« Nous réalisons que ce que nous accomplissons n'est qu'une goutte dans l'océan. Mais si cette goutte d'eau n'existait pas dans l'occéan, elle manquerait »

Peut-on réellement se remettre d'un choc ? J'veux dire, d'un choc aussi violent ? Quand quelque chose de tellement inattendu vous atteint, quand quelque chose à laquelle la plupart de vos espoirs étaient reliés se retrouve briser, peut-on réellement accepter ? Moi je ne crois pas. Du moins, je ne vois pas comment. Dire, « bon d'accord, j'ai perdu tout espoir de revoir ma mère un jour, elle est morte, c'est un fait, faut que je continue à vivre normalement » ça me semble inhumain. On ne peut pas accepter la perte d'un être cher, on ne peut que subir. Et autant dire que je subis bien ces jours-ci. Je découvre une nouvelle facette de moi-même, quelque chose dont je n'avais même pas soupçonné l'existence auparavant. Je portais, je porte et je porterai toujours un amour inconditionnel pour ma mère. Parce que ma mère, elle a tout sacrifié pour moi. Parce que ma mère elle faisait tout pour me rendre heureux. Je ne le voyais pas à l'époque et pour ça, je me maudirai toujours. J'aurai aimé la remercier, j'aurai aimé lui adresser ne serait-ce que quelques mots, j'aurai aimé lui faire comprendre par n'importe quel moyen tout ce que je n'ai jamais su lui dire. Parce que je ne suis pas très doué pour m'exprimer, parce que je suis maladroit au fond. Mais c'est sûr, elle, elle aurait compris n'importe lequel de mes messages farfelus. J'en suis certain.

Même si ça me dérange de l'admettre, la vie suit son cours. J'ai toujours un travail auquel je dois me rendre tous les matins. J'ai toujours des amis qui comptent sur moi pour leur sourire tous les jours, des amis qui étaient persuadé que ma mère était déjà morte. Je dois afficher un sourire de circonstance, je dois faire semblant, je dois jouer un rôle. Mentir, en cinq ans, c'est devenu ma spécialité, mais jamais je n'ai eu à mentir sur quelque chose d'aussi gros. Pas que le meurtre de mon père par un espèce de gang italien ne soit pas quelque chose de gros, mais ça n'a absolument pas la même portée émotionnelle. Ma mère, je l'amais. Je l'aime. Donc comme je disais, la vie suit son cours. Kai m'appelle pas mal ces derniers jours. Mon silence radio l'inquiète, ce que je peux comprendre étant donné qu'on vient tout juste de ce mettre ensemble et que mes comportements contradictoires vis à vis d'elle ont souvent pu porter à confusion. Je lui ai dit que j'étais malade, que j'étais super contagieux et qu'il était inutile de venir m'apporter des soupes ou autres comme elle me l'avait si gentillement proposé. Bref, pour la rassurer, j'ai décidé de me bouger un peu les fesses. J'étais retourné au travail hier, je pouvais bien lui accorder quelques heures de mon temps. Et puis, ça me fera du bien, de sortir un peu, de la voir, ça me changera les idées. Et puis, peut-être que je me sous estime, peut-être que tout se passera bien, peut-être qu'elle ne se doutera de rien. Peut-être...

J'lui ai donné rendez-vous à la plage pour un petit pique-nique, j'y vais pas souvent et pourtant j'aime la proximité de l'eau, ça m'apaise, ça me calme, ça me fait du bien. J'aime entendre le bruit des vagues, le cliquetis de l'eau. J'imagine bien Kai, avec sa tignasse rousse allongée dans le sable, dans mes bras. Quelques caresses, quelques baisers, et déjà je me sens bien, rien qu'en imaginant l'instant. J'appelle vite Rudy pour quelques conseils de dernière minutes et me voilà parti avec mon petit panier et une couverture acheté spécialement pour l'occasion. J'ai envie de lui en mettre plein la vue à ma belle Kai, j'ai envie de la faire sourire, qu'elle soit heureuse. J'veux pas lui faire pitié avec mes histoires, je veux pas qu'elle sache. C'est mieux pour elle, c'est mieux pour moi, c'est mieux pour nous. Baser une histoire sur un mensonge c'est certes très mal, mais dans notre cas ça me semble être une necessité. Je me fais la promesse d'être honnête avec elle sur tout le reste. Sur tout, sauf mon passé.

J'arrive le premier. Je choisis déjà notre coin de sable, un bel endroit, magnifique, à la hauteur de ma petite amie. Je m'installe déjà. Je me laisse déjà aller. Le soleil tape, mais il ne fait pas trop chaud. Et ça fait du bien. Ca fait du bien de sentir la chaleur caresser mon visage, ça fait du bien de sentir le vent balayer mes cheveux, ça fait du bien d'entendre l'océan se fracasser contre le sable, ça fait du bien de sentir l'odeur de la nature. Mes sens sont en alerte, j'essaye de me détendre, d'oublier, même si je ne peux chasser complètement ce profond mal être qui finit de m'achever de l'intérieur. J'enfile mon masque et je suis prêt, du mins c'est ce que je crois. Et une main se pose sur mes yeux, et je souris, parce que je sais que c'est Kai. C'est un sourire, un vrai, le premier depuis des jours, sans retenue. Parce que c'est elle et qu'avec elle ça risque d'être facile d'être heureux.

Je dépose un baiser sur ses lèvres et je murmurre: « Tu m'avais manqué mon amour. »

« Est-ce raisonnable de s'attacher aux gens alors qu'à tout moment ils peuvent vous être arrachés ?»

La belle rouquine se pressa de fermer son ordinateur, en jetant un bref coup d’œil à l’heure, elle avait compris qu’elle n’avait plus le temps de baver devant les annonces immobilières et qu’il fallait vraiment qu’elle aille se préparer pour voir son amoureux étant donné qu’elle ne pouvait pas y aller en pyjama –aussi sexy soit-il-. Elle avait un sourire idiot sur les lèvres en se glissant dans la douche, premièrement parce qu’elle allait enfin retrouver son Fernando qui s’était montré plus que distant depuis qu’ils étaient ensemble –ce qui n’était pas fait pour rassurer la belle demoiselle en vue des évènements passés qui avaient fait obstacles à leur relation dès le début- mais cette fois, elle savait quel était le problème du jeune homme et il n’y était pour rien, il était malade –et contagieux- alors, oui, la rouquine avait dû s’armer de patience et résister à l’envie d’aller le voir malgré tout, créant un profond manque, elle avait envie et besoin de le revoir, c’était une évidence. Cependant, il n’y avait pas que ça, la belle commençait à en avoir assez de ses parents, et ce n’était pas une nouveauté, mais, les réflexions de sa mère sur Fernando –qu’elle ne connaissait ni en noir, ni en blanc- avait eu raison d’elle, la poussant à chercher un appartement, un loft, une maison, n’importe quoi sur Arrowsic pour fuir ses parents, et justement, elle était sur une belle affaire, un loft parfait pour avoir une paix royale – et sans pousser Ferny à venir vivre avec elle, elle avait tout de même envie de lui dire, parce que c’était important pour elle-. Elle finit par sortir de cette douche pour enfiler son maillot de bain –ayant rendez-vous à la plage, Kai préférait enfiler directement son maillot de bain plutôt que de le faire sur la plage en galérant avec une serviette- très rapidement, elle enfila une petite robe blanche, légère et transparente avant de s’attaquer à ses cheveux.

La sirène arriva rapidement vers la plage – aussi rapidement qu’elle avait pu le faire à pied étant donné qu’elle n’avait pas le permis et qu’elle ne l’aurait probablement jamais- et elle retira ses aiguilles pour les prendre dans la main et sentir ses pieds s’enfoncer sur le sable chaud – Kai appréciait réellement les choses dans ce genre et la plage était de loin l’endroit qu’elle préférait, l’endroit où elle aimait le plus se détendre-. Elle aperçut son petit ami, installer tranquillement sur sa nappe qui correspondait au parfait cliché de pique-nique en amoureux avec le petit panier, il prenait un bain de soleil et Kai s’approcha doucement posant ses chaussures dans le sable avant de poser ses petites mains sur ses yeux avec une très large sourire. « C’est qui ? » c’était peut-être un peu enfantin, mais, elle n’avait pas pu faire autrement, c’était bien trop tentant. Le jeune homme lui offrit ce sublime sourire qui lui avait tant manqué et qu’elle avait rêvé de revoir, il était incroyablement séduisant quand il souriait, il pouvait faire craquer n’importe quelle fille. Il déposa un baiser sur ses lèvres que la rouquine ne manqua pas de lui rendre, « Tu m'avais manqué mon amour. » et lui aussi, il lui avait terriblement manqué, la miss s’installa à côté de son amoureux avant de lui voler un autre baiser. « Toi aussi, énormément, je t’interdis de retomber malade, je vais veiller sur toi pour que ça n’arrive plus, parce que tu m’as bien trop manqué. » Elle lui offrit un autre sourire radieux –enfin plus amplifié que le précédent- ne se doutant pas une seule seconde que Ferny n’avait pas été malade et qu’il était beaucoup moins heureux qu’elle –il fallait admettre qu’il cachait bien son jeu et qu’elle croyait naïvement à tout ce qu’il lui disait-. « En tout cas c’est trop mignon d’avoir préparé tout ça. » Elle l’embrassa à nouveau, caressant délicatement ses cheveux si soyeux, si doux.

Je crois qu'avant même qu'elle pose ses mains sur mon visage, je reconnais son odeur. Un sourire s'esquisse déjà au bord de mes lèvres, et quand j'ai la certitude qu'elle est là, il s'étire pleinement. Chassés mes soucis, chassés mes problèmes, Kai est là et j'en suis heureux. Je l'embrasse, elle s'installe à mes côtés et elle m'embrasse à son tour. « Toi aussi, énormément, je t’interdis de retomber malade, je vais veiller sur toi pour que ça n’arrive plus, parce que tu m’as bien trop manqué. » J'ai un petit sourire en coin, léger, plus faible que le précédent. Parce que je repense à ma « maladie », parce que je repense au fait que je lui ai caché la vérité et que c'est pas bien. Mais que c'est également nécessaire, qu'elle n'aimerait certainement pas être mêlée à mon passé, vaut mieux qu'elle ne sache pas. « Impossible que je retombe malade comme ça de toute façon » Oui, cest impossible, ma mère ne pourra pas mourir une deuxième fois, je ne revivrai jamais ça. Mais ce n'est pas un soulagement parce qu'il faudrait déjà que la souffrance soit derrière moi, que je m'y soit accomodé. Et ce n'est pas le cas, absolument pas.

Je la regarde, je lui caresse les cheveux, le visage, je suis tellement fier de l'avoir, tellement fier d'être tombé amoureux de cette fille. Même si ces choses là ne se controlent pas, je ne me vois pas actuellement être avec quelqu'un d'autre. J'ai l'impression que Kai, c'est la fille la plus parfaite, c'est celle qu'il me faut, celle que j'ai toujours attendu. Et je ne peux m'empêcher de l'embrasser encore. « En tout cas c’est trop mignon d’avoir préparé tout ça. » Faudra pas que j'oublie d'envoyer un message à Rudy pour le remercier de ses conseils. « Mais c'est normal... » Je m'empars du petit panier à pique nique et je sors les sandwich que j'ai préparé pour elle. « J'espère que tu aimes le fromage et le jambon » dis-je avec une petite appréhension. J'ai tellement peur de mal faire, de l'empoisonner avec mes sandwichs. Mais c'est pas possible, j'ai suivi les instructions de Princesse à la lettre, ça doit être bon, forcément. En plus, ils ont plutôt bonne allure.

« C'est étrange... J'ai l'impression que je te connais déjà par coeur, alors qu'en fait, je ne sais pas grand chose sur toi. Kai, je veux tout savoir sur toi. Racontes moi ta vie, ton enfance, ta famille, tes rêves, tes espoirs... Je veux que cette impression de te connaître par coeur n'en soit plus une, que ce soit réel. » J'attrape sa main. Je la caresse et je la regarde avec mes yeux d'amoureux. Au fond, je réclame quelque chose, que je ne serai même pas capable de lui donner en retour: la vérité.

« Est-ce raisonnable de s'attacher aux gens alors qu'à tout moment ils peuvent vous être arrachés ?»

Le jeune esquissa un petit sourire en coin, il était peut-être moins rayonnant que le précèdent mais, il convenait tout de même à la jolie rousse qui n’imaginait pas –ou plus- une seule seconde que Fernando ait pu lui mentir en disant sur le fait qu’il ait été malade, elle n’imaginait pas que c’était une maladie du cœur, de l’âme et que c’était bien plus que le corps tout entier qui souffrait, elle ne savait pas que Fernando avait perdu sa mère et d’ailleurs, il ne lui dirait probablement jamais. « Impossible que je retombe malade comme ça de toute façon » Oui, impossible, c’était le moins que l’on puisse dire mais ça, Kai l’ignorait, toutefois, ça ne l’empêcha pas d’afficher un énorme sourire et de murmurer à son oreille un doux « J’espère. », douce ignorance que Fernando ne pouvait pas blâmer, c’est lui qui avait choisi de définir les choses ainsi.

Le jeune homme caressait délicatement les cheveux de la rouquine, son visage alors que les doigts de la jeune femme, posés sur la cuisse du bel espagnol se permettaient de chatouiller gentiment, tendrement. Il déposa un nouveau baiser sur ses lèvres, la sirène était touchée par tout le mal qu’il s’était donné pour que ce moment soit parfait –alors que rien que le fait de le voir lui suffisait-, toute cette tendresse et cet amour lui avait manqué. « Mais c'est normal... » Ouais, enfin, ça dépendait du point de vue, quoiqu’il en soit, elle était vraiment touchée par ce geste. Le jeune homme s’arma de son petit panier, duquel il sortit les sandwichs qu’il avait préparé pour leur déjeuner en amoureux, Kai attrapa celui qu’il lui tendait alors qu’il demandait avec appréhension « J'espère que tu aimes le fromage et le jambon » La jeune femme lui fit un superbe sourire avant de l’embrasser tendrement pour ensuite lui répondre « C’est parfait. » Parfait, c’était vraiment le mot qu’elle voulait employer, ça l’était vraiment à ses yeux.

Kai posa tendrement sa tête sur les genoux de son amoureux, faisant glisser sa main sous le t-shirt du séduisant brunet afin de caresser tendrement –sans pour autant que cela vire à l’échange chaud et excitant, elle savait se tenir-. « C'est étrange... J'ai l'impression que je te connais déjà par coeur, alors qu'en fait, je ne sais pas grand chose sur toi. Kai, je veux tout savoir sur toi. Racontes moi ta vie, ton enfance, ta famille, tes rêves, tes espoirs... Je veux que cette impression de te connaître par coeur n'en soit plus une, que ce soit réel. » Le jeune homme attrapa sa main qu’il caressa tendrement tout en le regardant avec ses yeux plein d’amour alors que la jeune femme se sentait soudainement très mal à l’aise, ayant totalement zappée de lui préciser ce petit détail, le fait qu’elle était amnésique –oui, c’était important mais pour elle, ce n’était plus qu’un grain de sel ridicule qui coulait de source quand elle disait qu’elle avait eu un accident alors, qu’en fait non, il fallait qu’elle le précise-. Elle se sentait bien idiote pour le coup mais, elle n’avait pas l’intention de lui mentir. «J’aimerais beaucoup pourvoir le faire mais… tu te souviens quand je t’ai dit que j’avais eu un accident de voiture ? Eh bien, je suis restée un moment dans le coma et… je suis amnésique. Je ne me souviens pas de ma vie passée… » Elle ne pouvait s’empêcher de sourire, parce que c’était une histoire comme une autre et qu’elle ne voulait pas passer pour la fille qui pleurait sur son sort, alors, que de toute façon, à l’heure actuelle, elle ne voulait pas se souvenir. Elle pouvait toujours lui parler de sa vie actuelle si il le désirait, de ses parents, peut-être même de son frère, mais, il fallait qu’il le demande, elle ne voulait pas enchaîner comme ça, alors qu’il fallait déjà qu’il le digère, pour être honnête elle angoissait comme une dingue, elle avait peur qu’il réagisse mal, que ça l’effraye.

On dit que les maladies du corps sont faciles à soigner, mais que c'est plus complexe lorsqu'il s'agit de maladies cachées qui dévorent notre coeur. C'est vrai, et je comprends ça maintenant. Je comprends la difficulté du métier de psychiatre, je comprends comme ça doit être dur de libérer quelqu'un de ce mal-être qui le bouffe. Moi j'ai un remède, ma Kai. Mais qu'en est-il des gens seuls, qu'en est-il de toutes ces personnes qui doivent affronter leur peine dans le noir avec comme seule compagnie leur télévision ou peut-être un verre de vodka. J'ai cette chance de ne pas être seul et il ne faut pas que je la gâche. De toute façon, je ne me vois plus sans elle. Avant je croyais être heureux, maintenant je sais que je le suis. Elle était cette petite chose qui me manquait, cette petite chose qui fait toute la différence. Et maintenant que je l'ai trouvé, je ne compte plus la lacher.

Avec elle, c'est facile, le mensonge passe tout seul, elle ne sent rien, elle ne voit rien, j'ai même pas trop besoin de faire semblant avec elle, je me sens réellement mieux, apaisé, mais je sais que ce sentiment est de courte durée, qu'il suffit que je retourne à mon appartement, seul, pour retrouver ma déprime. Je lui dit que je ne risque pas de retomber malade de sitôt du moins pas comme ça et elle me lâche un petit « J'espère » au creux de l'oreille. Pour toute réponse, je l'embrasse tendrement.

Je sors les sandwichs et je la laisse en choisir un, j'espère qu'elle aimera, j'espère que je ne me suis pas planté, mais je crois que comme d'habitude, je me fais du soucis pour rien. « C'est parfait. » Je souris. Je veux bien la croire. C'est vrai que cet instant est parfait. On est bien tous les deux, ici au bord de l'océan. Il fait bon, ni trop chaud, ni trop froid et le vent caresse nos visages, il nous chante des mélodies et nous incitent à s'aimer. Mais nous, on a pas besoin d'incitation pour s'aimer. C'est tout naturel, ça s'est fait tout seul, comme ça. Je croque dans mon sandwich, c'est vrai qu'il est bon, pour une fois je peux être fier de mes talents de cuisinier pratiquement inexistants. Même si ce n'est qu'un sandwich. Kai semble aimer elle aussi, elle sourit, elle semble épanoui, comme toujours, même un peu plus que d'habitude et ça me plait de penser que c'est peut-être grâce à moi.

Elle s'allonge sur mon jambes et je lui fais part de mon désir d'apprendre à la connaître, vraiment, plus en profondeur. De tout savoir d'elle, de la connaître par coeur. J'ai envie qu'on en soit déjà au stade où on connait l'autre au point de pouvoir prévoir ses réactions. J'ai envie que ça fasse comme si on se connaissait depuis des années. Parce que Kai et moi on fait tout plus vite que tout le monde. C'est le propre du coup de foudre. C'est si beau et si soudain, qu'on en vient à tout faire trop vite, quitte à se brûler les ailes. «J’aimerais beaucoup pourvoir le faire mais… tu te souviens quand je t’ai dit que j’avais eu un accident de voiture ? Eh bien, je suis restée un moment dans le coma et… je suis amnésique. Je ne me souviens pas de ma vie passée… » Elle dit ça de manière très sereine, comme si elle parlait de pain et de fromage, comme si tout ça était absolument banal. C'était quelque chose qu'elle avait apparemment accepté et qui faisait à présent parti d'elle. Mais elle semble quand même un peu soucieuse, je la surprends guetter ma réaction. Je caresse ses cheveux roux et je murmurre: « Tant que tu ne m'oublies jamais ça me va... » Et je souris, et je l'embrasse et je sens ses doigts se frayer un chemin sous mon t-shirt. On est si bien. J'ai l'impression que je n'oublierai jamais ce moment, qu'il restera gravé comme étant l'un de nos tout premier bons moments, un moment unique, de bonheur pur. « Alors parles moi un peu de ta vie actuelle, de ce que tu te souviens, peu importe, comme je l'ai dit, je veux en savoir le plus possible » dis-je d'une voix douce. Elle sourit, elle se détend un peu, elle semble soulagée. Je peux comprendre que ça l'inquiète de me livrer ce genre de détail sur elle. Et du coup, son honnêté me rend mal à l'aise. Parce que moi, je ne compte pas être tout à fait honnête avec elle. Et je me sens mal, et je trouve pas ça juste, mais la peur prend le dessus. La peur qu'elle ait peur elle aussi, la peur qu'elle puisse pas accepter cette partie de mon passé. Mais j'hésite, parce que si on en vient à construire quelque chose ensemble, une vraie vie de couple, un mariage peut-être ou alors même une famille, elle saura la vérité tôt ou tard. Et j'ai peur que si elle apprend que je lui ai menti, ce soit destructeur, horriblement destructeur. Encore pire que la vérité. Donc je suis partagé, perdu entre deux possibilités. Je n'sais pas.

« Est-ce raisonnable de s'attacher aux gens alors qu'à tout moment ils peuvent vous être arrachés ?»

La belle rouquine guettait sa réaction, ce qui était tout à fait normal, après tout, ce n’est pas tous les jours qu’une fille vous sort le plus naturellement du monde, je suis amnésique ! Elle avait peur que justement, il prenne peur, qu’il réagisse de manière excessive – parce qu’avec le temps, elle avait appris que ça faisait plus peur aux autres qu’à elle-même et qu’on ne pouvait pas prévoir leur réaction, c’était toujours une surprise et elle était rarement bonne- toutefois, Fernando ne s’énerva pas, il ne prit pas peur non plus, il caressa ses longs cheveux roux avec tendresse, faisant disparaître petit à petit l’appréhension avec des glisser quelques mots doux dans un murmure « Tant que tu ne m'oublies jamais ça me va... ». La rouquine afficha alors un beau sourire amoureux et se livra sans hésiter au baiser qu’il lui offrait, l’homme idéal, c’était lui et personne d’autre « Sois tranquille, ça n’arrivera jamais. » elle n’avait aucun moyen de le certifier, mais, elle en était persuadée, pour elle, c’était l’homme qui avait marqué sa vie et qui la marquerait à tout jamais, elle ignorait totalement qu’un autre homme l’avait tout autant marqué, qu’il l’avait pratiquement mené jusqu’à la tombe.

Le jeune homme prit alors une voix douce pour reprendre ses interrogations, avec cette optique de la connaitre autant que le permettait cette amnésie. « Alors parles moi un peu de ta vie actuelle, de ce que tu te souviens, peu importe, comme je l'ai dit, je veux en savoir le plus possible » La jeune femme était beaucoup plus détendue, soulagée, d’entendre qu’il ne restait pas bloqué à ça et surtout qu’il l’acceptait, elle n’aurait jamais cru ça possible, les hommes décampent au premier truc qui sort de l’ordinaire, nul doute que beaucoup aurait pris leurs jambes à leur cou, mais, Fernando n’était pas beaucoup, il n’était pas les autres, il était celui qu’elle aimait, et ça changeait beaucoup de choses. « Hum eh bien, je vis chez mes géni...parents parce qu’ils me jugent inapte à m’occuper de moi-même à cause de mon amnésie… ce sont des gens qui sont blindés de fric et qui n’ont d’intérêt que l’argent, tu vois un peu le genre ? » La jeune femme s’arrêta deux secondes afin de regarder les yeux de son amant, il était déjà venu chez elle, il avait dû remarquer que la maison était un peu grande pour elle seule, après, pour ce qui était du goût pour l’argent, ça crevait tellement les yeux quand on voyait ses parents, c’était presque écrit sur leur front, mais, il ne les avait pas rencontré, alors, autant le souligner. « D’ailleurs, ils ne t’aimeront pas, parce que leur rêve, c’est que je sois mariée à un politicien. » Ouais, ça aussi il fallait qu’elle lui dise, mais, elle accordait tellement peu d’importance à ses géniteurs que pour elle c’était une détail comme un autre, le seul truc, c’est qu’elle culpabilisait de leur faire du mal mais, elle n’avait aucune affection pour eux, et à part aller voir un psy, elle ne ferait rien pour eux –et le psy, c’était aussi parce que les médecins l’y avait forcé et que bon, elle n’avait jamais arrêté la thérapie-. « Mais moi je t’aime, et, ça, personne n’y changera rien. » Elle se releva pour déposer un baiser sur ses lèvres et passer sa main dans ses cheveux. « Et en fait, qu’est-ce que tu veux savoir exactement ? » Elle s’attaqua à sa lèvre inférieure, ne sachant réellement quoi lui dire, c’était tellement vaste comme question et elle n’était pas chez le psy, elle n’allait pas ennuyer Fernando en lui fournissant des monologues interminables sans queue ni tête. « Et puis on peut parler de toi aussi. » Glissa-t-elle en caressant son beau visage sans même se douter que cette question était tout aussi gênante pour Ferny qu’elle ne l’avait été pour elle– et même plus-.

Kai se confie à moi, elle me parle de son amnésie, suite à son accident. Je la sens inquiète, apeurée en attendant ma réaction. J’ai d’ailleurs l’impression que c’est plus ça qui lui fait peur que son amnésie en tant que tel. Je pense qu’elle s’y est accomodé avec le temps, et puis si elle ne se souvenait plus de rien, elle n’avait pas de raison d’avoir peur puisque le monde s’ouvrait à elle. Naïve, curieuse, comme les bébés. Et au fond, ça ne m’étonne pas. Il y a ce petit quelque chose chez elle qui m’a fasciné dès le premier jour. Ce petit quelque chose que je n’aurai pas su expliquer avant aujourd’hui. Désormais, je sais. Je comprends. Et au fond, ça me convient parfaitement, j’ai même le petit espoir qu’avec ce nouveau départ, j’ai plus de chance d’être son premier amour, tout comme elle l’est pour moi. Nous sommes en découverte l’un et l’autre, on apprend ensemble. Je préfère toujours ça. Je préfère ça plutôt que Kai ait déjà tout connu, tout vécu, qu’elle sache quelles erreurs il ne faut pas faire, j’ai envie qu’on fasse les conneries ensemble, qu’on vive tout ensemble, en harmonie. En harmonie, comme notre amour. Je brise le silence, tout ce que je veux, c’est qu’elle ne m’oublie jamais. Le reste, je suis prêt à l’accepter. D’ailleurs, comment pourrais-je refuser avec le fardeau que je porte ? « Sois tranquille, ça n’arrivera jamais. »

Mais ma curiosité ne s’arrête pas là, je veux en savoir plus sur elle, toujours plus. Je veux en savoir le maximum, je veux savoir à quoi m’attendre au niveau de sa vie de tous les jours, ses habitudes et sa famille aussi. « Hum eh bien, je vis chez mes géni...parents parce qu’ils me jugent inapte à m’occuper de moi-même à cause de mon amnésie… ce sont des gens qui sont blindés de fric et qui n’ont d’intérêt que l’argent, tu vois un peu le genre ? » Je fais un signe de la tête, j’acquiesse et je la laisse continuer parce que je sens qu’elle n’a pas fini. «D’ailleurs, ils ne t’aimeront pas, parce que leur rêve, c’est que je sois mariée à un politicien. » Et là, je ris. Je ris parce que je connais ça par cœur. Mon père était comme ça. Il se serait certainement bien entendu avec les parents de Kai. « Mais moi je t’aime, et, ça, personne n’y changera rien. » Elle ajoute cela avec un petit baiser en prime. Je souris avant de répondre : « Médecin ça leur convient pas ? Non mais sérieusement Kai, j’crois que tu te rends pas exactement compte d’où je viens. J’parie que si je viens avec mon extrait bancaire tes parents vont m’adorer. » Je lui fais un clin d’œil et un grand sourire. Kai semble perplexe, elle me dévisage. De toute évidence, elle n’y comprend rien. « Mon père était très riche. Était parce qu’il est décédé. Et j’ai hérité. Etonnant, non ? Non pas vraiment, l’argent de m’intéresse pas, donc j’y touche pas. A part pour donner un peu de sous à des associations de temps en temps. Si un jour je rencontre tes parents, je saurai comment me comporter. J’ai passé la majeure partie de mon existence à me faire aimer de ce genre de personne. » Je me rends compte que je dis ça avec un certain mépris. Je me mords la lèvre. Oui, du mépris j’en ai. Il y a la moitié de la terre qui crève de faim et les gens s’amusent avec leur argent, ils dépensent et méprisent ceux qui n’en n’ont pas. Je suis devenu allérgique à ce genre de comportement. Je ne comprends pas et je n’approuve pas. Mais il est clair que j’aimerais me faire aimer par les parents de Kai, c’est important pour moi, la famille. Et je suis persuadé que malgré ce que dit Kai, ils ne sont pas si terribles. Comment le pourraient-ils en ayant élevé une fille aussi adorable ? « Désolé, je veux pas que tu comprennes ce que j’ai dit de manière péjorative surtout. » Je souris à ma petite amie et je dépose un baiser sur ses lèvres. « Et en fait, qu’est-ce que tu veux savoir exactement ? »

« Finalement, ça ira comme ça, je préfère découvrire certaines choses par moi-même. De toute façon je compte passer beaucoup beaucoup de temps avec toi, donc… » Je souris. « Et puis on peut parler de toi aussi. » Je soupire avec ironie. Je la regarde avec un petit air taquin. « Moi, je suis pas intéressant. Et puis, j’aimerais vérifier quelque chose sur toi… » Et là, je lui saute dessus et je me mets à la chatouiller. Elle se met à rire très très fort en essayant de m’attaquer à son tour. Mais je suis trop fort, trop fort pour elle et je la domine complètement. On roule dans le sable dans un mélange d’insultes et de mots doux. On rit surtout et on s’amuse. Et là, j’ai la certitude encore une fois que c’est la bonne, que c’est elle, que c’est Kai.

Spoiler:

« Est-ce raisonnable de s'attacher aux gens alors qu'à tout moment ils peuvent vous être arrachés ?»

La jolie rouquine parla de ses parents à Fernando, parce qu’ils étaient un peu ses tyrans et qu’ils lui pourrissaient pas mal la vie, sans oublier leur attrait pour l’argent et le fait que la sirène pensait qu’il n’y avait aucune chance pour qu’ils apprécient Fernando parce qu’elle ignorait complètement que le beau brun était plein aux as – comme quoi, elle portait vraiment peu d’intérêt au compte en banque des personne qu’elle fréquentait-. « Médecin ça leur convient pas ? Non mais sérieusement Kai, j’crois que tu te rends pas exactement compte d’où je viens. J’parie que si je viens avec mon extrait bancaire tes parents vont m’adorer. » Le jeune homme lui fit un clin d’œil et un beau sourire, comme si elle devait comprendre mais, elle le dévisageait sans savoir comment agir, elle n’y comprenait rien à rien, qu’est-ce que ça changerait s’il apportait son extrait bancaire ? « Mon père était très riche. Était parce qu’il est décédé. Et j’ai hérité. Etonnant, non ? Non pas vraiment, l’argent de m’intéresse pas, donc j’y touche pas. A part pour donner un peu de sous à des associations de temps en temps. Si un jour je rencontre tes parents, je saurai comment me comporter. J’ai passé la majeure partie de mon existence à me faire aimer de ce genre de personne. » Ah ouais, quand même, Kai encaissa l’information, assez surprise tout de même, ce n’était pas une mauvaise chose après tout mais, elle ne s’y attendait pas le moins du monde, sans même le vouloir elle avait tout même accompli une partie du rêve de ses parents, le fait est qu’il était médecin et non pas politicien –parce que mine de rien, ça tenait vachement à cœur au père Bonistaw, que le mari de sa fille soit dans la même branche que lui, mais, il devrait si faire, elle n’aimait pas les hommes comme lui-. En fait, Kai se foutait bien du mépris dont il avait fait preuve, elle n’en pensait pas moins, elle était simplement, complètement, scier, sur le cul. « Désolé, je veux pas que tu comprennes ce que j’ai dit de manière péjorative surtout. » Le bel espagnol sourit à sa petite amie avant de l’embrasse, ce qui fit renaître un sublime sourire sur son visage si surpris précédemment. « Auquel cas, ça ne m’aurait pas gêné. » Elle l’embrassa à son tour, faisant bien comprendre dans cette simple phrase que, bon, ses parents, elle en avait vraiment rien à foutre.

Kai lui demanda alors ce qu’il voulait savoir exactement, parce que la question était tellement vague qu’elle pouvait partir sur tout un tas de pistes. « Finalement, ça ira comme ça, je préfère découvrire certaines choses par moi-même. De toute façon je compte passer beaucoup beaucoup de temps avec toi, donc… » Les deux jeunes se souriaient, c’était tant mieux parce que Kai aussi avait l’intention de passer énormément de temps avec lui. Enfin, elle lui dit quand même qu’ils pouvaient parler de lui, ce à quoi Ferny répliqua par un faux soupir et un petit air taquin qui fit craquer la demoiselle. « Moi, je suis pas intéressant. Et puis, j’aimerais vérifier quelque chose sur toi… » Elle s’apprêtait à répliquer quand il l’attaqua avec ses chatouilles, provoquant un fou rire chez la sirène qui ne parvenait pas à contrer, il dominait complètement la situation, les faisant rouler sur le sable au son des noms d’oiseaux mélodieux. Kai n’en pouvait plus, elle en riait aux larmes, elle ne parvenait plus à retrouver une respiration régulière « Ok! C’est bon je me rends… » Par miracle, elle arriva à attraper ses deux mains, les plongeant dans le sable, l’empêchant ainsi de l’attaquer à nouveau, toujours en riant aux éclats « T’as gagné, je suis toute à toi mais, je t’en supplie arrête. » Elle en riait encore, ça faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas agis comme une enfant sans que ce soit aussi naturel, ça faisait tellement longtemps que personne n’avait osé la chatouiller. Elle était incroyablement bien avec lui, c’était celui qui lui fallait, le seul qui convenait mais, là, elle était tout de même prête à exaucer tous ses désirs pour qu'il arrête ça -parce que mine de rien, il avait trouvé un point faible physique de la belle-.

On discute de sa famille, je la questionne un peu sur ses parents. Apparemment, d’après ses dires, ce sont des gens riches, qui aiment l’argent, qui aiment les hommes aux postes importants. Et moi, je comprends ça, je connais ça. Mon père était comme eux et il est clair que si il était encore en vie, il me féliciterait sur mon choix de femme. Kai doit certainement penser la même chose quand je lui avoue que je viens du même milieu qu’elle. Heureux hasard ? Je ne sais pas, en tout cas ce n’est pas ça qui me fait aimer être avec elle, ce n’est pas ça qui fait que je ne voudrai la perdre pour rien au monde. C’est ma Kai et je l’aime juste pour ce qu’elle est et non pour ce qu’elle possède. Et je me plais à penser que c’est pareil pour elle. Je lui dis que je sais ce que c’est, que si je viens à les rencontrer je saurai gérer. J’essaye de la rassurer, parce que je comprends déjà à quel point les préjugés qu’ils peuvent avoir sur moi peuvent l’agacer. Je dis les choses avec une pointe d’agacement, parce que je visualise déjà très bien ses parents et les discussions qu’ils peuvent avoir avec Kai. Et ça m’énerve pour elle parce que ça me rappelle mon père. Donc je suis désagréable et je m’en excuse. « Auquel cas, ça ne m’aurait pas gênée. » Je fais un signe de la tête et je souris, tout simplement.

J’enchaine en lui disant que finalement, j’ai pas besoin d’en savoir autout sur elle, que je découvrirai les choses petit à petit. J’ai quelque part pas très envie d’être spoilé. J’ai pas envie qu’on me gâche la surprise d’apprendre toutes ces petites choses qui faisaient de Kai une femme extraordinaire. J’ai simplement envie de le découvrir. Et puis, je lui dis que j’aimerais savoir une chose, une seule chose. Et je lui bondis dessus. Et je la fais rire. Et ça m’amuse, et ça me fait rire aussi. On roule ensemble dans le sable, on s’amuse, on est bien, on est heureux. Et ça me chasse toutes mes idées noires. Et ça apaise ma peine. Ca fait du bien. « Ok ! C’est bon je me rends… » Mais je ne la lâche pas pour autant, je continue et je sens qu’elle peine presque à respirer tellement que les rires prennent le dessus. Elle gigote dans tous les sens et moi, je la trouve adorable. « T’as gagné, je suis tout à toi mais, je t’en supplie arrête. » Et je réponds à sa demande, je la lâche et je déclare simplement. « C’est bon, je suis satisfait, tu es chatouilleuse. » Je souris et je lui dépose un baiser sur les lèvres. Et on reste là, encore quelques minutes à s’admirer tout simplement. « Franchement Kai, y a pas grand-chose à dire sur moi non plus tu vois. Tout ce qu’il faut savoir, tu le sais déjà… » dis-je en lui caressant le visage.

J’enlève mon t-shirt et je me retrouve à torse nu, avec le soleil qui me tape sur le torse. C’est agréable, et ça l’est encore plus quand la douce chevelure de Kai vient se coller à moi. Quand on est si proche l’un de l’autre et qu’on transpire le bonheur. C’est trop bien. J’vois qu’on est à présent un vrai couple. On est de ceux qui agace avec leur bonheur. Mais on l’a bien mérité. Parce que ça a pas été facile, ça a pas été gagné dès le départ. Et puis moi, je mérite d’avoir une petite bouffée de bonheur dans la journée, rien qu’un moment où je peux sourir, rien qu’un moment où je ne pleure pas.

« Est-ce raisonnable de s'attacher aux gens alors qu'à tout moment ils peuvent vous être arrachés ?»

Ils étaient comme des gamins dans le sable, deux petits monstres qui ne se souciaient de rien et qui riaient de tout, ils étaient beaux au point de faire vomir de jalousie, auquel cas ils ne le remarqueraient pas parce qu’il n’y avait qu’eux, il n’y avait que leur amour, une météorite pouvait s’écraser au milieu d’Arrowsic, ils baigneraient toujours dans leur amour affreusement désirable. « C’est bon, je suis satisfait, tu es chatouilleuse. » La belle ria légèrement, c’était le moins que l’on puisse dire, oui, elle était chatouilleuse et en réalité, elle pouvait se montrer violente quand on s’attaquait à elle de cette manière alors qu’elle était de mauvaise humeur –mais, ce n’était pas le cas aujourd’hui, alors, c’était sans importance-. Comment aurait-elle pu être de mauvaise humeur aujourd’hui d’ailleurs ? Elle renvoyait enfin son petit-ami et ils étaient là tous les deux, riant au vent et dansant avec les nuages, ils étaient là, tout le deux, heureux, ne rencontrant pas le moindre problème. Fernando lui offrit un baiser qu’elle ne refusa point, elle ne refusait jamais les lèvres de son apollon qui lui manquait dès qu’elles s’avèrent être autre part que sur sa bouche. « Je t’interdis de te servir de ça contre moi mon amour. » Elle lui fit un beau sourire amoureux parce que même s’il venait à le faire, elle ne lui en voudrait pas, et à cet instant, elle se demandait pourquoi elle pourrait lui en vouloir de toute façon ? Son regard se perdait sur le jeune homme alors que le silence s’installait doucement, elle admirait cet homme qui illuminait son petit monde d’une lumière oubliée et qui rendait son cœur plus léger, elle admirait cet homme qu’elle désirait et qu’elle aimait, celui qu’elle voulait ne jamais quitter. « Franchement Kai, y a pas grand-chose à dire sur moi non plus tu vois. Tout ce qu’il faut savoir, tu le sais déjà… » Il lui caressait délicatement le visage alors qu’elle aborda un tendre sourire, elle était sûre qu’il y avait plein de choses à savoir sur lui, mais, elle voulait les découvrir par elle-même, apprendre à le connaître par cœur et un jour, dans très longtemps, pouvoir dire qu’elle le connaissait par cœur –même si on ne connait jamais vraiment quelqu’un, encore moins par cœur- un jour, elle voulait pouvoir se surprendre à connaître l’avis de Fernando et ses réactions sur certain sujet, un jour, toujours dans très longtemps, elle voulait avoir un sourire stupide sur le visage en étant surprise par une réaction, un geste inattendu de celui dont elle croyait tout connaître, elle voulait le découvrir et le redécouvrir sans cesse. «T’es rien qu’un menteur mais, je t’aime quand même et je découvrirais les choses par moi-même. » Elle l’embrassa amoureusement.

Le jeune homme retira son t-shirt révélant ses beaux abdos qui le rendait encore plus charmant qu’il ne l’était – alors imaginez quand torse nu il prenait sa voix d’ange avant de faire un beau sourire, comment voulez-vous que Kai résiste à tout ça ? Tout était fait pour l’attirer dans les filets du beau brun, c’était certain-. La jeune femme posa sa tête sur le torse de son amoureux, ils étaient bien là tous les deux et Kai se demandait comment ils auraient fait s’il n’avait pas eu le culot d’agir comme ça, de prendre les choses en main, certainement qu’ils cracheraient tous les deux sur l’amour et le bonheur comme certain devait le faire sur leur petit couple parfait transpirant la joie de vivre et d’être ensemble, le bonheur des premiers moments d’amour que rien ne peut ébranler. La rouquine se redressa doucement pour retirer d’un geste souple et élégant sa petite robe qui ne tenait pas à grand-chose, se retrouvant alors en maillot de bain, s’ils restaient sur cette plage en amoureux – ce qu’elle souhaitait- autant se mettre le plus à l’aise possible. « Tu m’aides à enlever mon haut s’il te plaît ? » Elle fit un tendre sourire à son chéri sans même pensé que la question pourrait le dérouter, retirer son haut de maillot de bain, elle l’avait toujours fait, ça lui semblait naturel, elle détestait avoir la marque de bronzage et loin d’être pudique elle jugeait que tant qu’elle n’avait rien à cacher, autant le montrer mais, peut-être que son homme ne voyait pas les choses comme ça.

On est comme deux enfants, qui jouent, qui s'embêtent. C'est ça, c'est un amour d'enfant, un amour de jeunesse. Le premier, le plus beau, le plus pur. Du moins, ça l'est pour moi. Je doute que Kai ait déjà aimé autant. Enfin, c'est ce que je veux croire, même si il faudrait réellement être idiot pour croire qu'une merveilleuse créature comme elle n'ait jamais connu d'autres hommes après 25 années de vie. Mais je suis idiot. L'amour me rend idiot. Et j'aime mon imbécilité. Parce que ça rend tout et n'importe quoi beau, parce que ça me rend heureux même dans des moments de profonde peine. Parce que être avec Kai pour moi c'est avoir enfin la tête hors de l'eau. Je peux respirer à plein poumon. Je peux vivre. « Je t’interdis de te servir de ça contre moi mon amour. » Mon amour... Ca me fait quelque chose quand je l'entends m'appeler comme ça. Quelque chose au coeur. Je sais pas, mais il accélère, il bat très fort dans ma poitrine. C'est bizarre mais ça fait du bien. « Ah ça oui, je vais m'en servir contre toi ! » dis-je tout en caressant le visage de ma sirène.

Je sais que ma diversion - la chatouiller - pour ne pas parler de moi n'est pas forcément ce qu'il y a de plus efficace donc je dis simplement que je ne suis pas très intéressant et qu'il n'y a rien de spécial à dire sur moi. «T’es rien qu’un menteur mais, je t’aime quand même et je découvrirais les choses par moi-même. » Un menteur, si elle savait à quel point. Elle a raison, mais ce n'est pas pour autant que j'acquiesse. Je rigole simplement. Et je ne rajoute rien. Et on décide de se mettre à l'aise. Je retire mes vêtements, ne laissant plus que mon maillot de bain et Kai fait de même, dévoilant son sublime corps qui me donne du coup terriblement envie d'elle. Je caresse sa cuisse et je l'embrasse délicatement dans le coup lorsqu'elle me pose une question : « Tu m’aides à enlever mon haut s’il te plaît ? » « QUOI ?! Mais... Mais y a des gens là ! » Je fais les gros yeux ne sachant pas trop où Kai veut en venir. Est-ce que c'est une invitation à faire l'amour, ici au bord de la mer, devant des gosses qui font des châteaux de sable ? Non, Kai n'est quand même pas exhibitioniste, enfin je pense. Mais alors pourquoi vouloir mettre ses seins à l'air ? Moi j'ai pas envie que tout le monde les voient. C'est les miens d'abord. « Moi je trouve ton haut très joli et il est bien où il est. » dis-je un peu perturbé. Mon attitude semble amusé la belle rousse puiqu'elle se met à rire. Moi, au contraire, je rumine. Je ne comprends pas, et quand je ne comprends pas, ça m'énerve.

Spoiler:

« Est-ce raisonnable de s'attacher aux gens alors qu'à tout moment ils peuvent vous être arrachés ?»

[color=#648E98][color=#E88025]Le bel espagnol ne voulait pas parler de lui c’était une évidence même pour la douce Kai qui souvent ne voyait pas plus loin que le bout de son nez, en même elle lui accordait sans mal que ce n’était pas un exercice facile et elle-même n’en était pas fan. Elle l’accusa tendrement de menteur –sans même connaître le passé de son amoureux et envisagé une seule seconde qu’elle puisse avoir raison à ce point, aux yeux de la rouquine il était blanc comme neige-. Elle l’écouta rire simplement, lui offrant un doux sourire avec pour seule pensée le fait qu’elle était merveilleusement bien à ses côtés.

Par la suite, la rouquine laissa aller ses vêtements sur le sable comme Fernando, ils n’étaient plus qu’en maillot de bain, les mains de Ferny se baladant sur les cuisses de son amante. Il embrassa son cou juste avant qu’elle ne lui demande de l’aide pour enlever son haut –demande loin de toutes idées perverses et totalement naïve cela dit en passant-. « QUOI ?! Mais... Mais y a des gens là ! » La belle poupée explosa de rire alors que son chéri faisait les yeux ronds, en fait, elle n’avait même pas compris que lui, il avait vu ça comme une invitation à faire l’amour sur cette plage – ce que Kai ne ferait jamais à cette heure, elle était pour le sexe partout mais pas tout à fait n’importe quand-. « Et alors ? » Elle lui demandait cela avec candeur, les allusions sexuelles loin de son cerveau et trouvant tout à fait normal, surtout à cette époque, qu’une femme fasse du topless. « Moi je trouve ton haut très joli et il est bien où il est. » Il n’en fallut pas plus pour que la jeune femme fasse retentir son rire à nouveau, amusé par le comportement de son petit-ami qui se trouvait soudainement bien plus boudeur. Elle arriva à attraper ses lèvres pour lui voler un baiser entre deux rires avant de reprendre la parole « Tu serais pas un peu possessif ? » Elle ria légèrement, c’était un peu comme une évidence à le voir comme ça, n’empêche qu’elle trouvait ça mignon tant que ça ne devenait pas excessif doublé d’une jalousie maladive. Enfin, elle enchaîna sans tarder « Tu sais qu’une femme peut faire du topless sur la plage sans prendre le risque de se faire violer ? » Elle ria avant de regarder son prince charmant de façon étrange –un sourcil froncé et un air plus sérieux, suspicieux sur le visage-, une idée venant de lui effleurer l’esprit –pour être honnête c’était le terme viole qui avait allumé la lumière-. « Tu pensais tout de même pas que je voulais qu’on fasse l’amour… sur cette plage ? ». Elle caressa tendrement les cheveux du jeune homme, laissant son haut en place, si ça le gênait tant que ça, elle n’allait pas prendre le risque de le mettre mal à l’aise. Tout comme il n’y avait aucun risque de là tout de suite, elle lui demande de faire l’amour même si ce n’était pas l’envie qui manquait, c’était de la décence.

Le soleil brûle, nous incitant à ôter nos vêtements. J’ouvre le bal. Je suis en caleçon. Elle, elle rayonne dans son magnifique maillot de bain deux pièces. Et là, elle me demande de lui enlever le haut. Je ne pige pas, et je le montre. J’sais pas où elle veut en venir, j’sais pas pourquoi elle voudrait se foutre à poil, mais tout ça ne me plait pas tellement. C’est pas comme si y avait que nous sur la plage en plus. « Et alors? » Je fais les gros yeux. Et alors ? Mais elle est sérieuse ? Ben c’est évident non ? On est pas sur une plage nudiste et puis de toute façon, on se montre pas à poil. « Tu serais pas un peu possessif ? » Et là, je grimace encore plus. Je suis vexé par cette accusation. En fait, je pense être assez possessif en amour. Bon je ne peux pas trop le savoir puisque je n’ai jamais réellement été en couple. Mais bon, même si ça ne m’étonnerait pas que je le sois, j’ai pas envie que Kai m’accuse sans savoir.

« Tu sais qu’une femme peut faire du topless sur la plage sans prendre le risque de se faire violer ? » Ah, c’est donc de ça qu’il s’agit. Ce truc bizarre que font les femmes parfois sur la plage. C’est pour bronzer, ah. J’me rappelle, quand j’étais petit, ça me choquait toujours et puis, ma mère disait toujours que les femmes faisaient ça pour se faire remarquer. Or, Kai n’a pas du tout besoin de se faire remarquer. « Mmh, mais ça va choquer les enfants, non ? Et puis, le gamin là-bas, il arrête pas de te fixer depuis toute à l’heure, t’as envie qu’il fasse sa petite affaire ce soir en pensant à tes seins ? » Je rigole sans vraiment prendre ça à la rigolade. Evidemment, j’ai pas envie de l’agacer, j’ai pas envie qu’elle me prenne pour un mec lourd alors qu’on vient tout juste de se mettre ensemble, j’ai pas envie de tout gâcher. « Mais si tu y tiens, d’accord. Mais juste le haut, hein ! »

« Tu pensais tout de même pas que je voulais qu’on fasse l’amour… sur cette plage ? » Hummm, évidemment, ça m’a traversé l’esprit. Mais c’est pas comme si j’allais me griller ou avouer ce petit écart de pensée. « Pas du tout ! » dis-je avec mon petit air innoncent. Et je l’embrasse et je lui caresse les cheveux.

« Et tu as fait quoi ces jours-ci sinon ? » J’ai réellement envie de savoir comment elle s’est occupé, ce qu’elle a fait pendant que moi, je mettais ma vie entre paranthèse. C’est comme si, l’espace d’une semaine, j’avais cessé d’exister. J’étais enfermé, barricadé dans mon appartement. Je ne faisais plus rien. Je vivais avec ma peine. Non, je survivais. Et je souffrais. Je suffocais. Et quelque part, j’y serais pas arrivé tout seul. Quelque part, Soledad et surtout Ella m’ont sorti de ma misère. Elles m’ont rappelé qu’un monde extérieur m’attendait dehors. Que Kai était là. Et je me suis soudainement rendu compte du manque que je ressentais. Ce manque qui dechirait mon cœur encore plus. Et là, maintenant que je suis près d’elle, je sens les morceaux se recoller. Je sens mon cœur battre à un rythme régulier. Je sens tout mon être. Je vis. Je vis avec elle.

« Est-ce raisonnable de s'attacher aux gens alors qu'à tout moment ils peuvent vous être arrachés ?»

Le topless n’était visiblement pas une activité qui plaisait au petit-ami de Kai et au fond, c’était plutôt rare de trouver un mec qui tolère ça, mis à part ceux issu de kékéland mais, la rouquine n’en avait pas forcément conscience. « Mmh, mais ça va choquer les enfants, non ? Et puis, le gamin là-bas, il arrête pas de te fixer depuis toute à l’heure, t’as envie qu’il fasse sa petite affaire ce soir en pensant à tes seins ? » Elle ne put s’empêcher de rire, au pire, elle ne serait pas là pour le voir et en avoir la confirmation, alors ce n’était pas gênant. « Je ne suis pas certaine que ma poitrine fasse autant d’effet tu sais. » Elle riait à nouveau, pour ce qui était de choquer les gens et surtout les enfants, elle ne s’était jamais vraiment posée la question, elle faisait ce qui lui plaisait en pensant que si c’était si affreux à regarder, ils n’avaient qu’à détourner le regard. « Mais si tu y tiens, d’accord. Mais juste le haut, hein ! » La rousse lui fit un tendre sourire, caressant délicatement sa joue. « Je voudrais pas que ça te gêne. » Non, elle n’était pas pour lui poser de problèmes.

Et puis, une idée lui effleura l’esprit, elle avait peur que son amoureux ait cru qu’elle voulait faire l’amour sur cette plage, devant tout le monde. « Pas du tout ! » Ah ouais ? Tant mieux alors ! Elle était naïvement rassurée sans penser que Fernando n’avait surtout pas voulu se griller, c’est vrai que les choses pouvaient être assez étrange. Elle accepta son baiser, laissant sa main caresser son torse nu, elle était vraiment bien avec lui, elle était heureuse d’être avec lui et il faisait naitre en elle tout un tas de sentiments, il en réveillait certain mais elle avait surtout l’impression de les découvrir et de découvrir elle aussi.

Son prince délaissa ses lèvres pour s’intéresser à elle, à ce qu’elle avait durant tout ce temps sans sa présence. « Et tu as fait quoi ces jours-ci sinon ? » Elle avait travaillé, comme tous les autres jours, elle s’était occupée de son amour de chien, et elle s’était aussi disputée avec ses parents mais, ce qu’elle avait préféré dans la semaine, c’était cherché un appartement, pour s’émanciper de ses géniteurs. « Rien de bien intéressant mais, j’ai pris le temps de regarder les annonces immobilières, j’ai envie de prendre mon indépendance et justement, j’ai repéré un loft que je vais visiter demain. Mes parents vont faire des pieds et des mains pour que je reste mais… j’ai plus envie de vivre comme ça. ». Elle lui fit un beau sourire, c’était peut-être insignifiant de dire tout ça mais pour elle ça avait réellement de l’importance parce qu’être une Bonistaw et tenir tête au paternel, c’était compliqué. « Tu crois que tu pourras venir le visiter avec moi ? » ça lui ferait vraiment plaisir s’il venait mais elle savait qu’avec son boulot ce n’était pas facile d’être libre.

L’envie de Kai de se dénuder me surprend, certes, mais je n’ai pas non plus envie de l’agacer. Si elle y tient, pourquoi pas, maintenant que j’ai compris pourquoi elle comptait le faire – pour bronzer – je suis légèrement rassuré. Bien que je n’ai pas très envie que tous les types reluquent ses seins. « Je ne suis pas certaine que ma poitrine fasse autant d’effet tu sais. » Je ris doucement, tout en lui faisant un clin d’œil. « Détrompes toi ! En tout cas, à moi elle me fait beaucoup d’effet » Et puis je l’embrasse et je lui arrache un petit sourire. Elle rit, elle semble réellement amusée par la situation. Et puis, je cède officiellement. « Je lui donne l’autorisation de le faire » Entre guillemet, hein, c’est important. Elle rit encore. « Je voudrais pas que ça te gêne. » « Non, mais je veux pas que tu changes tes habitudes pour moi Kai, vraiment, je veux pas être le copain lourd et chiant. Désolé de t’avoir embêtée avec ça. » Malgré tout, elle ne semble plus tellement emballer à l’idée de le faire et je me sens un peu coupable de l’avoir freinée, ne voulant réellement pas être le mec chiant et possessif. « Allez, vas y, sinon je te l’enlèves moi-même le haut ! » dis-je avec un énorme sourire presque pervers. Et finalement, elle le fait, et je l’observe tout du long. Elle me dévisage. « Ben quoi, j’ai bien le droit de matter du coup, non ? » Et je ris encore tout en me laissant tomber contre elle. J’hume son parfum et je me sens bien, apaisé, heureux. Je caresse ses cheveux et je profite de ces quelques minutes de silence et de bien-être. C’est si beau.

Et puis, je lui demande de ses nouvelles, je lui demande à quoi elle a occupé ses journées pendant ma soi-disant maladie. « Rien de bien intéressant mais, j’ai pris le temps de regarder les annonces immobilières, j’ai envie de prendre mon indépendance et justement, j’ai repéré un loft que je vais visiter demain. Mes parents vont faire des pieds et des mains pour que je reste mais… j’ai plus envie de vivre comme ça. » Je la comprends tellement, et puis à 25 ans, c’est normal de vouloir vivre seule, surtout quand on a un travail comme elle. Elle n’est plus une enfant, et son accident remonte à un moment déjà, elle n’est pas folle, elle peut se débrouiller. Je comprends, oui. « C’est sûr. » « Tu crois que tu pourrais venir le visiter avec moi ? » Je suis surpris. Et en même temps, je ne sais pas non plus exactement où elle veut en venir. Elle veut de moi, parce que mon avis l’intéresse, et que maintenant que nous sommes en couple j’ai une certaine influence dans sa vie ? Ou alors, elle pense beaucoup plus loin et elle veut carrément mon avis pour savoir si je me verrai y emménager. Alors que c’est une question simple, je ne réponds pas tout de suite, parce que moi, je suis plutôt du genre à penser loin. Et oui, j’arrive à me projeter dans l’avenir avec Kai. J’arrive à me dire qu’on pourrait vivre ensemble. J’arrive à l’imaginer, j’arrive à le visualiser. Si je réfléchis plus, je peux même imaginer les étapes supérieures. Je n’ai pas peur, pas avec elle. Parce que je sais que c’est elle, la bonne. Du moins, j’en ai très fortement l’impression. Peut-être que l’amour rend dingue, peut-être bien. « Bien sûr, tu pourras m’inviter à dormir plus souvent… » Je dis ça avec un petit sourire en coin. Parce que je n’ai pas envie nous plus d’évoquer une possible vie ensemble, un emménagement à deux. Au cas où ça ne lui aurait pas traversé l’esprit, je préfère ne pas la stresser, ne pas aller trop vite. Je suis patient et prêt à profiter de chacune des belles étapes d’une relation.

Spoiler:

« Est-ce raisonnable de s'attacher aux gens alors qu'à tout moment ils peuvent vous être arrachés ?»

Malgré toutes les réticences de Fernando, Kai arrivant à le faire rire un petit peu, en fait d’après la rouquine, sa poitrine n’avait pas vraiment d’effet alors que d’après son amoureux c’était tout l’inverse –ce qui était logique, c’était un point qui venait spécifiquement du genre- « Détrompes toi ! En tout cas, à moi elle me fait beaucoup d’effet » Elle souriait alors qu’il venait lui voler un baiser, la situation la faisait rire et finalement, son formidable petit ami céda, acceptant cette idée mais malgré ça Kai ria à nouveau avant de s’assurer que vraiment, ça ne le mettait pas mal à l’aise. « Non, mais je veux pas que tu changes tes habitudes pour moi Kai, vraiment, je veux pas être le copain lourd et chiant. Désolé de t’avoir embêtée avec ça. » Elle lui fit un beau sourire, l’embrassant avec tendresse, mais, malgré ça, elle s’était calmée, ne le retirant pas tout de suite ce que Fernando ne tarda pas à remarquer, évidemment. « Allez, vas y, sinon je te l’enlèves moi-même le haut ! » Et il affichait un sourire presque pervers qui fit presque la demoiselle qui lui une œillade provocante et délicieusement suggestive. Elle le retira donc elle-même alors que le bel espagnol détaillait chaque parcelle de sa peau sous le regard surpris de sa petite-amie. « Ben quoi, j’ai bien le droit de matter du coup, non ? » Elle mêla son rire au sien alors qu’il venait doucement sur elle en caressant ses cheveux, elle profitait de cet instant de plaisir, elle était si bien avec lui… si amoureuse ? Oui, elle l’était. « Bien sûr que tu peux. » Elle lui fit un petit clin d’œil sans rien ajouter

Et puis il s’informa de ce qu’elle avait bien pu faire pendant que lui souffrait de sa maladie – enfin pendant qu’elle pensait cela- et elle lui avoua avoir parcouru les sites de agences immobilières, à la recherche de la perle rare pour s’émanciper de l’autorité parentale, ce qui était loin ,très loin d’être une mauvaise chose. De plus, Fernando semblait approuvé totalement cette décision –et certainement qu’il devait se demandait pourquoi elle ne l’avait pas fait plus tôt ?- « C’est sûr. ». Du coup elle demanda à son amoureux s’il voulait bien venir visiter avec elle, la pauvre n’avait pas imaginé une seule seconde que Fernando pourrait croire qu’elle lui demandait de venir choisir avec elle dans le but d’emménager ensemble. En même temps, si elle était venue à imaginer cela, ça ne l’aurait nullement effrayée, Kai était d’une simplicité impressionnante et amoureuse comme elle l’était, elle était tout à fait capable de lui demander de vivre avec elle sans se poser la moindre question. Mais, ils n’en étaient pas encore là, il fallait laisser le temps au temps, surtout tant qu’ils n’avaient pas passé quelques obstacles. « Bien sûr, tu pourras m’inviter à dormir plus souvent… » Elle lui rendit immédiatement son sourire, intéressée par cette idée ? Oh ça oui, parce que tant que ses parents étaient à la maison, elle se devait de rester seule dans son lit, alors que bon, ça craint. « Oh ça oui, on aura la paix et je quitterais enfin cette grande maison que je déteste ! » Bien sûr elle aurait pu lui donner l’idée d’aller vivre chez lui mais elle avait réellement envie d’indépendance pour une fois, d’avoir son chez soi, à elle, ce n’était pas contre lui.

Être avec Kai, c’est que du bonheur, du plaisir brut. Parce que Kai, c’est un petit soleil. Impossible de ne pas sourire à ses côtés. Avec elle, j’imagine l’avenir sereinement. Je n’ai pas peur de nous imaginer marier, dans une grande maison avec des enfants. J’en ai même envie. Je suis jeune. J’ai vingt trois ans. Et pourtant, déjà, je me vois bien m’engager avec elle. Tout simplement parce que je suis tellement bien avec elle, tout est tellement naturel. Je ne vois pas comment on pourrait se déchirer, je ne vois pas comment je pourrais me disputer avec elle. Je ne vois pas comment elle pourrait me poser un quelconque problème. Je ne vois pas. Si notre couple battait un jour de l’aile, je suis persuadé que ce serait de ma faute. Parce que Kai, elle est trop bien, trop parfaite. Et moi, je ne suis qu’un homme. Et j’ai l’impression que je ne mérite même pas ce bonheur. Il est trop beau, trop grand pour moi. Non, je n’ai pas peur de penser à l’avenir. Et quand Kai parle de s’émanciper de sa grande maison familiale, je n’ai pas peur de m’imaginer m’incruster dans son nouvel appartement. J’en ai envie. Et je le ferai.

Mais je pense que cette envie est un peu folle, parce que j’y pense d’un coup, comme ça, et qu’en général il ne faut pas précipiter les choses dans une relation. Et puis, je n’ai aucune idée de ce qu’en penserait Kai. Lui faire peur, la faire fuir, c’est bien la dernière chose que je souhiate, donc je préfère m’abstenir. Alors simplement je lui dis que je compte m’inscruster chez elle souvent. Histoire de lui montrer que j’ai envie d’être aussi proche d’elle que je peux l’être. « Oh ça oui, on aura la paix et je quitterais enfin cette grande maison que je déteste ! » Je souris tout en lui caressant les cheveux. Je dépose un léger baiser sur ses lèvres lorsqu’un léger grondement se fait entendre. C’est le ciel. Je lève les yeux. De gros nuages noirs ont pris place éteignant le bleu azur. « On dirait que le ciel ne veut pas nous laisser notre après-midi de plage… » Et d’un coup, la pluie s’abat sur nous. Comme ça. Tellement à fond l’un sur l’autre, on l’avait même pas vu venir, cet orage. « Bon, ben on fait quoi ? » Et tout à coup, alors que nous sommes déjà trempés, j’ai une idée qui ne devrait pas lui déplaire. « C’est bon, je sais. Tu me suis ? » Kai fait oui de la tête. Je lui prends la main. Je l’embrasse et doucement, on s’éloigne sous l’eau qui tombe.

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