DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Elle lui a appris à vivre. Il lui a appris à aimer. Ҩ Mar 31 Juil - 23:40
Le soleil était levé. Il n’était pas encore midi. Mais la matinée était déjà bien avancée. J’étais encore dans mon lit. Cette putain de photo dans les mains. Plus je la regardais plus la colère grimpait. J’avais envie de hurler. De cracher. Et de lui exprimer le fond de ma pensée. A ce petit con. Qui était-il pour faire ça ? Il n’avait donc conscience de rien ? De ce qu’il avait risqué ? Et du mal qu’il pouvait faire autour de lui ? Je ne pouvais pas le concevoir. Je lui en voulais tellement. Et Ashton qui ne voulait pas m’en parler hier. De peur que je m’énerve. Parce qu’en plus, ce n’était pas bon pour son neveu. Mais, là, on s’en fout de son neveu. Je veux dire, c’est normal que je m’énerve. Je ne peux pas cautionner ça. Et je me lève de mon lit soudainement. Tellement rapidement que j’en ai la tête qui tourne. Je respire un grand coup. Et jette la photo sur mon lit défait. Il faut que je bouge. Que je fasse quelque chose. Que je me calme les nerfs. Du coup, je décide d’aller prendre ma douche. Peut-être que l’eau froide m’apaisera. Je n’y crois pas une seule seconde. Mais, j’y avais quand même.
J’ai mis un petit débardeur noir. Avec un léger décolleté. Et un short tout simple. C’est l’été. Et ce n’est pas ce petit ventre de six mois qui m’empêchera de mettre ce qui me plaît. Ce qui est sûr c’est que la douche ne m’a pas calmé. Plus je regarde sa porte plus j’ai envie d’entrer. De le réveiller. De le secouer. De lui hurler dessus. De bousculer son putain de petit monde. De lui remettre les idées en place. J’ai cette putain d’envie qui me monte au cerveau. Mais, je suis certaine qu’il ne comprendrait rien. Qu’il ronchonnerait. Qu’il m’énerverait encore plus. J’inspire à nouveau. Je fulmine. Toute seule dans la cuisine. Je sais qu’Ash est parti courir. Je l’ai entendu partir vers six heures. Et il n’y a pas d’autres raisons possible. J’imagine que lui aussi a besoin de se calmer les nerfs.
Je tourne dans ce foutu appartement. Je fais mon lit. Je range ma chambre. Je passe l’aspirateur dans la salle de bain. Je nettoie la douche. Je fais tourner les lessives après avoir ramasser les fringues des garçons. Je jette les bouteilles vides. Ainsi que les paquets de gâteaux. Et les mégots. J’aère. Je deviens folle. Et je m’acharne sur le salon. Je fais la poussière. Et puis je passe l’aspirateur partout finalement. Je lave le sol. J’en peux plus. J’en ai marre. Je ne trouve plus le moyen de m’occuper. Et l’autre con n’a toujours pas bougé de sa chambre. Le monde pourrait s’écrouler qu’il ne bougerait plus. J’en peux plus, vraiment plus.
Finalement j’attrape un verre d’eau. Du frigo américain. Bien froide. Et je vais dans sa chambre. Sans prévenir. Je lui arrache sa putain de couverture. Et je lui balance le verre d’eau. Dans la tronche. Et aussi sur son putain de magnifique torse découvert. Et là le réveil est rapide. Brutal. Soudain. Je lui jette un regard noir. C’est évident qu’il m’a connu plus tendre. Pas aujourd’hui. Pas après ce qu’il a fait. « C’est bon t’es réveillé là ? Ça tombe bien parce que j’ai deux ou trois trucs à te dire ! ». Et mon attitude le défend de prendre la fuite. Parce que s’il le fait ça sera pire.
Sujet: Re: Elle lui a appris à vivre. Il lui a appris à aimer. Ҩ Mer 1 Aoû - 15:44
La nuit fut longue. Longue et très dure. Ils avaient fait une connerie cette nuit, et pour une fois, ça ne s'était pas bien terminée. Il s'était senti super mal en allant se coucher. Parce qu'il n'avait toujours pas de nouvelles de Jona. Parce que la réaction d'Ashton l'avait tué. Parce que tout cela le dépassait. Ils avaient juste voulu s'amuser, oublier le présent, et s'adonner à une petite partie de plaisir. Le plaisir fut immense, l'envie aussi. Il n'oubliera sans doute jamais la sensation qu'il avait eu en appuyant sur le pédale d'accélérateur. Il suffisait de frôler la pédale pour que le bolide décolle de cette façon. C'était juste magnifique, sensationnel.. Mais ça avait mal finit. Bien mal finit. Dans son lit, Mattia s'était senti perdu. Il avait tourné dans son lit pendant près de trois heures avant de finalement trouver le sommeil. Il était aux environs de sept heures du matin. Il avait entendu du bruit dans l'appartement; sans doute Ashton. Ou Ella. Dans tous les cas, il n'avait pas tenu à sortir du lit. Il préférait éviter son tuteur pour la journée. De même qu'il préférait éviter Ella et son gros ventre comme d'habitude. Puis, petit à petit, Morphée lui avait tendu les bras, et il s'était laissé doucement endormir à ses côtés.
Plongé dans un rêve, Mattia sentit brusquement sa couverture filer hors de sur-lui. Aussitôt après, quelque chose de froid vint s'aplatir sur son visage et sur son torse nuit. Il sursauta, se redressant assis sur son lit en moins de deux secondes. « Putain, qu'est-ce.. » La gorge nouée, la voix enrouée, il eut du mal à faire une phrase complète. Il passa une de ses mains sur son visage, et s'aperçut que c'était du liquide qui coulait. Les yeux à moitié ouvert, il sursauta une nouvelle fois quand il entendit à côté de lui quelqu'un lui parler d'un ton qu'il n'aimait pas vraiment. « C’est bon t’es réveillé là ? Ça tombe bien parce que j’ai deux ou trois trucs à te dire ! ». Ella. Mais qu'est-ce qu'elle avait? Lâchant un soupir, il s'essuya le visage, et alla rechercher sa couette pour s'éponger son superbe torse -et cacher au passage sa cicatrice-. « Putain, mais qu'est-ce qu'il te prend? T'es malade ou quoi? » Les yeux à moitié clos, il essayait de l'observer. Pire. La première chose qu'il vit ce fut ce petit ventre rebondit caché derrière un débardeur noir. L'horreur. Ses yeux se firent plus gros.
De mauvaise humeur -il détestait se faire réveiller de la sorte-, Mattia lâcha alors un « Tu me les diras plus tard ces trucs à dire. Sors de la chambre maintenant! » Il s'assit sur son lit, s'essuya correctement le torse. Il maudit la jeune fille; maintenant sa couverture était toute mouillée.. Voyant qu'elle était toujours là -qu'elle ne réagissait pas assez vite-, Mattia prit son oreiller, et le lui balança en pleine figure. « allez, casse-toi putain! ». Sur ce, il lui tourna le dos, et se recoucha, prenant bien soin de remettre sa couverture sur lui.
Ainsi, n'ayant plus d'oreiller, il ferma quand même les yeux, tentant de se calmer après ce réveil brutal et totalement inhabituel. A cet instant présent, il maudissait Ella. Elle et ses hormones de femme enceinte. Depuis qu'elle avait ce truc dans le ventre, elle était insupportable. Les hormones ne lui convenaient pas. Mais alors pas du tout! Les yeux fermés, Mattia essaya de ne plus faire attention à elle, espérant qu'elle décide enfin à quitter sa chambre..
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Sujet: Re: Elle lui a appris à vivre. Il lui a appris à aimer. Ҩ Jeu 2 Aoû - 20:02
Son réveil se fit en sursaut. Pauvre petit chou. Peur d’un verre d’eau. Pas peur d’aller foncer dans un mur ? Rien que ça. Ça me donnait envie de hurler. De lui cracher dessus. C’était de l’eau. Un simple verre. Rien de mortel. Contrairement à un accident de voiture. « Putain, qu'est-ce.. ». C’était dur comme réveil ? De remarquer qu’il était trempé ? Oh vraiment je le plaignais ! Franchement, je n’en avais pas fini. L’eau, ce n’était que la première étape. Parce que là, ses tympans allaient m’entendre. En entendant ma voix, il souffla. Ils ‘essuya le visage. Et récupéra sa couette. Épongeant et cachant ainsi son putain de sublime torse. Il tentait de garder les yeux ouverts. Moi j’allais lui ouvrir. Avec des cures dents pour les tenir s’il faut. « Putain, mais qu'est-ce qu'il te prend? T'es malade ou quoi? ». Moi malade ? Mais la bonne blague ! J’affichais un sourire méprisant. C’était lui qui était malade. Bon pour l’asile. Franchement mon problème c’était les hormones. Mais, moi je n’avais pas ce qu’il avait fait hier soir. Avec Mademoiselle la salope de service. « C’est bien à toi de dire ça tiens ! ». Mon ton était froid. Plein de rancune. Pour la première fois, je lui en voulais.
Visiblement, il était de mauvaise humeur. Ce n’était pas étonnant. Je l’aurais été aussi à sa place. Mais là ? J’en avais rien à foutre. De sa putain de mauvaise humeur. « Tu me les diras plus tard ces trucs à dire. Sors de la chambre maintenant! ». Et il ronchonnait. Moi, je restais là. Je n’allais pas m’exécuter sagement et sortir. Pas cette fois. Pour la première fois, il m’avait vraiment mis hors de moi. Il allait en entendre parler. Il était assis dans son lit. Je le regardais méchamment. Avant de recevoir un oreiller dans la figure. Alors là ! Je n’allais pas lui faire de cadeau. « allez, casse-toi putain! ». Me casser ? Non, c’est lui qui allait se lever. Mais là, plus que jamais. J’allais rester. Je gardais son oreiller dans les mains. Alors que lui retournait à son lit. Tu veux dormir ? Si tu crois que tu vas pouvoir.
J’ouvris la fenêtre de sa chambre. Et les volets. L’oreiller ? Par la fenêtre. Et là, je lui arrachais sa couette. Non sans difficulté. Mais, définitivement. Je la balançais elle aussi par la fenêtre. Ash récupérerait ça en montant. Ou alors, Mattia irait les chercher. J’en avais rien à foutre. C’était en bas de l’immeuble. Et je n’allais pas bouger mon cul pour lui. Pas cette fois. « Je t’ai fait passer l’envie de dormir ou tu veux des glaçons dans ton caleçon ? ». Et franchement aujourd’hui, j’en étais plus que capable. « Franchement c’est toi qui est malade Mattia ! Tu peux me dire ce que t’as dans le cerveau bordel de merde ? Tu t’es découvert une passion pour la course automobile ? Non mais franchement tu t’attendais à quoi en démarrant cette putain de bagnole, t’es donc inconscient à ce point ?! ». La vérité ? C’était que j’étais rarement aussi vulgaire. Que d’habitude, je ne criais jamais. La vérité, c’est que j’avais cru que je l’avais perdu. La vérité, c’est que j’avais besoin de le savoir vivant. Malgré tout le mal que sa présence pouvait me faire.
Sujet: Re: Elle lui a appris à vivre. Il lui a appris à aimer. Ҩ Ven 3 Aoû - 0:11
Le réveil fut brutal, dur, horrible. Personne n'aime être réveillée de la sorte. Personne n'aime se prendre un verre d'eau -ou seau d'eau- dans la gueule dès le petit matin. Mattia ne faisait pas exception. Et elle, elle, elle continuait. Elle gueulait presque plus fort que lui. « C’est bien à toi de dire ça tiens ! ». Il lui aurait bien volontiers hurler dessus que lui, au moins, ne la réveillait pas comme ça. Mais qu'importe. Il avait repris ses affaires, avait essayé de la chasser, et s'était remis sur le côté pour dormir. Qu'on lui foute la paix! Il portait encore des stigmates de l'engueulade d'Ashton hier -il était presque sûr que tout Arrowsic l'avait entendu-, il n'avait pas envie de s'énerver de nouveau, de bon matin.
Mais c'est qu'elle ne lâchait pas l'affaire la peste! Il essayait de ne plus prêter attention à elle, de se rendormir, de ne plus penser à hier soir, de ne plus penser à elle, de ne plus penser à rien. Mais d'un coup, une lumière vive fendit le noir de ses yeux fermés. Putain, mais qu'est-ce qu'elle foutait? Et pire encore, moins de deux secondes plus tard, il sentit sa couette faufiler hors de ses mains. Il se redressa d'un coup, les yeux à moitié clos, ayant du mal à les ouvrir. Assis sur son lit, il observa avec grand malheur son ex-petite amie balancer ses affaires par la fenêtre! Mais elle était folle! Complètement folle! Malade de chez malade! « Je t’ai fait passer l’envie de dormir ou tu veux des glaçons dans ton caleçon ? ». Non mais ça ne va pas? Il fallait vraiment qu'elle aille se faire soigner!! Sa main droite sur ses yeux, la gauche tenant son poids, Mattia ne réagit pas de suite. Il n'en eut pas l'occasion. Elle était bien trop speed pour lui ce matin. « Franchement c’est toi qui est malade Mattia ! Tu peux me dire ce que t’as dans le cerveau bordel de merde ? Tu t’es découvert une passion pour la course automobile ? Non mais franchement tu t’attendais à quoi en démarrant cette putain de bagnole, t’es donc inconscient à ce point ? ! ». Alors, c'était ça? Mais putain qu'on lui foute la paix avec cette histoire!!!
De mauvais poil, Mattia tapa un coup sur son lit. Il jeta un regard noir à Ella, et lui balança « Tu me réveilles pour ça? Tu voulais que je t'y amène peut-être? C'est trop tard chérie, ça s'est passé cette nuit! » Chérie.. Il avait fait exprès. De l'appeler comme ça. A le réveiller comme cela, il l'avait énervé. Alors autant qu'il l'énerve lui aussi. Qu'il s'amuse. Peut-être qu'au final, elle sera assez vexée pour se barrer de sa chambre et le laisser dormir en paix. Si seulement.. Quoiqu'il n'y croyait pas vraiment. Elle n'avait jamais été aussi vulgaire que là. Elle n'allait sûrement pas s'interrompre sur ce petit détail. N'empêche qu'en disant ce mot, ce petit chérie il lui fit un léger sourire. Un peu moqueur. Quitte à enfoncer le couteau dans la plaie.. Et franchement, c'était pas très sympa. Comme d'habitude, il s'en voulut. Assis sur son lit, sa main droite toujours au-dessus de ses yeux pour éviter qu'il soit éblouit, Mattia ajouta alors quelques mots. « Bon, comment tu l'as su? C'est Ashton? Les nouvelles vont vites en tout cas.. »
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Sujet: Re: Elle lui a appris à vivre. Il lui a appris à aimer. Ҩ Sam 4 Aoû - 14:00
Bien sûr. Je savais que je le faisais chier. Et j’en avais rien à foutre. Il avait était trop con sur ce coup. Et même en frappant le lit, il ne me fit pas trembler. Il ne comprenait pas. Il ne calculait pas. Il croyait qu’il pouvait faire n’importe quoi. Sans blesser personne. Sans même se blesser lui. Mais, putain, il n’avait plus l’âge. De se prendre pour un super héros indestructible. J’étais à bout. Bien trop. Pour faire attention à sa putain d’humeur. Et être aux petits soins. Préparer le repas sans un mot. Non, pas cette fois. Pas aujourd’hui. Pas après avoir mis sa vie en danger. « Tu me réveilles pour ça? Tu voulais que je t'y amène peut-être? C'est trop tard chérie, ça s'est passé cette nuit! ». Chérie. Bien évidemment, il était obligé. D’en rajouter une couche. De m’énerver au maximum. De me blesser. De me faire mal. Chérie. Il savait très bien l’impact de ce mot. Il savait que mon cœur allait trembler. Que ma gorge allait se serrer. Il remuait le couteau dans la plaie. Et oui, comme à chaque fois, j’avais envie de pleurer. Mais, je n’allais pas dégager. Là, il pouvait rêver. Et si des larmes roulaient aujourd’hui, ça ne serait que de colère. «Tes chéries, tu les gardes pour ta pétasse ok ? Y a qu’elle qui est assez conne pour t’entraîner dans ce genre de conneries ! ». Oui qu’il les garde pour sa pouf. Si c’était devenu son genre. Qu’il les garde pour sa pouf. S’il voulait bousiller sa vie de la sorte. Mettre Ashton dans la merde. Et finir par regarder le tennis à la télé dans son fauteuil roulant. Ouais, qu’il reste avec cette grosse pute si c’était bien ça qu’il voulait. Quoi ? Bien évidemment que j’étais jalouse de cette saloperie. Enfin, pas d’elle. Mais, je ne voulais pas qu’elle touche à Mattia. Mais, le pire, ce n’était pas la jalousie. Le pire c’est que je la haïssais. Je la maudissais. Qu’elle crève. Elle et ses putains d’idées merdiques. Qu’elle se suicide seule. Qu’elle attire l’attention sur son putain de nombril seule.
Il était là. Assis sur son lit. Moqueur. De mauvais poil. Indifférent ni même temps. Ne cherchant qu’à se protéger du soleil. Sombre crétin. J’avais une terrible envie de le gifler. Le chérie étant encore en travers de ma gorge. La colère était toujours présente. Et l’incompréhension encore plus. « Bon, comment tu l'as su? C'est Ashton? Les nouvelles vont vites en tout cas.. ». Non tu crois ? En même temps quand on fait une connerie comme ça ! Il semblait déjà avoir oublié à quel point la rumeur de ma grossesse c’était vite rependue. Alors ça ? Tout Arrowsic était déjà au courant. Certainement que ça faisait partie des faits divers du journal. Et puis franchement, miss pouf ne manquerait pas de s’en vanter dans les magazines people. Franchement, s’il avait voulu être discret, il n’avait qu’à pas faire cette connerie, voilà tout ! « Ça me semble plutôt logique non ? Je préfère savoir pour quelle raison mon frère qui a haine totale envers les flics et la justice plus généralement se lève à trois heures du matin… pour aller au commissariat justement ! ». Et j’avais insisté pour savoir. Parce qu’Ashton avait deviné. Que j’allais mal prendre les choses. Qui l’aurait bien prit ?
Je marquais un silence. Une seconde trois quart. Même pas deux secondes. Avant de repartir de plus belle. « Et si t’arrêtait de rire deux minutes ? De tout prendre à la rigolade non mais, franchement ! Elle t’as grillé un neurone ou quoi ? T’as pensé à quoi en faisant ça à part ton petit plaisir personnel ? T’as même pas pensé aux conséquences que ça aurait pu avoir sur toi, sur ta vie ! Et dans l’histoire… t’as même pas songé une seconde à Ashton. ». Ashton qui ne voulait pas avoir de gosses. Ashton qui se retrouvait avec deux ados. Ashton qui se montraient plus humains et plus compatissant que n’importe qui dans notre situation. A Tous les deux. Il n’avait pas pensé un seul instant qu’Ashton ne se pardonnerait jamais ? S’il lui était arrivé quelque chose. Ou s’il avait perdu sa garde. Tout comme il n’avait pas pensé au tennis. Il ne savait pas combien ça faisait mal. De faire une croix sur son rêve d’enfant. Il n’était pas privé de tout ça lui. Et pourtant, il mettait tout en péril. Il n’avait pensé qu’à s’éclater. Et tout le problème était là.
Sujet: Re: Elle lui a appris à vivre. Il lui a appris à aimer. Ҩ Sam 4 Aoû - 15:57
Il savait qu'il allait la vexer, qu'elle n'allait pas s'en remettre, qu'il lui plantait un coup de poignard dans le dos. Mais qu'importe. Elle l'avait cherché. Elle l'avait trouvé. Tant pis pour tout ce qu'elle pouvait imaginer. Autant vous le dire, ça le genait un peu, de devoir lui sortir ce mot, alors qu'il savait qu'elle avait été accroc. Comme lui. Jamais il n'avait aimé quelqu'un comme il avait aimé Ella. Elle était ancrée en lui, elle l'avait fait vibrer, elle lui avait appris ce mot. Aimer. Elle n'était pas la première petite amie, la première fille avec laquelle il avait couché, mais elle serait éternellement la première aimée. C'était comme ça. Et la voir ainsi, dans une telle colère, l'énervait. Au lieu de l'ennuyer. Parce que justement, elle ne devrait pas réagir aussi vivement. Elle devrait lui en vouloir. Elle devrait arrêter de lui adresser la parole. Elle devrait arrêter de vouloir gérer sa vie. Et puis ça aurait changé quoi dans sa vie si il lui était arrivé quelque chose?
N'empêche que sa chérie n'apprécia guère ce mot. Il vit sa gorge trésaillir. Oui, elle n'allait pas bien. Tant mieux. Alors, Ella, tu vas claquer la porte et sortir de cette chambre? Mais non, même pas. Elle lui balança en pleine gueule un «Tes chéries, tu les gardes pour ta pétasse ok ? Y a qu’elle qui est assez conne pour t’entraîner dans ce genre de conneries ! ». Sa pétasse? Jona??? Le regard rivé vers elle, il ne dit rien. Alors, c'était ça le descriptif pour Jona? Sa pétasse? Ok, Jona pouvait paraître superficielle; ça, c'était parce que tout le monde savait pour son géniteur. Il était beau, riche et célèbre. Ca attirait les gens, les curieux. Ils imaginaient tous Jona comme une fille d'Hollywood. Superficielle. Mais elle ne l'était pas. Elle n'avait rien à voir avec une pétasse ou une pouffiasse. Loin de là.. Alors, il demanda comment elle savait. Se doutant bien qu'Ashton n'avait pas gardé sa langue. Il fait avouer qu'ils avaient tapé fort. Vraiment fort. Jamais encore, il n'avait fait une aussi grosse connerie. Il ne pouvait que se féliciter de l'avoir fait quand c'était Ashton qui s'occupait de lui. Car s'il avait dû faire venir son beau-père là-bas, si tôt le matin, il se serait fait vraiment tuer. Au sens physique du terme. Pas sûr qu'il aurait vu le soleil pointer le bout de son nez au petit jour. Quoique.. Ashton l'avait tué aussi dans un autre sens. Ce n'était donc pas étonnant qu'il en eut parlé à Ella. Il fallait bien qu'il évacue sa colère et déception. « Ça me semble plutôt logique non ? Je préfère savoir pour quelle raison mon frère qui a haine totale envers les flics et la justice plus généralement se lève à trois heures du matin… pour aller au commissariat justement ! ». Ouais. Il savait. Il savait qu'il détestait la justice, les flics, et tout ça. Et il en était désolé. Vraiment. Mais c'était fait maintenant..
Il garda les yeux rivés vers elle sans rien dire. De toute façon, il n'aurait jamais eu le temps de dire quoi que ce soit. « Et si t’arrêtait de rire deux minutes ? De tout prendre à la rigolade non mais, franchement ! Elle t’as grillé un neurone ou quoi ? T’as pensé à quoi en faisant ça à part ton petit plaisir personnel ? T’as même pas pensé aux conséquences que ça aurait pu avoir sur toi, sur ta vie ! Et dans l’histoire… t’as même pas songé une seconde à Ashton. ». A Ashton? Ca changeait quoi qu'il pensait à lui? Ca n'aurait rien changé du tout!
Se relevant doucement, Mattia se tient devant elle, et lui demanda alors « Ca changerait quoi que j'ai pensé à lui? Je suis désolé qu'il ait du venir me chercher là-bas, ça te suffit pas? Et puis arrête de parler de Jona comme ça. T'es jalouse d'elle, c'est ça? » Il détourna son attention, et marcha jusqu'à la fenêtre. Il observa le sol, et aperçut sa couette, son oreiller trainer sur le sol. Il secoua la tête, et se retourna alors doucement vers Ella après avoir pris soin de fermer la fenêtre. Quelque chose clochait. Il avait fait une connerie, oui. Il s'était déjà fait engueulé en beauté, alors pourquoi elle s'entêtait à en rajouter une couche? Ce n'était pas suffisant? Mattia posa ses fesses sur la rembarde devant la fenêtre, et ajouta alors « Il aurait pu m'arriver quoi Ella? J'aurai pu me tuer, c'est ça? Bah ouais, ça aurait pu m'arriver. Je le sais, et alors? » Son Et alors, il le dit bien fort. Bien haut. Pour bien qu'elle sache. Il savait qu'il aurait pu se tuer. Et alors? Justement, il n'en avait rien à faire. Qu'il crève. Qu'il vive. Tout le monde s'en fichait, non? « Ton gosse n'aura pas de père de toute façon. Ca n'aurait rien changé! » Comprenant alors pourquoi, justement, elle réagissait ainsi, Mattia eut un petit sourire. D'un geste, il attrapa son T-shirt qui trainait sur la chaise. « Oh chérie.. t'es pas seulement jalouse de Jona en fait.. T'es juste encore amoureuse.. ». Il souriait encore. Ca l'amusait en fait. Non, ça le rendait triste, mais il essayait de la cacher en riant. Il enfila son T-shirt, tout en gardant cet immonde sourire sur son visage.
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Sujet: Re: Elle lui a appris à vivre. Il lui a appris à aimer. Ҩ Sam 4 Aoû - 17:41
Il se releva. Se postant devant moi. Il voulait quoi ? Se sentir supérieur ? Oh assez ! Il savait qu’il l’était. En Taille. En poids. Et qu’il pouvait m’écraser avec des mots. Il savait que même en gueulant, je ne pouvais rien contre lui. Et de toute façon, même si j’avais quelque chose, ça n’avait aucun impact. Je n’avais pas d’importance pour lui. Alors, qu’il arrête ce cinéma. « Ça changerait quoi que j'ai pensé à lui? Je suis désolé qu'il ait du venir me chercher là-bas, ça te suffit pas? Et puis arrête de parler de Jona comme ça. T'es jalouse d'elle, c'est ça? ». Qu’est-ce que ça changeait ? Il posait sérieusement la question ? Ce n’était pas le fait de l’avoir fait aller chez les flics. Non, ça, ce n’était pas grand-chose. Mais, putain il ne se rendait pas compte ? Si Ash avait perdu sa garde. C’était comme s’il n’avait pas d’importance. Alors que merde, il serait à Portland à l’heure actuelle si mon frère n’avait pas été là. Alors, il osait demander ce que ça aurait changé ? Putain. Petit con. Il alla jusqu’à la fenêtre. Secoua la tête en voyant ses affaires au sol. Et sa pétasse, il la défendait. Ça me donnait la nausée. Jalouse d’elle ? Aucun risque ! Jalouse du fait qu’elle soit avec Mattia, ça oui. Parce qu’en vrai cette fille, c’était une merdeuse. Une fille méprisable. Sans intérêt. Superficielle. Et visiblement sans rien dans son putain de cerveau. Après on s’étonne des blague que les blondes. « Ça changerait quoi ? Tu poses vraiment la question ? Putain ! C’est pas le fait d’avoir été chez les poulets mais, merde, tu crois pas qu’il a eu la trouille pour toi ? Que tu l’as déçu ? Tu penses vraiment qu’il s’en serait remis s’il avait perdu ta garde ? Et puis franchement j’y peux rien si cette pétasse c’est pas seulement un nid MST mais aussi un nid emmerde ! ». Putain, s’il n’avait même conscience de ça. Il le faisait exprès non ? Il ne pouvait pas être aussi inconscient. Et penser que son geste n’avait aucune conséquence… il ne pouvait pas.
Assit sur le bord de la fenêtre il semblait presque serein. Sûr de lui. Et rien à foutre de ce que je pouvais dire. De toute façon, il n’y avait que son nombril. Il se foutait du mal qu’il faisait autour de lui. Tant qu’il y prenait plaisir. « Il aurait pu m'arriver quoi Ella? J'aurai pu me tuer, c'est ça? Bah ouais, ça aurait pu m'arriver. Je le sais, et alors? ». Et alors ? Là les larmes roulèrent sur mes joues. Et Alors ? Putain, qu’est-ce qu’il avait dans le crâne. Et alors ? Putain. Pensait-il à sa mère là ? Elle était peut-être défoncée, il avait tout sacrifié pour elle. Et si un jour il y avait besoin, il était le seul à pouvoir prendre soin d’elle. Pensait-il à Teddy là ? Elle était capable de tout sacrifier pour lui. Elle aurait décroché la lune pour qu’il respire. Pensait-il à Ashton ? Il avait perdu un enfant. Là, il perdrait son protégé. Il ne pensait pas à moi. Ça je m’en foutais. Mais, il pouvait bien penser à tous les autres non ? Les larmes de colère roulaient en abondance sur les joues. « Et alors ?! T’as pas l’air d’avoir conscience du nombre de personnes qui tiennent à toi ! T’as peut-être l’impression que tout ton monde s’écroule et que t’es seul au monde mais, bordel, tu peux encore compter sur certaine personne et t’étais prêt à leur imposer une telle souffrance ? ». Je pleurais encore plus. Il était tellement dégueulasse. Dans ses propos. Et son indifférence.
Et bien sûr, il n’avait pas fini d’être con. Il reprit la parole. Pour s’enfoncer un peu plus. « Ton gosse n'aura pas de père de toute façon. Ça n'aurait rien changé! ». Là, je ne pleurais pas plus. Là, mon visage devenait plus sévère. Mais, putain ! Pourquoi il fallait qu’il ramène toujours tout au bébé ? Même moi j’étais moins obsédée par cette grossesse que lui. Là, j’en avais rien à foutre de mon fils. Il ne faisait pas partie de la conversation. Et pour le coup, il n’existait pas. Il n’avait pas de père. C’était encadré. Je le savais. Et alors ? Oui, là on pouvait le dire. Et alors ? Je ne cherchais pas à lui en trouver un. Et je n’essayais même pas de faire de Mattia un père. « Ça n’aurait rien changé pour moi ni pour le bébé c’est clair ! Mais pourquoi tu ramènes toujours tout à lui ?! Il a rien à voir dans cette affaire ! J’en ai rien à foutre qu’il n’ait pas de père, je l’ai compris il y a bien longtemps et TU LE SAIS. ». Oh ça oui. Il le savait. Et tout le monde le savait. Je n’espérais même plus. Même en l’aimant. Et s’il tenait vraiment à aller sur ce terrain. S’il était mort, ce gosse n’aurait pas eu de mère non plus. Parce que j’aurais été incapable de m’en remettre. Parce que je l’aurais laissé à d’autres. Je n’aurais pas supporté d’avoir un fantôme à la maison. Je serais devenue barge. Alors, même de ce point de vue, ça aurait tout changé.
Et puis il eut un sourire. Un de ces putains de sourire que je déteste. Moqueur et méchant. Mesquin ô possible. Il attrapa son t-shirt. « Oh chérie.. t'es pas seulement jalouse de Jona en fait.. T'es juste encore amoureuse.. ». Et là, les larmes roulaient encore plus. Mon cœur se serait. J’avais la gerbe. La gorge sèche. Les mains qui tremblaient. Un porc. Sans cœur. C’est tout ce qu’il était. Il détruisait tout. Il me détruisait. Il nous détruisait. C’était comme si avant il n’y avait rien eu. Comme si j’avais rêvé tout ça. Et comme si l’homme que j’aimais été porté disparu. Je m’approchais de lui. Et là, alors que les larmes coulaient plus rapidement. Plus abondamment. Alors que je semblais capable de rien. Même pas de lever le petit doigt. Je lui foutais un grosse tarte dans la gueule. Aussi forte que j’avais pu. Et Avec la colère, elle l’avait été. Même pour un mec. « Je t’ai dit de ne pas m’appeler chérie ! Et d’abord qu’est-ce que ça peut te foutre que je sois encore amoureuse ou non ? Tu veux t’éclater à le crier sur tous les toits et chanter dans tout Arrowsic que je ne peux pas passer à autre chose ? Mais vas-y ! Lâche-toi ! J’en ai rien à foutre. Cette pute, c’est juste l’une des plus grosses erreurs de ta vie ! Mais, après tu crois ce que tu veux. Tu veux l’entendre ? Alors, tu vas l’entendre ! Oui je t’aime espèce d’enfoiré et oui ça me fait chier quand t’es avec d’autres filles ! Mais non je n’ai rien à envier à une pareille petite pétasse égoïste et sans intérêt ! Ce qui me fait réellement chier…c’est que tu la suives comme un agneau bien docile sans même réfléchir. ». Je dû m’arrêter quelques secondes. Pour reprendre ma respiration. Pour ne pas vomir. « Alors voilà quelle victoire, je suis plus faible que toi, j’ai encore des sentiments ! Franchement c’est un secret pour personne. Mais, tu me diras, ça fait au moins un de nous deux qui avait des sentiments dans cette histoire… » Parce que vu le mal qu’il me faisait là. Vu ce qu’il osait dire. Je n’avais été qu’une fille comme ça. Une fille de passage. Quelle belle petite sotte j’avais fait. Je n’aurais jamais dû tomber amoureuse. Ni même perdre ma virginité. Je n’en serais pas là aujourd’hui.
Sujet: Re: Elle lui a appris à vivre. Il lui a appris à aimer. Ҩ Lun 6 Aoû - 16:20
Pour garder sa tristesse cachée, il enfilait un masque. Face à Ella, il paraissait odieux, capable de lui cracher son poison en pleine figure pour qu'on le laisse tranquille. Parce qu'il en avait marre. Il avait fait une connerie, et il en payait le prix fort. Il n'était pas sans savoir que tout Arrowsic serait sans doute bientôt au courant, et qu'on le jugerait. Encore une fois. Les gens aimaient tellement ça. Ils jugent leurs voisins, sans se rendre compte que sans eux, sans leurs conneries, leurs vies ne seraient pas aussi croustillantes.
Mais plus que tout, s'il y avait bien une personne dont il ne supportait pas les reproches, c'était elle; Ella. Et visiblement, elle, elle s'en fichait. Incapable de se contrôler, après l'avoir réveillé brusquement, lui avoir balancé toutes ses affaires hors de sa chambre, là voilà qui en rajoutait une couche. Lui, il essayait de rester calme, de tenter de ne pas s'énerver. Peine perdue. La voir comme ça l'énervait. Qui était-elle vraiment pour dire ça? Personne. Elle n'était plus sa petite amie, elle ne faisait plus vraiment partie de sa vie. Alors, ouais, il se lâcha. Un peu. Beaucoup. « Ça changerait quoi ? Tu poses vraiment la question ? Putain ! C’est pas le fait d’avoir été chez les poulets mais, merde, tu crois pas qu’il a eu la trouille pour toi ? Que tu l’as déçu ? Tu penses vraiment qu’il s’en serait remis s’il avait perdu ta garde ? Et puis franchement j’y peux rien si cette pétasse c’est pas seulement un nid MST mais aussi un nid emmerde ! ». Elle n'avait pas tord; juste pour la première partie. Il y avait pensé, après coup, qu'Ashton aurait pu perdre sa garde. Ou pire, qu'il décide d'arrêter là. Qu'il l'abandonne. Qu'il lui demande de faire ses valises et qu'il l'amène là-bas à Portland. Il en aurait été malade; il ne s'en serait sans doute jamais remis. Mais sur le coup, au moment même de faire sa connerie, il n'y avait plus pensé. Pour lui, seul le moment M comptait. L'anxieté, le bonheur, l'adrénaline avaient repoussé toutes ses craintes en arrière plan. Alors, de mauvaise foie, il lâcha « Laisse tomber Ella, j'ai pas envie de discuter de ça avec toi. ». Il fit exprès de ne pas répliquer pour ce qu'elle disait sur Jona. La pauvre. Elle la traitait, alors qu'elle n'y était pour rien. Enfin, presque pour rien..
Et il balanca, assis sur le bord de la fenêtre qu'il aurait pu se tuer. Et son fameux et alors?. Ce Et alors? fit pleurer Ella. Il en eut de la peine, de la vraie peine pour elle. Son coeur s'était fendue en deux. Encore. Comme à chaque fois qu'il voyait Ella super mal après lui avoir lancé des atrocités. Mais il n'y pouvait rien, c'était plus fort que lui, bien trop fort. Oui, il aurait pu mourir, et non, il s'en fichait de laisser des gens tristes. Sa mère ne se rendrait peut-être même pas compte. Ted pleurerait la mort de son poulain mais s'en remettrait vite pour former un nouveau jeune. Sa meilleure amie Teddy pleurerait sûrement toutes les larmes de son corps, mais un petit corps-à-corps avec un vieux finira par lui remonter le moral. Jona s'en voudrait terriblement, mais finirait, elle aussi par s'en remettre. Ashton ne sentirait mal, mais il finirait par l'oublier dès que le bébé d'Ella pointerait le bout de son nez. Et Ella.. Ella irait cent fois mieux si il n'était pas là. Après tout, sans lui, elle ne serait même pas tombée enceinte... « Et alors ?! T’as pas l’air d’avoir conscience du nombre de personnes qui tiennent à toi ! T’as peut-être l’impression que tout ton monde s’écroule et que t’es seul au monde mais, bordel, tu peux encore compter sur certaine personne et t’étais prêt à leur imposer une telle souffrance ? ». Elle pleurait, pleurait, pleurait. Encore et encore. Et lui, il se contentait de la regarder sans rien dire, sans bouger, sans essayer de la réconforter. Son silence en disait long. Une telle souffrance, comme elle le disait, serait sans doute surmontable. Parce que c'était ce qu'il voyait maintenant, perdu dans ce monde qui lui en voulait, et qui n'arrêtait pas de l'emmerder.. Et au fond, c'était peut-être bien ça le problème; peut-être que c'était ctte indifférence pour sa vie qui l'avait conduit à écouter Jona.
Il se contenta de parler du bébé. Encore, et encore. Ce sujet revenait toujours sur le tapis. Peut-être parce qu'il ne pouvait pas l'oublier en voyant le ballon de ventre d'Ella. « Ça n’aurait rien changé pour moi ni pour le bébé c’est clair ! Mais pourquoi tu ramènes toujours tout à lui ?! Il a rien à voir dans cette affaire ! J’en ai rien à foutre qu’il n’ait pas de père, je l’ai compris il y a bien longtemps et TU LE SAIS. ». Elle avait arrêté de pleurer. Son visage n'avait jamais été aussi dure que maintenant. Et lui, il allait répliquer, quand finalement, il comprit enfin ce qu'elle ressentait. Elle n'était pas jalouse de Jona -enfin si, en partie-, mais elle était aussi encore amoureuse. Amoureuse de lui. Un sourire se figea sur son visage. Alors, c'était ça. Elle était encore amoureuse. Malgré tout ce qui s'était passé. Malgré tout ce qu'il avait dit. Son sourire se fit moqueur. Ouais, il se moquait d'elle et de ses sentiments. Ca faisait plusieurs mois qu'ils avaient rompus maintenant, elle pourrait au moins s'en sortir, oublier, non?
Il souriait toujours quand il la vit s'approcher de lui. Il avait enfilé son T-shirt, et elle était apparue devant lui. Visage en colère. Regard noir. Et main levée. Il n'eut pas le temps de l'éviter celle-là. Et pour une fille, la baffe fut forte. Comme si elle avait rassemblé toutes ces petites forces pour lui. Il eut mal. Mal physiquement, et moralement. Il avait atteint le point de non-retour; il connaissait trop bien Ella pour savoir qu'elle ne réagirait jamais comme ça. Même quand ils s'engueulaient avant. Même quand il l'avait poussé déjà assez loin. Alors là, il savait qu'il avait été trop loin, qu'il l'avait blessé comme jamais. Et puis, elle pleurait encore. Son regard noir rivé sur elle, il ne dit rien, écoutant la soufflante qui suivit. « Je t’ai dit de ne pas m’appeler chérie ! Et d’abord qu’est-ce que ça peut te foutre que je sois encore amoureuse ou non ? Tu veux t’éclater à le crier sur tous les toits et chanter dans tout Arrowsic que je ne peux pas passer à autre chose ? Mais vas-y ! Lâche-toi ! J’en ai rien à foutre. Cette pute, c’est juste l’une des plus grosses erreurs de ta vie ! Mais, après tu crois ce que tu veux. Tu veux l’entendre ? Alors, tu vas l’entendre ! Oui je t’aime espèce d’enfoiré et oui ça me fait chier quand t’es avec d’autres filles ! Mais non je n’ai rien à envier à une pareille petite pétasse égoïste et sans intérêt ! Ce qui me fait réellement chier…c’est que tu la suives comme un agneau bien docile sans même réfléchir. Alors voilà quelle victoire, je suis plus faible que toi, j’ai encore des sentiments ! Franchement c’est un secret pour personne. Mais, tu me diras, ça fait au moins un de nous deux qui avait des sentiments dans cette histoire… » Elle avait hurlé tout ça, d'une traite, se reposant juste une ou deux secondes. Et lui, il était là, toujours assis, toujours sonné. Par cette gifle, par la violence de ses mots -surtout les derniers-. Par tout ce qu'il avait fait. Par tout ce qu'il avait dit.
Un ange passait. Pour la première fois de toute sa vie, il n'eut même pas l'envie de tirer dans les ailes de ce pauvre ange.
Des dizaines de secondes plus tard, voire une ou deux minutes, il reprit la parole. Son sourire qui avait quitté son visage après ce geste violent revint, tout doucement. D'une voix étrangement calme, il se mit à parler. « T'es encore amoureuse de moi. Je n'en reviens pas.. Il faudrait peut-être passer à autre chose Ella. Et dis pas de conneries. T'étais pas la seule à avoir des sentiments; Je t'ai aimé. Mais je suis pas l'homme qu'il te faut, crois-moi. » Pour cette dernière phrase, il le pensait. Sincèrement. Ella méritait mieux, beaucoup mieux que lui. « Tu sais pourquoi tout revient toujours sur lui là? » fit-il en pointant du doigt le ventre rebondi, gros, d'Ella. « Parce que c'est depuis qu'il est là que tout dérape. Tu te rappelles de nos vies avant? On était cent fois plus heureux! » Cent fois. C'était exagéré. Enormément exagéré. Mais quand même. Toute sa vie qui partait de travers, c'était à cause de lui. Parce qu'il avait décidé de naître. Parce qu'il avait décidé de s'accrocher. Parce qu'il allait bientôt respirer, lui, le bébé non voulu.. « On était amoureux, on se voyait souvent, on s'entrainait, on gérait tout ça, avec les cours. Et depuis qu'on sait qu'il va arriver, tout est parti en live.» Il se reprit alors. Son regard était toujours aussi dur. sa voix toujours aussi douce. Ca contrastait. « Et arrête de parler de Jona comme ça! Tu crois quoi? Qu'elle est la seule responsable? Que je suis un saint?..Tu veux que je te dise? Juste avant qu'elle ne prenne le volant, et qu'elle se rate dans ce virage, c'était moi qui conduisait! »
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: Elle lui a appris à vivre. Il lui a appris à aimer. Ҩ Lun 6 Aoû - 20:20
Il était de mauvaise foi. Il ne savait plus quoi répondre. « Laisse tomber Ella, j'ai pas envie de discuter de ça avec toi. ». J’ai pas envie d’en parler avec toi. C’était facile. Et stupide. Il avait tort. Mais, ça, il ne l’admettrait jamais. Non, trop dur pour l’égo. Et puis pour lui je n’étais qu’une merde. Un déchet. Quelque chose dont il n’avait rien à faire. Alors à quoi bon être honnête et me donner raison ? Soyons honnêtes, ça lui paraissait inutile. Et son comportement me rendait folle. Entre hier et aujourd’hui, j’avais l’impression de le perdre. De perdre la personne je veux dire. C’était comme s’il laissait place à quelqu’un d’autre. A un inconnu. Un salopard d’inconnu.
Il n’était pas seulement de mauvaise foi dans cette histoire. Il était aussi égoïste. Il en pensait qu’à lui. Et il me regardait chialer sans réagir à ce que je lui disais. Comme si ce n’était pas grave s’il crevait. Pauvre petit ignorant. Pauvre petit con. Il ne pensait encore qu’à sa face. Et moi je n’en pouvais plus. Il ne comprenait rien à rien. Et pour empirer les choses il ramena le tout au bébé. Putain. Il n’arrêtait pas avec ce gosse. Ok, ça se voyait que j’étais en cloque. Mais, putain, pourquoi en parlait-il à chaque fois ? Il trouvait toujours moyen de tout ramener à lui. Et de souligner qu’il ne serait pas le père de cet enfant. Alors qu’il le savait. Que je l’avais compris. Que c’était enregistré.
Mais, le pire c’était son sourire idiot. Quand il jouait de moi. Comprenant que moi je n’étais pas passée à autre chose. Que moi je l’aimais toujours à en crever. Et pourtant j’aurais voulu vendre mon âme au diable pour n’avoir jamais aimé. Pour ne pas connaître cette putain de souffrance. Et lui. Il était là. Avec son sourire de merdeux. Tellement merdeux que ma main dans la figure n’était pas volée. Qui était-il pour me faire ça ? Le mec qui m’avait abandonné ? Et quel droit ça lui donnait. Absolument aucun. Et visiblement ça l’avait surpris. Cette gifle. Alors quoi ? Je n’avais jamais agi comme ça ? Oui et alors ? Il fallait un début à tout, merde. Ce n’était même pas suffisant pour lui faire ressentir tout le mal qu’il m’avait fait. Et jamais je n’oublierais ce qu’il venait de me dire. Et une chose était certaine, je ne pouvais plus croire à ces je t’aime passés. Lancée dans ma tirade, je pleurais. Sachant que tout ça n’était que du vent. Qu’il n’avait rien ressenti pour moi. Qu’il avait joué. Que j’avais été aussi conne que les autres. Et qu’au lieu de vivre ma vie j’étais tombée amoureuse. Il ne m’avait jamais aimé. J’en étais persuadée.
Le silence dura deux minutes. Entrecoupé par mes larmes. Deux minutes. Avant que son putain de sourire revienne. Deux minutes avant qu’il ne m’achève. « T'es encore amoureuse de moi. Je n'en reviens pas.. Il faudrait peut-être passer à autre chose Ella. Et dis pas de conneries. T'étais pas la seule à avoir des sentiments; Je t'ai aimé. Mais je suis pas l'homme qu'il te faut, crois-moi. ». Passer à autre chose ? à l’entendre, on dirait que c’est facile. Qu’il suffit de le vouloir. Il était mon premier et unique amour. Il était le père de ce bébé. Celui à qui j’avais donné mon corps. Passer à autre chose ? Lui, il y arrivait. Lui, il n’avait aucun mal. Mais je n’étais pas lui. J’avais besoin de temps. Et puis à d’autres. Il ne m’avait pas aimé. C’était facile de passer à autre chose dans ces conditions. Moi je l’avais aimé à en crever. Et je l’aimais toujours à en crever. J’avais besoin de temps. Parce qu’il n’était peut-être pas l’homme qui me fallait. Mais bien le seul que je voulais. « Tu sais pourquoi tout revient toujours sur lui là? ». Bien évidemment, il pointait mon ventre. Quelque fois j’aimerais crever. Juste pour ne plus qu’on me reproche mon choix. « Parce que c'est depuis qu'il est là que tout dérape. Tu te rappelles de nos vies avant? On était cent fois plus heureux! ». Bien sûr que je me souvenais de nos vies avant. Il n’y avait pas un jour sans que je pleure dessus. Mais, ce qu’il ne voulait pas comprendre c’est que dans tous les cas ma vie aurait été gâchée. Je m’étais déjà excusée pour ce que mon choix avait causé. Mais moi, dans tous les cas je crevais. Je n’aurais pas pu vivre en ayant avorté. Je n’étais pas forte. Je n’étais pas Teddy. J’étais incapable de le faire. « On était amoureux, on se voyait souvent, on s'entrainait, on gérait tout ça, avec les cours. Et depuis qu'on sait qu'il va arriver, tout est parti en live.» . Amoureux ?rectification. J’étais amoureuse. Lui il s’amusait. Ce n’était pas la peine de me prendre par les sentiments aujourd’hui. Parce que j’étais réveillée. Je ne croyais plus en notre passé. Je ne croyais plus en nous. En ce que nous avions vécu. Il m’avait brisé. Il avait brisé les restes de nous. Et dans ce sens, je ne pouvais que l’oublier. Au fond, c’était ce qu’il voulait non ? Il avait très bien réussit. Et puis franchement, ce n'était pas uniquement de ma faute si les choses s'étaient mal passée. Sa réaction n'avait pas aidé. « Et arrête de parler de Jona comme ça! Tu crois quoi? Qu'elle est la seule responsable? Que je suis un saint?..Tu veux que je te dise? Juste avant qu'elle ne prenne le volant, et qu'elle se rate dans ce virage, c'était moi qui conduisait! ». J’en parlais comme je voulais. J’en avais rien à battre de cette fille. Et il pouvait dire ce qu’il voulait. Rien ne m’empêcherait de dire ce que je pensais. Que ça le fasse chier ou non. Franchement entre un cœur piétiné et des oreilles irritées, qui était le plus cruel ?
J’inspirais un grand coup. Séchant mes larmes. Tentant de prendre une voix audible et claire. « Eh bien, si ce n’est pas toi, ça sera personne. ». Mon ton était tellement tranché. Certain. Que ça sonnait comme une vérité indéniable. Et je comptais bien faire ça. Une fois le bébé dans les bras, plus un homme ne m’approcherait. Plus aucun ne pourrait prétendre m’aimer. Je vivrais comme jamais vécu pendant dix-sept ans. Sans souffrir de leurs horreurs. « Il n’y a pas un jour sans que je ne pense pas au passé. Mais soit, honnête, même s’il n’était plus là aujourd’hui tu me haïrais toujours autant et moi, je ne serais que plus mal, qui sait si je n’aurais pas eu l’idée de me foutre en l’air ? ». Bien sûr que j’y avais pensé. Plus d’une fois. Et j’avais voulu le faire. Avant de me reprendre. Sans savoir vraiment ce qui me retenait. Et puis, j’avais vu Ashton cinq minutes après y avoir songé. Et là j’avais compris pourquoi je n’avais rien fait. Parce que je préférais souffrir que le faire souffrir. « Mais je t’interdis de dire qu’on était amoureux, j’étais amoureuse… ». Lui, non. Je refusais de le croire. Il ne pouvait prétendre à avoir eu de l’amour pour moi. Ni même du respect. Pas après m’avoir craché tout ça. Pas après s’être moqué de mes sentiments. « Et tu voudrais que je la respecte aussi pendant qu’on y est ? Je sais très bien que t’as été aussi con qu’elle dans l’histoire et que t’es tout aussi responsable, c’est bien ce que je te reproche. En attendant, c’est elle qui a manqué de te foutre en l’air. ». Oh oui, ce n’était pas parce que je l’insultais moins que je le voyais comme un saint. Il avait été connard. Égoïste. Inconscient. Stupide. Borné. Attardé. Enculé. Lâche. Salopard. Il était tout aussi responsable que cette salope.
Je lui lançais un dernier regard. Avant de quitter sa chambre. En claquant la porte. J’en avais assez. De lui et de son sourire. J’en avais assez. De ce cœur douloureux que j’allais arracher de ma poitrine. J’en avais assez d’être là. Dans cet appartement. A Arrowsic.
Sujet: Re: Elle lui a appris à vivre. Il lui a appris à aimer. Ҩ Mar 7 Aoû - 18:48
Pendant le temps où cet incroyable ange passait, Mattia essayait de rester insensible au malheur de la jeune fille. Elle pleurait? Qu'importe. Il en avait le coeur brisé, mais il tentait de le cacher. Après tout, si elle pleurait, c'est qu'elle prenait trop les choses à coeur. Alors il le lui dit. Il lui balança tout en pleine figure. Qu'elle passe à autre chose. Qu'elle arrête de penser au passé. Qu'elle ne le méritait pas. Qu'elle passe à autre chose. Encore une fois, oui. Il fallait qu'elle change, que son esprit soit occupé par tout autre chose. Il fallait arrêter de penser au passé, de leur bonheur à tout les deux. Qu'elle vive sa vie merde! Mais ce n'était que des paroles. Lui-même vivait dans son fantôme de passé. Il ne cessait pas de penser à ce qu'ils avaient vécu. Parfois même il se demandait comment ils avaient pu en arriver là, elle et lui. A se gueuler dessus. A se critiquer. A se lancer des piques. A se batailler. Il en revenait toujours à ce petit foetus, ce petit garçon. Si tout dérapait, si tout déraillait, c'était de sa faute à lui! A ce petit truc qui respire, qui pompe le sang de sa mère, qui noue avec elle des liens si particuliers. Il avait fallut qu'il se niche au chaud dans l'utérus d'Ella pour que tout merde. Et qu'il le veuille ou non, ce bébé allait pointer le bout de son nez. Dans quelques mois. Il ne connaissait même pas la date exacte, ne savait même pas de combien elle était enceinte..
Et dès qu'il pensait à ce bébé, à ce petit gars, il se sentait mal. Savoir son sexe, c'était rendre réel ce qui jusque-là n'était que flou. L'image du bébé n'était qu'une image floutée. Maintenant, il voyait clairement un petit garçon jouer. Jouer dans les bras de sa mère. Dans les jardin de son oncle. Sans père. Tant mieux pour lui. Si Mattia décède un jour, il n'en souffrira pas. Si Mattia ne fait pas un si bon père, il n'en souffrira pas. Dans tous les cas, c'était beaucoup mieux pour lui.
Alors, il cracha tout. Tout ce qu'il pensait, tout ce qu'il imaginait. Que c'était de sa faute à ce truc ! Que sa vie dérapait ! Qu'elle n'avait pas à critiquer Jona ! Qu'elle n'avait pas à dire de conneries ! Qu'il l'avait aimé ! Et etc.. et etc... Plus il parlait, moins il avait l'impression de faire effet sur la jeune fille. Mais au moins, elle séchait ses horribles larmes qui coulaient, et qu'il détestait tant, pour les avoir fait tant couler ses derniers temps. Elle inspira un grand coup, et lâcha cette phrase. Cette phrase si horrible, si effrayante.
« Eh bien, si ce n’est pas toi, ça sera personne. ». Personne. Personne. Personne. Personne.
Ces mots résonnaient dans sa tête. Si ce n'est pas toi, ça sera personne. Pas d'autre garçon. Personne d'autre que lui. Lui, le gars qui l'avait laissé tomber. Lui, le gars qui ne voulait pas s'engager. Lui, le gars qui préférait poursuivre sa carrière plutôt que s'occuper de sa famille. Lui, le gars qui la faisait pleurer. Lui, le gars qui ne séchait plus ses larmes. Elle ne rêvait que de lui. Elle ne voulait personne. Pas d'autre homme. Pas d'autre étudiant. Personne. Juste lui. Lui et son putain d'égoisme.
Cette phrase, cette révélation le surprenait. Il sentit cet étau invisible serrer son propre coeur. Pour masquer son mal-être, il regarda ailleurs, et se mordit doucement les lèvres. Il ne voulait pas qu'elle arrête sa vie comme ça. Il n'était pas sûr de bien réagir, le jour où il apprendrait qu'elle sortirait avec un autre gars, mais de là, à la laisser vivre seule.. « Il n’y a pas un jour sans que je ne pense pas au passé. Mais soit, honnête, même s’il n’était plus là aujourd’hui tu me haïrais toujours autant et moi, je ne serais que plus mal, qui sait si je n’aurais pas eu l’idée de me foutre en l’air ? ». Ses paroles étaient blessantes, son ton tranchant. Son regard se reposa vivement sur elle. Avait-il bien entendu? Se foutre en l'air? Ella? Elle avait déjà pensé à se foutre en l'air. Il le voyait là, au regard qu'elle lui lançait. Elle avait voulu arrêter sa vie, à cause de lui. A cause de lui. Il n'était qu'un monstre. « Mais je t’interdis de dire qu’on était amoureux, j’étais amoureuse… ». Si il l'était lui aussi! Il l'aimait! Il aurait aimé tout faire pour elle! Il ne pouvait tenir cette dernière promesse qu'il s'était un jour faite, mais il l'avait aimé. Du fond du coeur. Profondément. Il hocha la tête, incapable de le redire, encore une fois. De dire cette putain de vérité! De dire qu'il n'avait pas menti! Qu'il l'avait aimé! « Et tu voudrais que je la respecte aussi pendant qu’on y est ? Je sais très bien que t’as été aussi con qu’elle dans l’histoire et que t’es tout aussi responsable, c’est bien ce que je te reproche. En attendant, c’est elle qui a manqué de te foutre en l’air. ». Elle lui en voulait. Comme quelqu'un d'amoureuse qui damnait la personne qui avait faillit tuer son amoureux. Il pouvait le comprendre. Mais elle ne devait pas lui en vouloir comme ça, pas en sachant qu'il était tout aussi responsable qu'elle..
Il la regardait, toujours assis. Sans son sourire idiot. Sans un geste de moquerie. Sans rien. Il l'observait juste, tristement. Il s'en voulait. Vraiment. D'avoir faillit à tous ses devoirs. De n'avoir pas voulu accepter le bébé. D'avoir abandonné aussi lâchement Ella. De ne rien pouvoir faire pour sa mère. D'avoir déçu Ashton. D'avoir effrayé Teddy. D'avoir faillit causer la mort de Jona. Il était responsable de tout cela, de tout ce qu'il avait fait subir à tout ce monde. Il l'observa, sans rien dire. Sans rien oser dire. Elle aussi le regardait, puis fit demi-tour. Elle disparut, après avoir pris soin de claquer la porte aussi fortement qu'elle eut pu. Mattia appuya son dos contre la fenêtre, posant sa tête dessus. Il ferma un instant les yeux. Je t'ai aimé Ella. Crois-moi. Il aurait du réagir. Il aurait du lui dire. Il aurait du la rassurer. Mais sur l'instant, il avait perdu toute sa langue, tout son courage. Il hocha la tête tout en se relevant. Attrapant son téléphone portable, il jeta un coup d'oeil dessus. Il alla dans les photos et commença à les regarder une à une, assis de nouveau sur son lit.
Ella en train de dormir. Ella tout sourire. Ella qui observait une raquette. Jamie au tennis. Mattia et John en double au tennis. Ella -ou du moins les jambes d'Ella- sortant de l'eau à un entrainement. Ella et Mattia en train de s'embrasser.
Il resta bloqué sur cette photo un instant. Ils semblaient heureux. Et paisibles. Loin de tous les orages. Il se souvenait parfaitement de ce moment; il tenait dans sa main gauche le téléphone, et de l'autre, il tenait la tête d'Ella. Il la voyait sourire à moitié quand il l'embrassait. Et puis, fatigué, vexé, triste, énervé, parce qu'il ne l'avait soit-disant jamais aimé, il appuya sur un bouton. voulez-vous effacer cette photo?. D'un geste, il appuya sur oui. Soit disant, il ne l'avait jamais aimé. Soit disant, il avait menti. Alors, autant supprimé toutes ses preuves de l'amour qu'il avait eu pour elle. Je t'assure Ella, je t'ai aimé.