« You gave me a forever within the numbered days, and I’m grateful. »
PART. 1 « Papa, papa ! » J'arrivai en courant dans le salon. Mon père venait tout juste de rentrer. Il semblait fatigué, il avait des cernes sous les yeux. Lorsque j'entrai dans la pièce, son visage s'illumina d'un sourire.
« Aria ! » Il me serra dans ses bras. Ma mère entra dans le salon, souriante, et s'exclama :
« Aria, laisse donc ton père un peu tranquille. Il a eu une dure journée de travail. » Mon père s'assit sur le canapé puis me prit sur ses genoux. Ma mère ne tarda pas à venir nous rejoindre. A l'époque, j'avais sept ans. Je venais tout juste d'apprendre à lire.
« Papa, tu sais, aujourd'hui, à l'école, j'ai réussi à lire plusieurs lignes toute seule ! » Je le vis sourire :
« C'est très bien ! Demain soir, après le travail, j'irai t'acheter une glace ! » J'adorais mon père. Il ne me grondait jamais, et il m'achetait souvent des glaces. Lorsqu'il promettait quelque chose, il le faisait toujours. Mais cette fois-ci, il ne pourrait pas tenir sa promesse.
Le lendemain soir, à la même heure, j'attendais avec impatience que mon père rentre du travail. Mais il avait plus de vingt minutes de retard. Ma mère commençait sérieusement à s'inquiéter mais elle essayait de ne pas le montrer. J'attendis longtemps. Une heure passa. Et soudain, le téléphone se mit à sonner. J'eus un mauvais pressentiment. Et ma mère aussi, sans doute. Elle alla décrocher, tremblante :
« Allô ? Oui, c'est moi, Mrs Gray. » Il y eut un silence.
« Non, ce n'est pas possible... » Je vis les larmes couler sur ses joues. Puis elle commença à pleurer vraiment.
« J'arrive tout de suite. » Elle raccrocha et se tourna vers moi. Elle avait les joues mouillées de larmes.
« Maman... Qu'est-ce qu'il y a ? » Elle essaya de se calmer.
« C'est ton père. Il a eu un accident de voiture. » Il me sembla que le monde s'écroulait. Nous nous rendîmes à l'hôpital où mon père avait été envoyé. Mais, le temps qu'on arrive, il était déjà mort.
PART. 2 « Aria ? Je peux te parler ? » J'étais assise sur une chaise longue, sur la terrasse, au soleil. Les années avaient passés depuis le décès de mon père. J'avais maintenant dix-huit ans.
« Oui. » Ma mère alla s'asseoir sur une chaise.
« Aria... Tu ressembles tellement à ton père... » On me l'avait déjà dit plusieurs fois. Ma mère me le répétait souvent. En vérité, plus je grandissais, plus je me rendais compte que je ressemblais aussi beaucoup à ma mère. J'avais les mêmes cheveux blonds, la même forme de visage. Mais j'avais les yeux de mon père, son nez aussi.
« Je... voulais te dire que... Je suis désolée. Je suis désolée d'avoir été déprimée pendant toutes ces années... Ce n'était pas facile. Je trouve que je n'ai pas été assez là pour toi. Et maintenant, tu es une jeune fille... J'ai l'impression de ne pas avoir vu le temps passer. » J'essayais de sourire.
« Ce n'était pas facile. Je sais que tu as essayé de lutter contre les souvenirs, mais ils sont toujours là. Je sais ce que tu as ressenti, maman. » Elle me sourit, puis me serra dans ses bras.
« On a surmonté ça ensemble. Et je sais que ce n'était pas évident pour toi de grandir sans ton père... » Ce qu'elle disait... c'était vrai. J'avais beaucoup souffert de son absence, encore plus quand je m'étais répété qu'il ne reviendrait plus. Je sais que c'était pareil pour ma mère. C'était même pire. Elle avait perdu la personne qu'elle aimait le plus au monde. Et maintenant, il lui restait moi, sa fille, qui ressemblait tant à son défunt époux.
« Oui, c'est vrai... Mais j'ai réussi à surmonter ça. » Elle me sourit. Elle semblait songeuse. Elle revint doucement à la réalité.
« Sinon... Ça te dit d'aller manger au restaurant ce soir ? On pourra parler du bon vieux temps... » Le soir, nous allâmes donc au restaurant. Et nous parlâmes longtemps, de tout et de rien. Nous nous rappelions de bons souvenirs, de mon père souvent. Je n'avais jamais été aussi proche de ma mère que ce soir-là.
PART. 3 « Aria ! Vous n'êtes pas censée finir votre article ? » Oh non, pas encore elle. La directrice du journal. Elle m'espionnait ou quoi ? Je travaillais ici depuis six mois maintenant, et j'avais toujours l'impression qu'elle m'espionnait.
« Si, j'allais justement... » « Alors ne restez pas là à bavarder ! » Elle partit vers une autre journaliste qu'elle allait sans doute harceler.
« Elle m'exaspère... » « Ne t'inquiètes pas, Aria. Elle finira bien par te lâcher... » Je haussais les épaules et partis finir mon article. Ashley était ma meilleure amie. On se connaissait depuis quelques années, et on était tout de suite devenues meilleures amies. Alors que je finissais tout juste mon article, Ashley vint me voir. Elle semblait excitée.
« Tu ne devineras jamais QUI vient d'entrer dans le bureau de la directrice ! » « Qui ? » « Son fils ! Il est juste... » Elle ne finit pas sa phrase, ce qui voulait dire qu'elle ne trouvait aucun adjectif qui pouvait correspondre. Comme je restais calme, elle s'exclama :
« Il FAUT absolument que tu le vois ! Il est FAIT pour toi ! » « Ashley... Ça ne m'intéresse pas vraiment... » Elle ne tenait plus en place.
« Bon, de toute façon, il faut que j'aille donner cet article à notre directrice adorée. »Je me rendis au bureau de la directrice, Ashley sur mes pas. Une fois arrivée devant le bureau, elle resta plantée là.
« Je t'attends là. Vas-y ! » Ashley serait toujours Ashley. Je frappais à la porte du bureau.
« Entrez. » J'ouvris la porte et entrais. La directrice était debout derrière son bureau. Son fils se trouvait en face d'elle.
« Mais maman... Je suis adulte, maintenant, je peux faire ce que je... » « N'insiste pas, c'est non. » Je toussais pour qu'elle se souvienne de ma présence. Elle posa son regard sur moi.
« Oui ? » « Euh... J'ai fini mon article... » Son fils se retourna vers moi. Nos regards se croisèrent. Oh mon dieu. Je ne pouvais pas détacher mon regard de lui. Sa mère parut comprendre ce qui était en train de se passer et répondit :
« Euh... très bien... posez-le là. » Je le posais et sortis. Ashley m'attendait, hystérique.
« Alors ? » Je me contentais de hausser les épaules et retournais à mon bureau. Il me restait une demi-heure et j'aurai fini ma journée de travail. Je rangeai les feuilles qui traînaient sur mon bureau. Les trente minutes passèrent rapidement. Je rangeai mes affaires et me préparai à partir. Ashley n'avait toujours pas lâché l'affaire. Elle aussi avait fini sa journée. Au moment où nous passâmes devant le bureau de la directrice, son fils en sortit.
« Elle ne changera jamais... » Il prit alors conscience que nous étions juste là.
« Bonjour. Je n'ai pas eu l'occasion de me présenter, tout à l'heure... Aiden. Je suis... son fils... au cas où vous ne l'auriez pas remarqué. » J'avais l'impression qu'il ne s'adressait qu'à moi.
« Aria. » Il sortit en même temps que nous. Nous restâmes discuter sur le trottoir. Lorsque je partis enfin, Ashley sur les talons, elle n'arrêta pas de parler. Je ne l'écoutais pas vraiment.
« ... suis sûre que tu es amoureuse... ça se voit... » « Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ? C'est n'importe quoi... » Elle souriait, comme si elle avait découvert quelque chose.