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 En voiture Simone ! [Clyde]

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MessageSujet: En voiture Simone ! [Clyde]   En voiture Simone ! [Clyde] EmptyJeu 18 Aoû - 19:39

En voiture Simone ! [Clyde] Clyderomeo

C'avait été plus fort que lui, il n'avait pas pu résister à la tentation ...

Pourtant, on ne pouvait pas dire qu'il n'avait fait aucun effort pour éviter d'en arriver là. Conscient qu'Arrowsic était une ville bien plus petite que celle dans laquelle il avait grandi et qu'ici tout le monde connaissait grosso modo tout le monde (ce qui induisait qu'on risquait de le repérer et donc de le soupçonner plus rapidement que dans une grande agglomération ...), Romeo s'était tout d'abord retenu et avait détourné le regard en plus d'avoir fermement enfoncé ses mains au fond de ses poches afin de ne pas toucher à l'objet de ses convoitises. Mais, finalement, l'envie avait été plus forte que la sagesse et la projection mentale qu'il s'était faite de tout l'amusement que lui apporterait la conduite du véhicule avait eu raison de sa volonté de ne pas monter dessus, tandis que son propriétaire - naïf et / ou inconscient - avait laissé les clés sur le contact, le temps de régler le coup de son plein à la caisse de la station service. Une fois à cheval sur l'engin, la fougue et l'adrénaline avaient anéanti la moindre once de prudence et de moralité au sein de l'esprit de notre marin. Excité comme une puce, il avait alors tourné la clé sur elle-même, fait rugir le moteur et s'était éloigné à toute vitesse, les cheveux au vent, ponctuant sa fuite d'un éclat de rire plus juvénile que moqueur vis à vis du pigeon y ayant laissé des plumes dans l'histoire.

De toute façon, l'idée ici n'était pas de voler le quad dans l'optique d'un hypothétique profit lors d'une revente mais bel et bien de " l'emprunter " momentanément à son propriétaire - sans lui demander son avis, soit ... - le temps d'effectuer une promenade de santé revivifiante ! Enjoué, le brésilien percevait plus ce délit comme une opportunité de nouvelle découverte en terme de sensations plutôt que comme la promesse de finir au trou si, par malheur, les autorités venaient à l'arrêter en possession du véhicule volé. D'ailleurs, pour l'arrêter, il aurait déjà fallu qu’elles le rattrapent, or c'était de toute la vitesse de l'engin qu'il filait le long des routes tout en ayant en tête l'idée saugrenue de partager son aventure avec quelqu'un d'autre que lui-même. Quelqu'un qui rirait volontiers d'apprendre que ce quad n'était pas le sien, qui, comme lui, s'inquiéterait plus d'en faire bon usage que de l'avis du propriétaire dépouillé et à qui un peu d'adrénaline ne ferait pas de mal ...

Ce quelqu'un c'était Clyde. Clyde qui, à cette heure-ci, devait encore dormir, mais qui ne resterait pas somnolant très longtemps car les crissements de pneus qui annonçaient l'arrivée de Romeo devant la façade de sa maison laissaient présager que le brésilien ne comptait probablement pas appliquer avec lui la technique du réveil échelonné, doux et apaisant. En effet, lorsqu'il freina brutalement devant la maison de son ami, le premier réflexe de Casador fut de klaxonner bruyamment, encore et encore, jusqu'à ce qu'une tête, une main, (un pied ?), ou quoique ce soit d'autre apparaisse entre les rideaux de la chambre du principal intéressé et fasse office de preuve de vie autre que larvaire dans l'habitation. « Nicholls ? Hey, Nicholls ! NICHOLLSEUH ! Tu réveilles ou quoi ? » S'écria-t-il, impatient, en s'amusant à faire pétarader le moteur qui vibrer sous son siège. « Allez, réveille ! Tu dormiras quand tu seras mort ! ». Boutade de mauvais goût, on vous l'accorde - surtout compte tenu de l'état de santé de l'interlocuteur - mais spontanée, sincère, amicale et bien conjuguée pour une fois ^^.
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MessageSujet: Re: En voiture Simone ! [Clyde]   En voiture Simone ! [Clyde] EmptyVen 19 Aoû - 22:33

Courbaturé d'avoir monté des caisses d'alcool de la cave toute la journée, la joie que Clyde avait ressenti en s'allongeant dans son lit était quasiment indescriptible. Son matelas prenant les formes de son corps, il s'installa de manière à être installé le plus confortablement possible, et décida de dormir en sautant son repas. Il était resté éveillé tard plusieurs fois dans la semaine, et il n'avait beau être que vingt-deux heures, il était littéralement épuisé. Il ne lui fallut pas cinq minutes pour tomber dans un profond sommeil dénué de rêve. Ce n'est que quelques heures plus tard qu'il émergea. Ses courbatures se faisaient toujours autant sentir, et Clyde décida donc de prendre sur lui, se lever et de prendre un efferalgan, histoire d'atténuer les douleurs. Avec un peu de chance, celui permettrait de se lever demain sans que cela soit une véritable torture. Il étouffa un juron heurtant son gros orteil contre son lit, et descendit les marches de la maison veillant à ne pas faire de bruit. C'était une partie de la chimiothérapie qu'il détestait. Devant passer quatre jours par semaine pendant un mois sans bouger lorsqu'il faisait des cures, il perdait beaucoup plus de masse musculaire qu'il n'avait jamais le temps d'en reprendre, et devait donc subir les courbatures. Ce n'était pas la mort – c'est le cas de le dire – mais c'était franchement désagréable. Il avala un grand verre d'eau avec son médicament, et retourna se coucher, espérant se rendormir tout aussi rapidement. Il n'y avait rien de pire que les nuits où il se réveillait et était incapable de se rendormir. C'était dans ces moments-là où il laissait la peur s'insinuer dans son esprit, et où il était le plus sujet à une déprime. Cela devait être sa nuit de chance, cependant, puisqu'à peine fut-il de nouveau sous les couvertures que des klaxons se mettent à raisonner violemment dans la rue. Il se demanda d'abord quel était hurluberlu qui pouvait faire un boucan pareil, mais quand il entendit une voix familière accompagnait ce boucan, il se demanda comment il avait fait pour ne pas y penser plus tôt. Il n'y avait pas grand monde qui oserait se ramener dans le quartier résidentiel de Arrowsic et faire un tel barda sans raison apparente. Car, en effet, Romeo aurait tout simplement pu téléphoner à Clyde, ou frapper à sa porte. Mais il a préféré employer la méthode forte – ce qui n'était pas forcément idiot en soit, car Clyde aurait probablement filtré l'appel. Il était sur le point d'ouvrir la fenêtre lorsque son ami lui dit qu'il dormirait quand il serait mort. Le leucémique ne put étouffer un rire en constatant le manque de tact du brésilien, et ouvrit la fenêtre, pas vexé pour un sou. Il attendit que son ami daigne le regarder, et lança, le plus naturellement du monde : « Oh Romeo ! Romeo ! Pourquoi es-tu Romeo ?! Renie ton père et abdique ton nom ; ou si tu ne le veux pas, jure de m'aimer, et je ne serai plus une Capulet. » Cette tirade bien connue de Shakespeare fut bien évidemment sur jouer par le plus jeune des Nicholls qui fit signe à son ami qu'il arrivait. Il abandonna son tee-shirt, et enfila un pantalon, un marcel et un pull avant de dévaler les escaliers. Il ne savait pas exactement ce que ce dernier lui préparait, mais Clyde avait appris à ne plus se poser la question. Il était toujours surpris, mais ça en valait toujours la peine. Il était sur le point d'ouvrir la porte de la maison lorsqu'il se dit qu'il ferait mieux de laisser un mot à ses parents si il ne souhaitait pas que toute la ville soit ameutée pour si peu. Avec tout cela, il avait plus que l'impression d'être retourné à l'adolescence – et c'était désagréable !

Lorsqu'il vit l'engin sur lequel était assis son ami, Clyde le regarda, intrigué. « Mais depuis quand tu as un quad toi ? » A peine eut-il posé la question, et vu le sourire perfide de son ami se dessinait sur son visage, il enchaîna : « Laisse tomber, je veux pas savoir. » Et grimpa sur le quad sans même prendre le temps de mettre la moindre protection. C'était idiot, sans aucun doute ; imprudent, il ne le niais pas, et gamin, ce n'était pas impossible. Mais il passait son temps à faire attention à ce qu'il mangeait, au nombre d'heures de sommeil qu'il devait au moins avoir, et une quantité d'autres choses encore. Lorsqu'il était en compagnie du jeune homme, c'était comme si il avait un moment de « temps libre », et il faisait tout pour en profiter au maximum. Tant pis si cela voulait dire se montrer inconscient, voire avoir une attitude dangereuse. Ce n'était pas généralement pas le cas, et de toute façon, Clyde n'avait jamais craché sur une montée d'adrénaline. Il vérifia qu'il était confortablement installé, et que son portable ne risquait pas de se perdre en route, et fit signe à son ami de partir après s'être accroché à lui. Il ne savait pas ce qu'il lui réservait, mais il s'en souviendrait sûrement toute sa vie – le temps limité qui lui restait assurait cela. Il leur fallut quelques minutes à peine pour atteindre la forêt, et des frissons parcoururent l'échine du jeune homme à l'idée de l'éclate qu'ils allaient avoir ici. « Tu places la barre de plus en plus haut, mec. »
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MessageSujet: Re: En voiture Simone ! [Clyde]   En voiture Simone ! [Clyde] EmptySam 20 Aoû - 17:32

Il fallut que la fenêtre de la chambre s'ouvre sur un Clyde encore ébouriffé par le sommeil, mais joyeux malgré tout, pour que Romeo cesse enfin d'ameuter tout le quartier avec son boucan effroyable. Cela dit, la réplique Shakespearienne qu'il reçut en réponse le fit éclater d'un rire dont l'intensité sonore n'avait rien à envier aux coups de klaxon. Il fallait bien reconnaître que, même si le ton dramatique y était, Clyde n'avait en rien le physique d'une Juliette telle qu'on se l'image (ou, tout du moins, tel que Romeo aurait pu la fantasmer ...). Impatient, notre marin ne put se résigner à couper le contact et préféra trépigner sur son siège en attendant que son ami vienne le rejoindre, ce qui ne tarda pas. Il avait bien su que Clyde serait partant pour une virée matinale ! « Mais depuis quand tu as un quad toi ? » Instantanément, le sourire de Romeo se transforma en rictus crapuleux qui ne fit que s'élargir d'avantage lorsque le barman retira sa question. Peut-être valait-il mieux, en effet, qu'il ne sache rien des circonstances qui avaient amené le brésilien à pouvoir lui proposer une excursion sur un engin qui ne lui appartenait pas mais qui appartenait peut-être à l'une des connaissance de Nicholls qui avait pour lui le fait d'habiter la région depuis bien plus longtemps que notre touriste. De toute façon, c'était pas vu pas pris, et Romeo ne comptait pas laisser le temps à qui que ce soit de les voir puisqu'il démarra en trombes dès l'instant où Clyde se fut confortablement installé derrière lui. Imprudent, il ne se formalisa pas des limitations de vitesse et rejeta en bloc l'idée que les 150 kilos de muscles qu'ils représentaient approximativement à eux deux risquaient fort de les envoyer dans le décor au moindre virage un peu trop serré, leur promettant par la même occasion de jolies commotions cérébrales puisque leur tête enflées d'arrogance ne semblaient pas avoir besoin de s'encombrer d'un casque de protection ...

A cette vitesse, il ne leur fallut pas plus de quelques minutes pour disparaitre sous les arbres qui bordaient l'orée de la forêt la plus proche dont le sol cabossé et jonché de racines tortueuses obligea Romeo à se mettre en flexion sur les jambes pour ne pas perdre le contrôle du quad. Lorsque la voix de Clyde s'éleva dans son dos pour souligner le fait qu'il plaçait la barre de plus en plus haut, Casador s’esclaffa de plus bel et répondit par dessus son épaule tout en tachant de garder le peu de concentration dont il était capable sur le chantier de randonné qu'il venait d'emprunter. « Peut-être bientôt je viens te chercher en hélicoptère ! » Idée séduisante, pensa-t-il tandis que les arbres défilaient à toute vitesse le long du chemin, mais possiblement compromise par le fait qu'en plus de ne pas savoir piloter ce genre de machine, il n'était pas prêt d'avoir la possibilité d'en " emprunter " un d'aussi tôt dans ce trou paumé qu'était Arrowsic ...

Toujours un poil fléchi sur ses jambes afin de mieux encaisser les soubresauts du quad malmené par le chemin de terre, Romeo accéléra encore, tant et si bien que le moindre lève-tôt adepte de randonnée qui serait passé en travers de leur route se serait fait littéralement écrabouiller avant même que notre brésilien n'ait eu le temps de freiner. Puis, après environ 5 minutes de course folle à travers les bois, il vira de bord et s'enfonça dans les feuillages à la recherche d'une clairière dans laquelle s'arrêter. Les branches basses leur cinglaient les mollets, mais le plaisir et l'impression de liberté que procurait la vitesse valait bien ça et suffisait, dans le cas de Romeo en tout cas, à faire passer la morsure des branchages au second plan. Enfin, une zone dégagée se dessina entre les troncs tous plus imposants les uns que les autres et Romeo fit slalomer l'engin jusqu'à l'arrêter là où place leur était faite pour une petite pause et une inversion des rôles. « Alors Juliette ? Tu veux conduire ou tu dégonfles ? » Rayonnant et décoiffé par le trajet, il coupa le moteur et descendit du quad en secouant les clés sous le nez de Clyde. « Comment on dit ici ? " C'est pas pour les tapettes ", c'est ça ? »


Dernière édition par Romeo M.-Casador le Lun 22 Aoû - 22:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: En voiture Simone ! [Clyde]   En voiture Simone ! [Clyde] EmptyLun 22 Aoû - 21:37

Si la compagnie de Romeo était aussi délicieuse, c'est pour une raison aussi simple que bonne. Il était Clyde en sa compagnie. Il n'était pas le jeune homme à la leucémie, ou celui qui allait bientôt mourir. Son ami ne cherchait pas une seule seconde à l'épargner, et rigolait même de la situation la plupart du temps. Beaucoup aurait pu mal le prendre, et cela aurait probablement été justifié, mais pour le jeune homme, c'était tout simplement un soulagement. Romeo ne cherchait pas à marcher sur des oeufs, à savoir dans quel état il était, ou à le ménager. Il y avait comme un accord tacite entre les deux jeunes gens : ne pas en parler, mais ne pas nier non plus l'évidence. Et cela marchait à merveille. Les rares fois où Clyde avait décliné les invitations plus saugrenues les unes des autres de Romeo, celui-ci avait compris, proposant quelque chose de plus calme, ou partant tout de même à l'aventure avant de lui proposer de nouveau quelque chose d'aussi farfelu, ou de plus calme. Dieu que c'était rafraîchissant. Si il n'avait jamais ressenti le besoin d'en parler, il était certain que si il abordait le sujet avec Romeo, ce dernier se montrerait compréhensif. En attendant, les deux jeunes gens étaient occupés à profiter de la vie au maximum, repoussant à chaque fois leurs limites, et à des moments toujours plus inopportuns les uns que les autres. A peine fut-il installé que le touriste démarra en trombe comme si ils avaient le feu aux fesses. Toute personne sensée aurait probablement appelés les forces de l'ordre en les apercevant sur les routes à une telle vitesse avec un véhicule fait pour des lieux beaucoup moins publics, mais l'heure matinale à laquelle ils faisaient cette folle balade les protégeait d'un tel risque – et il semblait que ce soit le seul risque que l'un comme l'autre souhaitait prendre en compte. La vitesse à laquelle Romeo poussait l'engin était totalement inconsciente, les virages étaient pris sans la moindre hésitation, ni même le moindre ralentissement, et la seule chose qui leur permettait de voir la route se dessinant devant eux étaient les feux de l'engin. Prendre des routes de campagne comme celles-ci, parsemées de virages, et plutôt étroites, sans prendre aucun des facteurs habituels en tête était quelque chose de profondément grisant. Clyde ne cherchait pas particulièrement à savoir vers où ils se dirigeaient – le paysage passait bien trop vite pour qu'il puisse apercevoir quoique ce soit, qu'il s'agisse d'un champ de maïs, d'un petit village, ou pourquoi d'une batterie de voitures de police. Le vent giflait son visage avec une violence qui aurait probablement profondément agacé Clyde si cela ne lui avait pas permis de se rendre si vivant. Il n'y avait rien de tel, vraiment ! Filer à une vitesse impressionnante dans la nuit noire, pour que le ciel le soit rendu encore plus par les arbres, empêchant les rayons de la lune de venir éclairer cet endroit rendu tant de fois effrayant dans les films d'horreur.

Pourtant, c'est un sentiment de sérénité, voire d'extase que ressentait Clyde dans ce lieu. Ils avaient naturellement du ajuster leur position pour ne pas se faire expulser du véhicule chaque fois qu'il heurtait une racine, un roche, ou quoique ce soit qui constitue un obstacle. Les immenses roues semblaient être capable de surmonter tout ce qui se dressait sur son chemin, et il ne faisait aucun doute qu'à l'élan que lui avait donné le garagiste, la machine ne se formaliserait pas non plus de la perte de l'un ou de l'ensemble de ses passagers. Un semblant de rire vint jusqu'aux oreilles de Clyde aux quelques mots qu'il venait de glisser à son ami, et il s'amusa de la réplique de son ami. Celui-ci ne manquait jamais de répartie ! « Alors là, je n'attends que ça ! J'suis bien tenté de te mettre au défi. » Il l'aurait d'ailleurs très probablement fait si cela n'était quasiment pas irréalisable. Cela faisait partie de la Bucket list du jeune homme – la liste des choses qu'il rêvait de faire avant de mourir. C'était une liste qu'il avait rédigé il y a plusieurs années lorsqu'un de ses professeurs de lycée leur avait demandé d'en faire une d'au moins cent points. Il ne savait pas réellement pourquoi il avait gardé cette liste avec lui, mais il avait eu l'occasion d'en rayer quelques points, avant même que sa maladie ne soit dans le tableau. Depuis, il n'y avait plus vraiment touché. Ce n'était pas tant qu'ils avaient oublié tout ses rêves, mais plus simplement qu'il n'aurait probablement pas le temps de tout réaliser, et il préférait prendre le temps qui lui restait comme il venait plutôt que de se rendre compte qu'en y mettant toute la volonté du monde, il ne pourrait probablement pas tout faire, et il préférait ne pas avoir de regrets pour les moments qui lui restaient. C'était bien plus simple ainsi – même si cela voulait dire renoncer à un tour en hélicoptère. A moins que Romeo n'est des talents cachés, et qu'il ait également un hélicoptère sous la main, ce qui était peu probable.

Entre les soubresauts du véhicule, les branchages s'attaquant à leurs jambes, et les moucherons s'invitant dans leur bouche, et leurs narines, tous les sens de Clyde étaient en éveil, et donc malheureusement, ses courbatures plus présentes que jamais. Tout son corps souffrait de cette aventure, et si son esprit n'avait pas été aussi heureux, il aurait probablement annoncé à Romeo qu'il était temps de rentrer. Mais la vitesse avait quelque chose de grisant, quelque chose de bien plus fort que l'alcool même, et la sensation était bien trop relaxante pour que une quelconque douleur physique raccourcisse ce moment d'éclate pure. Lorsque le véhicule s'arrêta, Clyde craint un instant qu'il y ait un problème avec le véhicule, mais les paroles de Romeo le rassurèrent immédiatement, et il n'eut pas à se faire proposer deux fois de prendre le volant, arrachant les clés des mains de son amie. « Les expressions américaines n'ont plus aucun secret pour toi, le brésilien. » lança-t-il, faussement impressionné. Il attendit que son compagnon s'installe derrière lui, et démarra poussant l'engin à la même vitesse qu'il était à peine ou deux minutes auparavant, zigzaguant entre les trous. « Mais je vais te montrer ce que c'est que d'être un as du volant. » Il se lança alors dans une course contre la montre, cherchant les endroits les plus abrupts de la forêt. Ce n'était pas tant qu'ils cherchaient à les mettre en danger, mais il n'y avait rien de plus délectable que les quelques secondes où le quad se retrouvait dans les airs, et où Clyde n'était plus maître de rien. Le ciel commençait doucement à s'éclaircir, mais le lever du soleil était encore bien loin, et la perspective de traverser la forêt au soleil levant à une pareille vitesse était plus délicieuse que jamais.
Perdu dans ses pensées, Clyde aperçut un arbre trop tard, et du prendre un virage extrêmement serré qui fit tomber Romeo, mais également Clyde, puisque le brésilien était accroché à lui. Vous parlez d'un as du volant. Malgré la force de la chute, Clyde ne put empêcher un grand éclat de rire de raisonner dans la forêt alors qu'il voyait son ami la tête recouverte de mousse. Il resta quelques secondes assis ainsi sur le sol, cherchant l'engin qui s'était arrêté à quelques mètres d'eux. « Ou bien, Titine n'aime pas les virages, ou elle a un conducteur préféré... »
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MessageSujet: Re: En voiture Simone ! [Clyde]   En voiture Simone ! [Clyde] EmptyJeu 25 Aoû - 22:49

« Les expressions américaines n'ont plus aucun secret pour toi, le brésilien. » Tout en reprenant place sur le quad, mais à l'arrière cette fois-ci, Romeo soupira d'amusement. Cette réplique de Clyde venait de raviver en lui le souvenir d'une rencontre plus qu'improbable, alors qu'il longeait la côte en direction du phare du village, quelques jours auparavant. « Ça je sais ! Et " bandant " aussi je sais ça veut dire quoi ! J'améliore ! » A peine le temps d'encore s'esclaffer une seconde ou deux qu'ils étaient déjà repartis, lancés à pleine vitesse. « Mais je vais te montrer ce que c'est que d'être un as du volant. » Mis en garde, Romeo resserra sa prise autour de Clyde et s'encra d'autant plus solidement sur ses deux jambes. Bien lui en prit, car pas plus tard que dans la seconde qui suivit sa prise d'initiative, le quad décolla contre une bosse avant d'atterrir lourdement sur le sol, mettant amortisseurs mécaniques et rotules à rude épreuve. Cela dit, il n'avait que faire de la mécanique de cet engin qui ne lui appartenait pas, et leurs jambes de jeunes hommes s'avérèrent assez solides pour endurer le choc sans trop les faire broncher ; l'amusement occasionnée étant de toute évidence pour beaucoup dans le fait que Casador ne se plaigne pas, lui qui pourtant aimait bien râler dès que l'occasion se présentait. Une occasion qui se représenta d'ailleurs lorsque Clyde donna un coup de volant particulièrement violent qui les fit tomber tout les deux.

Après avoir roulé sur cinq ou six bons mètres sans plus du tout distinguer le haut du bas ni la gauche de la droite, Romeo finit pas arrêter sa course face contre terre, le visage trempé de rosée matinale et les cheveux en pétard. Maugréant, il se redressa à grande peine en sentant ses côtes protester douloureusement contre la violence de la chute. Là, le rire moqueur de Clyde le fit se retourner vers le jeune homme et grimacer comme le faisaient les enfants, en mimant un " niah niah niah " silencieux du bout des lèvres. « Un As du volant c'est ça ? » Reprit-il, grincheux, en adoptant la même position assise que Clyde, le temps de se remettre de son roulé boulé. « Ou bien, Titine n'aime pas les virages, ou elle a un conducteur préféré ... » A cette réplique, Romeo retrouva un peu plus de sa bonne humeur et ce fut à son tour de s’esclaffer d'un rire moquer tout en retirant une à une les touffes de mousses qui s'étaient prises dans ses mèches rebelles. « Oui c'est ça, c'est la faute au quad ... » Pas dupe, il lança même une boule de mousse au visage de son ami pour bien lui faire comprendre qu'à ses yeux c'était lui et lui seul le responsable. « C'est tout, on peut pas être bon et pour parler Shakespeare et pour conduire les quads ... J'ai bien dis c'était pas pour les tapettes ! » Narquois, il planta un doigt dans les côtes de Clyde pour le faire se raidir et pousser plus loin encore la chamaillerie. Puis, se rendant finalement compte qu'il trouvait sa position confortable, il se laissa tomber en arrière sur l'épaisse couche de mousse afin de caler ses bras derrière sa tête et de détailler la voute végétale qui leur cachait les premiers rayons du soleil. Ce n'est qu'après avoir observé les petites parcelles de ciel rosâtre qu'on pouvait distinguer entre les branches qu'il reprit la parole, la respiration plus calme et l'air un peu plus sérieux, bien que foncièrement détaché compte tenu de la nature de sa question et de ce a quoi elle référait : « Alors, comment tu vas ? C'est pas difficile les muscles en ce moment ? »

Clyde ne lui en avait jamais clairement parlé, mais Romeo avait bien remarqué la façon dont il se massait discrètement les épaules ou les jambes quand il était tendu par ce qui devait être des crampes ou des courbatures, du moins c'est ce qu'en avait déduit le brésilien. Il trouvait d'ailleurs l'attitude de son ami courageuse et révélatrice d'une grande force morale, même s'il ne le lui avait jamais dit et qu'il se complaisait dans son rôle d'élément moteur à la prise de risques idiots et aux activités qu'on aurait pourtant pas conseiller à un malade comme Clyde. Après tout, s'était-il dit dès l'instant où la rumeur était parvenue à ses oreilles, si même les personnes bien portantes qui entouraient Clyde se mettaient à le priver en montrant clairement qu'elles doutaient de ses capacités et de sa force physique, comment en vouloir au malade de finir par baisser les bras, au final ? Non, ce qu'il fallait faire, c'était ne pas permettre à la maladie d'entrer dans la vie sociale d'une personne, car c'était, selon lui, le meilleur moyen de la faire se sentir différente et de la ramener à chaque fois à l'être en sursit qu'elle, ou - en l’occurrence - qu'il, était.


Dernière édition par Romeo M.-Casador le Mer 31 Aoû - 14:09, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: En voiture Simone ! [Clyde]   En voiture Simone ! [Clyde] EmptyDim 28 Aoû - 19:31

Amusé par la fierté avec laquelle Romeo avait annoncé qu'il connaissait également l'expression « Bandant », Clyde rigola, pensant qu'une telle remarque n'était pas à améliorer la réputation des brésiliens. Ils auraient probablement pu se lancer dans un débat sur cela, et s'amusait des différentes expressions que Romeo avait pu apprendre depuis son arrivée – qui semblait probablement plus lointaine qu'elle ne l'était réellement -, en les décortiquant. Démarrant en trombe, Clyde nota mentalement d'avoir cette conversation avec lui un jour, et de lui faire devenir un jour la signification des expressions américaines telles que mettre du beurre dans les épinards, faire des plans sur la comète, ou encore « tarlouze », même si il n'est pas impossible qu'il connaisse cette dernière. En tout cas, les progrès qu'il avait fait étaient assez épatants. Malgré les quelques fautes qui persistaient, Clyde était réellement admiratif. Si la situation avait été inversée, il était certain qu'il lui aurait fallu bien plus de temps pour apprendre le brésilien – même si Romeo avait des notions en arrivant. Il devait avoir un réel don pour l'apprentissage des langues.

Le ton sur lequel Romeo s'était exclamé sur un ton qui laissait entendre que Clyde n'avait rien d'un as du volant, ne laissait aucun doute : la chute ne l'avait pas fait rire. Cela ne gênait pas plus le leucémique que cela ; lui il s'était amusé. La chute avait été douloureuse, et il était certain qu'il en paierait les conséquences d'ici quelques heures par une accentuation certaine de ses courbatures. Mais les quelques secondes qu'il avait passé dans les airs avaient tout simplement été orgasmiques. C'était le genre d'adrénaline qu'il appréciait, dont il avait besoin. Il n'y avait plus rien lors de ces moments-là qui traversait le jeune homme, et c'était plus reposant qu'une nuit complète – une bonne chose, vu que Clyde avait à peine dormi quatre heures. Il fallait qu'il se mette à faire plus de choses de ce genre – sans la chute brutale - : sauts en parachute, à l'élastique... Romeo serait sans aucun doute de la partie. La boule de mousse qu'il reçut en plein visage le ramena à la réalité. Dégouté et grimaçant, il s'essaya le visage avec son tee-shirt. Il avait heureusement eu le réflexe de fermer les yeux mais avait bêtement ouvert la bouche pour répondre à son ami – voilà qui avait été dissuasif. Il tenta en vain de s'essuyer également la langue, mais le goût persistait dans sa bouche, ce qui lui donnait plus envie de vomir qu'autre chose. « J'ai bien dit que c'était pas pour les tapettes ! » Clyde secoua la tête, et commença à rire mais fut interrompu par un doigt planté dans ses côtes. Cette petite attaque de rien du tout était particulièrement désagréable parce que les côtes étaient un endroit particulièrement sensible. Redressé, et se frottant l'endroit douloureux, le jeune homme toisa son ami du regard. Il pouvait continuer des heures si ils continuaient comme ça... Et honnêtement, cela ne le gênait pas plus que ça. Il observa les alentours pour trouver quel serait son arme, et aperçut un escargot de pluie s'approcher de l'endroit où il se trouvait. Il dissimula un sourire victorieux, et se tourna vers son ami en lui demandant comment il allait. La question était étrange venant de la part de Romeo, le ton qu'il employait presque déplacé. Et encore une fois de plus, son attitude était rafraichissante. Personne n'abordait le sujet – les gens préféraient appeler ses parents, ce qui était foncièrement ridicule. Il apprécia donc la question de Romeo, plus que ce dernier ne s'en doutait, et répondit on ne peut plus simplement : « Ca va, ca va. Il n'y a pas vraiment de changements. » Inconsciemment, il se massa la cuisse sur laquelle il était tombé. « Les courbatures risquent d'empirer demain, cependant... Si tu connais un jolie fille pour me masser... » conclut-il par un clin d'oeil. L'attitude du jeune homme pouvait paraître désinvolte, comme si il cherchait à fuir la question. Mais ce n'était pas le cas. Il était heureux qu'il n'y ait pas de changements. Naturellement, il aurait préféré qu'il y ait une amélioration mais puisque cela ne dépendait pas de lui, il prenait chaque évolution qui n'allait pas vers le négatif comme une victoire. Il avait appris à ne plus s'inquiéter de manière exagéré, et à profiter au maximum. « Et toi, matelot, tu penses avoir trouvé bon port, ou tu comptes vaguer vers d'autres flots ? »

Alors qu'il terminait sa question, l'escargot venait d'attendre sa main, et Clyde l'attrapa, l'air de rien. Il se redressa légèrement, et se pencha vers son ami, le déposant sur sa joue. Il aurait été tenté de le mettre sur la bouche, mais il avait encore le goût de la mousse dans la bouche et il préférait éviter la même chose à son ami. Ou peut être était-ce la façon dont il risquait de se venger qui l'inquiétait ?
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MessageSujet: Re: En voiture Simone ! [Clyde]   En voiture Simone ! [Clyde] EmptyMer 31 Aoû - 15:06

« Ça va, ça va. Il n'y a pas vraiment de changements. Les courbatures risquent d'empirer demain, cependant ... Si tu connais un jolie fille pour me masser ... » Amusé par la requête, Romeo tourna la tête vers Clyde et lui servit son air le plus insolent qui soit avant de répondre par un « Non-non-non, je garde les belles filles, toi t'as déjà l'atout du pauvre chéri condamné, ça leur plaire, ça réveille l'esprit maternel ! Je vais pas en plus jeter dans tes bras, sinon il y en aura plus pour moi ! » mi-sérieux, mi-réprobateur, mais avant tout destiné à faire rire son ami qui - il le savait mais préférait le taquiner avec ça - ne devait, en fait, pas tant apprécier que ça qu'on le dorlote et qu'on le cajole tel un gros nounours blessé.

Finalement, les filles n'arrivant visiblement pas à s'accaparer toute l'attention de leur conversation, celle-ci dévia sur les projets d'avenir que notre brésilien nourrissait. Il s'accordait un temps de réflexion afin de mettre de l'ordre dans ses idées et de faire le point sur ce que Arrowsic lui apportait et avait peut-être encore à lui offrir quand quelque chose de gluant et de mou s'accrocha à sa joue. Surpris, Romeo eut un mouvement de recul, mais il était trop tard : la main de Clyde s'éloignait déjà de son visage, y laissant ferment agrippé un escargot reconverti en arme bactériologique. « Eurk ! » S'écria-t-il alors, chochotte pour la première fois qu'il sortait avec Clyde. « Ça colle ! » Sans plus attendre, il attrapa délicatement la coquille de l'animal et tira dessus pour s'en débarrasser, ce qui eut pour effet d'émettre un bruit de succion humide et peu ragoutant lorsque le gastéropode lâcha prise. Dans la foulée, Romeo se redressa sur un coude et amorçant un geste brusque comme pour éclater l'animal sur le faciès de son ami, mais quelque chose lui intima de ne pas le faire sous peine que la situation ne dégénère et qu'on en vienne à les retrouver aux prises, mi jouant, mi se bagarrant, pour savoir qui parviendrait à faire la crasse la plus répugnante à l'autre. Aussi balança-t-il l'escargot dans les fougères proches avant de s'essuyer la joue d'un revers de manche. « Tu savais que dans l'Europe on mange ça ? » Demanda-t-il en voyant l'animal tourbillonner dans les airs avant de retomber comme une pierre en produisant un bruit de feuillage. « Je crois y aller un jour ... Peut-être après l'Amérique ... Mais avant je dois réparer le bateau et c'est long. J'avais pas pensé que ça avait tellement de pièces en dedans ! » Pour sûr ! Pensa-t-il avec une pointe de désespoir en se remémorant le fait que, jusqu'à ce qu'il ne vole le navire qui lui avait permis de remonter toute la côte Est du continent, ça n'avait jamais été lui le capitaine et qu'il n'avait donc jamais eu de réparations à faire en solitaire.

Pensif, il dessina mentalement le plan de la traversée qu'il lui faudrait effectuer s'il désirait réellement se rendre sur les côtes Européennes ... Jamais encore il n'avait traversé un océan de long en large et l'angoisse de faire naufrage aurait pu le prendre s'il n'avait pas été aussi confiant de nature. A ses yeux, l’immensité de l'Atlantique et le nombre de chances élevé de mourir d’hypothermie en cas de tempête et / ou de naufrage n'étaient que des risques nécessaires à l'accomplissement du but qu'il s'était fixé ; à savoir faire un tour de monde, visiter des endroits qu'il n'aurait probablement plus jamais l'occasion de revoir (qu'il rentre au pays ou qu'il se fasse rattraper par la police avant d'être jeter en prison ...) et en ramener assez de souvenirs, d'expériences et de leçons pour enfin trouver un sens à la vie. Chaque ville visitée, chaque personne rencontrée était un élément de plus qu'il enregistrait dans sa mémoire avide de découverte et le fait de se trouver là, le cul offert à la rosée matinale, en compagnie d’un garçon qu’il connaissait depuis peu mais avec lequel il s’entendait à merveille était une preuve qu’Arrowsic, contre toute attente, apportait elle aussi sa pierre à l’édifice. Et puisqu’il avait justement toute sa vie devant lui pour trouver le sens de l’existence, Romeo n’avait pas pour ambition de précipiter les choses. Partant du principe qu’il fallait prendre tout ce qu’il y avait à prendre en s’arrangeant pour en profiter dans le moindre détail, il préférait attendre de voir quelles aventures abracadabrantes cette ville et sa population réduite lui réservaient encore avant de partir sans se retourner et sans regrets.

« Ca te dit pas le voyage ? » Finit-il par demander, le regard clairement tourné vers les souvenirs déjà emmagasinés depuis son départ de Florianopolis. « Je te prends en clandestin si tu tentes … » Ajouta-t-il avec un sourire en coin. « Tu feras le manger et le ménage, ma petite femme de bord ! » Termina-t-il sur une notre provoquante en agrémentant sa comparaison d’un regard enjôleur et bourré de concupiscence feinte.


Dernière édition par Romeo M.-Casador le Mar 6 Sep - 2:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: En voiture Simone ! [Clyde]   En voiture Simone ! [Clyde] EmptyVen 2 Sep - 22:46

C'était une rencontre peu probable qui avait amené les deux jeunes gens à se connaître, et pourtant, maintenant tout semblait les réunir. Ils étaient différents sur bien des points naturellement, mais ce n'était pas ce qui importait dans une amitié et encore moins dans une amitié entre garçons. Il était certain que cela surprendrait beaucoup de gens si ils savaient que Romeo était un pirate, et que faire des choses illégales – mais sans conséquence réellement néfaste – ne le gênait pas plus que d'ordinaire. Mais cela n'aurait probablement rien à voir avec le choc qu'il ressentirait en entendant que Clyde était au courant de ce dernier point et que peu lui importait – il était même réellement complices de ce qui aurait pu faire d'eux de véritables de petits délinquants. Mais il voyait les choses différemment. Sa maladie jouait là dedans, mais dans un sens... il avait l'impression de voir plus clair que jamais. Oui, cela le mettrait hors de lui si il était le propriétaire de ce quad, sans aucun doute, mais tout d'abord, la personne était particulièrement idiote de le laisser le véhicule avec les clés dessus, et ensuite... personne n'allait en mourir. Ils n'étaient que deux jeunes qui cherchaient à s'amuser. Il voyait exactement pourquoi si on les prenait, ils seraient probablement blâmés, et il était même le genre de personne qui aurait en temps normal appuyé ses arguments. Mais tout lui semblait différent maintenant, et encore plus des choses comme celles-ci. Il n'aurait probablement pas balancé des escargots à la figure de ses amis si les choses avaient été différentes. Il était sans arrêt partagé entre ces deux sentiments : celui que cette maladie l'arrachait à sa vie, mais également celui qu'elle lui apportait une vie bien plus riche qu'il n'aurait jamais pu espéré. Bien moins propre également, pensa-t-il lorsqu'il vit Romeo s'emparer de l'escargot. Il l'observa avec attention quelques secondes, craignant les représailles mais il vit que le jeune homme envoyait simplement l'escargot faire un vol plané plus loin. Il fronça légèrement les sourcils étonnés, mais son visage se fendit en une grimace on ne peut plus équivoque lorsqu'il mentionna que c'était le genre d'animal que pouvait manger les européens. « Oui, enfin, ça c'est un peu comme quand on dit qu'au fin fond du Texas, ils n'ont pas l'électricité, non ? » C'était le genre de rumeurs que l'on balançait pour se moquer des autres, en somme. En tout cas, Clyde ne pouvait vraiment pas s'imaginer manger un escargot – il était sincèrement convaincu qu'il fallait vivre des expériences, et que l'on ne pouvait en ressortir qu'enrichi... mais celle-là, il s'en passerait. Il préféra cependant demander l'avis de son ami qui avait peut être plus de connaissance sur le sujet.

En entendant Romeo parlait voyage, un sourire rêveur éclaira le visage de Clyde. Il n'avait pas vraiment eu l'occasion de quitter le Maine, et encore moins les Etats-Unis, mais c'était l'une des choses qu'il avait espéré faire. Découvrir d'autres Etats, pour le peu cela lui était arrivé, lui avait énormément plus et il ne voyait vraiment pas de raison que le reste du monde ne soit pas aussi attirant. Il y avait la barrière de la langue, naturellement, mais n'était-ce pas ce qui rendait les choses plus attrayantes ? Lorsque Romeo lui proposa de partir, Clyde se surprit à véritablement considérer la chose. Il s'agissait d'un moyen comme un autre de profiter du temps qu'il lui restait, et d'en profiter au maximum. Il serait probablement épaté chaque jour un peu plus, et ne se lasserait pas d'une telle chose. Il y aurait toutes les personnes qu'ils devraient laisser derrière lui, et elles lui manqueraient terriblement. Mais là, de but en blanc, la réponse était plus positive que négative – il en venait presque à regretter de ne pas pouvoir partir tout de suite. Son air rêveur se transforma en un joyeux éclat de rire lorsqu'il entendit Romeo préciser le rôle qu'il pensait lui donner. « Tu es encore resté sur l'histoire de Romeo & Juliette ? Je sais que vous avez tendance à être très gay vous les brésiliens, mais tout de même, Roméo ! » Il se tourna légèrement vers son ami, et lui tapota sur l'épaule, l'air compatissant. « Je t'aime bien, mais pas comme ça. Je suis désolé, je veux pas te faire du mal. » Il posa la main contre son coeur, et prit un air faussement torturé.
Quelques secondes plus tard, cependant, il se laissa retomber sur le sol, la tête appuyée sur ses coudes, et les yeux rivés vers l'ombre des arbres. « Mais je dois avouer que ta proposition est tentante. » Plus il pensait, plus il était tenté. Et il se demandait même pourquoi il n'y avait pas pensé plus tôt. Il avait toujours rêvé de voyager, de découvrir le monde, et lui qui avait toujours aimé navigué, il était plutôt honteux qu'une idée ne lui ait pas traversé l'esprit. Il n'était pas impossible qu'il l'est envisagé adolescent, mais il avait encore du repousser les choses à plus tard, comme il l'avait tant de fois auparavant pour d'autres choses. Suspicieux, il regarda son ami. « Hmm... tu ne m'as pas invitée pour que je t'aide à réparer ton bateau par hasard, feignant ? » S'occuper de tout cela tout seul ne devait vraiment pas être chose aisée, et Clyde aiderait son ami avec plaisir – avec, ou sans place réservée pour lui sur le navire.
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MessageSujet: Re: En voiture Simone ! [Clyde]   En voiture Simone ! [Clyde] EmptyMer 7 Sep - 0:13

« Tu es encore resté sur l'histoire de Romeo & Juliette ? Je sais que vous avez tendance à être très gay vous les brésiliens, mais tout de même, Roméo ! » Étonné de voir sa blague se retourner contre lui et passablement blasé de sentir la main de Clyde lui tapoter l'épaule avec compassion tandis qu'il lui assurait l'aimer d'un amour chaste et tout ce qu'il y avait de plus amical, Romeo soupira lourdement en levant les yeux au ciel. Non mais est-ce qu'il avait l'air d'un gay ou d'un travelo, quand même ?! Et puis, jusqu'à preuve du contraire, la " tapette " qui n'avait pas su dompter le quad et qui était à l'origine de leur chute ne se trouvait pas être lui mais bel et bien ce grand con là, avec sa main sur le cœur et son air faussement contrit !

Lèvre inférieure retroussée en prévision d'une séance de bouderie puérile et volontairement exagérée histoire d'inciter Clyde à s'excuser à le frotter dans le sens du poil, Romeo croisa les bras sur son torse et commençait à s'enfermer dans un mutisme emprunt de dignité quand son ami parvint, en quelques mots seulement, à stimuler assez son attention et son entrain pour lui faire perdre l'idée ridicule de réagir comme une enfant de 5 ans, pas plus. Bien qu'au final, les étoiles qui brillaient dans le regard avide qu'il posa sur le visage de Clyde n'avaient rien à envier à celles que l'on pouvait retrouver dans les yeux des gamins enchantés à l'idée d'avoir trouver un nouveau compagnon de jeu. Soudain, l'hésitation qu'il y avait dans l'aveu de Nicholls rendait la proposition qu'il lui avait faite dix fois plus concrète, alors qu'il avait pourtant déjà été sincère et prêt à tenir parole en lui tendant la perche. Imaginatif, il n'eut aucun mal à se visualiser aux côtés de l'américain, allongé sur le pont du bateau, une bière à la main et déconnant gaiement tandis que le vent les portait vers de nouvelles aventures. Clyde, était, il n'avait aucun mal à le reconnaître, un chic type, conciliant et avec lequel le courant passait de toute évidence plus que bien. Malade ou pas, il ne lui avait pas fallu plus de quelques minutes pour s'attirer la sympathie du Brésilien et pas plus de quelques jours pour que ce dernier le considère comme un ami. Or, partager son périple avec un ami ne le dérangeait pas le moins du monde, bien au contraire. La quête spirituelle que bon nombre d'aventurier revendiquaient d'avoir pratiquée en solitaire n'était pas un but en soi pour Romeo qui, lui, ne se serait pas formalisé d'avoir un passager à bord tandis que sa fibre aventurière le poussait vers de nouveaux horizons. Et puis, de toute façon, les meilleurs souvenirs se créaient la plupart du temps au contact des autres et c'était des autres qu'on apprenait le plus.

« Hmm... tu ne m'as pas invité pour que je t'aide à réparer ton bateau par hasard, feignant ? » Tiré de ses projections de grandes aventures rocambolesques à la Tintin et Haddock, Romeo se mit à ricaner en étendant ses jambes devant lui et en faisant rebondir sur le sol les talons de ses chaussures. « Argh ! Je suis à découvert ! » Blagua-t-il d'un air faussement coupable. « Je comptais t'attirer dans le bateau et t'attacher pour te faire l'esclavage, mais t'as plus d'intelligence que t'en as l'air, je crois ... tu méfies ! » Taquin, il se dandina sur place afin d'assener un léger coup d'épaule à Clyde, histoire de l'emmerder dans sa contemplation des ombres qui les entouraient. « Une vraie Juliette aurait suivi avec amour et sans douter de l'arnaque, je suis déçu ! » Cela dit, pensa-t-il tout en se marrant gentiment, une vraie Juliette n'aurait probablement pas été du genre à s'allonger sur le pont avec lui, en buvant des bières et en parlant foot, escargots où mécanique ...


Dernière édition par Romeo M.-Casador le Mer 14 Sep - 9:55, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: En voiture Simone ! [Clyde]   En voiture Simone ! [Clyde] EmptySam 10 Sep - 11:21

Plus que jamais, Clyde avait besoin d'évasion, d'échapper à la vie qu'il menait. Elle ne lui avait jamais vraiment posé problème, bien au contraire. L'idée de quitter la ville, de recommencer à zéro ou quoique ce soit du genre ne lui avait jamais traversé l'esprit, mais maintenant qu'il savait que les chances qu'ils vivent jusque quatre-vint ans étaient plus que limitées, le reste du monde lui semblait plus attrayant que jamais. Il y avait tant de choses qu'il n'avait pas vu, et si il ne se dépêchait pas, qu'il ne verrait jamais. Alors cette idée... il avait du mal à se l'enlever de la tête. Partir en bateau sans savoir où l'on atterrira vraiment ni dans quel état l'on sera... L'inconnu, mais tout en sachant qu'il n'y aurait que du positif.. Clyde se demandait comment il n'avait pu ne pas y penser avant, et même si l'idée lui paraissait maintenant être une évidence même, cela n'altérait en rien l'admiration qu'il avait pour Clyde à ce niveau. Alors qu'il était en pleine forme – à la connaissance de Clyde, en tout cas -, il avait décidé de parcourir le monde en long, en large, et en travers afin de découvrir toutes ses cultures, toutes ses langues, et probablement trouver l'endroit qui le ferait se sentir à sa place. Non seulement c'était particulièrement courageux, mais c'était également impressionnant. Il était parti sans aucun repère, sinon sa boussole, et avait abandonné tout ce qu'il connaissait, sans même avoir un compagnon de voyage. Il s'était fait confiance, et avait accepté l'idée qu'il rencontrerait des gens tout au long de son périple, et ne serait pas vraiment seul. Il n'avait pas craint les coups de blues en mer, ou quoique ce soit d'équivalent. L'indépendance dont il faisait preuve était sans faille. Clyde était pourtant quelqu'un qui appréciait sincèrement la solitude, mais de là à rester des semaines en mer sans le moindre contact humain... il doutait d'en être capable. Mais là, il s'agissait de vaguer en mer en compagnie d'un ami – il avait beau ne le connaître que depuis quelques semaines, Romeo était un véritable ami aux yeux du leucémique. A peine avait-il lancer la boutade à son ami qu'il repartait déjà dans les méandres de son esprit à s'imaginer en mer, ou un peu partout dans le monde. Poussant un soupir de soulagement, il n'entendit que la fin de la phrase de son ami, et secoua la tête amusée. « Juliette serait morte à 13 ans mon vieu. En étant une fausse Juliette, j'ai eu un répit de 13 ans ! » prononça-t-il sur un air victorieux. Ce n'était bien évidemment pas la même chose, et Clyde aurait préféré s'en sortir, mais lorsqu'il était en compagnie de Romeo, il ne craignait pas de faire des remarques de ce genre, qu'elle soit un ton humoristique ou amer. Le brésilien ne manquait jamais de saisir une perche et de la détourner permettant à Clyde d'oublier toute pensée maussade qui avait pu traverser son esprit.

« Ecoute vieux, je te fais une proposition. » dit-elle, ne sachant toujours pas si il s'agissait d'une discussion qui serait vite oubliée, ou du début d'un projet. « Tu me promeus sous-capitaine, et j'accepte de t'aider... » Le travail manuel avait toujours été le dada de Clyde, qui avait été maintes fois appelé pour construire des cabanes en bois à des petits voisins, ou à des plus grands. Il ne savait naturellement pas comment l'on construisait un bateau de manière précise, mais il en serait capable dès lors qu'il aurait l'occasion de se renseigner. Si cela lui permettait en prime de passer du temps avec son ami, il n'allait certainement pas s'en plaindre. Quand bien même il finirait peut être pas choisir de ne pas devenir un marin, il avait tout à y gagner. « alors, qu'est-ce que vous en dites C'ptaine ? » Un sourire se dessina sur le visage de Clyde, alors qu'une image du dessin animé Peter Pan se dessiner instinctivement devant ses yeux. « Par contre, si tu es trop chiant, aucun scrupule. Je te jette aux crocodiles ! »
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MessageSujet: Re: En voiture Simone ! [Clyde]   En voiture Simone ! [Clyde] EmptyMer 14 Sep - 10:42

« Juliette serait morte à 13 ans mon vieux. En étant une fausse Juliette, j'ai eu un répit de 13 ans ! » Une fois de plus, Romeo s’esclaffa. Le plus drôle dans tout ça ne résidait selon lui pas dans l'aspect positif d'avoir effectivement survécu bien plus longtemps que l'héroïne en question, mais plutôt dans le fait d'imaginer Clyde, en robe à froufrous, suppliant le ciel tel une adolescente désespérée, des larmes aux creux des yeux, le tout sur un fond sonore orchestral et bourrés de crescendos grandiloquents ... « Ecoute vieux, je te fais une proposition : Tu me promeus sous-capitaine, et j'accepte de t'aider ... » Voyant la conversation redevenir sérieuse et les projets se dessiner une fois de plus à l'horizon, Romeo se tourna vers le jeune homme et sonda l'intensité de sa détermination en lui accordant un regard pénétrant. « Alors, qu'est-ce que vous en dites C'ptaine ? » Instantanément, le sérieux du brésilien se fit la malle. Il fallait bien dire qu'en plus d'avoir toujours eu beaucoup de mal à se concentrer et à garder un air grave, Clyde ne l'aidait pas du tout en cet instant, avec ses relances amusées et amusantes. Impossible de ne pas retomber en enfance et de ne pas s'imaginer en compagnie du jeune homme dans une sorte de parodie moderne de Jack Sparrow and co. « Par contre, si tu es trop chiant, aucun scrupule. Je te jette aux crocodiles ! »

Lui assenant une claque légère mais réprobatrice sur l'épaule, Romeo adopta l'air supérieur qui seyait à tout bon capitaine qui se respectait et enchaina d'une voix pompeuse : « Allons moussaillon ! Le sous-capitaine qui parle de mutinerie devant moi ? C'est soit très stupide, soit très manque de respect ! Tremble devant ton chef, marin des lacs, où tu tourneras le monde en pédalo plutôt qu'en bateau ! » Nouvelle image hilarante de Clyde, pédalant à toute vitesse sur un pédalo jaune criard dans l'espoir insensé de les rattraper, son voilier et lui et, donc, nouvel éclat de rire. Cela dit, du pédalo au quad, son esprit ne fit qu'un bond et son regard se posa de nouveau sur l'engin qui avait fini sa course à quelques mètres de l'endroit où ils avaient atterri après leur chute. « Je tiens l'accord. » Finit-il par conclure, simplement mais efficacement, avant de se relever et de s'essuyer les fesses humides de rosée. « Si tu envies vraiment, tu peux partir avec moi quand c'est réparé. Par contre ... » Il hésita un instant à faire l'aveu de sa condition de pirate à Clyde et lui tendit la main pour l'aider à se relever. « Tu vas croire que je dis une blague, mais on risque pour de vrai de se faire suivre par des ennemis. » Il pensait bien évidemment aux trafiquants de drogue auxquels il avait fait faux bon lorsque ces derniers avaient décidé qu'il deviendrait l'un des leurs après qu'ils aient proposé de l’aider à changer les papiers de son navire volé. Si, jusqu'alors, il n'avait pas craint d'en révéler un peu plus que nécessaire à Clyde vis à vis de la manière dont il s'était procuré son voilier, il n'avait cependant pas parlé de la livraison qu'il avait effectuée dans l'espoir que ces crapules lui file un coup de main. En revanche, maintenant que le jeune homme envisageait de le suivre dans ses aventures, notre pirate improvisé trouvait plus correct de mettre son membre d'équipage au courant des réels dangers encourus (autres que de se perdre en pleine mer, de mourir noyer ou de ne plus avoir de vivres ^^). « Je crois qu'il y a pas que la police qui cherche après moi ... »
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MessageSujet: Re: En voiture Simone ! [Clyde]   En voiture Simone ! [Clyde] EmptyDim 18 Sep - 15:30

Comme cela lui arrivait régulièrement en compagnie de Romeo, Clyde explosa de rire à sa remarque sur le pédalo. Il se voyait mal contourner les continents en pédalo et revenir jusque dans le Maine, mais l'image était hilarante. Il aurait eu l'airfin en pleine mer à rencontrer des poissons ou des requins sur son siège jaune canari. Il s'imaginait lui aussi entrain de poursuivre le voilier en balançant des injures à Romeo sur le fait qu'il l'ait abandonné en mer. Il était certain de ne pas s'ennuyer dans une telle aventure. La découverte en soit lui assurait cela, mais en compagnie de Romeo, il était certain de vivre quelque chose d'aussi enrichissant que décalé. Il est certain que même si il se trouvait dans des villes qu'il n'avait jamais visité, dont peut être il n'avait jamais entendu parler, Romeo ne manquerait pas de lui montrer la ville d'un point de vue particulier en lui permettant certes de faire tous les trucs touristiques, mais également tout ce que les touristes ne faisaient pas – comme s'installer pour un temps dans la ville par exemple. Naturellement, le brésilien s'installait aussi longtemps dans Arrowsic parce qu'il devait trouver de quoi réparer son bâteau et cela signifiait simplement une pause dans son aventure, mais il était certain que le jeune homme serait tout aussi capable de recommencer une telle expérience si il était pris d'un coup de coeur pour la ville – ou pour une habitante de cette ville. Tout serait imprévu, spontané. Ils feraient ce qu'ils voudraient quand ils le désireraient, et la vie serait tout simplement belle. Plus il réfléchissait, plus l'idée lui paraissait attrayante, et ainsi lorsque son ami lui affirma qu'il tiendrait l'accord, l'enfant du Maine eut la certitude que lui aussi, il tiendrait cet accord. L'idée d'utiliser l'argent qu'il avait économisé pour offrir son commerce pour que le bateau soit réparé plus vite lui traversa l'esprit, mais repartit aussi vite qu'elle était arrivée. Cela gâcherait, d'une certaine façon, quelque chose à l'aventure. Là, si il n'en était pas réellement l'investigateur, il en restait quelqu'un qui avait contribué à la réalisation de ce voyage, et à rendre le tout possible.
Il avait sincèrement l'impression de vivre l'un de ses grands moments de vie, l'un de ceux vers qui l'on peut se retourner dix ans après et en gardait des souvenirs intacts. Le genre de moment qui marque un tournant dans votre vie, que ce soit pour le pire et pour le meilleur. Peut être finirait-il par changer d'avis, peut être se retrouverait-il dans l'impossibilité de faire ce voyage dû à son état de santé, mais pour le moment, c'était comme si avoir cette lumière au bout du tunnel lui enlevait un lourd poids de la poitrine.

Surpris par la révélation de son ami, Clyde se redressa à son tour et observa Romeo un instant pour s'assurer qu'il ne partait pas dans l'un de ses délires pour le faire tourner en bourrique. Essayant ses mains humides sur son pantalon, il constata que ce n'était absolument pas le cas. Il était sérieux, et si la police n'était pas la seule personne à le rechercher, Clyde sentait que cela ne présageait rien de bon. S'appuyant contre un arbre, il eut quelques secondes d'hésitation. Désirait-il en savoir plus ? D'une certaine façon, oui, c'était évident. Maintenant qu'il savait une telle chose, si il ne posait pas la question, il irait probablement s'imaginer les choses pires qu'elles ne l'étaient réellement. Mais d'un autre coté, il craignait que cela change la façon dont il voyait son ami. Il ne voulait pas découvrir quelque chose qui lui donnerait l'impression de vouloir couper les ponts, ou quelque chose du genre. Il finit par se lancer, cependant. Après tout, si il avait commis un meurtre, ou un crime de cet acabit, il était certain que cela serait la police qui le rechercherait également. Il ne pouvait donc s'agir de quelque chose d'aussi dramatique. « Je t'écoute. » dit-il, tout simplement. Il aurait peut être fait preuve de plus d'entrain en temps normal, ou au moins, aurait lancé une petite vanne mais vu l'air de solennel de Romeo, il préféra s'en abstenir.
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MessageSujet: Re: En voiture Simone ! [Clyde]   En voiture Simone ! [Clyde] EmptyMer 21 Sep - 11:14

En voyant Clyde redevenir sérieux lui aussi et s'endosser à un arbre pour mieux écouter son récit, Romeo eut un temps d'hésitation et se passa une main maladroite dans les cheveux. En silence, il cherchait ses mots avant de se lancer dans son explication car si, jusqu'à présent, son anglais approximatif ne lui avait pas joué de trop mauvais tours, il ne doutait pas que chaque choix de mot devait être astucieusement réfléchi afin de ne pas mal se faire comprendre. La gravité et la complexité de l'affaire rendait la narration primordiale pour que Clyde n'aille pas s'imaginer qu'il était en réalité un véritable bandit, malhonnête comme on n'en fait plus et surtout dangereux derrière son physique de type sympathique et séduisant ...

« C'est longue histoire ... » Commença-t-il, comme pour s'excuser par avance d'entrer dans des détails qui pourraient, de prime abord, paraitre inutiles, mais qu'il savait nécessaires pour justifier ses actes pas forcément très moraux ni très légaux. « Tu savais que j'avais volé le bateau. » Oui, ça il le savait et, encouragé par le souvenir qui lui rappelait que Clyde n'avait pas trop mal pris l'information à l'époque de l'aveu, Romeo continua sur sa lancée : « Eh bien, quand j'ai parti en mer, le responsable a appelé la police, alors il fallait vite changer le nom et le numéro du bateau sinon adieu voyage. » Inconsciemment, il se mit à faire les cents pas sous les yeux de son ami, s'arrêtant de temps à autre pour tripoter la clé du quad ou jouer du pied avec une touffe d'herbe. « J'avais dis que j'avais été à Uruguay, mais j'avais pas dis pourquoi ... La vérité, c'est que j'avais demandé l'aide pour changer les papiers du bateau, mais pour avoir l'aide je devais rendre service et j'ai ramené de la drogue jusqu'à Barbade quand j'ai reparti vers le Nord. » D'un coup d’œil coupable, il tacha de faire comprendre à Clyde qu'il n'était pas fier d'avoir fait ça, même si, à l'époque, il était parvenu à se convaincre que cette escale clandestine était un passage nécessaire pour que son tour du monde puisse continuer dans les meilleurs conditions possibles. Malheureusement (et contrairement à ce que certaines mauvaises langues pensaient certainement), notre marin n'était pas assez stupide pour ne pas s'imaginer les ravages que ladite drogue qu'il avait acheminée à bon port causera et ce, probablement, sur une population extrêmement jeune du Mexique et des autres pays d'Amérique centrale connus pour leurs cartels.

« Je crois qu'un destin m'a fait la punition, parce que même quand j'ai fait ma part de mission, ils ont pas voulu laisser repartir. Alors maintenant j'ai deux fuites : la police et la mafia. Un parce que j'ai volé un bateau et un autre parce que j'ai pas voulu transformer en trafiquant ... » Ce court résumé de la situation le fit, contre toute attente, se sentir plus léger vis à vis des mensonges par omission qu'il avait fait à Clyde. Au bout d'une seconde ou deux de silence, son bonne humeur et sa désinvolture légendaires refirent même surface en lui arrachant un rire aussi déplacé qu'improbable après pareilles révélations. « Mais j'ai la bonne étoile tu sais, personne attrape Romeo quand je décide de partir ! » Ajouta-t-il, à la limite de l'inconscience, dans le but d'apporter une note positive au tableau, alors que n'importe qui d'autre aurait probablement déjà perdu 10 kilos et se serait déjà fait plus d'un cheveu blanc à cause du stress de se savoir soit assassiné, soit emprisonné si l'un ou l'autre des poursuivants venait à retrouver sa trace. Romeo, lui, ne pensait pas à ça. Trop attaché à l'instant présent, il ne lui venait même pas à l'esprit que sa vie pouvait prendre fin du jour au lendemain, écourtée d'une balle en pleine tête ou d'on ne savait quoi comme méthodes radicales qu'utilisaient les mafieux ... De toute façon, vivre dans la peur ne l'intéressait pas et quitte à assumer les conséquences de ses actes, autant repousser l'échéance au plus loin possible en profitant de chaque instant gagné tout en gardant l'espoir que la vie continue pour longtemps et en se disant qu'il serait largement temps d'improviser en temps et en heure, même s'il d'aucun aurait pu souligner le fait qu'improviser avec le canon d'une arme sur la tempe n'était pas évident pour tout le monde. Peut-être, alors, pouvait-on se mettre à penser que Romeo, à défaut d'être trop insouciant, était avait simplement un peu trop fois en la chance ou en ses propres capacités d’adaptation ... Quoiqu'il en soit, surplus de confiance en soi ou pas, il n'en restait pas moins que cet aveu donnait une nouvelle dimension à la perspective de tour du monde qu'il avait proposé à Clyde. En plus des tempêtes, des requins et de toutes les autres tuiles envisageables lors d'un voyage en mer, il fallait aussi compter avec les autorités maritimes et les crapules sans scrupules ...
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En voiture Simone ! [Clyde]

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