norine ∞ pacey

Le mercredi était toujours la soirée la plus calme de la semaine pour Pacey. Il ne se l'expliquait pas, mais passé dix-neuf heures, plus personne n'avait besoin de taxi. Alors, depuis quelques semaines, il prenait les devant et rentrait chez lui directement. Pas la peine de rester trois heures dans la voiture à attendre un hypothétique coup de téléphone qui ne viendrait jamais. Et puis, il profitait toujours de cette soirée de totale liberté pour appeler Norine. Nono, sa petite Nono, avec qui il pouvait passer des heures au téléphone. Il ne s'expliquait pas pourquoi, mais avec elle, il devenait une vraie nana à discuter de tout et de rien à travers le combiné. Ils n'habitaient pas très loin, et puis même, Arrowsic n'était pas bien grand. Juste que le téléphone lui permettait de faire mille et une choses à la fois. Ainsi, pendant qu'elle lui racontait sa journée, il pouvait se faire à manger, faire quelques comptes et payer ses factures -ô joie- en se changeant un peu les idées.

Ce soir là, il n'avait pourtant pas grand chose à faire. Tout était payé, il n'y avait pas grand chose à la télé et sa sœur n'avait pas besoin qu'il garde la petite. Alors il se laissa aller à son envie du moment: passer directement chez sa Nono. Il ne prit même pas la peine de repasser par chez lui, il n'avait rien à y récupérer en fait. Il prit donc la direction de l'appartement de son amie, le sourire aux lèvres et le bonheur sur le visage. Juste avant de rentrer dans l'immeuble, son regard se posa sur le petit café qui se trouvait juste à côté. Le regard illuminé, il s'arrêta dans sa course pour faire un détour par celui-ci et prendre quelques bonnes petites choses à présenter à Norine. Son choix se porta sur une dizaine de cupcakes et deux grands cafés. Il était tout fier de lui, se disant qu'ils allaient passer une bonne petite soirée... Une soirée de nana, certes, mais une soirée quand même! Ce n'était après tout pas sa faute si Perceval était un homme qui était plus bavard qu'une huitre chinoise. Il aimait discuter, et ce n'était pas avec ses amis "mecs" qu'il pouvait se laisser aller. Avec eux, c'était plus bière-déconne.

Arrivé devant chez la jeune Reilly, il toqua. Impatient comme il était, il n'attendit pas dix secondes avant de recommencer et de parler à travers la porte. « Nono? T'es là? Ouvre cette porte, c'est moi... Pacey. » Il avait rajouté ça perplexe, se disant qu'un "c'est moi" ne voulait rien dire et qu'elle aurait très bien pu s'imaginer que le "moi" était son voisin dérangé et casse-bonbons qui était fou amoureux d'elle -si toutefois elle en avait un-. Là encore, Pacey ne laissa pas le temps à son amie de venir lui ouvrir pour surenchérir. Peut être que l'odeur de la nourriture et du café la ferait se ramener plus rapidement? « J'ai des cupcakes et un bon cappuccino pour toi ma belle! » Enfin, la porte s'ouvrit sur sa jolie brune. Il affichait un grand sourire en lui montrant, tout fier, les deux paquets qu'il tenait dans les mains. Elle semblait surprise de le voir, en même temps cela était compréhensible, vu que sa visite n'était pas vraiment prévue, à part dans sa tête à lui, mais ça c'est une autre histoire. Il ne se fit pas prier pour entrer, après tout il connaissait bien son amie et savait d'avance qu'elle lui dirait de faire comme chez lui. Il posa les paquets dans la cuisine et reprit la parole, tout en enlevant son manteau. « Eh bien ! J'ai cru que j'allais devoir passer la soirée sur le paillasson à manger tous les cupcakes ! » Il laissa échapper un petit rire à l'attention de son amie. Il s'approcha tendrement d'elle et lui déposa un doux baiser sur le front avant de s'installer sur le canapé. Pacey était de ces gens qui se sentaient rapidement à l'aise. « Comment va la vie ? » Il lui souriait. Il avait tellement hâte qu'elle commence à lui raconter en détails sa journée.

Blottie sur son canapé, un drap sur elle jusque sous son cou, Norine était déjà en pyjama. Enfin, en tenue de nuit. Elle portait un T-shirt délavé, bleu qui avait appartenu à Rafe.
Elle était rentrée de l'hôpital une bonne heure plus tôt, et s'était aussitôt rendue sous la douche. Si elle ne serait pas si sûre d'avoir des coups de téléphone ce soir-là, sans doute se serait-elle déjà glissé dans son lit pour faire une sieste bien méritée. Les patients avaient été aujourd'hui infernaux. A croire que l'esprit de Noël les avait quitté depuis bien longtemps. Ils n'avaient dans leurs bouches que les mots 'rancune', 'peur', 'tristesse' et 'celui-là'. La jeune interne ne pouvait que les comprendre. Celui-là, c'était Liam. Celui-là, c'était le responsable de leur malheur. La plupart des gens qu'elle soignait avait été des victimes de Liam. Ils avaient tous perdu un frère, une soeur, un parent, un grand-père, un ami, et pour certains, encore pire, un enfant. L'approche des fêtes ne faisait que de les rendre encore plus tristes et encore plus en colère que d'habitude. Et il n'y avait pas qu'eux. Norine aussi commençait à en avoir marre. Elle luttait elle-même contre ses démons. Elle voulait absolument oublier ces putains de fêtes de Noël qui, hormis le fait de la faire pleurer, n'avaient, à ses yeux, rien à lui apporter. Parce que le vingt-quatre au soir, elle ne serait avec personne. Elle maudira cette date. Elle fera comme là, elle sera en pyjama, et mangera de la crème glacée jusqu'à ce qu'elle ait envie de vomir. Et après, elle ira se coucher, une photo de toute sa famille sur elle, un T-shirt de Rafe à ses côtés.

Elle était donc tranquillement devant sa télévision, à zapper sur toutes les chaines, maudissant les programmes de télévision qui étaient tous aussi pourris les uns que les autres. A force de zapper, elle allait finir par atterrir sur une chaine de cul, et là, il suffirait que l'acteur ait une tâche comme Rafe sur une de ses fesses, et ce serait fini. Elle pleurerait à chaudes larmes, maudissant tout le monde. Mais on toqua à sa porte. A cette heure-ci? A presque vingt heures? Qui est-ce que ça pouvait être? Sûrement son taré de voisin. Franchement, elle ferait mieux de l'effrayer. Elle le détestait ce gars. Il avait beau être magnifique, bien foutu, et tout, il avait un regard qui lui glaçait le sang. En sa compagnie, elle se sentait toujours mal. Zappant alors, Norine fit exprès de se placer sur une chaine érotique. Elle alluma alors le volume à fond. Voilà voisin! Ecoute ça, je suis occupée!. Elle voulait lui montrer qu'elle n'était pas seule, qu'elle était en charmante compagnie, et qu'elle n'avait besoin d'aucun homme. Ahah! Qu'il écoute ce pervers! Qu'il entende comment elle s'éclate bien ! Pour une fois, elle bénissait le gars qui habitait cet appartement avant elle et qui payait toujours cette chaine apparemment..

Elle souriait, imaginant la tête de son cher voisin quand il entendrait ces gémissements. « Nono? T'es là? Ouvre cette porte, c'est moi... Pacey. » QUOI??!! Pacey?! Pacey était là? Derrière cette porte?? Ce n'était pas.. Blake?! Merde!! Ni une, ni deux, Norine sortit de sous son drap, et se rua sur la télévision. Elle coupa alors le son. Parce qu'autant faire croire à son voisin qu'elle n'était pas seule lui plaisait, autant faire croire la même chose à Pacey était beaucoup moins drôle. Même si ils étaient restés en très bons termes.« J'ai des cupcakes et un bon cappuccino pour toi ma belle! » Vite!! Elle enfila alors rapidement un pantalon, et partit directement lui ouvrit la porte. Elle ne ressemblait à rien, sous ce T-shirt deux fois trop grand pour elle, les cheveux non coiffés. Heureusement qu'elle avait encore une once de maquillage sur le visage.
Voyant Pacey devant elle, un sourire illumina aussitôt son visage. Elle l'aimait lui! Enfin, aimer dans le sens aimer un copain. Pas autrement. Il entra alors rapidement, et connaissant très bien la maison alla directement déposer les paquets dans la cuisine, sans laisser le temps à Norine d'en piquer un au passage. Elle lui le suivit, et toujours amusée par sa visite, elle commença à fouiller dans les paquets pendant qu'il enlevait sa veste. « Eh bien ! J'ai cru que j'allais devoir passer la soirée sur le paillasson à manger tous les cupcakes ! » Ils se mirent à rire. « Je ne t'aurai pas laissé seul longtemps! » Il s'approcha alors d'elle, et lui déposa un doux baiser sur le front. « salut! » répondit-elle alors, tout en prenant dans ses mains un cupcake. Il prit aussitôt ses marques et alla poser ses fesses sur le canapé. Et merde! Norine vit avec horreur -et amusement- qu'elle avait juste couper le son, mais que les images défilaient toujours. Il allait adorer voir ça, Pacey.. Riant doucement, Norine mit sa main devant sa bouche pour éviter d'exploser de rire. Son ami l'amusait. Il ne semblait pas avoir remarqué quel genre d'émission regardait l'interne. « Comment va la vie ? » Il lui souriait. Ne se rendant toujours pas compte de l'émission. Norine tentait elle, de rester sérieuse. Elle s'approcha alors du canapé, et par la même occasion, prit rapidement la télécommande qui se trouvait à ses côtés.

Ni une, ni deux, elle éteignit la télévision. Ouf! Avec un peu de chance, il n'avait rien remarqué! Souriant, elle s'installa confortablement à côté de lui, son cupcake toujours en mains, avec un paquet à ses côtés. « Ca va! J'ai cru que j'allais bouffer mes patients! Mais ça va! Ils ont été infect', pires que des gamins. J'ai faillit en prendre un pour taper sur l'autre! L'approche de Noël n'aide pas. Avec tout ce qui s'est passé, la plupart ont perdu quelqu'un et ne vont pas bien du tout.. » Elle croqua à pleines dents dans son cupcake et reprit aussitôt la parole, ne laissait presque pas le temps à Pacey de répondre quoi que ce soit. « Et y en a un qui m'a carrément proposer de passer le 24 avec lui!! » Un sourire apparut sur son visage, et elle l'imita, alors, prenant une voix toute mielleuse. « Allez, s'il vous plait, on fera plus ample connaissance, et on pourra jouer aux père et à la mère Noel » Elle se mit alors à rire en regardant Pacey. Punaise, il l'avait tué celui-là! Puis, elle lui demanda alors, soudaine inquiète qu'il ne travaille. « Et toi? C'est ton jour de congé? »

norine ∞ pacey

Perceval faisait le tour de leur relation dans sa tête, debout devant la porte d'entrée, cafés d'une main, pâtisseries de l'autre. Il repensait à leurs moments les plus forts et uniques. Comment pouvait-il rêver de passer une meilleure soirée qu'en sa compagnie ? Nono, c'était sa protégée. Sa petite protégée, son amie la plus chère. Elle faisait aussi partie des personnes pour lesquelles il ferait n'importe quoi, au même titre que sa sœur et sa nièce. Et même si Pacey avait tendance à aimer rapidement les gens et à avoir une confiance énorme en l'humanité, cette place était un véritable honneur. Pourtant, leurs débuts avaient étés pour le moins... originaux ! Ils se sont connus, ont passé quelques semaines ensemble, se sont embrassés, sont sortis ensemble, pour se quitter, plus proches que jamais. Ce petit interlude sentimental leur avait permis de consolider rapidement leur relation. Ils étaient bien mieux comme ça, et étaient tous deux d'accord sur ce point.

La porte s'ouvrit enfin et Norine lui fit face, en pyjama et les cheveux plus ou moins en bataille. Il ne put que rire à la voir comme ça. A peine le soleil était-il couché qu'elle se mettait à l'aise dans son appartement ! En même temps, qui aurait pu la blâmer ? En rentrant du boulot, lorsque l'on sait qu'on a rien de spécial à faire, qu'on est censé être seul pour la soirée et qu'on peut procrastiner devant la télévision, quoi de mieux que d'enfiler un bas de jogging et un tee-shirt trop grand ? Tout le monde le faisait. Il n'allait donc pas se moquer pour cela. Bien que la vue de la demoiselle l'amusait, il n'était pas prévu au programme. Sa visite était tout à fait impromptue, ce fut donc la raison pour laquelle, après avoir posé ses paquets dans la cuisine, il lui déposa un doux baiser sur le front. C'était sa marque de fabrique. Sa façon de dire bonjour aux gens qui comptaient le plus pour lui. Un « bonjour », c'est si commun. Pacey était un de ces gars très affectifs, qui adorent les calins. Un vrai bisounours en chair et os !

Confortablement installé au fond du canapé, Northam lui demanda des nouvelles de sa journée, en ne se gênant aucunement pour poser ses deux pieds sur la table basse. Il faisait clairement comme chez lui, mais, pour sa défense, il devait connaître l'appartement plus que n'importe qui d'autre. Avec celui de sa sœur et le sien, celui de Norine faisait partie des endroits où il se trouvait le plus. Et c'était bien simple, si il ne s'y trouvait pas, il était forcément au téléphone avec la brune en l'imaginant dans son appartement. CQFD, ce qu'il fallait démontrer.
Norine finit par s'asseoir à ses côtés, mais il fut intrigué par son empressement. Il se releva un tout petit peu, juste assez pour distinguer qu'elle s'emparait activement de la télécommande. Par réflexe, sûrement, il posa son regard sur la télévision. Elle était allumée, mais le son était coupé. Il discerna rapidement deux corps... enlacés... et nus.

NUS ? Non mais elle plaisantait ? Il rêvait ? Ce n'était pas possible. Norine n'était pas le genre à... Non, impossible. JAMAIS. Ou alors, il la connaissait bien mal. Alors qu'il la fixait, désormais sans sourciller, le sourire de son visage ayant disparu pour une moue surprise et tout à propos choquée, elle commença à lui raconter sa journée. Une histoire de patient... de drague... de vingt-quatre décembre... Il n'écoutait qu'à moitié, continuant ses scénarios imaginaires. Il voyait maintenant pourquoi elle avait été si longue à répondre. Il discerna juste une fin de phrase de son interlocutrice « on jouera au père et à la mère Noël. » BON DIEU mais de quoi parlait-elle ? Elle lui racontait l'histoire de son film porno maintenant ? Mère et père Noël ? Mais... POURQUOI ? Pourquoi cassait-elle le mythe enfantin si populaire alors que Noël approchait ? Pourquoi ressentait-elle le besoin de lui parler du film de fesses ? Pourquoi tant de haine ? Et lui qui allait justement se déguiser en père Noël le vingt-quatre dans la nuit pour sa nièce. Plus jamais, ô grand jamais, il ne verrait le bonhomme en rouge de cette façon. Et la nuit de Noël, habillé de rouge, il allait sûrement passer un très mauvais moment, à imaginer sans relâche tout un tas de choses salaces. Cela allait être bien traumatisant, il le sentait désormais.

Norine le fit sortit de sa torpeur en lui posant une question, une simple question, mais à laquelle il ne put répondre. Comment pouvait-il décemment lui parler de son jour de congé ou dieu sait quoi alors qu'elle venait de casser le mythe du père Noël à tout jamais, en lui racontant les obscénités sur lui et la mère Noël qu'elle venait d'apprécier dans un film. « Mais depuis quand tu regardes du porno toi ?!!! » Pacey semblait enfin sortir de son choc émotionnel. Bien que toutes les parcelles de son visage exprimaient la frayeur, il sut lui exprimer son horreur. Elle le rendait presque malade, avec tout ça. Mais il n'avait toujours pas bougé du canapé, se contentant de la regarder fixement, et avec des yeux un poil dérangeants. « Et puis avec le père Noël en plus ? Je te connaissais pas comme ça ! T'as vraiment des trips bizarres ! » Il fronçait les sourcils et ses lèvres étaient retroussés. Il était à la fois surpris et dégoûté par ce qu'il venait d'apprendre sur son amie... son ex de surcroît !

Durant tout le temps qu'elle lui racontait sa journée, Norine n'avait pas fait attention à la tête perdue que le jeune homme affichait. Elle était bien trop occupée à repenser à chaque minute qu'elle avait passé avec ses pauvres patients. Ceux-ci, même si ils souffraient tous énormément, n'étaient pas d'humeur joyeuse. Normal vu ce qui s'était passé à Arrowsic. Mais comme tous les patients qui allaient mal et qui se trouvaient à l'hôpital, ils avaient tous un besoin absolu de parler. De mettre des mots sur l'impensable. Mais comme toutes les personnes, ils oublient tous qu'ils ne sont pas les seuls à souffrir. Norine avait beaucoup de mal avec ça en ce moment. Elle allait passer les premières fêtes sans Rafe. Et ça, ça lui brisait plus le coeur que n'importe quoi d'autre. Elle avait beau ne pas avoir connu quelqu'un mort dans cette fusillade, elle avait beau toujours leur répondre « non » dès qu'ils leur demandaient, elle n'était pas pour autant moins triste qu'eux. En plus, passer Noël ici la déprimait quelque peu. Pas de plage de sable fin. Pas de petite robe. Pas de grand soleil. Rien. Juste de la pluie ou de la neige. Juste un bonnet, une écharpe. Et de grosses bottes. La poisse quoi..

En tout cas, elle était plus que ravie de voir Pacey toquer à sa porte. Sa simple présence lui remontait le moral; et le sourire qu'elle affichait le démontrait bien. Jamais elle n'aurait cru pouvoir s'attacher elle, petite hawaienne, aussi facilement à une personne du Maine. Un gars en plus. En arrivant ici, à Arrowsic, elle avait imaginé arriver au pays des fous. C'était quelque peu vrai. Les gens ici n'avaient pas toutes leurs capacités mentales, mais n'empêche que jamais elle n'aurait cru rencontré quelqu'un qui, après avoir été son amant pendant quelques temps, se rapproche plus de son grand frère maintenant. Pacey -Perceval de son vrai nom, elle aimait se moquer de lui pour ça- était un homme merveilleux, avec qui elle s'entendait encore bien plus maintenant qu'avant. Et en plus, quand il venait la voir à l'improviste, il apportait de quoi se régaler. Rien que les cupcakes la rendaient encore plus heureuse.

Pensant que son ami l'écoutait, Norine continuait, racontant sa journée, parlant de ses patients, et même alla lui demander comment fut la sienne. C'est là qu'elle remarqua l'air bizarre qu'il arborait. Il semblait totalement perdu, complètement à côté de la plaque. Mais qu'est-ce qu'il avait? Son regard posé sur Norine était inquiétait. Elle avait l'impression qu'il tentait de la passer aux rayons X. Pire, elle avait l'impression d'être quelqu'un qu'on accusait d'une chose horrible. Cruelle. Elle n'était plus l'innocence même là; elle semblait être un monstre. C'était ça ce que le regard de Pacey lui renvoyait. Pas un monstre au sens propre, mais elle avait l'impression d'être impur, d'être condamnable. Et enfin, enfin, enfin, il lâcha ses quelques mots.« Mais depuis quand tu regardes du porno toi ?!!! » HEIN??!! Du porno??!! Elle??!! AHHHHHHHHHHHH!!! Comprenant enfin où il voulait en venir, et comprenant enfin pourquoi il était comme ça, elle se mit à exploser de rire. Littéralement. Elle avait presque envie d'aller aux toilettes là. Pacey avait de drôles d'idées quand même! Croire ça d'elle! Il la connaissait pourtant bien, non? Bon, peut-être que vu ce qu'ils faisaient au lit, il pouvait avoir des doutes -mais là, ils étaient à deux, et honnêtement, il n'était pas en reste Pacey-.. « Et puis avec le père Noël en plus ? Je te connaissais pas comme ça ! T'as vraiment des trips bizarres ! » Morte de rire, la jeune fille réussit -avec grande difficulté- à observer son ami. Mal lui en a pris! L'expression de son visage la faisait encore plus rire. Ses sourcils étaient froncés, ses lèvres étaient retroussées, et il dégageait une impression de dégout. Ouais, de dégout pour son amie! Nan, mais Pacey était incroyable! Comment pouvait-il croire ça d'elle??

Amusée par cette situation -elle avait une forte envie d'aller aux toilettes-, la jeune fille réussit à dire entre deux rires. « Attends! Le père Noël, il est sexy! Avec sa barbe toute blanche qui me fait frissonner, et son gros ventre! » Prise par un grand fou rire, Norine dut mettre sa main sur son ventre. Les crampes qu'elle commençait à avoir allait lui faire regretter le lendemain cette bonne partie de rigolade. Mais au moins, elle avait du atteindre depuis ce matin les quinze minutes de rire par jour qui augmente l'espérance de vie. Essayant de se calmer, elle finit par donner un petit coup à son ami. « Arrête va! Je ne regarde pas de films pornos, et je fantasme encore moins sur le père Noël! » Elle passa une main dans ses cheveux, se rappelant alors qu'elle était très peu coiffée-, l'interne se rassit correctement sur le canapé, et commença à expliquer la raison de ce film. « J'avais espéré que tu ne l'ais pas remarqué! Quand tu as sonné, j'ai cru que c'était mon horrible voisin. Pour lui faire croire que je n'étais pas toute seule, j'ai mis cette chaine.. c'est tout Pacey! » Observant son ami, elle secoua doucement la tête. Elle n'en revenait pas. Elle ne comprenait même pas comment il avait pu penser ça d'elle! Même si il avait vu des corps nus.. faut pas exagérer quand même! Elle n'était pas comme ça! Elle mordit dans son cupcake, et reprit la parole. « J'y crois pas que tu ais pensé ça! »