Sujet: C’est toujours interdit de pratiquer une autopsie sur quelqu’un de vivant ? Ҩ Sam 24 Nov - 21:46
J’attrapais mon lecteur mp3. Avant de descendre les marches. A toute vitesse. J’entendais ma tante hurler par la même occasion. Sans doute un, on ne court pas dans les escaliers. Je ne courrais pas. Je descendais rapidement. Ce n’était pas tout à fait pareil. « Yop tantine je sors ! ». J’attrapais ma veste en vitesse. Je m’apprêtais à sortir. J’avais déjà la main sur la poignée. « Où tu vas pour être si pressé ? T’as rencontré une fille ? ». Ouais, bon d’accord. Non pas du tout, tantine. Je vais faire quelque chose de mieux que d’être avec une fille. De toute façon l’amour c’est pas ma tasse de thé. Tout est mieux que la cruauté des filles. Bref. « Non. ». Et cette fois, je partais sans attendre de réponse. En réalité je savais que ma tante essayait de communiquer avec moi. Mais genre confidence. Parce que je disais tout à ma mère. Et qu’elle devait me penser paumé. Je l’étais. Mais, je n’avais pas envie de me confier à elle. Ni à quelqu’un d’autre.
Ouais, bon d’accord. Je n’avais besoin de me confier à personne. Du moins je n’en avais pas envie. Mais mes pas me guidaient vers l’hôpital. Parce que j’avais pris rendez-vous chez un psy. Oui, non, ce n’était pas une blague. J’avais réellement fait ça. J’allais m’installer dans un fauteuil soi-disant confortable. J’allais regarder un inconnu. Et me livrer à lui. En chouinant ça semblerait plus sincère. Il allait me dire ce que je sais déjà. Oui, j’avais vraiment pris rendez-vous chez un psy. Mais, non, je n’allais pas faire ça. Comment ça ? Vous y avez cru ? Mais que vous êtes crédules pauvres gens ! Je vous rappelle que papa de Kavi est psychiatre. Oui oui, mon papa il soigne les maux de la tête. Faudrait déjà qu’il soigne les siens je sais pas. Qu’il se greffe une conscience. Qu’il se psychanalyse pour comprendre pourquoi c’est un connard. Ouais bon, je recommence. Faut que j’arrête. Je ne le connais pas. Si ça se trouve sa vérité sera valable… Ouais non. J’y crois pas. Mais ? J’ai besoin de le voir. De comprendre pourquoi il n’a jamais rien fait pour moi. D’affronter sa réalité des choses. Je peux plus réprimer ce besoin. J’ai essayé de tenir pourtant. J’ai souvent renoncé une fois devant chez lui. Mais l’autre jour en prenant le téléphone c’était comme une évidence. Une nécessité. Je ne pouvais plus attendre. La voix de sa secrétaire m’avait persuadé que c’était le moment. Et oui, en allant sur son lieu de travail je voulais le déstabiliser. Lui imposer de me faire face pendant un certain temps. Pauvre petit chou. Il avait dû crever en voyant mon nom dans ses patients.
J’arrivais à l’hôpital. Dans lequel je pouvais admirer les murs blancs. Un hôpital quoi. Je ne passais pas l’accueil. Je montais directement. A force de me renseigner je savais où était son bureau. Je savais qu’il fallait passer devant la secrétaire et tout ça. Ouais, je savais. Et c’est ce que je faisais. Je confirmais mon nom. Et j’allais m’installer dans la salle d’attente. Papa avait un peu de retard. Mais il n’allait pas tarder. Ok, très bien c’est cool.
Sujet: Re: C’est toujours interdit de pratiquer une autopsie sur quelqu’un de vivant ? Ҩ Sam 24 Nov - 23:51
Il continua d'écrire, au fur et à mesure que Madame Kevnah parlait. Décidemment en ce moment elle avait beaucoup de mal avec sa fille qui était en pleine crise au point où elle en devenait folle. Elle se retrouvait face à des situations de stress incroyables qui la mettait dans des états atypiques. La pauvre ne savait plus quoi faire et les séances de Zen et de discussion avec Imran étaient son seul repos. Il posa son bloc-notes alors que la jeune femme continuait de raconter à quel point c'était horrible la nuit derrière, quand elle avait surpris sa fille rentrer en douce à 6h du matin. Imran s'installa derrière son bureau tout en expliquant a sa patiente la manière dont elle devait réagir la prochaine fois qu'elle verrait sa fille et quel comportement elle devrait aborder pour éviter plus de problèmes. Il proposa aussi une séance avec la fille, pour qu'elles puissent s'exprimer plus ouvertement. Il procura ensuite une ordonnance pour la vielle femme afin que cela diminue son stress. Elle se contenta de le remercier en sortant, alors qu'Imran rangeait comme à chaque fois, son bureau. Il fit du thé ensuite, puis, tout en remontant les manches de sa chemise, il se dirigea vers le couloir où Jude, sa secrétaire bossait. Il devait aller chercher son nouveau patient dont il ne savait rien, mais il avait encore du temps avant qu'il arrive.
« - Jude, regarde-moi dans les yeux. » La jeune femme finie d'attacher ses cheveux en chignon, remet une mèche derrière son oreille et fixe Imran droit dans les yeux. Imran la fixa, tout en prenant le dossier de son nouveau patient. « - Mais pourquoi t'as pas les yeux bleux ! » La jeune femme, étonné s'écarta légèrement offrant un Imran un regard curieux. « - Tu ne veux pas mettre des lentilles pendant un certain temps histoire que je gagne le pari que j'ai fait avec Ethan... » il fit une mine toute chou espérant qu'elle dirait oui, mais elle ria, faisant signe que non de la main. Imran leva les yeux au ciel sortant un billet de 20 $ de sa poche. « - Bon donne lui ça quand il passera tout à l'heure, je ne veux pas le voir faire sa danse de la victoire. » Alors qu'il allait retourner dans son bureau avec le dossier de son prochain patient en main, il sentie la main de Jude le retenir par le bras. « - La honte quand même Mr Johar, quand on sait que vous passez plus de temps avec moi que Mr Calaan. » Imran ria. « - C'est parce qu'il veut te pécho, ouech. » Préférant ne rien rajouter, il ria de nouveau tout en retournant dans son bureau. Il lança ensuite un coup d'oeil au dossier.
Un jeune, Kavi Khan. Née en Ecosse, étudiant, pas de grosse allergie, pas de gros antécédents médicaux. Une mère décédée depuis un petit moment. Il ne semble pas non plus très riche. Ok, encore un jeune traumatisé par Liam sans doute ? Beaucoup de parent avait envoyé leurs enfants voir Imran pour les aider à surmonter ce qui était arrivé. C'est cool que la police n'a pas mentionné qu'Imran était son psy, histoire de ne pas s'en prendre plein la gueule ! De toute façon, on ne peut pas sauver tout le monde. Il termina son thé, tout en balançant le dossier sur son bureau. Comment il n'aimait pas devoir jouer les psychologues avec des p'tits étudiants. La plupart du temps c'était vraiment chiant. Il aurait largement préféré aller voir l'un de ces patients interné plutôt que de papoter sexe avec un ado en mal-être. Il se leva, sortie la tête de sa porte, regardant vers la salle d'attente où un gamin l'attendait :
« - Kavi Khan ? Tu peux venir. » Il sortit complètement de son bureau pour serrer la main du jeune homme. C'est bizarre, l'espace d'un instant il lui avait semblé que ce regard lui était familier. Pourtant il ne l'avait jamais vu, mais il y avait quelques choses dans son regard d'étrangement familier. Encore un coup de sa mémoire pourri ça. Il lui fit signe de le suivre. Direction son bureau. Là où trônaient des étagères de livres immense, un bureau en bois massif, un canapé confortable où Jona adoré lire son magazine et une belle vue vers l'extérieur. L'endroit était très clair et très conviviale. Imran passa devant le canapé et la table basse pour s'asseoir sur son fauteuil adoré alors que Kavi prenait place sur le canapé à côté.
Sujet: Re: C’est toujours interdit de pratiquer une autopsie sur quelqu’un de vivant ? Ҩ Dim 25 Nov - 12:50
Assis dans la salle d’attente je jouais sur mon portable. Le jeu débile où il faut trancher de fruits. C’était Mattia qui me l’avait montré. Et depuis, j’essayais de le battre. Chaque j’y arrivais, il me rebattait. C’était rageant. Fallait que j’établisse un record de malade. « - Kavi Khan ? Tu peux venir. ». Je tournais la tête. Rangeant mon portable sans me pressé. Après tout je n’étais pas un de ces patients anxieux. Qui sursaute au moindre bruit. Et qui se serait levé précipitamment à ma place. Il était sorti de son bureau pour me serrer la main. Je le regardais droit dans les yeux. Alors, c’était lui. Lui qui avait tant plu à maman. Lui qui l’avait laissé seul. C’était la première fois que je le voyais de si près. La première fois que j’avais un contact avec lui. Et il fallait que je me contrôle. Parce que ma langue me brûlait. De mots incendiés à son égard. De questions sans réponses. Un tout qui commençait déjà à me titiller. A m’irriter.
Il me fit signe de le suivre. Ce que je faisais naturellement. Découvrant son bureau. Un lieu convivial. Ça va, il n’avait pas laissé l’état blanc et morbide de cet hôpital. Il avait créé une atmosphère, pour mettre les gens en confiance. Mais qui pourrait lui faire confiance ? Pauvres patients. Il ne savait pas à qui ils confiaient leurs secrets. A qui ils demandaient conseil. Enfin, j’imagine que tous les psys avaient bien des choses à cacher. Des choses qu’il ne fallait pas apprendre. Mais dans le cas de mon papa, j’étais au courant. Bref, il s’installa sur le fauteuil. Le fauteuil du maître j’imagine. Et moi je posais mes fesses sur le canapé. M’amusant un peu à regarder plus précisément la pièce. Passant outre les livres. Cherchant quelque chose de personnel. Qui me donnerait une information sur lui. Mon regard se posa sur ses mains. Pas d’alliance. Ce n’était pas pour ça qu’il avait quitté maman. Ce n’était même pas parce qu’il avait quelqu’un d’autre. Parce qu’il était déjà marié. Il n’avait même pas cette excuse.
Puis sa voix me sortit de ses pensées. Me faisant relever la tête. « - Alors Mr Khan, comment allez-vous ? ». Vous ? Il était sérieux là ? Il voulait vraiment jouer à ça ? Il voulait me faire croire qu’il ne savait rien ? Oh pitié. Je n’étais pas venu là par hasard. C’était évident non ? Il ne me ferait pas croire qu’en voyant mon nom il n’avait pas su. Pas compris. Il savait qui j’étais. Je savais qui il était. Mais qu’importe. S’il voulait jouer à ça, on allait jouer. « Ça va plutôt bien et vous ? ». Bah quoi ? Ah oui, j’ai dit que j’allais jouer. Fallait que je m’amuse aussi. Il m’avait posé une question j’y répondais. Ce n’était pas qu’il me demandait comment ça allait que j’allais jouer au patient. En lui déblatérant toute ma vie. Je n’étais même pas là pour moi. Et puis j’avais suivi les conseils de ma tante. Tact, délicatesse. Ouais, j’avais eu la politesse de lui demander comment il allait, lui. Bon début non ? Oui, enfin, ce n’était pas pour être poli. Mais soit.
Sujet: Re: C’est toujours interdit de pratiquer une autopsie sur quelqu’un de vivant ? Ҩ Dim 25 Nov - 16:11
C'était parti pour une nouvelle séance, un nouveau personnage. Du moins c'est ce qu'Imran pensait. Il avait toujours beaucoup de mal au début, parce qu'il ne savait jamais comment commencé les discussions. Parfois il avait de la chance, les gens parlaient beaucoup sans qu'on leur disent rien. Alors qu'Imran prenait place, il regarda le jeune homme s'asseoir et répondre alors à sa question. Un simple comment allez-vous, politesse médicale oblige. Il n'allait pas demander à un jeune comment allez sa vie dans un langage de jeune. Cela aurait été ridicule et de toute manière quand on débute une séance les choses débutent toujours de cette manière, afin de parler de la journée et de commencer à savoir la vie de son patient d'une manière simple. C'est comme ça qu'on instaurait la confiance avec son patient, petit à petit. Doucement sans brusquer les choses et sans trop poser des questions.
« - Je vais bien. » Il offrit un sourire amusé, c'était évident pour Kavi que c'était la première fois qu'il venait voir un psychiatre. Imran se demandait maintenant si tout ceci n'était pas qu'un jeu pour lui. Cela arrivait. Enfin ça pouvait arriver. Une jeune qui veut s'amuser et qui se dit qu'il peut aller voir un psychiatre pour s'éclater et se foutre de la gueule des vieux docteurs qui sont là pour vous « écouter ». Un pari sans doute, histoire de prouver qu'il n'a peur de rien ? Ou alors il devait arrêter de croire que cette ville n'habitait que des crétins et que peut-être Kavi était là pour une raison précise. Un problème qu'il n'arrivait pas à comprendre, à résoudre. Un obstacle dans sa vie d'étudiant qu'il ne pouvait affronter seul et ce qui explique pourquoi il avait tant besoin de parler à quelqu'un, quitte à prendre le premier numéro de psy sur lequel il tombe. Parfois parler pouvoir régler de simples problèmes et de simples prises de têtes. Un moyen d'évacuer tout ce qu'on a sur le coeur, aussi difficile cela soit-il. Durant ses études Imran avait appris beaucoup et les souvenirs qu'il en garde sont assez extraordinaires. Entre ses thèses, ses stages, il s'était rendu compte que beaucoup de psychologue se plaisait à faire leur boulot avec une véritable passion.
Chose qui animait Imran quand il jouait son rôle de psychiatre. Sans doute le côté plus « médicale » l'avait toujours fasciné. Il n'avait jamais compris pourquoi il y avait une telle différence entre les psychologues et les psychiatres. Pourquoi on devait séparer des métiers qui au fond se ressembler si fortement et son entêtement l'avait poussé à avoir en sa possession les deux diplômes qui aujourd'hui trônaient fièrement dans un coin du mur.
« - Une raison particulière vous amène à moi ? » Lança-t-il, loin d'être réellement curieux, mais tout de même. Il fallait qu'il fasse son boulot, peu importe la personne devant lui. Bon sang qu'il n'était pas doué avec les ados. C'est étrange quand on sait le cas social qu'était Imran adolescent. Un vrai crétin sur patte, joueur, amusé constamment par ce qui l'entourait. Il fallait l'avouer, il aurait aimé retourner à cette époque. Au moment où l'on ne s'inquiète que des études et de l'avenir. A cette époque où l'on passe plus de temps le nez dans un livre que dans les bras d'une femme. Malheureusement, personne n'avait encore créé de machine à remonter le temps. Vivement que la technologie s'améliore, que certains souhaits les plus profonds d'Imran se réalise. Bref, il s'égarait complètement dans ses pensées. Il reposa ses yeux sur le jeune Kavi, attendant une réponse.
Sujet: Re: C’est toujours interdit de pratiquer une autopsie sur quelqu’un de vivant ? Ҩ Lun 26 Nov - 17:47
Politesse, politesse. Oui, c’était sympa de prendre des nouvelles l’un de l’autre. De se demander comment ça allait. « - Je vais bien. ». Tant mieux ! Je suis vraiment heureux de la savoir. Non en vrai dans mon cerveau tout ça était bien ironique. Je n’étais pas là pour ça. Pour savoir si dans sa petite vie tout allait comme il voulait. J’en avais rien à foutre qu’il se masturbe chaque soir parce qu’il était seul. Ou qu’il se tape sa secrétaire. Qu’il soit riche et con. Ou pauvre et espéré. Non je voulais qu’il justifie de ses choix passés. Qu’il change son comportement présent. Qu’il bouffe son sourire amusé. D’ailleurs, comment il faisait ? Pour simplement rester là et me sourire. Pour être amusé de la situation. Pour faire comme si nos vies n’étaient en rien liées. Comme si je ne partageais pas la moitié de son ADN.
Je revoyais le doux sourire de ma mère. Son regard si bienveillant. Sa joie de vivre et son courage. Je l’entendais me chanter des chansons en indien. Je me souvenais de la pudeur dont elle avait fait preuve pour parler de lui. De mon père. De la lueur dans ses yeux. Et de son absence de mépris à son égard. Comment avait-il fait pour la briser ? Et comment faisait-il là, pour jouer, et ne pas se mettre à parler de ma mère, pour ne pas tenter de se justifier ? Je ne comprenais rien à ce type. Les questions étaient toujours les mêmes. Formulées autrement. Elles faisaient écho dans ma tête. Comme pour me pousser à les poser.
Cependant, je n’ajoutais rien. Je restais silencieux. Le regardant droit dans les yeux. Sans aucune expression sur mon visage. Attendant que ce soit lui qui reprenne la parole. Ce qu’il fit. « - Une raison particulière vous amène à moi ? ». Il continuait à jouer. Dans ce cas j’allais le faire aussi. Dans ce cas je pouvais continuer aussi. Même si j’avais envie de lui cracher quelques horreurs à la figure. J’allais rester calme. J’allais jouer au parfait patient. Ou presque. « J’ai perdu ma mère il y a plusieurs mois, elle s’appelait Lavanya Khan… ». Oui, un presque parfait client. Mais, je ne parlais pas de ma mère pour que la dites séance commence. Non, je le faisais pour que notre converse commence. Que le jeu se termine. Il ne pouvait pas prétendre avoir oublié le prénom de ma mère. Ce n’était pas une femme qu’on oubliait. Il était contraint de savoir pourquoi je venais maintenant. Il ne pouvait pas faire comme si j’étais un simple patient. Comme si nous n’allions pas parler d’une femme qu’on connaissait bien tous les deux. Oui, jouer au patient mais lui faire savoir que j’étais déterminé. A avoir des réponses à mes questions. C’était peut-être mesquin. Mal honnête. Injuste. Peut-être mais qu’importe. Que faisait-il là s’il n’en avait rien à foutre de moi ? Il venait me narguer ? Me montrer que lui aussi il avait sa vie ? Cool ! Non mais franchement, j’osais espérer qu’il ne perdrait pas son temps ainsi. Qu’il n’était pas aussi puéril. Non vraiment, si la raison n’était pas celle de modifié un peu la donne du passé, quelle était-elle ?
Sujet: Re: C’est toujours interdit de pratiquer une autopsie sur quelqu’un de vivant ? Ҩ Mar 27 Nov - 21:34
Une raison particulière. Il y avait toujours un évènement, un questionnement qui poussait les gens à aller consulter. Des amis qui d'un coup vous pousser à trouver un nouveau moyen de régler vos problèmes, une remise en question de soi pouvait aussi nous amener à penser que les choses ne vont pas bien. Un accident quelconque dans la rue nous rappeler de mauvais souvenirs. Il était pourtant arrivé une fois qu'Imran se trouve face à quelqu'un qui ne savait pas pourquoi il était là. Un homme s'était assis et par curiosité était venue pour savoir ce que cela faisait d'être en consultation face à un psychiatre. Quelle idiotie. Cette manière de croire que les psychologues étaient de purs charlatans. Bon, en réalité, Imran l'était. Cela dépendait du client et de la taille de son portefeuille. Plus il est gros, Plus Imran en profitais. Et puis il y avait le facteur du cerveau. Plus il était petit, mieux c'était ! Parce que plus la personne était intelligente, intègre, sympathique, plus Imran faisait son boulot. Car ce genre de personne ne méritait pas de donner leurs confiances à un abruti.
Se tournant légèrement vers Kavi, Imran attendait de savoir pourquoi ce jeune homme était là. Il en avait une petite idée, mais tout de même. Il n'oserait jamais partir sur un sujet « douloureux » sanas en avoir avant l'accord. Le garçon laissa alors échapper une phrase. Il avait perdu sa mère il y a plusieurs mois de cela. Une certaine Lavanya Khan...
« - J'ai lu qu'elle est morte dans un accident de voiture, je suis vraiment désolé. » Oui, la compassion était un atout et Imran ne comprenait que trop bien ce sentiment. Minissha était morte sous les roues d'un affreux accident sur l'autoroute. Il posa alors un instant ses yeux sur la corbeille qui était posée sur la table...
Une voix criait au loin, celle d'une jeune fille. La voiture continuait son chemin et sur le rétroviseur on pouvait aperçoit une jeune demoiselle courir le long de la rue. Le vent faisait voler les cheveux d'Imran, gâchant légèrement sa vue. Il serait très fort contre lui cette petite sacoche qu'il emportait pour aller en cours. L'humidité à Mumbai en cette année 1990 empêché le jeune garçon d'aller en cours en vélo, pourtant la jeune fille courait derrière, les pieds dans la boue, hurlant son nom. Se battant contre le vent et ses cheveux, le jeune garçon sorti la tête par la vitre, regardant alors le sourire aux lèvres regardant la demoiselle se faire attraper par une servante. La pluie mouillée son visage goutte à goutte et il adorait ça.
« - Tu peux rêver Khan ! Quand tu m'auras remboursé on en reparlera ! » il montra les bracelets avec un énorme sourire sur son visage, retournant s'asseoir confortablement à l'intérieur de la voiture....
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« - Pourquoi avoir attendu tant de temps avec de venir consulter ? » demandât-il très vite, sans se laisser piégé par ce drôle de parfum de terre mouillée qui parfuma son nez. C'est étrange cette impression d'avoir oublié quelque chose. Mais le plus important, c'était ce garçon qui avait perdu sa mère et qui sans doute cherché un moyen de surmonter cette épreuve. Et puis, coïncidence ou pas, c'était bon de voir qu'Imran n'était pas le seul indien paumé à Arrowsic. A 18 ans, c'était de loin la pire épreuve que l'on puisse éprouver. En réalité, peu importe l'âge, perde une mère était la chose la plus ignoble au monde. Comme si une partie de soi venait de disparaitre, comme arracher. Imran se souvient encore lorsqu'il avait découvert le corps de sa mère, de cette douleur au fond de lui qui le poussait à hurler, toujours un peu plus fort.
Sujet: Re: C’est toujours interdit de pratiquer une autopsie sur quelqu’un de vivant ? Ҩ Sam 1 Déc - 14:40
La mort de ma mère. C’était quelque chose dont je ne parlais pas. Ni avec Mattia. Ni avec ma tante. Je n’aimais pas partager mes sentiments à ce sujet. Je n’aimais pas me rappeler qu’elle était morte. Mettre les mots sur la réalité. Mais si c’était ce qu’il fallait pour qu’il arrête de jouer. J’étais prêt à le faire. Je le faisais. « - J'ai lu qu'elle est morte dans un accident de voiture, je suis vraiment désolé. ». J’inspirais profondément, gardant la mâchoire serrée. Je suis désolé. Mon cul oui. Il l’avait abandonné. Qu’est-ce que ça lui faisait qu’elle soit morte ? Tout ça c’était simplement pour… je ne sais pas quoi. Mais, je ne le pensais pas sincère. Pas lui. Pas cet homme. « - Pourquoi avoir attendu tant de temps avec de venir consulter ? ». Mon visage se décomposa sous la colère. Mes poings se serrèrent. Et sans avoir voulu le faire, je m’étais levé. Il prenait encore ça pour un jeu ? Mais quel monstre était-il ! Bordel de merde ! Je savais qu’il était. Il le savait aussi. Et là il prétendait être désolé. Il faisait toujours comme si j’étais un patient. Non non et non ! Franchement ! A part un connard qui pouvait agir comme ça ? Je me retenais de tout fracasser autour de moi. Pourquoi ? Ça j’en avais aucune idée. « Putain mais tu le fais exprès ! ». Finalement non. Je ne me retenais plus. La plante non loin de moi fut entraîné dans la chute de la table basse. Oui, je passais tu vous au tu. Je l’agressais. Kavi calme et joueur c’était fini. Je n’étais pas là pour ça. Et il osait faire comme s’il ne l’avait pas connu. Comme s’il n’avait pas pénétré son intimité. Comme s’il ne l’avait pas laissé seule avec un gosse. Il osait faire comme s’il ne savait rien.
Je faisais les cent pas dans la salle. Marchant dans la terre de la plante renversée. Sans en avoir rien à foutre. « Qu’est-ce tu veux que je dise pour mettre fin à ton petit jeu de merde ? Tu veux qu’on se la joue Dark Vador inversé ? ». Je savais que mon visage de petit plaisantin n’était plus là. Qu’il avait laissé place aux traits de la colère. A des yeux reflétant la haine. S’il voulait vraiment entendre ces mots. S’il voulait vraiment que je lui dise. J’allais le faire. S’il n’y avait que ça pour le sortir de sa connerie. Mais, putain qu’est-ce que j’avais fait pour avoir un père tel que lui ? Ou du moins un géniteur. « Je suis ton fils ! ». C’était lâché avec une telle colère. J’aurais tellement voulu ne pas avoir à dire cette phrase. Ne pas avoir à le regarder dans les yeux. A faire comme s’il ne savait pas. J’aurais aimé avoir une conversation. Sans avoir à cracher comme ça. Peut-être que je me serais énervé. Mais en étant dans le sujet. J’aurais voulu qu’il ne joue pas au con. Et j’usais encore et encore le tapis. Serrant toujours plus les poings. La mâchoire. Je n’étais ni violent ni impulsif en principe. Là, il me déconcertait. Cette situation me déconcertait. « Si j’ai attendu si longtemps c’est parce tu aurais dû venir à moi, non l’inverse. »[/color]. Ouais, il y avait bien de ça. C’est lui qui aurait dû débarqué.
Sujet: Re: C’est toujours interdit de pratiquer une autopsie sur quelqu’un de vivant ? Ҩ Sam 1 Déc - 17:25
Le silence. Pendant une fraction de seconde, pendant un tout petit moment et puis soudain c'était la fin de tout. Une simple question et voilà le jeune garçon qui était assis tranquillement se lève. Il était en colère et Imran était dans l'incompréhension. Qu'avait-il bien pu dire de si énervant dans sa simple petite question qui était d'ordre professionnelle. Et puis d'un coup, la plante tomba, le garçon força Imran à se lever à son tour. Surtout en voyant le ton qu'il employait et la familiarité qu'il prenait. Il faisait exprès de quoi ? Sérieusement là Imran ne comprenait plus rien et il ne supportait pas les scandales idiots ou encore les blagues pourri. Et ce non-respect lui donnait des frissons. Ce regard, cette colère. Pourquoi ? Vraiment là Imran ne comprenait pas du tout. Et il n'allait pas rester sans rien faire à voir un gamin foutre le bordel dans son bureau. Il fixa la table base qui en avait pris un coup, avant de reposer son regard si froid et si neutre sur Kavi.
« - J'peux savoir ce qui se passe dans votre tête de morveux pour péter un plomb comme ça ? » Oui, le tact il n'avait jamais connu ça Imran et ce n'était pas parce que Kavi pouvait lui sauter dessus à n'importe quel moment qu'il allait faire le psy choqué, perturbé, bien qu'il le soit. Imran avait toujours appris à cacher ses réels sentiments et ses émotions. Se concentrant plus sur l'état du sol - qui valait beaucoup - et sur la table base, le pot de plante et tout le reste qui traînaient désormais à terre. Il remarqua alors les pas de Kavi dans la salle, sans donner la moindre intention au dégât qu'il avait causé. Ce qui donna envie à Imran de l'attraper par le col et de l'envoyer dehors, mais avant il allait reprendre la parole. Il allait, car Kavi n'avait pas fini.
Dark Vador ? Petit jeu ? Non mais là, c'était vraiment un gros foutage de gueule. Une blague de très mauvais gout, mais vraiment. Alors qu'Imran croisa les bras se disant que Kavi devait légèrement sur-jouer son rôle de petit merdeux, celui dévoila un visage tirait par la colère, par la haine presque. Imran était vraiment impressionné par la force de son regard. Et puis soudain... Un mot. Une phrase.
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« - Tu crois qu'on peut Imran ? » Les yeux rivaient vers les étoiles, sa tête posée sur les jambes de Lavi, Imran ne répondit pas. Du moins pas tout de suite. La voix de Lavanya ou Lavi comme il la surnommé affectueusement, l'apaisé avec beaucoup de délicatesse. La main de la demoiselle s'aventurait dans les cheveux du jeune garçon qui avait passé une dure journée. En effet, voilà qu'il s'était battu parce qu'un groupe de garçons avaient embêté Lavanya dans la rue. A 16 ans beaucoup était impressionné par sa beauté. Ses longs cheveux bruns, ses gros yeux verts. Son père se plaisait à parler d'elle comme l'un des plus beaux joyaux de toute l'Inde. Et des vieux pervers l'avaient entouré alors qu'elle était sur le chemin de la maison. Imran ne pouvait pas rentrer avec elle, parce qu'il avait été collé. Voilà ce que c'était de faire le singe en cours d'Anglais. Mais par chance, il avait esquivé en se cachant dans les toilettes et avait couru pour rattraper Lavi.
Imran se releva pour poser ses yeux dans celle de la jeune femme. Son visage était marquée par les coups et son oeil était presque noir et infecté. Il sentait des douleurs dans son corps rien qu'en se relevant. Une horreur et quand il allait rentrer, il ne savait pas comment expliquer pourquoi il était dans cet état.
« - Est-ce que tu m’aimes Lavi ? » La jeune fille se contenta de déposer un baiser. « - Alors oui, on peut le faire. »
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Un sourire amusé apparu sur le visage d'Imran. C'était la plus grosse blague du monde. Ouais, c'était la plus grosse et la plus dégelasse blague de monde. « - C'est impossible... » dit-il en y croyant parfaitement. Agitant la tête négativement, Imran passa ses mains devant son visage. Putain il ne comprenait pas. Il ne comprenait vraiment pas comment c'était possible. Et Kavi rajouta quelques choses. Une réponse à sa question qui avait tout déclenché. Et Imran reprit, plus fort, presque en criant.
« - C'est impossible ! » Il alla se plantER droit devant l'étudiant pour lui faire face. Il allait lui montrait qu'il n'avait pas peur d'un petit con qui débarquait comme ça. C'était quoi le piège hein ? Et puis soudain le nom de la mère de Kavi rebondit en force dans son esprit et Imran s'écarta. Il le fixa un moment avant de comprendre qui était la mère du garçon. « - Tu... Le fils de Lavi... » Les mots sonner difficilement dans la tête d'Imran qui d'un coup alla très vite près de son bureau attraper le dossier du garçon.
Et l'âge apparut clairement sur le papier comme une évidence. Il posa une main devant sa bouche, choqué d'une part par la mort de Lavanya et puis choqué par la grosse probabilité que durant toutes ses années, il était papa.
Sujet: Re: C’est toujours interdit de pratiquer une autopsie sur quelqu’un de vivant ? Ҩ Dim 2 Déc - 16:50
Il se leva. La chute de sa plante l’avait fait se lever. Ça y est ? Il sortait son rôle de psy parfait ? Je n’en étais même pas certain. Parce qu’il semblait ne pas comprendre. Du moins il faisait comme si. Et ça ne faisait que m’énerver un peu plus. Son regard se posa sur la table basse. Puis sur moi. Un regard froid et neutre. Un regard dont je n’avais rien à foutre. Pourvu qu’il arrête ce petit jeu merdique. « - J'peux savoir ce qui se passe dans votre tête de morveux pour péter un plomb comme ça ? ». Oh putain. Je ne savais pas ce qui me retenait de me jeter sur lui. De lui coller mon poing dans la gueule. De l’étrangler. Non vraiment je ne savais pas comment l’expliquer. Mes poings se serraient. Ma mâchoire aussi. Je tournais en rond pour me calmer. Mais je n’agissais pas. Il pouvait s’estimer comme étant chanceux.
N’en pouvant plus je m’agaçais. Au point de lui dire clairement que j’étais son fils. Parce que s’il n’y avait que ça pour qu’il arrête de faire le con. Eh bien je le faisais. Un sourire amusé illumina son visage. Qu’est-ce qu’il y avait de drôle là-dedans ? Cette phrase le bander ou quoi ? J’avais envie de lui faire passer l’envie de sourire. De lui péter les dents. « - C'est impossible... ». Il avait l’air tellement sûr de lui. Avec un geste négatif de la tête. Et cette main qu’il passait sur son visage. Comment pouvait-il dire que c’était impossible ? Il le savait ! Il voulait me faire croire l’inverse ? Il voulait me faire croire que je m’étais planté ? Je n’aimais pas cette manie qu’il avait de ne pas me prendre au sérieux. De jouer avec moi. De manipuler les éléments. De me faire tourner en bourrique.
Pour autant je ne m’arrêtais pas là. Je poursuivais. En répondant à sa question précédente. C’était lui qui aurait dû venir à moi. Un père qui vient voir son fils. Et non un fils qui vient voir son père. Il aurait dû changer les choses. Il aurait dû faire les choses de façons à ce que ça se passe autrement. A ce que notre rencontre soit autre. Et en entendant ça, il se mit à parler bien plus fort. Il criait presque. « - C'est impossible ! ». Il se planta devant moi. Qu’est-ce qu’il espérait ? Que j’allais trembler face à lui. Défaillir devant sa soi-disant ignorance.
Pourtant, il s’éloigna. Me fixant alors pendant un moment. Je ne bougeais pas. Je ne souriais pas. Je ne parlais pas. Mon regard était rempli de colère. De rancœur. Mais aussi de détermination. « - Tu... Le fils de Lavi... ». Il avait l’air d’avoir du mal à dire ces mots. Comme s’il ne le savait pas déjà. Comme si je ne lui avais pas dit. Comme si ce n’était pas une évidence. Il se précipita à son bureau. Pour se pencher sur mon dossier. Alors que je reprenais la parole. « Personne n’avait le droit de l’appeler comme ça. ». Elle affichait toujours une mine triste quand on l’appelait comme ça. Généralement, ses amies faisaient l’erreur une fois, pas deux. Si c’était lui qui l’appelait comme ça, tout s’expliquait. C’était le dernier homme qu’elle avait aimé. Et sans doute le seul et l’unique.
La tête dans ses feuilles, il la redressa soudainement. Posant sa main sur sa bouche. Comme s’il était surpris. « Ne me dis pas que tu veux me faire croire que tu ignorais toute cette histoire… ». Ma voix était moins dure. Parce que j’étais plus perturbé par sa réaction. Il n’irait pas prétendre ça tout de même ? C’était trop gros qu’il ne sache rien. Qu’il ait réellement pensé que j’étais un patient. Que le nom de ma mère ne lui ait rien rappelé. Qu’il soit ici pour une autre raison. C’était trop gros.
Sujet: Re: C’est toujours interdit de pratiquer une autopsie sur quelqu’un de vivant ? Ҩ Dim 2 Déc - 17:40
F L A S H . B A C K
« - Lavi ! Lavi !!! T'as pas le droit de me faire ça ! Tu m'entends ! T'as pas le droit ! » Les pieds d'Imran se mêlaient à la boue. Il n'avait plus de souffle et la voiture de Lavanya partait au loin. Il venait de courir, de courir derrière cette limousine comme si ça vie en dépendait. « - Laviiii ! » Il hurlait comme si elle pouvait l'entendre, mais c'était impossible. Elle était trop loin et elle ne reviendrait plus jamais. Il jura de nouveau, laissant ses genoux tombé à terre. Il pleurait comme si la fin du monde était imminente. Il pleurait parce qu'il sentait son coeur se brisait. Il pleurait parce que depuis quelque jour Lavanya l'ignorait et que maintenant il ne reverrait plus jamais sa douce Lavi. D'après les dire, sa famille allait en Angleterre. Définitivement. Imran frappa le sol boueux plusieurs fois de ses points avant que le calme lui fasse ravaler ses larmes et qu'il ait un moment une illumination. De sa main tremblante il fouilla dans la poche de sa chemise pour ressortir un bracelet de cheville. Il pleura davantage repensant à son amour pour Lavanya. Elle l'avait quitté, lui qui l'aimait tant. Lui qui était prêt à tout pour elle. Elle l'avait abandonné avec une telle facilitée que désormais il doutait même de son amour.
Oui, Imran pleurait. Encore, toujours un peu plus. Jusqu'à ce que la pluie vienne se mélangeait à ses armes.
F I N . D U . F L A S H . B A C K
Il sentait son coeur s'emballer, sa respiration s'accentuait. Il tremblait presque là devant les pages de son dossier. Devant ce nom qu'il avait oublié. Et il tournait le dos à son... Non, quand même pas. Et si ? Et si... Imran n'arrivait plus à penser. Il avait beaucoup de mal à comprendre ce qui lui arrivait là, tout de suite et il avait beaucoup de mal à trouver les mots, à dire quelques choses. Putain de merde, Lavi était morte. Elle était morte. MORTE, MORTE ET MORTE. Il senti ses yeux lui brulaient affreusement. Mais il ne voulait pas que Kavi le vois comme ça, peu importe si c'était son fils, avant tout c'était le fils de Lavi. Et Imran avait encore beaucoup de mal à croire que c'était son fils. La voix de Kavi se fit entendre. Personne n'avait le droit d'appeler sa mère comme ça. Imran laissa échapper un sourire idiot qui disparut aussitôt. Il faut croire qu'avec le temps, elle n'avait pas changé. Déjà petite elle ne supportait pas quelqu'un d'autre qu'Imran l'appel ainsi. Imran referma le dossier, posant la feuille sur la table.
Bon sang que ça faisait mal.
Imran se retourna alors très vite. Non il ne savait pas, il n'avait su. Lavi l'avait quitté si rapidement et sans jamais rien lui dire qu'il avait cru avoir fait quelque chose de mal. Il lui avait fallu beaucoup de temps avant de s'en remettre. De remplacer ce vide qui s'était créé en lui...
« - Non je ne savais pas ! » Imran s’avança de nouveau vers Kavi qui se tenait là et plus calmement et sérieusement il avoua : « - Je ne savais pas. Elle… ta mère… Elle m’a quitté sans un mot et je n’ai jamais compris pourquoi… » Mais oui, c’était plus évident maintenant. Elle était partie parce qu’elle était enceinte. Et si son père le savait, cela expliquait ce départ si précipité en plein milieu d’une année scolaire. Quel ambassadeur aurait aimé voir sa fille de 16 ans enceinte d’un fils de commerçant. Imran regarda alors Kavi de haut en bas. Il avait les yeux de sa mère. Les yeux de Lavi. Des yeux bruns, presque noir.
Putain de merde, il était père. Il n’avait pas besoin de test d’ADN pour ça, il avait fait le calcul. Le mois où Lavi était partie, la date de naissance de Kavi. Tout se suivait parfaitement et Imran en était choqué.
Sujet: Re: C’est toujours interdit de pratiquer une autopsie sur quelqu’un de vivant ? Ҩ Dim 2 Déc - 19:12
J’avais l’impression d’avoir lâché une bombe. C’était comme s’il ne savait vraiment pas. Il me mettait le doute. Il me déconcertait. Je ne savais plus comment réagir. Je n’étais plus sûr de rien. Il avait l’air réellement perturbé par la situation. Même de dos. Perturbé par ce que je lui disais. La mort de ma mère. Sa paternité. Alors que pour moi il le savait. Mais, il me signala l’inverse. « - Non je ne savais pas ! ». Il ne savait pas. Je n’arrivais pas à y croire. Je ne comprenais vraiment pas comment cela pouvait être possible. Et de l’ado énervé et sûr de lui, je passais à autre chose. L’ado déboussolé. Perdu. Je ne savais plus ce que je devais croire. Comment réagir.
Imran s’approcha de moi. Plus calme. Et bien plus sérieux. Là on ne jouait plus. Si tant est qu’on est réellement joué un jour. « - Je ne savais pas. Elle… ta mère… Elle m’a quitté sans un mot et je n’ai jamais compris pourquoi… ». Il n’avait jamais su que j’existais ? Il était là par pur hasard ? Elle n'avait pas donné la raison de son départ ? Ma mère qui prônait la sincérité et l’honnêteté ? Je ne comprenais pas comment tout ceci pouvait être possible. Je ne croyais pas au destin et à tous ces trucs là. Mais bordel c’était gros. Et la situation tournait dans ma tête sans que je ne trouve de logique aux évènements. Je ne savais pas si je pouvais croire cet homme. Imran. Mon géniteur. Mon père. Mais pourquoi mentirait-il ? Et pourquoi avait-il l’air si sincère ? Si déboussolé ? Pourquoi était-il dans le même état que moi ? Etait-il si bon acteur ? Était-ce possible de mimer si bien une telle situation ? J’en doutais.
Je passais ma main sur mon visage. Alors qu’il me regardait de haut en bas. Chose que moi, j’évitais. Je ne voulais pas remarqué qu’on se ressemblait. C’était paradoxal avec ma démarche. Mais, qu’importe. L'idée de connaître mon père faisait naître un raisonnement loin d'être logique. « Tu n’as jamais su que j’existais ? Et si tu es dans cette ville c’est… Par pur hasard ? ». A croire qu’Arrowsic était un repère d’indien en fuite. J’ignorais si c’était le cas d’Imran. S’il était vraiment en fuite. Mais en tout cas il avait quitté l’inde. Pour faire d’Arrowsic son refuge. « J’ai toujours pensé que tu n’en avais rien à foutre de mon existence, que t’avais laissé maman sans trop te poser de questions. Je l’ai jamais vu avec un autre homme, s’épanouir dans une vie de couple et pourtant j’aurais aimé que ce soit le cas. J’ai toujours pensé que c’était parce que tu l’avais brisé. ». Je n’avais aucun tact. Ce n’était pas contre lui. Je n’étais pas doué pour ça. Pour être délicat. Y aller avec des pincettes. Et c’est vrai que pour moi, ce mec avait brisé ma mère. J’essayais de ne pas lui en vouloir. Mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Pour moi c’était un lâche. Un mec qui n'avait pas assumé. Qui avait laissé mon grand-père éloigné ma mère de sa terre natale. L'envoyer en Écosse. Maintenant qu’il me disait ça. Maintenant qu’il me disait qu’il ne savait pas qui j’étais avant aujourd’hui, c’était différent. J’avais beau peiné à le croire ça bousculait toute ma vision des choses.
Sujet: Re: C’est toujours interdit de pratiquer une autopsie sur quelqu’un de vivant ? Ҩ Dim 2 Déc - 20:15
Il ne savait pas, il n'avait jamais su et n'avait jamais soupçonné un seul moment que la raison du départ de Lavanya d'Inde était dû à une grossesse. Est-ce qu'elle avait voulu lui cacher ? Avait-elle tenté de le joindre toutes ses années ? Le père d'Imran était-il au courant ? Bon sang, des tas de questions arrivèrent en masse dans l'esprit du psychiatre. Il se souvient un peu mieux désormais de cette période de sa vie, son adolescence. Il se souvient de son coeur brisé, des mois à penser à elle, à se demander pourquoi. De son attitude qui avait changé, puis avec le temps il avait fini par passer à autre chose. Par oublier cet amour si fort et par grandir. Il avait décidé qu'après Lavi plus aucune femme ne prendrait son coeur comme elle l'avait fait et il a fallu du temps avant que Minissha arrive à s'en emparer. Un premier amour est indélébile. Le nom de l'amant est écrit sur le coeur avec une telle délicatesse que vouloir l'effacer peut être mortel. Le nom de Lavi avait longtemps était sur le coeur d'Imran, jusqu'à ce qu'après des années il laisse place à un autre.
Maintenant, Imran n'aurait jamais de réponses et c'était horrible. Comprendre qu'il ne reverrait jamais Lavi, ça il l'avait accepté depuis très jeune, mais comprendre qu'elle avait eu un fils, qu'elle vivait ici... c'était comme si le destin se moquait encore d'Imran. Il pouvait l'entendre le rire du destin se foutant royalement de sa gueule.
« - Jamais. Je suis ici par pur hasard comme tu dis. » Il se tourna vers Kavi. C'était vrai que tout ceci semblait énorme et pourtant, Imran avait suivi un couple en sortant d'un aéroport pour débarquer ici. Février 2012. Cela voulait dire que Lavi était en vie lorsqu'il était là. Cela veut dire qu'elle aurait pu venir le voir, qu'elle ne l'avait pas fait. Cela voulait dire que depuis qu'il était là, il avait sans doute croisé Kavi sans réaliser que c'était son propre fils. Il avait alors cette sensation horrible, la même lorsqu'il s'était réveillé dans ce lit d'hôpital. Le vide, l'ignorance. Comme sauter plusieurs années et réaliser ce qui arrive sans avoir la moindre idée de ce qui s'est passé. Imran décida de s'asseoir sur le canapé. C'était trop d'émotion d'un coup, trop de choses. Et il sentait une légère douleur au fond de sa poitrine. Il écouta alors Kavi qui visiblement n'avait pas peur de dire ce qu'il pensait.
Si seulement Kavi savait à quel point Imran aurait aimé être papa. Ils avaient essayé avec Minissha, sans succès. Imran disait qu'il voulait que son fils ait la possibilité de faire tout ce dont il rêverait, qu'il l'aiderait à affronter le monde et lui offrirait tout l'amour qui avait tant manqué à Imran. Avec Minissha ils avaient même trouvé des prénoms dans l'idée de fonder la bonne petite famille. D'après Kavi, Lavanya n'avait donc jamais fréquenté d'autre homme. Le fait qu'il croit qu'Imran l'avait brisé rendait Imran très en colère. Il serra les poings avant de dire :
« - Jamais de la vie ! » Il détourna son regard des yeux de Kavi pour aller fixer le reste de la terre et du pot de plante. En gros les dégâts que le jeune homme avait faits. « - Nous étions peut-être jeune, mais j'aimais ta mère comme un fou. Et puis soudain, plus rien. C'est elle qui m'a brisé, pas l'inverse. »
Sujet: Re: C’est toujours interdit de pratiquer une autopsie sur quelqu’un de vivant ? Ҩ Lun 3 Déc - 20:31
La vie faisait parfois des trucs chelous. Comme mettre mon père sur mon chemin. Sans même qu’il ne sache que j’existais. La vie m’avait confronté à lui. Alors, qu’il n’en avait forcément besoin. Qu’à la base je n’en avais pas besoin non plus. Je n’arrivais pas à trouver d’explication rationnelle qui puisse expliquer qu’il soit ici. A cette période de ma vie. Peu de temps après que j’ai appris son nom. Ou du moins que j’ai cherché à le savoir. Que je le rencontre après la mort de ma mère. C’est comme si c’était un peu prévu. Comme si les éléments c’étaient mis en place un à un. Pour arriver à ce point échéant de la rencontre. Ça ressemblait au destin. Truc au quel je ne croyais pas. Je nommais ça du hasard faute de mieux. Mais ça me déroutait. « - Jamais. Je suis ici par pur hasard comme tu dis. ». Imran s’installa sur le canapé. Je restais debout. Jouant nerveusement avec mes doigts. Le hasard. Finalement, ça ne me convenait pas mieux que le destin. Le hasard. C’était quoi ce truc mystique qui pouvait bouleverser une vie ?
Cependant, je prenais la parole. Mettant des mots sur ce que j’avais pu croire. Sur les questions que j’aurais voulu lui posé. Si je ne l’avais pas accusé à tords. Ça aussi, c’était difficile. D’accepter que mon jugement était erroné. Que j’avais tiré des conclusions un peu trop vite. Les poings d’Imran se serrèrent. « - Jamais de la vie ! ». Whou, il semblait vraiment en colère. Je faisais les gros yeux. Alors que lui détournait son regard sur mes catastrophes. Bon ouais. J’avais un peu abusé. Mais, ça m’avait tellement énervé. « - Nous étions peut-être jeune, mais j'aimais ta mère comme un fou. Et puis soudain, plus rien. C'est elle qui m'a brisé, pas l'inverse. ». S’il ne s’agissait pas de ma mère j’aurais dit de toute façon les nanas… Mais, non, c’était ma mère. Une femme droite. Que je ne pouvais pas critiquer. Quoi qu’elle ait pu faire. Elle m’avait tout donné. Tout fait pour que je sois heureux. Ma mère, c’était un modèle à suivre. Et même si pour le coup, je comprenais qu’elle ait pu le briser, je ne pouvais pas la blâmer.
Je venais m’asseoir à mon tour. « T’énerve pas, c’est ce que je pensais, elle m’a jamais dit que tu l’avais brisé ou quoi, c’est juste ce que j’ai cru. ». Bah en même temps, ça s’expliquait. Ma mère n’avait jamais aimé personne d’autre. Elle n’avait jamais cherché à rencontrer un autre homme. Pour moi, mon père l’avait forcément blessé. Détruite. Mais je n’en avais jamais rien su. Je n’avais jamais posé des questions à ma mère à ce sujet. De peur de lui faire du mal indirectement. De raviver des souvenirs trop douloureux. Et puis peut-être que mes illusions me convenais. Et qu’au fond je ne voulais pas savoir. J’en savais trop rien. J’avais agis comme ça. Je m’étais construit comme ça et basta. « Tu sais je crois pas qu’elle ait voulu te briser, je crois que son père ne lui a pas vraiment laissé le choix. ». Oui, mon grand-père. Maman et lui étaient brouillés. Elle lui en voulait pour bien des choses. Mais surtout pour lui avoir fait quitter l’Inde. Si Imran ne l’avait pas brisé, c’était son père qui l’avait fait. L’éloignant de l’homme qu’elle aimait. Et par extension, le brisant lui aussi. Enfin bon, el padre devait s’attendre à m’entendre critiquer ma mère. Ou la mettre en cause.
Sujet: Re: C’est toujours interdit de pratiquer une autopsie sur quelqu’un de vivant ? Ҩ Ven 7 Déc - 10:45
Arrowsic, pourquoi cette ville. Pourquoi cet endroit. Imran se souvient encore de ce jour ou subitement il avait suivi ce couple sortant de l'aéroport de New York. Du fait qu'il avait raté son avion pour Sidney et que sac à la main il fixait le panneau d'affichage. Puis il avait entendu ce rire, cette femme qui semblait si heureuse collé à son époux. Arrowsic. Un nom qu'il lui disait vaguement quelque chose et ce dû aux lettres de Quinn, mais sur le coup il n'y avait même pas pensé. Non, il avait suivi ce couple, il avait pris le train, puis un taxi et puis en arrivant il avait vraiment eu l'impression de ressentir ce que la dame disait plus tôt à l'aéroport. On rentre chez nous, a Arrowsic. Cette sensation si forte d'avoir l'impression d'être à la maison, d'être chez soi. C'était ce qui avait forcé Imran à rester ici. Et puis, cette façon qu'avait le monde de ne pas le connaitre lui. D'Ignorer qui il était, ce qu'il avait fait. C'était d'un réconfort énorme pour sa personne. Les gens ignoraient Imran Johar, l'écrivain. Il ne connaissait pas Imran Johar l'amnésique, le suicidaire, le meurtrier. Non, il ne connait qu'Imran Johar, le psychiatre. C'est tout. Pas plus, pas moins. Il pouvait rester ici sans à raconter sa vie et à justifier la une de la presses, puisqu'ici personne ne lisait la presses indienne et personne ne savait quelle réputation il avait ailleurs. Et maintenant. Maintenant il avait juste l'impression que son destin l'avait conduit ici pour une bonne et très bonne raison. Minissha la haut se plaisait sans doute à lui jouer des tours avec Dieu.
Il avait un fils. Un fils qui le voyait comme la chose la plus horrible du monde. Lui, faire du mal à Lavi ? Personne ne l'avait aimé comme lui. Quelle ironie. Le père d'Imran était un homme odieux, horrible et Imran s'était toujours juré de ne pas être celui qu'il avait eu pour papa. Et durant plus de 18 ans il avait été papa sans le savoir et sans pouvoir changer cette image. Il était en colère contre Lavi pour ça, mais il ne pouvait plus lui parler et lui demandait ce qui lui avait pris. Il le savait, si Lavi l'avait appelé. Si Lavanya avait demandé à Imran de venir le rejoindre, d'élever ce fils ensemble, il l'aurait fait. Assis sur le canapé, Imran se demandait pourquoi on le mettait dans de telles situations, que chercher donc le destin à faire en lui balançant son unique fils à la figure. Putain ! Il ne l'avait jamais connu, il ne l'a jamais vu grandir... Kavi s'installa à son tour, demandant à Imran de ne pas s'énerver. Imran le regarda un moment.
C'était juste un ado paumé, qui n'avait jamais compris pourquoi sa mère n'avait jamais cherché d'autre homme et pourquoi le seul homme qui était son père ne venait pas le voir. C'était logique pour lui et Imran ne pouvait pas lui en vouloir. Mais il en voulait à sa mère. Imran ne rajouta rien, il ne savait pas quoi dire. Imran était trop perdu pour dire quoi que ce soir. Entre la colère, la frustration, la tristesse. C'était trop d'un coup, beaucoup trop.
« - Son père ? Pas étonnant, ce connard me détestait. » Un léger sourire, dû aux souvenirs des hurlements du père de Lavanya contre lui. De cette fois où il s'était fait prendre en train de grimper en douce pour aller dans la chambre de Lavi... Bref, un tyran. « - Il doit vraiment il y a avoir une malédiction qui tourne autour de moi pour que les femmes que j'ai aimés finissent par mourir dans des accidents de voitures... Putain. » Oui, il craquait. Là ce n'était juste pas possible de garder son calme. Il riait et pleurer en même temps, puis il jura. En hindi bien sûr. Il venait de réaliser quelque chose d'assez monstrueux, mais aussi d'assez incroyable. Mais ce n'était pas possible, pas possible d'être calme face à son... fils. Il essuya du revers de sa main ses yeux et les larmes qui avaient commencé à surgir.
« - C'est trop. Trop d'un coup. Qu'est-ce que tu attends de moi ? Parce que sérieusement je ne peux pas être ton père comme ça, je ne l'ai jamais été. Et ce n'est pas un truc qu'on improvise ! Je ne sais pas... J'suis paumé là. » Bon sang, c'était dur de trouver des mots. De dire ce qui nous semble le plus juste. Il ne connaissait rien de Kavi et il ne pouvait pas s'incruster comme ça. Il ne pouvait arriver et déclarer être son père comme ça... le pouvait-il ?
Sujet: Re: C’est toujours interdit de pratiquer une autopsie sur quelqu’un de vivant ? Ҩ Sam 8 Déc - 21:25
C’était super bizarre comme situation. Ma tante avait peut-être raison. J’aurais dû réfléchir. Et y aller avec tact. Mais je ne m’attendais tellement pas à ça. Si maman lui avait dit, comment aurait-il réagi ? S’il l’avait su les choses aurait-elle été différente ? Enfin là, je venais lui pourrir la vie. Je débarquais et hop salut ! T’as un fils ! Ton ex est morte aussi. Et puis bah voilà. Non mais sérieux. Fallait peut-être que je me fasse greffer un cerveau. A quoi j’avais pensé ? J’avais grandi sans lui. Je pouvais poursuivre sans lui non ? J’aurais pu avancer sans jamais lui parler. Quitte à rester dans mes illusions. D’accord soyons honnêtes. Je n’aurais pas pu agir autrement. Parce que j’étais bien trop paumé. Mais, je m’en voulais quand même. Parce qu’on ne peut pas ignorer des révélations comme ça. Des bouleversements. On fait avec. Mais ils ont un impact sur notre vie. Qu’on le veuille ou non. « - Son père ? Pas étonnant, ce connard me détestait. ». Il esquissa un petit sourire. Sans doute que faire rager le vieux avait dû l’amuser. Et franchement je le comprenais. C’était tellement rageant de faire ronchonner un vieux riche. Qui me méprisait un petit peu. Je n’étais pas le petit fils de ses rêves. Mais j’en avais rien à foutre. J’avais maman moi. Oui, de l’époque où je le voyais encore, c’était ce qui comptait. Et puis bon ma mère lui en voulait tellement que pour moi c’était juste un méchant. « C’est peut-être pour ça qu’il a jamais pu me voir en peinture ! ». J’affichais un large sourire amusé. Ça me faisait tellement rire. Aujourd’hui, pourquoi ça me chagrinerait ? Il avait éloigné ma mère de l’homme qu’elle aimait. Il m’avait privé d’un père. Ouais, cool le vieux.
Enfin, ce sourire amusé ne fut que de courte durée. Pour lui comme pour moi. Parce que s’il valait mieux en rire qu’en pleurer… la situation n’était pas franchement drôle. Plutôt gênante. « - Il doit vraiment il y a avoir une malédiction qui tourne autour de moi pour que les femmes que j'ai aimés finissent par mourir dans des accidents de voitures... Putain. ». Ah c’était donc de lui que je tenais ça ? Cette malchance avec les filles ? Oui, non d’accord. Ce n’était réellement ce à quoi je pensais. Le fait est que je ne comprenais pas ce qu’il voulait dire. Je ne connaissais pas sa vie. Je ne savais de quelles femmes il parlait. Mis à part ma mère. Et puis il pleurait, il riait. Il pétait un plomb. Je ne savais pas quoi faire. Il jura. Dans une autre langue. L’hindi sans aucun doute. Maman le faisait aussi. Il essuya ses larmes d’un revers de la manche. J’avais comme l’impression qu’il n’aimait pas pleurer. Et je comprenais. J’étais dans le même cas. Même devant ma mère je n’aimais pas ça. Enfin je ne posais pas de questions sur ses larmes. Je foutais déjà la merde dans sa vie. Si j’étais curieux et indiscret, merci bien.
Du coup je ne savais plus vraiment ou me mettre. J’étais encore plus paumé après qu’avant. C’était grave quand même. « - C'est trop. Trop d'un coup. Qu'est-ce que tu attends de moi ? Parce que sérieusement je ne peux pas être ton père comme ça, je ne l'ai jamais été. Et ce n'est pas un truc qu'on improvise ! Je ne sais pas... J'suis paumé là. ». Qu’est-ce que j’attendais de lui ? J’en savais rien moi-même. Je voulais pas vraiment en rester là. Et en même temps, j’avais jamais eu de père. Ça m’avait perturbé outre mesure. Mais peut-être parce que ma mère était encore là. Et qu’elle m’apportait beaucoup. Maintenant j’étais juste paumé. Pas vraiment chez moi chez ma tante. Complètement paumé dans ma vie. Et peut-être que ça changeait la donne ? « Tu peux pas ou tu veux pas ? ». Je n’étais même pas vexé je crois. J’imagine que je pourrais comprendre qu’il ne désire pas avoir un ado dans les pattes. Que ce soit son fils ou non. Après pouvoir… il pouvait toujours tenté. Même si je ne savais pas si c’était ça que je cherchais. C’est vrai qu’on ne devient pas père comme ça. Enfin je me vois mal l’appeler papa et genre obéir à des ordres comme ça. Ouais non c’est sûr. Mais on pouvait toujours essayé de construire une relation quelconque ? Je sais pas moi ! Il n'était pas psy pour rien en tout cas, il me pose des colles. « Franchement je sais pas ce que j’attends, à la base je voulais des réponses à mes questions mais… elles ont même plus lieu d’être. ». Et sans aucun doute, inconsciemment j’en voulais bien plus.
Sujet: Re: C’est toujours interdit de pratiquer une autopsie sur quelqu’un de vivant ? Ҩ Jeu 13 Déc - 20:25
La terre pouvait tourner, Imran ne comprenait plus rien. Non en réalité, il avait encore l'impression que des tas de choses lui filaient entre les doigts. Que des informations ne parvenaient pas jusqu'à lui, ce qui lui donnait envie de vomir. Oui, complètement malade, c'est le mot. Il aurait pu s'évanouir face à ce mot : père. Bon sang, pourquoi maintenant ? Pourquoi ici ? Imran devait respirer, oui de l'air. Un bon bol d'air et peut-être une gifle. Il fallait que quelqu'un le réveille, parce que là ce n'était pas un rêve, mais un étrange cauchemar. Imran avait l'impression que la vie lui envoyer un signe. Le signe qu'il avait tout raté. Même être père ! Ce qui, dernièrement, était la seule chose qu'il pensait ne pas avoir raté et entrepris. Il était en colère, contre lui, contre le monde et contre Lavi. Pourquoi lui avoir caché une telle chose, pourquoi ne jamais avoir repris contact. Une lettre, un coup de téléphone, un email. Rien. Elle était responsable pour une chose : celle que Kavi n'avait jamais connu son père. Et Imran se détestait d'être tout simplement lui pour ça. D'avoir été cet ado, idiot, naïf. De ne pas avoir été plus « sage », de ne pas avoir cherché à se faire aimer de sa famille, de ne pas chercher à la retrouver après son départ.
C'est vrai, ce « connard » comme il le disait si bien l'avait toujours détestait. Peut-être plus tard Imran irait chercher des réponses. Il irait voir son père en prison, histoire d'être sûr que cette pourriture était au courant de rien. Et ensuite, direction les Khan voir si le vieux était encore en vie. Imran était un homme de pouvoir, d'influence. Il avait beau avoir perdu sa réputation après la mort de sa femme, il restait néanmoins respecté et sollicité. Il n'allait pas hésitait à se ramener chez eux pour avoir des réponses, peu importe comment, il irait. Quand Kavi dit que le père de Lavanya n'avait jamais réussi à le voir en peinture, Imran laissa échapper un nouveau sourire. Comme si ce petit avait hérité de ses mauvais gènes. Mais Imran ne pouvait pas rester souriant face à ce qu'il réalisait à mesure que le temps s'écouler. Il aurait pu étouffer sur place tant la pression augmentait et tant il avait l'impression que son bureau devenait de plus en plus petit. Plus il réfléchissait, plus il était effrayé. Oui, Imran avait peur. Peur de faire les choses mal. De ne pas être à la hauteur de la chose qui était assise à côté de lui.
Putain, il était perdu et paumé. Comment allait-il faire face à tout ce qui arrivait ? A Kavi ? Que devait-il faire bon sang ? Il posa ses yeux sur Kavi en lu avouant le fond de sa penser. Imran était en train de péter un plomb et de tomber de plus en plus bas. Kavi répondit alors par une question. Tu peux pas ou tu veux pas. Visiblement, il était aussi confus que lui. Parce qu'Imran ne ressentait pas de déception ou de colère derrière cette phrase. C'était une question, une simple question auquelle le psychiatre ne savait pas quoi répondre. Il laissa Kavi reprendre la parole, celui avoua qu'il était venu pour des réponses qui n'avaient plus lieu d'être. Il avait perdu sa mère, se retrouvait chez on-ne-sait-qui et connaissait l'existence de son père biologique qu'il n'avait jamais vu de sa vie. C'était comme si Imran faisait face à lui-même. Devant ce Imran Johar de 27 ans, amnésique sur son lit d'hôpital, qui ne réalise pas encore qu'il a perdu sa mère et sa soeur et qui ne réalise pas encore à quel point son père est une horreur. Il aurait eu besoin de quelqu'un, de quelqu'un qui aurait été là tout simplement.
Là tout de suite, il n'en avait pas la moindre idée. Il ne savait pas quoi dire, quoi faire, quoi répondre. « - J'en sais rien... » Voilà, c'est dit. « - J'ne suis pas un exemple un suivre tu sais. Surtout aujourd'hui. » Automatiquement, quand Imran était nerveux, il sorti l'anneau pendu à la chaine qu'il avait à son cou et il jouait avec d'une main. Bon sang, que devait-il faire. Puis soudain, il arrêta de jouer avec l'anneau. « - Si Il y a des choses que tu veux savoir à propos de moi, peu importe quoi, je te dirais tout. Mais j'dois avouer que pour le moment, j'aurais besoin de temps. De temps pour accepter la mort de ta mère. Pour t'accepter toi aussi. J'ai... J'ai passé ma vie à faire confiance à un type qui se disait mon père et qui m'a poignardé dans le dos dès qu'il en a eu l'occasion. JE passe ma vie à aider des gens qui ont connu ce même problème et.... Et Je ne veux que ça t'arrive à toi. Si je suis ton père, alors je serais là. Mais laisse-moi du temps. » Imran se leva. Il était sérieux, il ne pouvait pas fuir et abandonner son unique enfant parce qu'il le savait, il n'en aurait pas d'autre. Si le destin lui envoyait son unique fils avant sa propre mort, alors soit. Il serait là, jusqu'à la fin. Jusqu'à ce que son coeur battre une dernière fois dans sa poitrine, peut-être cette fois, en plus d'être heureux de retrouver l'unique amour de sa vie, il serait aussi heureux de laisser derrière lui un fils... un fils qui aurait été fiers d'être le sien.
« - Je crois que tu devrais rentrer maintenant. » Il n'y avait plus besoin de séance chez le psy pour ça. Kavi n'en avait jamais réellement eu besoin et Imran détestait toujours perdre son temps de travail. Bien que là il ne lui demandait pas de partir pour ça. En réalité, c'était juste le bon moment. Le bon moment pour qu'Imran prenne le temps de réfléchir. Qu'il prenne le temps de réaliser ce qui lui arrivait. Et ce qui allait arrivé par la suite, parce qu'il venait d'une certaine manière, de promette à son fils qu'il serait là. Fils qu'il n'avait jamais vu en 17 ans et c'était loin d'être facile.
Sujet: Re: C’est toujours interdit de pratiquer une autopsie sur quelqu’un de vivant ? Ҩ Sam 15 Déc - 0:37
J’étais complètement paumé. Je ne savais plus pourquoi j’étais là. Je ne savais plus ce que j’attendais de cet homme. Je ne savais plus où aller. Ni ou était ma place. C’était comme si j’attendais des repères. Me retrouver dans ce putain de bordel. J’avais besoin de quelqu’un pour ça. Et peut-être que oui au final, j’avais besoin d’aide. Mais pas celle d’un psy. Celle d’un père. Peut-être que j’avais réellement besoin de le connaître. Pour combler ce vide. Et avoir quelqu’un à qui m’accrocher. J’en sais rien. Ça pouvait vraiment fonctionner comme ça la vie ? J’avais vraiment besoin de dépendre de quelqu’un ? Pourquoi ma tante ne pouvait pas jouer ce rôle ? Pourquoi je n’arrivais pas à être à l’aise chez elle ? Pourquoi me tourner vers un père inconnu. Bordel de merde. Y comprendre quelque chose c’était tout bonnement impossible. « - J'en sais rien... ». Oui. Je pouvais lui en vouloir de répondre ça. Je ne savais pas non plus. « - J'ne suis pas un exemple un suivre tu sais. Surtout aujourd'hui. ». Je n’avais jamais vraiment suivi les exemples. Alors j’en avais pas grand-chose à faire. De toute façon quand j’avais une connerie en tête même le plus sage des hommes n’allait pas me résonner. « On est deux. ». Je marmonnais vaguement. Parce que ce n’était pas le genre d’affirmation qui demandait une réponse.
Il prit alors dans ses mains un anneau. Une alliance. Je la suivais des yeux. Alors que lui jouait nerveusement avec. La passant d’une main à l’autre. La faisant rouler. Avant de s’arrêter soudainement.« - Si Il y a des choses que tu veux savoir à propos de moi, peu importe quoi, je te dirais tout. Mais j'dois avouer que pour le moment, j'aurais besoin de temps. De temps pour accepter la mort de ta mère. Pour t'accepter toi aussi. J'ai... J'ai passé ma vie à faire confiance à un type qui se disait mon père et qui m'a poignardé dans le dos dès qu'il en a eu l'occasion. JE passe ma vie à aider des gens qui ont connu ce même problème et.... Et Je ne veux que ça t'arrive à toi. Si je suis ton père, alors je serais là. Mais laisse-moi du temps. ». Là oui du temps j’en voulais bien. Il serait mon père ? Whou. Je sais pas si j’en attendais tant. Je m’étais pas attendu à ça. J’avais jamais eu de père. Et là il se levait. Il avait l’air tellement sérieux que je n’osais pas rire. Il avait besoin de temps. Pour accepter plusieurs choses. Mais il voulait prendre son rôle de père. Soit il disait ça pour fuir rapidement. Soit il était sérieux. Et les deux me faisaient psychoter. Comment j’aurais pu imaginer qu’il me dise ça ? Je sais rien qu’en voyant ma gueule il aurait pu se dire ok non j’en veux pas. Ce gosse c’est juste un nid à connerie. Que ce soit mon fils ou non. Mais non. Et oui oui je flippais. Il m’aurait envoyé chier, j’aurais été énervé. Il me disait qu’il voulait être présent j’étais paniqué. Oui super. Bien Kavi. Mec réagit quoi !
Non, je ne réagissais pas. J’étais assis. J’écoutais. J’entendais. J’enregistrais. Mais j’étais incapable d’y répondre. Répondre que oui, du temps c’était une bonne idée. Ou dire que j’étais flippé. Que les promesses je peinais toujours à y croire. Ou plutôt les belles paroles. Enfin non. « - Je crois que tu devrais rentrer maintenant. ». Je me levais à mon tour. Oui partir. Oui. Se laisser du temps. Oui aussi. C’est bon j’étais d’accord avec lui. Complètement paumé oui. « C’est ce que je vais faire… ». Je le regardais à nouveau. Une dernière avant de partir. Oui j’étais sorti comme ça. Sans rien ajouter. J’étais tellement paumé. Bon en même temps c’est pas comme si je devais lui donner mon numéro. Déjà il avait toutes les infos sur mon dossier. Deuxio, Arrowsic ce n’était pas New York. Et puis j’étais trop paumé.
Je quittais l’hôpital. Inspirant un grand coup. Remplissant mes poumons d’air frai. J’avais l’impression d’être resté en apnée tout du long. Et maintenant qu’est-ce que j’allais faire ? Maintenant j’avais besoin d’être seul. De me vider la tête. D’écrire.