DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Parfois même les meilleurs d’entre nous prennent des décisions irréfléchies Ҩ Ven 25 Nov - 23:15
Je revenais du restaurant avec mes parents. Ils avaient jugé bon de faire une sortie en famille. Enfin surtout ma mère. Mais bon, pourquoi pas ? Enfin je leur avais dit que je rentrais à pied. Que j'avais un truc de prévu. Ce n'était pas vraiment le cas, du moins pas officiellement. En envoyant des messages sous la table du restaurant, je savais que Mattia ne faisait rien cet après-midi. Il n'avait pas tennis. Je ne savais pas vraiment pourquoi d'ailleurs. Peut-être avait-il eu entraînement ce matin, comme moi ? Je ne lui avais pas demandé. Il faut dire que ma mère tapait du pied en me voyant les mains sous la table. Mon père, ça le faisait sourire. Il n'était pas accroc aux repas de famille. Aux tentatives de ma mère pour me garder le plus possible pour eux. Enfin toujours est-il que la tête dans mon écharpe j'avais prévu d'aller le voir. Chez lui. Une petite visite surprise. J'avais envie de le voir. J'espérais que lui aussi. Je souriais bêtement à l'idée de le voir. Il me rendait vraiment heureuse. J'étais bien avec lui. Je savais que ce n'était pas une erreur lui et moi.
J’avais envisagé de lui envoyer un message. Pour l’avertir. Mais, finalement non. Ça gâcherait tout. Ça faisait du bien d’improviser. Du moins, moi j’appréciais. J’affichais un grand sourire en allant devant sa porte. Je n’avais jamais mis les pieds chez lui. Je n’avais jamais rencontré sa famille. En même temps, ce n’était forcément essentiel. Et peut-être que c’était un peu tôt. Il n’avait pas encore vu mes parents non plus. Enfin soit, je toquais avec légèreté sur la porte. Maintenant j’étais anxieuse. Je ne savais pas sur qui j’allais tomber. Je ne savais pas ce que j’allais pouvoir dire. J’espérais ne pas rougir. Enfin, tout en tas de conneries habituelles quoi. Je jouais nerveusement avec mes doigts. Pourquoi je faisais ça déjà ? Parce que je mourrais d’envie de le voir.
La porte s'ouvrit sur un homme. Ce n'était nullement Mattia. Et il ne lui ressemblait pas vraiment. Il était imposant. Je me sentais minis cule à côté de lui. La sympathie ne semblait pas être son point fort. Je le percevais comme quelqu'un de froid. Et il semblait furieux. Comme si ma visite l'avait interrompu en pleine dispute. J'affichais un beau sourire. On ne sait jamais, qu'il m'en fasse un en retour. Bon apparemment je pouvais toujours aller voir les voisins. « Bonjour monsieur, je pourrais voir Mattia s'il vous plaît ? » Je n'avais pas osé dire Monsieur Jarvis étant donné qu'il s'agissait de son beau-père. Les noms ne devaient pas être les mêmes. Enfin j'en savais rien. Quoiqu'il en soit, il semblait totalement indifférent à ma présence et se contenta de hurler avec puissance « Mattia ! ». Pour un peu je me serais presque boucher les oreilles. Je me demandais s'il était toujours aussi froid. Impoli. J'attendais devant la porte alors que le beau-père de mon Mattia semblait s'impatientait.
Sujet: Re: Parfois même les meilleurs d’entre nous prennent des décisions irréfléchies Ҩ Sam 26 Nov - 18:06
Assis sur le bord de son lit, Mattia tenait fermement sa raquette entre ses mains. En la faisant tourner autour de lui, il défit petit à petit le surgrip. Trop usé. Mattia faisait parti de ces tennisman qui suaient énormément des mains. Un grip faisait deux semaines chez lui, pas une de plus. Il profitait de ce moment de calme -après la tempête- pour se tranquiliser l'esprit en faisant quelque chose qui lui plaisait. Il était encore bien trop énervé par son cher beau-père.
Ce n'était pas son père, il n'avait de ce fait, aucun mot à lui dire. Rien. Et franchement, il manquait des occasions de se taire. Parce que justement, Patrick McCawley, venait de s'énerver, encore une fois contre Mattia, pour une chose qui ne le concernait pas. Il avait tellement hurlé que Mattia en avait encore les oreilles rouges. Lui n'avait pas que les oreilles rouges; ses yeux étaient injectés de sang, son visage était rouge, sa parole blessante. Le pire dans tout ça, c'était le «T'as intérêt à te reprendre en cours si tu veux continuer le tennis. » Il aurait préféré se prendre une raclée plutôt que de l'entendre dire ça. De quoi se mêlait-il? L'empêcher de jouer au tennis?? JAMAIS! De toute manière, qu'est-ce que ça pouvait lui faire que Mattia ait eu un C en maths? N'empêche qu'il ne s'était pas laissé faire. Le lycéen lui avait dit ses quatre vérités, prétextant que ses notes ne le regardaient pas. En voyant le regard énervé de son beau-père devenir de plus en plus dur, et en apercevant la contracture de sa mâchoire, Mattia avait fini par se taire, et balbutier qu'il allait faire des efforts. Ce à quoi, il lui avait répondu par un «Ouais, file de là, j'veux plus te voir. », accompagnant sa parole d'un geste. Et Mattia avait filé dans sa chambre, conscient que pour une fois, grâce peut-être à sa non-ébriété, il avait échappé de peu à une plus grosse tempête.
Aussitôt, il avait mis son casque de musique sur la tête, son MP3 en route, et il s'était assis sur son lit, pour défaire son grip. C'est quand une chanson s'était finie, et que Mattia se retrouve dans un silence déterminé, qu'il l'entendit, encore une fois, hurler. « Mattia ! » Punaise, qu'est-ce qu'il avait encore fait? Il jeta sa raquette par terre, encore un peu énervé, enleva son casque de ses oreilles, le laissant tomber sur sa nuque, et descendit, blême, au rez-de-chaussée. Là, il aperçut de suite son beau-père sur le pas de la porte, et aussitôt, il demanda « Quoi? ». Peut-être que finalement, il ne lui en voulait pas pour une connerie. « Mattia Y a quelqu'un pour toi! » quelqu'un.. Ca ne l'aidait pas.
Mattia descendit les quelques dernières marches, et jetant un coup d'oeil sur le salon, aperçut sa mère, assise sur son fauteuil, regardant dehors. Il aperçut également une bouteille d'alcool de sorti. Encore une.
Il s'approcha de la porte d'entrée, contournant son imposant beau-père, et vit alors, debout sur le pas de la porte, la magnifique Ella. Surpris par cette visite, Mattia ne put s'empêcher de s'exclamer. « Ella! » Il ne s'approcha pas d'elle. Il n'alla pas l'embrasser. Même si l'envie était plus que forte. Voyant que son beau-père restait là, planté, à les regarder, Mattia prit le devant. « Elle est venue m'apporter les clefs du lycée pour les matchs de demain. ». Puis se tournant vers elle, il demanda : « c'est ça? ». Sur ce, Mattia s'approcha de la jeune fille. Il attrapa son coude, et l'entraina dehors sur le perron.
Cette surprise aurait pu lui faire plaisir. Si il avait été tout seul. Là ce n'était pas le moment. Le vieux était énervé. Il venait de commencer à boire. Il attendait une erreur de la part de Mattia pour pouvoir enfin le tuer. Il n'attendait que ça.
Le vieux -ou le chien- daigna enfin fermer la porte, laissant les deux jeunes sur le pas de la porte. Mattia aurait du grelotter, mais la colère dans lequel il était juste avant, l'empêchait d'avoir froid. Regardant la jeune fille, il ne bougea pas. Il n'alla pas l'embrasser. Il la tenait toujours par le bras, la serrant sans doute un peu trop fort. Et les seuls mots qu'il osa dire furent « Mais qu'est-ce tu fous là? ».
Il était clair qu'il n'était pas si heureux que ça de sa visite.
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Sujet: Re: Parfois même les meilleurs d’entre nous prennent des décisions irréfléchies Ҩ Mer 30 Nov - 19:25
Les pas de Mattia se firent entendre dans l'escalier. Je retenais un sourire un peu trop niais. J'avais terriblement envie de le voir. « Mattia Y a quelqu'un pour toi! » Visiblement ce n'était pas le grand amour entre eux. Je n'avais pas entendu ce que Mattia avait dit mais, le ton de son beau-père était relativement désagréable. Enfin, ça ne me regardait pas. Je préférais éviter de juger, surtout sans savoir. Mattia contourna son beau-père quelques secondes plus tard. Même Mattia semblait vulnérable à côté de cet homme. Il donnait l'impression de pouvoir écraser le monde entier. Je frissonnais légèrement. Je regardais le charmant jeune homme non sans un sourire. Il semblait surpris. Ça se voyait sur son visage. Et le « Ella ! » qu'il lança, sans bouger, ne faisait que le confirmer. Je ne savais pas vraiment comment agir. Ni que dire. En fait, la présence de son beau-père me gênait. Je n'étais pas du genre à m'afficher. Je n'étais même pas certaine qu'il en ait parlé. J'étais même persuadée que non. Je lui souriais gentiment, les mains dans les poches. « Elle est venue m'apporter les clefs du lycée pour les matchs de demain. » ça confirmait ce que je pensais. Je ne montrais pas ma surprise face à cette excuse bidon. Les clés du lycée. Pourquoi pas après tout ? « c'est ça? » J'acquiesçais sans réfléchir. Comme si c'était naturel. Que je venais vraiment pour ça. Je ne savais pas mentir mais, là, il me suffisait d'être d'accord. Enfin, plus ou moins. Il m'attrapa, direction le perron. Je suivais sans un mot.
Il semblait anxieux. Énervé. Je sentais que j’aurais mieux fait d’éviter les plans foireux. Ma canine se planta dans ma lèvre. Boulette. Si seulement j’étais restée à ma place. La porte se ferma. Je sursautais en entendant le bruit. Je n’étais pas à l’aise. Un rien me faisait angoisser. J’avais simplement la sensation d’être une gosse de cinq ans. D’avoir fait une grosse connerie. D’attendre la punition. Il ne bougeait pas. Il ne m’embrassa pas. Et je n’osais vraiment pas aller vers lui. Il se contentait de tenir mon bras un peu trop fermement. J’aurais pu broncher. J’aurais peut-être dû. Mais, je ne le faisais pas. Parce que je n’osais pas. Parce que je ne voulais pas l’énerver. Parce que je n’avais pas mal au point de me plaindre. Parce que mon bras commençait à être habitué. C’est vrai, la dernière, quand j’avais gardé Isadora…enfin c’était une autre histoire. Alors bon, mon bras, j’en avais un peu rien foutre. Ce qui m’inquiétait c’était plus le ton de son beau-père. La colère dans ses yeux. Le fait qu’il ne m’embrasse pas. C’était l’idée de l’avoir déçu qui me faisait mal. « Mais qu'est-ce tu fous là? » Je le regardais, désolée. Je ne savais pas vraiment quoi lui répondre.
Je lui laissais mon bras. Je ne pouvais pas soutenir son regard. Voir son mécontentement me faisait chier. « Je voulais simplement te voir. » Ce n’était qu’un murmure. J’aurais dû lui envoyer un message. Quelle conne ! Je m’en voulais d’avoir été aussi idiote. Je relevais vaguement mes yeux. Je ne sentais même plus mon bras. J’en avais rien à foutre. Tout ce qui me préoccupait c’était le fait qu’il m’en veuille. « Mais visiblement, je tombe mal… » Une mèche de cheveux voilà mon visage. Partir en courant aurait peut-être été la meilleure des solutions à ce moment.
Sujet: Re: Parfois même les meilleurs d’entre nous prennent des décisions irréfléchies Ҩ Ven 2 Déc - 17:37
L'anxiété se lisait sur le visage du jeune tennisman. Sa colère également. Il n'était pas vraiment en colère contre Ella. Elle, elle n'était là qu'une pièce rapportée, qu'un élément de plus. Et c'était elle qui subissait sa colère. Il lui fallait toujours quelque chose sur quoi s'énerver. Aujourd'hui, c'était elle. Mais en aucun cas, ce n'était elle, la cause de son énervement. En plus, lui, il avait une envie irrésistible de se rapprocher d'elle, de coller ses lèvres contre les siennes, et de l'embrasser comme ils le faisaient à chaque fois. Mais sa colère, cette colère si aveuglante, l'empêchait de réagir; il était comme planté sur place, incapable de briser la glace qui s'était dressée entre elle et lui. Alors, au lieu de se montrer comme un agréable petit ami, Mattia gardait sa main serrée autour du bras de la jeune fille. Il ne se rendait pas compte qu'il la tenait trop fermement. Elle même ne bougeait pas. Elle même ne disait pas qu'il lui faisait mal. Alors, lui, trop aveuglé par cette colère dont elle faisait les frais, ne se rendait pas compte de tout ça. Quand son beau-père avait refermé la porte derrière eux, Mattia aurait pu se sentir plus à l'aise. Ce n'était pas le cas. Il était toujours apeuré. Il le serait toujours du moment qu'il y avait lui, sa mère et ce type, sous le même toit.
Les yeux rivés sur Ella, il attendait une réponse. Une réponse digne de ce nom. Il ne voulait pas l'entendre dire qu'elle était ici, juste par plaisir, juste parce qu'elle voulait le voir. La jeune fille le regardait avec un air de désolation, et pendant quelques secondes, il s'en voulut. Vraiment. « Je voulais simplement te voir. » Alors voilà, c'était donc ça. Venir le voir. Le voir, lui. Elle le lui a dit tellement bas qu'il fallut un petit moment pour que Mattia comprenne ce qu'elle disait. « Mais visiblement, je tombe mal… » Une mèche de ses cheveux se faufila devant ses yeux. Mattia ne bougea pas; il ne l'enleva pas. Il n'était pas comme d'habitude, il restait stoique, de marbre, incapable de faire un pas pour se rapprocher d'elle. « oui, tu tombes mal. » murmura-t-il à son tour. « Je n'veux pas que tu viennes ici, d'accord?» Et puis, fatigué de ne pas être capable de se rapprocher d'elle, fatigué de ses petits mensonges, Mattia lui demanda alors. « Va t'en maintenant, on s'reverra au lycée. »
Se rendant compte, pour la première fois depuis quelques minutes qu'il lui tenait le bras, et se sentant nul de devoir la laisser partir comme ça, se sentant coupable de lui avoir fait mal, son énervement remonta encore un peu. Son sang bouillonnait. Il rajouta alors, en haussant la voix, criant presque. « Allez, va t'en! » avant de repousser la jeune fille, en lui lâchant enfin son bras. Comme s'il était pressé qu'elle parte.
De sa conduite, Mattia en était désolé. Il était désolé de la voir comme ça, il était désolé de l'envoyer balader comme ça, il était désolé d'être énervé, il était désolé de s'énerver contre elle. Mais c'était plus fort que lui, beaucoup plus fort. Son sang bouillonnait. Et il avait trop peur de lui faire mettre un pied, et même ne serait-ce qu'un orteil chez lui..
N'empêche qu'en la repoussant de la sorte, il se rendit compte de ce qu'il faisait. Il se rendit compte qu'il était devenu trop violent envers elle. Avec sa main droite, il se frotta le visage, comme pour se réveiller, et espérer que ce geste n'avait été qu'un cauchemar. Il fut bien déçu de revoir aussitôt la tête d'Ella devant lui, et l'expression de son visage. Son regard ne cessait de regarder la jeune fille. Il se rapprocha doucement d'elle, par petits pas, essayant de calmer sa respiration haletante, Mattia lui demanda, inquiet. « Ca va? » Sa voix était à peine audible. Son souffle court. Ses yeux remplis d'excuse.
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Sujet: Re: Parfois même les meilleurs d’entre nous prennent des décisions irréfléchies Ҩ Sam 3 Déc - 12:12
Mattia ne bougeait pas. Il restait là, stoïque. Il n'était pas comme d'habitude. Il ne replaçait pas cette mèche qui voilait mon visage. Mon non plus, je n'étais pas moi-même. Je restais sur place. Je faisais parfaitement la plante. Nous faisons parfaitement la plante. Pourtant, j'avais terriblement envie de faire un pas vers lui. De le prendre dans mes bras. De l'embrasser. Mais, je n'osais pas. Je ne pouvais pas. « oui, tu tombes mal. » J'avais dû tendre l'oreille pour entendre ses quelques mots murmurer. J'avais remarqué. J'avais compris. Que je tombais mal. Que je n'aurais pas dû passer. Mais, je ne pouvais pas revenir en arrière. Je savais que j'aurais dû le prévenir. Mais, je ne l'avais pas fait. Alors, je n'avais plus qu'à assumer. À lui montrer à quel point j'étais désolée. « Je n'veux pas que tu viennes ici, d'accord?» J'acquiesçais vaguement en baissant les yeux sur mes chaussures. Je ne savais pas pourquoi. Il ne me le dirait probablement pas. Mais, maintenant je savais. Je savais que je ne devais pas mettre les pieds ici. J'acceptais sans comprendre. Sans savoir. Sans poser de questions parce que malgré ma curiosité, je ne tenais pas à l'énerver davantage.
Je pensais que les choses allaient se calmer. Que sa colère allait chuter. J'imaginais un tas de choses. Mais, certainement pas ce qui allait se produire. « Va t'en maintenant, on s'reverra au lycée. » Jamais je n'aurais pensé entendre ses mots. J'étais complètement abasourdi. Incapable de bouger. Je ne voulais pas y croire. Je le regardais, perdue. Peut-être que c'est ce qui le poussa à lever le ton. Peut-être pas. « Allez, va t'en! » Il m'avait bousculé, lâchant mon bras par la même occasion. Je préférais nettement quand il le serrait, même si fortement. Au moins, j'avais un contact avec lui. Une larme roula sur ma joue. Je baissais aussitôt les yeux. Je ne voulais pas qu'il voie ça. Je n'avais pas de raisons de pleurer. J'avais peur que ça l'énerve. Peur de ce qu'il pourrait en penser. J'avais honte de mes larmes. À ce moment-là, j'aurais certainement dû prendre mes jambes à mon cou. J'aurais pu courir des kilomètres pour vomir mes tripes. J'aurais pu rentrer chez moi pour oublier. J'aurais pu aller à la piscine pour ne penser à rien d'autre. Et pourtant je ne fis rien. Je n'en étais pas capable. Vraiment pas. Mes pieds restaient collé au sol. J'étais comme paralysée par le choc. Par la surprise. À croire qu'il fallait que je me prenne une gifle pour reprendre mes esprits. Quelle idiote je faisais.
La première larme en avait entraîné d'autres. Toutes silencieuses. Elles noyaient mes joues. Mes cheveux venaient se coller sur mon visage. Je relevais un peu les yeux sr mon Mattia. Simplement pour pouvoir lui dire que j'étais désolée. Pour pouvoir me faire pardonner. Mais, je restais silencieuse alors qu'il passait une main sur son visage. Je ne comprenais pas pourquoi. J'avais peur que mon expression l'ait agacé. J'avais peur d'avoir encore fait les choses de travers. Pire encore, j'avais peur qu'il pète un câble de me voir stoïque. Qu'il pète un câble de me voir alors qu'il voulait que je parte.
Il se rapprocha de moi, à petit pas. Je ne bougeais pas. Parce que j’en étais incapable. Si je l’avais été, aurais-je reculé ? Je n’en savais rien. Il y avait peu de chances. Je tenais trop à lui pour refuser qu’il s’approche de moi. C’était idiot mais, me prendre une soufflante valait mieux que l’ignorance. Je préférais me prendre une baffe plutôt que de le voir rentrer sans un mot. Sa respiration saccadée m’inquiétait. Je savais que j’avais provoqué cette colère. J’en étais vraiment désolée. J’ignorais comment il pourrait me pardonner. J’aurais tant voulu remonter le temps. Je baissais les yeux, une nouvelle fois. « Ça va? » Sa voix était à peine audible. J’avais cru percevoir un peu d’inquiétude au milieu du bruit de sa respiration qui se voulait courte. Je le regardais. Je ne comprenais pas. Et pourtant, ses yeux me faisaient mille excuses. Et pourtant, il était vraiment inquiet. Je ne savais pas ce que je devais répondre. Je ne savais plus rien. J’étais déboussolée. Je croyais vraiment qu’il allait me faire dégager. Je ne pensais pas qu’il allait s’inquiéter pour moi. « Je suis désolée… » Les larmes coulaient de plus belles sur mes joues. Elle ne faisait que témoigner de ma sincérité. Je ne referais pas une telle chose. Et puis en aurais-je encore l’occasion ? J’avais tellement peur qu’il me déteste après ça.
Sujet: Re: Parfois même les meilleurs d’entre nous prennent des décisions irréfléchies Ҩ Sam 3 Déc - 16:18
C'était un idiot. Un vrai idiot.
Il était lamentable. C'était désolant de voir ça, et il en était désolé. Son regard posé sur Ella, il s'était rendu compte qu'il avait été trop loin, beaucoup trop loin. La preuve, elle pleurait. Elle se taisait, elle ne disait pas un mot, mais les larmes coulant le long de ses joues en disaient longs sur ce qu'elle ressentait. Sans s'en rendre compte, Mattia venait de reproduire le schéma type de la violence. Lui qui rêvait de ne plus voir ce monstre chez lui, venait de se comporter comme un monstre. Il ne l'avait pas frappé, certes. Mais la violence, ce n'est pas toujours des coups. Ca peut être des mots. Ca peut être des gestes. Et là, la façon dont il avait demandé à Ella de se barrer, en la repoussant, n'avait rien eu de sain. Son impulsivité de naissance aidant, il commençait à reproduire le même schéma. Et en y pensant, il en était malade. Malade comme un chien.
Alors, demandant si ça allait, Mattia se rapprocha d'elle, tout doucement. Une chance; Ella ne se sauva pas en courant. Il comprenait qu'elle devait se sentir anéantie. Perdue et Déboussolée. Ses sautes d'humeur ne lui étaient pas très agréables. Mais là, il n'avait plus le choix. Il devait se calmer pour elle. Il devait arrêter de s'énerver. Il ne devait pas s'en prendre à elle, alors qu'elle, elle n'avait rien à faire dans toute cette histoire. Rien. Ella le regardait, de ses beaux yeux bruns embués de larmes. Elle était paumée. « Je suis désolée… » Aussitôt, ses larmes coulèrent beaucoup plus fortes, beaucoup plus rapidement. Et Mattia sentit son coeur se fendre en deux. Sa tête se secoua de gauche à droite, par petits coups. Il voulait lui dire « non non ». Non, elle n'avait pas à être désolée. Elle n'avait rien fait de mal.
Tendant sa main vers elle, il posa ses doigts sur son visage. Il sécha ainsi quelques larmes. Et pendant ce temps, il s'excusa. « Excuse-moi. Je ne voulais pas te faire pleurer. » C'était ridicule de dire ça, il en était conscient. Mais en attendant, c'était bien vrai. Il ne lui voulait aucun mal, aucun. Lui-même aurait pu aller chez Ella. Il aurait pu sonner à la porte d'entrée de sa maison. Il aurait pu demander à son père ou à sa mère si Ella était là. Il aurait pu. Et il l'aurait fait. Alors, oui, il comprenait qu'elle soit venue ici, qu'elle ait voulu lui faire une bonne surprise. Sauf que voilà, ça n'en était finalement pas une si bonne surprise quand on connaissait le bonhomme vivant là.
Posant son regard sur le visage si défait de la jeune fille, Mattia se sentait vraiment mal. Sa main droite caressa encore sa joue, cessant de sécher toutes ses larmes. « Je suis juste énervé Ella. Mais ce n'est pas à cause de toi. » Il lui devait une explication. Une explication bien plausible, histoire qu'enfin, elle comprenne son comportement si étrange. Il ne doutait pas que dans sa tête d'élève douée, ses neurones se posaient milles et une questions. « Je viens de me faire engueuler pour des mauvaises notes en maths. Et en gros, si je ne remonte pas tout ça, il m'empêchera d'aller au tennis. » C'était ça le pire. Le pire du pire. Il préférait encore se prendre des coups que de devoir arrêter le tennis. Sans tennis, il mourrait. C'était son oxygéne, sa vie. Il aimait bouffer de la terre battue en essayant tant bien que mal de rattraper une balle volante. Il aimait se défouler sur cette petite balle jaune. Il aimait épater ses autres copains du tennis. Et puis, il aimait son statut de 'sportif'.
« C'était juste ça Ella. Tu n'y es pour rien. Tu es juste arrivée au mauvais moment, j'étais juste de mauvaise humeur. » Il tenta de lui faire un beau sourire. Un sourire charmeur qui faisait en général craquer toutes les filles. Ella aussi devait, en théorie, tomber dans le panneau de ce sourire ravageur. Sur ce, Mattia se rapprocha encore d'elle, finissant son dernier pas. Ils étaient tout proches l'un de l'autre maintenant. Et, doucement, afin de ne pas la brusquer comme il l'avait fait quelques secondes avant, il la prit dans ses bras. « Je suis désolé de t'avoir poussé. » murmura-t-il encore, avant de poser ses lèvres sur son front et d'y glisser un baiser.
En l'embrassant ainsi, à quelques mètres de la porte d'entrée, Mattia s'en fichait. Il voulait juste qu'Ella arrête de pleurer. C'était ça le plus important. Qu'importe que l'autre sache qu'il avait une petite amie. Qu'importe qu'il ait un élément de plus pour l'emmerder. Il voulait juste arrêter de faire pleurer Ella.
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: Parfois même les meilleurs d’entre nous prennent des décisions irréfléchies Ҩ Ven 9 Déc - 21:40
Les larmes étaient trop nombreuses. Elles noyaient mes joues alors que je m'excusais. J42tais tellement désolée. Je n'aimais pas le mettre en colère. Je n'aimais pas le voir ainsi. Et tout était de ma faute. À cette pensée, mon coeur se serra. Je tenais tellement à lui. J'avais joué l'idiote. Je l'observais, honteuse. Et pourtant il secoua la tête. De gauche à droite. Comme pour me dire non. Non quoi ? Je n'avais pas à être désolée ? Non je ne l'étais pas ? Ça ne collait pas. J'étais désolée. Et c'est moi qui avais provoqué sa colère alors, j'avais raison de l'être. J'étais complètement paumée. Je ne parvenais plus à penser. Je partais dans un sens puis dans l'autre. Mes réflexions n'étaient qu'un amas de noeuds. Il me surprenait dans chacune de ses réactions. Je marchais en terrain inconnu. Ou plutôt je restais stoïque en terrain inconnu.
Il posa sa main sur mon visage. Mon corps frissonna. À son contact, mon cœur s’emballait. Je le regardais droit dans les yeux. J’avais terriblement envie d’être dans ses bras. J’avais tellement envie de l’embrasser. Je ne savais pas par quel miracle je ne cédais pas à mes pulsions. Un manque d’audace ? La peur que son beau-père nous voit ? La peur qu’il me rejette ? Les trois étaient plausibles. Toujours est-il que je n’en avais pas la moindre idée. Mais, c’était certainement mieux comme ça. Certainement. Ses doigts essuyèrent mes larmes. Il n’était pas obligé. Il avait le droit de m’en vouloir. Et pourtant. J’étais totalement perdue. Incroyablement surprise. Positivement. « Excuse-moi. Je ne voulais pas te faire pleurer. » J’affichais un maigre sourire. Mes yeux commençaient à oublier de pleurer. Évidemment, qu’il ne voulait pas me faire pleurer. Ça je n’en avais jamais douté. Ça je le savais. Mais, il ne pouvait pas savoir. Que j’étais du genre à pleurer pour un rien. Du moins dès que j’ai l’impression de froisser quelqu’un à qui je tiens. Il ne pouvait pas savoir que je ne pleurais pas en me brisant le poignet mais, en décevant mon frère. Hypersensible. Ce n’était pas de sa faute.
Sa main caressait mon visage. Plus mes larmes. Seulement mon visage. Je ne bougeais pas. De peur de faire le geste de trop. Mais j'appréciais son touché. Mon coeur battait trop vite. Ma peau frissonnait et mes larmes se calmaient. « Je suis juste énervé Ella. Mais ce n'est pas à cause de toi. » Je le regardais, surprise. Comment ça, ce n'était pas à cause de moi ? Je ne comprenais pas vraiment. Qu'est-ce qui s'était passé avant que j'arrive ? Pourquoi semblait-il si sincère en me disant que je n'étais pas responsable ? Et ça tournait dans ma tête. En rond. En carré. En losange Dans tous les sens. Les questions entrechoquaient. Cataclysme cérébral. « Je viens de me faire engueuler pour des mauvaises notes en maths. Et en gros, si je ne remonte pas tout ça, il m'empêchera d'aller au tennis. » Je fronçais les sourcils surprises. Comment pouvait-on imaginé une seule seconde lui retirer le tennis ? C'était tout pour lui. C'était son sport. C'était ce qui canalisait son énergie. Pourquoi les parents faisaient toujours de nos passions nos faiblesses ? Mattia était excellent avec une raquette et une balle jaune. Il vivait pour ça. Il fallait vivre dans un monde bien utopique pour pouvoir espérer une seule seconde que quelqu'un puisse l'empêcher de jouer. Je comprenais ce qu'il avait pu ressentir. Je comprenais sa colère. Peut-être parce que j'avais tendance à ressentir la même chose en écoutant les discours réprobateurs de ma mère. Je n'extériorisais pas de la même façon certes mais, je savais. Tennis. Natation synchronisée. C'était du pareil au même. C'était ce qui nous donnait la force de poursuivre. C'était ce qui m'appartenait. La chose dont j'étais fière. Et c'était probablement la même chose pour lui. Je n'avais pas encore dit quoique ce soit qu'il rajoutait déjà quelque chose. « C'était juste ça Ella. Tu n'y es pour rien. Tu es juste arrivée au mauvais moment, j'étais juste de mauvaise humeur. » Il m'offrit un magnifique sourire. Une belle rangée de dents blanches. Un sourire séducteur. Un sourire qui en ferais craquer plus d'une. Un sourire qui me faisait craquer. Je souriais tout en mordillant ma lèvre inférieure. Il était incroyablement séduisant. Je replaçais une mèche de cheveux sans le quitter des yeux. Je mourais d'envie de l'embrasser. J'étais toute à lui.
Il fit un pas de plus vers moi. Le dernier pas. Nous étions très proches maintenant. Je lui souriais timidement. Sa proximité me plaisait. Comme sa présence rassurante. Son odeur délicate. Son sourire ravageur et son regard hypnotisant. Il me plaisait tout entier. Physiquement mentalement. Avec son impulsivité et sa douceur. Il était le seul. Et ses bras m'enlacèrent. Pas de gestes brusques tout à l'heure. Seulement de la tendresse. Des petites attentions. Je plaçais mes mains sur sa taille, me rapprochant encore de lui. « Je suis désolé de t'avoir poussé. » et après ses quelques mots murmurés, il déposa un tendre baiser sur mon front. J'espérais que son beau-père ne nous observer pas. Je ne le souhaitais pas mais, c'était le cadet de mes soucis. Parce que j'étais avec Mattia, dans ses bras. Je m'hissais sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue. « Tu n'as pas à être désolé, tu sais. Je peux comprendre. » Je lui offrais un beau sourire tout en retombant avec finesse sur mes pieds. « Ma mère me fait le même genre de menaces, d'où le fait que je prenne des cours particuliers de maths. » je levais les yeux au ciel rien qu'en y pensant, c'était du temps foutu en l'air. Comme si nous en avions à profusion ! « Enfin bref, tu peux être énervé. Mais, je suis certaine que tu remonteras tout ça. Et puis, ce ne sont probablement que des menaces en l'air, c'est ce que font tous les parents. » Allô le monde. Oui, je sais. Je vis un peu trop dans mon idéologie tout le monde il est beau tout le monde il est gentil. Et alors ? Je ne crois pas que c'était naïf de ma part d'imaginer que les parents de mon petit ami ne soient pas des sadiques. De croire qu'ils ne lui supprimeront pas le tennis. Enfin, je ne faisais que supposer. Je ne savais pas. Mais, je savais que Mattia n'arrêterais jamais.
Sujet: Re: Parfois même les meilleurs d’entre nous prennent des décisions irréfléchies Ҩ Dim 11 Déc - 18:04
Petit à petit, la jeune fille se calmait. Ses yeux avaient cessé de se noyer dans ses larmes. Et enfin, son visage retrouvait sa douceur habituelle, ses traits s'étiraient, formant de temps en temps des petits sourires. Elle allait mieux, beaucoup mieux. Mais n'empêche qu'avec ses sautes d'humeur, Mattia était conscient que dans sa petite tête, tout devait tourner en rond, se cognant contre les parois de sa boite crânienne à une folle vitesse. Elle ne devait pas comprendre. Rien de tout ce qu'il devait faire, ou dire étaient cohérent. Alors, c'était pour ça que Mattia lui révéla sa raison de sa colère. Elle était juste et méritée, cette colère. Il n'avait pas le droit de l'interdire de jouer au tennis. Il n'était pas son père, il n'avait rien le droit de lui dire. Et pourtant, au fond de lui, il savait qu'il en était capable. Il savait qu'il trouverait à un moment ou à un autre une façon de lui gâcher ce plaisir. Et lui, évidemment, il ne pouvait rien faire, bien trop apeurée de subir ses foudres. Ella semblait de nouveau sous son charme. Ses mains s'étaient posés sur sa taille. Son sourire s'étirait. En se hissant sur la pointe des pieds, elle lui déposa un petit baiser sur la joue. Mattia sourit, ravi de voir que malgré tout ce qu'il venait de faire, elle ne lui en voulait pas du tout. « Tu n'as pas à être désolé, tu sais. Je peux comprendre. » Elle cessa de se mettre sur les pointes des pieds, redescendant de quelques centimètres, toujours son beau sourire sur son visage. « Ma mère me fait le même genre de menaces, d'où le fait que je prenne des cours particuliers de maths. » Elle leva les yeux au ciel, et Mattia se mit à rire doucement. Ella était nulle en maths. Avec ou sans cours, elle ne suivait rien. C'était comme ça. Dans sa tête, les mots et les lettres avaient bien plus de sens que des chiffres et des signes. N'empêche que là, Mattia risquait de mettre son année en jeu. Car lui, les maths, il était censé bien les gérer. Mais cet idiot de prof ne l'aimait pas; et il ne l'aimait pas non plus. Il passait du temps avec Ella. Il l'énervait à parler de ses « chéries », et pire que tout, il avait compris que quelque chose clochait chez Mattia. Alors, pour l'emmerder, Mattia n'avait plus rien fait dans son cours. Rien. D'où ces mauvaises notes. D'où la colère de son beau-père. « Enfin bref, tu peux être énervé. Mais, je suis certaine que tu remonteras tout ça. Et puis, ce ne sont probablement que des menaces en l'air, c'est ce que font tous les parents. » Ella. C'était pour ça qu'il l'avait repéré. Parce qu'elle vivait dans un monde où tout était beau, et où rien ne semblait être méchant. Elle était dans sa petite bulle, et il aimait ça. Mais lui, il ne vivait pas dans le même univers qu'elle. Il était sûr qu'un jour ou l'autre, il arriverait à mettre ses menaces à exécution. Ca avait toujours marché comme ça; il arrivait toujours à ses fins.
« Peut-être ouais.. » dit-il avant de donner encore un baiser à Ella. Du moins, il espérait que tout ce que la jeune fille disait soit vrai. Même si l'espoir était mince.. « De toute façon, ils ne pourront jamais m'empêcher d'y aller. C'est plus fort que moi, je volerai une voiture pour y aller. » Cette réplique, il ne l'aurait jamais dis à personne qu'à Ella. Mais elle, avec la natation, elle pouvait comprendre ce que le sport était pour lui. Elle était pareille. C'était ça qui était bien avec elle, tout les efforts passés sur un terrain de tennis, tout ces moments à s'entrainer, elle les comprenait, puisqu'elle vivait la même chose. Alors se voir, c'était dur. Mais ils arrivaient quand même à trouver un créneau horaire, libre pour tout les deux. « Je suis content que tu sois passée. T'as fait quoi aujourd'hui? Tu t'es entrainée encore? » demanda-t-il, avant de la prendre par la main, et de l'entrainer vers les marches du perron, où il s'assit dessus. La tenant toujours par la main, Mattia l'invita à s'asseoir à côté de lui. Puis, de là, il passa son bras autour de son cou, et il attendit qu'elle lui réponde. Qu'il soit ainsi vu, avec Ella, ne lui posait plus de problème. Tellement remonté contre ce type, il voulait lui montrer que quoiqu'il fasse, que malgré tout ce qu'il ferait pour l'emmerder, il était heureux.
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: Parfois même les meilleurs d’entre nous prennent des décisions irréfléchies Ҩ Jeu 15 Déc - 21:10
Son sourire me faisait plaisir. Son rire aussi. Il était si mélodieux. Même s'il riait de mon incapacité à comprendre des maths. C'est vrai j'étais nulle. Je ne comprenais rien. J'apprenais mes formules mais, je trouvais toujours le moyen de me planter. Pour moi c'était quelque chose d'affreusement abstrait. En revanche, pour Mattia c'était une évidence. Il avait cette logique que je n'avais pas. Cette capacité à calculer qui me manquait. En fait, normalement, c'était son domaine de prédilection si on oubliait le sport. Mais, le fait que ses notes soient en chute libre ne m'étonnait pas. Il n'aimait pas le prof sans que je ne sache vraiment pourquoi. Enfin, je n'étais pas fan non plus. Disons que ses petits surnoms et la façon qu'il avait de donner de faux espoirs aux filles hystériques, me déplaisait. Mais, je ne m'étais jamais interrogé sur les raisons de Mattia. Enfin, aujourd'hui, ça lui coûtait les menaces de son beau-père. Évidemment, je ne pouvais pas croire que ses intimidations deviennent réalité. Priver Mattia de tennis était un genre de ... crime contre l'humanité. Non, plus sérieusement, je ne pensais pas que ce soit possible. Il était prêt à tout pour ce sport. Et je comprenais tout à fait.
Il semblait un peu sceptique mais, lâcha tout de même un « Peut-être ouais.. ». Puis, il m'embrassa une nouvelle fois créant un beau sourire sur mes lèvres. « De toute façon, ils ne pourront jamais m'empêcher d'y aller. C'est plus fort que moi, je volerai une voiture pour y aller. » Ça je n'en doutais pas une seconde ! Il en était tout à fait capable ! Et dans ma tête, il pouvait faire bien pire. Je souriais à nouveau. Parce qu'une nouvelle je comprenais. C'est pour ça qu'on était bien ensemble. Du moins c'était l'une des raisons. Parce que je comprenais qu'il passe des heures à s'acharner pour réussir ses revers. Parce qu'il comprenait que je passe des heures à tenter d'exécuter un coup de pied grand écart ferme à cent quatre vingt degré. Ça allait entre nous parce qu'il y avait ça. Parce qu'on trouvait du temps pour nous deux en se comprenant. On prenait chaque minute qui nous était offerte. On vivait au rythme de nos sports. Au fond, c'était peut-être ça qui m'avait poussé à venir. Le besoin de ne pas gâcher mon temps. D'en profiter pour être avec lui. « Je sais bien et je pense qu'ils le savent aussi. C'est un peu évidence, personne ne peut te retirer ta passion. Puis, personne n'a le droit. » Je lui souriais, confiante. Je vivais peut-être sur mon nuage mais j'ignorais quel fou pouvait rêver une seule seconde être capable de retirer à Mattia ce pourquoi il était fait. Je plongeais mon regard dans le sien.
Je tenais terriblement à Mattia. Le voir s’apaiser me plaisait. J’avais dû mal à supporter de voir mes proches en colère. Triste. Déprimé. Ou peu importe. J’aimais les voir de bonne humeur. Avec un grand sourire. J’aimais qu’il soit au moins aussi heureux que moi. Même bien plus. Évidemment, tout ceci était un peu utopique. N’empêche qu’il était beau avec son sourire. « Je suis content que tu sois passée. T'as fait quoi aujourd'hui? Tu t'es entraînée encore? » Dit-il en prenant ma main. Il m’entraîna sur les marches du perron où il m’invita à m’asseoir. Il passa son bras autour de mon cou alors que je déposais ma tête sur son épaule. « Encore oui. Je devais travailler le duo avec Mila mais, elle n’a pas été capable de se lever, ce qui n’est pas vraiment étonnant en fait. Du coup j’ai bossé mon solo. Je ne m’en suis pas trop mal sorti. Et puis j’ai dû arrêter assez tôt, ma mère a eu l’idée lumineuse de faire un repas en famille au restaurant. » J'avais évité de faire un roman. Mais, j'étais capable de m'étaler pendant des heures. Il n'y comprendrait probablement pas grande chose si je lui parlais d'aurora. Et puis, la figure que j'avais réussie n'avait pas d'importance. Quant à Mila, pour en avoir entendu parler, il savait que c'était ma partenaire pour les duos. Il ne l'avait pas rencontrer mais, son prénom lui était familier maintenant. Tout comme île ne connaissait pas ma mère mais, il entendait perler de ses drôles d'idées. Elle pensait que j'étais Lesbienne. Elle voulait que je fasse moins de natation. Elle voulait que j'aie une bonne moyenne en maths. Enfin, elle était un peu... tarée dans sa tête. Je caressais ses doigts. « Et toi alors ? » J'aimais qu'il me parle de ses entraînements lui aussi. Et de ce qu'il avait fait de sa journée. J'aimais vraiment.
Enfin, il n’eût pas le temps de me répondre que la porte d’entrée s’ouvrit d’un geste brusque. Le bruit de la porte qui claque me fit sursauter. En quelques secondes j’étais débout, face à cet homme imposant. Je n’avais pas décidé d’agir comme ça. C’était instinctif. J’étais d’hors et déjà persuadé qu’il me haïssait. Il avait les traits tirés. Il semblait tellement menaçant. Et en fait, j’avais abusé. J’aurais dû me présenter. Je n’aurais pas dû me montrer avec Mattia sans que son beau-père ne sache. Je baissais les yeux, honteuse. J’avais peur de ce qu’il pourrait dire. Penser. Et surtout de la réaction de Mattia.
Sujet: Re: Parfois même les meilleurs d’entre nous prennent des décisions irréfléchies Ҩ Lun 19 Déc - 18:44
Le sport, c'était leur moyen pour se retrouver tout les deux. Mattia avait eu quelques copines avant. Mais pour certaines, le fait qu'il soit un sportif était ce qui les avait fait craquer. Mais le fait qu'il devait beaucoup s'entrainer était ce qui avait craqué leur lien. Au moins, Ella comprenait. Elle faisait la même chose que lui, et nageait, nageait, nageait, nageait.. Mattia espérait jusque-là qu'elle ne lui demanda jamais de l'accompagner faire de la natation. Il n'était pas mauvais nageur, mais disons que.. en fait, si, il était mauvais nageur. Il n'aimait pas se retrouver dans l'eau tant qu'il n'avait pas pied. Il paniquait sinon. Il n'oserait jamais lui avouer ça.. Si Ella l'avait déjà vu avec des copains à l'étang en train de nager, ils n'avaient peut-être pas fait attention sur le fait qu'il restait toujours là où il avait pied. C'était comme ça. L'eau et lui, ça faisait deux. Comme le feu et lui. Il n'aimait pas, c'était tout. « Je sais bien et je pense qu'ils le savent aussi. C'est un peu évidence, personne ne peut te retirer ta passion. Puis, personne n'a le droit. » Le sourire qu'elle afficha, pleine de confiance fit craquer Mattia. Elle était tellement pleine de confiance, qu'elle ne voyait le mal nul part. Son regard sur le monde était bien différent de celui de Mattia. Il voyait presque tout en noir, elle, elle voyait rose partout. Deux daltoniens de la vie.
Lentement, il se calmait. Il l'avait maintenant pour lui, serré contre elle, sa tête reposant sur son épaule. Et elle était là, elle trouvait les bons mots. Elle lui raconta alors sa journée. « Encore oui. Je devais travailler le duo avec Mila mais, elle n’a pas été capable de se lever, ce qui n’est pas vraiment étonnant en fait. Du coup j’ai bossé mon solo. Je ne m’en suis pas trop mal sorti. Et puis j’ai dû arrêter assez tôt, ma mère a eu l’idée lumineuse de faire un repas en famille au restaurant. » Avoir un camarade qui ne se lève pas, ça l'aurait énervé Mattia. Mais Ella non. Elle avait bossé, toute seule. Le temps n'était pas perdu. Mattia, lui, il aurait sans doute poussé une gueulante au téléphone à son pote, en le priant de venir ici au plus vite. Puis, quand elle lui annonça qu'elle avait été au restaurant, Mattia l'imagina avec son père et sa mère, deux gens normaux. Caressant ses doigts, Ella demanda: « Et toi alors ? »
Mattia allait lui répondre que lui, il n'avait pas bougé d'ici. Mais il n'en eut pas le temps. La porte d'entrée s'ouvrit. Ella sursauta tellement qu'elle le lâcha, et se releva d'un bond, faisant face à l'homme sur le seuil de la porte. Aussitôt, la tension de Mattia s'éleva de nouveau. Le voir s'incruster dans sa vie, comme ça, l'énervait. Il ne pouvait donc pas le laisser tranquille un instant bon sang? Non apparemment.. N'empêche qu'avec sa façon de se montrer si méchant, il allait faire fuir Ella. La preuve.. En jetant un coup d'oeil vers elle, Mattia sut qu'elle se sentait mal. Il se releva alors, lentement, et posa ses fesses contre la rambarde des quelques marches, entre Ella et lui. Aussitôt, le beau-père se dérida. Un sourire apparut sur ses lèvres. « Alors, tu ne nous présentes pas Mattia? » D'où venait ce semblant de sympathie? L'alcool peut-être.. Ca avait deux tendances, soit il devenait sympa, soit il s'énervait. Mattia jeta un coup d'oeil à Ella, et dit alors « Si, je te présente Ella. Ella, mon beau-père.. » Elle n'eut pas le temps de répondre quoique ce soit, que le beau-père se mit à ouvrir une nouvelle fois la bouche. « Je vois que mon fils a bon goût. » Mon fils ! Il n'était pas son père, bordel! Mattia avait envie de lui hurler en pleine figure. Mais il n'en fit rien. Au contraire, il fit un petit sourire à Ella, en lui disant alors « Si tu veux y aller, vas-y Ella. On se revoit au lycée. » Là, Mattia fut choqué. Son beau-père ouvrit une nouvelle fois la bouche et répliqua. « Déjà? On a à peine eu le temps de faire connaissance ! » « Mais.. » « Allons, tu dois rentrée tout de suite chez toi Ella? Tu ne veux pas venir boire un coup? » NON NON NON NON ! Elle ne voulait pas ! Elle ne devait pas venir ! Rien qu'à l'idée que son beau-père la connaisse, rien qu'à l'idée qu'Ella découvre l'état de sa mère, rien que ces idées donnaient des nausées à Mattia. Il ne voulait pas qu'elle vienne, qu'elle rentre chez lui. Elle avait confiance en elle, mais cette partie était de l'ordre privée. Il n'en était pas fier.. Jetant un regard à Ella, et priant pour que celle-ci réponde, Mattia ajouta alors un « Elle devait aller faire des courses pour l'anniversaire d'un ami. Et demain, c'est fermé. Je vais peut-être l'accompagner. » Y avait plus qu'à espérer que le vieux ne dise pas non. Pas sûr qu'il accepte de le laisser partir.. Mais il préférait rester enfermé chez lui, plutôt que de voir la jeune fille mettre un orteil dans son salon.
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Sujet: Re: Parfois même les meilleurs d’entre nous prennent des décisions irréfléchies Ҩ Mer 21 Déc - 23:09
Mattia se releva plus lentement que moi. Lui, il n'avait pas sursauté à l'arrivée de son beau-père. Et c'était tout ce qu'il y avait de plus normal. Il s'appuya sur la rambarde. Je jouais nerveusement avec mes doigts. J'avais peur de la réaction de cet homme. Peur que ça ne lui plaise pas. Qu'il me déteste dès le début. Et pourtant, un sourire s'afficha sur ce visage fier et dur. Mon coeur battait beaucoup moins vite. Ma tension baissait enfin. Il semblait beaucoup moins effrayant avec un sourire. Pourtant, il était toujours aussi imposant. Pourtant, il avait toujours les mêmes traits. Comme quoi, un sourire pouvait tout changer. « Alors, tu ne nous présentes pas Mattia? » Je regardais Mattia furtivement. J'essayais de voir dans quel état d'esprit il était. Je ne savais pas vraiment quoi en penser. Il ne semblait pas serein sans pour autant être dans le même état de colère que tout à l'heure. Il était tout de même contrariré Du moins, c'était mon avis. Je reposais mon regard sur son beau-père. Finalement, Il n'était peut-être pas si brutal ? Tout à l'heure, peut-être qu'il était seulement énervé ? Après tout, il n'avait plus l'air aussi froid ? Comme quoi, je n'aurais peut-être pas dû le juger si vite. « Si, je te présente Ella. Ella, mon beau-père.. » J'aurais bien dit un truc genre « enchanté » avec un grand sourire sincère. J'aurais bien été polie. J'aurais bien voulu faire les choses convenablement. J'aurais voulu. Mais, il ne m'en laissa pas l'occasion. En fait, le beau-père avait déjà reprit la parole. « Je vois que mon fils a bon goût. » Son fils ? Je n'avais jamais entendu Mattia parler de son beau-père comme s'il s'agissait de son père. Enfin, ça ne surprenait certainement que moi. Je n'y prêtais pas plus attention que cela. Ce qui me préoccupait c'était mes joues. Elles étaient certainement légèrement rougies. Réaction inévitable au moindre compliment physique. Aussi infime soit-il. Un sourire sur les lèvres, un « Merci » s'en évada.
Mattia m'adressa un petit sourire. Je lui rendais sans hésiter. « Si tu veux y aller, vas-y Ella. On se revoit au lycée. » Voulait-il que je parte ? Certainement. Je ne cherchais pas le pourquoi du comment. Il avait ses raisons. Il m'expliquerait plus tard. Mais, s'il voulait écourter la rencontre avec son beau-père, je n'allais pas aller contre son gré. Je tenais trop à lui pour ça. Pour le mettre dans une mauvaise situation. Ou pour risquer de l'énerver. Cependant, je n'eus pas le temps de dire un mot. Une nouvelle fois. La parole était déjà reprise. « Déjà? On a à peine eu le temps de faire connaissance ! » Il tenait tant que ça à bavarder ? Mattia tenta de protester. « Mais.. » Il n'ajouta rien. Parce qu'il ne le pouvait pas. Son beau-père l'avait coupé un plein élan. « Allons, tu dois rentrée tout de suite chez toi Ella? Tu ne veux pas venir boire un coup? » Je sentais le regard de son beau-père sur moi. Je sentais le regard de Mattia. Je souriais comme si ça ne me gênait. En fait j'étais certaine que Mattia le savait. Que j'étais mal à l'aise. Que derrière mes airs calmes j'angoissais. C'est peut-être pour ça qu'il prit rapidement la parole à ma place. Ou alors il avait peur que je dise une bêtise. « Elle devait aller faire des courses pour l'anniversaire d'un ami. Et demain, c'est fermé. Je vais peut-être l'accompagner. » Ah ouais, j'aurais pas sorti ça comme excuse. Mais, ça me permettrait peut-être d'être avec lui. Alors, on pouvait jouer cette carte. Je souriais grandement en regardant Mattia. « En effet et j'aurais vraiment besoin des conseils de Mattia si ça ne vous dérange pas ? » Je faisais les yeux doux. Autant tenté le tout pour le tout. Je voulais Mattia pour moi et lui ne voulait pas de son beau-père dans les pattes. « Mais, pour le verre, ce n'est que partie remise. » Je jetais un coup d'oeil à Mattia. Je n'en avais pas vraiment l'intention. Pas sans l'accord de Mattia. Mais, c'était toujours mieux que de dire un « non » catégorique.
Sujet: Re: Parfois même les meilleurs d’entre nous prennent des décisions irréfléchies Ҩ Ven 23 Déc - 12:21
Cette visite imprévue n'avait pas plus à Mattia. Mais au vue de la façon dont il s'était rattrapé, il avait finalement accepté que la jeune fille soit venue lui faire un petit coucou. Après tout, c'était très gentil, et très sympa de sa part. Très amoureux aussi. Et ça, il en était fier. Il avait une envie de bomber son torse, de regarder tout autour de lui, et de crier « regardez! Ella est venue me voir! ». Juste pour que les gens l'admirent elle. Et qu'ils les admirent eux.. Elle était magnifique, et même son beau-père s'en rendait compte. Le compliment qu'il lui fit gêna quelque peu sa petite amie, mais pour une fois, peut-être pour la première fois de sa vie, Mattia donnait raison à son beau-père. Il ne s'était pas trompé. Il n'était peut-être pas si aveugle après tout. Il était con, ça ça ne changerait jamais, mais c'était un con voyant. Il savait admirer les gens. Il savait admirer Ella.. La fierté qu'il ressentait de sortir avec elle permit à Mattia d'accepter un peu plus cette rencontre imprévue, qu'il avait voulu à tout prix éviter. Mais son beau-père semblait s'être relativement calmé. Oui, il n'avait plus l'air fâché, mais Mattia en était sûr; ce n'était qu'une façade. Qu'une façade supplémentaire.. Il aimait bien changer de masques, user de tel ou tel masque en fonction de la situation. Là, il faisait son tout beau, tout gentil. Mais Mattia était sûr qu'une fois qu'il eut refermé la porte derrière lui, il n'aurait pu été le même. Il enlèverait son masque, et le loup qu'il était montrerait les crocs. N'empêche que sa façon d'être si gentille là plaisait à Mattia. Au moins Ella ne risquait pas de se douter de quoique ce soit..
Pour pouvoir passer plus de temps avec la jeune fille, Mattia sortit une excuse bidon. Qu'ils devaient aller chercher un cadeau pour un ami. Tu parles.. Personne n'avait son anniversaire. Personne n'attendait un cadeau. C'était une excuse comme une autre, mais peut-être qu'avec elle, son beau-père allait accepter de le laisser filer. Peut-être.. Les yeux rivés sur lui, Mattia attendait sa réponse. Son beau-père plongea son regard dans le sien, et pendant un instant, Mattia se sentit mis à nu devant lui; il en était certain, il savait que c'était une connerie. Mais Ella prit son partie, et en rajouta une couche. « En effet et j'aurais vraiment besoin des conseils de Mattia si ça ne vous dérange pas ? » Les mains sur la rambarde, Mattia détourna les yeux de son beau-père et regarda ella. Il lui fit un petit sourire. Elle était vraiment parfaite cette fille ! Elle était là, postée aux pieds des quelques marches à faire des yeux doux à son beau-père. Et le pire, c'est qu'elle ajouta avec un petit sourire. « Mais, pour le verre, ce n'est que partie remise. » Même si Mattia ne voulait pas qu'elle mette un pied dans sa maison, dire que le verre n'était que partie remise était un bon plan. Il fallait caresser le monstre dans le bon sens du poil. Et c'était exactement ce qu'elle faisait.
Mattia releva les yeux vers son beau-père. Il n'était pas dupe. Mais pour une raison inconnue, celui-ci ouvrit la bouche en déclarant. « Très bien, je te le laisse! J'espère que vous ferez le bon choix. » Ses yeux étaient rivés vers Ella. D'ailleurs, Mattia détestait la façon dont il la regardait. Puis, son regard se posa sur Mattia. « Prends les clefs de la maison, je ne sais pas si ta mère et moi, on sera là quand tu rentreras. ». Mattia murmura un « Okay. » Il se retourna vers Ella, et lui dit alors. « Deux secondes, j'arrive! » Il lâcha enfin la rambarde, et monta deux petites marches. Il suivit son beau-père à l'intérieur de la maison, et attrapa les clefs sur la petite table basse. Il allait s'en aller, quand il sentit une main se serrer autour de son bras. Fronçant les sourcils, il se retourna face à son beau-père. « Une heure, pas une minute de plus. ». Cette fois, son regard n'était plus aussi tendre. Sa gentillesse avait déserté son visage, le monstre avait enlevé son masque. Il hocha alors la tête « Pas de soucis! », en lui faisant un petit sourire. Il bougea son bras pour l'enlever de son emprise et tira la porte pour retrouver Ella. Elle était toujours là à l'attendre. Le sourire de Mattia s'élargit. Il descendit les marches à une vitesse folle, et dans son élan alla colla ses lèvres contre celles de la jeune fille. « Je suis prêt! ». Puis, il fourra sa main dans la sienne, et l'entraina loin de sa maison, en ne cessant de penser qu'il était encore trop tôt pour le lui dire, mais... il l'aimait.