémiade, qui se voulait être un compliment déguisé, car non, il ne pouvait pas lu dire simplement qu'elle était belle - c'était pas son genre, enfin ! - ils partirent ensemble direction le tea room, bras dessus bras dessous comme de parfaits ... Colocataires. (Et non cavaliers. Ça non plus, c'était décidément pas leur genre!)

« Mais c'est qu'y a du monde ... » Suffoqua-t-il presque en découvrant l'assemblée qui avait fait le déplacement. S'il s'y était attendu ? Disons qu'en vérité, c'était "le but", de faire bonne figure face à tous ces gens qui avaient assisté à sa dégringolade, mais ... C'était plus impressionnant maintenant qu'il y était. « Mon costume est super cintré ou c'est moi qui ... Étouffe ? » Gromella-t-il en bougeant à peine les lèvres, son poing devant sa bouche, en jetant un regard en biais à Priya. C'est là qu'il remarqua Tessa, qui arrivait dans leur dos. Oh nom de Dieu d'une Priya ! S'il y en avait bien une qu'il voulait éviter, c'était bien son ex-femme. Dès qu'ils se retrouvaient à moins de vingt mètres l'un de l'autre, l'atmosphère devenait électrique et il suait déjà assez à l'idée d'être dans la même pièce que la moitié des personnes qu'il détestait le plus au monde sans qu'elle s'ajoute au lot. Ça commençait bien, dis donc, il avait déjà envie de ressortir ... et de prendre ses jambes à son cou ! Comme ce mec, là, qui se dirigeait à grandes foulées vers eux. Enfin, vers la sortie. Et en plus, il le connaissait ! Super, il allait lui servir d'excuse pour s'éclipser ni vu ni connu. « Alaric ! Tu t'en allais ? On peut te raccompagner ? » Comment ça, il l'aimait même pas ce gars ? Oui, c'était vrai, mais tout était bon pour se tirer de là en vitesse ... Avant que Tessa ne le voit. Au bras de Priya, en plus ! Car il pressentait qu'il n'allait pas aimer la suite des "festivités".

Vous croyiez que je m'étais sagement rangée, que j'avais désactivé mon blog et que j'allais enfin vous lâcher ? QUELLE BÊTISE ! Naïfs, voilà ce que vous êtes tous. Mais ce n'est pas parce qu'une quelconque institution a réussi à mettre mon blog HS qu'on m'a coupé la langue... Hé oui, les sms ça existe mes lapins. Mais, que vois-je ? Que vous êtes mignons, tous autant que vous êtes, amassés dans ce petit tea room pour fêter la nouvelle année. C'en est presque pathétique. L'épisode Liam ne vous a-t-il pas rendu un peu méfiants ? Parce que, je ne sais pas moi, à tous vous ruer chez ces Parker, ces nouveaux venus un peu trop gentil, un peu trop parfait. Ma foi, c'est vos affaires. Mais, si j'étais vous, je me méfirai un peu de ce nouveau petit couple parfait, de cette femme avec son ventre bien rond. Pourquoi quitter précipitemment leur ville natale pour tout recommencer dans un lieu comme Arrowsic ? Pourquoi jouer aux bons citoyens avec des gens qu'on ne connait même pas ? Ca sent le roussi, je vous l'dis. Je n'ai pas fini de fouiner, je tiens déjà du lourd sur eux. Tout comme sur chacun d'entre vous. Mais je ne vais tout de même pas tout vous dévoiler d'un coup. Ce serait bien trop sympa de ma part.

À très vite mes chéris. Je serai toujours là pour vous desservir.
Rumour Has It.