Les lumières du petit bar s'éteignent lorsque Julian appuie sur l'interrupteur après avoir lancé un dernier regard sur la pièce. Il était fier de ce qu'il voyait et il savait que son père le serait également si, aujourd'hui, il était encore en vie. Ce dernier avait quitté ce monde y a cinq ans, trop tôt selon son fils. Décédé peu de temps après le mariage de ce dernier d'ailleurs, son père avait été le plus heureux que de le voir se marié à une jeune femme qu'il appréciait particulièrement. En effet, M. Harrington a toujours su que Vicky était faîte pour son fils malgré la différence entre ces deux jeunes et ce que peuvent dire les gens. Il a toujours dit à son fils de suivre son coeur et de ne pas écouter les autres que personne ne voudrait son bien à part lui et la femme de sa vie. C'était un homme bon et son père lui manquait énormément surtout ces derniers temps, il merdait sur plusieurs points que ce soit dans sa vie privée ou professionnelle et il ne savait que faire pour arranger les choses. Le bar coulait et si il ne trouvait pas rapidement une idée de comment faire pour remonter la pente, il devrait s'en défaire. Mais comment se débarrasser de la seule chose qui lui restait de son père ? Julian avait perdu sa mère lors de sa naissance et il n'avait jamais eu l'occasion de la voir, M. Harrington lui racontait beaucoup d'histoire sur elle et même que soit disant il avait le même regard qu'elle. Fermant le bar à clé, Julian se dirigea à pied chez lui, il ne vivait pas très loin de son boulot faut dire que la ville n'était pas si immense que ça et puis il aimait pouvoir prendre l'air ainsi, il était tard et il espérait que Vicky soit chez eux. Pour quelle raison ? Puisque cela faisait bientôt deux ans qu'ils étaient en froid et spécialement depuis leur dernière dispute où elle lui a annoncé qu'elle s'était faite embrassé par un autre homme. Et quel homme ! Un des anciens amis du lycée qui avait tout pour lui. Une baraque d'enfer, une dizaine de voitures, un compte en banque plein à craqué en Suisse et le physique qui allait avec. Comment résister à un type pareil ? Surtout par rapport à Julian qui comparé à lui n'avait qu'un pick-up dont il devait réparer le moteur, une appartement dans sa ville natale et un compte vide. Il pourrait ouvrir son porte feuille qu'un papillon s'en envolerait. Julian sorti les clés de sa poche arrière et ouvrit la porte de son appartement, une faible lumière se trouvait dans le salon. Il posa ses clés sur la petite table près de l'entrée et enleva sa veste qu'il accrocha qu'il posa sur le bras du canapé du salon. Elle se trouvait là, endormie avec une petite couverture sur elle. Elle ouvrit les yeux doucement et regarda Julian. Il ne put s'empêcher de lui faire un petit sourire. « Désolé si je t'ai réveillée. » Il l'observe en restant debout devant elle sans oser faire quoique ce soit. « C'est pas grave, je ne dormais pas de toute façon. » Mensonge, il la connaissait par coeur, après tout cela faisait depuis leur adolescence qu'ils étaient ensemble. Il n'avait jamais réellement connu une autre fille qu'elle et jusqu'à aujourd'hui, il ne s'en était jamais plein. Ces derniers temps, ils se posaient tellement de questions sur leur couple qu'ils ne savaient plus où ils en étaient. Tout ceci avait commencé y a deux ans environ lorsqu'elle a fait sa fausse couche et qu'elle s'est éloigné de lui. Non pas que c'était de sa faute mais cet évènement les a éloigné et ils n'ont rien fait pour arranger les choses dans l'immédiat le tout à trainer et à présent ils se retrouvent comme des cons à se parler à peine lorsqu'ils se retrouvent dans la même pièce. Pourtant l'idée de divorcer ne frôlait même pas l'esprit de Julian et c'était peut-être ça le problème au bout du compte, non ? Il ne se voyait pas ne plus l'avoir dans sa vie, il avait peur de la perdre définitivement et pourtant il ne faisait rien pour arranger les choses. C'était peut-être dû au fait qu'elle a pensé à être avec un autre ? Il en savait rien et la plus part du temps s'enfermait dans son travail sans penser à sa vie privée. Ce n'était pas la meilleure des solutions mais c'était celle qu'il avait trouvé pour ne pas péter un câble. Son regard va du visage à Vicky jusqu'à sa main qu'elle porte à sa tête. Il voit la bague, celle que son père lui avait donné pour la remettre à la jeune femme. Elle appartenait à la mère de Julian, elle n'avait pas beaucoup de valeur physique, ce n'était pas une bague à des milliards comme pouvait le mérité Victoria mais elle avait beaucoup de valeur sentimentale pour le jeune Harrington. Elle était tout de suite tombée amoureuse de la bague lorsqu'il avait fait sa demande, il savait qu'elle était destinée à lui pourtant ce n'était pas gagné. Elle était riche, belle et populaire alors que c'était le bad boy du lycée qui était toujours fourré dans les emmerdes sans vraiment le vouloir. Elle a renoncé à aller à de grandes universités pour pouvoir rester avec lui ici et c'est comme ça que son père la renia en la virant de la maison. Elle vint habitué très tôt chez Julian et son père qui l'ont accueillit à bras ouvert non pas sans se sentir fautif pour le jeune homme. Mais elle lui avait fait comprendre que c'était son choix à elle et que si ces parents ne l'acceptaient pas c'était de leur faute et pas de la sienne. Elle aurait pu avoir le mariage de rêve, la vie de rêve et un super métier si elle n'était pas tomber sur Julian. Savoir qu'elle avait côtoyer ce mec de rêve rendait l'Harrington malade même si au fond de lui, il savait qu'il ne pourrait pas la garder éternellement si sa situation ne s'améliorait pas. Il sort de ses pensées lorsque Vicky se lève pour regagner sa chambre en lui lançant un petit « Bonne nuit. » , elle dormait là-bas alors qu'il passait sa nuit sur le canapé du salon n'ayant que deux chambres, la leur et celle où devait se trouver leur bébé si il avait pu naître.