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 L’âme humaine puise sa substance dans des expériences inédites. ▽ imran.

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MessageSujet: L’âme humaine puise sa substance dans des expériences inédites. ▽ imran.   L’âme humaine puise sa substance dans des expériences inédites. ▽ imran. EmptyVen 5 Avr - 15:24



Perdu dans des draps que je ne connais pas, mon corps se relève fébrilement de ce lit qui craque au moindre mouvement. Une main se pose sur mon torse tandis qu'un regard bleuté se perd dans le mien. Laura. Ou Leyla. A moins que ce ne soit Louison ? Mon cerveau se contracte sous ma boîte crânienne, à la recherche de ce prénom qui n'existe même pas dans mes souvenirs. Jusqu'ici, cette blonde n'était autre que la professeur d'arts plastiques avec un cul à se damner. Rien de plus. Rien de moins. Juste l'une de ces proies en apparence inaccessible. Je l'entends encore refuser mes avances. C'est toujours comme ça avec les femmes, de toute façon. Suffit de leur faire croire qu'elles contrôlent un temps soit peu les choses pour qu'elles ne se laissent amadouer par un simple sourire. C'est ainsi qu'à la fin de mes cours, je l'ai retrouvé dans la salle des profs avant qu'elle ne se décide à me ramener chez elle. J'aurais très bien pu tomber du côté romantique en l'invitant dîner pour mieux conclure. J'aurais pu mais je ne l'ai pas fait, à vrai dire, cette idée ne m'a même pas traversé l'esprit. Incapable de penser ne serait-ce qu'à un second rendez-vous, je me rhabille à l'aveugle sans même prendre le temps d'enfiler ma cravate, je laisse celle-ci joncher sur le parquet. Je ne suis pas fait pour ça, pour ce genre de choses. Fin du moins, plus depuis des années, j'ai assez donné à l'amour. J'y ai perdu mon âme et mon cœur. Ouais c'est ça, j'y ai trop perdu pour me lancer à nouveau dans ce cercle vicieux et finir détruit par une nouvelle déception. Je m'y suis peut-être relevé une fois mais il en reste de lourdes séquelles. La première est cette instabilité qui ronge les moindres sentiments affectifs que je puisse ressentir. Le deuil est très certainement l'une des choses les plus difficiles à surmonter. Réapprendre à vivre sans la personne que l'on aime. Laisser du temps au temps, comme certains le disent. Oublier, par obligation, ou par mégarde. Finir avec les remords de passer à autre chose. Mes chaussures font craquer le sol à chaque pas que je réalise en direction de la porte. Lorsque celle-ci s'ouvre, un vent frais caresse nerveusement ma peau et me décroche un frisson. Celui-ci remonte le long de ma colonne vertébrale avant de se perdre dans ma nuque. Le ciel chargé de nuages gris semble soudainement s'écraser sur mon visage. Surpris, mon regard balaye la minuscule rue dans laquelle je me trouve. Il faisait pourtant beau avant que je n'entre dans cet appartement. J'ai du rester combien de temps là dedans ? Une heure, allez, deux heures maximum. Visiblement assez pour que le temps tourne à l'orage. Et oui, James, les minutes défilent sans attendre qui que ce soit, surtout pas toi, tu le sais.

Le téléphone portable vibre inlassablement dans mon jean. C'est d'un geste pressé que ma main s'enfonce dans ma poche afin d'attraper. Mes sourcils se froncent lorsque sur le combiné s'affiche le prénom d'Imran. Un message me demandant de venir le rejoindre se dessine sur l'écran lumineux tandis que je pianote déjà sur les touches du clavier. « Laisse moi le temps de me faire beau et j'arrive. Tu sais bien comment sont ces idiots d'anglais, toujours sur leur 31. (; » Ou plutôt le temps que je retrouve mon chemin à Arrowsic. Et tandis que les premières gouttes de pluie s'abattent sur la ville, j'enfile mon casque et grimpe sur le deux roues qui grogne au contact de mes mains. Et maintenant ? Maintenant, c'est le moment de suivre ses instincts et faire confiance à sa mémoire. Impatient de retrouver Imran, je ne me rends même pas compte que je roule sans réellement faire attention au goudron glissant. J'accélère et puis c'est tout. Je fonce tête baissée sans réfléchir une seule seconde au fait que je puisse mettre ma vie en danger. Les battements de mon cœur ressentent quant à eux l'adrénaline que peut produire mon corps à ce moment. Je peux sentir mon sang s'épaissir dans mes veines et ma respiration se couper. Le ciel gronde mais c'est à peine si je l'entends. Seul un éclair qui coupe l'horizon de sa lumière parvient à me faire reprendre pied. A calmer mes pulsions qui s'élèvent soudainement au fil des secondes. J'ai l'impression de retomber quelques années en arrière. Avant l'Australie, avant Savannah. Je partais souvent sur ma moto et grignotais les kilomètres sans accorder un seul regard au dessus de mon épaule. Le monde prenait alors une dimension nouvelle. Vous savez, cette sensation que, finalement, vous pouvez toucher du bout des doigts la liberté. Que ce cordon ombilical qui nous raccroche aux autres n'existe pas. Le bonheur est présent dans chaque moment que nous vivons, il suffit juste d'ouvrir les yeux pour le comprendre. Juste ça. Un regard.

Le grand bâtiment de l'hôpital entre dans mon champs de vision tandis que la moto cesse de ronronner. C'est d'un pas pressé que je me dirige au point de notre rendez-vous. Figé sur le trottoir, une voiture prend plaisir à faire éclabousser une flaque au sol qui s'écrase sur moi. Mâchoire serrée, je retiens les injures de quitter mes lèvres. Enfin, et heureusement, la silhouette d'Imran se dessine sous mes yeux. Un sourire prend possession de ma bouche à cette vision. La colère se retrouve dissoute. Allez, James c'est le moment de se reprendre. T'es pas là pour gueuler sur un vieux chauffard qui s'amuse à mouiller les pauvres blonds au bord de la route. Nan, t'es là pour un ami, alors tu vas pas jouer aux cons. Mes doigts se resserrent nerveusement sur le casque tandis que je suis à un mètre du brun. C'est à ce moment là que je comprends comme je peux être dans un sale état. Recouvert de boue et trempe jusqu'aux os. On repassera plus tard pour la classe, rah, le mythe anglais vient de soudainement être entaché. C'est très certainement pour ça que je ne peux m'empêcher de plonger mon regard dans celui d'Imran et prendre la parole sans lui laisser le temps de réagir. « Pas de commentaire sur ma tenue. J'ai du faire face à un tsunami. Je voulais courir après le con qui m'a fait ça mais j'ai préféré lui épargner ma colère. J'm'en serais voulu de te faire attendre sous une telle pluie et que tu termines avec une pneumonie. » La vérité, c'est qu'au bout de dix mètres à poursuivre cette bagnole, je me serais étalé par terre en criant à l'aide et crachant mes poumons par le nez. Remercions les ravages du temps. Dire que j'ai trente quatre ans, hier j'en avais à peine vingt. Je faisais la fête tous les soirs. Avant, j'avais tout le temps devant moi, pas une seule douleur. Avant. Mes yeux transpercent le regard d'Imran sans me rendre compte que le silence prend place entre nous deux « Même si c'est vachement romantique, je suppose que tu m'as pas demandé de venir pour qu'on s'embrasse fougueusement sous la pluie comme dans Breakfast at Tiffany's ? Bien qu'Audrey Hepburn soit superbe dans ce film. » Un rire nerveux brise ma voix. On aura vu mieux comme façon d'ouvrir la discussion et lui demander ce qu'il se passe. Mais c'est l'intention qui compte, non ?
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MessageSujet: Re: L’âme humaine puise sa substance dans des expériences inédites. ▽ imran.   L’âme humaine puise sa substance dans des expériences inédites. ▽ imran. EmptyLun 8 Avr - 21:06

« - Je crois que tu devrais rentrer maintenant. » Il n'y avait plus besoin de séance chez le psy pour ça. Kavi n'en avait jamais réellement eu besoin et Imran détestait toujours perdre son temps au travail. Bien que là il ne lui demandait pas de partir pour ça. En réalité, c'était juste le bon moment. Le bon moment pour qu'Imran prenne le temps de réfléchir. Qu'il prenne le temps de réaliser ce qui lui arrivait. Et ce qui allait arriver par la suite, parce qu'il venait d'une certaine manière, de promette à son fils qu'il serait là. Fils qu'il n'avait jamais vu en 17 ans et c'était loin d'être facile.

C'est sans poser de question que le jeune Kavi s'en alla, quittant l'hôpital. Imran resta un moment sur ce canapé que ses patients appréciaient tant. La tête dans ses mains, il tentait de faire le vide. Que s'était-il passé ? Là tout de suite qu'est-ce que c'était ? Il avait un fils. Un fils qu'il n'avait jamais vu. Bon sang, il aurait aimé le tenir dans ses bras bébé. Le voir faire ses premiers pas. Lui faire découvrir des tas de choses comme les fêtes foraines ou les glaces. Il aurait aimé lui apprendre à faire du vélo. Le voir tomber, le voir grandir, gagner des compétitions. Il lui aurait transmis sa passion pour la musique. Il y avait cette image de lui, avec cet enfant sur les genoux, tentant d'apprendre à jouer du piano. Ridicule et pourtant Imran n'avait jamais cessé d'être vieux-jeu. Il aurait aimé faire tellement. Il aurait aimé à lui apprenne à se battre comme un homme. A lui donner des conseils pour draguer les filles. Des conseils pour s'éclipser en douce pour aller à des fêtes stupides. Il n'aurait jamais dit non à son propre fils pendant que sa mère elle, se demanderait pourquoi son époux agissait comme un enfant de deux ans.


Lavanya. Imran pleura. Là seul sur son canapé, il pleura. Les larmes coulaient toutes seules, les unes après les autres sans la moindre autorisation. Si Kavi l'avait retrouvé c'était parce qu'elle était morte. Il ne l'avait jamais revu. Presque 20 ans qu'Imran n'avait pas vu Lavi' et maintenant il savait qu'il ne la reverrait jamais. Cette pensée le déchirait. Imran continuait à pleurer la mort de son premier amour. Mélanger à ses pleures il entendait sa propre voix d'ado de seize ans. Il criait qu'elle n'avait pas le droit de lui faire ça. Il pouvait encore sentir la boue sous ses pieds qui tremblaient alors qu'il tentait de rattraper cette voiture qui s'en allait au loin. Quelle ironie, il aura fallu qu'il apprenne être père pour que le souvenir de la jeune femme lui revienne comme si c'était hier. Quand Imran avait retrouvé la mémoire il n'avait pensée qu'à une seule chose : retrouver celle qui comptait pour lui à l'époque, Minissha. Celle pour qui il avait écrit un livre. Celle dont il avait brisé le coeur deux fois ! Celle avec qui il s'était marié et avec qui il pensait mourir. Elle avait fini sous un camion et l'ironie - toujours cette garce - avait décidé de tuer Lavanya sur la route aussi.

Et si c'était à lui de mourir sur cette maudite route aussi ?

Imran se leva alors, essayant de cacher les larmes qui s'étaient fait un chemin sur sa peau foncée. Il alla derrière son bureau et il fouina dans sa veste à la recherche de son téléphone. Il pensa à une personne, la seule qui lui restait actuellement. Son frère de toujours, James. Sans plus attendre il envoya un bref message demandant à ce que le jeune homme le retrouve à l'hôpital. Sans rien rajouter de plus. Lui, il viendrait. Parmi tous ses amis, il aurait pu appeler Kai aussi, mais il ne voulait pas la déranger. Alors qu'il attrapa son paquet et son briquet son téléphone vibra. James lui répondit avec sa classe habituelle. Normalement, Imran aurait sourit. Là il était juste heureux de voir qu'ils étaient toujours là l'un pour l'autre. Comme si toutes ses années sans être ensemble n'avaient jamais existé. C'était beau. Imran fit signe à sa blonde de secrétaire, la très jolie Jude, qu'elle pouvait annuler tous ses rendez-vous. La demoiselle, pour la première fois, ne posa aucune question. Elle avait compris que quelque chose s'était produit. A force de côtoyer Imran elle pouvait remarquer quand les choses n'allaient pas. Elle le laissa donc partir en espérant qu'Ethan n'allait pas non plus faire un coup d'éclat de dernière minute.

Lorsqu'Imran atteignit l'extérieur de l'hôpital, en sortant par derrière, il respira de grands coups. Comme si il avait besoin de sentir l'air passait à travers ses poumons. Des gouttes de pluie tombaient peu à peu, mais ce n'était pas très fort et gênant. Imran alluma sa cigarette et ne pouvant resté sur place commença à faire les 100 pas, puis à marcher pour finalement se retrouver à faire le tour du bâtiment et à attendre James devant. James arrive finalement quelques minutes plus tard sur une moto. En temps normal, Imran aurait fait une remarque à la con. Il aurait ri face au désastre que la voiture avait fait en passant à côté de James, mais là il était trop pris par ce qui lui arrivait. Comment allait-il lui parler de ce qui lui arrivait actuellement ? Celui-ci pris d'ailleurs aussitôt la parole alors qu'Imran posa enfin ses yeux sur lui. C'était bien James et son humour. Bah voyons, une pneumonie. Et pourquoi ne pas mourir sous les coups d'une grippe. C'est ridicule et surtout, plus drôle. Imran ne rajouta rien laissant tomber la cigarette qui passa entre ses doigts. De toute façon elle s'était éteinte et elle était mouillée.

Il devait parler. Dire quelque chose. James le devança encore une fois.

« - J'aurais adoré, parce que je n'ai jamais douté en tes capacités à embrasser les gens avec fougue, mais je t'ai pas demandé de venir pour ça. » Il laissa un bref sourire apparaitre avant de passa sa main dans ses cheveux pour dégageait cette masse imposant qui retombait devant ses yeux. Cette pluie ne l'aider pas, elle rendait les choses dramatiques. « - Tu... Tu te souviens de cette soirée chez Peter, en deuxième année. Quand on pensait planer après avoir mangé des brownies alors qu'ils n'y avaient aucune drogue dedans. Tu t'es foutu de ma gueule en me disant que pour un indien j'avais jamais connu d'histoire d'amour à la Bollywoodienne. Et sur ceux, j'ai répondu que j'avais une fois aimé une fille. Qu'elle m'avait quitté et que je ne l'avais plus jamais revu parce qu'elle avait quitté le pays aussi. » Imran se mordit la lèvre. D'une part, ça lui rappelait les souvenirs et les conneries de l'époque et d'une autre ça lui rappelait que Lavi était morte et... qu'il était papa.

« - Aujourd'hui... Je... Je sais pourquoi elle est partie, James. »
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MessageSujet: Re: L’âme humaine puise sa substance dans des expériences inédites. ▽ imran.   L’âme humaine puise sa substance dans des expériences inédites. ▽ imran. EmptyJeu 11 Avr - 19:48

Quel con. Mais putain quel con. Je m'étais pointé ici comme une fleur en lançant la première vanne qui me passait par la tête sans penser une seconde qu'Imran pouvait ne pas être bien. Et là, voir son regard abattu plongé dans le mien me ramène brusquement à la réalité. Mon enthousiasme perd de sa grandeur à l'instar de son sourire forcé. C'est d'un geste las que je pose mon casque au sol sans me soucier une seule seconde à la pluie qui s'abat violemment sur Arrowsic. Mes yeux se posent sur les lèvres de mon ami pour capter un à un ses mots. Ne rien laisser s'échapper. Pas le moindre son ne se perdra dans la barrière de gouttes d'eau qui nous sépare. Et pendant qu'il parle, moi, je le fixe. Je détaille chaque trait de son visage. Je capte alors comme ses yeux peuvent être rouges. J'espère naïvement que la pluie est seule responsable de cela. Ouais … c'que tu peux être bête James. Le voir dans cet état comprime nerveusement mon cœur. Le souvenir qu'Imran évoque me fait légèrement sourire. Je nous revois, tous les deux, à traîner dans les bars, s'incruster dans des fêtes ou nous n'étions même pas invités. Cette vague de nostalgie me fait planer l'espace d'un instant. Oublier que nous somme là, sous cette triste pluie, sous ce ciel gris. Que le temps a finalement lui aussi eu raison de notre jeunesse. Mais le plus important est là : nous sommes encore deux, à avancer quoi qu'il arrive. Imran sourit, répond même à ma connerie. J'ai envie de lui dire de se la fermer, d'arrêter de faire semblant. Ça marche pas, pas avec moi. J'en ai rien à faire qu'il me foute le vent de l'année, qu'il me pointe du doigt parce que je ne suis qu'un pauvre idiot incapable de se comporter comme il le faut. Mes mains se perdent fébrilement dans mes poches, à la recherche d'un peu de chaleur. Mes habits trempés collent à ma peau. C'est tellement désagréable. J'ai l'impression d'être enfermé dans un sachet plastique. Mes cheveux se plaquent grossièrement sur mon front humide mais je ne trouve pas le courage de le dégager. Absorbé par les paroles de mon ami, j'oublie toute cette parfaite superficialité qui s'égrène au contact de l'eau. C'était un peu comme si, soudainement, le ciel accompagnait le cœur d'Imran et pleurait pour lui. Je fais un pas en avant pour retrouver un certain équilibre. Je déteste déjà ce moment parce que je ressens la douleur du brun jusqu'ici. Mon corps la capte comme jamais. Faut dire que je le connais depuis si longtemps. Désarmé, je me contente d’acquiescer d'un signe de la tête ses paroles. Oui je me souviens. Comment oublier ? Son absence m'a poussé à ma raccrocher au moindre souvenir de nous deux. Et maintenant, ils sont ancrés dans ma peau.

« - Aujourd'hui... Je... Je sais pourquoi elle est partie, James. » Ma bouche s'ouvre légèrement sans pour autant laisser le moindre son s'en échapper. Mes mots s'embourbent aux creux de mes lèvres. Je reste là, debout, planté devant lui comme un pauvre con. Imran ne m'a encore rien dit mais je sais déjà que cela n'a pas d'influence positive sur lui. Mon cœur rate un battement à l'idée de perdre le contrôle de la situation. Mes grands yeux bleus se posent sur l'horizon, fixent un point invisible. Juste le temps de chercher les mots juste. Faudrait-il qu'il y en ai. J'ai toujours eu du mal à réagir avec les autres personnes. Je suis, je le pense, un handicapé sentimental. La moindre chose parvient à me déséquilibrer. Et ce, même avec Imran. Je me remémore ce qu'il a pu lui arriver. Ce que j'ai lu sur lui. Ces atrocités dont il a été l'accusé. La perte de sa femme. Je sais comme cela peut-être difficile de surmonter le deuil. Tout comme je sais que je ne peux rien pour l'aider si ce n'est l'inciter à oublier en lui faisant penser à autre chose. Encore faut-il qu'il ne soit pas trop tard pour recommencer une nouvelle vie. Non, James c'est jamais trop tard, tu le sais. Même moi, au fond, je n'avais pas été capable de passer au dessus d'une telle douleur. J'avais quitté l'Australie parce que j'avais envie de croire que je pouvais vivre avec cela. Que je pouvais exister ailleurs que dans ses bras. Cette pensée me décroche un frisson désagréable m'aidant à reprendre mes esprits. C'est d'un geste vif que je me rapproche du brun pour tenter de trouver un coin à l'abri de la pluie. Ma main droite s'échappe de ma poche. Du bout des doigts, je cale alors entre mes lèvres un joint fraîchement roulé en me servant de mon autre main pour tenter de le cacher de la pluie. La fumée pique ma gorge jusqu'à se perdre dans mes poumons. « Qu- … qu'est-ce qu'il s'est passé Imran ? Qu'est-ce qu'il se passe ? » J'ai voulu contrôler mon inquiétude mais je n'y suis pas arrivé totalement. Non, ma voix est tremblante, incertaine. Un peu comme si je marchais sur un champs de mine. J'ai l'impression qu'au moindre faux pas je risque d'aggraver les choses. De blesser mon ami. Et je ne veux pas ça, oh non certainement pas. Il m'a demandé de venir, je suis là. Alors j'vais pas tout foutre en l'air et l'écouter sagement, comprendre les choses puis tenter de voir ce que cela donne.

Dans ce silence, ou seule la pluie résonne dans nos têtes, je tends ma main en direction du brun pour lui proposer mon joint. C'est une maigre consolation, je sais, mais ça aide. A se sentir plus léger, à s'exprimer, à atténuer. Mon corps se crispe légèrement lorsque je croise une nouvelle fois le regard d'Imran. Il a l'air si … vidé. Un maigre sourire se dessine tout de même sur mes lèvres en guise de soutien. Ce genre de petit sourire insignifiant et qui tente pourtant vainement d'avoir son importance. « Prends une taffe, ça te fera du bien. » C'est la seule chose que j'ai réussi à lui dire. Lui conseiller de se droguer avant de me parler. Merde. J'ai l'impression d'être face à un nœud impossible à défaire. Tremblant et frigorifié, je passe une main sur mon visage pour y enlever le surplus d'eau. Et les minutes passent, c'est sans importance.
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MessageSujet: Re: L’âme humaine puise sa substance dans des expériences inédites. ▽ imran.   L’âme humaine puise sa substance dans des expériences inédites. ▽ imran. EmptyVen 19 Avr - 14:27

La pluie continuée à s'abattre, à toute vitesse. Les gouttes d'eau tombées sur son visage comme si rien ne pourrais arrêter ce qui était en train de se produire. Imran était bloqué. Tout son être était debout, comme par obligation, mais au fond il sentait l'incroyable envie de se laisser tomber à terre tant le poids des choses lui paraissaient immense. Savoir que James était là lui donna sans doute aussi un peu de force. Un peu de quoi rester là. Dire ce qu'il avait à dire n'allais pas être une chose aisé, mais avec James tout avait toujours semblé si facile, si logique. Ensemble, c'était comme si le monde était à eux et que rien ne pouvait les arrêter. Mais avant tout, James avait toujours été à ses côtés. Dans toute son existence Imran n'avait jamais connue un soutient tel que celui que James lui avait apporté.

C'était déjà dur à l'époque, de débarquer en Angleterre alors qu'on est un indien gosse de riche que personne ne prenait vraiment au sérieux. Son père le regardait d'un mauvais oeil parce qu'il n'étudiait par le commerce. Qu'il ne voulait pas reprendre le business familial et sa mère et sa petite-soeur était bien trop loin pour lui apporter plus du soutient. Imran ne s'était jamais sentie aussi seul que lorsqu'il était arrivé dans ce pays étranger. Il n'avait jamais connu ça, la solitude. Se retrouver seul face à lui-même. Il ne supportait pas de faire des études, encore moins ailleurs qu'en Inde. Mais avant tout à ce moment-là, Imran était détruit par le fait de ne pas pouvoir finir de la musique, plus précisément du piano. Quelle honte pour un Johar de devenir pianiste, lui avait balancé son père. Alors en arrivant à Oxford il n'était pas de très bonne humeur, il n'était pas non plus dans l'ambiance « l'université, nos meilleures années. » Pourtant il avait rencontré James son camarade de chambre et James avait fait partie de sa famille plus que les membres même de sa famille. Ce lien qui était né entre eux, c'était loin d'être une amitié sans valeur. La mère d'Imran disait toujours qu'il ne fallait faire confiance à personne, mais qu'il fallait faire en sorte que les autres aient confiance en lui. Que l'amitié n'avait pas de valeur et qu'on ne pouvait pas compter sur ses amis, mais seulement sur sa famille. Imran ne dira jamais que James est son ami, parce qu'il était son frère. Le sang ne liait par les gens, c'était le coeur et personne ne connaissait Imran aussi bien que James et ne personne ne connaissait James aussi bien qu'Imran.

Peut-être que le temps avait séparé ses deux-là, mais au fond rien ne changer. Surtout pour Imran qui avait longtemps culpabilisé d'avoir perdu la mémoire et d'avoir ensuite été incapable de retrouver James.

Ce qui était arrivé aujourd'hui, Imran s'en souviendrais jusqu'à la fin. Il était papa et Lavi était morte. Voilà pourquoi elle lui avait brisé le coeur. Parce qu'elle était enceinte. La honte pour cette fille de ministre d'être enceinte d'un fils de commerçant de tissu. Imran laissa échapper une dernière phrase qui semblait plus lourde que les gouttes de pluies qui s'abattaient sur eux. Il n'attendait pas de réaction à proprement parler de la part de James. Il savait que dire ça suffirait largement à comprendre que quelque chose s'était passé. Le départ de Lavi avait toujours marqué Imran. On n'oublie pas un premier amour et au cours de sa vie, il en avait beaucoup parlée. Se mettant en se collant au mur à côté d'eux, James sortie un joint. Alors qu'Imran fixait le ciel gris, passant de nouveau sa main dans ses cheveux pour mettre cette touffe trempée en arrière. Ils n'étaient pas totalement à l'abri, mais au moins la pluie frappée moins. James lui demanda alors, ce qu'il s'était passé.

« - Je… » Imran sentait que James était inquiet. En même temps, vu comment ça se passe et vu la manière dont Imran a dû mal à trouver ses mots, c’était logique. Le psychiatre était connu pour toujours avoir quelque chose à dire. Pour toujours avoir une bonne réplique sous la manche. Sauf que là, il était juste incapable de le dire. Il n’arrivait pas à dire à James qu’il était papa. Rien que d’y pensais ça le bloquait. Comment avouait une telle chose ?
Toujours légèrement sous la pluie, James lui tend alors un joint qu’Imran attrapa d’une main légèrement tremblante. James lui offrit un léger sourire. Imran tire alors une taffe, tout en redonnant ensuite l’objet à James.

« - Putain... » C'est alors qu'il se rappella d'une chose. Quand il avait perdu la mémoire, il écrivait. Là tout de suite, il se sentait sans doute capable d'écrire ce qu'il n'arrivait pas à dire. Pour le coup la pluie lui posait problème. Si il sortait son carnet noir qui traînait toujours dans la poche arrière de son pantalon, alors l'encre coulerais suivant les gouttes de pluie. Alors Imran attrapa les mains de James de manière à les mettre côte à côte. Il pouvait garder son joint à la bouche pendant 5 secondes. Il sortie son carnet qu'il ouvrit de manière à tomber sur une page double blanche. Le stylo plume qui était au centre manqua de tomber, mais Imran le rattrapa, l'ouvrant avec la bouche. Les mains de James ne protégait pas complètement le carnet, mais c'était mieux que d'écrire ça sous la pluie même. Comme un léger parapluie pour protéger la vérité. Au premier essais le stylo plume ne marcha pas alors Imran le secoua et aux seconds essais il écrivit d'une manière rapide et en gros : Elle était enceinte.

Une fois fait, il colla le carnet à son torse, gardant une main dessus pour éviter que la pluie ne fasse plus de dégât. Il laissa à James le temps de lire complètement la petite phrase avant de croiser de nouveau son regard. A ce moment-là :

« - Aujourd'hui, son fi... mon fils est venu me voir. » il baissa les yeux rangeant son carnet rapidement. « - J'ai un fils. »
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