Cet homme est tout ce que redoute Aédan. Elle veut le revoir. Pourquoi lui, pourquoi pas un autre ? Elle ne sait pas vraiment. Une alchimie certaine entre eux. Un petit quelque chose en plus qui lui a plu plus que de raison. Leur nuit ensemble a été parfaite. Ce salaud trompe sa femme mais ce salaud est irrésistible. Aédan hait ce genre d’homme. En fait, elle hait tous les hommes. Aucun ne semble sortir du lot. Lui, il porte même son alliance quand il la drague. Elle aurait dû le repousser, oh oui elle aurait dû mais elle se retrouve là, à nouveau face à lui. Elle pense furtivement à cette femme qui l’attend sûrement chez lui mais oublie bien vite. Elle a déjà succombé à son charme une fois, elle retombera dans ses bras une seconde fois. Être avec lui la perturbe, leurs échanges la bousculent. Elle sent que quelque chose se passe. Elle ne sait pas exactement quoi. Ce mec est spécial. Elle veut gratter la surface pour découvrir ce qu’il a. Pourquoi ressent-elle quelque chose de particulier en sa présence ? Pourquoi d’ailleurs veut-elle savoir ? Nullement dans ses habitudes, elle préfère se détourner des autres qui plus est de ce genre d’individus infidèles. Mais là, c’est autre chose. Il a une foutue carapace. Elle le sait. Elle fait la même chose. Elle se dissimule, elle se voile et elle a l’impression qu’il fait la même chose. Peut-être se trompe-t-elle franchement. Ça fait tellement longtemps qu’elle n’a pas essayé d’apprendre à connaitre les gens. Peut-être n’est-ce qu’illusion. A force de repousser les gens, inconsciemment elle voudrait trouver quelqu’un à qui s’accrocher. S’il faut cet homme est tout simplement un connard qui prend du bon temps avec des filles dans le dos de sa femme. Pourquoi chercher des excuses aux gens ? On peut être con sans avoir d’excuse, non ?

« -Peut-être est-ce que tu as raison Aédan. » Son prénom dans sa bouche a quelque chose de différent. Quelque chose de sensuel. Il en joue c’est certain. C’est un grand séducteur. Ses gestes, sa façon de la regarder, il sait y faire. Il a dû s’entrainer bon nombre de fois sur d’autres filles. Cet homme a du succès c’est évident. La barmaid le fixe, totalement intéressée. Et non chérie, ce soir il n’est pas à toi. Aédan aime la compétition mais elle aime par-dessus tout gagner et cette fille ne touchera pas à Braxton. « -Je suis content d'être tombé sur toi, dans ce cas, il n'y avait pas beaucoup de chance que cela se produise.» Jouant toujours avec son verre, elle le fixe malicieusement. Elle se doute qu’il n’aurait pas écumé tous les bars de la ville rien que pour elle. Mais l’imaginer la fait sourire. « Moi aussi Braxton… » Ses yeux vrillés dans les siens, elle accentue bien son prénom, qu’elle non plus n’a pas oublié. « J’suis contente. Ma soirée semble un peu moins merdique qu’elle ne l’était… » Et qui sait, peut-être sera-t-elle encore meilleure dans quelques minutes. Peut-être ? C’est même certain. Braxton se montre entreprenant. Il se rapproche d’elle, ce qui ne lui déplait absolument pas. Son souffle contre sa peau la fait frissonner. Il s’approche, il se recule. Il joue et elle aime ça. Au fond, elle est contente qu’il revienne vers elle. Pas qu’elle rêve de construire quelque chose. Non, elle se dit plutôt qu’ils sont sur la même longueur d’onde. Elle a succombé à son charme tout autant que lui.

« -Je pense que j'aurai dû prendre ton numéro, au lieu de tenter de te croiser dans un bar de la ville. Il y en a peu, mais il y a aussi peu de chance que cela arrive. » De nouveau tout proche d’elle, Aédan ne bouge pas. Elle le laisse agir, aime voir comme il tente de la séduire une nouvelle fois. Cet homme déborde d’assurance, de sensualité et il ne se prive pas pour effleurer ses lèvres. La jeune femme ne bouge toujours pas. Ne pas céder de suite. Jouer, faire monter la température pour qu’il vienne de lui-même embrasser franchement ses lèvres. « Mais c’est arrivé tu vois… C’est qu’on était fait pour se revoir… » Pourtant son verre à ses lèvres, elle laisse ses yeux malicieux vagabonder sur le visage de cet homme. Elle ne sait pas s’il a réellement cherché à la revoir, mais elle s’en fiche. L’important est qu’ils soient là ensemble non ? « Mais je vais quand même te donner mon numéro. Tu m’donnes le tien ? » Amusée, elle sort son téléphone et fouille son répertoire. « Alors tu seras conquête numéro 157 ! » Complètement faux évidemment. Elle veut juste s’amuser un peu. Le provoquer. Elle ne prend jamais le numéro des hommes avec qui elle couche. Pas d’extra. Juste du sexe et ils redeviennent de parfaits inconnus le lendemain. Ces numéros ne luis seraient, de toute façon, d’aucune utilité. Celui de Braxton en revanche… « Méfie-toi, j’suis du genre à envoyer plein de messages… » Sourcil levé, elle imagine déjà sa conjointe lui faire des remarques sur l’identité de celle qui le harcèle. Elle ne le fera évidemment pas, elle n’est pas de ce genre. Par contre, l’appeler pour un rendez-vous, pourquoi pas. Après tout, c’est pour cela qu’ils échangent leurs coordonnées… Il faudra juste que sa femme ne tombe pas dessus. Ou peut-être que si. Qu’elle ouvre les yeux sur les soirées que passe son homme. Tout sourire, elle attend qu’il lui donne son numéro après avoir écrit « Braxton ». « Puis arrête de m’regarder comme ça, j’vais croire que tu tombes amoureux. » Provocation. Elle sait qu’il n’en est rien. Ajoutant le geste à la parole, elle caresse sa mâchoire de sa main libre. Elle a envie de l’embrasser mais veut faire durer le plaisir. Faire grimper la chaleur et la tension entre eux. Plus on fait durer la frustration, plus le plaisir est grand, c’est bien connu… alors Aédan en profite. Ses doigts galopent sur son menton puis se glissent dans son cou et sur sa clavicule. Il a la peau chaude. C’est tellement agréable sous ses doigts. Ses yeux empruntent le même chemin que ses phalanges et, lorsqu’elle remonte ses doigts vers sa bouche, elle ne peut s’empêcher de fixer avec envie les lèvres de Braxton. De son pouce, elle les caresse, doucement, sensuellement. Elles sont chaudes, comme sa peau. La jeune femme a envie de les sentir contre les siennes, contre son cou… Comment sa femme peut-elle le laisser comme ça. N’a-t-elle pas conscience du charme de son mari ? Peut-être le laisse-t-elle faire sans rien dire… Cette question intrigue Aédan et peut-être qu’en se rapprochant de lui, elle finira par connaitre la vérité…

Rendre sa soirée meilleure ? Evidemment qu’il y parviendrait. Si leur soirée tourne comme leur première rencontre, il n’y a aucun doute, Aédan sera ravie. Elle est bien avec lui. Une tension les unit. Une chaleur les enveloppe et elle adore ça. Le hasard semble bien faire les choses puisqu’il les a réunis de nouveau. Combien y avait-il de chance pour que ça arrive ? Aédan n’en sait rien. Elle ne croit pas au destin. Elle sait juste qu’ils ont eu la même idée au même moment. Il est vrai qu’en partant ce soir, elle a pensé à l’éventualité qu’elle pourrait le recroiser. Ses vœux ont été exhaussés, pour son plus grand plaisir. Et celui de Braxton. Directement venu vers elle, il la flatte. Lui aussi cette nuit lui a plu. Elle aurait sûrement été vexée s’il n’avait pas été satisfait. Mais elle se rappelle encore de son visage après la jouissance. Il avait l’air comblé, sur l’instant. Tout comme elle. Mais ses démons l’ont vite rattrapée lorsqu’elle s’est retrouvée seule. Cet homme lui a fait oublier ses soucis en un claquement de doigts et elle espère que ce soir, ce sera la même chose. Et peut-être qu’en échangeant leurs numéros, elle passera encore et encore des soirées dignes de leur première fois. Elle n’a pas l’habitude de rappeler les hommes avec qui elle couche. Mais lui… Lui c’est différent. Réellement différent. Elle ne sait pas dire pourquoi. Quelque chose dans ses yeux, dans ses gestes, cette bague… Beaucoup de choses la perturbent et lui font penser qu’il n’est pas un simple dragueur qui trompe sa femme. « -Tu devrais mettre un numéro un. Parce que tu semblais apprécier terriblement ce que je te faisais.» Levant un sourcil, ses lèvres s’étirent en un sourire malicieux. « Ah oui ? » S’approchant un peu plus, la belle souffle sur ses lèvres. « Les femmes simulent bien, tu sais… Et il parait que j’suis une des meilleures dans c’genre de truc… » Elle n’est pas du genre à simuler. Pourquoi mousser l’égo d’un mec qui ne lui fait absolument aucun bien ? Avec Braxton, pas besoin de simuler. Ses soupirs, ses gémissements n’étaient pas feints. Elle a aimé ce qu’il lui a fait, son corps écrasant plus ou moins violemment le sien, sa bouche partout sur sa peau… Un frisson la parcourt rien qu’en y pensant. « Je te harcèlerai alors… avec grand plaisir… Fais juste attention à c’que personne ne te surprenne, mh ? » Personne ? Sa femme. Que pensera-t-elle si elle apprend que son mari la trompe et qu’en plus il entretient une sorte de relation ambiguë avec l’une de ses conquêtes ? Peut-être est-elle au courant et fait-elle de même de son côté. Ce serait évidemment assez étrange mais, au moins, il n’y aurait pas de mensonge dans le couple.

Cet homme est attirant. Bien plus qu’elle ne peut l’admettre. Ses gestes parlent pour elle. Ses mains s’attardent sur son visage, ses doigts en retracent le contour anguleux, caresse la pulpe de ses lèvres. Elle n’a qu’une envie, coller les siennes tout contre cette bouche tentatrice mais elle résiste. Elle veut faire durer ce jeu entre eux, faire monter la chaleur dans leurs corps pour qu’ils ne puissent plus échapper l’un à l’autre ensuite. Tandis que ses doigts s’amusent contre ce visage masculin, ceux de son amant du soir s’aventurent sous sa robe. Elle ne regrette pas de s’être habillée de la sorte. Un pantalon ne lui aurait pas permis de sentir aussi intensément ces caresses qui la rendent déjà dingue. Et lorsqu’il ajoute ses lèvres contre son cou, elle ne peut que fermer les yeux pour apprécier un peu plus. Elle n’entend plus la musique autour d’eux, ni les voix des clients du bar. Ils sont juste eux. Dans leur bulle de désir. « -Fais attention, je vais croire que tu en redemandes, mais je me ferais un plaisir à m'occuper de toi.» Ce salopard sait y faire avec les filles. Son regard transcendant, ses paroles séductrices et ses doigts tentateurs… tout en lui transpire le désir et Aédan ne peut pas lui résister. « -Si tu veux, je t'invite chez moi, on serait un peu plus tranquille.» Quelque peu surprise, elle sourit malicieusement. Ses lèvres embrassent sensuellement son doigt et le mordillent ensuite. Evidemment qu’elle pense à la femme de Braxton. S’est-elle absentée ? Peut-être. Pour l’instant, Aédan s’en fout. Égoïste, elle pense à elle et au bon moment qu’ils vont passer l’un avec l’autre. C’est un connard, il trompe sa femme, elle en est bien consciente et elle ne fera rien pour changer ça. Elle a envie de lui. « J’ai bien envie de tranquillité oui… » Habilement, la jeune femme quitte son siège et vient se placer entre les jambes de Braxton, toujours assis. Ses mains contre ses hanches, elle les dénude et laisse ses doigts s’aventurer contre sa peau chaude. « Et en effet… J’en redemande… » Ses doigts caressent son ventre et elle plante parfois ses ongles dans cette peau qu’elle meurt d’envie de sentir contre la sienne à nouveau. Sans s’écarter de lui, elle attrape son verre et le boit d’une traite en gardant ses yeux dans les siens. « Tu viens t’occuper de moi alors ? » Doucement, elle frôle ses lèvres puis s’écarte sans l’embrasser. Elle se torture mais elle adore ça. Elle sait qu’une fois seule avec lui ça ne sera que meilleur. Félinement, elle s’éloigne vers la sortie. Certains mecs accrochent son bras pour la séduire, elle les repousse. Elle a trouvé son bonheur pour ce soir. Aucun n’aura sa chance. Seul Braxton hante ses pensées. Enfin… Son corps surtout. Malicieuse, elle se retourne vers lui et chuchote lentement, histoire qu’il lise sur ses lèvres. « J’ai envie de toi… » N’attendant aucune réponse, elle repart vers la sortie, espérant juste qu’il la suive. Et vite…

Mettre du piment dans ses relations sexuelles, la jeune Aédan adore ça. Elle aime jouer, elle adore faire grimper le désir entre sa conquête et elle. Généralement rencontre éphémère, celle avec Braxton est différente. Après leur première nuit, l’homme a laissé sa trace contre toute attente. La brune a été troublée, quelque chose en lui l’attire et elle ne sait pas encore ce que c’est. Évidement son physique y est pour beaucoup mais elle sent autre chose. Cet homme est différent, il cache quelque chose et elle a envie de savoir quoi. Elle a l’impression qu’ils se ressemblent plus qu’elle ne peut l’imaginer. Certes, il est comme tous les hommes, un bâtard qui trompe sa femme, mais, pour une fois, Aédan ne reste pas bloquée uniquement sur ça. Il semble avoir une facette cachée, tout comme elle. La jeune femme déteste pourtant qu’on s’immisce dans sa vie et qu’on tente de savoir ce qu’elle a mais elle veut savoir ce qu’a Braxton. Elle ne pense pas se tromper sur le fait qu’il soit différent des autres. Peut-être tombera-t-elle de haut en constatant qu’elle s’est trompée… Peu importe, ce soir elle n’y pense pas. Elle veut s’amuser avec lui et il semblerait qu’il soit sur la même longueur d’onde. « Si tu simules, je ne vois pas pourquoi tu aurais envie de recommencer.» Amusée, ses cils papillonnent. « Mh… démasquée… Tu es le seul avec qui je n’ai jamais simulé… » D’un clin d’œil, elle ponctue sa phrase et enregistre son numéro. Elle tente de grappiller de petits indices sur sa femme mais l’homme ne lui donne pas les réponses qu’elle attend. « -Aucun risque que qui que ce soit me surprenne. » Elle est surprise et le cache comme elle peut. Que veut-il dire par là ? Que sa femme ne fouille jamais dans son téléphone, qu’il est trop malin ou tout simplement qu’elle ne peut pas le voir parce qu’elle n’est pas présente ? Mille et une questions tournent dans la tête d’Aédan faisant grandir sa curiosité un peu plus.

Entre ses jambes, Aédan se colle un peu plus encore à cet homme mystérieux. Elle veut faire grimper le désir en lui autant qu’il la stimule. « Ça sera avec grand plaisir que je vais prendre soin de toi.» Ne répondant que par un sourire, elle se faufile hors du bar, n’attendant qu’une chose, qu’il le suive. Ses talons claquent sur le sol et, sans se retourner, elle sait qu’il est là, il est non loin d’elle et ça la fait sourire. Il ne lui faut que quelques secondes pour se retrouvée plaquée au mur. Ses yeux se fondent chaudement dans ceux de Braxton et elle ne peut que sourire à ses paroles. « Si… C’est tellement bon de jouer… et t’adores ça… » N’ayant le temps de rajouter quelques mots, elle savoure le baiser que lui offre Braxton. C’est chaud, passionné. Ses doigts s’accrochent à son col pour l’attirer un peu plus à elle. Aédan n’en peut plus d’attendre, elle le veut. Au loin, elle entend des sifflements appréciateurs. Des pervers sûrement excités par la scène. Elle s’en fiche, elle se sent bien dans ses bras et n’a aucune envie d’arrêter. Pourtant, Braxton se recule. Son envie de manifester son désaccord reste tue puisque l’homme lui propose de venir chez lui. Satisfaite, elle se glisse dans son étreinte et se laisse guider par cet homme bien trop mystérieux. Silencieuse, elle se contente de suivre la route du regard. Sa main se glisse sur le genou de son chauffeur du moment et, sans le regarder, elle remonte vers son entrejambe avant de tout stopper. Le chauffer un peu plus, le rendre fou de désir. Un peu surprise, elle laisse son regard admirer la bâtisse qui se dresse devant elle. Elle ne s’est pas posé de questions sur ses moyens financiers, ils n’en ont pas parlé et finalement, elle découvre quelqu’un de très riche. Ce manoir est impressionnant. Sortant de ses songes à son baiser, elle suit son hôte jusqu’à l’intérieur. « tranquilles » ? Sa femme n’est donc pas présente. Peut-être se cache-t-elle dans une des centaines de pièces de du « château », peut-être ont-ils chacun leurs appartements ? Aédan ne sait pas tellement comment fonctionne la haute bourgeoisie. Ça ne lui semble cependant pas crédible. Peut-être l’a-t-il enfermée dans une cave ? Riant faiblement à cette idée, elle finit par faire la moue. Au fond, elle ne connait pas cet homme. Que se cache-t-il sous son habit de grand séducteur ? Ses yeux rivés dans les siens, elle n’arrive cependant pas à avoir peur.

A peine entrés dans la demeure, Aédan se retrouve collée contre Braxton. Les mains de l’homme la maintiennent fermement alors que les siennes se glissent dans sa nuque et son dos pour le serrer un peu plus. Ses doigts taquins la rendent folle. Elle a l’impression de les sentir partout. Son ventre se tord alors qu’elle remonte félinement une de ses jambes contre celle de Braxton. « Et si je choisis… toutes les pièces… On va devoir recommencer encore et encore. » Sa voix suave s’échoue contre l’oreille de l’homme contre elle. Qu’importe la pièce, elle le veut. Ses vêtements s’envolent mais son corps ne reste pas « nu » bien longtemps. Il est habillé des mains de Braxton, elle adore ça. La façon qu’il a de la caresser, de la cajoler. Il est brusque, sans l’être. Ses mains se font tendre alors qu’il les glisse dans ses cheveux. L’homme est surprenant, elle n’arrive pas à le cerner et même si ça la trouble, elle aime ça. La jeune femme qui ne tient plus s’attaque au haut de Braxton. Ses doigts trahissent son impatience alors qu’elle le retire rapidement. « J’te retourne le compliment… » Il est délicieux lui aussi. Ce corps, ces yeux, cette chaleur qu’il dégage. Elle ne veut faire qu’une bouchée de lui. Ou plutôt, qu’il ne fasse qu’une bouchée d’elle. Ses ongles se plantent dans son torse et descendent jusqu’à la limite de son pantalon. Le déshabiller, le mettre nu, elle en crève d’envie. Alors elle n’hésite pas et défait cette ceinture qui maintient ce pantalon trop encombrant. Mais Aédan n’a pas fini de jouer. Elle ne baisse pas son vêtement et se contente de retirer ses doigts. Malicieuse, elle le pousse pour se dégager de son étreinte. Envie de lui, envie d’attendre, envie de céder. Trop de sentiments contradictoires qui font monter un peu plus l’excitation. En sous-vêtement face à lui, elle n’est pas gênée d’avancer dans ce couloir. Perchée sur ses talons, elle pose ses mains sur ses hanches et le fixe. « Alors, qu’est-ce que tu attends ? J’ai très envie de visiter ta maison… » Ou plutôt découvrir son corps. Elle recule, les yeux rivés dans les siens. Elle ne sait pas où elle va, tout ce qu’elle veut c’est qu’il vienne avec elle. Glissant une main dans son dos, Aédan sourit alors qu’elle dégrafe son soutien-gorge. Le haut cache toujours sa poitrine alors qu’elle s’éloigne un peu plus de Braxton. « Viens.. » Murmure des plus chauds, des plus sensuels. D’un mouvement habile, elle fait glisser le sous-vêtement le long de ses bras et le jette aux pieds de son hôte. « Viens enlever le reste… » Un sourire en coin, elle se stoppe et, ses mains toujours posées sur ses hanches, elle attend. Le jeu connaitra bientôt son issue finale, et elle adore ça.

Aédan n’est pas du genre à croire au prince charmant. Du moins, elle ne l’est plus. Trop d’épreuves lui ont montré que les hommes ne sont pas dignes de confiance. Elle généralise. Tous dans le même panier. Qu’importe, peut-être y a-t-il quelques spécimen rares, ils sont sûrement trop peu pour qu’elle puisse un jour en croiser un. Ce Braxton fait partie de tous ces connards qui n’ont aucun respect pour les femmes, pour leur femme. Il la trompe. Ouvertement. Il ne s’en cache pas. Son anneau est toujours vissé sur son doigt montrant qu’il y a quelque part une madame Shepard qui ne doit pas se douter des agissements de son mari. Aédan déteste les hommes de son genre pourtant elle est là, chez lui, prête à lui céder. Il est beau. Il lui plait. Mais surtout, elle sent quelque chose de plus. Quelque chose qu’elle ne saurait nommer ; quelque chose qui l’attire vers lui. Elle est curieuse, mais aussi désireuse. Elle s’amuse avec cet homme qui n’est sûrement pas mieux que tous les autres. Mais elle n’attend rien de lui si ce n’est quelques réponses à ses questions enfouies. La jeune femme déteste quand les gens l’interrogent sur son mal-être, qu’ils tentent d’en savoir plus et ce soir, elle ressent elle aussi cette envie de déchiffrer l’énigme qu’est Braxton. Peut-être se trompe-t-elle ? Peut-être n’est-il qu’un enfoiré sans ne serait-ce qu’une petite excuse ? Elle le saurait bien assez tôt. Ce soir, elle veut juste l’avoir pour elle. Que la nuit qu’ils ont partagée se reproduise.

Ce jeu de séduction entre eux est juste parfait. Elle a envie de le rendre fou, de voir ses yeux s’assombrir sous le désir qu’il ressent pour elle. Aédan l’aguiche, tentant d’être la plus sensuelle possible. Elle n’a aucune honte de se déshabiller devant lui et de déambuler en balançant ses hanches perchées sur ses hauts talons. « -Si tu arrêtais de me fuir un peu.» Fermement accrochée à son cou, la demoiselle sourit malicieusement. « J’aime te fuir… surtout parce que tu reviens rapidement vers moi… » Rapidement et encore plus excité. Ça plait à la jeune femme. Alors qu’il marche, ses lèvres se faufilent dans son cou pour l’y embrasser, le mordre parfois. Une fois allongée sur le lit, elle ne perd pas une miette du spectacle que Braxton lui offre. « -Il y a bien des choses qui j'ai envie de visiter, surtout ton corps.» Un rire s’échappe d’entre ses lèvres à sa réplique. Ses mains griffent son dos alors qu’elle profite pleinement du contact entre leur corps. « fais toi plaisir… j’attends que ça… » Sa voix se fait de plus en plus chaude à mesure que ses mains descendent vers les fesses de Braxton. Félinement, elle les griffe, les serre. Doucement, quelques soupirs se font entendre alors que sa bouche torture parfaitement sa poitrine. Il est délicieux. Encore plus que la première fois. La chaleur grimpe rapidement rendant sa peau brulante, moite. « -Je crois qu'on va rester ici un petit moment, si ça ne te dérange pas. » Nue tout contre lui, ses yeux filent sur son corps finement musclé pour l’admirer encore. Cette vue fait monter l’envie en elle, le besoin de l’avoir contre son corps, ou plutôt, profondément enfoncé en elle. « Mh… nan… m’dérange pas… pas du tout… » souffle-t-elle chaudement. Alors que les doigts de Braxton se faufilent entre ses jambes, elle n’arrive pas à retenir un gémissement discret. C’est déjà trop bon, elle veut plus. Ses ongles s’enfoncent dans ses épaules alors qu’il se fait de plus en plus entreprenant, de plus en plus coquin. Au contact de sa langue contre son intimité, le dos de la demoiselle se cambre et ses doigts agrippent fermement les cheveux bruns de Braxton. Sa poitrine se soulève de plus en plus, sa respiration se faisant plus hésitante, plus rapide. Aédan adore ce traitement, elle se sent de plus en plus fébrile, beaucoup trop excitée… « Braxton… » Son prénom s’échappe comme une douce plainte. Elle n’en peut plus. Il lui donne beaucoup trop. Ses mains tremblantes tirent un peu plus fort sur ses cheveux pour le faire stopper. « Arrête… Arrête, c’est… trop… » Se redressant un peu, elle le force à revenir contre elle et l’embrasse langoureusement. Sa langue se mêle à la sienne alors que ses doigts griffent vivement sa nuque et ses épaules. « J’ai envie de toi… » Doucement, elle se met à rire et le regarde malicieusement. « c’est bientôt l’heure de la visite… » Réplique complètement stupide, presque tue l’amour mais elle s’en fiche. Elle joue. Griffant sa peau jusqu’à son bas ventre, Aédan en profite pour glisser ses doigts dans le caleçon de Braxton. Doucement, elle le frôle, le fait languir. Elle ne le touche pas franchement, lui donne juste quelques caresse pour le stimuler, l’exciter un peu plus, le frustrer. Sa bouche malicieuse se colle à celle de son amant et leurs langues se mêlent à nouveau. A mesure que le baiser s’intensifie, la demoiselle accentue ses caresses, prenant entre ses doigts le sexe de cet homme qu’elle désire plus qu’aucun autre à cet instant. « J’en peux plus d’attendre… » C’est encore meilleur que la première fois. Tous ses sens sont en éveil. Le moindre mouvement de Braxton provoque en elle des millions de choses. Elle frissonne, gémit doucement, se crispe… Sa peau est réactive, ses doigts s’accrochent à lui désespérément. Vivement, elle retourne la situation et sourit en plaquant ses mains sur son torse. « T’es sexy en boxer… mais j’te préfère nu… » Aussitôt dit, aussitôt fait. L’homme se retrouve à sa merci. Nu. Séduisant. Tellement attirant. Ses mains s’imprègnent de sa peau, de ses formes en le parcourant. Son torse, son ventre, ses jambes… elle n’oublie rien. Sans demander la permission, elle fouille la table de nuit à ses côtés. N’est-ce pas là que devraient se trouver les protections ? Un rapide coup d’œil et ses pensées s’échappent. Peut-être aurait-elle pu trouver quelque chose sur sa femme, mais rien. Elle ne s’y attarde pas. Elle a envie de lui. Beaucoup trop pour chercher trop longtemps un indice qui lui permettrait de connaitre mieux ce monsieur Shepard. Elle aurait bien le temps pour ça et là, c’était le moment réservé au plaisir. « Voilà ce que je cherchais… » Gardant l’emballage entre les doigts, la jeune femme s’assied doucement sur le bassin désireux de son partenaire. Mains appuyée de chaque côté de la tête de son amant, elle le fixe chaudement. Son dos se cambre doucement alors qu’elle ondule sur lui pour terminer de l’achever un peu plus. Elle veut le rendre encore plus fou qu’il ne l’est déjà. Lui donner tellement envie d’elle qu’il ne serait plus capable de se retenir une minute de plus, qu’il serait impossible pour lui de ne pas fondre en elle et la posséder totalement. « T’es beau quand tu perds le contrôle… enfin... t'as pas encore assez perdu le contrôle à mon goût... » susurre-t-elle en le regardant chaudement. Ondulant toujours ses hanches habillement, elle se penche et l’embrasse, doucement puis de plus en plus langoureusement. Décollant sa bouche de celle de Braxton, elle pose son front contre le sien. Ses mouvements sont plus lents mais plus intenses et elle se cambre un peu plus pour coller sa poitrine contre son torse bouillant. Sensation grisante. Désir enivrant. Elle crève d’envie qu’il lui fasse l’amour mais elle ne dira rien de plus. Elle veut qu’il cède…

Les attentions de l’homme sur elle la rendent dingue. Il sait y faire et son corps n’en est que plus réceptif. Aédan tremble, sa peau frissonne et surtout, ses gémissements emplissent de plus en plus la pièce. Tout ça semble lui plaire et la belle ne peut que sourire un peu plus avant de l’embrasser à nouveau. Ses lèvres chaudes s’accrochent à celles de son amant du soir et s’en délectent avec passion alors que ses mains le caressent de plus en plus intimement. Leurs gestes se font plus puissants, l’envie devient trop importante. Tout le corps d’Aédan se trouve à la merci de Braxton et elle en redemande. Ses caresses appuyées, ses baisers langoureux, tout la fait frémir. Elle ne veut plus qu’une chose : qu’il s’immisce en elle rapidement. Ils ont trop attendus, ils se sont trop frustrés et méritent de connaitre la jouissance complète. Au-dessus de lui, la jeune femme ondule, cherchant à le rendre encore plus fou qu’il ne l’est déjà. Et, c’est juste divin lorsqu’il pose ses mains sur ses fesses. Un long frisson parcourt son échine alors qu’elle mord sa bouche. « Braxton ! » Riant doucement, son prénom lui échappe alors qu’il retourne la situation par surprise. Elle adore avoir le contrôle mais lorsque l’homme reprend le pouvoir, tout son corps tremble d’envie. Malicieuse, elle le regarde s’afférer avec la protection. La jeune femme est impatiente de l’avoir enfin en elle. « Vas-y… J’en peux plus… » murmure-t-elle contre sa bouche. Braxton la rend folle, il se frotte à elle sans jamais la posséder et ça la frustre.

Tellement qu’elle se cambre fortement en sentant enfin l’homme de sa nuit entrer en elle. Ses mains s’accrochent à sa nuque et à ses épaules. Sans hésitation, elle griffe son dos musclé qui se contracte à chacun de ses mouvements plus délicieux les uns que les autres. Langoureusement, la jeune femme bouge ses hanches, se collant un peu plus à son partenaire. Cette deuxième nuit est à la hauteur de la première, si ce n’est mieux. Tous les sens de la belle son en éveil. Leurs peaux se touchent, leurs corps s’apprivoisent… Son odeur se faufile en elle et ses gémissements caressent ses oreilles, lui tordant le ventre à mesure que les minutes passent. Leurs mouvements qui s’intensifient la font gémir de plus en plus. Cet homme a une façon de lui faire l’amour qui la transcende. « Encore… » Ses passent dans son dos puis malaxent ses fesses, appuyant dessus pour l’enfoncer un peu plus en elle encore. La chaleur l’étouffe, leurs peaux deviennent de plus en plus collantes et le sentir tout contre elle ne fait qu’augmenter son plaisir. Tous ses coups d’un soir n’ont pas été satisfaisants. La plupart des hommes se préoccupant trop de leur petite personne en ont oublié de la faire atteindre l’orgasme. Le pire ? C’est que ça ne semble pas les gêner. Ceux-là, elle ne se prive pas pour leur dire leurs quatre vérités et surtout, ne jamais les recroiser. Enfin, même bons, elle préférait ne jamais retomber sur les mêmes hommes. Parfois, elle recommence avec un mais c’est très rare. Ce soir, Braxton l’a eue, pour la seconde fois et ce n’est pas par dépit qu’elle a accepté, absolument pas. Ce mec l’a séduite en un instant et leurs nuits ensemble se révèlent explosives, tout comme elle aime. Après cette seconde fois, s’il est d’accord évidemment, Aédan ne sera pas contre une troisième… Et peut-être même d’autres nuits du genre. Elle prend un plaisir fou et ne s’en cache pas. Puis, si l’homme est revenu vers elle, vu leurs petits jeux de séduction, elle est certaine qu’il ressent la même chose. Seul l’avenir leur dira mais Aédan ne veut en aucun cas se priver d’un tel plaisir puis… Sa curiosité la démange. Que cache cet homme à l’alliance bien accrochée à son annulaire ?

Elle aurait bien le temps d’y penser après leur nuit de folies. Pour l’instant, son esprit est embrumé, il est complètement ailleurs avec Braxton qui la fait décoller un peu plus qu’à la minute précédente. Cambrant un peu plus son corps, la belle change l’angle de pénétration et frissonne vivement. « c’est… bon… » Et encore « bon » n’est pas réellement le qualification approprié. Son front moite de sueur, ses ongles enfoncés dans son dos, son bassin bougeant fiévreusement à la recherche d’un contact plus profond… Tant d’indices montrent à Braxton l’état de la belle entre ses bras. Poussant finalement l’homme au-dessus d’elle, la demoiselle retourne la situation et n’attend pas avant de s’abaisser à nouveau sur le sexe de son amant. Ses yeux se ferment appréciant qu’il prenne possession d’elle. « La vue te plait, j’espère… » La voix suave d’Aédan frôle ses lèvres alors qu’elle se penche pour l’embrasser. Elle ne bouge pas, le gardant bien enfoncé en elle. « Moi j’aime… te voir comme ça… » Ses ongles griffent ses pectoraux alors qu’elle se redresse et se cambre en arrière. Ses longs cheveux tombent en cascade dans son dos alors qu’elle se met à onduler de manière sensuelle. Leurs bassins étroitement liés se fondent parfaitement l’un en l’autre, leurs corps s’épousent parfaitement. N’y tenant plus, elle se penche à nouveau sur lui pour l’embrasser. Aédan adore le goût de ses baisers, de sa langue. La sensualité de ses mouvements de bassin se calque avec celle de leurs langues. C’est délicieux. Beaucoup trop. Sa respiration se fait de plus en plus haletante alors qu’elle stoppe le baiser pour nicher son visage dans son cou. Elle titille de sa langue le lobe de Braxton puis le suce avant de glisser ses baisers sur sa peau brûlante. Ses mouvements deviennent désordonnés alors que le plaisir l’envahit. Une de ses mains froisse le draps alors que l’autre s’accroche désespérément aux cheveux bruns de Braxton comme pour chercher à rester sur Terre.

Le plaisir ne cessait de grimper et, comme la première fois, Aédan succombait sous ses mouvements. Il était doué, la caressant là où il fallait, comme il le fallait. Les gémissements de la jeune femme ne cessaient d’emplir la pièce et elle ne faisait rien pour les stopper. Elle se laissait juste aller avec lui et elle ne regrettait en aucun cas. Même en faisant l’amour, elle continuait de l’aguicher, de jouer. La brune aimait cette relation spéciale, cette ambiance chaude entre eux. Malgré ce second rendez-vous, c’était toujours aussi intense et ça lui plaisait. Mener les ébats était quelque chose qu’elle adorait. Mais la fougue de Braxton ajoutait encore plus de plaisir. Le sentir bouger sous elle devenait de plus en plus grisant alors elle ne pouvait que lui en demander plus. Mais était-ce juste possible ? Le summum du plaisir semblait si proche et elle voulait qu’il soit si loin à la fois. Aédan aurait aimé que ce moment dure encore et encore mais c’était juste insoutenable tant il la rendait dingue. Ses doigts contre sa poitrine, sa bouche dans son cou alors qu’il se relevait pour se coller encore plus à elle, son corps profondément enfoncé dans le sien… Tout était juste parfait pour la jeune femme qui se sentait décoller de plus en plus. Elle sentait qu’il en était de même pour Braxton. L’entendre gémir, le sentir accélérer… Il ne lui en fallu pas plus pour atteindre l’orgasme. Ses ongles se plantèrent dans sa peau alors qu’elle continuait de bouger un peu sur lui, profitant du plaisir intense qu’il venait de lui offrir. Sans pouvoir se contrôler, la jeune femme souffla chaudement son prénom en nichant elle aussi son visage dans son cou. Elle avait du mal à redescendre sur Terre, son cœur battait à l’unisson avec celui de l’homme contre elle alors que sa respiration était toujours aussi haletante.

Un léger cri passa la barrière de ses lèvres alors que l’homme la fit basculer contre le matelas. Doucement, elle glissa ses doigts dans ses cheveux. Un geste tendre, peu habituel chez elle mais là, elle en avait juste eu envie. Timidement, elle lui sourit en entendant ces quelques mots. C’était étrange d’entendre ça. Aussi loin qu’elle se souvenait, elle n’arrivait pas à se rappeler que quelqu’un avait pu lui dire ça. Du moins, quelqu’un hors du cercle familial. Même s’ils n’étaient pas un couple, Aédan ressentait aussi cette chose étrange pour lui. Absolument pas de l’amour, elle voyait plus ça comme un lien puissant, une envie de connaitre l’autre… Quelque chose qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Malgré la situation de l’homme, un infidèle qui couchait avec elle en gardant son alliance, elle n’avait aucune envie de le repousser. Aédan avait même besoin de savoir. Une sensation nouvelle. Curiosité mêlée à un attachement certain. Elle sentait quelque chose de spécial chez lui et elle voulait juste savoir. Le connaitre. « Je crois savoir de quoi tu parles… » Elle n’arrivait pas à lui répondre clairement « moi non plus je ne peux pas me passer de toi » mais cette phrase détournée, avait le même sens. Il fallait juste que Braxton le comprenne. Souriant faiblement, ses yeux fixèrent son corps alors qu’il se levait. Il était vraiment beau, bien fait et tellement agréable à regarder. Appuyant sa tête contre sa main, elle fit une moue charmeuse. « J’aime vous entendre le dire… Puis je dois avouer que vous n’êtes pas en reste niveau délice… » En effet, il était à croquer. La jeune femme ne se lassait pas d’admirer son corps. Après avoir passé la nuit avec un homme, généralement elle ne le trouvait plus si attirant. Le charme qu’elle avait pu lui trouver s’évaporait presque à chaque fois. Là, Braxton était toujours aussi beau, si ce n’était plus encore. Un sourire dessiné sur ses lèvres, elle le laissa l’attirer contre lui et posa sa main sur son torse. Ravie, en l’entendant l’inviter à rester, elle embrassa ses lèvres chastement. « Je ne comptais pas partir de toute façon… » Elle ne restait pas souvent en compagnie d’un homme. Elle l’avait déjà fait, évidemment mais que lorsque la nuit avait été bonne ou quand elle n’avait aucune envie de bouger et rentrer. Lorsqu’elle était chez elle, elle renvoyait presque systématiquement les hommes qui venaient dans son lit. Elle n’aimait pas réellement qu’ils restent trop longtemps dans sa chambre. Doucement, elle fit courir ses doigts sur sa peau nue et l’embrassa à nouveau. « Merci pour cette soirée… » Attrapant l’édredon, elle les recouvrit tous les deux et resta près de lui. « C’est pas souvent que je dors dans les bras d’un si bel homme. » Et c’était vrai. Ça faisait longtemps qu’elle ne s’était pas blottie contre le corps d’un homme pour dormir. Braxton lui faisait faire des choses auxquelles elle n’était pas habituée mais ça lui plaisait. Elle était bien contre lui.

Fatiguée, elle embrassa son torse à plusieurs reprises et ferma ses yeux. « Bonne nuit… » Son odeur la berçait agréablement et sa chaleur la réconfortait. Elle était à l’aise et ne tarda pas avant de s’endormir. Il l’avait épuisée mais elle était surtout rassurée près de lui, même si elle ne le connaissait presque pas. Pourtant, son sommeil fut perturbé. Elle dormait profondément quand elle sentit bouger contre elle. Aédan eut du mal à comprendre ce qu’il se passait. Toute endormie, elle finit par ouvrir les yeux et chercha où elle était. Dans quel lit elle dormait. Remettant ses idées en place, elle souffla en constatant que ce lit ne lui était pas si inconnu. Elle était toujours chez Braxton. Ce que la jeune femme détestait par dessus tout était de se réveiller dans le lit d'un inconnu. Les rares fois où elle restait, il lui arrivait de partir dans la nuit. elle ne se sentait pas à l'aise, pas à sa place dans des draps qu'elle ne connaissait pas. Qu'elle réveille ou pas l'homme à ses côtés, elle partait. ils avaient beau tenter de la garder, elle n'écoutait pas et préférait rentrer chez elle en pleine nuit. La jeune femme regrettait alors de ne pas être partie directement après avoir pris du bon temps. Cette nuit, elle n'avait pas envie de quitter le lit, elle fut même soulagée de savoir qu'elle était chez Braxton. Fatiguée, elletenta de comprendre pourquoi elle avait été réveillée. « Braxton ? » Elle chuchota tout doucement sans réellement savoir pourquoi. Sortant finalement de sa torpeur, Aédan constata que Braxton bougeait beaucoup à ses côtés, ce qui avait dû la réveiller. Il bougeait vraiment beaucoup trop…

Dormir dans les bras d’un homme, ça ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Aédan n’aimait pas ça. Se lover dans les bras de quelqu’un et ronronner comme une cruche n’était pas du tout dans ses habitudes. Elle ne voulait plus de ça. L’amour et toutes ces petites choses que les couples faisaient, très peu pour elle. Pourtant, ce soir, elle restait près de lui. Contre cet homme qu’elle ne connaissait pas vraiment. Ce deuxième moment intimé passé avec lui, elle ne le regrettait pas. Elle se sentait bien, apaisée même et ça ne lui était pas arrivé depuis très longtemps. La jeune femme commençait à remonter la pente, doucement mais sûrement. Elle souriait un peu plus chaque jour, profitait de la vie sans penser à son passé. Aédan avait encore du mal mais cette nuit, elle voulait juste se reposer, ne plus se torturer. Qu’importe la vie de cet homme, qu’importe leurs passés, leurs erreurs, ils s’étaient trouvés pour partager cet instant et elle voulait juste ça. Rien d’autre. Le lendemain, tout serait sûrement différent, ses tracas reviendraient, la femme de Braxton referait surface et leur moment de plaisir ne serait plus qu’un agréable souvenir. Les caresses qu’il lui offrait la firent sourire. Lorsqu’elle en recevait, celles-ci n’étaient, la plupart du temps, destinées qu’à attiser son désir, augmenter son excitation. Elle s’était elle-même privée de ce petit bonheur qu’était les caresses. Après le traumatisme des coups, une peur bleue s’était immiscée en elle dès que quelqu’un voulait la toucher. Le moindre contact la faisait sursauter. Le temps avait évidemment apaisé ses maux mais elle s’était juré de ne plus laisser personne la toucher tendrement, lui montrer de l’affection de peur que tout ne soit que mensonge. Du sexe. Juste un acte de plaisir sans rien de plus. Mais la jeune femme voulait sortir la tête de l’eau. Peut-être que les hommes n’étaient pas tous des crétins, Siméon en était tout de même une belle preuve. Pour Braxton… Elle n’en était pas si sûre. La jeune femme se doutait qu’il trompait sa femme, qu’il n’était qu’un menteur mais autre chose l’attirait. Une sensation irrépressible, un besoin de le connaitre. Alors malgré ses soupçons sur son honnêteté qui laissait à désirer, elle avait envie de rester dans sa vie, de le comprendre. Elle était bien placée pour savoir que les gens se cachent derrière une façade et il semblait, comme elle, porter un lourd poids sur ses épaules. Seulement la jeune femme n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait endurer. Son aveu lui mit la puce à l’oreille. Il ne dormait pas souvent dans les bras d’une femme ? Les sourcils de la jeune femme se froncèrent légèrement, marquant son incompréhension. Les questions fusaient dans sa tête mais elle ne demanda rien à l’homme qui la serrait dans ses bras. Le temps pour ça arriverait bien assez vite. N’avait-elle pas décidé de profiter de ce moment d’accalmie ? « Moi non plus figure toi… » Embrassant doucement son épaule, elle ferma ses yeux et écouta la respiration de l’homme se faire plus calme. Il s’était endormi et elle ne tarda pas à le rejoindre dans les bras de Morphée.

Paisible, elle ne comprit pas de suite ce qui était en train de se passer. Aédan se crut d’abord dans un rêve. Du bruit, du mouvement, peut-être même un coup. Ses démons revenaient-ils la hanter ? Non. Le problème était tout autre. L’homme contre qui elle s’était assoupie s’était éloigné. Pire, il semblait faire un horrible cauchemar ou quelque chose qui y ressemblait. Elle ne reconnaissait plus Braxton et le voir s’agiter et gémir douloureusement de la sorte lui fit mal. Posant tendrement sa main contre son avant-bras, elle ne s’attendit pas à ce qu’il la repousse aussi vivement. Paniquée à ce geste, elle tomba du lit et se recroquevilla dans un coin. Elle avait eu peur qu’il la frappe. Son geste avait fait remonter de douloureux souvenirs. Il n’avait pourtant fait qu’un mouvement pour la pousser mais c’était trop. Beaucoup trop pour Aédan qui était à fleur de peau dès qu’on levait la main sur elle. Malgré elle, la peur envahissait la brune. Elle ne supportait pas les plaintes du jeune homme, il semblait perdu, anéanti. Encore nue, elle grelottait. Pourtant, la chambre était bien chauffée. Ce n’était pas le froid qui paralysait son corps mais la peur. Voir Braxton dans cet état la rendait malade et lorsqu’elle vit les larmes couler sur les joues de son amant, elle ne put empêcher les siennes de s’échapper. Aédan avait mal. Elle aurait pu partir en courant, elle en avait même envie après ce qu’il venait de se passer mais quelque chose la retenait. La peur de bouger, évidemment, mais autre chose l’accrochait à cette chambre. Ses yeux ne le quittaient pas. Pourtant, elle avait beaucoup de mal à fixer cette scène qui lui parut même interminable. La jeune femme restait pétrifiée contre le mur, impuissante, ne pouvant ni partir, ni lui venir en aide, elle n’espérait qu’une chose, que ça s’arrête. Et vite.

Entourant ses jambes de ses bras, la jeune femme patientait difficilement. Son cœur battait fort, sa respiration était même erratique. Cette situation la rendait mal et voir Braxton se calmer petit à petit la rassura. Elle ne bougea pas pour autant, paralysée par la peur qu’il lève à nouveau la main sur elle. Finalement, leurs yeux se connectèrent et Aédan se raccrocha à sa voix. Elle tentait d’assimiler ce qu’il lui disait et ses paroles l’apaisaient quelque peu pourtant, impossible pour elle de bouger. Elle sentait encore son cœur battre si fort que c’en était même douloureux. Elle avait mal pour elle, peur pour elle mais surtout pour Braxton. Ses soupçons sur lui et sa carapace cachant quelque chose de difficile venaient d’être confirmés. Qu’avait-il bien pu vivre pour être traumatisé à ce point et faire ce genre de crise ? Elle ne savait pas bien de quoi il s’agissait mais ça n’était pas de simples cauchemars. « Je… » Sa voix se cassa à cause de la peur mais elle se força à se calmer. « Tu… m’as juste fait peur… » Elle ne voulait pas lui dire qu’elle avait eu peur qu’il la frappe, que le fait qu’il la repousse un peu trop violemment l’avait traumatisée, faisant ressortir son passé qu’elle voulait cacher. C’était trop dur. Beaucoup trop douloureux à avouer. « J’ai eu peur… pour toi… » Sa panique la rendait fébrile et beaucoup plus enfantine. Oubliée la femme sensuelle et forte. Braxton découvrait une jeune femme brisée et blessée profondément. Elle n’était pas si forte tout comme il ne semblait pas si sûr de lui. Ils avaient sûrement plus en commun qu’un simple désir… Voyant que le jeune homme semblait se calmer, elle desserra ses bras qui maintenaient ses jambes contre sa poitrine et avança tout doucement vers le lit. La peur, toujours présente l’empêchait de revenir rapidement et de se jeter contre lui pour le serrer. Non. Elle ne pouvait pas. Pourtant, l’envie de le faire la bouffait de l’intérieur tout comme l’envie de partir le plus loin possible. Elle luttait contre elle-même. « Tu… fais ça souvent… et… je suis désolée Braxton… je… » Il s’était dit qu’il ne lui arriverait rien avec elle et ça lui faisait chaud au cœur qu’il ait eu confiance en elle, seulement, elle n’avait pas réussi à l’apaiser suffisamment. Mais au fond, qui était-elle pour se croire assez importante pour l’aider ? « Je… Je regrette vraiment pas d’être restée… juste que… merde, j’ai eu peur pour toi… J’ai mal pour toi. T’voir dans cet état c’était… affreux. » Aédan crevait d’envie de comprendre, de lui poser tout plein de questions mais elle se retint pour qu’il se calme totalement. Elle finit par monter sur le lit et recouvrir son corps du drap froissé. Malgré elle, elle resta loin de lui. Peut-être croirait-il qu’elle ne voulait plus l’approcher ? Ce n’était pas vraiment faux. Elle avait peur. De lui, de tout. Elle savait pourtant qu’elle pouvait lui faire confiance. Elle détestait son esprit qui la rendait folle, qui lui donnait envie d’une chose et son contraire. « Est-ce que… tu t’sens un peu mieux… » Sa voix restait faible, un murmure… Bon sang, pourquoi leur moment de bonheur venait de se transformer en cauchemar ? Elle qui voulait profiter se retrouvait à nouveau dans la tourmente. La jeune femme se demandait vraiment si on l’autoriserait un jour à toucher le bonheur du doigt un peu plus qu’une nuit.

Aédan n’allait-elle pas mieux ? Si. Elle n’avait plus si peur, elle avait fait des efforts et ça avait fini par payer. Seulement ce soir, elle souffrait. Cet homme contre qui elle s’était endormie paisiblement venait de chambouler sa nuit et aussi sa vie. Ses gémissements douloureux et ses gestes brusques avaient rappelé de terribles souvenirs à la jeune femme et c’était sans pouvoir se contrôler qu’elle se réfugiait contre le mur encore nue. Ses bras entourant son corps, elle attendait qu’il se calme. Peut-être aurait-elle dû partir ? Pourtant, une force la poussait à rester. La peur la paralysait mais quelque chose d’autre la maintenait dans cette chambre. Il avait été violent avec elle mais il semblait être terrorisé par ce qu’il vivait et pas énervé. Elle ne cessait de se répéter qu’il n’avait pas voulu la frapper, qu’il avait fait ça sans se contrôler. Merde, il dormait. Braxton n’avait pas volontairement levé la main sur elle. Aédan ne pouvait pas s’enfuir et ne jamais plus revenir. Cet homme l’intriguait beaucoup trop. Malgré la peur, elle avait envie d’en savoir plus. Pourquoi était-il si nerveux, si fragile ? Parce que c’était ce qu’il était. Fragile. Aédan le voyait là, nu sur ce lit, le corps tremblant. Peut-être aurait-elle dû s’approcher encore et le serrer dans ses bras mais elle en était incapable. Au fond, elle avait peur qu’il la frappe à nouveau, même involontairement. Elle devait juste patienter un peu qu’il se calme. Elle ne savait pas très bien combien de temps s’était écoulé avant qu’il ne se réveille et qu’il sorte de sa torpeur. Ça lui avait semblé très long mais surtout très douloureux. Timidement, elle finit par le rejoindre et s’installer sur le lit. Elle restait loin malgré tout, ayant inconsciemment peur qu’il recommence.

Le pauvre semblait tellement gêné qu’elle ait assisté à ça et quelque part ça faisait mal à Aédan. Il n’avait pas fait exprès et même si elle paraissait terrifiée, elle ne lui en voulait pas. Son passé la traquait, c’était le seul responsable de ce malaise. Quelqu’un de normal aurait tout fait pour l’apaiser mais elle n’en avait pas été capable. Le regard triste, elle l’écoutait lui expliquer pourquoi il agissait ainsi et finalement, elle put presque se reconnaitre en lui. Le passé. « Ce connard nous hante et ne nous lâche pas… Je comprends ce que tu veux dire… » Elle n’avait pas peur de lui avouer qu’elle aussi subissait les foudres de ce passé encore trop présent. Malgré les années et les efforts, parfois, comme cette nuit, Aédan craquait et retombait dans ses travers. Elle ne s’était pas trompée en imaginant qu’il cachait quelque chose, il lui avouait à demi-mot. Seulement, la jeune femme n’avait toujours aucune idée de ce qui le tracassait et il en était sûrement de même pour lui. Ils étaient semblables à deux écorchés vifs, terrifiés par leurs passés. Le corps d’Aédan tremblait encore. De froid, de peur. Elle était perdue face à lui et après avoir longuement hésité, elle se faufila sous les draps. Elle n’avait aucune envie de partir. Surtout pas après l’avoir vu dans cet état. Qu’importe la peur, il n’avait pas besoin qu’elle l’abandonne mais plutôt de sa présence. En le voyant s’inquiéter pour elle, elle ne put que sourire faiblement. « Tu ne m’as pas fait mal » chuchota-t-elle, « j’ai juste été surprise… Je ne m’y attendais pas. » Elle avait du mal à cacher les tremblements de sa voix. Il verrait sûrement qu’elle tentait de lui dissimuler la vérité mais elle ne voulait pas l’inquiéter plus qu’il ne l’était déjà. Il avait ses problèmes et en rajouter une couche avec les siens n’était peut-être pas la meilleure idée qui soit. Ses paroles la touchaient, la rassurait. Il semblait être un homme bien malgré les apparences. Elle l’avait senti et il confirmait ça par ses gestes, ses mots. La jeune femme ne connaissait pas son histoire et peut-être l’avait-elle jugé trop vite. Comme souvent d’ailleurs mais elle ne pouvait s’en empêcher. Seulement, il y avait des exceptions et Braxton pouvait en faire partie. Alors qu’il prenait sa main dans la sienne, elle pinça les lèvres. Contre toute attente, ce geste lui fit du bien. Elle aurait pu le repousser, mais non, elle le laissa agir, appréciant le contact de sa peau. « Braxton… » Reprenant sa main dans la sienne, elle entrelaça leurs doigts. « Tu n’es pas responsable de ça, d’accord… Je ne suis pas traumatisée par toi, tu comprends ? » Elle l’était, évidemment, mais ce n’était pas lui le responsable. Il ne fallait pas qu’il se mette ça dans la tête. Doucement, elle se rallongea près de lui et riva ses yeux dans les siens. Son pouce caressait lentement le dos de sa main et, avant de reprendre la parole, elle inspira fortement. « Ce n’est pas de ta faute si j’ai eu l’air… traumatisée. Moi aussi j’ai un passé qui… » Gênée, elle fit une petite pause et souffla doucement. « un passé qui reste beaucoup trop présent. Je ne fais pas de crises la nuit mais je peux te dire que j’ai moi aussi eu des problèmes… » Tendrement, elle porta sa main à sa bouche et l’embrassa. Elle voulait le rassurer mais aussi avancer. La tendresse n’avait jamais été sa tasse de thé et finalement, voir Braxton dans cet état lui donnait envie de changer. « Tu sais… Je pense qu’on a été attiré l’un vers l’autre parce qu’on n’a pas eu des histoires faciles… Quelque chose m’a intrigué en toi dès que je t’ai vu et j’ai pas su dire pourquoi… Je ne sais toujours pas exactement mais je comprends mieux… On se ressemble… » La jeune femme chuchotait ses aveux, peu sûre de l’impact qu’ils auraient. Elle ne voulait pas lui faire peur, juste qu’il comprenne ce qu’elle pouvait ressentir. Et au fond, elle se doutait que pour lui c’était la même chose. « Alors… si tu as besoin de parler… pas forcément ce soir mais… quand tu veux, je suis là… » Son regard dans le sien, elle continua d’embrasser le dos de sa main et ferma les yeux en laissant ses lèvres contre sa peau. Ce qu’ils vivaient là la perturbait. Jamais elle ne s’était sentie si proche de quelqu’un depuis des années. Ça lui faisait du bien autant que ça lui faisait peur. Elle ne savait pas comment l’aider. Il fallait qu’elle trouve. A deux, peut-être s’en sortiraient-ils mieux ?

Traitre qu’était ce passé. Cette torture qui ne partait jamais. Les deux jeunes gens dans cette chambre semblaient bien plus marqués qu’ils ne voulaient le laisser paraitre. La brunette jouait les femmes fatales, séductrices et sans attaches mais au fond, elle n’était encore qu’une gamine terrifiée. Elle gardait une trace indélébile de sa mésaventure de jeunesse et malgré ses efforts, elle ne pouvait contrôler ses réactions. Aédan allait pourtant mieux. Moins en stress et apeurée au moindre geste. Seulement, ce soir était différent. Braxton lui avait fait peur. Ses gémissements plaintifs et ses coups l’avaient complètement retournée. Pourtant elle n’avait pu quitter cette chambre. Elle savait qu’il n’était pas conscient de ses gestes. Il n’avait pas eu la volonté de la frapper. En le regardant, elle avait compris qu’il faisait un cauchemar. Ça lui avait tordu le ventre. Elle aussi, il lui était arrivé de se réveiller en pleine nuit, revivait cette scène qu’elle aurait voulu oublier. La jeune femme aurait aimé avoir une mémoire sélective et ne pouvoir garder que les souvenirs heureux. Malheureusement, les coups de son ex-copain avaient fait trop de ravages sur elle. Aujourd’hui, elle avait la volonté de passer à autre chose. Elle réussissait la plupart du temps à se contrôler et ne plus pleurer pour ça. Parfois elle se sentait même ridicule de replonger après tout ce temps. Revoir Blake à Arrowsic ne l’avait pas aidée. Tous ses doutes avaient refait surface et ses tourments la torturaient de nouveau un peu trop. Son bourreau n’avait pas réussi à apaiser ses doutes. Lui parler n’avait rien fait. Elle ne comprenait toujours pas et peut-être même qu’elle ne comprendrait jamais.

Braxton enfin calmé, elle se mit près de lui. Après l’épisode avec Blake, elle n’avait plus voulu toucher quelqu’un. Aucun contact, aucune douceur. Seules ses propres mains se posaient sur son corps et encore, avec une certaine difficulté. Elle se détestait d’avoir été si bête et si naïve. Le mal était fait et les années passées avaient contribué à son évolution. Les contacts étaient revenus mais rien de tendre. Du sexe uniquement. Aucune marque d’affection. Elle n’avait plus confiance. Aédan fuyait l’attachement comme la peste mais quelque chose lui manquait. Comment vivre sans douceur ? Sans amitié ? C’était assez dur. La brune tentait d’évoluer et ce soir, elle voulait rester avec Braxton. Il était le premier homme avait qui elle dormait toute la nuit depuis très, très longtemps. Elle ne regrettait pas son choix malgré les turbulences. Cet homme semblait brisé. Elle avait détecté quelque chose chez lui dès qu’elle avait posé son regard dans le sien. Bien sûr, il était extrêmement séduisant. Un corps parfait, des yeux d’un bleu magnifique et une attitude à damner un saint… Elle n’avait su lui résister. Mais il y avait plus que ça. Ils étaient semblables. Des écorchés vifs par une vie un peu trop salope. Aédan voulait lui apporter son aide, le rassurer. Braxton semblait s’en vouloir et elle ne pouvait l’accabler pour ça. Elle avait juste envie de comprendre pourquoi il était si tourmenté.

Le fait qu’il l’attire contre lui la troubla un peu mais elle ne se défit pas de son étreinte. Au fond, elle en avait besoin. Aédan se sentait bien dans ses bras et malgré la peur, elle n’avait aucune envie de partir. Ils avaient besoin l’un de l’autre même s’ils ne se connaissaient presque pas. Ça semblait inné, incassable. Peut-être qu’ils ne pouvaient faire autrement qu’être attirés l’un vers l’autre. Pourquoi lutter ? « Merci Braxton… » Elle croyait ses paroles. Elle qui n’accordait sa confiance que très rarement, pour ne pas dire jamais, cette nuit, elle n’arrivait pas à douter. Ses yeux la transperçaient par leur sincérité et les doutes s’étaient enfuis. Un rire passa doucement entre ses lèvres alors qu’il tentait de détendre l’atmosphère. « J’sais bien ! j’suis quand même super bien foutue ! Ca aurait été étrange que tu me résistes. » Nullement sérieuse, elle savait qu’elle était plutôt jolie mais beaucoup d’autres filles l’étaient bien plus. Elle n’était pas non plus de ces filles qui avaient un corps de bombe sexuelle. Aédan avait de jolies formes, c’était certain. Peut-être était-ce ça que Braxton appelait « corps de rêve ». D’autres préféraient les filles plus pulpeuses, plus sexy. Elle s’aimait comme elle était à présent et savait aussi qu’elle n’était pas à plaindre. Son rire se changea en un sourire tendre alors qu’il se confiait un tout petit peu. Evidemment qu’il n’était pas ce salaud qu’elle avait pu entrevoir. Tout semblait bien plus compliqué et elle savait qu’elle l’avait sûrement jugé trop vite. Mais ça n’avait duré qu’un instant. Derrière sa carapace devait se cacher quelque chose de beaucoup trop dur tout comme elle pouvait dissimuler son passé tumultueux derrière son sourire charmeur. « Je te crois… Je n’suis pas non plus cette salope… » Aédan portait ce costume pour s’empêcher de s’attacher. Ce soir, Braxton venait de faire tomber quelques barrières. Même s’ils ne se connaissaient pas encore il avait réussi à la chambouler, à la faire se remettre en question…

Le sommeil les avait quittés. Les yeux d’Aédan restaient grand ouverts à fixer le vide. Tant de questions lui brulaient les lèvres mais elle avait peur de le blesser en mettant le doigt sur quelque chose de trop important. Pourtant, elle crevait d’avis de savoir mais aussi de parler. Elle n’avait jamais confié ses soucis à part à son psychologue et parfois, à demi-mots à sa famille. Ce faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas ouvert son cœur à quelqu’un d’autre. Les blessures qu’elle tentait de refermer étaient malheureusement beaucoup trop présentes. « Je pense qu’on se cache trop bien derrière nos masques… » Elle aimerait abaisser celui de Braxton et voir ce qu’il était réellement. Il n’était pas uniquement un mari infidèle. Quelque chose de beaucoup plus compliqué semblait s’être immiscé dans sa vie et la belle n’osait pas vraiment lui demander. Nullement timide, elle avait plutôt peur de l’attrister. « Pardonne-moi à l’avance mais… pourquoi trompes-tu ta femme ? » Ses mots avaient pourtant été prononcés faiblement mais elle avait eu cette impression d’avoir crié à travers le silence. Sa main caressait la sienne, près de son alliance, sans pour autant la toucher. C’était quelque chose de précieux malgré tout. Elle n’arrivait pas à se dire qu’il la trompait juste par plaisir de lui faire mal. Il devait y avoir un problème plus conséquent et finalement Aédan se demandait si elle voulait vraiment savoir. Faire souffrir les gens n’était pas sa tasse de thé mais elle savait aussi qu’on guérissait peut-être mieux grâce à la douleur… L’important est de savoir se relever… Elle voulait aider Braxton. A deux, ils seraient peut-être plus forts.

Cet homme l’avait attirée dès que ses yeux s’étaient posés sur lui. Un physique parfait, un regard mystérieux et un charme fou. Evidemment, à première vue, Aédan l’avait jugé. Braxton était beau, même très beau. il ne pouvait donc pas être digne de confiance. Sensation accentuée lorsqu’elle avait remarqué une alliance au doigt de cet homme. Un salaud de plus. Mais un salaud qui lui plaisait terriblement. Elle avait craqué. Une fois. Puis deux. Dès leur première nuit, la brune avait senti quelque chose de particulier. Malgré le fait qu’il soit sûrement un connard qui trompait sa femme dès qu’il en avait l’occasion, Aédan était troublée. Il dégageait un tel mystère que, petit à petit, son jugement s’effritait. Ce soir elle en eut la confirmation. Braxton était un homme perturbé, elle le sentait et à présent, elle le savait. Cette crise spectaculaire, ses tremblements et son angoisse l’avaient marquée et, malgré la peur qui l’avait envahie, elle n’avait pu se résoudre à s’enfuir. Aédan sentait qu’il avait besoin de quelqu’un et, prétentieusement, elle s’imaginait capable de l’aider. Ou peut-être était-ce parce qu’elle se voyait en lui. Leurs blessures n’étaient sûrement pas les mêmes mais ils avaient cette façon spéciale de réagir, celle de se cacher, de jouer un jeu. Il lui ressemblait plus qu’elle ne l’imaginait et la jeune femme avait de plus en plus de difficultés à se dire qu’il était un parfait salaud.

L’ambiance plutôt lourde s’effaçait petit à petit mais une ombre planait encore sur eux. Blottie contre lui, elle se sentait bien. Peut-être même qu’elle serait capable de se confier un peu. C’était une chose très dure pour elle. Très peu connaissaient son histoire et ici, elle était vue comme une jeune femme plutôt froide de prime abord mais très séductrice. Aédan n'avait pas été tout à fait comme ça avec Braxton. Malicieuse mais jamais froide. Une alchimie particulière s’était établie et malgré sa réticence, elle sentait qu’il était digne d’avoir sa confiance. « Pourtant, j’agis la plupart du temps comme ça… Avec toi, c’est vrai que c’était un peu différent. » Elle s’était amusée mais finalement elle était encore là. L’envie de le connaitre ne la quittait plus. « C’est parce que tu es l’homme de mes rêves. » Ils tentaient de plaisanter un peu pour détendre l’atmosphère mais c’était plutôt difficile. Tant de questions tournaient dans l'esprit de la belle. Elle ne savait pas si la raison de son « attachement » à Braxton était due au fait qu’il soit l’homme de ses rêves mais elle était certaine qu’ils avaient quelque chose à faire ensemble, un petit bout de chemin. Pour s’aider, pour s’apprécier. La jeune femme ne pensait pas à une histoire d’amour mais plutôt un lien indéfectible. Ce n’était pourtant pas du tout dans ses habitudes mais les sensations étaient là et elle ne pouvait les nier.

Tendrement, ses doigts remontaient le long du dos de Braxton, l’apaisant au mieux. « Merci… C’est juste… » elle rigola faiblement et fixa ses yeux dans ceux de son amant du soir. « C’est difficile ça fait des années que je n’en ai pas parlé. » Elle n’avait pas oublié mais prononcer les mots semblait être difficile. Elle n’avait avoué qu’à la police et à son psychologue lors de leurs entrevues. Les autres personnes étaient au courant parce qu’ils l’avaient vue. Sa meilleure amie l’avait retrouvée en sang, ses parents avaient été prévenus par les policiers et avaient constaté ses blessures. Aédan avait été incapable de tout leur dire, ils avaient connu la vérité par sa plainte aux forces de l'ordre. Peut-être qu’en reparler lui ferait du bien, lui permettrait d’extérioriser enfin. Seulement, elle n’était pas prête. Du moins, elle ne se sentait pas capable. Peut-être qu’en se serrant encore plus contre lui, en plongeant dans ses yeux dans les siens, elle trouverait le courage de prononcer les mots qui décriraient le mal que cet homme lui avait fait. Égoïstement, elle changea de sujet et reporta la conversation sur Braxton. Peut-être n’était-il pas prêt non plus mais elle lui posa cette question qui lui brûlait les lèvres. Lui qui ne voulait pas la forcer à parler se retrouvait avec une question très précise et gênante. Il ne répondait pas et plus le temps passait, plus la jeune femme sentait qu’elle avait sûrement fait une connerie. Ses doigts ne cessaient de caresser sa peau, plus intensément, comme pour se faire pardonner d’avoir prononcé ces quelques mots. Aédan ne voulait pas non plus le forcer à répondre mais si elle avait su, elle n’aurait pas posé cette question, du moins pas ainsi. En croisant son regard, elle eut envie de s’insulter, de se crier dessus. Elle était stupide. Pourquoi n’avait-elle pas pensé à cette foutue éventualité ? Chaque mot de Braxton s’infiltrait en elle et son esprit fusait, comprenant enfin cette attitude qu’il avait eue, assimilant enfin pourquoi elle avait senti quelque chose de spécial. « Je n’ai pas pitié, je te le promets… » Doucement, sa main remonta contre sa joue et la caressa. Dans son regard, Braxton ne verrait aucune pitié, seulement de la compréhension. Même si elle n’avait pas subi ce genre de douleur, elle aussi avait souffert et ne supportait pas que les gens aient pitié d’elle. La dissimulation, le déménagement, une envie de renouveau… Ils étaient identiques. Ils voulaient aller mieux mais rien ne semblait pouvoir les aider. « Toi et moi, on est pareil Braxton… J’ai fait les mêmes choses que toi… Pas pour les mêmes raisons mais finalement je me retrouve en toi… » Pourquoi n’avait-elle pas retenu ses mots ? Pourquoi avait-elle mis les deux pieds dans le plat avec cette foutue question. Certes, la vérité était maintenant découverte mais Braxton, lui n’avait rien tenté de la sorte. Elle n’avait pas voulu le mettre mal à l’aise et surtout, elle n’avait pas pour but de le blesser. Aédan aurait juste dû comprendre que quelque chose de grave se cachait derrière tant de mal-être. S’il était si identique à elle, la jeune femme aurait dû y aller avec plus de tact. « Je suis désolée d’avoir posé cette question comme ça… J’t’ai pas respecté et ça m’énerve… » La brune se sentait stupide. Doucement, elle posa ses lèvres contre sa joue, longuement, tendrement. Leurs corps se collant encore plus l’un à l’autre, Aédan voulait seulement l’apaiser, se faire pardonner de tant de maladresse. « Si tu ne veux plus en parler, je comprendrais… » Elle ne voulait pas le forcer ni le gêner avec des questions trop intimes. Elle voulait qu’il se confie à elle petit à petit tout comme elle le ferait s’il avait envie de l’écouter. Elle en avait besoin. Réellement.

Leur soirée était intense en émotions. Passant d’une alchimie sexuelle presque parfaite à une séance de confessions troublante. Aédan était de plus en plus troublée. Elle se sentait bien près de lui malgré cette crise plutôt violente. Elle avait fait taire sa peur pour finalement le rejoindre et se blottir contre lui. Depuis combien de temps n’avait-elle plus eu ce genre de contact avec un homme ? Trop longtemps. Elle ne préférait même pas y penser. Ce soir, elle était bien. Peut-être ne recommencerait-elle pas de sitôt alors préféra profiter. Sa voix l’apaisait, ses caresses la mettaient en confiance et petit à petit, elle se laissa réellement aller contre lui. La brunette pensa même à se dévoiler un peu malgré la réticence. Il ne la forçait pas tout comme elle ne l’obligeait à rien. Il sembla juste qu’une confiance mutuelle se soit installée entre eux et ça, Aédan ne l’avait pas ressenti depuis des années. De trop longues années. Il était le seul à la faire réagir autant, le seul qui, en un regard la troublait et la calmait aussitôt. Ça la rendait nerveuse mais, finalement, après avoir repoussé tant d’hommes, elle était heureuse de ressentir tout ça. Elle qui voulait détester cette sensation se retrouvait aujourd’hui à l’apprécier.

Pourtant, elle se demanda un instant si elle ne venait pas de tout gâcher. Cette question si personnelle, si dure, n’aurait jamais dû sortir ainsi de sa bouche. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé ? Pourquoi avait-elle sauté la tête la première ? Elle n’avait pas l’habitude de prendre des pincettes, mais avec lui, elle aurait dû. Elle avait compris qu’il n’était pas un simple mari infidèle, elle avait bien vu qu’il y avait plus et cette crise spectaculaire l’avait confirmé. Et comme une conne, elle avait enfoncé le clou. La brunette se sentait stupide. L’envie de se cacher l’envahissait et c’était avec honte qu’elle releva le regard vers lui pour s’excuser. Elle n’avait pas pitié de lui, elle aurait juste voulu que ça se passe autrement, ne pas l’agresser bêtement avec sa question. Alors qu’il parlait, Aédan déglutit. « elle est morte, je ne peux rien y faire » Evidemment… Idiote qu’elle était. Elle ne faisait que tourner le couteau dans la plaie mais sa stupide curiosité la titillait. Tant de questions flottaient dans son esprit mais elle les retenait. Elle ne ferait pas deux fois la même erreur. S’il avait envie de lui donner des détails, il le ferait de lui-même. Aédan n’allait pas s’immiscer à nouveau dans sa vie. « Je suis désolée Braxton… Vraiment… » Sa voix n’était qu’un murmure. La jeune femme regrettait d’avoir prononcé cette foutue phrase. Elle espérait du fond du cœur qu’il ne lui en tiendrait pas rigueur. Leur relation, indéfinie pour l’instant, venait juste de commencer et elle n’avait aucune envie de le perdre. Elle appréciait énormément sa compagnie et s’en voudrait énormément s’il ne voulait plus lui parler.

Surprise, un petit sourire se glissa sur ses lèvres alors qu’elle se retrouvait sur lui. Ses caresse l’apaisaient, la rassuraient. Peut-être ne lui en voulait-il pas ? Son cœur s’affola un peu et elle laissa un rire s’échapper à sa phrase malicieuse. « M’éliminer ? » Plissant ses yeux, la belle haussa ensuite un sourcil. Attendrie par ses mots, elle pencha la tête et le regarda longuement. Son esprit fusait, les phrases s’entrechoquaient en elle et tant bien que mal, elle essayait de mettre de l’ordre dans toute cette pagaille. Plaisantait-il ? Après tout, il venait de faire une sorte de blague alors s’il fallait, sa dernière confession en était une aussi. Pourtant, Aédan aurait réellement aimé que cet aveu soit sincère. Même s’il était quelque peu négatif, la belle avait la confirmation que ce qu’elle ressentait pour lui, ce trouble, cette envie de le connaitre beaucoup plus, était finalement réciproque. Passant sa langue sur ses lèvres, elle continuait de le fixer sans un mot. Un silence doux, nullement pesant. Elle était bien mais elle devait trouver une réponse à lui faire. Quelque chose de moins bête que précédemment. Aédan avait peur de le vexer mais aussi de passer pour une fille sans cervelle. « Parfois, on ne choisit pas forcément… mh ? » Elle était bien placée pour le savoir. Elle s’était amourachée d’un connard qui n’avait fait que la détruire. Elle en portait encore les stigmates aujourd’hui. Ses blessures n’étaient pas réellement refermées pourtant elle essayait de faire comme si c’était le cas. La souffrance avait disparue, seule la crainte restait. « C’est ce qui me fait peur, moi… L’attachement… » Timidement, ses yeux s’accrochaient à ceux de Braxton sans vouloir les lâcher. Aédan les trouvait beaux. Réellement magnifiques. Une couleur pure, une intensité hors du commun. Ceux de Blake avaient aussi ce charme. Mais les iris de Braxton étaient rassurants, apaisants. La jeune femme n’avait pas peur de se fondre dans cet océan de bleu. C’était tellement appréciable. « S’attacher aux mauvaises personnes fait souffrir… Et je t’avoue que j’ai peur que ça recommence… » Doucement, elle rigola, tentant de cacher sa gêne. Ses doigts replacèrent rapidement une mèche de cheveux derrière son oreille puis, elle vint caresser la joue de l’homme sous elle. « J’essaie de me convaincre que je vaux mieux que ça… Que personne ne mérite que je m’attache mais… Je sais que c’est faux. J’ai juste peur… Vraiment peur… » Ses dents ne cessaient de maltraiter sa lèvre inférieure alors qu’elle continuait de le fixer. La jeune femme n’arrivait pas à ce dire qu’elle devait se méfier de lui. Il semblait tellement différent des autres, tellement différent de celui qu’elle avait vu la première fois. Mais devait-elle lui faire confiance aussi vite alors qu’elle s’interdisait de le faire habituellement ? Elle avait tellement peur de le regretter. Seulement, un gros problème venait la bousculer. Aédan n’arrivait pas à se méfier. Sa conscience lui hurlait de le pas le laisser entrer mais son cœur ne pouvait faire autrement. Malgré tout, elle s’attachait à lui. Ami, amant, plus ? Elle ne savait pas réellement ce qu’elle désirait mais elle savait qu’il était déjà trop tard pour reculer. Aédan tenait à lui. « Et si moi, je suis déjà attachée à toi ? » Penchant la tête, elle soutenait son regard. Était-il digne de confiance ? Comment pourrait-elle le savoir ? Il allait lui dire « oui évidemment » ou « à toi de voir ». Mais, seul le temps pourrait lui montrer si elle avait eu raison de céder, de baisser un peu les armes. Alors que devait-elle faire ? Rester avec lui, apprendre à le connaitre et espérer qu’il soit un homme gentil ou partir et ne plus jamais repenser à lui ? Elle savait qu’il serait dur de ne plus songer à lui, elle ne pourrait pas l’oublier. Pas après cette nuit, pas après ce qu’ils venaient de vivre. « tu sais, j’suis censée partir en courant. Je ne m’attache pas. Et toi non plus. Alors pourquoi on est là, encore ensemble ? » Encore une fois, sa réponse serait-elle sincère ? Elle n’en avait aucune idée. La brune devait juste se laisser aller, accepter de lui faire confiance. Il fallait. Mais en était-elle capable ? Son esprit lui criait que non. Puis ensuite oui. Elle ne savait plus. Pourtant, en le regardant dans les yeux, la réponse était évidente. Elle avait confiance.