Curieuse, Aédan ne put s’empêcher de regarder son téléphone. Elle ne fut qu’à moitié surprise en comprenant ce qu’il se passait. RHI avait encore frappé et ce qu’elle disait dans son message la gêna et l’agaça au plus haut point. Enervée, elle tapa rapidement une réponse. L’ignorer aurait sûrement été mieux mais elle ne supportait pas qu’elle s’attaque à Manuel. Elle voulait une relation stable et saine avec lui. Aucune envie que RHI ne la pourrisse avec ses stupidités.
S’excusant auprès de Joe, elle l’abandonna et retourna vite auprès de Manuel espérant qu’il n’ait pas reçu le message. Pourtant, la jeune femme compris bien vite que tout le monde même les nouveaux arrivants avaient reçu. La plupart des gens se scrutaient les uns les autres à la recherche d’une réponse qu’ils n’auront sûrement jamais. « Désolée Louis, ce fut un plaisir de te rencontrer, court, certes… » Doucement, elle prit la main de Manuel pour s’éloigner. « Désolée, j’voulais pas que tu voies ça… elle fait chier tout le monde, il ne faut pas que tu écoutes ses conneries… Elle veut juste foutre la merde. Ça fait un moment que ça dure, personne ne sait qui elle ou il est… ça m’agace… » Tristement elle regarda Manuel et lâcha finalement sa main maintenant qu’ils étaient un peu à l’écart. « Je voulais juste qu’on s’amuse, qu’on passe une bonne soirée… mais… elle me ramène un peu trop vite sur Terre cette connasse… » Aédan avait perdu sa bonne humeur et son envie de sourire. Cette pétasse de RHI devait se délecter des réactions des gens. Elle pouvait être satisfaite, ça avait marché sur Aédan qui n’avait qu’une envie, partir et se cloitrer chez elle. Sa joie était encore trop fragile…
Etudiant hein ? Manuel n'avait jamais eu ce statut. Il n'avait jamais fait d'étude. Il était directement entré dans la... "vie active". Il aurait voulu pouvoir répondre au jeune homme mais son téléphone l'en empêcha.
Manuel n'était pas à Arrowsic depuis très longtemps et pourtant, cette RHI avait déjà frappé à plusieurs reprises. Il trouvait ça assez hallucinant que quiconque se permette de se mêler de la vie des autres. N'avait-il ou elle rien de mieux à faire ? Bon sang, quitte à se renseigner sur les gens, autant le faire à des fins utiles et bénéfiques plutôt que dans le but de semer la zizanie. Il leva les yeux vers Louis et lui adressa un bref sourire. « J'avoue ne pas comprendre ce genre de comportement. Pourquoi vouloir ainsi mettre de l'eau dans le gaz ? La vie n'est-elle pas assez compliquée comme ça ? » Il lâcha un long soupire et se tourna à nouveau vers Aédan qu'il vît venir rapidement dans sa direction. Il lui adressa un sourire aussi réconfortant que possible et la laissa dire au revoir à Louis avant qu'elle ne lui prenne la main et l'emmène ailleurs.
« Désolée, j’voulais pas que tu voies ça… elle fait chier tout le monde, il ne faut pas que tu écoutes ses conneries… Elle veut juste foutre la merde. Ça fait un moment que ça dure, personne ne sait qui elle ou il est… ça m’agace… » lui adressa la jeune femme, ayant perdu son doux sourire. Manuel ne put s'empêcher de pincer les lèvres et finît par la prendre tout contre elle et embrasser son front. « Je ne l'aime pas non plus. » chuchota-t-il contre son crâne avant de se détacher lentement. « Je voulais juste qu’on s’amuse, qu’on passe une bonne soirée… mais… elle me ramène un peu trop vite sur Terre cette connasse… » Il rît tendrement et prît à nouveau sa main, l'emmenant marcher un peu plus loin. « Ne la laisse pas nous gâcher la soirée, d'accord ? N'y pensons pas. » Il caressait le dos de sa main de son pouce, la regardant avec attention. Il n'aimait pas la voir comme ça, à nouveau. Il était frustré. Cette RHI ne perdait rien pour attendre.
Elle n'avait pas envie que tout soit gâché mais c'était plus fort qu'elle, son coeur battait la chamade et elle n'avait qu'une envie, partir. Fuir loin de cette tarée qui voulait les ridiculiser. Mais n’était-ce pas lui donner la victoire ? Aédan n’aimait pas se rabaisser elle-même mais ce soir, elle avait faire des efforts pour ne penser qu’à s’amuser, là, elle n’y arrivait plus. Quand Manuel la prit dans ses bras, elle crut un instant qu’elle allait se mettre à pleurer. Elle était tellement déçue. Tout semblait bien se passer mais c’était comme si on lui interdisait de s’amuser trop longtemps. « Je ne l'aime pas non plus. » Son baiser lui fit du bien. Il la rassurait et sans lui, elle serait certainement partie en courant pour se terrer chez elle. Du moins, s’il n’avait pas été là, elle ne serait pas sortie faire la fête. Peut-être n’auraient-ils pas été critiqués ?
Regardant autour d’elle, Aédan commença à marcher, rassurée par la main qui serrait la sienne. Aurait-elle dû être mal à l’aise ? S’interdire de sourire ? Peut-être. C’était ce que RHI cherchait. Il ne fallait pas lui donner cette satisfaction. Alors doucement, elle releva la tête et marcha à travers les petits stands. « Ne la laisse pas nous gâcher la soirée, d'accord ? N'y pensons pas. » Faiblement, la jeune femme lui adressa un tendre sourire. Il était adorable. Depuis qu’il était là, elle se sentait mieux, c’était indéniable. Même si son visage lui faisait mal, sa présence changeait tout. « Merci… j’essaie de pas y penser mais c’est dur… ça m’touche malgré tout… » elle fronça le nez pour s’empêcher de sangloter. Elle était tellement faible et ça n’énervait. « J’ai juste l’impression de ne pas avoir le droit d’être heureuse même un instant… Là, j’m’amusais… et ce message vient casser l’ambiance… comme pour me dire ‘non, toi tu n’as pas le droit’… » Il y avait l’histoire avec Braxton évidemment mais aussi celle avec Blake mais ça, Manuel l’ignorait. Ses souffrances étaient bien plus nombreuses qu’il ne pouvait l’imaginer mais Aédan ne voulait pas lui expliquer et tout gâcher. Chaque chose en son temps…
MESSAGES : 42 ARRIVÉE : 21/05/2012 LOCALISATION : sous ton lit.
Sujet: Re: halloween, manuel Sam 14 Déc - 12:38
Rumour Has It dit :
Alors m'avez-vous repérez ? Non ? Pas même si je vous dis que j'aime le rouge ?
Sinon Aédan, c'est les violences que Blake t'as fait subir qui te laisse croire que tu n'as pas le droit au bonheur ? Oh pauvre petite fille traumatisée. En même temps, c'est vrai qu'il t'a envoyé à l'hôpital... mais toi en taule, ça aurait dû te soulager non ?
Le plus triste dans tout ça je crois, c'est la mort de Braxton. Après avoir jouer les salopes, tu avait enfin confiance en quelqu'un, en un homme... Ooooh, j'aurais presque envie de verser une petite larme.
Mouais... enfin t'as l'air de vouloir te consoler dans les bras de son sosie donc finalement, tout va bien non ? Et puis jouer les victime comme tu le fais là, c'est une bonne technique de drague, un peu pathétique mais ça fonctionne. Alors, profite bien de ton Braxton numéro 2 et essaye de le garder en vie un peu plus longtemps.
AHHH, sur ce, on se revoit plus tard les amis, j'aime trop vos têtes quand vous lisez mes messages ! Bisous à vous !
Cette RHI était une plaie. Une véritable plaie. Elle avait ruiné le beau sourire qu'Aédan avait arborer depuis qu'il l'avait rejoint. Et il était déçu et frustré parce qu'il ne savait pas comment lui remonter le morale à présent. Il se sentait impuissant. Cette idiote, ou bien cet idiot avait tout gâché. S'il l'avait eu en face de lui, autant le dire, il lui aurait cassé la figure, qu'importerait les conséquences. Il se fichait bien de ce qu'elle pouvait dire à son propre propos, il n'avait rien à cacher. Bien qu'il espérait qu'Aédan ne saurait jamais qu'il avait été acteur porno. Mais toujours est-il qu'il voulait principalement que cette langue de vipère épargne la brunette qu'il avait pris sous son aile, naturellement. Il l'incita à ne pas y penser, à ne pas se laisser abattre. Mais ça semblait peine perdue. « Merci… j’essaie de pas y penser mais c’est dur… ça m’touche malgré tout… » Il pinça les lèvres et doucement passa un bras autour de ses épaules alors qu'ils avançaient. Il aurait voulu embrasser sa tempe encore et encore, la serrer tout contre lui une nouvelle fois. « J’ai juste l’impression de ne pas avoir le droit d’être heureuse même un instant… Là, j’m’amusais… et ce message vient casser l’ambiance… comme pour me dire ‘non, toi tu n’as pas le droit’… » Il déglutît à ses paroles et secoua la tête. Il se mît face à elle et posa ses mains sur ses épaules. « Regarde moi dans les yeux, Aédan. Tu as le droit au bonheur comme tout le monde. Mais toi surtout, après tout ce que tu as vécu. Et tu dois y croire. Tu dois croire en la vie et en ce qu'elle peut t'apporter de positif. Ca viendra. Ne désespère pas et surtout, n'écoute pas cette RHI. » Il tentait autant que possible d'être convaincant et pour ça il tapota doucement sa joue, avec un sourire avant de laisser sa main sur cette dernière et de la caresser de son pouce. « Tu dois y croire. » Mais alors qu'il prononçait ces mots, il sentît son téléphone vibrer. Et il espérait que ça n'était pas encore ce trouble-fait. Il sortît le mobile, retirant doucement sa paume de la pommette d'Aédan et lût le contenu du message.
Le premier paragraphe le laissa pantois tout particulièrement. Qui était ce Blake dont RHI parlait ? Il avait été violent avec elle ? Qu'est-ce que ça signifiait ? Est-ce qu'Aédan avait été... battue ? Il leva le regard vers elle, les sourcils froncés de manière inquiète. La surprise et le désarroi se lisait facilement sur ses traits et il ouvrît la bouche, mais ne sût quoi dire. Il passa une main dans ses cheveux et lût la suite. Il en crispa les doigts sur le téléphone et ferma les yeux avant de ranger son téléphone rageusement. Il souffla longuement et frotta son visage avant de la regarder à nouveau. Mais alors qu'il aurait voulu lui poser des tas de question sur ce Blake, il se retînt fortement. Très difficilement aussi. « Ne fais pas attention à ce qu'elle dit. Elle ne sait pas de quoi elle parle. Elle ne sait pas qui tu es réellement. Et moi je le sais... du moins j'en sais assez pour savoir que tu es quelqu'un de bien et que tu n'es responsable d'absolument rien de... tout ça. » Il prît alors ses mains dans les siennes et vînt embrasser son front, longuement, l'esprit martelé de questions.
« Regarde moi dans les yeux, Aédan. Tu as le droit au bonheur comme tout le monde. Mais toi surtout, après tout ce que tu as vécu. Et tu dois y croire. Tu dois croire en la vie et en ce qu'elle peut t'apporter de positif. Ca viendra. Ne désespère pas et surtout, n'écoute pas cette RHI. »Si seulement Manuel avait raison. Aédan voulait l’écouter, elle se sentait épaulée et ça lui faisait un bien fou, pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de penser aux mots de RHI et à tout ce qu’elle avait dû endurer. Elle n’avait pas envie de se plaindre et que Manuel ait pitié mais, finalement, en regardant en arrière, Aédan ne pouvait compter les moments heureux que sur les doigts d’une seule main. C’était douloureux, terriblement. Elle avait beau vouloir avancer et changer il y aurait toujours quelqu’un ou quelque chose pour lui mettre des bâtons dans les roues. Il y avait eu tellement de soucis et ce soir c’était RHI qui gâchait tout. « Tu dois y croire. » Mordant sa lèvre, Aédan murmura « peut-être que tu peux y croire pour deux… » avant d’être coupée par une nouvelle sonnerie, enfin, deux sonneries. Son téléphone et celui de Manuel s’étaient réveillés à l’unisson ce qui ne voulait dire qu’une chose : RHI tentait de nouveau de massacrer leur soirée. N’avait-elle pas fait assez de mal ? Visiblement, non. Aédan regarda Manuel lire le message priant de tout son cœur pour que son nom n’y apparaisse pas. Seulement, la réalité devait être tout autre puisque le visage de Manuel ne fit que se décomposer à mesure qu’il parcourait les lignes.
Aédan ne supportait pas de ne pas savoir mais ce qui la frappa le plus fut le regard de Manuel. La jeune femme y vit une panique qu’elle n’avait pas constatée depuis longtemps. Personne ne l’avait regardé de cette façon, pas même Braxton en apprenant pour son passé. Souvenir qui la fit frissonner puis douter. La réaction de Manuel était violente, il semblait triste mais aussi furieux et ça la rendit mal. Elle était sûre que RHI avait parlé d’elle. Mais qu’avait-elle pu dire ? « Ne fais pas attention à ce qu'elle dit. Elle ne sait pas de quoi elle parle. Elle ne sait pas qui tu es réellement. Et moi je le sais... du moins j'en sais assez pour savoir que tu es quelqu'un de bien et que tu n'es responsable d'absolument rien de... tout ça. » Fronçant les sourcils, elle laissa Manuel la rassurer mais ne put s’empêcher de prendre ensuite son téléphone. A son tour, elle parcourut les lignes, le corps crispé et les larmes au bord des yeux. « Non… » Un sanglot secoua son corps alors qu’elle fourra son téléphone dans sa poche. Manuel venait d’apprendre par cette salope ce qu’elle aurait aimé lui dire d’elle-même quand elle se serait sentie prête. Elle avait tellement honte. « Elle… ne fait que dire ce que tout le monde pense tout bas pour toi… » Elle se sentait affreuse de le mettre dans cette position. Pourquoi ne pouvait-elle pas enfoncer sa tête dans le sol comme les autruches et attendre que tout se tasse ? « Je suis désolée, vraiment… de te faire subir ça… » Ses joues étaient aussi rouges que ses yeux desquels coulaient à présents les larmes. « P..pour… le reste… je voulais t’en parler… mais… je ne voulais pas que tu aies pitié, déjà qu’avec b…braxton c’est moyen alors te dire… ça… j’en avais pas le courage… Je voulais une chance d’aller mieux et laisser mes vieux démons derrière… Mais j’peux pas… j’aurais dû te le dire… J’suis… dépitée qu’elle l’ait balancé et surtout qu’elle le sache… » Elle parlait vite, très vite. Ses mots étaient parfois coupés de sanglots mais elle voulut tout dire avant de réellement fondre en larmes et ne plus être capable de parler. Elle avait l’impression de revenir des mois en arrière. Le mal-être l’envahit beaucoup trop facilement et c’est avec honte qu’elle baissa la tête alors que ses pleurs ne se calmaient pas. « Je.. veux rentrer… » Seulement elle n’arrivait plus à bouger. Elle était juste figée. Par la tristesse… La honte. Elle aurait dû y passer avec Braxton. Peut-être serait-elle plus tranquille. Oui mais elle n’aurait pas eu la chance de connaitre Manuel. Parce que oui, c’était une chance.
Tout ce que voulait Manuel c'était le bonheur d'Aédan. Il s'était donné pour mission de la rendre heureuse avec ses petits moyens. Mais il n'était qu'un être humain. Il faisait ce qu'il pouvait mais ça ne suffisait pas toujours. Aujourd'hui, ce soir par exemple, il se sentait complètement inutile. Impuissant. Il la suppliait presque de croire en un avenir meilleur. « peut-être que tu peux y croire pour deux… » lui avait-elle alors répondu. Ca lui fendait le coeur de la voir si anéantie par des propos déplacés d'une personne... que l'un comme l'autre ne connaissaient pas. C'était douloureux pour Manuel mais il ne montra rien. Il voulait qu'elle le voit comme une figure forte, protectrice, chaleureuse...
Pourtant il ne pu contrôler ses émotions et donc les expressions de son visage lorsqu'il reçu un nouveau texto de la commère. Elle y parlait d'un Blake. D'un homme qui aurait fait souffrir Aédan. Il ignorait complètement de qui il s'agissait et au fond, ça lui fît presque mal de s'apercevoir qu'il ne connaissait pas autant la jeune femme qu'il l'aurait souhaité. Il aurait voulu savoir. Qu'elle ai assez confiance pour lui parler de tout. Tout. Absolument tout. Mais peut-être avait-elle besoin de temps, et il ne devait donc pas réagir négativement. Aussi enchaina-t-il rapidement, tentant de la rassurer, de lui dire de ne pas faire attention à ce que RHI pouvait bien raconter. Il voulait la convaincre qu'il la voyait et qu'il savait profondément qu'elle était quelqu'un de bien. Mais ce fût une fois de plus inutile pour apaiser la brunette qui se mît à pleurer en découvrant le message de cet être mesquin. Immonde. « Elle… ne fait que dire ce que tout le monde pense tout bas pour toi… » lui dît son amie, sa protégée et il fronça tristement les sourcils. Il ne voulait pas qu'elle croit ça. Personne ne connaissait rien à leur histoire. Il était sûr que personne ne jugeait Aédan pour cette situation, pour son choix d'apprendre à connaître le jumeau de son défunt.. petit-ami ? Il ne savait même pas comment qualifier son propre frère. Le ton presque suppliant il lui répondît. « Ne dis pas ça. Et même si c'est ce qu'ils pensent, je m'en fiche. » C'était la vérité. L'avis des autres à son propre sujet ne lui avait jamais importé. Sinon évidemment l'avis de ses parents. « Je suis désolée, vraiment… de te faire subir ça… » Voir les larmes sur les joues de la jolie poupée vampirisée ce soir lui tordît les tripes. Il refusait qu'elle pleure en sa compagnie. Il voulait son sourire. Juste son sourire. Il prît son visage dans ses mains et essuya ses larmes même si le flot ne s'arrêterait pas de cette manière. Il posa ses lèvres sur son front, fermant les yeux et inspirant profondément. Il ne disait rien. Il la laissait se calmer. Parler ne servirait à rien. Elle avait besoin de sa présence, peut-être, mais surtout de son soutien. Et les mots auraient été de trop. « P..pour… le reste… je voulais t’en parler… mais… je ne voulais pas que tu aies pitié, déjà qu’avec b…braxton c’est moyen alors te dire… ça… j’en avais pas le courage… Je voulais une chance d’aller mieux et laisser mes vieux démons derrière… Mais j’peux pas… j’aurais dû te le dire… J’suis… dépitée qu’elle l’ait balancé et surtout qu’elle le sache… » Il essayait de suivre tout ce qu'elle disait, elle parlait très vite, ses paroles entrecoupées de sanglot. Il avait du mal à tout comprendre, le fait que l'anglais n'était pas sa langue maternelle se faisait cruellement sentir à cet instant mais il retînt l'essentiel. Et il refusait qu'elle se sente coupable de ne pas lui avoir dit la première. Il refusait qu'elle pense qu'elle pouvait lui faire pitié. Ca n'était rien de tout ça. Absolument pas. Il se détacha alors de sa tête et baissa ses yeux doux et rassurant sur elle. Il la fixa longuement, prenant ses mains dans les siennes pour l'inciter à l'écouter, pour avoir toute son attention. « Je n'ai nullement pitié de toi. Je ressens juste le besoin de t'aider et de te protéger. Tu n'as rien de pitoyable qui puisse me donner envie d'avoir pitié. J'ai de la compassion pour toi. De la sympathie. Mais pas de pitié. Je te le promets. » Et il caressa de ses pouces le dos des mains de sa camarade, lentement, longuement, attendant que petit à petit ses larmes se tarissent. Mais ces dernières ne semblaient pas prête à s'arrêter. Ca lui rappela cruellement leur première rencontre, au cimetière. Elle était à peu près dans le même temps, en larmes, fébrile, fragile, dévastée. « Je.. veux rentrer… » lui annonça-t-elle et il acquiesça même si elle ne le voyait. Il comprenait qu'elle veuille s'éclipser, laisser le monde extérieur là où il en était pour reprendre un peu ses esprits, se ressaisir. Mais voyant qu'elle restait statique, incapable de bouger, Manuel l'entoura de ses bras. Il souffla à son oreille, doucement : « Je te ramène chez toi. » Et doucement il la souleva, ses cuisses sur un de ses bras et son dos appuyé sur l'autre. Et il avança, embrassant son front et sa tempe de temps à autre, en direction de chez sa pauvre amie. Il la maintenait bien contre lui, fixant le chemin devant lui, sourcils froncés. Il aurait voulu connaître l'identité de cette personne qui venait de réduire à néant toute l'évolution de la jeune femme en un message. Il espérait, oh il priait qui voulait bien l'entendre que cette langue de pute n'avait pas tout brisé. Même si, malgré ça, il serait toujours là pour recoller les morceaux de son coeur en miette.
Et alors qu'il marchait, il se mît à chuchoter à son oreille. « Je ne te laisse pas tomber. Je ne te laisserai jamais tomber Aédan. Crois en moi. Crois en la vie et en ce qu'elle peut t'offrir. Je n'abandonnerai jamais l'idée de te faire sourire à nouveau. » Et en prononçant ces mots, il se surprît à se demander... comment la jeune femme était-elle devenue si importante pour lui, lui qui se fichait de tout et de tout le monde. Pourquoi cette fille là le changeait-elle ? Parce qu'elle était différente. Et il en sourît. Elle était différente oui. Elle était spéciale.
Comment une soirée qui semblait si bien partie avait-elle pu devenir aussi affreuse ? la vampirette n’arrivait plus à se calmer. Le premier message de RHI l’avait attristée mais le dernier venait de l’achever. Les mots étaient tellement durs et ce secret qu’elle avait caché se retrouvait exposé aux yeux de tous. L’histoire avec Blake n’avait jamais franchi la barrière de ses lèvres sauf avec Braxton et elle était certaine qu’il n’en avait parlé à personne. Aédan aurait aimé en parler d’elle-même à Manuel, lui confier ce secret si troublant. Elle avait honte et surtout peur qu’il lui en veuille de lui avoir caché mais après tout ils ne se connaissaient que depuis peu et la jeune femme n’avait pas voulu ajouter une couche de malheur en plus. La mort de Braxton était suffisamment pénible à gérer, parler de ses problèmes passés n’était pas une bonne idée pour apaiser l’atmosphère.
Elle avait honte d’elle et de ce que pouvaient penser les gens sur sa relation avec Manuel. Au fond, elle s’en était doutée. C’était presque évident qu’ils puissent penser ça, peut-être même qu’à leur place cette idée aurait aussi traversé son esprit. « Ne dis pas ça. Et même si c'est ce qu'ils pensent, je m'en fiche. » S’en fichait-il réellement ou tentait-il de lui remonter le moral ? Aédan ne voulait pas le blesser. Il avait été adorable depuis son arrivée, il ne méritait pas d’être la cible de cette salope de RHI qui semblait mourir d’ennui. Elle aurait aimé que tout soit plus simple. Comme si la mort de quelqu’un n’était pas suffisante, il fallait que cette conne vienne mettre son grain de sel. Elle ne savait plus quoi dire ou faire pour essayer de rattraper le coup. Ça lui paraissait même impossible. Elle avait tellement peur qu’il la rejette mais au fond, elle se disait qu’elle le méritait. Peut-être qu’ainsi il serait tranquille. Elle semblait porter la poisse aux gens et ne pouvoir atteindre le bonheur. Dès qu’elle avait pu l’entrevoir, quelque chose venait gâcher ça. Était-elle réellement destinée à souffrir toute sa vie ?
« Je n'ai nullement pitié de toi. Je ressens juste le besoin de t'aider et de te protéger. Tu n'as rien de pitoyable qui puisse me donner envie d'avoir pitié. J'ai de la compassion pour toi. De la sympathie. Mais pas de pitié. Je te le promets. » Lèvres pincées, la jeune femme releva le visage vers son compagnon du soir. Il était d’une douceur qu’elle n’avait jamais connue chez un homme. Une tendresse troublante qui, malgré son chagrin, lui réchauffa le cœur. Il semblait savoir quel mot prononcer pour l’apaiser alors qu’elle-même n’en était pas consciente. Son cœur se calmait tout seul rien qu’en écoutant sa voix et son accent chantant. Ses caresses s’ajoutèrent emmenant Aédan un peu plus vers le calme. Seulement sa tristesse était réellement profonde et ses larmes ne cessèrent pas. Elle avait beau se sentir en sécurité près de lui, son chagrin ne s’estompait pas.
« Je te ramène chez toi. » Surprise, elle hoqueta en se sentant quitter le sol. En vrai gentleman, il la portait. La jeune femme n’en revenait pas. Ses sanglots redoublèrent alors que sa gentillesse la frappait en plein cœur. Il ne méritait décidément pas que cette RHI s’attaque à lui. Aédan fut horrifiée à l’idée qu’il puisse lui arriver quelque chose. L’image de Braxton, les yeux ouverts et sans vie lui glaça le sang et elle se réfugia encore plus contre Manuel. « Je ne te laisse pas tomber. Je ne te laisserai jamais tomber Aédan. Crois en moi. Crois en la vie et en ce qu'elle peut t'offrir. Je n'abandonnerai jamais l'idée de te faire sourire à nouveau. » Ses mots la touchèrent en plein cœur. Beaucoup avaient voulu l’aider mais jamais Aédan n’avait ouvert son cœur. Aujourd’hui, avec Manuel c’était différent. Tout comme avec Braxton. Cependant, la relation n’était pas la même, Aédan se sentait juste bien en leur présence mais la sensation était différente. Manuel était beaucoup plus tendre et réussissait à apaiser son cœur tellement facilement que ça la troublait. « J’veux pas qu’il t’arrive quelque chose… à cause de moi… » murmura-t-elle dans le creux de son cou. « C’est tout… J’ai… juste l’impression que je porte malheur… si jamais il t’arrive quelque chose… j’m’en remettrai jamais… tu comprends ? » Mordant sa lèvre, elle se serra encore contre Manuel avant de se laisser glisser à terre alors qu’ils était finalement devant son appartement. « Je… mh… est ce que tu veux entrer.. ? Je comprendrai si tu voulais te reposer et… mais… » timidement elle baissa les yeux puis reprit « j’veux pas que tu partes... » sa phrase fut prononcée si bas qu’Aédan se demanda s’il avait entendu. Seulement elle n’aurait pas le courage de le répéter une autre fois…
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