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fourteen years, a little surprise
daddy and sinaya.

« ... Papa, je déteste les surprises... Qu'est-ce que tu me réserves??? » La perte d'un être cher faisait éprouver, auprès des proches, un sentiment de solitude ou même de dépression. Dans le cas de cette jeune fille, son père faisait en sorte de la gâter en cadeau en tout genre pour qu'elle puisse se sentir heureuse. La petite fille semblait penser que c'était de sa faute. Elle avait rétorqué, à son père, que c'était à cause de lui que sa maman était décédée sur son lit, car il n'était pas à ses cotés afin de prendre soin d'elle. En agissant de la sorte, il montrait à sa fille qu'il voulait se racheter et se faire pardonner. « Tu verras ma chérie. Tu seras contente. » Elle se contentait de soupirer en tirant, presque, la tête. Elle exprimait sa joie en traînant des pieds. Elle reconnut la boutique d'animaux qu'ils avaient visités autrefois. « Ne me dit pas que... » Le grand homme baissait son regard sur la jeune demoiselle avec un sourire en coin. Elle venait de découvrir ce qui allait se passer. Il est indéniable qu'elle bénéficierait d'un animal quelconque.

« Il est... » Les mots, la parole, ne sont pas suffisants pour exprimer ce que l'on ressentait. Parfois, juste les gestes, le regard, les mimiques, se laissaient remplacer par la voix. Un chiot, âgé d'à peine deux mois, se trouvait cajoler dans les bras de la jeune Sinaya. Quelques minutes plus tôt, son emballement fut faible. Ayant croisé le regard attachant de cet animal, elle se sentit étrange et semblait l'aimer. Le père, quant à lui, souriant, satisfait. Ce fut la preuve qu'il connaissait bien sa fille. « Ca te plaît ma puce? » La jeune fille relevait ses yeux vers l'homme présent à ses cotés. « Oui, j'en prendrais bien soin. Merci papa. » Le père de cette dernière s'abaissait à sa taille. « Je sais, à quel point, tu as souffert et que tu fais du mieux que tu peux pour que je sois bien. C'est bien à moi, ton père, de le faire sans que tu t'efforces de... » La parole lui fut coupée rapidement. « Non, ne dit pas. C'est vrai qu'elle me manque mais... Ce n'est pas la peine que tu me couvres de cadeau papa. Je veux toi, pas ton argent. » Sur ces mots, les clients de cette boutique d'animaux aperçurent une embrassade entre une fille et son père. Une image bien touchante mais une discussion mince qui faisait du bien entre les deux êtres humains...

« Tu peux me dire, très exactement, ce que tu lui trouves? » Parcourant, frénétiquement, les pages d'un livre, l'énervement commençait par, parcourir, le long du corps de cette jeune femme. « Je ne comprends pas pourquoi tu réagis ainsi. Attends, il est beau... » Un profond soupir se faisait entendre. « Je t'en prie... Tu appelles ça beau? Excepté sa "beauté", il n'a rien dans la tête. Il est nul ce mec. » Son amie posait une de ses mains devant sa bouche, afin de cacher un rire pour que la personne, à ses cotés, ne soit pas gênée. Son nom ne fut pas prononcé mais l'engouement, qu'elle introduisait, faisait bien comprendre qu'il s'agissait d'une seule et d'une unique personne. « Mais bon, c'est ton problème. T'enticher pour un type faisant parti d'une équipe de basket... pourquoi pas de volley-ball tant qu'il y est. » Rétorquait-elle en haussant les épaules. Sa main s'énergissait à inscrire quelques notes sur une feuille. Ses pensées furent toute autre et déviaient en un sens unique. Le bien être de son ami la souciait et voulait son bien. Ce n'était qu'un avertissement pour qu'elle ne soit pas "malheureuse". Clairement, elle se forçait à croire que cette dernière ne souhaitait une relation sérieuse... elle voulait juste s'amuser. « Tu m'excuseras mais je dois filer. A plus tard. » Tandis qu'elle se levait de sa chaise, elle fut retenue par un bras. « Tu saurais me lâcher? » Aucune réponse. Sinaya tournait son regard vers son amie qui lui montrait le fameux Quaterback de l'année. Seule réaction: roulement des yeux. Elle finit par se dégager de son étreinte pour continuer son chemin. L'écart entre elle et Reegan fut minime. « Quel froid! Est-ce que je t'ai blessé dans ton orgueil? Ou même ta fierté? » Rêvait-elle ou venait-il de s'adresser à elle? Sinaya se retournait et remarquait, avec un étonnement prononcé, son amie partir avec un sourire aux lèvres. La peste. Réajustant son sac à son épaule, elle affrontait son regard. « Je n'ai pas à te donner la moindre explication. Tu ferais mieux de te rendre à ton entraînement. » Ton amer, presque froid et pourtant échanger quelques mots avec lui lui donnait un arrière goût inexpliqué. « Je peux, très bien, être en retard. Le coach ne me dira rien. » Ses bras croisés, elle levait les yeux au ciel. « Tu viens de me montrer à quel point tu te sens supérieur. Tu es d'un pathétique. » Soutenant son regard, elle ne laissait plus l'occasion, à ce dernier, d'ouvrir sa bouche. Imposante en soi, intérieurement, elle se sentait démunie. La fuite, c'est signe d'être faible. Tout le monde passait par là, elle n'en était pas l'exception.

Entre rêves et cauchemars, parfois on se demande si on ne préfére l'un et l'autre. Tout deux sont produits par l'imagination de l'être humain. Le questionnement vint se poser. Etait-ce à cause de l'imagination, était-ce à cause des derniers évènements survenus ou était-ce à cause de ce film d'horreur qui lui avait fichu la trouille? Une chose était certaine: elle l'avait fait et ça lui fichait une trouille des plus grandes. Trainant des pieds pour ne pas réveiller sa meilleure amie, ses pas la guidèrent vers la cuisine. Un bon verre de lait, elle en avait véritablement besoin. Le doute que Cheryl, soit présente dans le salon, ne lui fit rien. Sinaya avait, dans la logique, qu'elle serait blottie dans les bras rêveurs de Morphée. « Qu'est-ce que tu fais? » Pas une minute de plus, la peur prit possession de son corps et le cri affrayant s'échappant de ses lèvres ne faisait que le confirmer. « Mais, t'es malade! Tu m'as fichu une de ses trouilles. Tu ne dors pas encore? » Sa main était posée au niveau de son coeur et le caressait pour calmer ses battements qui rythmait une musique endiablée. « Toi, on peut dire que Morphée ne t'a pas satisfaite. Dit-moi, c'était encore lui? » Sa chaleur, son souffle, sa voix, sa brise... Elle y pensait jour et nuit. Elle se persuadait d'une idée fixe afin de limiter les dégâts. Pour elle, c'était impossible. Ca ne pouvait pas arriver. Une main fut posée sur le réfrigérateur. Celle-ci se contentait de l'ouvrir et l'autre se chargeait de sortir une bouteille de lait. La porte du l'appareil électroménager se refermait et une autre porte, celle de l'armoire, s'ouvrit à la vollée, sortant une tasse. Versant le liquide blanc à l'intérieur du récipient, Sinaya faisait éterniser le temps de réponse. « Alors? N'essaie pas de me mentir. Je te connais. » La tasse se portait à ses lèvres. Son corps se collait contre le mur de la cuisine, laissant régner un silence des plus lourds. « Si c'était le cas, qu'est-ce que ça peut bien faire? Mais non, c'est ton stupide film là. Tu ne savais pas me prévenir? C'est bien la dernière fois que je regarde un film avec toi. » Eut-elle rétorquée à Cheryl, tournant des yeux, se convainquant d'avoir être des plus sérieuses. La tâche n'était pas facile. Ca devenait détestable que son amie soit autant perspicace. Son regard déviait, à peine, vers elle: Cheryl affichait un sourire des plus méprisants selon Sinaya. « Oh, arrête. C'est une erreur de parcours. Ca arrive à tout le monde et on en fait pas un drame. » Un rire, à peu près, moqueur se fit entendre dans la pièce. Elle se rapprochait de Sinaya, sourire amusé et presque coquin sur le coin de ses lèvres. « Tu n'es pas comme les autres filles, Sina'. Il faut que tu te l'avoues. » D'une traite, sa tasse fut vide et la déposait à l'intérieur de l'évier. Mains posées sur ses oreilles, elle s'en allait presque à une vitesse grand V. « C'est une erreur. Cesse de délirer. »

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time erase anything
her lack will be eternal.

Le coeur lourd, elle se persuadait avec une image idyllique, rassurante, chaleureuse. Des efforts qu'elle rassemblait mais qui ne lui faisait aucun bien. La souffrance se marquait plus nettement à l'approche de cette date. Les conversations, qui s'y rattachaient, elle tentait de les dévier et de n'être plus autant attacher à ça. Elle se sentait mal. Un long chemin se présentait à elle, un chemin où elle ne faisait que courir sans pour autant connaître sa destination première. Elle courait pour ne plus se retourner. Et pourtant... Elle devait trouver cette force et affronter sa douleur. Ses doigts parcouraient le linge doux qu'elle eut portée quelques années auparavant. Les larmes étaient présentes mais une barrière les empêchait de se laisser aller. « Pourquoi? Je n'arrive toujours pas... à comprendre... » Ca fait plus de dix ans qu'elle ne faisait plus partie de ce monde. Le temps passait mais la blessure ne se résorbait aucunement. Contre son coeur, elle serrait ce vêtement. Cet habit qu'elle avait porté avant que l'inévitable n'arrive. Le courage n'eut plus son effet, ses sentiments parlaient d'eux même et les larmes coulaient... en silence...

« Poochie? » Son animal, son petit bébé. Elle n'avait jamais éprouvé autant d'affection et d'amour envers un mâle. L'inquiétude pouvait se lire dans son visage. Poochie, le golden retriever, était couché à terre et ne bougeait pas. Il émit un petit gémissement à son nom prononcé par sa maîtresse. Elle accourait vers ce dernier et s'accroupillait à ses cotés. Il était, à présent, dans le creux de ses bras. « Qu'est-ce qui t'arrive? Tu te sens pas bien? » Sa main parcourait son pelage et le caressait tout doucement. D'habitude si énergique, la batterie s'éteignait. Ses deux yeux se sont posés sur ceux de sa maîtresse: ils entraient en communication. Mine triste affichée, elle continuait de le caresser. « Tu es triste toi aussi? C'est ma faute. Je vais bien parce que je sais qu'elle va bien. » Leur relation était presque fusionnel. Ils ont un lien inexpliqué et c'est ainsi depuis que son père le lui avait offert. « A vrai dire... J'ai de la peine pour ceux et celles qui ont un parent cancérigène mais... » Ses yeux furent levés vers le ciel ou, du moins, vers le plafond. « Pourquoi est-ce qu'elle a eu ce cancer? Elle était en parfaite santé. Pourquoi s'est-il acharné à la faire souffrir? Pourquoi une personne qui ne veut que du bien à son entourage et pas une autre? » C'était un acte d'égoïsme de réagir ainsi mais elle le fit. Elle rejetait la faute envers toutes ses personnes qui ne cessaient d'être le mal en personne et s'en sortaient, toujours, vainqueur. Pour une fois, sa carapace se brisait. Pour une fois, les larmes coulaient sans que ça ne s'arrête. « Je l'aime tellement. Une grande bonté d'âme et être prête à se ruiner pour faire le bonheur des siens. » Continuait-elle en reniflant bruyamment, essayant ses larmes d'un revers de main. « Tu dois te demander pourquoi je ne vais pas la voir depuis tout ce temps... » Était-elle folle? Un chien, c'est un être vivant qui comprenait et s'exprimait à travers ses aboiements. Un silence s'était installé et continuait de caresser le long pelage de son adorable ami. Elle embrassait sa crinière. « Je sauterai le pas. Je trouverais le courage. J'y parviendrais. »

Une nouvelle femme a vu le jour. Elle n'était pas aussi différente qu'à l'époque du lycée mais les années passaient et les changements morales, autant que physiques, se marquaient. Sinaya avait quitté cette ville qu'était Arrowsic afin de poursuivre des études plus poussées dans la matière qui lui tapait le plus dans l'oeil. Elle eut attrapée le virus de la famille et semblait être celle qui continuerait à perpétuer cette passion pour le littéraire ou alors, une passion qui s'éteindrait avec elle. Son père était écrivain... Elle ne se voyait pas à écrire des livres... non... ce serait tout autre... Peut être pas journaliste mais... professeur... Donner son savoir et sa vision de la vie a des jeunes... N'était ce pas le plus beau cadeau qu'un professeur pouvait donner à ses élèves. Certes, ils ne sont pas l'essence même du savoir mais en étaient les messagers. Elle remplirait ce devoir avec un grand sourire, avec une grande détermination.

Le bonheur... elle le cherchait dans les livres. L'amour parfait, ça n'existait pas. Le romantisme... Peut-être... Roméo et Juliette furent l'essence même d'un amour véritable. Pensant qu'elle avait perdu la vie, il a décidé de la rejoindre... Leur amour les a détruit en un sens mais la mort leur a servi à les retrouver dans l'au-delà. Peur? Non, elle n'avait pas peur d'aimer. Avait-elle déjà connu ce sentiment? Certainement mais ne l'avouera jamais. Aujourd'hui, c'était tout autre. Elle était devenue une jeune femme, une plus mûre qu'elle ne l'était à l'époque du lycée. Les pas résonnaient à l'intérieur de cette enceinte gigantesque du lycée d'Arrowsic. Des bruits de talons de cinq centimètres et on voyait une femme, à l'allure, presque importante mais dont l'image en était tout autre. Elle voulait se donner l'air d'être importante mais dans l'unique but de faire rire l'assemblée car l'importance, ce n'était pas elle. Plus elle s'avançait et plus le sourire, qu'elle affichait, semblait s'effacer peu à peu. Quelque chose n'avait pas la bonne intonation musicale. Quelque chose ne tournait pas rond... Quelque chose clochait... Les casiers et Sinaya stoppait sa marche vers le sien ou, du moins, avant qu'elle ne quitte le lycée. Des souvenirs remontaient à la surface et une vague de chaleur se mit à l'envahir. Une torpeur où elle réussissait à s'en sortir après quelques minutes. Son regard parcourait les alentours et personne n'était là. Que lui arrivait-il?

« Rien a changé. » Ont été les premiers mots qui sortirent de ses lèvres en pénétrant à l'intérieur de la salle de classe. Elle restait, un petit temps, sur le pas de la porte à observer cette salle de classe qui a reçu la visite de beaucoup de classes aussi différentes les unes que les autres. Souriante, la porte fut fermée derrière elle. Les pas, de cette jeune femme, la guidaient vers la place où le professeur se tenait, devant sa classe. C'était étrange d'être là. Elle se remémorait, lorsqu'elle était encore au lycée, un petit souvenir... Une interprétation d'une pièce de théâtre mais d'où l'enseignait notait sur la prononciation, l'intonation, la présence de l'élève. La littérature, c'était un tout. Le récit en faisait parti. Ce ne serait plus elle qui ferait des récits, qui ferait une interprétation mais bien ses élèves... Étrange à dire n'est-ce pas? L'inscription "Mlle Chamberlain" fut retranscrit sur le grand tableau vert écrit à la craie blanche. L'inscription était légèrement italique, presque calligraphique. Craie déposée, elle s'était installée à son bureau.

« Toi? » Elle tentait de se convaincre mais il devait être celui qui l'avait rendu, si étrange, à son entrée, dans ce lycée. « M. le Quaterback? » Ses yeux se plissaient comme pour le dévisager mais la réalité était bien réelle. « Chamberlain... Nous allons en étonnement aujourd'hui. » Et ce fut bien le cas de l'annoncer. Des années en arrières, l'électricité les palpait et semblait s'être évanouie en cet instant. Les adolescents, qu'ils étaient, ne sont plus. Mais, le voyant et les étincelles, de son regard, ne se sont pas éteintes éternellement. « Ton petit lycée te manquait? Ou, c'est plus du coté de la petite ba-balle? » Une petite provocation qui lui avait bien manquée, qui semblait les avoir, tout deux, manqués. « Toi, ce sont plutôt tes bouquins qui t'appelaient au secours depuis ton casier. » Eut-il prononcé avec un grand sourire, les bras croisés. Faisant semblant de rien, un sourire presque innocent, elle ne déviait pas son regard du sien. « C'est, sans doute, ça. » Un jeu qui semblait les guetter tout au long de leur vie. Un temps où, lorsqu'elle pensait à lui, revint à la surface tandis qu'elle se laissait persuader que tout n'était que mirage. La réalité était là.