J’ai vécu à Los Angeles à partir de ma naissance, jusqu’à mes seize ans. Il s’est produit un certain événement qui m’a obligée à m’en aller. Je vous le raconterai plus tard… Pour commencer, je vais vous parler de moi, de ma personnalité si on veut. On dit que moi que je suis une fille intelligente et ambitieuse. Je ne souhaite pas faire un simple petit métier plus tard. Je veux aller à l’université, je veux avoir un métier que j’adorerai, je veux avoir une vie différente de celle de mes parents. Ça aussi, je vous le raconterai plus tard. Je suis très têtue et même rusée, quand j’ai une idée en tête, je fais mon possible pour arriver à mes fins. On m’aime ou on ne m’aime pas, je suis franche, je dis ce que je pense, peu importe que ça soit gentil ou non. Je préfère être blessée avec la vérité plutôt que d’être heureuse avec un tas de mensonges. Je peux être très froide aux premiers abords, ça dépend de mon humeur. Habituellement, je suis heureuse et lunatique un peu, mais on connait tous des mauvais jours! Je dirais que je suis endurcie et j’ai confiance en moi, n’essayez pas de me rabaisser, ça va me passer dix pieds par-dessus la tête et vous ne m’atteindrez pas. De plus, je suis une personne possessive, je déteste partager, ce qui peut me rendre jalouse parfois. Je ne donne pas facilement ma confiance non plus. Je suis un peu rebelle, quoi que je n’ai jamais touché à la cigarette, ça me dégoûte. Par contre, quand on apprend à me connaître davantage, je suis une personne aimable et souriante.

Je n’ai jamais vécu avec mes parents biologiques. Ils m’ont abandonnés lorsque j’étais un bébé parce qu’ils n’avaient pas assez d’argent pour me garder. J’ai été recueillie par une famille, ce n’était pas la plus gentille qui soit, ils m’ont gardée pour l’argent qu’ils recevaient pour me garder… Mais au moins j’avais une maison. À quatorze ans, ma ‘’mère’’ m’a carrément foutue à la porte, sous prétexte que je n’étais pas sa vraie fille. Ce fut un choc, je me retrouvais du jour au lendemain à la rue, je ne savais plus quoi faire. Heureusement pour moi, la famille de ma meilleure amie m’a accueillie à bras ouverts. Teddy et moi, on s’était rencontrées à une soirée cette même année. Elle avait deux ans de moins que moi, mais ça ne nous a pas empêchées de nous lier d’amitié. Nous sommes devenues des meilleures amies, je l’ai toujours beaucoup appréciée. On en a fait des bêtises ensembles ! On s’amusait tout le temps, nous étions très proches. Mais tout à chamboulé quand j’ai fait une gaffe. Aurais-je dû ne pas faire ce geste ? Je ne sais pas, et je ne le regrette pas vraiment. Ce qui est fait, est fait. Nous ne pouvons pas revenir sur le passé. Bien sûr, ça a tout changé pour la suite de ma vie, mais sur le moment présent, ça m’avait semblé la bonne chose à faire et c’est ce qui compte. Qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour que ça me bouleverse autant ? J’ai embrassé Teddy. Je lui ai dit que j’étais bisexuelle. Le hic, c’est sa réaction, elle m’a repoussée et j’ai eu peur. J’ai eu honte de ce que je venais de faire. Je savais que ça ne serais plus pareil entre nous désormais. Je venais de gâcher la belle amitié que nous avions bâtie.

Citation :

« Teddy, tu dors ? » Oui, il est quatre heures du matin, bordel de merde. « Mmh. » Elle sentait son amie bouger, se remuer dans tout les sens. Elle se retourna vers Hazel et la regarda. « Qu'est-ce que t'as ? T'as des vers dans le cul ou quoi ? » La jeune fille secoua la tête et Teddy haussa les épaules et referma les yeux. Elle était terriblement fatiguée, elles sortaient d'une fête et elles avaient un peu trop bu. Elle allait s'endormir, lorsqu'elle sentit des lèves se poser sur les siennes, par instinct, elle la repoussa directement. « Mais ça va pas ! Pourquoi t'as fais ça ?! » ; « Je .. Oh c'est bon, vis un peu Teddy ! » ; « Je vis déjà je te signale. » Hazel souffla et passa sa main sur son visage, avant d'inspiré profondément. « Je suis bi. » Bi. Bi. Bi. Bi. Ce mot résonnait dans l'esprit de la brune comme une cloche. Elle n'avait rien contre les bisexuels, ou les homosexuels, seulement, sa meilleure amie venait de l'embrasser. Et ça, c'était malsain.

Je ne pouvais pas supporter le jugement qu’elle porterait sur moi de l’avoir embrassée. J’en avais beaucoup trop fait, je devais dégager de là. Je ne voulais pas faire de mal, j’avais juste un peu trop bu et je lui avais révéler mon orientation sexuelle… J’ai attendu qu’elle s’endorme, je ne bougeais plus, ne parlais plus. Puis, j’ai ramassé silencieusement mes affaires et je suis partie. Je ne lui ai pas laissé de mot, rien. Je voulais qu’elle oublie ce moment de malaise, qu’elle vive heureuse. Pour ça, je devais partir. C’est ce qui me semblait être la seule solution à ce moment-là.

J’avais seize ans. Je ne savais pas où aller, je n’avais personne pour m’aider, j’étais totalement seule. Sur un coup de tête, je suis allée à Arrowsic avec un inconnu. J’avais besoin d’oublier. Il m’a donné l’outil pour le faire. Il m’a donné ma première dose de drogue, puis la seconde, puis la troisième… Jusqu’à ce qu’un jour je prenne conscience que j’étais enceinte. Il m’avait mise enceinte. J’étais complètement gelée depuis un mois, et il avait réussi à me faire perdre ma virginité avec lui. Est-ce que je l’aimais ? Non, j’avais seulement voulu noyer ma peine, et oublier ce qui s’était produit avec Teddy. Mais ce n’était pas mieux, ce que je venais de faire. J’ai décidé de prendre contact avec Teddy, elle me manquait trop. J’avais besoin de ma meilleure amie, besoin de savoir si elle allait bien. Je lui ai donc écrit un mail… J’ai fait semblant d’être dans mon petit nuage de bonheur le temps d’un mail. Je lui ai dit que j’étais super heureuse, que j’étais enceinte et complètement en amour. Je mentais. Je ne voulais pas qu’elle voit à quel point j’étais rendue misérable. Mais jamais elle ne m’a répondu.

J’ai perdu le bébé la semaine d’après. J’avais surement encore trop de drogue dans le sang pour qu’il survive, je ne sais pas. Mais ça m’a un peu soulagée je dois l’avouer. Je n’étais pas prête pour être une mère. Je ne voulais pas mettre un enfant au monde dans la situation que j’étais, je ne pourrais pas supporter de donner une vie de merde à un pauvre enfant innocent. Ça m’a fait réaliser que je devais me prendre en main. Je l’ai quitté, ce garçon. Je suis partie pour une courte période dans un centre de désintox. J’étais déterminée à ne plus dépendre de cette drogue. Je voulais la vie que j’avais toujours rêvé d’avoir, je désirais un avenir. Je ne sais pas si je suis bi, lesbienne ou hétéro, je suis complètement perdue. Mais seul le temps me le dira. Je ne cherche pas à savoir pour le moment. C’est au centre de désintox que j’ai su qui étaient mes vrais parents. Ça a tout pris pour ne pas que je me remette à consommer après avoir entendu la nouvelle. Mes parents, ce sont ceux de Teddy ! Je croyais être dans un badtrip quand ils m’ont annoncé ça. Je n’en croyais pas mes yeux. J’étais perdue, complètement déboussolée. Mais je devais la laisser vivre sans qu’elle sache ça. Je ne devais pas la retrouver pour lui dire. Je ne voulais pas gâcher sa vie une seconde fois. Je le garderais pour moi, je ne dirais rien. Maintenant, je ne suis plus à ce centre et ça fait un an que je n’ai pas touché à la drogue. Jamais je ne toucherai à ça à nouveau…