« Hey, toi là-bas, oui toi, la brunette aux yeux bleus, tu t'appelles comment ?" Je me frotte les yeux, qu'est-ce que ça peut te faire comment je m’appelle ? « Ben, c'est toujours fun de savoir comment les gens s'appellent, mettre un nom sur un minois, n'est-ce pas fantastique ? » Je reste figée ne sachant pas quoi dire, comment ça se fait que ce farfadet lit dans mes pensées ? « Déjà, je ne suis pas un farfadet et de deux, tout cela est dans ta tête, t'es surement en train de rêver.» En train de rêver ? Ouais surement parce que soit je suis en plein songe, soit je dois être folle. Partons sur la première option voulez-vous ? « Alors, comment tu t'appelles ? »Je me gratte la tête, l’air songeur. « Wait ! T’arrives à lire dans mes pensées, mais tu sais pas mon nom ? Tu ne trouves pas ça un peu bizarre ? » Prisca allez réveille-toi ! « Tu sais le mot bizarre, est relatif et je suis un peu ton imagination, par conséquent, c’est peut-être toi qui n’es pas normale. » Ok, souffle là ça devient glauque. Mais jouons le jeu, « Et, hem … ok, donc comment je fais pour sortir d’ici au juste ? » Il me regarde, en souriant, moi étonnement je ne souris pas, enfin j’en ai l’impression. « T’es marrante, toi, tu n’as qu’à te réveiller, c’est simple. Enfin en attendant, tu dois me dire quelque chose, enfin plutôt me raconter, comment nous en sommes arrivés là nous deux ? » Je le regarde perplexe, pardon ? « Mais je ne t’ai jamais vu auparavant, qu’est-ce que tu racontes. » Encore une fois il sourit, je vais finir par croire qu’il pense que j’ai 5 ans, que je ne sais rien de la vie ou que je suis tout simplement ce qu'on appelle une potiche. « Allez Prisca Ozyris Hordrysdale, je ne suis pas un poireau moi, et je te conseillerai de tout me raconter du début si tu veux partir d’ici. » J’arque un sourcil, j’ai peut-être pas pris autant de médicament qui le faut ? « Je te sens stressée, allez fait comme si je n’étais pas là, comme si cette histoire tu te la racontais à toi-même, des fois dire les choses à voix haute ça blesse, mais les garder au fond de soi n’est pas la bonne solution. » Je prends alors une grande inspiration et je commence.

Voilà je m’appelle Prisca Ozyris Hordrysdale, je suis originaire de Santa Barbara et malgré tout ce qui s’est passé, je pense avoir vécu les meilleures années de ma vie, ici, enfin plutôt là-bas. Je ne suis pas très bavarde, même presque pas du tout, enfant j’étais hyper timide, alors je me réfugiais dans ma guitare. La guitare je pourrais vous en parler, des heures, des millénaires, durant l’éternité. C’est un peu ce qui me fait sourire quand tout va mal, quand je doute, quand j’ai l’impression que la vie est bien trop difficile pour ma petite personne. Comme on peut se l’imaginer, j’ai deux parents. J’ai eu de la chance, rien d’anormal chez eux, pas de pater’ tyrannique, ni ce genre de géniteur qui veulent à tout prix que vous fassiez ce qu’ils n’ont jamais pu faire, quel paradoxe, mais passons. N’empêche mes parents étaient fiers de moi, parce que ça leur faisait un peu peur mon côté hypra timide, et puis je suis partie au conservatoire et là ça a été le déclic. « Mam’ Mam’, Mam’ il faudrait qu’on m’achète une nouvelle guitare, ah et tiens de nouvelles partitions et puis tu sais que je suis en train de jouer un morceau super dur, il me rappelle-toi ! Oui parce qu’il est sensible et délicat » Ma mère sourit, qu’est-ce qu’elle était jolie, à cette époque. Son sourire, sa façon communicative de vous rendre heureux, d’embaumer de bonheur votre atmosphère, de vous faire sentir grand alors que vous vous sentez tout petit. « Ahaha, Stop, stop, à force tu vas perdre ton souffle ma chérie. C’est gentil ce que tu dis, tu sais que ça me touche ? C’est papa qui va être jaloux, lui qui aime tellement t’entendre jouer ! » Je souris, pensant qu’à ce moment précis, le seul problème qui pouvait venir n’existait pas, le malheur n’est rien et le bonheur ne peut qu’être infini. « Rohhh il ne va pas m’en vouloir parce que j’aime ma maman quand même ! C’est normal d’aimer plus que tout sa maman à 9 ans ! »
Les 9 années bien passés, bien tassés, j’ai 16 ans, Blazhe en a 22. Ah oui Blahze, comment dire, c’est mon frère. Mais pas que, il est un modèle pour moi, j’ai toujours voulu faire bonne figure devant lui, être toujours de son côté quand les parents lui disputaient dessus. Toujours, Toujours et pourtant, il ne me remarque pas, c’est à peine s'il me parle, enfin à part pour me dire de retourner dans mes partitions où de parler à des filles de mon âge au lieu de le faire chier comme il le dit si bien. Moi, bêtement, je me dis que c’est lui, il est imparfaitement parfait et je l’aime comme il est ; une sorte d’amour sans retour et le pire c’est que ce procédé me suffit, on dirait. « Putain de merde Prisca, barre toi de là, barre toi ! » Je regarde Blazhe, ne disant rien, j’aime pas me fâcher avec lui, mais crise d’ado’ oblige je lui réponds. Je lui en veux, je lui en veux de ne pas m’aimer autant que je le veuille. « Qu’est-ce que j’ai encore fait ! Hein ? Le problème c’est que j’existe c’est ça ? Blazhe, je comprends pas comment tu peux être si désagréable alors que je ne t’ai rien fait ? Il me regarde l’air rieur, un peu je m’en foutiste, un peu blasé , un peu lui quoi. « Je suis désolé, Pris’ mais je crois que tu n’as pas compris, que nous deux on n’est pas dans le même monde. Moi je m’occupe de mes affaires, hein. Et toi tu t’occupes de faire la fille modèle devant les parents d’accord ? Ça te colle si bien en plus. » Je voyais son mal-être , je ne savais pas réellement d’où il venait, enfin si, j’imagine qu’il s’est toujours senti à l’écart, ce qui était faux. Mais à force, nos parents avaient lâché prise, ce que je n’aurais jamais fait, ils étaient complètement désemparés par son attitude de rebelle, désinvolte. Ses mots me font mal, mais je me retiens, car je veux lui montrer que je suis forte, que ce qu’il dit ne m’atteins pas. « Les parents, t’aimes tout autant que moi, c’est toi qui … » Je ne finis pas ma phrase, il a surement capter. C’est lui qui nous rejette, c’est lui qui traine dans des trucs douteux. Oui je le sais, même si les parents essayent de me protéger, car ils savent très bien que mon frère tient une place importante, et qu’ainsi ils pensent qu’en me cachant la vérité tout ira mieux. Il lève les yeux au ciel me répondant d’un ton sec. « Tu as bien fait de pas finir ta phrase. Tu t’es rendu compte que tu te trompais sur toute la ligne n’est-ce pas ? » J’allais lui répondre que non, je le pense réellement sauf que j’avais peur de sa réaction, qu’il s’énerve un peu plus et qu’ainsi je me sens encore coupable, coupable qu’il ne m’aime pas, qu’il ne s’intéresse pas plus à moi.



Je rentrais du lycée et je pouvais voir le ciel rosé, il fait beau, il y a du soleil et bientôt tout sera gris. Je m'en veux, je m'en veux déjà à l'avance, j'aurais du y penser, putain j'aurais dû. « Hey, tu ne serais pas la sœur de Blazhe par hasard ? » Net je me retourne, parce que ce n’est pas souvent qu’on me parle de lui, je refuse quand c’est pour dire du mal, je veux pas entendre des gens dire du mal de lui, surtout pas. « Qu’est-ce que tu veux ? » Je le regarde l’air menaçant, l’air de dire que même si mon frère s’en fout complètement de ma vie, je sais que s'il me touche, il ne marchera plus sur ses deux jambes, alors qu’il fasse gaffe, j’hésiterai pas. « Moi, non rien ? Je ne savais pas qu’il avait une sœur … et plutôt mignonne en plus. » Je le toise, qu’est-ce qu’il croit celui-là, il arrive et puis il me fait son numéro, ça ne prend pas, je crois qu’il ne me connait pas. « Je pense qu’il ne t’a pas dit qu’il avait une sœur, pour te protéger, parce que vu ce que tu viens de dire, vous n’auriez pas été potes plus longtemps. » Je savais qu’il ne devait connaître que Blazhe par rapport à sa réputation. Mais, l’effet était là, il ne souriait plus tout d’un coup. « Putain, tous des tarés dans c’te famille, en tout cas tu feras moins la maligne quand tu rentreras chez toi, moi je te le dis. » J’hausse les épaules, histoire de lui dire qu’il peut toujours causer, j’men fou royalement.



J’arrive chez moi et je dis gaiement « Booonj… » Je m’arrête, je vois un vase se briser dans un fracas, la voix de ma mère partir dans les aiguës, ses pleurs. Non, non, non réveille-toi, ce n’est rien. J’avance vers le salon, je vois mon père suffoquant par la colère, ma mère désemparée, son sourire s’est envolé, son sourire qui lui allait si bien et Blazhe balafré avec un sac de sport contenant ses affaires. Je sais que ça doit être la fois de trop, mais je m’accroche, je me dis que notre famille n’est pas en train de devenir juste un groupe d’inconnus qui se connaissent que par leur nom. Je demande, essayant d’être calme, mais il faut croire que je l’ai perdu au moment où j’ai franchi cette porte. « Qu’est-qui se passe ? » J’aimerais tellement qu’on me dise, qu’il n’y a rien, que ce n’est qu’une dispute et puis qu’on continue comme si de rien n’était. Mais mes parents ne sont pas de cet avis. Mon père ajoute « Ben Blazhe explique lui ! Explique-lui qu’à cause de tes conneries, il y a des gens malfamés qui traînent autour de notre maison ? Que j’en ai marre de te voir ne rien foutre, t’es qu’un bon à rien, ce n’est pas possible ! Tu me fais honte, tu fais honte à ta mère, j’en peux plus. » Des larmes viennent perler mon visage. Je regarde désespérément ma mère. Je suffoque, j’ai du mal à respirer, BANG BANG i’m dead. « Maman, Maman … dit quelque chose ! C’est maintenant. » Un regard de détresse, c’est tout ce que je peux émettre pour l’instant, j’ai tellement de choses à crier, mais je suis vide, complètement. Je vois ma mère rester stoïque, paralysée, par sa peine. Je ne regarde même pas mon frère, j’ai peur que ce soit le dernier regard alors, j’évite. C’est fou de tenir autant à quelqu’un qui ne sent rend même pas compte. Mon père prend ma mère par le bras et lui demande de s’asseoir. « Maman, répond. » Mon père agacé se lève en me disant « Prisca ! Tu ne vois pas dans quel état est ta mère ? C’est fini tu m’entends ! Trop c’est trop. Blazhe ne nous respecte pas et point. Je comprends, c’est ton frère, c’est mon fils mais ça fait longtemps que je ne le reconnais plus. » Je vois mon frère serrer les dents, partir et moi le rattraper, couler toutes les larmes de mon corps, car je sens qu’il va faire une bêtise, que dans la nature tout seul, ça va être encore pire. « Blazhe ! Blazhe ! S-il-te-plait, je … je » Je vois Blazhe qui rebrousse chemin et je me dis que cela a marché. « Prisca, rentre à l’intérieur d’accord ? J’pense toujours que t’es vraiment une fille à papa et à maman, et je t’avoue que je n’espérais pas avoir une colle UHU à mes bottes, comme quoi j’attire vraiment toutes les filles… Enfin bref rentre immédiatement. » Le pouls qui risque d’exploser, je comprends pas ce qui lui prend de dire tout ça. Il fait son testament c’est ça ? « T’es qu’un pauvre con , tu le sais ? Reste. » Blazhe sourit, j’en profite, je comprends que c’est surement la dernière fois avant longtemps, car je sais qu’il y aura un après, qu’un jour il regrettera ce qu’il vient de dire, ce qu’il a fait. « Je me suis peut-être trompé, toujours à dire des gros mots, t'es peut-être ma sœur après tout. Me suit pas, et dit aux parents que j'les remercie pas hein, on sera d’accord ils t’ont gravement favorisée. » Je baisse la tête, comme si j'étais désolée, coupable , haineuse que mes parents ne le remarquent pas autant. Vous ne comprenez pas, vous ne le comprenez pas ! « S-il-te plait … » « Calme! Je reste ok ? » Je ne réponds pas, j'ai un doute. J'ai bien, le lendemain, il n'était plus là .




Tu sais Prisca, le bonheur ne tient qu’a un fils. Mais c’est peut-être pour ça qu’il est aussi précieux, parce que chaque seconde tu peux le perdre, mais dans un autre sens tu peux le regagner. Les blessures te rendent plus forte, elles ne t’affaiblissent pas au contraire. L’essentiel, c’est de se relever n’est-ce pas ? Je me secoue la tête, c’est quoi ces paroles qui semblent rien dire. J’en ai marre, d’accord. Et si je rêve, ne me réveillez pas, laissez-moi, moisir dans mon trou, laisser me détruire en paix. Cela fait longtemps que le doux son des couverts, recouvrant nos paroles, n’est pas apparu. Cela fait encore plus longtemps que je ne parle plus à mes parents, que mon seul refuge est la guitare et que parfois quand je me sens encore plus minable que d’habitude je laisse des mecs sans importance me parler, et plus si affinités. J’imagine qu’est-ce qu’aurait été cette journée s'il y a un an, j’avais pu retenir Blazhe ? Je n’ai aucune nouvelle, pas la moindre nouvelle et ça me tue. Quel con, mais quel con. J’ai maigri, j’ai plus confiance en moi et même si j’ai toujours cette passion pour la guitare, je compte quitter le conservatoire. J’ai son mal-être sur la conscience, je suis peut-être un monstre après tout. Je suis affalée dans mon lit, attendant que le temps passe et me rappelle à quel point j’ai merdé. J’entends ma porte s’ouvrir, j’ai envie de crier que personne ne rentre, mais je n’ai plus de force. « Prisca, c’est maman … Je suis venue d’apporter tes médicaments. » Je ne la regarde même pas, je ne veux pas. « Quel médicament, je suis pas malade. Tu peux sortir. » Je sens les pas de ma mère s’approcher, « Prisca s-il-te plait. Je sais ce que tu penses, que nous sommes d’horribles parents, qu’on ne l’a pas retenu, et qu’il a surement des ennuis. Mais tu sais Blazhe est un adulte. » Je retourne ma tête avec difficulté, et pose mon regard dans le sien. « Tu … tu ne peux pas dire ça. Tu sais comment il m’en veut ? Qu’il croit qu’il est surement une merde à cause de vous ? Que j’ai son départ sur la conscience et qu’à cause de cela je ne peux plus jouer et que je suis obligée de prendre des tonnes de médicaments, contre le stress et autre putains d’anti dépressemachin. » Je vois ma mère pleurer, et son sourire d’autrefois, pour vous dire je ne l’ai même plus en mémoire. « Je suis désolée »



Ton modèle tu l’as perdu, t’es complètement perdue. Essayez de marcher dans une forêt que vous ne connaissez pas, sans repère, sans confiance pour marcher plus loin. Comment-vous faites ? Hein dites moi ? Cela fait bientôt six mois que tout ceci s’est passé. J’ai quitté le conservatoire comme prévu, car je n’avais plus la force, ça demande une certaine rigueur et surtout de l’imagination, imagination que je n’ai plus, envie qui est partie. La guitare, je ne l’a quitte jamais par contre, elle me rappelle qu’un jour, j’ai su où je voulais aller, de bons souvenirs. Il parait qu’il faut garder les meilleurs et renflouer les mauvais au plus profond de soi. Moi je pense que c’est une grosse connerie, inventé par un type paumé, surement trop amoureux ou trop con. Les mauvais souvenirs, ils nous renforcent, ils nous rendent humains, parce qu’à ce moment précis on s’est senti désemparé.

J’ai rendez-vous au centre, à Santa Barbara, surement pour la dernière fois, il ne me reste plus rien ici. Ah j’ai oublié, mes parents sont totalement désespérés, je les aime ça c’est sûr, mais pour l’instant leur parler est devenu quelque chose d’impossible. « Bonjour, c’est pour voir le docteur, Sowl, il est là ? » Une infirmière me sourit, en m’indiquant le chemin. « Bonjour. » « Bonjour Prisca. J’ai de bonnes nouvelles, vu ce que vous m’avez dit, enfin vous vous en rappelez ? Sur votre frère ? Partir n’est peut-être pas une mauvaise idée, ça vous permettra peut-être d’arrêter d’ingurgiter autant de médicaments … » Je lui souris. « Vous savez Docteur Sowl, si je pouvais arrêter de prendre tous ses trucs je le ferais. J’ai vraiment envie d’aller mieux, et puis comme je vous l’ai dit, j’ai l’impression que je ne sais pas où je vais, alors autant partir. » Il me dit ‘’bonne chance’’ et ça s’arrêta là. A partir de maintenant, je cherchais ce qui avait bien pu arriver à Blazhe, pourquoi je n’avais pas de nouvelles. J’ai dû appeler, je ne sais combien de gens, et même voyager pour revenir bredouille. Quand un jour, mes parents m’ont demandé de revenir, de reprendre la guitare et tout leur baratin de d’habitude. « Tant que je n’ai pas de réponse, j'en suis incapable. » Voilà ce que je leur avais dit et j’étais repartie. Je m’étais rendue au centre pour passer un bonjour à monsieur Sowl, lui dire que j’allais quand même mieux, car j’avais de l’espoir, même si avouons-le , ce n’était pas vraiment ça, j’étais plutôt désespérée, des réponses, j’en voulais, qu’on me fasse un signe.



« Merde, tu peux pas faire attention ? » Plongée dans mes songes, je n’avais même pas remarqué que j’avais bousculé quelqu’un. « EH, mais attend, Prisca, c’est toi ? » Je suis quelque peu perplexe, son visage me dit quelque chose mais … « Euh … Hem , Dylan c’est ça ? » Je l’aperçois sourire, bon ces médocs, ne me drogue pas tant que ce je disais. « Oui … c’est bien moi. » Je le regarde perplexe, qu’est-ce qui se passe ? « J’allais justement allez chez tes parents, tu as bien changée, t’as quel âge ? » J’avais envie d’être désagréable, de lui demander ce qui n’allait pas, mais je me retiens. « J’ai 20 ans, je vais en avoir 21 ans dans peu de temps. Qu’est-ce que tu voulais dire à mes parents ? » Il avait l’air gêné, ne sachant plus trop où se mettre et c’était déconcertant pour un casse-cou dans son genre. « Blazhe est mort, dans un accident de voiture … » Je comprends mieux pourquoi je n’aurais jamais pu le retrouver. Rien ne sort, aucune larme, j’avais peut-être déjà fait mon deuil après tout ? « Ah et tiens, c’est des photos … c’était à lui. » Je les observe, c’est vrai qu’en le voyant, l’envie de pleurer redouble, mais je m’abstiens, encore une fois. « C’est qui, la fille rousse sur les photos ? » « C’était sa copine, elle a été dans le coma pendant l’accident, j’étais interne dans le centre de Barbara quand ça s’est passé, elle était complètement amnésique. » Je ne sais pas trop quoi dire, tout ça est tellement soudain, et en même temps j’ai une piste, je ne peux pas la laisser filer. « Dylan, je peux l’annoncer à mes parents s-il-te plait ? Ah et dis-moi, que tu sais où est cette fille ? ». « Oui je pense que c’est mieux pour tes parents. Pour la fille, je crois qu’elle habite dans l’Maine à Arrowmachintrucpaumé.com » Je grimace, c’est sur ça change de la Californie et de tout ce que j’ai vu, mais il faut absolument que je la rencontre. « Il faut que tu m’emmènes prendre, un train, bus, avion, sous-marin. Il faut que je la retrouve. Dylan sourit, il pense surement que je suis folle. « Je pense que c’est une très mauvaise idée, mais tiens je t’accompagne à l’aéroport. »


Dylan conduisant, un silence assez pesant règne. « T’es toujours aussi bavarde ? » Je ne prends même pas la peine de le regarder et lui réponds. « Tu m’as quand même appris que mon frère était mort, y’a plus joyeux comme nouvelle. » Tout d’un coup il a l’air super gêné. « On ne t’inquiète pas, étrangement je me suis pas écroulée, ça va venir, c’est peut-être les médicaments. » En parlant de ça, une flaupé en tombe de mon sac. Dylan me regarde étonné.« HOHOHO, Prisca, c’est quoi tout ça ? Je te l’ai dit, c’est peut-être pas bien que tu ailles là-bas, t’sais je peux encore faire demi-tour. » « Dit pas n’importe quoi ! Et puis tu n’as pas dit que tu étais interne, t’a pas honte de me demander ça ? » " Ah, te moque pas de moi ! Fait attention je suis beaucoup plus âgé. Ah et t'as un copain ? " C'est officiel, nous nageons en plein délire. " On parlait de quoi déjà ? Ahh oui de mes médocs'!"



Je sursaute, je regarde autour de moi, je suis dans un bus. Whaou, gros mal de tête. J'ai dormi aussi longtemps ? Attends, j'ai rêvé ? Merde je ne sais même plus. Je vois par la fenêtre un panneau qui indique que nous approchons de Arrowsic. J'entends mon portable vibré, c'est Dylan. " Salut, normalement tu es bientôt arrivée, si mes calculs sont bons. Tu as dormis ? Non je suis pas devin , mais déjà avant de rentrer dans l'avion tu avais l'air fatiguée. Bref tu sais ce que j'en pense, et surtout fait attention , n'oublie qu'elle était amnésique, va y doucement et prend soin de toi, je te jure que tu en as réellement besoin.