Sujet: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Sam 3 Aoû - 17:03
A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die.
eux mois s'étaient déjà écoulés depuis mes retrouvailles avec Felix. Deux mois de pur bonheur, où nous n'avions pas manqué de nous prouver que nous ressentions bien les mêmes sentiments l'un pour l'autre. Maintenant, je savais que je ne pouvais pas continuer ma vie sans lui, que cela n'aurait même aucun sens. Notre lien était si fort qu'il était indescriptible. C'était bien plus que de l'amour. Mais depuis un mois, je sentais que quelque chose ne tournait pas rond. Pas entre nous bien sûr, tout allait à merveille au contraire, mais à l'intérieur de moi, je ressentais quelque chose de nouveau, et qui pourtant ne l'était pas tant que ça en réfléchissant bien. C'était une sensation que j'avais déjà ressenti étrangement il y a dix ans, et pour tout dire, elle m'inquiétait. Pire, elle m'angoissait continuellement, je ne passais pas une seule journée sans y penser. De toute façon, même si je n'y pensais pas parce qu'elle se faisait oublier, je savais que mon corps allait me la rappeler tôt ou tard. Depuis environ un mois, j'étais souvent prise de nausées matinales, de journée comme de nuit de fringales pas possible et certaines odeurs m'étaient devenues insupportables. Enfin, ce qui était encore plus préoccupant que tout ça, c'était que je ne recevais plus le petit cadeau de dame nature tous les mois, et pour une spécialiste dans le domaine, il n'y avait plus beaucoup de doutes sur le fait que je devais être bel et bien enceinte. Tout poussait à m'y faire penser, mais cette idée qui aurait dû me réjouir et me combler de bonheur, me terrorisait. Je ne devais pas l'être, je ne pouvais pas l'être. C'était impossible, ce n'était pas le moment, et je nous entendais encore très bien le répéter à mes parents ou les siens lors de nos fréquentes visites. C'était très clair pour nous, nous n'en voulions pas pour l'instant, malgré leurs sollicitations incessantes. Pourtant, c'était peut-être bien plus le moment qu'il y a dix ans, mais toujours est-il que je n'étais pas prête à accueillir un nouveau bébé à la maison, et Felix encore moins. Si je m'étais prise à en rêver un peu de temps à autres ces derniers temps, l'idée m'enchantait beaucoup moins en découvrant les premiers signes d'une grossesse apparaître. Là, je réalisais que c'était peut-être bien vrai, que j'allais revivre tout ce que j'avais vécu il y a dix ans avec Carlie. Quelle serait la réaction de Felix ? M'aimerait t-il toujours autant, ou prendrait t-il de nouveau la fuite face à tant de chamboulements dans sa vie ? Il venait tout juste d'apprendre à connaître sa propre fille, je ne pouvais pas lui faire ça. Je ne pouvais pas nous faire ça, même si ce n'était pas entièrement ma faute bien sûr. Je croyais pourtant avoir tout fait pour éviter que cela ne se produise, ou plutôt se reproduise, mais visiblement, notre amour était si fort que dès que nous le consommions, la moindre petite erreur dans le système signifiait qu'un bébé viendrait systématiquement pointer le bout de son nez. Les questions se bousculaient dans ma tête, autant à propos de Felix que de Carlie, et il va de soit que j'envisageai déjà celle de l'avortement alors même que je n'étais pas encore sûre de cette grossesse. J'envisageai tellement de choses en réalité, parce que je nageais en plein doute, et que personne n'était là pour répondre à mes questions, personne pour m'aider dans mes idées plus très claires d'ailleurs car assombries par la panique et le stress. Felix était bien la dernière personne qui aurait pu m'aider dans la situation, mon frère m'aurait sûrement remonté gentiment les bretelles, et ma mère aurait plutôt passé son temps à sautiller de joie d'avance au lieu de me rassurer. Je ne pouvais plus rester dans cette situation qui durait depuis un mois déjà, et qui m'était devenue juste insupportable. J'avais besoin de savoir, c'était indéniable, il fallait que je me débarrasse de ce doute pour avancer.
Puis je pensais à Ella. Ma Ella. Comment j'avais pu passer à côté ? Elle avait pour habitude de me confier ses problèmes les plus sérieux, les plus embarrassants, elle me faisait confiance tout autant que je lui accordais la mienne, alors je crois que ma solution était toute trouvée. Sans perdre une seconde, je l'avais appelée en sortant de la pharmacie. Malheureusement, je tombais sur le répondeur. « Ella, c'est Neela. Euh, je … je crois que je vais avoir besoin de toi. Ne t'inquiète pas, rien de grave, enfin … Si tu pouvais passer à la maison dans la journée, ce serait bien. Merci beaucoup. Je t'embrasse. » Évidemment, ce n'était pas elle qui allait me donner la réponse, mais j'étais tellement mal que je ne me sentais absolument pas capable d'effectuer ce test si décisif toute seule. Au moins, Ella, je savais qu'elle serait là pour me réconforter, me rassurer, ou partager mon soulagement de ne pas être enceinte. Je pouvais compter sur elle et sur sa discrétion aussi, je le savais, elle n'allait pas le crier sur tous les toits d'Arrowsic. Et puis bon, si je tombais dans les pommes, au moins quelqu'un serait là pour appeler les secours. Une fois rentrée, j'avais posé la fameuse boîte sur la table et m'était assise sans la quitter des yeux en attendant Ella. Si ça se trouve, elle n'avait même pas eu mon message, si ça se trouve, elle ne l'écouterait que demain... Mais à peine une heure après être rentrée, la sonnette de la porte retentit. Sans attendre, je m'empressai d'aller lui ouvrir, et en la voyant tout sourire devant moi, je n'avais pas pu contenir mes larmes et la serrai un grand moment dans mes bras. J'étais tellement heureuse de la voir, tellement soulagée aussi qu'elle soit venue, que j'avais le sentiment que toute la pression accumulée pendant ce mois interminable redescendait d'un seul coup. Enfin, j'allais pouvoir parler de mon problème à une oreille attentive, d'autant plus que je savais pertinemment qu'Ella était vraiment la mieux placée pour m'aider dans la situation que je vivais actuellement. Pourtant, la pauvre semblait ne pas comprendre ce qui m'arrivait, pourquoi je me mettais dans cet état, et c'était bien normal d'ailleurs. Je la fis entrer, lui demandant quand même si tout allait bien de son côté, et lorsque la question se retourna vers moi, je n'eus pas le temps de répondre qu'Ella vit le test de grossesse même pas encore déballé sur la table. Je suivis son regard sur l'objet, qui se reporta sur moi d'un air interrogateur. J'essuyai d'un revers de main la larme qui était en train de descendre sur ma joue en haussant les épaules. J'avais l'impression que les rôles s'étaient soudain inversés. Elle était devenue la maman, et j'étais sa fille.
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Sam 3 Aoû - 19:36
Une fois mes cheveux à peu près secs, à peu près coiffés, je sortais du vestiaire. « A demain coach ! ». Il me lança un grand sourire. Avant de me faire un signe de la main. Je lui rendais sans hésitation. Mon coach était génial. J’en étais fan. Enfin, une fois sortie de la piscine, je prenais mon portable dans mon sac. Un appel en absence. Je fronçais les sourcils. Neela. Merde ! J’espérais qu’elle n’avait pas eu besoin de moi pour garder Carlie. « Ella, c'est Neela. Euh, je … je crois que je vais avoir besoin de toi. Ne t'inquiète pas, rien de grave, enfin … Si tu pouvais passer à la maison dans la journée, ce serait bien. Merci beaucoup. Je t'embrasse. ». Rien de grave ? Sa voix me faisait trembler d’inquiétude oui ! A peine avais-je raccroché mon répondeur que je composais un autre numéro. Celui de Mattia. « Mon cœur, c’est moi. Écoute, je rentrerais plus tard que prévu à la maison donc ne t’inquiète pas. Je t’aime. ». Je raccrochais après avoir laissé le message. Il était avec Lleyton à la maison. Ce qui expliquait qu’il ne décroche pas. Si son portable était loin de lui, il ne pouvait pas laisser Lleyton tout seul. Pas même trente secondes.
J’avais donc pris ma voiture pour foncer chez Neela. Et ne tardais pas à arriver devant chez elle. Je me garais un peu… comme une merde. Mais qu’importe. Je me dirigeais rapidement vers la porte pour sonner. Neela ne tarda pas à m’ouvrir. Je lui faisais un grand sourire. Mais elle commença à pleurer avant de me prendre dans ses bras. Je la serais très fort contre moi. Je sentais l’inquiétude monter en moi comme jamais. Il était certain que nous n’allions pas parler de mes cheveux devenus bruns. Pour le coup, pas du tout. Mais, je paniquais à l’idée de savoir ce qui la bouleversait tant. Un problème avec Felix ? C’était la seule que j’étais à peu près capable d’imaginer. J’avais tellement peur qu’elle m’annonce que Carlie était à l’hôpital ou un truc du genre. Mais non IDIOTE ! Elle serait à l’hôpital, pas dans tes bras !
Neela me fit entrer. Elle me demanda comment j’allais. Je répondais vaguement. La question était surtout comment elle allait, elle. Ou plutôt, pourquoi elle allait si mal. Cependant, elle n’eut pas à répondre, mon regard se posa sur le test de grossesse encore inutilisé sur la table. Je l’interrogeais du regard, ses larmes coulaient davantage. Elle haussa les épaules. Un bébé. C’était la cause de toutes ses larmes. Un potentiel petit bébé dans son ventre. Attrapant le test, je me précipitais vers elle. Pour la prendre dans mes bras. La serrer fort contre moi. Je savais ce qu’elle ressentait. Je savais ce que c’était d’avoir peur de faire un test. Peur qu’il soit positif. Je savais ce que c’était d’être enceinte alors que ce n’était pas le bon moment. Je connaissais par cœur le sentiment qui l’abritait à l’heure actuelle. « Neela, calme-toi, respire, ça va aller d’accord ? ». Je ne disais pas que le test serait négatif, non. Mais, il fallait y aller étape par étape. « Tu vas faire ce test et je serais là, avec toi, pour voir le résultat d’accord ? ». J’essuyais les larmes qui étaient sur ses joues. J’avais un peu la sensation d’avoir inversé les rôles. Mais j’aurais tellement aimé que quelqu’un soit là pour moi à l’époque. Je ne pouvais pas laisser Neela.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Lun 5 Aoû - 17:16
J'avais vu la tête d'Ella se décomposer en découvrant le test. Là, je crois que tout s'était éclairci pour elle, je n'avais même pas eu besoin d'expliquer quoi que ce soit. Immédiatement elle s'empara de la boîte et me prit dans ses bras. J'avais énormément besoin de son contact, tellement que mes larmes continuaient de couler. C'était un mélange de soulagement de la voir ici, et de désespoir, parce que j'aurais mis ma main à couper que le test serait positif. Ella était formidable, vraiment. J'avais de la chance d'avoir une amie comme elle sur qui me reposer, d'autant plus qu'elle savait qu'elle pouvait également compter sur moi en cas de coup dur. « Neela, calme-toi, respire, ça va aller d’accord ? » J'aurais voulu pouvoir l'écouter et me dire que tout allait bien se passer, mais je ne pouvais pas. Il m'était très difficile de respirer normalement à tel point mon cœur tambourinait dans ma poitrine, à tel point l'angoisse m'étouffait. Je doutais que ça allait aller pour moi. Comment pouvais-je être encore enceinte, alors que j'avais toujours fait attention ? Une chose est sûre, si je l'étais réellement, que le test s'avérait positif, je m'attendais à voir ma relation avec Felix se dégrader. Je savais qu'il ne voulait pas d'un autre enfant avant d'avoir pleinement retrouvé et appris à connaître Carlie. Dans d'autres circonstances, c'est à dire quelques années plus tard, ce bébé aurait été le bienvenue, je me serais fait une joie de cette nouvelle, mais là, c'était encore une fois le résultat d'une bêtise. En me découvrant enceinte à nouveau, j'étais persuadée que j'allais le décevoir, et je me connaissais, j'allais énormément culpabiliser par rapport à ça, comme si j'étais la seule et unique responsable de cette grossesse. J'avais l'impression d'être au bord d'un gouffre, mais d'un autre côté, je savais qu'Ella serait là pour m'accompagner, alors ma chute serait moins douloureuse. Elle, elle ne me jugerait pas, pour être déjà passée par là, et franchement, ça me faisait un bien fou qu'elle soit là à mes côtés. Heureusement, j'avais fait en sorte que Carlie soit à l'école pour faire ce test. Elle m'aurait vu dans cet état et aurait écouté ma conversation avec Ella, il va de soi qu'elle en aurait parlé à Felix, forcément. Et ça, c'était tout bonnement impossible. Déjà que le choc serait lourd à encaisser pour lui, je le voyais mal apprendre la nouvelle par sa fille. En attendant, pendant un mois, je leur avais caché du mieux que je le pouvais ces signes, mais les nausées étaient telles qu'un jour Carlie m'avait entendue, et j'avais prétexté être malade, mais que ce n'était rien de bien méchant. Non, ce n'était rien de grave, sa maman allait sûrement lui offrir un petit frère ou une petite sœur, il y avait largement pire comme maladie ! D'autant plus que je savais que Carlie n'attendait que ça, elle qui s'ennuyait parfois à mourir pendant les vacances et le soir en rentrant de l'école...
« Tu vas faire ce test et je serais là, avec toi, pour voir le résultat d’accord ? » Je hochai simplement la tête en lui offrant un petit sourire plein de gratitude, histoire de lui montrer que oui, j'étais d'accord, si c'était avec son soutien. Ce joli petit sourire disparut cependant assez vite à tel point l'inquiétude était présente. « Mais tu sais je crois que je le connais déjà, le résultat … j'ai eu les mêmes signes il y a dix ans. » Je me mordis la lèvre inférieure, réalisant qu'il y avait vraiment très peu de chance pour que le test soit négatif. Tout coïncidait tellement, trop même. J'avais d'abord pensé à une maladie, puis en y réfléchissant bien, cela ne pouvait être qu'un début de grossesse. Tous les signes étaient là, et en tant que spécialiste, je ne pouvais pas me tromper. Finalement, après avoir séché mes larmes, je me laissais tomber doucement sur une chaise du salon, le regard dans le vide. « Comment je vais faire ? Felix et moi on est ensemble que depuis deux mois, il vient à peine d'apprendre qu'il a une fille de dix ans … Et il est hors de question que j'avorte. » J'avais prononcé la deuxième phrase en levant les yeux sur Ella restée face à moi, comme pour chercher son approbation. De toute façon, avec ou sans son approbation, j'étais totalement incapable de faire une telle démarche. Déjà il y a dix ans, je n'en avais pas eu la force, sans connaître l'identité du père, alors là, encore moins. Et puis, rien que de penser que je mettais fin à un tout petit début de vie en moi me rebutait, même si je comprenais le choix de certaines femmes de recourir à cette solution. Désemparée, je continuais de me confier à Ella, parce que j'avais besoin de parler, d'évacuer tout ce que j'avais gardé en moi pendant quatre longues semaines. « Tu sais, j'en avais envie de ce bébé, mais là … enfin c'est pas le moment quoi … » Je secouai négativement la tête en la regardant avec insistance, comme si elle avait le pouvoir de me faire remonter le temps. Évidemment qu'elle savait que ce n'était pas le moment pour nous, mais là, je n'arrivais pas à m'empêcher de me répéter, parce que je savais que tout allait se concrétiser prochainement. « Qu'est-ce que va dire Felix ? » Toutes les questions que je m'étais posées intérieurement pendant un mois et qui demeuraient sans réponses, je les déballais aujourd'hui à Ella, qui ne pouvait malheureusement pas m'y répondre exactement, mais le fait de les partager avec elle, quelque part, me soulageait.
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Mar 6 Aoû - 19:11
Neela faisait comme elle pouvait pour se calmer. J’avais même eu le droit à un sourire plein de gratitude. Mais ce dernier s’évanouit bien vite. Mon cœur s’était serré dans ma poitrine. Je n’aimais pas la voir comme ça. « Mais tu sais je crois que je le connais déjà, le résultat … j'ai eu les mêmes signes il y a dix ans. ». Oh ça je n’en doute pas. Même la première fois on le sait. On le sens. J’avais fait trois tests de grossesse. Mais au fond, zéro m‘aurait suffi. Je le savais. Alors, oui, il y avait 99% de chances pour que le test de Neela soit positif. Mais il fallait qu’elle le fasse. Pour être sûre. Pour ne pas nier la réalité si évidente. Le cerveau humain est complexe. Il a besoin de preuves. Même face à l’évidence. Neela se laissa tomber sur une chaise. « Comment je vais faire ? Felix et moi on est ensemble que depuis deux mois, il vient à peine d'apprendre qu'il a une fille de dix ans … Et il est hors de question que j'avorte. ». Elle avait levé les yeux vers moi, cherchant mon soutien. Mais elle l’avait. Je n’avais pas voulu avorter non plus. Je n’en avais pas eu le courage. Je comprenais sa position. Je comprenais aussi les femmes qui le faisaient. Pourquoi elle le faisait. Et je les trouvais terriblement courageuse. Mais, à la place de Neela, je savais que j’aurais dit la même chose. Je n’aurais pas pu envisager l’avortement. Je prenais une chaise, pour m’asseoir juste en face d’elle. Pour la regarder dans les yeux. « Il faut quand même que tu fasses ce test, même si tu sais déjà qu’il est positif. Et, c’est normal que tu ne veuilles pas avorter Neela, et rien ne t’oblige à le faire. ». Rien, ni personne. J’avais fini par le comprendre. Beaucoup m’avait ordonné d’avorter. Dont Mattia en cours de sciences. Mais, il y a des moments où la décision n’appartient qu’à nous. Où on peut se fier qu’à notre cœur et notre conscience. Ce choix, n’appartenait qu’à Neela.
Je regardais Neela. Elle avait besoin de se confier. Et j’étais là pour elle. J’étais prête à toute entendre. « Tu sais, j'en avais envie de ce bébé, mais là … enfin c'est pas le moment quoi … ». Elle secoua négativement la tête. Vivement. Non, ce n’était pas le moment, mais, il était là. Et on ne pouvait rien y changer. Pour Carlie aussi, ce n’était pas le moment. Et maintenant, elle était son rayon de soleil. « Ce n’était pas le moment pour Carlie non plus, et pourtant, jamais tu n’as regretté ta décision, n’est-ce pas ? Ça ne sera pas facile Neela, mais je serais là. ». Il fallait qu’elle le sache. Qu’elle l’entende. Même si au vue de ma présence ici, c’était de l’ordre de l’évidence.
Ça me faisait de la peine de la voir comme ça. Et une chose est sûre, je n’allais pas la lâcher. S’il fallait, je prendrais Carlie chez moi, le temps qu’elle parle à Felix. « Qu'est-ce que va dire Felix ? ». Je la regardais avec tendresse. Je connaissais trop bien cette inquiétude. Avant même de le dire à Mattia, j’étais certaine de finir seule. Alors, je comprenais sa douleur. Sa peur. « Eh bien Felix va sans doute s’énerver, te dire qu’il voulait d’abord connaître sa fille, que ce n’est pas possible, qu’il n’y croit pas. Il va peut-être hurler et sérieusement faire la gueule. ». Je continuais à regarder Neela. Je ne disais pas ça pour la blesser. Parce qu’il y avait une suite. « Et quand il aura avalé la pilule, il va repenser à tout ça, se dire qu’il a réagi comme un con. Il t’a laissé une fois, même si ce n’était pas voulu, il ne le fera pas deux. Regarde-le être au petit soin avec moi, il essaye simplement de rattraper ses erreurs passées. Il ne te laissera pas Neela. Même s’il hurle. J’en suis certaine. ». Non, il n’allait pas la lâcher. La dernière fois, nous avons parlé de bébé. Et oui, d’accord ce n’était pas le mouvement. Mais il n’était pas fermement opposé. Il faudrait simplement lui laisser du temps. « Et si tu veux que je garde Carlie quand tu lui annonces, il n’y a pas de problème Neela. ». Carlie, quand elle allait le savoir, elle allait sauter de joie. Ça en ferait au moins une.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Jeu 8 Aoû - 15:15
« Il faut quand même que tu fasses ce test, même si tu sais déjà qu’il est positif. Et, c’est normal que tu ne veuilles pas avorter Neela, et rien ne t’oblige à le faire. » Je hochais la tête positivement. J'allais le faire. De toute façon, il fallait que j'en ai le cœur net, maintenant qu'Ella était là, c'était le moment ou jamais. En tout cas, ce qui était certain, c'était que cette grossesse ne tombait pas du tout bien. Comme la précédente d'ailleurs. Décidément. Pourtant, j'aurais tellement voulu que celle-ci soit prévue, pour partager ce bonheur avec Felix. J'allais sûrement le partager, mais plus tardivement, le temps pour lui d'encaisser et d'accepter la nouvelle. « Ce n’était pas le moment pour Carlie non plus, et pourtant, jamais tu n’as regretté ta décision, n’est-ce pas ? Ça ne sera pas facile Neela, mais je serais là. » Je secouai encore la tête négativement. Non, bien sûr que non. Je ne regrettais rien. Carlie était merveilleuse, j'aurais fait n'importe quoi pour elle, et puis surtout, elle m'avait permis de retrouver Felix. Parce que si elle n'était jamais venue au monde, si je n'avais jamais été enceinte de Felix, je n'aurais peut-être pas cherché à retrouver la trace de cet inconnu avec qui j'avais couché il y a dix ans. D'ailleurs, j'avais l'impression d'être le miroir de la femme que j'étais à l'époque, et Ella devait sûrement se revoir elle aussi il n'y a pas si longtemps que ça, enceinte de Lleyton. En tout cas, elle était formidable. Vraiment. Une femme en or, cette Ella. Même complètement chamboulée, je ne pouvais pas m'empêcher de lui sourire lorsqu'elle m'assura qu'elle serait là. J'avais plus que besoin d'elle.
Je l'interrogeai ensuite sur son avis concernant la réaction de Felix par rapport à tout ça. Je ne m'attendais pas à être consolée avec sa réponse, mais entendre la vérité me ferait aussi du bien quelque part. « Eh bien Felix va sans doute s’énerver, te dire qu’il voulait d’abord connaître sa fille, que ce n’est pas possible, qu’il n’y croit pas. Il va peut-être hurler et sérieusement faire la gueule. » Je plongeai alors mes yeux dans les siens avec inquiétude. J'avais toutes les raisons d'être inquiète, ce n'était pas une situation facile à vivre, mais ce jour-là, il faudrait que je prenne mon courage à deux mains. Je n'avais pas le choix. Je prenais conscience que j'allais peut-être anéantir notre belle relation, mais tôt ou tard j'allais devoir lui en parler, forcément, et même si je ne savais encore pas comment j'allais m'y prendre, autant que je le fasse le plus tôt possible. Parce que lui cacher serait encore pire, et surtout que je comptais bien être honnête avec lui tout comme il l'avait toujours été avec moi. Enfin, alors que mon trouillomètre devait être descendu à zéro, Ella poursuivit pour me rassurer. « Et quand il aura avalé la pilule, il va repenser à tout ça, se dire qu’il a réagi comme un con. Il t’a laissé une fois, même si ce n’était pas voulu, il ne le fera pas deux. Regarde-le être au petit soin avec moi, il essaye simplement de rattraper ses erreurs passées. Il ne te laissera pas Neela. Même s’il hurle. J’en suis certaine. » J'esquissai un sourire. Ella savait trouver les mots pour m'apaiser, et elle avait sûrement raison. Connaissant maintenant très bien Felix, je l'imaginais mal me laisser une deuxième fois, surtout après tout ce que nous avions vécu ensemble pendant deux mois. En plus, il était juste adorable avec Ella, qu'il essayait de protéger par tous les moyens des dérapages de Mattia. C'était inimaginable qu'il me laisse tomber, ou alors, il avait bien caché son jeu pendant tout ce temps passé à mes côtés. Après tout, même s'il n'était encore pas prévu, ce bébé serait un peu celui des retrouvailles, le fruit de notre amour, tout simplement … Si Felix m'aimait autant qu'il ne cessait de le répéter, s'il avait bien tiré les leçons de son erreur passée, il ne pouvait pas m'abandonner. Nous abandonner, moi, Carlie, et ce futur bébé. Ella avait raison, et j'appréciais énormément le fait qu'elle soit sincère et honnête avec moi. Felix n'allait pas éclater de joie en apprenant la nouvelle, il n'allait pas me serrer dans ses bras et m'embrasser comme tous les hommes le font lorsqu'ils savent qu'ils vont devenir papas. Je ne devais pas me voiler la face, et Ella se chargeait bien de me le rappeler. J'avais l'impression qu'elle était ma voix de la sagesse, mon ange gardien qui veillait sur moi continuellement, et c'était réciproque. « Je vais encore lui imposer un rôle de père alors qui n'en a pas envie. Enfin, on ne peut pas dire que je lui ai imposé Carlie aujourd'hui, mais ça a été un énorme choc pour lui, et là, ça va être pareil. Je l'aime tellement que je serais prête à tout pour lui. Même à avorter, s'il me le demandait. » Oui, c'était bien moi qui disait ça. Parce que je ne voulais pas encore lui faire subir le fait de jouer au papa alors qu'il ne se sent pas prêt. C'était injuste. Alors je comptais bien évoquer le sujet avec lui, et s'il préférait repousser ce projet d'enfant à plus tard, je le ferais. Pour lui, mais aussi pour nous. C'était Felix, l'homme de ma vie, je préférais rattraper notre erreur, aussi douloureux que cela pourrait être, plutôt que de l'obliger à être père alors qu'il ne s'en sent pas la force. « Et si tu veux que je garde Carlie quand tu lui annonces, il n’y a pas de problème Neela. » C'est vrai qu'il valait mieux que Carlie ne soit pas là. Elle allait exploser de joie, nous bombarder de questions, alors que de son côté, Felix resterait sur les fesses. Nous lui annoncerions déjà quand le papa lui-même sera au courant, quand le sujet de l'avortement sera évoqué et quand je serais sûre que cet enfant sera le bienvenue pour tout le monde. « Je veux bien. C'est très gentil Ella. Je sais pas ce que je ferais sans toi. » Je lui accordais un petit sourire, avec les yeux encore rougis par les larmes, avant de la serrer une énième fois dans mes bras. Sentant que les larmes allaient de nouveau monter, je me détachais doucement d'elle en prenant une petite inspiration. « Bon. Je vais le faire. » Je pris la boîte en main, y sortit le fameux test devant elle et le regardais en haussant les sourcils. J'eus comme un flash où je me revoyais, dix ans auparavant, toute seule dans mon petit studio d'étudiant, m'apprêtant à faire ce test en tremblant. Mais là, c'était différent. Là, j'avais la chance d'avoir Ella, et d'avoir une relation amoureuse stable avec le papa. Je me levai et commençai à monter l'escalier en direction de la salle de bain. « Tu viens ? » demandais-je à Ella avec un petit sourire et des yeux de chien battu. « Je veux que tu puisses m'entendre quand je tomberais dans les pommes pour appeler les pompiers. » J'avais retrouvé un peu de mon humour. De toute façon, ça ne pouvait pas être pire, j'avais l'impression de foncer droit à l'abattoir, alors autant tourner la situation en dérision.
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Sam 10 Aoû - 19:17
Neela semblait tellement perdue. Elle avait tellement peur de la réaction de Felix. Mais il l’aimait. Et même si ce n’était pas facile à accepter, il ne la laisserait pas. En tout cas, moi je ne croyais pas cela possible. Qu’il l’abandonne, qu’il la laisse avoir un bébé toute seule. On apprend de son passé. Et Felix semblait déterminé à se rattraper. « Je vais encore lui imposer un rôle de père alors qui n'en a pas envie. Enfin, on ne peut pas dire que je lui ai imposé Carlie aujourd'hui, mais ça a été un énorme choc pour lui, et là, ça va être pareil. Je l'aime tellement que je serais prête à tout pour lui. Même à avorter, s'il me le demandait. ». J’ouvrais grand les yeux, ne pouvant masquer ma surprise. Je ne voyais pas du tout Felix lui demander une telle chose. Mais… c’est vrai que c’était possible. C’est vrai qu’ils devraient parler de cette possibilité. Et si Neela se perdait en avortant ? Parce qu’après tout, il me semble qu’un tel acte n’est pas sans conséquence. Et si ça venait à arriver, cela ne deviendrait-il pas un faussé insurmontable ? Le sujet qui reviendrait sans cesse lors de leurs disputes ? « Neela, quoi que vous décidiez, laissez-vous le temps de la réflexion… je veux dire, un avortement c’est définitif, alors s’il te dit de le faire sous le coup de colère, ça sera pas forcément ce qu’il veut, tu vois ? ». Je me rappelais du « AVORTE » de Mattia en cours de science. Ce mot là m’avait comme assassiné sur place. J’avais senti mon cœur se briser. Et j’avais aussi pris conscience d’une chose : je n’en étais pas capable. Pas sans me perdre moi-même. Et pas sans le perdre lui, à tout jamais.
Je proposais alors à Neela de garder Carlie à la maison. Pour qu’elle ne soit pas dans leurs pattes. Pour qu’ils puissent parler sérieusement sans lui briser le cœur. Parce qu’elle ne comprendrait pas que ses parents se disputent à ce sujet. « Je veux bien. C'est très gentil Ella. Je sais pas ce que je ferais sans toi. ». Elle me fit un petit sourire au milieu de ses larmes. Moi je lui offrais un de mes plus beaux sourires. Ce n’était pas grand-chose, j’étais juste présente. Mais, j’imaginais que ça lui faisait du bien. Elle me prit à nouveau dans ses bras. Je la serrais contre moi. Ne pouvant m’empêcher de souffler quelques mots. « C’est normal Neela… ». Après tout, elle avait été là pour moi, elle aussi.
Elle prit alors une petite inspiration en me laissant. « Bon. Je vais le faire. ». J’acquiesçais d’un sourire, oui, il fallait. Elle prit le test qu’elle déballa. Haussant les sourcils devant cette chose. Dire que j’en avais fait trois pour la grossesse de Lleyton... « Tu viens ? ». Elle me faisait son regard de chien battu mais, elle n’en avait même pas besoin. « Je veux que tu puisses m'entendre quand je tomberais dans les pommes pour appeler les pompiers. ». Je riais doucement en commençant à monter les escaliers tout comme elle. «Franchement, je préférerais ne pas avoir à le faire ! ». Ah bon ? Franchement, on s’en serait douté.
Une fois à l’étage, je la laissais aller dans la salle de bain. Elle n’avait pas besoin de moi pour faire ce truc. Enfin, pour la partie technique. J’attendais le couloir. Elle m’ouvrit la porte peu de temps après. « Il ne reste plus qu’à attendre c’est ça ? ». Oui, attendre un peu que le test nous dise ce qu’il en est.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Dim 11 Aoû - 20:16
« Neela, quoi que vous décidiez, laissez-vous le temps de la réflexion… je veux dire, un avortement c’est définitif, alors s’il te dit de le faire sous le coup de colère, ça sera pas forcément ce qu’il veut, tu vois ? » J'acquiesçai de la tête. C'est sûr, sur le coup de la colère, les mots pouvaient parfois dépasser la pensée, et il valait mieux prendre le temps de se calmer pour réfléchir à la question à tête reposée, c'est à dire une fois la pilule avalée pour Felix. Il ne fallait donc peut-être pas que je prenne trop en compte sa première réaction, ses premières déclarations sûrement blessantes car dites sous l'effet de l'énervement et du choc. Encore une fois, Ella avait entièrement raison. Dans un moment comme celui que je vivais à l'instant, je n'avais pas vraiment les idées claires, et heureusement qu'elle était là. Ella était tellement précieuse pour moi, presque autant que ma propre fille.
Une fois en haut, j'accordais un dernier petit sourire et regard à ma Ella avant d'entrer dans la salle de bain pour commencer la partie technique du test. J'avais besoin d'elle, mais pas jusque là quand même. Cependant, rien que le fait de savoir qu'elle était là, juste derrière cette porte, me mettait du baume au coeur. Parce que seule, je ne sais pas ce que j'aurais fait, mais une chose est sûre, je serais dans un état encore pire que celui-là. Cette étape n'était pas vraiment agréable, d'autant plus qu'elle me rappelait une période sombre de mon passé, mais c'était le passage obligé pour moi. Mes mains tremblaient un peu sous l'effet de la panique, mes jambes flageolaient, et j'avais la sensation que mon cœur voulait sortir de ma poitrine. Une fois le test fait, c'était trop tard, je ne pouvais plus reculer. J'étais condamnée à être fixée sur mon sort. J'allais enfin connaître la réponse à cette question que je me posais depuis plus d'un mois. J'allais en avoir le cœur net de cette grossesse, une bonne fois pour toutes, et quelque part, ça me ferait du bien, un immense soulagement. Les yeux rivés sur le test qui n'allait plus tarder à afficher la réponse fatidique, j'ouvris la porte pour qu'Ella apprenne la nouvelle en même temps que moi. « Il ne reste plus qu’à attendre c’est ça ? » Je poussai un profond soupir, hochant la tête en lui lançant un regard. « C'est ça. » Après tout, nous étions toutes les deux habituées à ce genre de démarche angoissante. Moi, j'en avais déjà fait un il y a dix ans, et Ella avait préféré en faire trois pour Lleyton. S'il s'avérait que j'attendais bel et bien un enfant, je n'allais pas en faire trois. J'allais simplement prendre rendez-vous avec mon médecin pour en avoir la confirmation, mais en général, ce genre de test ne se trompe pas. Je savais qu'il était fiable à cent pour cent, et que nier la vérité ne m'avancerait strictement à rien. C'était simple comme tout : une barre, je n'étais pas enceinte, deux barres, je l'étais officiellement. Mais même si j'avais encore l'infime espoir de voir une seule barre apparaître, je ne me faisais pas trop d'illusions sur le fait qu'il y allait en avoir deux. Je fixais le petit écran qui clignotait, signe que la réponse allait s'afficher d'une seconde à l'autre. Là, je commençais vraiment à me sentir mal. Je devais être blanche comme un cachet d'aspirine, et pouvais sentir mon cœur qui frappait violemment dans ma poitrine, mais également dans ma tête. Il ne manquait plus que le roulement de tambour, et le suspens était à son maximum. Enfin, si on pouvait considérer ça comme un suspens étant donné que je connaissais presque déjà la réponse d'avance.
Le clignotement se stoppa, et les deux barres apparurent à côté du mot 'enceinte'. J'écarquillai les yeux en rapprochant légèrement le test de mes yeux, histoire d'être bien sûre de ce que je lisais. Avec le digital, on ne sait jamais, il pouvait toujours y avoir un petit reflet qui trompe le résultat. Malheureusement, aucun doute, les deux barres bleues étaient bien visibles. A ce moment précis, j'aurais préféré être aveugle pour ne pas voir ça. J'avais l'impression que tout s'écroulait autour de moi, mais d'un autre côté, c'était un sacré poids qui venait de m'être retiré. J'étais enceinte, pour la deuxième fois, et pour la deuxième fois, de Felix. Ça ne pouvait être personne d'autre, et heureusement d'ailleurs, les choses étaient déjà bien assez compliquées comme ça. « Enceinte. » dis-je d'une petite voix en donnant le test à Ella pour qu'elle le voit de ses propres yeux. Je suis officiellement enceinte, et donc officiellement dans un beau pétrin. J'avais déjà tellement pleuré tout à l'heure qu'aucune larme n'était parvenue à mes yeux. Etrangement, j'étais plutôt animée par une certaine colère. Une colère contre moi-même, parce que c'était la deuxième fois que je tombais enceinte à cause d'un petit oubli, d'une petite faille dans le système. Pour un médecin, c'était quand même le comble ! « J'suis vraiment trop conne c'est pas possible quoi. Il va finir par croire que je le fais exprès. » Je pinçai les lèvres en secouant la tête. J'avais encore du mal à y croire. Je me sentais tellement nulle, irresponsable. Une fois, c'était déjà trop, mais deux, là ce n'était pas possible. Quoiqu'il en soit, le 'mal' était déjà fait, et passer mon temps à m'apitoyer sur mon sort ne servirait à rien. Maintenant, j'allais devoir réfléchir à la façon dont j'apprendrais la nouvelle à Felix, mais je savais qu'Ella allait m'épauler.
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Mer 14 Aoû - 21:09
Nous étions là à attendre nerveusement. Le résultat de ces tests m’avait toujours paru une éternité. J’avais l’impression qu’on avait le temps de mourir dix fois avant de savoir. Parce que le temps est relatif. Et que dans l’angoisse chaque seconde se transforme en minute. Chaque minute en heure. J’étais là pour Neela aujourd’hui. Pour que les choses soient moins dures, moins effrayante. Et je ne pouvais m’empêcher de repenser au passé. A mon passé. Quand j’avais appris la grossesse de Lleyton. J’avais cru que le monde c’était arrêté de tout tourner. Que l’apocalypse avait lieu. Que le 21 décembre était réel bien que pas à la bonne date. Je m’étais sentie si seule. J’avais peur. J’avais froid. J’avais mal. Et je culpabilisais tellement. Je m’en étais rendue malade. Apprendre cette grossesse n’avait pas été une explosion de joie comme le voudrait la logique. Je savais qu’à l’heure actuelle, Neela ressentait la même chose. Elle savait que s’il y avait deux barres, elle n’allait pas hurler de joie. Elle allait se sentir coupable, par rapport à Felix. Elle allait se sentir abattue. Mais, je n’avais pas l’intention de la laisser. « Enceinte. ». Elle l’avait dit d’une si petite voix. Je prenais le test. Regardant ces deux barres. Elle était enceinte. C’était officiel.
Il n’y avait pas une larme sur son doux visage. En fait, elle semblait en colère. En colère contre elle-même. « J'suis vraiment trop conne c'est pas possible quoi. Il va finir par croire que je le fais exprès. ». Je me dirigeais vers Neela. Pour la prendre dans mes bras. Parce que ça fait toujours du bien un peu d’amour. Surtout pour apaiser la colère. « Tu n’es pas conne Neela, il faut être deux pour faire un enfant… ». Ça j’avais mis longtemps à me comprendre, moi. Parce que personne n’était là pour me le dire. Parce que je culpabilisais à mort. J’étais persuadée de détruire la vie de Mattia. Alors qu’en fait… je portais notre enfant. Oui, c’était moi qui le portais. Mais, c’était lui qui m’avait mis en cloque. « T’y es pour rien s’il a des super spermatozoïdes ! ». Je tentais un peu d’humour avec un sourire mais, je me doutais qu’elle n’avait pas vraiment le cœur à ça. « Écoute Neela, il ne va pas croire que tu l’as fait exprès parce que ce n’est pas le cas, il te connait. Et il t’aime, alors, j’ose espérer qu’il ne dira jamais un truc aussi stupide. ». Parce que ça serait terriblement méchant et blessant. C’était un manque de confiance… autant en la personne qu’on aime qu’en soi-même. Je voulais croire que Felix ne lui fendrait pas le cœur avec de tels propos.
Je regardais Neela avec un sourire réconfortant. Je ne pouvais pas faire grand-chose, mais, j’étais là. « Tu comptes lui dire quand ? ». Et comment ? Non, pas comment. A moins que ce soit une grossesse désirée, il n’y a pas de comment. Il faut juste lâcher les mots. Parce que dans tous les cas, il n’y a pas de bonnes solutions. Il n’y a pas de bonnes façons de le dire. Il faut que ça sorte c’est tout. La seule chose que l’on peut à peu près faire c’est choisir le moment. Et encore… je crois que même si j’avais dit que j’étais enceinte à Mattia après le film, sa réaction aurait été la même.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Jeu 22 Aoû - 13:31
« Tu n’es pas conne Neela, il faut être deux pour faire un enfant… » Malgré tout, je ne pouvais pas m'empêcher de culpabiliser, parce que j'avais quand même ma part de responsabilité dans cette grossesse. Une grosse part même. Je ne savais encore pas comment cela avait pu se produire, quelle erreur nous avions fait ces temps-ci pour en arriver à une deuxième grossesse, mais j'étais responsable, et j'allais payer les frais de ma bêtise prochainement. Finalement, Ella s'approcha de moi pour me prendre dans ses bras, une énième fois. C'était étrange de la voir me rassurer, me câliner comme si j'étais sa fille, alors que j'avais vingt ans de plus qu'elle et qu'en temps normal, c'était moi qui consolait Ella. D'habitude, c'était moi qui la prenait dans mes bras, qui lui disait des mots réconfortants... C'était le sens logique des choses, mais là, tout semblait inversé. En tout cas, c'est dans ces moments là que je me rendais compte qu'Ella n'était plus une adolescente, et depuis qu'elle avait appris à être mère prématurément. Elle avait été, tout comme Mattia, poussée dans le monde des adultes avant l'heure par le biais de cette grossesse. Cette merveilleuse jeune fille était devenue une mère exemplaire. Je la serrai fort dans mes bras, parce que son étreinte apaisait énormément ma colère, et qu'elle me faisait du bien, tout simplement.
« T’y es pour rien s’il a des super spermatozoïdes ! » Je lui lançai un regard étonné, avant de lui adresser un petit sourire amusé. Je ne m'étais tellement pas attendue à ce genre de remarque, mais quelque part elle avait le mérite de me redonner un peu le sourire au beau milieu de ce désastre. « Oh, Ella... » lui dis-je comme pour la gronder gentiment. En même temps, elle n'avait pas totalement tort. Ceux de Felix devaient être particulièrement coriaces et surtout très vicieux pour en arriver là quasiment toutes les fois où nous commettions un léger faux pas. « Écoute Neela, il ne va pas croire que tu l’as fait exprès parce que ce n’est pas le cas, il te connait. Et il t’aime, alors, j’ose espérer qu’il ne dira jamais un truc aussi stupide. » Elle avait raison. Ce serait vraiment idiot de sa part de croire une telle chose, mais la situation ressemblait tellement à celle d'il y a dix ans, à quelques détails, près, que cette idée pouvait lui traverser l'esprit, et j'en avais peur. Même si maintenant je le connaissais très bien, sous la colère, je ne savais pas ce qu'il était capable de dire ou de faire, et sa réaction me terrorisait d'avance. « Tu comptes lui dire quand ? » Je poussai un profond soupir en plongeant mon regard dans le vide. Quand lui dire … Je n'en savais encore rien, j'étais déjà trop occupée à essayer d'encaisser la terrible nouvelle. « Je ne sais pas … il faut que je trouve le bon moment, mais je crois qu'en fait il n'y en a pas beaucoup dans ce genre de situation … De toute façon, c'était pas le bon moment pour tomber enceinte, alors au pire ... » Au pire, j'avais déjà accumulé les choses faites au mauvais moment, alors une de plus ou une de moins, le mal était déjà fait. Bon moment ou pas, j'avais juste besoin de lui dire pour aller mieux, en espérant que Felix ne le prenne pas trop mal, qu'il finisse par l'accepter avec le temps et qu'il ne m'en veuille pas longtemps. J'aurais beaucoup de mal à supporter qu'il s'énerve après moi, ou pire encore, qu'il m'ignore complètement. « J'ai tellement peur... Et si il partait encore ? J'ai honte, je m'en veux … c'est tellement compliqué. » Un tas de sentiments se bousculaient en moi, et dès que quelque chose semblait me rassurer, je l'étais quelques secondes, mais ensuite l'angoisse refaisait son apparition. Il n'y avait aucun doute, seul le fait d'en parler à Felix me soulagerait et m'aiderait à ôter tout ce poids sur mes épaules. Si jusqu'à présent, tout se déroulait à merveille entre nous, les choses allaient obligatoirement se compliquer, malheureusement, et je n'étais pas sûre que tout continuerait de se dérouler aussi bien après lui avoir appris une telle nouvelle.
Après avoir reposé le test et s'être assurée que je n'allais finalement pas tomber dans les pommes, Ella me proposa d'aller nous asseoir sur le canapé pour discuter de tout ça tranquillement. J'étais complètement bouleversée, et j'avais besoin d'elle, plus que tout. Lui parler me soulageait, rien que sa présence m'était indispensable. Elle me permettait de ne pas sombrer dans mes pensées noires, mais aussi de répondre à toutes mes interrogations, et bien sûr, m'éclairer pour me donner ses avis précieux. Je commençais progressivement à réaliser que ça y est, depuis un mois, j'étais enceinte, et qu'une petite vie, mélange de Felix et moi, se développait dans mon ventre. Me rendant soudainement compte qu'un long silence s'était installé entre Ella et moi, je sortis de mes pensées pour lui demander si elle avait déjà eu l'occasion d'aborder le sujet avec Felix. « Et tu … tu lui en avais déjà touché deux mots par rapport à un deuxième enfant ou pas du tout ? » J'étais curieuse de le savoir, parce que dans la situation, sa réponse m'intéressait énormément, et puis, je savais qu'Ella et Felix étaient très proches, qu'ils parlaient de tout, alors, je me disais que le sujet avait peut-être dû être évoqué.
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Lun 26 Aoû - 17:06
Avec ma bêtise, j’arrivais à arracher un sourire à Neela. Au moins ça faisait plaisir. Même si j’avais l’impression de me faire gronder. « Oh, Ella... ». Je riais. Au fond, c’était bien vrai non ? Comment faisait-il ? Deux « erreurs », deux bébés. Felix était loin d’être stérile. Et j’espérais qu’il n’allait pas dire que c’était la faute de Neela. Qu’elle l’avait fait exprès. Je ne voyais pas Felix dire une telle chose.
Je me demandais quand est-ce qu’elle allait lui dire. Maintenant que c’était confirmé. Maintenant qu’elle était absolument sûre. « Je ne sais pas … il faut que je trouve le bon moment, mais je crois qu'en fait il n'y en a pas beaucoup dans ce genre de situation … De toute façon, c'était pas le bon moment pour tomber enceinte, alors au pire ... ». Je soupirais un coup. C’était certain que non, il n’y avait pas réellement de bon moment. Cette grossesse en elle-même « tombait mal ». C’était un peu triste de dire ça mais, c’était un fait. « C’est vrai qu’il n’y a pas de vrai bons moments… le mieux à faire c’est sûrement de ne pas trop tarder, non ? ». Autant évité qu’elle stresse plus longtemps. Qu’elle redoute ce moment. Il fallait que les mots sortent. Il fallait qu’elle soit fixée. « J'ai tellement peur... Et si il partait encore ? J'ai honte, je m'en veux … c'est tellement compliqué. ». Je posais une main rassurante sur l’épaule de Neela. Je connaissais trop bien ces sentiments. Je savais le mal que cela pouvait faire. Et je ne voulais pas que Neela soit dans cet état. Même si je ne pouvais pas faire grand-chose contre. « Tu n’as pas à avoir honte Neela, je sais que c’est compliqué mais crois-moi, tu n’as pas à t’en vouloir. ». Non vraiment pas, mais, je savais que c’était difficile à croire. Néanmoins, ça faisait du bien de l’entendre.
Nous étions allés nous installer sur le canapé. Pour parler plus tranquillement. Pour qu’elle laisse aller toutes ses interrogations. Je n’allais pas la laisser, non. J’avais l’impression que je l’aidais un peu. Et tant mieux. De toute façon, même sans cette impression, je serais restée. « Et tu … tu lui en avais déjà touché deux mots par rapport à un deuxième enfant ou pas du tout ? ». Pouvais-je parler de ça ? Je n’en étais pas certaine. Après tout, Felix me l’avait confié. Je ne voulais pas trahir sa confiance. Mais en même temps, Neela se sentait si mal. Ça ne lui ferait sans doute pas de mal de savoir. « Pour être honnête oui… ». Je répondais à sa question. Mais au fond, je savais qu’elle voulait en savoir bien plus. Et je n’allais pas la faire attendre. « En fait, j’ai cru comprendre qu’il n’avait rien contre mais que pour le moment c’était trop tôt à ses yeux parce que vous ne vivez pas encore vraiment ensemble…et puis il y a Carlie. Il a peur qu’un nouveau bébé lui prenne trop de temps et qu’il ne connaisse pas sa fille aussi bien qu’il le voudrait. ». Je soufflais. J’avais été honnête avec Neela. Je lui avais tout dit sur les craintes de Felix. Mais, au fond de lui il n’était pas contre. Fonder une grande famille avec Neela ne lui faisait pas peur. Il aurait simplement voulu du temps. Et c’est vrai que là, il ne l’avait pas.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Mar 27 Aoû - 22:07
« C’est vrai qu’il n’y a pas de vrai bons moments… le mieux à faire c’est sûrement de ne pas trop tarder, non ? » Je hochais la tête en regardant Ella. Non, je n'allais pas tarder, je n'avais pas intérêt à tarder d'ailleurs, car plus j'attendais, et moins la nouvelle allait être facile à encaisser pour Felix. « Non, tu as raison. Je vais le faire le plus vite possible. » J'angoissais déjà rien qu'à l'idée d'affronter Felix pour lui annoncer ma grossesse. Il pouvait réagir de tellement de façons différentes …. Il pouvait s'énerver, me crier dessus, il pouvait tout faire pour extérioriser sa colère, j'étais prête à tout entendre et à tout voir, mais certainement pas prête à le voir partir comme un voleur. Pour moi, c'était pire que tout, et forcément, étant dans le doute, je ne pouvais pas m'empêcher d'envisager ce pire. « Tu n’as pas à avoir honte Neela, je sais que c’est compliqué mais crois-moi, tu n’as pas à t’en vouloir. » Je pinçai les lèvres. Malgré les remarques rassurantes d'Ella, je n'arrivais pas à ne pas ressentir ce sentiment de culpabilité, parce que j'étais à moitié la cause de ce qui nous arrivait. Avant que je parvienne à ne plus m'en vouloir, un tas d'étapes importantes m'attendaient. La confrontation avec Felix, l'acceptation de la grossesse et puis surtout son 'pardon', même s'il est vrai que je n'étais pas la seule responsable dans cette histoire. Je m'apprêtais à commencer un véritable parcours du combattant, parce que les jours, même les semaines à venir n'allaient pas être faciles à vivre pour nous tous.
« Pour être honnête oui… » Je relevais les yeux vers Ella. En posant cette question, je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'elle me réponde positivement, et pourtant, Felix était vraiment devenu très proche d'elle. Cela me faisait plaisir au fond, et me montrait qu'il voulait rattraper son erreur passée par tous les moyens. Pour moi, il s'était déjà rattrapé, et je l'avais déjà pardonné depuis un bout de temps, depuis qu'il avait décidé d'assumer ses nouvelles responsabilités de père en réalité. Il avait su me prouver qu'il avait appris de ses erreurs, qu'il était prêt à m'aider pour élever Carlie, et puis aussi, qu'il ne faisait pas semblant de m'aimer simplement pour le bien de notre enfant. Enfin, j'osais demander à Ella si elle et Felix avaient déjà eu l'occasion d'aborder le sujet d'un second bébé ensemble un jour. Ce n'était pas de la curiosité, mais plutôt une façon pour moi de préparer le terrain, même si je savais déjà qu'évidemment, Felix n'était pas encore prêt à se faire à cette idée. « En fait, j’ai cru comprendre qu’il n’avait rien contre mais que pour le moment c’était trop tôt à ses yeux parce que vous ne vivez pas encore vraiment ensemble…et puis il y a Carlie. Il a peur qu’un nouveau bébé lui prenne trop de temps et qu’il ne connaisse pas sa fille aussi bien qu’il le voudrait. » Je baissais les yeux. Je connaissais déjà cette réponse, c'était d'ailleurs la réponse classique donnée lorsque notre entourage nous questionnait -ou disons plus exactement, nous harcelait- sur ce point. Le sujet avait été évoqué très clairement entre nous, et il était certain que de son côté, Felix n'était pas prêt à être père de nouveau, il suffisait d'observer ses réactions lorsque son père le taquinait par rapport à ça pour le deviner. « C'est bien ce que j'avais compris aussi … et d'ailleurs, c'est normal. » Je haussais les épaules. Vouloir un deuxième enfant maintenant, ce serait vraiment vouloir faire n'importe quoi, et d'ailleurs actuellement, nous étions en train de faire n'importe quoi … pour la deuxième fois. « C'est vrai que ce bébé, si on le garde, il va nous occuper tout notre temps … Felix ne va avoir que quelques mois pour profiter de sa fille, et ensuite, on va forcément moins pouvoir s'occuper d'elle. Plus du tout comme avant en tout cas. » Rien que le fait d'évoquer la possibilité d'un avortement me faisait énormément culpabiliser, et un air triste apparut sur mon visage en réalisant que Felix n'avait plus autant de temps qu'il le voulait pour apprendre à connaître sa fille, mais aussi qu'elle allait être reléguée au second plan malgré nous. La panique montait de plus en plus en moi au fur et à mesure que j'imaginais ma vie future avec Felix et ce bébé. J'avais l'impression que les problèmes s'entassaient les uns sur les autres et que je me trouvais dans une impasse. J'essayais d'imaginer Felix s'occupant d'un bébé les premiers temps, et franchement, je m'inquiétais. Il n'en avait pas envie, et pourtant, il allait être contraint de le faire. « Et … et ce sera la première fois pour lui avec un bébé... Il se débrouille très bien avec Carlie, mais là … Si ça se trouve il ne va pas s'en sortir, et je vais m'en vouloir horriblement... » Je passais mes mains sur mon visage, envahie par l'angoisse et dans l'incapacité totale de relativiser.
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Mar 3 Sep - 23:39
Felix et moi avions déjà parlé d’un potentiel deuxième enfant. Mais, je ne savais pas si livrer notre conversation à Neela était une bonne idée. Toutefois, je ne me voyais pas faire autrement. Après avoir tout entendu, elle baissa les yeux. C’était comme si elle savait déjà tout cela. Et c’était sans doute le cas. « C'est bien ce que j'avais compris aussi … et d'ailleurs, c'est normal. ». Oui c’était normal. Il venait de retrouver sa fille après avoir manqué dix ans de sa fille. Il venait de retrouver la femme de sa vie après avoir passé la nuit avec elle il y a dix ans. C’était normal qu’il veuille prendre le temps de rattraper le passé. « C'est vrai que ce bébé, si on le garde, il va nous occuper tout notre temps … Felix ne va avoir que quelques mois pour profiter de sa fille, et ensuite, on va forcément moins pouvoir s'occuper d'elle. Plus du tout comme avant en tout cas. ». C’est vrai que ça changerait beaucoup de choses. Personne ne pouvait le nier. Mais, je fronçais doucement les sourcils. Pourquoi ce changement serait-il une mauvaise chose ? Oui, le changement fait toujours peur. Mais dans son quota de malheur il apporte aussi bonheur et satisfaction. Si ce bébé était en fait, une nouvelle vie qui s’offrait à eux ? « Et … et ce sera la première fois pour lui avec un bébé... Il se débrouille très bien avec Carlie, mais là … Si ça se trouve il ne va pas s'en sortir, et je vais m'en vouloir horriblement... ». Je riais doucement tout en prenant la main de Neela pour la serrer tendrement. « Neela, tu sais qu’il s’en sortira très bien. Mattia n’était pas prêt à devenir papa et pourtant aujourd’hui il assure avec un bébé. Ça s’apprend, il sera un peu maladroit mais, il y arrivera. ». J’en étais certaine, elle aussi avait été jeune maman. Elle aussi n’avait pas su comment faire. Et pourtant, aujourd’hui elle s’en sortait très bien. Tout comme moi.
Je lui offrais un sourire rassurant, caressant toujours sa main. « Pourquoi voir les choses si négativement ? Ce n’est peut-être pas une mauvaise chose de ne pas s’occuper de Carlie comme avant. Il faudra que vous soyez là pour lui apprendre à être une grande sœur, à lui donner des responsabilités, ça lui permettra de grandir. Et puis, Felix nouera un nouveau lien avec sa fille, parce qu’elle aura besoin qu’il la rassure sans cesse. Et peut-être que Felix ne pourra jamais autant exprimer son amour qu’à ce moment-là…Vous pouvez être heureux avec un nouvel enfant, j’en suis persuadée. ». C’est vrai, après tout, Carlie allait changer. Elle allait apprendre à devenir une grande sœur, à partager. Jusqu’à présent tout était pour elle, y compris l’attention de ses parents. Elle allait pouvoir grandir grâce à ce bébé. Et puis Felix avait sans doute assez d’amour pour le bébé, Neela et Carlie. Et j’étais certaine qu’il était capable de leur prouver. Il allait apprendre à connaître Carlie d’une autre façon. Il allait l’aider à se construire.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Sam 7 Sep - 14:21
« Neela, tu sais qu’il s’en sortira très bien. Mattia n’était pas prêt à devenir papa et pourtant aujourd’hui il assure avec un bébé. Ça s’apprend, il sera un peu maladroit mais, il y arrivera. » Entendre le petit rire d'Ella me faisait prendre conscience que j'en faisais peut-être un peu trop. Je m'inquiétais trop, et le simple fait de sentir sa main se poser sur la mienne me rassurait. C'est vrai que je pouvais facilement prendre exemple sur le couple qu'elle formait avec Mattia. S'il y en avait un qui était encore moins prêt à devenir papa que Felix, c'était bien Mattia, effectivement, et pourtant, il s'en était pas mal sorti... oui enfin, contrairement à ce que me certifiait Ella, aujourd'hui, je trouvais qu'il n'assurait plus tellement avec un bébé, ou en tout cas s'il assurait, il fallait exclure le fait qu'il sorte parfois pour faire je ne sais quoi avec je ne sais qui le soir, laissant Ella et Lleyton seuls à la maison, sous prétexte que son nouvel handicap et l'arrêt brutal de sa carrière le rendait malade. Pour moi, Mattia n'était pas un modèle en tant que jeune papa, du moins, pas en ce moment, mais pour sa défense, il faut dire qu'il n'avait pas vraiment l'âge d'assumer de telles responsabilités... Ella non plus n'avait pourtant pas l'âge, mais elle se débrouillait à merveille, comme si elle avait toujours désiré être mère, et que sa grossesse avait toujours été voulue. Je préférais ne pas lui faire part de ce que je pensais, parce que nous n'étions pas là pour ça, et que de toute façon, Ella connaissait bien le fond de ma pensée au sujet de Mattia. Mais tout à coup, une idée me vint à l'esprit alors qu'Ella évoquait me rôle de père de son petit-ami. « D'ailleurs, peut-être que Mattia et Felix vont se rapprocher, tu sais, du fait d'avoir un bébé tous les deux … Mattia va peut-être pouvoir lui donner des conseils enfin, je sais pas, étant donné qu'il est passé par là où Felix va bientôt passer ... parce que j'ai cru comprendre que c'était pas l'entente parfaite entre eux ... » Je regardais Ella en pinçant doucement les lèvres. Parler de la relation qu'entretenait nos petits-amis respectifs, c'était la première fois que nous le faisions. Felix avait rencontré Mattia il y a peu. L'entente n'était pas parfaite non, pas du tout même, d'après ce que j'avais cru comprendre en entendant Felix me parler de lui, et d'ailleurs, c'était la même chose pour moi, notre dernière discussion s'était terminée par un 'salope' venant de ce très cher Mattia. En fait, j'espérais que leur relation s'améliorerait, et la notre également, parce que c'était quand même assez handicapant pour Felix et moi que de considérer Ella comme notre fille, et d'être tout le temps en froid avec son petit-ami. J'avais peut-être un peu trop d'espoirs, car il avait quand même un sacré caractère, alors j'avais du mal à l'imaginer devenir subitement doux comme un agneau avec Felix, et encore moins le conseiller dans son rôle de jeune papa. Certes, Mattia avait parfois des comportements étranges, douteux, mais j'avais compris qu'il aimait Ella de tout son cœur, que la dernière chose qu'il voulait, c'était bien de lui faire du mal, à elle comme à son propre fils.
« Pourquoi voir les choses si négativement ? Ce n’est peut-être pas une mauvaise chose de ne pas s’occuper de Carlie comme avant. Il faudra que vous soyez là pour lui apprendre à être une grande sœur, à lui donner des responsabilités, ça lui permettra de grandir. Et puis, Felix nouera un nouveau lien avec sa fille, parce qu’elle aura besoin qu’il la rassure sans cesse. Et peut-être que Felix ne pourra jamais autant exprimer son amour qu’à ce moment-là…Vous pouvez être heureux avec un nouvel enfant, j’en suis persuadée. » C'est vrai, pourquoi je voyais les choses si négativement ? Peut-être parce que pendant un mois, seule avec cette terrible impression d'être enceinte, j'avais eu pour habitude de me faire une montagne de cette grossesse, de broyer du noir, parce que je n'avais pas osé en parler à qui que ce soit, jusqu'à aujourd'hui. Et si les choses ne se passaient pas aussi mal ? Après tout, j'avais de l'expérience dans le domaine, alors que pour la plupart des couples, c'était une toute nouvelle aventure où les deux nouveaux parents devaient apprendre à gérer un bébé en même temps. Pour nous, ce serait différent, sûrement beaucoup plus simple, surtout que Carlie commençait à avoir l'âge de se prendre en main toute seule, et donc de pouvoir nous aider un peu par la même occasion. Je tournai mon regard vers Ella en lui adressant un petit sourire. J'étais en train de voir l'arrivée de ce bout de chou comme une catastrophe, alors qu'il serait mon enfant et qu'en réfléchissant bien, Felix ne pouvait pas le rejeter. Heureusement qu'Ella était là pour envoyer valser ces idées sombres aussi vite qu'elles arrivaient. « Tu as raison, je ne sais pas pourquoi je vois tout en noir comme ça … On va avoir un bébé, c'est loin d'être la fin du monde, et tu as raison, ça ne peut qu'être bénéfique pour Carlie. J'espère que ça le sera en tout cas. » Ella prenait du recul sur la situation, et franchement, elle avait bien raison, surtout que c'était une aide énorme pour moi que de l'entendre me dire tout ça. C'est sûr que vu sous cet angle, ma grossesse paraissait beaucoup moins dramatique, maintenant, tout ce que je pouvais espérer, c'était que les choses se déroulent aussi bien qu'Ella l'envisageait. Je la pris une nouvelle fois dans mes bras. « Merci Ella, merci d'être là et de trouver les mots pour me réconforter … Mattia a vraiment de la chance de t'avoir, je sais pas si il s'en rend compte, on dirait que non, et c'est dommage … » A faire n'importe quoi, j'avais l'impression que Mattia se moquait d'Ella, ne la valorisait pas comme elle aurait mérité de l'être, et oui, je trouvais cela dommage. Ella méritait mieux, vraiment mieux. En tout cas, j'avais énormément de chance de l'avoir en amie, j'en prenais de plus en plus conscience.
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Mar 10 Sep - 19:50
Je savais que Mattia n’était pas le meilleur exemple aux yeux de Neela. Mais, peu importe. Il était dingue de son fils et il était prêt à tout pour lui. Et ce n’était son passage à vide qui allait changer cela. « D'ailleurs, peut-être que Mattia et Felix vont se rapprocher, tu sais, du fait d'avoir un bébé tous les deux … Mattia va peut-être pouvoir lui donner des conseils enfin, je sais pas, étant donné qu'il est passé par là où Felix va bientôt passer ... parce que j'ai cru comprendre que c'était pas l'entente parfaite entre eux ... ». C’est ce que j’avais cru comprendre sans trop savoir pourquoi. Mais, je doutais du fait que ça les rapproche. Mattia avait l’air d’avoir une sacrée dent contre Felix. Et dans ces cas-là, c’était dur de le raisonner. « Peut-être mais j’en doute fortement quand même… je crois que Mattia en veut sincèrement à Felix… mais, je ne sais même pas pourquoi ! ». Il avait dû se passer quelque chose entre eux. Le tout était que l’un de deux crache le morceau. « Enfin, au moins ça ne change rien entre nous ! ». Ni entre Neela et moi, ni entre Felix et moi. Je les adorais tous les deux. Et ils étaient comme mes parents à mes yeux.
J’essayais de mettre un peu de couleur dans les idées de Neela. De lui montrer que tout ceci n’était pas une catastrophe. Que de bonnes choses pouvaient ressortir de cette grossesse. Pour elle. Pour Felix. Pour Carlie. Pour leur famille tout simplement. Et mes mots l’avaient touché. Je venais de gagner un sourire de Neela. Du coup, j’en affichais un immense. « Tu as raison, je ne sais pas pourquoi je vois tout en noir comme ça … On va avoir un bébé, c'est loin d'être la fin du monde, et tu as raison, ça ne peut qu'être bénéfique pour Carlie. J'espère que ça le sera en tout cas. ». Moi j’étais certaine que ça pouvait l’être. Elle avait besoin de voir que le monde ne tournait pas autour d’elle. Et que pour autant, elle aurait toujours autant d’amour à ses côtés. « Moi, je suis certaine que ça le sera. ». Je lui offrais un beau sourire. J’en étais réellement certaine. Donc, je n’avais pas besoin de me forcer.
Elle me prit à nouveau dans ses bras. Je la serrais contre moi. Elle semblait un peu apaisée et ça me faisait plaisir. « Merci Ella, merci d'être là et de trouver les mots pour me réconforter … Mattia a vraiment de la chance de t'avoir, je sais pas si il s'en rend compte, on dirait que non, et c'est dommage … ». Je lui offrais un petit sourire. Je savais qu’elle pensait que Mattia n’était pas l’Homme qu’il me fallait. Mais, elle se trompait là-dessus. Il était le seul qui me convenait. Et il m’avait prouvé à quel point c’était moi qui étais chanceuse. « C’est moi qui ait de la chance de l’avoir. Notre histoire n’est pas toujours simple mais, il n’a jamais cessé de m’aimer. Il est revenu près de moi alors qu’il ne voulait pas d’enfant. Il m’a permis de retrouver l’espoir alors même que j’allais faire une croix sur ma passion. Alors oui, il a eu un passage à vide et oui, j’ai eu peur de le perdre et j’ai souffert. Mais, ce n’était qu’un passage et chaque jour il donne tout pour se faire pardonner sans même se rendre compte que je ne lui en ai jamais voulu. Et puis… c’est lui qui me rappelle qui je suis quand je me sens perdue… ». Mes joues venaient de virer au rouge, j’avais dit tout ceci à voix haute. Mattia avait fait des erreurs, j’en avais fait aussi. Mais, nous nous étions toujours retrouvés. « Je suis désolée pour ce moment de déclaration d’amour. ». Je riais. L’amour me rendait folle. Mais, au moins, elle savait à quel point je l’aimais. Et que Mattia n’avait pas que ses mauvais côtés.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Ven 13 Sep - 21:25
« Peut-être mais j’en doute fortement quand même… je crois que Mattia en veut sincèrement à Felix… mais, je ne sais même pas pourquoi ! » Je fronçai les sourcils en interrogeant Ella du regard pendant un petit moment, le temps de réaliser ce qu'elle venait de me dire. J'étais au courant que Felix était bien loin d'être le meilleur ami de Mattia, mais si ce dernier lui en voulait, c'est que Felix avait fait quelque chose, et si il avait choisi de ne pas m'en parler, c'est qu'il savait déjà que je n'allais pas apprécier. « Ah bon ? Il lui en veut ? C'est bizarre, je vois pas pourquoi il lui en voudrait … tu crois qu'ils nous cachent quelque chose ? » Sûrement oui, et pourtant, je n'avais rien remarqué chez Felix, mais il faut dire que ces derniers temps j'avais été obnubilée par ma grossesse. Plusieurs questions se bousculèrent dans ma tête tout à coup. Qu'est-ce que Felix avait fait pour que Mattia lui en veuille à ce point ? Pourquoi je n'avais encore rien remarqué dans l'attitude de Felix ? Et surtout, pourquoi ne m'en avait-il jamais parlé ? Nous nous racontions tout, et puis, il savait que je ne m'entendais pas vraiment avec Mattia non plus... alors je ne voyais pas trop qu'est-ce qui pouvait le freiner à m'en toucher deux mots. En tout cas, c'était en quelque sorte, un souci en plus pour moi, parce qu'en plus d'avoir à annoncer ma grossesse à Felix, il fallait aussi que je lui demande ce qui se passait exactement avec Mattia, et j'étais bien décidée à éclaircir la situation. « Enfin, au moins ça ne change rien entre nous ! » Encore un peu tracassée par cette toute nouvelle histoire que je venais d'apprendre par Ella, j'avais eu du mal à réagir. « Non, ça c'est sûr, et je pense que ça ne changera rien non plus entre toi et Felix. » Je lui tendis un sourire sincère, même si j'étais un peu ailleurs. J'avais encore du mal à comprendre pour quelle raison Mattia pouvait en vouloir à Felix. Il était un homme tout simplement formidable, je l'aimais tellement que j'avais énormément de mal à croire qu'il était capable de faire du mal à qui que ce soit. A l'inverse, vu le comportement de Mattia avec Ella et dernièrement, avec moi, j'avais plutôt tendance à croire que cela devait être Mattia qui exagérait les choses. Mais évidemment, s'il existait une certaine tension entre nos petits-amis respectifs, entre Ella et moi, c'était toujours l'entente parfaite. Il n'y avait jamais eu aucun conflit, et j'espérais bien qu'il n'y en aurait jamais aucun à l'avenir d'ailleurs. Felix et Mattia pouvaient se haïr, cela ne changerait absolument rien entre nous.
« C’est moi qui ait de la chance de l’avoir. Notre histoire n’est pas toujours simple mais, il n’a jamais cessé de m’aimer. Il est revenu près de moi alors qu’il ne voulait pas d’enfant. Il m’a permis de retrouver l’espoir alors même que j’allais faire une croix sur ma passion. Alors oui, il a eu un passage à vide et oui, j’ai eu peur de le perdre et j’ai souffert. Mais, ce n’était qu’un passage et chaque jour il donne tout pour se faire pardonner sans même se rendre compte que je ne lui en ai jamais voulu. Et puis… c’est lui qui me rappelle qui je suis quand je me sens perdue… » Waouh. J'avoue que là, j'étais sur les fesses. Je la regardais en souriant, attendrie par ses mots. Elle était amoureuse de la tête aux pieds, il n'y avait aucun doute là-dessus, et elle savait pourquoi. Ella avait une façon de parler de Mattia qui me laissait sans voix, j'aurais même pu l'écouter pendant des heures tellement ce qu'elle disait était beau. Certes, il avait son caractère, et d'ailleurs son accident ne l'avait pas arrangé à ce niveau là, mais après tout, je ne connaissais que le côté sombre de cet homme, Ella, elle, le connaissait depuis longtemps, elle était la mieux placée pour savoir qui il était vraiment. J'étais restée silencieuse un moment, pensant que nous étions totalement dingues avec ces hommes... Felix me rendait aussi dingue que Mattia rendait Ella dingue, et vu de l'extérieur, cela devait être aussi drôle que touchant à voir. « Je suis désolée pour ce moment de déclaration d’amour. » Je me mis à rire moi aussi avec elle. J'avais l'impression de découvrir une autre Ella, qui ne craignait pas de dévoiler ses sentiments, qui était même certaine de ce qu'elle ressentait, et peu importe ce que les autres pouvaient dire ou penser. Elle n'avait pas à s'excuser, ça me plaisait de la voir aussi amoureuse... mais après ce que Mattia m'avait avoué, qu'il l'avait poussée violemment sur le sol et n'avait même pas pris la peine de l'aider à se relever, la voir aussi amoureuse me faisait presque de la peine d'un côté. C'était comme si elle était prisonnière de ses sentiments, condamnée à aimer un homme qui la faisait souffrir. Cependant, je n'avais pas le droit de l'empêcher d'aimer Mattia, et puis de toute façon, je n'y arriverais pas. Il l'aimait, c'était certain, tellement qu'il s'était mis en colère quand je lui avais posé la question, parce qu'il n'avait pas supporté que j'en doute. Si c'était une évidence pour lui, cela ne l'était pas du tout pour Felix et moi. « Non ne t'inquiète pas, je comprends tout à fait, et c'est très beau ce que tu dis là. » Ella était amoureuse, mais était t-elle de nouveau heureuse ? Est-ce que Mattia avait changé ? Est-ce qu'il lui avait encore fait subir ses excès de violence ? « Mais … en parlant de Mattia, est-ce que ça s'est un peu arrangé entre vous ? Il continue ses conneries ou ça lui a passé ? »
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Sam 21 Sep - 15:05
Felix et Mattia ne s’entendaient pas. Je le savais. Mais j’ignorais la raison. Et apparemment, Neela aussi. « Ah bon ? Il lui en veut ? C'est bizarre, je vois pas pourquoi il lui en voudrait … tu crois qu'ils nous cachent quelque chose ? ». Oh ça je n’en avais aucun doute. Et je crois qu’au fond, ils savaient que c’était préférable pour nous que nous ignorions tout ceci. « Oui je crois mais, je vais éviter de tenter le diable en leur tirant les vers du nez ! ». Ce n’était pas top comme situation. Mais, je savais qu’aller sur ce terrain avec Mattia était dangereux. Quant à Felix, pour le coup, je laissais Neela essayer. Heureusement, ça ne changeait rien entre nous. « Non, ça c'est sûr, et je pense que ça ne changera rien non plus entre toi et Felix. ». Non et heureusement. Surtout que si c’était le cas, je ne saurais même pas pourquoi.
Et puis je me perdais dans ma déclaration d’amour. Je n’y pouvais rien, j’étais folle amoureuse de Mattia. Et dès que je commence à en parler, ça virait en tirade amoureuse. Neela me regardait avec son immense sourire bienveillant. Elle savait ce que c’était d’être amoureuse à ce point. La preuve, elle était très vite retombée dans les bras de Felix. Je crois qu’au fond, elle l’avait toujours aimé. Et pour que ses sentiments durent dix ans, c’est qu’elle devait être inconditionnellement amoureuse de lui. Neela ria avec moi devant mes excuses. Parce que bon je m’étais carrément étalée. C’est clair que je ne cachais pas mes sentiments. « Non ne t'inquiète pas, je comprends tout à fait, et c'est très beau ce que tu dis là. ». Je souriais, je ne savais pas si c’était beau. Mais c’était sincère. « Mais … en parlant de Mattia, est-ce que ça s'est un peu arrangé entre vous ? Il continue ses conneries ou ça lui a passé ? ». Je trouvais ça étrange que Neela n’est pas posé la question. En fait, je crois qu’elle en voulait énormément à Mattia pour cela. Plus que moi c’était certain. Heureusement qu’elle ne savait pas tout. Je n’osais pas imaginer sa réaction si elle venait à savoir. De toute façon, je n’admettrais jamais les faits. Je trouverais toujours des excuses pour Mattia. N’importe quoi qui excuse les faits. Et je ne pourrais pas les admettre tels qu’ils se sont réellement passés. « Tout c'est arrangé, ne t'inquiète pas. Il s’est repris en main, il est adorable avec Lleyton tout comme avec moi. Il s’en veut d’avoir agi comme il l’a fait… ». Je souriais à Neela. Je ne mentais absolument pas. Mattia faisait tout pour se faire pardonner.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Lun 23 Sep - 19:04
« Oui je crois mais, je vais éviter de tenter le diable en leur tirant les vers du nez ! » Ella n'avait peut-être pas tort. Chercher à mettre le nez dans leurs histoires n'était pas très judicieux, autant attendre qu'ils nous en parlent directement, s'ils décidaient de nous en parler un jour … En tout cas, j'hésitai quand même à en toucher deux mots à Felix, curieuse de savoir si j'avais au moins raison de m'inquiéter ou pas. Je pinçai les lèvres en regardant Ella. « Ça m'embête quand même … j'aimerais en parler à Felix, mais j'ai peur d'apprendre quelque chose que j'aurais préféré ne pas savoir en fait... » C'était la même chose pour Ella, nous étions toutes les deux dans le même pétrin avec nos petits amis respectifs. Je ne savais pas trop quoi faire. Et si Felix avait fait quelque chose de grave dont je ne serais jamais au courant ? Et s'il m'annonçait quelque chose qu'il avait fait et qui compromettrait sérieusement notre relation ? Je m'imaginai des tas de scénarios, tous aussi angoissants les uns que les autres. J'avais à la fois envie et peur de lui demander pourquoi Mattia lui en voulait autant, et ce qu'il me cachait. S'il ne m'en avait jamais parlé, c'était parce qu'il avait ses raisons. S'il ne m'en avait jamais parlé, c'était sûrement parce que si je le savais, j'allais m'inquiéter et/ou hausser le ton. Puis finalement, après avoir affiché un air embêté pendant plusieurs secondes devant Ella, je déclarai : « Non, je ne vais rien lui dire, c'est à lui de m'en parler. » Après tout, j'avais confiance en lui, s'il estimait qu'il devait m'en parler, il le ferait certainement, mais toujours est-il que cette histoire commençait à me travailler.
Apprendre cette seconde grossesse imprévue m'avait tellement chamboulée que je n'avais même pas pensé à demander à Ella si sa relation avec Mattia s'était améliorée depuis la dernière fois. « Tout c'est arrangé, ne t'inquiète pas. Il s’est repris en main, il est adorable avec Lleyton tout comme avec moi. Il s’en veut d’avoir agi comme il l’a fait… » Je lui souris, ravie pour elle, mais Ella ne savait pas que j'étais au courant que son petit ami l'avait poussée et l'avait regardée pleurer sans la relever il n'y a pas si longtemps que ça. Je n'arrivais toujours pas à lui pardonner ce geste, et Ella avait l'air de le faire assez facilement pourtant, trop aveuglée par l'amour pour lui reprocher quoi que ce soit. La dernière fois, elle avait volontairement omis de m'informer de cette histoire, alors que c'était quand même la première chose qu'elle aurait du me dire. Oui, mais elle était tellement amoureuse qu'elle n'avait pas osé, de peur que je m'en prenne à Mattia et que les choses tournent mal pour lui, pour eux. J'avais donc beaucoup de mal à lui accorder un sourire complètement sincère, parce que je n'arrivais pas à être convaincue par ses propos, même si j'aurais bien voulu. J'aurais bien voulu la croire complètement, mais je voulais tellement la protéger que j'avais l'impression qu'elle me mentait. Mattia m'avait appris quelque chose dont Ella ne m'avait pas parlé alors qu'elle aurait du le faire, c'est pourquoi je n'avais pas pu m'empêcher d'être sceptique en l'entendant m'assurer que tout s'était arrangé si rapidement. Je la regardais avec un mince sourire. C'était touchant à la fois, parce que je me doutais qu'en me cachant une chose aussi terrible que celle-là, elle cherchait à protéger Mattia. Après avoir poussé un petit soupir, je lui pris les mains pour la mettre en confiance, et la regardais dans les yeux. « Ella, tu peux tout me dire tu sais... » Je lui lançai un petit regard suppliant. J'espérai lui faire comprendre qu'elle n'arriverait pas à me cacher quoi que ce soit, parce que je savais déjà ce que je n'étais normalement pas censée savoir. Mattia s'était peut-être rattrapé depuis le temps, elle ne me mentait peut-être pas, mais il n'empêchait pas que cet épisode devait l'avoir traumatisée et horriblement affectée, alors si elle voulait m'en parler pour se soulager, j'étais là. Comme toujours d'ailleurs.
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Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Dim 29 Sep - 14:21
Felix et Mattia ne s’entendaient pas, c’était un fait. Mais de là à savoir pourquoi ? C’était une autre histoire. « Ça m'embête quand même … j'aimerais en parler à Felix, mais j'ai peur d'apprendre quelque chose que j'aurais préféré ne pas savoir en fait... ». Hum, c’était un risque à prendre oui. Pour ma part je préférais qu’il m’en parle. Je n’aimais pas trop fouiner dans ses affaires. Ils avaient sans doute leur raison. Et pour le moment, ils ne voulaient pas nous le faire partager. « Non, je ne vais rien lui dire, c'est à lui de m'en parler. ». Je lui offrais un sourire, c’était à elle de voir.
Neela s’inquiétait énormément pour moi. Normal, elle était comme une deuxième maman pour moi. Mais, elle s’inquiétait surtout de ma relation avec Mattia. C’était un peu comme si elle le voyait comme un méchant garçon. Le bad boy du lycée que les filles sont censées éviter. Enfin, c’est l’impression que ça me donnait. Mais, les choses étaient rentrées dans l’ordre. Il n’y avait plus de quoi s’en faire. Mattia se montrait exemplaire et il faisait de son mieux pour rattraper ses torts alors que moi-même j’en avais. Il n’était définitivement par quelqu’un de mauvais. Je le savais et je l’avais toujours su. Et Neela avait beau sourire, je savais qu’elle avait un doute sur ce que je lui disais. D’autant plus qu’elle me prit les mains, comme pour me mettre en confiance. « Ella, tu peux tout me dire tu sais... ». Elle me lança un regard suppliant. Et moi, je fronçais les sourcils. Je ne comprenais pas où elle voulait en venir. Ce qu’elle voulait entendre. Après tout, c’était la vérité, les choses s’étaient arrangées. « Je t’assure que les choses se sont arrangées… ». Je lui offrais un sourire mais, ça ne servait pas à grand-chose. Parce que c’était comme si elle voulait parler d’autre chose. Comme si elle pensait que je lui cachais quelque chose. Et c’était plus ou moins le cas si on pensait à l’évènement avec Mattia. Mais ça, il n’y avait de raison qu’elle soit au courant. Je ne comprenais donc rien à ce qui se passait. A cette situation. « Mais ce n’est pas de ça que tu veux parler, je me trompe ? ». Je fronçais les sourcils. Apparemment, j’avais raison. Mais j’avais tout de même besoin qu’elle m’éclaire pour le coup. « Dis-moi de quoi tu veux parler exactement… ». Au moins ça serait plus clair. Et je pourrais lui dire les choses. Là, c’était un peu impossible pour moi. Puisque je lui avais dit que ça allait mieux avec Mattia. Et c’était le cas. Donc, qu’est-ce que je pouvais bien ajouter ?
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Jeu 3 Oct - 15:55
« Je t’assure que les choses se sont arrangées… » Son sourire avait l'air sincère, et pourtant le mien ne l'était pas vraiment. Je n'y arrivais pas. « Mais ce n’est pas de ça que tu veux parler, je me trompe ? » Je secouai doucement la tête en baissant les yeux. Je n'aimais pas me mêler de ce qui ne me regardait pas, mais j'avais l'impression qu'en restant avec Mattia, Ella se mettait en danger. Depuis que j'avais appris le problème de Mattia, je me demandais si lors d'une prochaine dispute, il n'allait pas péter un câble et la pousser encore une fois, sinon pire. Voyant que je gardai le silence, Ella réagit. « Dis-moi de quoi tu veux parler exactement… » Vu ma tête, elle devait se douter que quelque chose ne tournait pas rond. Effectivement, quelque chose n'allait pas, cela regardait Ella et Mattia, uniquement eux, mais je ne pouvais pas m'empêcher de donner mon avis à Ella sur cette relation que je ne trouvais pas très nette. Je poussai un petit soupir avant de relever les yeux vers elle. Autant ne rien lui cacher, et lui dire clairement ce que j'avais sur le cœur. « Ella, je sais tout. Je sais que Mattia t'a poussé, que tu es restée au sol à le regarder en pleurant mais qu'il n'a pas bougé d'un pouce. » Mon seul but était de protéger Ella, je n'avais que ça en tête, et pas autre chose. En aucun cas mon intention était de les séparer sous prétexte que je n'appréciais pas ce jeune homme. Elle était folle amoureuse de lui, je n'y pouvais rien et je n'avais pas à porter de jugement là-dessus, mais là, n'importe qui à ma place n'aurait pas accepté ça. Qu'importe son passé, il n'excusait pas tout, Ella avait souffert, et Mattia n'avait pas intérêt à ce que cela se reproduise. Une fois, c'était déjà une fois de trop selon moi. Je l'imaginais en pleurs par terre, poussée par l'homme qu'elle aime … ce qu'elle avait dû ressentir à ce moment précis avait du être tout simplement atroce. Pour voir la personne que l'on aime au sol terrorisée et en pleurs et n'avoir d'autre réaction que l'ignorance, il fallait être un monstre. « Il a un gros problème, il est violent. Je ne vais pas te demander pourquoi tu ne m'en as pas parlé, tu devais avoir tes raisons, mais … je t'en supplie fais attention. Je sais que tu l'aimes, mais si ça se reproduit, tu dois le dénoncer. C'est inacceptable qu'il t'aie traitée comme ça. » Je secouai la tête négativement, n'en revenant encore pas du terrible secret que j'avais appris. Je n'aurais pas toléré que Felix me traite de la sorte ne serait-ce qu'une seule fois, surtout avec un enfant à la maison. Non seulement Mattia avait été violent, mais en plus, dans la même période, il se comportait comme un lâche, en ignorant totalement ses responsabilités de père envers Lleyton et en parallèle, se fichait de sa petite amie. Je la regardais encore une fois d'un air suppliant, même si bien sûr, je ne rêvais pas, Ella était incapable de dénoncer le moindre fait ou geste abusif venant de Mattia. Elle n'allait pas non plus m'en parler, je la connaissais, si je venais à apprendre qu'il lui avait encore fait du mal, je n'hésiterai pas à le dénoncer à la police, et ça, Ella ne le supporterait pas. Elle était coincée dans cette situation, et moi aussi quelque part, parce que dénoncer le geste de Mattia signifierait à la fois protéger Ella mais en contrepartie, la priver de celui qu'elle aime le plus au monde.
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Sam 5 Oct - 19:18
Neela voulait savoir un truc en particulier. Je le savais, je le sentais. Mais, je ne savais pas quoi. Et elle n’osait apparemment pas aborder le sujet. « Ella, je sais tout. Je sais que Mattia t'a poussé, que tu es restée au sol à le regarder en pleurant mais qu'il n'a pas bougé d'un pouce. ». J’ouvrais grands les yeux, n’en croyant pas mes oreilles. Elle savait ? Il n’y avait que Mattia et moi qui savions. Il lui en avait donc parlé ? Je ne comprenais pas pourquoi. Je ne comprenais pas comment. Mais, je refusais d’admettre ça. Pour Neela. Pour moi-même. Je n’en revenais pas de ce que je venais d’entendre. Et c’était sans doute pour cela qu’elle avait repris la parole. « Il a un gros problème, il est violent. Je ne vais pas te demander pourquoi tu ne m'en as pas parlé, tu devais avoir tes raisons, mais … je t'en supplie fais attention. Je sais que tu l'aimes, mais si ça se reproduit, tu dois le dénoncer. C'est inacceptable qu'il t'aie traitée comme ça. ». Le dénoncer ? Mattia violent ? Non non et non. Il ne l’était pas. Il m’avait juste poussé et c’était trois fois rien. Il ne m’avait pas blessé. Je n’avais rien. Quand je l’avais giflé il n’avait pas porté plainte de heureusement. Je lui avais la promesse, à lui, que s’il était violent avec Lleyton je partirai. Mais, ce n’était nullement le cas Il n’était violent ni avec son fils ni avec moi-même. Je ne pouvais laisser dire cela. Et un instant j’imaginais l’ampleur des dégâts si j’avais parlé de Lydéric à quelqu’un. On blâmait Mattia parce qu’il m’avait poussé alors… lui ?
Je soufflais un coup avant de regarder Neela. « Mattia n’est pas violent, en effet, il m’a poussé. Mais, il ne m’a pas regardé pleurer, il n’a pas eu le temps de m’aider. Je me suis relevée directement et je suis allée voir mon fils. ». Je ne pouvais pas dire que j’étais restée un moment au sol. Parce que pour moi c’était mon cerveau qui déraillait. Pour moi, ce moment au sol avait été très court. Et il m’avait paru infiniment long le jour même. Mais, à mes yeux, ce que je disais à Neela était vrai. Oui, j’avais réussi à me convaincre de mon mensonge. « Je ne sais pas pourquoi Mattia t’a raconté tout ceci mais il amplifie les choses parce qu’il est persuadé d’être un monstre et qu’il va reproduire le même schéma que son beau-père. Mais, Il n’a jamais été violent, ni envers moi ni envers son fils… ni même envers mon frère pourtant…il lui en a donné l’occasion. ». C’est vrai qu’Ashton et ses coups de poing dans le ventre. Ou ses gifles ou… enfin bref. « Tout ça pour dire que pour Mattia c’est plus facile que tu le détestes, c’est plus facile pour lui de te donner des raisons pour que tu en veuilles mais, il n’est pas violent avec les personnes qu’il aime. ». Et ça c’était vrai pour moi mais que. C’était la vérité. Il n’était pas violent. Il n’avait même pas botté le cul de son beau-père parce qu’il ne voulait pas infliger ça à sa mère. Il restait pour elle. Mattia c’était toujours plié en quatre pour ceux qu’il aimait et ce n’était pas parce qu’il m’avait poussé que cela avait changé.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Lun 7 Oct - 12:01
« Mattia n’est pas violent, en effet, il m’a poussé. Mais, il ne m’a pas regardé pleurer, il n’a pas eu le temps de m’aider. Je me suis relevée directement et je suis allée voir mon fils. » Mattia n'est pas violent mais il l'a poussée ? Je fronçai les sourcils en la regardant d'un air d'incompréhension. Ce qu'elle disait était incohérent, j'avais du mal à la comprendre pour le coup. Je réfléchis à ce qu'elle était en train de me dire. Comment pouvais-je la croire ? La version de Mattia et la sienne étaient tellement différentes, et connaissant Ella, elle devait encore tout faire pour dédramatiser la situation et surtout déculpabiliser son petit ami autant que possible. Mattia m'avait bien affirmé qu'il était resté un bon moment à la regarder pleurer avec son fils dans la pièce d'à côté, alors je ne savais plus qui croire, mais une chose est sûre, cette histoire était bien triste à entendre. « Je ne sais pas pourquoi Mattia t’a raconté tout ceci mais il amplifie les choses parce qu’il est persuadé d’être un monstre et qu’il va reproduire le même schéma que son beau-père. Mais, Il n’a jamais été violent, ni envers moi ni envers son fils… ni même envers mon frère pourtant…il lui en a donné l’occasion. » Je hochai doucement la tête en la regardant. J'en savais un peu plus grace à Ella. Je savais que c'était le beau-père de Mattia qui était la cause de tous ses troubles, mais encore une fois, selon moi, ce n'était pas une raison pour qu'il reproduise le même schéma, et surtout pas contre sa petite amie. Et une fois de plus, Ella refusait catégoriquement d'admettre que Mattia était violent. Mais je la laissais s'exprimer, juste histoire de voir à quel point elle pouvait encore s'enfoncer dans cette idée. « Tout ça pour dire que pour Mattia c’est plus facile que tu le détestes, c’est plus facile pour lui de te donner des raisons pour que tu en veuilles mais, il n’est pas violent avec les personnes qu’il aime. » Effectivement, il n'était pas violent avec les personnes qu'il aimait, c'est pour ça qu'il avait poussé Ella. Je levai discrètement les yeux au ciel. Elle s'enfonçait encore dans son mensonge, espérant que je la crois jusqu'au bout. Je préférais largement ne pas la contredire directement, mais plutôt lui faire comprendre d'une manière plus douce et habile que Mattia n'était pas tout blanc comme elle pouvait le penser. « Écoute, j'ai entendu deux versions différentes, je ne sais pas trop qui croire mais juste … fais attention. Je crois que tu as aussi tendance à considérer Mattia comme un ange qui est incapable de faire du mal, mais tu te trompes Ella, on a tous des défauts, et Mattia doit parfois avoir du mal à se contrôler quand il se sent énervé. Il t'a poussé, et ça, ce n'est pas normal. Pas du tout. » Oh oui Mattia, je savais lui en trouver des défauts ! Mais je ne parlais pas à Ella du fait qu'il m'avait insultée et jetée sa béquille la dernière fois, ce n'était pas nécessaire. Il l'avait fait parce que je l'avais fortement agacé, et cela me prouvait encore une fois à quel point il ne savait pas se contrôler lorsque trop de colère l'envahissait. « Tu sais je ne veux pas que tu penses que je cherche absolument à t'éloigner de lui, je veux juste que tu prennes conscience qu'il a un problème, et que … quand il est en colère, il n'est plus vraiment lui-même. Ça peut être dangereux pour toi, pour toi et pour Lleyton. » Et si Ella avait été enceinte ce jour-là, et si elle avait fait une mauvaise chute et s'était blessée ? Je crois qu'elle ne se rendait pas bien compte de la gravité de ce geste. Mais qu'importe les 'et si', Mattia n'aurait jamais dû la pousser. « Il devrait … sortir prendre l'air dans ces moments-là, tu vois ? Histoire d'apaiser toute la tension qu'il a en lui et ne pas te la faire subir. » Je lui tendis un petit sourire rassurant, comme pour chercher à la convaincre sans trop la brusquer non plus.
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Ven 11 Oct - 19:19
Faire comprendre à Neela que Mattia ne m’avait pas fait de mal était complexe. Je ne pouvais pas trop lui en tenir rigueur avec ce qu’elle avait entendu de la bouche de Mattia. Mais, elle ne l’avait jamais apprécié. Alors forcément, ça ne pouvait pas aider. Et si j’étais sortie avec un gentil garçon bien sage, un premier de classe ? S’il lui avait dit la même chose, aurait-elle réagi de la même façon ? J’avais un doute là-dessus. Ça n’aurait probablement été qu’une erreur de parcours. Et aurait probablement cru en ce que je lui disais là. « Écoute, j'ai entendu deux versions différentes, je ne sais pas trop qui croire mais juste … fais attention. Je crois que tu as aussi tendance à considérer Mattia comme un ange qui est incapable de faire du mal, mais tu te trompes Ella, on a tous des défauts, et Mattia doit parfois avoir du mal à se contrôler quand il se sent énervé. Il t'a poussé, et ça, ce n'est pas normal. Pas du tout. ». On a tous des défauts, oui. Mais elle ne voyait que les défaits chez Mattia. D’accord, je voyais sûrement bien trop ses qualités. Mais, au moins je pouvais admettre que ce n’était pas le monstre que l’on voulait bien me décrire. « Tu ne vois que les défauts chez Mattia, comme si c’était le mal incarné. Et je l’avoue l’amour ne permet de lui pardonner ses défauts mais cela fonctionne parce qu’il a aussi des qualités, de nombreuses qualités. Il m’a poussé, ça s’arrête là. Il ne m’a pas blessé ni quoi que ce soit. C’est un geste excessif oui mais, que tout le monde est capable de faire sous le coup de la colère. Je ne dis pas que c'est bien ou que ce n'est rien mais que c'est pardonnable. ». Ce n’était pas plus violent qu’une insulte ou qu’une intimidation. Et quand j’y pensais, Mattia m’avait bien plus blessé par les mots que par ses gestes.
En tout cas, Neela n’était pas prête de lâcher. Elle était bornée à son idée que Mattia était un mauvais garçon. Et moi j’étais tout aussi bornée sur l’idée qu’il ne l’était pas. « Tu sais je ne veux pas que tu penses que je cherche absolument à t'éloigner de lui, je veux juste que tu prennes conscience qu'il a un problème, et que … quand il est en colère, il n'est plus vraiment lui-même. Ça peut être dangereux pour toi, pour toi et pour Lleyton. ». Je soufflais. Non, ça ne l’était pas. Jamais il ne ferait de mal à son fils et à moi non plus. Et je n’étais pas suicidaire non plus. Je ne prendrais pas ce risque s’il existait réellement. Au final, j’avais plus confiance en Mattia que Neela mais surtout que Mattia lui-même. Et je le connaissais assez bien pour savoir ce qui pourrait le faire verser dans la violence ou non. « Il devrait … sortir prendre l'air dans ces moments-là, tu vois ? Histoire d'apaiser toute la tension qu'il a en lui et ne pas te la faire subir. ». Elle me fit un petit sourire alors que j’agitais la tête négativement. « Il m’a poussé parce que je ne l’ai pas sortir justement, donc je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. ». Oui, à la base il voulait sortir en soirée. Et je l’avais empêché. L’énervant un peu plus et lui donnant une raison d’insister. Et je m’étais bornée. Si je n’avais pas insisté il était certain qu’il ne m’aurait absolument pas poussé. Voilà tout. « Jamais je ne mettrai mon fils en danger. ». C’est tout ce que j’ajoutais. Parce que ça suffisait amplement. Je ne laisserais jamais Lleyton courir le moindre risque et si Mattia devenait violent, je ne pourrais pas le tolérer. Mais ça n’arriverait pas.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Mar 15 Oct - 10:49
« Tu ne vois que les défauts chez Mattia, comme si c’était le mal incarné. Et je l’avoue l’amour ne permet de lui pardonner ses défauts mais cela fonctionne parce qu’il a aussi des qualités, de nombreuses qualités. Il m’a poussé, ça s’arrête là. Il ne m’a pas blessé ni quoi que ce soit. C’est un geste excessif oui mais, que tout le monde est capable de faire sous le coup de la colère. Je ne dis pas que c'est bien ou que ce n'est rien mais que c'est pardonnable. » Je soupirai doucement, perdant quelques secondes mes yeux dans le vide. En voyant Ella persister à refuser de considérer ce geste comme anormal, je commençais sérieusement à m'inquiéter pour elle et Lleyton, mais surtout, je me sentais désemparée face à tout ça. Personnellement non, sous le coup de la colère, j'étais incapable de pousser quelqu'un, je préférais plutôt m'éloigner et m'en prendre à un objet plutôt que de risquer de blesser une personne, et encore plus une personne que j'aime comme Felix. Elle ne se rendait pas compte de ce qu'elle disait, mais j'avais l'impression que plus j'essayais de la persuader du contraire, plus elle s'enfonçait dans son idée, et je ne savais plus quoi faire, quoi dire pour qu'elle reconnaisse au moins l'anormalité du geste de son petit ami. C'est dans ces moments là que je me rendais compte à quel point Ella pouvait être une jeune femme têtue sur les bords. Elle était fixée sur son idée et n'en démordait pas, elle n'en démordait jamais même, quoi qu'on lui dise. M'apercevant que j'avais laissé un silence plus ou moins long s'installer entre Ella et moi, j'étais vite sortie de mes pensées et avais tourné mon regard vers elle. « Oui oui, c'est sûr, c'est pardonnable. Je veux juste te dire que si tu lui pardonnes, si tu lui fais comprendre que ce geste n'était pas si grave que ça, il peut le reproduire... Je dis pas qu'il va le reproduire à coup sûr, parce que normalement il est censé avoir pris conscience du mal qu'il a pu te faire, mais il y a toujours un risque. Il y en aura toujours un chez Mattia, même si tu refuses d'accepter cette part sombre chez lui. » Normalement, avec ce que je lui avais dit la dernière fois, il était censé avoir pris conscience de la gravité de son acte, ou des conséquences énormes qu'il aurait pu avoir pour Ella.
J'espérais que cela arrangerait un peu les choses, qu'il s'apaiserait avec le temps, même si bien sûr, c'était loin d'être gagné. Pour se faire, je proposais à Ella de faire sortir Mattia pendant ses 'crises', mais une fois de plus, ce fut des paroles dans le vent. « Il m’a poussé parce que je ne l’ai pas fait sortir justement, donc je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Jamais je ne mettrai mon fils en danger. » Comme si j'en doutais ! Je l'avais vu secouer la tête négativement pour démentir ce que je disais, mais là, c'était à mon tour de secouer la tête, et en levant les yeux au ciel. Bon sang qu'elle était bornée ! J'avais le sentiment qu'elle ne comprenait pas, ou plutôt qu'elle faisait exprès de ne pas comprendre. En tout cas, Je ne pouvais pas la laisser dire ça, c'était impossible. « Mais arrête Ella ! Arrête de toujours tout te mettre sur le dos ! Pourquoi tu réagis toujours comme ça ? Même si tu n'as pas forcément eu le réflexe de le faire sortir, c'était à lui de se contrôler, à lui de se maîtriser ou de prendre l'initiative de sortir faire un tour justement pour extérioriser sa colère sur autre chose que toi ! » J'avais un peu haussé le ton, mais je n'avais pas pu m'en empêcher, et au fond, même si elle ne devait pas en avoir l'impression, c'était pour l'aider que je me mettais dans cet état. Si sa mère était incapable de la secouer, de la remettre dans le droit chemin, c'était un peu à moi que revenait ce rôle aujourd'hui. Je m'en voulais déjà de m'être mise un peu en colère sur le coup, et d'ailleurs, je décidais de me rattraper assez vite. « Excuse-moi … mais tu dis des trucs que j'ai beaucoup de mal à laisser passer. » Ma voix s'était adoucie. Je ne voulais pas me fâcher avec Ella, c'était même la dernière chose que je voulais mais, comme une mère avec sa fille, je me devais de la corriger lorsqu'elle se mettait à dérailler un peu.
DOUBLE-COMPTE : Carlie. MESSAGES : 8680 ARRIVÉE : 07/09/2011 LOCALISATION : Dans le pays où on ne grandit jamais.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Lun 21 Oct - 20:22
Neela n’avait rien dit depuis un moment. Pour autant, je ne doutais pas de son désaccord. Elle ne dirait jamais rien de positif concernant Mattia. Et elle ne pourrait rien accepter de positif. « Oui oui, c'est sûr, c'est pardonnable. Je veux juste te dire que si tu lui pardonnes, si tu lui fais comprendre que ce geste n'était pas si grave que ça, il peut le reproduire... Je dis pas qu'il va le reproduire à coup sûr, parce que normalement il est censé avoir pris conscience du mal qu'il a pu te faire, mais il y a toujours un risque. Il y en aura toujours un chez Mattia, même si tu refuses d'accepter cette part sombre chez lui. ». C’était si difficile que ça de comprendre qu’il avait retenu la leçon ? Et puis quoi, je ne devais pas lui pardonner ? Je devais laisser mon cœur vide et mon fils sans père ? J’étais censée rancunière alors qu’il s’en mordait les doigts et qu’il essayait chaque jour de rattraper son erreur ? Il aurait fallu quoi ? Que je le fasse ramper à quatre pattes ? Ce n’était pas franchement de mon goût. « Et je fais quoi ? Je lui en veux jusqu’à la fin de mes jours ? Les choses vont mieux, vraiment mieux, il s’en veut comme jamais et je devrais être insensible à sa culpabilité ? ». Surtout que malgré tout, il restait celui qui me sortait du gouffre. A chaque fois.
Enfin Neela et moi, nous n’arrivions vraiment pas à être d’accord sur ce sujet. « Mais arrête Ella ! Arrête de toujours tout te mettre sur le dos ! Pourquoi tu réagis toujours comme ça ? Même si tu n'as pas forcément eu le réflexe de le faire sortir, c'était à lui de se contrôler, à lui de se maîtriser ou de prendre l'initiative de sortir faire un tour justement pour extérioriser sa colère sur autre chose que toi ! ». Elle avait haussé le ton. Elle agissait vraiment comme une maman. Mais, elle n’avait pourtant pas à s’inquiéter. « Ce n’est pas une question de réflexe c’est que je ne l’ai pas laissé partir. Je bloquais la porte, je refusais qu’il sorte. Et c’est dans ma nature, j’ai toujours fait comme ça, avec tout le monde. Je suis incapable de mettre la faute sur les personnes que j’aime, quelqu’un dirait du mal de toi je réagirais absolument pareil ! C’est juste ma nature… ». Et c’était vrai, j’avais commencé en m’accusant à la place d’Ashton et ça m’était resté. Je ne pouvais pas accuser les personnes que j’aimais. Et parfois même j’étais incapable d’accuser ou de dénoncer. « Excuse-moi … mais tu dis des trucs que j'ai beaucoup de mal à laisser passer. ». Je haussais les épaules avec un sourire. « Je sais bien mais j’aimerai que tu acceptes que Mattia n’est pas le diable incarné. ». Et bien loin de là.
Sujet: Re: A baby is something you carry inside you for nine months, in your arms for three years and in your heart till the day you die ▪ Ella Ven 1 Nov - 13:50
« Et je fais quoi ? Je lui en veux jusqu’à la fin de mes jours ? Les choses vont mieux, vraiment mieux, il s’en veut comme jamais et je devrais être insensible à sa culpabilité ? » Je soupirai doucement. Il était évident qu'elle ne pouvait pas en vouloir à Mattia jusqu'à la fin de ses jours, c'était stupide, et puis, tout le monde a le droit de faire des erreurs, c'est humain. Je pouvais parfaitement la comprendre. Par amour, j'étais bien capable de pardonner une très grosse erreur de la part de Felix, et tout à coup, j'allais dans son sens, pour une fois. Cette fois, je crois qu'il ne servait plus à rien pour moi de m'acharner à la convaincre du contraire. Elle avait des arguments très convaincants de son côté, et puis, Ella n'était plus une petite fille. J'avais parfois tendance à la considérer comme une enfant, un peu comme Carlie, à la surprotéger, alors qu'elle savait parfaitement ce qu'elle faisait du haut de ses dix-neuf ans. Elle savait bien quelles étaient les personnes à fréquenter et à ne pas fréquenter, où était le danger et où il ne l'était pas... Alors, le temps était peut-être venu pour moi de cesser de me battre avec elle à ce sujet. De toute façon, cela ne servait à rien, je l'avais bien compris. « Ce n’est pas une question de réflexe c’est que je ne l’ai pas laissé partir. Je bloquais la porte, je refusais qu’il sorte. Et c’est dans ma nature, j’ai toujours fait comme ça, avec tout le monde. Je suis incapable de mettre la faute sur les personnes que j’aime, quelqu’un dirait du mal de toi je réagirais absolument pareil ! C’est juste ma nature… » Inconsciemment, un léger sourire apparut au coin de mes lèvres. Ella était si touchante. Oui, c'était sa nature, au moins, elle le reconnaissait. Une nature pas facile à gérer pour moi, mais paradoxalement, si elle savait comme je l'aimais comme ça !
Enfin, je devais quand même présenter mes excuses à Ella pour avoir haussé le ton avec elle. Je tenais tellement à elle que parfois, mes mots pouvaient dépasser mes pensées lorsqu'elle disait quelque chose qui m'était insupportable à écouter. « Je sais bien mais j’aimerai que tu acceptes que Mattia n’est pas le diable incarné. » Je lui souris tendrement, avec bienveillance. Ella, je la considérais vraiment comme ma fille, c'est pourquoi je me devais de l'avertir des potentiels dangers dans sa vie, mais si elle estimait et m'assurait que Mattia n'en était pas un, je devais la croire, il fallait que je lui fasse confiance, ou notre belle relation se verrait menacée. « Je l'accepte, je te crois et te fais confiance. » Encore une fois, je lui souris pour la rassurer. Ella n'était quand même pas folle ni suicidaire, elle n'allait pas prendre le risque, et faire prendre le risque à son petit de vivre avec quelqu'un de dangereux. « Allez, viens là. » dis-je avec un petit sourire tout en tendant mes bras vers elle pour commencer un autre câlin, espérant par la même occasion qu'elle ne m'en veuille pas de trop pour ce que je lui avais dit sous l'emprise de la colère. Je la pris alors doucement dans mes bras comme pour apaiser toute la tension, parce qu'au fond, me retrouver en conflit avec elle, surtout pour Mattia, était bien la dernière chose que je désirais. « Je te promets que je ne t'embêterais plus jamais avec ça. » lui chuchotais-je tout en fermant les yeux, encore dans ses bras. Moi, j'étais censée être sa conseillère, son petit ange gardien, et non pas une mégère qui lui donne constamment des leçons. C'est pourquoi j'avais décidé de faire la paix, afin d'oublier cette conversation et de la laisser davantage de liberté, puisque étant jeune adulte, Ella savait pertinemment ce qu'elle avait à faire, et que mes paroles n'y changeraient rien.