this is where we're meant to be


“ → première partie. Between the devil in me ” À partir de ce jour, j'étais foutu, j'étais accro. Dépendre de quelqu'un d'autre que de moi-même, m'affaiblir, me torturer, c'était tout ce que je redoutais.

Elle n'a jamais manqué de rien pendant son enfance, enfin si, peut-être de l'amour de son père. Il n'était jamais présent. Il était toujours en déplacement, toujours à droite à gauche, pour une quelconque raison. Lorsqu'il rentré, il la regardait de haut en bas, lui disait qu'elle avait grandi, qu'elle était haute comme trois pommes et qu'il faudrait qu'elle mange plus de soupe pour pouvoir grandir encore. Jusqu'au jour ou il n'est pas rentré, jusqu'au jour ou lorsqu'elle venait de rentrer de l'école, sa maman n'était pas la non plus. Seulement sa nourrice qui l'attendait comme tous les jours à la sortie du bus. Ce jour-la, son goûter eut un goût amer, un goût de sang et de tristesse. Son père était mort, et c'était le début d'une longue descente en enfer.

« Maaaaaaaaaaaaamaaaaaaaaaaaaaaaaaaan ! » Le bruit perçant qui émanait de la bouche de la jeune fille brisa le silence imposant du Penthouse New-Yorkais. « Arrête d'hurler Drizzle, arrête j'ai mal à la tête » « Maiiiiiiiiiis je dois aller à la danse, tu m'as dit qu'aujourd'hui tu m'emmènerais parce que même que tu m'as dit que tu devais payer pour le gala de fin d'année ». Madame Roseburry fixait sa fille d’un œil méchant presque arrogant, la dévisageant de haut en bas, elle claqua sa main sur la joue de sa fille. « Espèce de petite sotte, tu as vu comment tu me parles ? Et tu crois sincèrement que du haut de tes quinze ans, tu vas me dicter ce que je dois faire ou dire ? Vraiment ? De toutes les façons, tu sais ce que tu vas faire plus tard pas la peine de te leurrer. » Les yeux bordaient de larmes, la jeune fille baissait la tête et retourna dans sa chambre en claquant la porte. S’installant sur le rebord de sa fenêtre, elle fixait les étoiles qui illuminaient le ciel. « Papa… Pourquoi tu n’es plus la … ? » Dix ans. Dix années que son père avait quitté ce monde, elle se souvenait pourtant de ce jour, comme si c’était hier.

FLASHBACK ;
Un soir de janvier 2002

La petite fille courait dans le couloir de l’appartement, un dessin à la main. « Papa ! J’ai un dessin pour ... » Elle trouvait ce silence bien trop étrange à son goût. Lorsqu’elle entra dans la cuisine, elle s’attendait à trouver son père, assis au bar, avec son verre de whisky à la main comme à son habitude. Mais il n’était pas la. Elle se tournait alors vers sa nourrice qui était derrière elle, avec le cartable et le manteau de la petite fille dans les bras. « Roksana… Papa il est où ? Y’a encore des méchants qui lui voulaient du mal ? » La femme déposa alors les affaires sur le sol et se baissa pour regarder la petite fille dans les yeux. « Ton papa est parti rejoindre les anges. Il ne reviendra jamais à la maison. Il fait dodo pour toujours. » La petite blonde, tomba alors dans les bras de sa nourrice et des larmes s’échappèrent de ses yeux bleutés. Son papa ne reviendrait pas. Elle n’avait plus que sa mère pour vivre. Et c’était bien la dernière des choses qu’elle souhaitait du haut de ses cinq ans. Elle haïssait sa mère. Et sa mère lui rendait bien. Elle préférait jouer avec son père, lui qui était toujours là, aux galas, aux spectacles. Mais non, la vie en avait décidé autrement.

FIN DU FLASH BACK;

◮◮◮

La sonnerie qui retentissait brisa le silence de la salle de répétition. Drizzle accourait vers son sac, et lorsqu’elle vit le nom qui s’affichait, le sourire qui était présent sur ses lèvres s’éteignit aussitôt. Sa mère. Sortant du bâtiment, elle s’adossait contre le mur et décrochait un faible sourire dressé sur les lèvres. « Oui ? » « TU ES OU ?! » « A la danse, comme tous les jeudis soirs, de vingt heures à minuit. » « RENTRE DE SUITE. TU DOIS ETUDIER POUR POUVOIR ENTRER A LA FAC. » « Non je ne rentrerais pas. Non, je n’irais pas à la fac. J’ai dix-sept ans, je fais ce que je veux de ma vie. Compris ? » « Très bien, tu iras donc t’enfermer chez ta tante, la sœur de ton père, à Arrowsic, dans le Maine. Adieu la vie New Yorkaise. Et elle est d’accord avec moi. La danse ce n’est pas une vie. » Drizzle raccrocha son téléphone et déversait toute sa haine contre le mur, toute sa haine contre sa mère à travers les coups. Elle ne la supportait plus. Une main délicate venait de se déposer sur l’épaule dénudée de la jeune fille. Sursautant, elle se retournait et un homme se tenait devant elle. Il devait avoir entre vingt-cinq et trente ans. « Vous m’voulez quoi ? » Le jeune homme la détaillait. « Vous allez mal non ? » Elle riait aux éclats. « Non ça s’voit tant que cela sur ma figure ? J’fais peur à voir parce que mon maquillage à couler ? Quel dommage ! » Pour la faire taire, il déposa ses lèvres sur celles de la jeune blonde insolente. Elle prolongea avant de mettre lentement fin, pour aller récupérer ses affaires, pour elle il serait parti. Il serait parti parce qu’il aurait pensé qu’elle avait fui. Mais non, il était encore la. Et cette nuit fut la plus belles des nuits de son existence, ils avaient fait l’amour plusieurs fois et ils avaient parlés de leur vie. Il avait vingt-neuf ans, elle en avait dix-sept, elle venait de tomber dans ses filets et pourtant, elle ne le regrettait pas. Enfin, pour le moment.

Saisissant ses clés dans son sac, la blondinette ouvrait la porte doucement, espérant surprendre celui qu’elle appelait désormais son bien-aimé en train de regarder la télé ou de faire la cuisine. Elle n’avait pas envie de cuisiner ce soir, alors si elle était obligée de la faire, elle opterait pour une soirée pizza. Suivant les bruits qui émanaient de la chambre à coucher, elle poussait lentement la porte, et ce qu’elle vit lui glaça le sang. « Blake !! Qu’est c’que… ?! ESPECE DE SALAUD ! » Fermant les yeux, elle avançait avec furie dans la chambre, envoyant tout balader à son passage. Elle pleurait, les larmes qui coulaient le long de ses joues, ses larmes étaient semblable à de l’acide, l’acide qui venait de prendre la place du sang qui coulait dans ses veines quelques instants plus tôt. Il la fixait, et la brune qui était sous Blake partit rapidement. Elle se sentait vidée, dénuée de tous sentiments, naïve, faible. Oh oui, elle était faible, elle était redevenue la petite fille qui venait d’apprendre la mort de son père. « T’es qu’un moins que rien !! » Ce qu’elle vit dans ses yeux, n’était en rien comparable à de la haine, c’était bien plus que cela. Il venait de se lever, seulement vêtu d’un boxer, et sa main s’écrasa rapidement sur la joue de la jeune fille. Elle le fixait, interdite. Sa main caressant sa joue douloureuse, elle posait ses lèvres sur celles du jeune homme. Hargneuse, elle le poussa sur le lit, elle se devait de lui pardonner. Elle ne pouvait pas vivre sans lui et c’était bien cela le problème. Elle était bien trop dépendante, mais cela ne lui faisait pas peur.

« Blake .. tu.. tu vas être .. papa. » Caressant la joue du brun allongé à côté d’elle, elle se demandait qu’elle allait être sa réaction. Elle voulait réellement garder cet enfant, elle était contre l’avortement. Lorsqu’elle plongea son regard dans celui de Blake, elle comprenait qu’il n’était pas d’accord. Se levant, elle se dirigeait dans la salle de bain afin de s’habiller pour partir en cours. Elle ne l’avait pas entendu venir. Elle n’avait pas entendu ses bruits de pas, et lorsque son poing s’écrasa sur sa joue, et qu’il la plaqua contre le mur, serrant de toutes ses forces sa gorge, elle se débattit et réussit à s’échapper. Elle courait à travers la chaleur de la ville, et arrivant au commissariat le plus proche, elle demandait à voir un officier rapidement. « Je voudrais déposer plainte, pour coups et blessures. » Ses larmes coulaient et elle savait que ce qu’elle allait faire, aller changer sa vie à jamais.


« Adieu maman. Tu ne me manqueras pas le moins du monde. » Drizzle fixait sa mère, elle n’allait pas pouvoir lui pardonner tout ce qu’elle avait fait. Elle lui avait pourri neuf mois de grossesse, elle l’avait insulté de traînée, parce qu’elle était tombée enceinte d’un imbécile. La blonde n’avait pas gardé l’enfant, elle l’avait fait adoptée par une famille riche qui ne pouvait pas avoir d’enfant, au moins elle était sûre que sa fille n’allait pas vivre dans la pauvreté. Montant dans l’avion, elle regardait une dernière fois les gratte-ciels. Ces gratte-ciel qui avaient bercés son enfance, lorsque l’avion décolla, elle essuya la larme qui venait de perler au coin de ses yeux, elle serait heureuse désormais. Heureuse loin de Blake, loin de cette vie qu’elle avait accueilli les bras ouverts, mais qui lui avait fait les pires crasses du monde. Adieu New-York, Hello Arrowsic, elle allait reprendre sa vie en main, elle allait vivre pour sa passion la danse, et rien d’autre ne pourrais l’en empêcher.