Sujet: Bonnie の Elle comptait les jours. Elle comptait les nuits. Et son coeur se tordait à la faire hurler. Dim 19 Fév - 22:52
Bonnie Maïa-Lys Indiana Pandora Alaska Lennon Gainsbourg
NOM: Gainsbourg. ☇ PRÉNOM: Bonnie Maïa-Lys Indiana Pandora Alaska Lennon. ☇ ÂGE: Vingt-deux ans. ☇ ORIGINES: Franco-Américaine. ☇ MÉTIER/ÉTUDES: Tueuse à gage ; Etudiante en littératures et langues étrangères. ☇ STATUT CIVIL: Seule au monde. ☇ CRÉDITS: imteamkstew. ☇ AVATAR: Kristen Stewart.
« Au fond, j'crois qu'la terre est ronde pour une seule bonne raison : après avoir fait le tour du monde, tout c'qu'on veut c'est être à la maison. »
A TWIST IN MY STORY.
« Hey, ma jolie ! »
Dehors, la vie. Dedans, la mort. Ses épaules se voûtent sous le poids du monde qu'elle porte. Des secrets. Des vies envolées. Devant ses yeux, ses jours passés se rejouent. Elle ne sait plus qui elle est, ni ce qu'elle fait là. Bonnie lâche un dernier soupir.
« On pourrait s'amuser et passer du bon temps ensemble, tu crois pas ? »
Elle tourne son regard vers lui. Un regard vide, amère, dégoûté. Un regard détruit. Il recule sous l'intensité et la douleur de ces yeux émeraudes, qui le scrutent, qui le jugent, entourés de leurs coussins de violet et de noirs des cernes et des cils. Elle se retourne totalement. Visage amaigrie. Sous son regard morne, il baisse le sien.
« Va te faire foutre, espèce de connard. »
La gorge de Bonnie la brûle. Son corps désarticulé se lève. Ses yeux papillonnent sur l'homme et un sourire immobile tend ses lèvres. Ses yeux morts le fixent. Son corps se gèle. Elle est la Mort.
DANCING WITH MYSELF.
Marine. Seize piges. Dix-sept le treize mars (z'avez pas intérêt à oublier !). Habitante d'Ajaccio, en Corse. Actuellement en première littéraire, aspire à devenir clocharde. Rêve de visiter le monde entier et aimerait devenir prof de français à l'étranger (voyez, comme un prof d'anglais en France, quoi). Bonnie est mon entière création et je sais plus où j'ai trouvé THUB, mais j'peux vous dire que j'suis revenante . J'avoue être librophile, DVDphile et sériphile (même si j'suis à la ramasse en c'moment ). J'ai un petit grain en guise de cerveau et puis voilàààà
Dernière édition par Bonnie M-L. Gainsbourg le Mer 16 Mai - 17:18, édité 4 fois
Sujet: Re: Bonnie の Elle comptait les jours. Elle comptait les nuits. Et son coeur se tordait à la faire hurler. Dim 19 Fév - 22:52
Trois mai 1995
« Bonnie, trésor, regarde par là ! »
Bonnie tourna son regard dans la direction qu'indiquait la douce voix de sa mère, et força ses lèvres à former un rictus. Elle n'entendait plus les cris autour d'elle, elle essayait de rien voir, mais la lumière blanche l'éblouissait. Sa petite main se resserra sur la jambe de sa mère et elle releva son regard émeraude vers elle. Lily-Rose Gainsbourg souriait, parfaitement à l'aise, une main posée sur son ventre rond. Un poisson dans l'eau. Elle était radieuse et encore plus belle sous cette pluie de lumière. Son visage ne respirait que le bonheur et la joie d'être là. Son être transpirait cet immense satisfaction d'être au centre de l'intérêt général. Lily-Rose baissa le regard sur sa fille, pressée contre elle et lui sourit. Comme une mère. Bonnie sentit les larmes lui picoter les yeux. Si sa mère était à l'aise au milieu de toute cette foule, ce n'était pas le cas de la petite française. Elle plongea son regard émeraude, chassant l'eau qui avait ses yeux, dans celui océan de sa maman.
« N'oublie pas de sourire et de regarder les photographes, mon cœur.»
La petite fille hocha la tête et détourna son regard, rompant le contact visuel avec sa mère. Elle soupira et tenta d'agrandir son sourire. Pourtant, il faisait pâle figure à côté de celui de sa mère, rayonnant de bonheur, de joie d'être présente, en ce jour. À cinq ans, Bonnie savait déjà ce qu'elle voulait. Aujourd'hui, elle aurait tout donné pour être chez elle, avec son papa, sa maman et ses poupées. Elle aurait préféré regarder ce film à la télé, plutôt que de venir ici. Elle détestait le travail de sa maman. Elle ne la voyait pas souvent et on l'obligeait à aller avec elle. La petite française ne comprenait pas trop ce qui se passait autour d'elle, mais elle haïssait cette vie. Les cris autour d'elle se transformèrent en beuglement. En voyant sa mère plier sous le poids d'une douleur qu'elle ne comprenait pas, elle paniqua.
« Maman ? »
Ses yeux cherchèrent le réconfort maternelle habituelle, mais elle ne trouva rien du tout. Rien à part un éclat de douleur. Les gens criaient autour d'elle, appelant Maxwell Gainsbourg, le père de Bonnie. La petite fille essayait d'attraper la main de sa maman, comme quand elle avait peur. Mais elle n'y arrivait pas. La laissant seule au milieu de la foule, la jeune femme se dirigeait vers un bord du tapis, prenant appuie sur la barrière, pour supporter la douleur qui était en train de lui briser les reins. Elle avait dû mal à respirer et savait que le travail avait déjà commencé. Bonnie vit son papa arriver en courant, suivit par d'autres personnes. La petite fille atterrie dans les bras rassurant de son paternel, alors que celui-ci tentant de joindre une ambulance.
« Papapapapapa ! Maman elle a mal dans le bidou ! » « Elle va avoir son bébé, trésor. On va aller à l'hôpital et tu vas pouvoir voir ton petit frère. »
Douze septembre 1997
« Comment va votre famille, monsieur Gainsbourg ? » « Bonnie et Peter sont vraiment heureux d'avoir accueillis leur petite soeur et leur petit frère. Bonnie a eu la même réaction qu'avec son cadet et Peter a longuement regardé sa petite soeur, avant de demander qui s'était. Il en a fait de même avec le petit. Lily va très bien aussi. Elle sortira de l'hôpital dans la semaine, avec la petite. » « Nous savons que pour Bonnie, l'accouchement a été assez long et difficile, alors que pour son frère, tout s'est passé très vite. Et pour ce troisième enfant ? » « Un accouchement normal. Cela a été beaucoup plus rapide que pour Bonnie, mais un petit peu plus long que pour Peter. La seule différence est que cette fois-ci, ma femme a dû subir une césarienne parce que les bébés se présentaient vraiment mal. » « Est-ce que nous pouvons savoir leurs noms ? » « Mikaela et Aaron Gainsbourg. »
Vingt-deux décembre 1999
Extrait du journal de Bonnie Gainsbourg.
Aujourd'hui, on est allé à l'hôpital. Tous. Maman elle a eu un bébé et c'était une fille. Elle s'appelle Lola et elle est trop bizarre ! Peter, il était pas content. Mikaela, elle a rien dit et Aaron, il a pleuré. Ils avaient peur que papa et maman s'occupent plus d'eux. Ils sont bêtes. Papa et maman seront juste partagé entre nous tous, et maman elle va s'occuper plus du bébé, au début. Ils ont fait pareil avec Peter, Aaron et Mikey. Papa, il a été au téléphone tout à l'heure et après, il est venu me voir. Il m'a dit que comme j'étais la plus grade, je devais prendre soin de mes frères et soeurs et de maman, parce qu'il allait faire un voyage. J'ai voulu savoir où il allait, mais il a dit que c'était pour le travail et que je pouvais pas venir, parce que j'étais une fille. Alors, il m'a dit qu'on devait rester à Paris. À son retour, on va déménager, parce que la maison, elle devient trop petite pour nous tous et comme maman elle a plein d'argent et que papa aussi, on va partir. Je sais pas où on va habiter, mais je veux rester là où on est et juste changer de maison. Même s'il fait pas beau, j'ai trop Paris. Surtout quand Noël approche, parce que c'est trop beau, dans la rue ! Papa, il m'a promit que quand je serais grande, on irait que tous les deux en Amérique. Je sais pas trop c'est quoi l'Amérique, mais la maîtresse, elle nous a dit que c'était très très très loin. Et si c'est trop loin, je veux pas y aller, parce que sinon maman, elle sera toute seule avec Aaron, Mikey, Peter et Lola. Maman, elle m'a dit aussi que pendant son prochain film, j'aurais le droit de venir avec elle, sur le plateau. J'ai trop hâte, même si je sais pas quand ça sera.
Quinze juillet 2001
« Souris ma Bonnie ! »
Un rictus étira les lèvres de la jeune fille. Elle détestait les photos. La jeune pré-adolescente avait envie de tendre sa main et de gâcher la photo. Elle voulait envoyer cette chose loin d'elle et la piétiner. Elle voulait que son père enlève cette horreur de devant ses yeux. Elle voulait tout ça, mais ne faisait rien. Ses yeux se baissèrent simplement sur sa petite soeur, qu'elle tenait dans ses bras.
« Allez Bonnie ! Laisse-moi prendre Elise aussi ! » « Tais-toi, le monstre ! » « Papaaaaaaaaaa ! »
La jeune fille roula des yeux devant le cinéma de son cadet. Même si elle n'était pas très grande, la demoiselle se pencha légèrement et déposa délicatement Elise dans les bras de son frère. Elle lui montra comment bien la tenir pour ne pas lui faire mal, et Peter râla. Il avait déjà tenu Mikey, Lola et Aaron dans ses bras. Le père de la famille rigola, avant que son téléphone ne sonne. Bonnie perdi le peu d'éclat qu'elle avait réussit à gagner, en voyant son père s'éloigner. Lola jouait avec Mikaela et Aaron regardait Elise d'un air méfiant. Bonnie s'avança vers lui. Doucement, elle se laissa tomber sur le sol et attira son petit frère contre elle. Bonnie ferma les yeux, laissant son imaginaire l'envahir. Elle rêvait, de plus en plus souvent, que sa maman n'était pas une actrice reconnue, que son papa n'était pas un homme aussi secret. Elle voulait que sa famille soit comme les autres, que le soir, ils soient tous réunis, autour d'une grande table, et qu'ils se racontent leur journée respective. Bonnie avait acquis une certaine indépendance, et elle avait apprit à gérer les crises de ses frères et soeurs, quand leurs parents dormaient, trop exténués après une journée de travail, ou quoi que soit d'autre, d'ailleurs.
« Bonnie ? Elle rentre quand maman ? »
Rouvrant les yeux, la petite brune fixa sa cadette. Là où Bonnie était brune, Mikaela était aussi blonde que leur père. Là où Bonnie avait deux émeraudes, sa petite soeur avait les mêmes yeux bleus océans que leur maman. Un soupir sortit du corps de la jeune fille et elle grimaça. Lily-Rose était repartie, hier, pour la promotion d'un film, laissant mari et enfants, seuls. La petite brune ouvrit son bras et Mikaela se glissa dans son étreinte. Elle attrapa la main de sa soeur et serra ses doigts entre les siens. Bonnie voulait lui donner le plus de courage possible, mais elle-même n'en avait plus. En ce moment, leur mère partait souvent faire des promos et autres. Bonnie n'y croyait pas du tout. Du moins, elle n'y croyait plus, puisqu'aucun des titres de films que sa mère était partie promouvoir, ne sortaient.
« J'en sais rien, Mikey. » « Elle me manque … » « À moi aussi, Mikey ... À moi aussi … »
Elle embrassa le front de la cadette et soupira, avant de bercer les deux enfants. À défaut d'avoir une mère, elle pourrait toujours les câliner elle-même. Ça, Bonnie savait encore le faire. Elle soupira à nouveau, et les larmes brulèrent ses yeux. Son enfance aurait pu être normal. Elle aurait dû être normal, mais ce n'était pas le cas. En voyant son père revenir, son arme criminel toujours dans les mains, elle soupira et se releva, entraînant les deux enfants.
« Allez ! Remettez-vous en place, qu'on puisse envoyer cette photo à maman ! »
C'était ça, sa vie. Une vie à Paris, trois soeurs, deux frères. Une mère pratiquement toujours absente. Un père distant et étrange. C'était ça, sa famille. Mais elle les aimait, malgré tout.
Année 2003
La trahison. Bonnie avait commencé à comprendre ce que cela voulait dire. À ses dépends. Mais elle avait compris la signification de ce mot. Plusieurs fois, même. Mais, elle gardait cela pour elle. La jeune fille préférait maintenir les apparences et laisser croire à ses frères et soeurs, qu'un jour, tout rentrerait dans l'ordre. Mais, ce jour-là, n'arrivera jamais. La jeune fille écoutait ses amies raconter aux autres ce qui leur arrivait, chaque jour. La moindre dispute avec leurs parents pour n'importe quelle petite broutille sans importance. La possible interdiction de sortir qui arriverait et les foudres que cela déclencherait. La jeune fille se taisait. La seule raison pour laquelle elle déclinait les sorties, était pour garder ses frères et soeurs. La seule raison pour laquelle elle n'évoquait jamais ses parents, était parce qu'ils n'étaient que très rarement à la maison. La demoiselle se doutait de quelque chose, évidemment, mais elle taisait ses soupçons. Lola, Élise, Mikey, Aaron et Peter réclamaient leurs parents, jour après jour et Bonnie ignorait comment combler ce manque. Manque qui se creusait un peu plus chaque fois. L'adolescente avait peur de l'avenir. Quand ses amies parlaient des derniers vêtements à la mode, Bonnie réfléchissait, quant à savoir si elle aurait le temps de faire les courses, si elle pourrait gérer les caprices des plus jeunes, et faire ses devoirs. Quand ses amies parlaient d'une possible sortie shopping ou cinéma, la jeune fille déclinait. Systématiquement.
Toute l'histoire a empiré en mai. Bonnie terminait l'école un petit peu plus tôt que d'habitude et elle c'était dirigée, tranquillement, vers l'école primaire de ses frères et soeurs. École qui jointait la maternelle. En marchant, les écouteurs enfoncés dans ses oreilles, elle ne pensait à rien. Ses yeux fixaient l'asphalte qu'elle foulait, de son pas rythmé. Elle remonta son sac sur son épaule. Ses yeux verts se relevèrent et elle fixa le ciel, s'arrêtant, à peine quelques secondes. Secondes qui changèrent sa vie à jamais. En entendant du bruit à sa gauche, elle pivota sa tête dans cette direction. Devant ses yeux innocents, se jouait la mort elle-même. Un homme, qu'elle semblait connaître, brandissait une arme devant un autre, et, sans plus de cérémonie, l'abattit. Le cœur de Bonnie arrêta de battre, pour repartir aussitôt. Son sang se glaça dans ses veines. Son estomac se tordit, le cœur au bord des lèvres. Ses membres devinrent durs. Bonnie était paralysée. Elle ne pouvait rien faire. Ses yeux verts, vides, croisèrent ceux, également verts, de l'homme face à elle. Elle réprima un sanglot. Les deux émeraudes qui la fixaient, étaient semblables aux siennes. Aucune doute n'était possible. Son monde venait de se renverser. Plus rien ne serait jamais plus comme avant.
« Papa … ? »
Sans explication, les larmes se mirent à rouler sur ses joues, les brûlant. La jeune fille déglutit. Ses écouteurs glissèrent de ses oreilles et elle entendit la respiration de cet homme. Son affolement. Sa peur. Il lâcha son arme et enjamba le corps, sans vie, de l'autre homme. Sa fille le regardait, aussi blanche que la neige. Sa propre fille. Il tendit sa main face à lui, les larmes noyant ses yeux. Il suffisait qu'elle prenne sa main et il lui expliquerait tout. Absolument tout. À mesure qu'il s'avançait, Bonnie reprit conscience. Elle secoua ses longs cheveux bruns, obligeant son père à s'arrêter. Elle ouvrit la bouche, mais aucun sons ne franchit le seuil de ses lèvres. Sa gorge c'était asséchée. L'adolescente haleta. Sans plus de cérémonie, elle tourna les talons et prit la fuite, laissant celui qu'elle avait considéré comme son père pendant treize ans, en proie à des questions nombreuses. Depuis quand était-elle là ? Qu'avait-elle vu de lui ? Que savait-elle ? Et lui ? Qu'allait-il faire, à présent ? Secouant la tête, il fit le chemin inverse, récupéra son arme et s'éloigna également en direction de l'école.
Anesthésiée, la jeune fille arriva devant le portail de l'école primaire, rapidement. Elle sécha ses larmes et fouilla dans son sac, cherchant un miroir. Les petits ne devaient poser aucune question. Ils ne devaient pas savoir que leur père était … était … était quoi au juste ? Elle-même ne le savait pas. Ils ne devaient juste pas savoir, que quelques minutes auparavant, elle l'a surpris en train d'abattre quelqu'un. Non, il ne devait pas. Jamais. Déglutissant, elle releva son visage quand la cloche sonna. Une mère de famille s'approcha d'elle, lui demandant si tout allait bien. Bonnie bredouilla quelque chose, qu'elle n'entendit et ne comprit pas. Les enfants déboulèrent rapidement et elle récupéra tout le monde. Bonnie laissa Peter gérer, comme un grand. Elle n'arrivait pas à se remettre de ce qu'elle avait vu. Quand ils passèrent devant la ruelle, où le meurtre avait eu lieu, il n'y avait plus rien. Était-ce son imagination ? Impossible. Elle avait vu. Elle avait senti. La mort lui avait glacé le sang, l'avait pétrifié. Elle secoua la tête de gauche à droite, secouant sa longue chevelure brune. Derrière elle, deux enfants crièrent un « Papaaaaaaaaaaa » retentissant. Mue par elle ne sait trop quel instinct, elle tourna la tête, pour recroiser ses deux émeraudes, si semblables aux siennes. Sa bouche s'ouvrit sous le choc et ses yeux s'agrandir. Son père se baissait pour réceptionner les deux enfants. Il ne semblait l'avoir vu. Les larmes brouillèrent ses yeux et elle secoua la tête, accélérant le pas, voulant être le plus rapidement chez elle.
Allongée sur son lit, Bonnie ferma les yeux. Les derniers évènements se bousculaient dans sa tête. Son père qui assassine quelqu'un. Son père qui réceptionne deux enfants. Combien de secrets sa famille possédaient-elle ? Est-ce qu'il existait encore d'autres choses qu'elle n'aurait pas dû savoir ? Son père menait-il une double-vie ? Un léger toc se fit entendre, contre sa porte, et la jeune brunette se redressa. Peter entra dans sa chambre, refermant la porte derrière lui. Restant appuyé contre le panneau de bois, il fixait sa soeur ainée, cherchant des réponses. Bonnie était d'un naturel assez distant, mais en général, elle restait en bas, avec les autres. Elle ne parlait pas souvent, mais elle livrait tout à Peter, le plus vieux.
« Bonnie ? T'as quoi depuis tout à l'heure ? » « Rien ... » « Bonnie ... » « Lâche-moi Peter ! J'ai pas envie d'en parler, ok ? » « Donc, y a quelque chose ... »
Au moment où elle allait répondre, nier encore une fois, une porte claque en bas. Sautant immédiatement sur ses pieds, l'adolescente descendit les escaliers à toute vitesse, pour trouver son père devant la porte. Elle s'arrêta et recula instinctivement. Cet homme face à elle, était un assassin. Son père était un tueur. Bonnie posa une main sur sa bouche, alors que les plus jeunes la bousculaient pour sauter dans les bras paternels. Le reste de la soirée se passa relativement bien. La jeune française surveillait son père, d'un regard méfiant. Peter tentait de comprendre l'attitude de sa grande soeur, sans parvenir à savoir ce qu'il lui arrivait. La tension était légèrement palpable, mais les petits s'en fichaient, racontant de nombreuses histoires à leur père, trop heureux de le retrouver. Néanmoins, quand tout le monde fut couché, et que Bonnie terminait de ranger la maison, elle sentit une présence dans son dos. Se retournant, elle se figea en voyant son père, debout face à elle. Elle redressa la tête et serra son poing. Les larmes brouillèrent sa vue et son coeur se brisa. Quelque part, dans ce monde, dans cette ville probablement, il avait une autre femme et deux autres enfants. Enfants qu'elle n'avait pas vu, mais qui devait probablement lui ressembler légèrement.
« Bonnie ... » « Tais-toi ! Ça fait combien de temps que ça dure ? Hein ? » « Réagis pas comme ça, Bonnie ... » « Tu t'fous d'ma gueule, là ? J'te vois tuer quelqu'un, comme ça, de sang froid et juste après, j'entends deux gamins t'appeler « Papa ». Et tu veux que je réagisse comment ? Que j'te félicite ? Ça dure depuis combien de temps cette histoire ? » « Depuis longtemps …. » « Combien. De. Temps ? » « Les enfants ont dix ans et … l'autre truc, ça dure depuis que j'ai vingt ans. » « Fantastique ! Mon père mène une double-vie ! Il assassine des gens dans la rue et a deux gamins. Maman le sait pas, je suppose ? » « Pour les meurtres, elle le sait. On ne se connaissait pas encore quand j'ai commencé. Elle m'a posé des questions et j'ai dû lui répondre. Pour les deux enfants, elle l'ignore, mais elle a demandé le divorce. Je suis un tueur à gage, Bonnie. »
Bonnie ne trouva rien d'autre à dire. Sa bouche s'ouvrir sous le choc de la nouvelle. Son père. Tueur à gage. Ce même père qui avait passé des années à la consoler, le soir, quand elle faisait des cauchemars. Ce père, qui avait dévoilé des trésors de tendresse envers sa fille aînée, pour la calmer. Ce même père, qui venait de la trahir, ce soir.
Année 2004
Le divorce des parents de Bonnie venait d'être prononcé. Elle l'avait annoncé à ses frères et soeurs, elle-même, gérant la crise du mieux qu'elle le pouvait. La mère de Bonnie, Lily-Rose, avait disparu de la circulation. Son père, Maxwell, jonglait entre ses deux familles et son métier. Tout semblait aller à peu près normalement. Les enfants grandissaient, Bonnie les gérait du mieux qu'elle le pouvait, son père veillait à ce qu'ils aient accès à tout. Tout allait à peu près bien. Tout, sauf peut-être l'absence maternelle.
Le téléphone sonna dans la maison des Gainsbourg. Bonnie était dehors, en train de surveiller toute la famille, qui jouait dans la piscine. Son père avait dû partir en Russie, d'urgence, pour régler un problème. Malgré elle, la petite française avait peur. S'il lui arrivait quelque chose, ils n'auraient plus personne et toute la fratrie serait séparé, et ça, personne ne le voulait. Bonnie se redressa sur ses coudes, laissant ses cheveux cascader dans son dos. Le soleil réchauffait sa peau, en ce mois de juillet. La vie semblait suivre son cours. Les nuages disparaissaient et tout se redressait. Lentement, certes, mais tout redevenait comme avant. Entendant son téléphone sonner, Bonnie s'assit et fixa son écran, stupidement. L'appelant n'était autre que sa génitrice, génitrice dont elle n'avait plus de nouvelles depuis des années, maintenant. Elle hésita un quart de secondes, avant de décrocher. Longtemps, la jeune fille resta silencieuse, écoutant sa mère sangloter à l'autre bout du fil. La jeune femme sentait son ventre se tordre de douleur et de peur. Lily-Rose ne pleurait jamais. Que se passait-il ?
« Maman ? » « Bonnie ... » « Maman, qu'est-ce qui se passe ? Où tu es ? Pourquoi tu ne viens plus nous voir ? Tu nous manques … » « Bonnie, s'il te plaît … J'ai de gros soucis. Il faut que tu viennes m'aider, trésor. »
Les larmes de Bonnie tombèrent sur ses joues. Sa mère l'appelait, enfin, pour lui demander de venir la sortir de ses ennuis. La jeune femme ferma les yeux, cherchant une solution. Son cœur tout entier était tiraillé. Elle ne savait que faire. C'était une évidence qu'elle devait aller aider sa génitrice, mais d'un autre côté, elle avait peur. La vie semblait avoir reprit son cours normal, mais voilà que tout était à nouveau chamboulé. Bonnie rouvrit les yeux et fixa ses frères et soeurs. Peter tourna la tête dans sa direction et elle lui fit signe de venir. Lentement, la jeune femme se releva, rassemblant ses affaires.
« Dis-moi où venir … » « Au pied de la tour Montparnasse. Il y aura un homme, grand, des cheveux noirs, avec un tee-shirt des Beatles. »
Sans plus de cérémonie, elle raccrocha. La tonalité surprit la jeune fille qui laissa tomber son téléphone. Peter regardait sa soeur et essuya ses larmes. L'aînée lui sourit, avant de le serrer dans ses bras. Peter sentait que quelque chose n'allait pas, mais il savait, par expérience, que Bonnie ne lui dirait rien. Et essayer de la faire parler, ne servirait à rien, à part la braquer encore plus. Peter se recula doucement et plongea son regard dans celui émeraude de sa soeur.
« J'reviens vite, mais veille sur les ptits, ok ? »
Il hocha la tête de haut en bas, demandant à sa soeur de faire attention. Elle sourit et se releva, renfilant ses vêtements. Elle ne dit rien à personne et quitta le domicile familiale, sans plus de paroles. Bonnie marchait dans les rues parisiennes, sachant parfaitement où elle allait, son esprit vagabondait. Sa mère avait des soucis, son père était un tueur à gage, qui avait mené une double-vie, pendant des années. Elle avait quelques amies, sur qui compter, mais ça s'arrêtait là. Elle n'avait jamais été amoureuse, et pour le moment, ça lui convenait. Sa liberté était trop précieuse pour qu'elle se retrouve gâché de cette façon. Depuis que son père lui avait annoncé son vrai métier, la jeune femme avait changé. Elle c'était repliée sur elle-même, et aucun de ses frères et soeurs ne connaissaient le métier de leur père. Bonnie vivait dans un silence quasi complet. Se refermant sur elle-même, il lui arrivait même de refuser de l'aide de ses amies. Ou même une quelconque épaule pour pleurer. Ou une oreille attentive pour parler. Qui aurait pu comprendre ses tourments, quand elle-même ignorait ce qui se passait réellement ? Soupirant, elle leva les yeux au ciel. Son rêve, le plus fou et le plus inavouable, était de devenir un oiseau pour voler, et partir très loin d'ici. Aussi loin que possible. La tour Montparnasse apparut dans son champ de vision et ses sourcils se froncèrent. Comment les hommes avaient-ils put construire quelque chose d'aussi immonde ? Cette immense monstre d'acier surplombait Paris et bouchait la vue. Pour Bonnie, cela rendait l'enfermement encore plus présent. Elle était loin d'être claustrophobe, mais plus les années passaient, plus elle étouffait dans la capitale. Secouant la tête, elle repéra l'homme en question et se dépêcha de traverser.
« Bonnie Gainsbourg ? »
La jeune française hocha la tête, détaillant l'homme de haut en bas, sans aucune gêne. De toute manière, il faisait comme elle. Les deux personnes se jaugèrent du regard, cherchant des réponses dans les yeux de l'autre.
« Tu ressembles tellement à ta mère … » « Pour elle, je ressemble à mon père. Comment va-t-elle ? Où est-elle ? » « Suis-moi. Mais reste assez loin, quand même. On ne sait jamais. »
Bonnie hocha la tête et se mit en marche derrière l'homme. Cette situation particulière, l'excitait. Ce qu'elle ignorait à cet instant précis, c'est que plus tard, Bonnie y prendra goût de plus en plus, jusqu'à suivre les traces de son père. La jeune femme jetait des regards méfiants partout autour d'elle, cherchant où il l'emmenait. Pourtant, elle ne connaissait rien du quartier où ils étaient. L'homme tourna à droite et elle faillit le perdre. Un groupe de jeunes passa à côté d'elle, la bousculant légèrement. Certains la rappelaient, mais la jeune femme leur retourna un regard tellement noir et dénué de sentiments, qu'ils se stoppèrent, pour regarder cette étrangère jeune fille. Arrivée au sommet d'un immeuble, Bonnie souffla.
« J'peux savoir c'qu'on fait là ? Où est ma mère, putain ?! » « Bonnie ! »
Pivotant sur sa gauche, Bonnie récupéra sa mère dans ses bras. Elles se serrèrent dans les bras l'une de l'autre. La jeune fille sentit les larmes de sa mère, couler dans son cou. Elle retenait les siennes à grande peine. La jeune française détestait montrer ses sentiments, encore plus pleurer. Elle resserra ses bras autour du corps amaigrit de sa génitrice. Malgré tout ce qu'elle pouvait dire, ou penser. Malgré qu'elle disait à tout le monde que sa mère ne lui manquait plus. Malgré qu'elle cache son malaise sous des sourires, la réalité était là. L'adolescente de quatorze ans souffrait de l'absence maternelle. Bonnie se recula, rompant les retrouvailles. Elle avait besoin de réponses. Maintenant.
« Maman … Pourquoi ? » « C'est long chérie. » « J'm'en fiche … Je veux tout savoir, s'il te plaît. » « Tout a commencé avant ta naissance. Ton père m'avait promit qu'il arrêterait son « métier » de tueur, sauf qu'il a reprit. On se disputait souvent, puis tu es arrivé. Je lui ai demandé de tout arrêter, pour toi. On ne pouvait pas te mettre en danger comme ça. On a conclu un deal. Il arrêtait ça et j'arrêtais de voir des personnes que j'avais fréquenté, plus jeune. Ça a marché. Jusqu'à la naissance de Mikey et Aaron. Ton père avait déjà reprit ses meurtres et moi, je partais souvent en « voyage ». Tu t'en rappelles ? En fait, je revenais ici. J'ai été une squatteuse, parce que, comme tu le sais, mes parents n'avaient pas beaucoup d'argent et on vivait là. J'ai recommencé à me droguer et à boire. J'ai lentement sombré, à nouveau. Quand je revenais à la maison, j'étais sobre et clean. Vous étiez toute ma vie ... » « Tu veux dire que … quand Élise et Lola sont nées, t'étais pas clean et t'as bu pendant ta grossesse ? » « Mon dieu, non Bonnie ! J'ai toujours fait attention à ça. C'est pour ça que je restais tout le temps à la maison, et que papa était plus souvent là. On faisait attention. Mais on ne s'aimait pas assez fort pour surmonter tout ça. Il y a deux ans, j'ai découvert sa double-vie. J'ai complètement décroché de vous, et je le regrette tellement, trésor. Vous êtes toute ma vie, mais … je me rends compte, maintenant, que j'ai mal agis. Je suis passée outre la vie que menait ton père, et je lui ai demandé de veiller sur vous, du mieux qu'il le pouvait. Il l'a fait. Jusqu'à ce que tu découvres tout. Écoute-moi, maintenant Bonnie. Ce que tu as vu dans cette ruelle, tu ne l'oublieras jamais. Un jour, que tu le veuilles ou non, tu deviendras comme papa. » « Non ! C'est hors de question ! Pourquoi tu m'as fait venir ? Pour me raconter tout ça ? » « J'ai besoin de toi, ma chérie. Ton père ne peut pas intervenir, il est en Russie et j'ai de gros soucis. Soit je paie ce que je dois, soit … tu dois les tuer. Tous. »
Bonnie se recula d'un seul coup et fixa sa mère. Dans quel monde vivait-elle pour qu'on lui demande d'abattre ces personnes ? Des gens qu'elle ne connaissait même pas. Certes, Bonnie aimait sa mère plus que tout au monde, mais elle ne pourrait jamais, ô grand jamais, faire quelque chose comme ça. Les conséquences seraient trop importantes. Elle risquerait d'y laisser sa vie.
« Je … Non, maman … J'peux pas … »
Avant même qu'elle n'ait put terminer sa phrase, Bonnie se retrouva avec une arme à feu entre les mains. L'homme qui accompagnait sa mère, qui n'était autre que son beau-père, venait de lui déposer une arme à feu dans les mains. Le coeur de la jeune femme se serra et accéléra sa course. Tout ça, lui semblait tellement normal. Ses mains ne tremblaient plus. Ses yeux se levèrent vers cet homme, qui la remit debout.
« Tu vois le drap là-bas ? Vise et tire. »
La jeune femme resta assisse par terre, l'arme entre ses doigts. Elle ne tremblait pas. Ses yeux étaient remplis de larmes, mais elle ne tremblait pas. C'était presque normal pour elle. Bonnie releva l'arme et la pointa vers le drap. Ses gestes étaient sûrs, précis. Une personne passant par là, aurait pu penser que ce n'était pas la première fois. Et pourtant, ça l'était. Elle ferma un oeil, puis l'autre. Ce n'était qu'un cauchemar, elle allait se réveiller. Lola ou Aaron allait lui sauter dessus et la tirer de ses songes. Pourtant, elle rouvrit ses paupières et fixa son objectif. Elle appuya sur la gâchette. Pour la première fois, à l'âge de quatorze ans, Bonnie tira. Et étrangement, ça lui plût.
Dernière édition par Bonnie M-L. Gainsbourg le Lun 20 Fév - 14:15, édité 1 fois
Sujet: Re: Bonnie の Elle comptait les jours. Elle comptait les nuits. Et son coeur se tordait à la faire hurler. Dim 19 Fév - 22:53
Année 2004
Depuis que Bonnie avait tiré avec cette arme à feu, laissant un parfait rond, cerclé de noir dans le drap blanc, ses nuits étaient agitées. Depuis que Bonnie avait abattu, de sang froid et sans une once d'hésitation ou de peur, les hommes qui avaient créé des problèmes à sa mère, elle ne dormait plus. Sa peau avait blanchit. Ses joues c'étaient creusées. Ses lèvres c'étaient gercées. Ses yeux étaient morts. Sa vie avait basculé. Irrévocablement. Bonnie était rentrée avec sa mère et son nouveau compagnon. Elle avait voyagé, le regard perdu dans le vague. Les petits avaient été heureux de revoir une figure maternelle et Lily-Rose avait reprit sa place de mère. Trenton avait prit, petit à petit, la place du père de Bonnie. La famille Gainsbourg avait continué à vivre. Puis Bonnie, avait tué. Pendant des semaines, elle avait fait des cauchemars. Pendant des nuits entières, elle n'avait pas réussi à trouver la paix. Depuis six mois, elle ne dormait pratiquement plus. Ses songes étaient remplis de cette peur qui avait habité ces victimes avant qu'ils ne meurent. Elle ressentait la boule d'angoisse, qui grossissait de secondes en secondes, quand elle les avait vus s'avancer vers elle. La jeune femme ressentait l'adrénaline couler dans ses veines, quand son arme c'était pointé devant elle. Bonnie avait complètement changé. Sa mère disait que ce n'était qu'une crise d'ado qui passerait. Mais les mois filaient et la jeune fille se renfermait de plus en plus sur elle-même. Elle continuait d'aller à l'école, mais ne restait plus avec les personnes qu'elle côtoyait avant. Elle jouait avec ses frères et soeurs, quand elle était sollicitée, mais ne restait pas longtemps avec les plus jeunes. Même Peter, avec qui elle avait toujours eu une relation assez fusionnelle ne comprenait pas et n'arrivait pas à « tirer les vers du nez » de sa soeur.
Bonnie avait essayé de joindre son père, sans succès. Plus que jamais, elle s'était sentie seule. Qui pourrait comprendre ses tourments ? Qui pourrait saisir la peur qui l'habitait chaque jour un peu plus ? La peur d'être retrouvée. La peur de voir sa famille être anéantie sous ses yeux. Et si elle avait laissé des traces derrière elle ? Et si un témoin l'avait vu, comme elle avait surpris son père quelques mois plus tôt ? Son être était tiraillé de tous les côtés. L'arme était toujours dans sa chambre. La nuit, il lui arrivait d'entendre la détonation, de voir les corps tomber au sol, de sentir l'odeur nauséabonde de la mort.
Sortant de la maison, elle referma la porte-fenêtre derrière elle. La jeune fille resserra son gilet autour de ses maigres épaules. Elle avait tellement froide et tellement mal. Aujourd'hui plus qu'hier. C'était dur. Sa mémoire ne voulait pas effacer les souvenirs, les bruits, les odeurs, les sensations. Bonnie ferma les yeux quand elle sentit une légère brise secouer ses cheveux, frapper son visage. Elle décroisa ses bras et descendit s'asseoir près de la piscine. Elle retira ses chaussures, releva son pantalon et malgré le froid qui la gelait de l'intérieur, Bonnie laissa ses pieds tomber dans l'eau. L'adolescente regarda la surface de l'eau bouger d'un mouvement lent, imposé par ses pieds. Ses dents se mirent à claquer, mais elle n'en avait rien à faire. Elle se punissait d'avoir tué ces hommes, même si sa mère avait des problèmes. Elle sortit son téléphone de sa poche et tapa le numéro de son père. Le bout rouge de ses doigts lui firent mal. Elle appuya sur le petit téléphone vert et porta l'appareil à son oreille. La jeune femme ferma les yeux, espérant entendre la voix réconfortante de son paternel, mais elle tomba aussitôt sur la messagerie.
« Papa ? Tu m'manques. J'suis désolée d'avoir réagi comme ça la dernière fois. Je suppose que tu dois en avoir marre de mes excuses, mais elles sont sincères. J'ai besoin de toi. J'ai besoin de parler, et à la maison, y a personne pour m'écouter. J'ai … maman avait des ennuis avec des types et … elle m'a demandé de les tuer. Je l'ai fait. Sur le coup, j'me sentais … Je sais pas comment dire ça. Sur le coup, j'me sentais bien. L'adrénaline était là, j'ai pas tremblé, rien. Mais maintenant … J'regrette. J'ai peur. Pour maman, pour Peter, Lola, Élise, Mikey, Aaron. J'ai peur qu'il leur arrive quelque chose … J'ai peur aussi, que quelqu'un m'ait vu et qu'au collège, cette personne me reconnaisse et dise à tout le monde ce que j'ai fait. J'arrive plus à dormir. J'suis allée voir le médecin, la semaine dernière. J'ai menti, forcément. Il m'a donné des médicaments, mais j'veux pas les prendre … J'ai peur de devenir dépendante et … j'sais pas … Reviens papa, j'ai besoin de toi … s'il te plaît … je t'aime et tu me manques. Beaucoup. »
Gardant ses yeux clos, elle raccrocha. La jeune fille essuya les larmes qui venaient de couler sur ses joues rougies par le froid. Elle soupira et laissa sa tête partir en arrière. Ses yeux se rouvrirent et elle contempla le ciel gris. Bientôt, l'hiver allait se mettre en place. Bientôt. Et son corps sera toujours aussi froid.
Derrière elle, Bonnie entendit quelqu'un arriver. Sentant une main se poser sur son épaule, elle frissonna. Ses yeux verts croisèrent ceux marrons de Trenton. Il se laissa tomber à ses côtés et sortit ses jambes de l'eau. De tous, dans la maison, il était le seul à pouvoir comprendre un petit peu, ce qu'elle ressentait, depuis ce meurtre. Plus jeune, Trenton n'avait pas eu une vie facile et il avait vécu dans la rue, avant de s'en sortir à dix-huit ans, grâce à sa première femme, une riche héritière. Plusieurs fois, il avait dû abattre des hommes. À la différence de Bonnie, il le faisait pour rester en vie. La jeune femme frissonna et il l'attira dans ses bras, lui offrant ces étreintes paternels qu'il lui manquait tant.
« Ça ira, Bonnie … Personne n'a rien vu. » « Qu'est-ce que t'en sait ? » « J'le sais, c'est tout. T'as essayé d'en parler avec ton père ? » « Il répond pas … J'ai peur Trenton ... »
Il ne dit rien et embrassa son front. Ils restèrent longtemps dehors, jusqu'à ce que Lily-Rose les appelle pour le repas. L'obligeant à se relever, Trenton soutient la maigre jeune fille. Sa belle-fille ne mangeait pratiquement plus rien, et picorait légèrement dans son assiette. Il avait mal de la voir comme ça et selon sa compagne, ça lui passera. Sauf que l'assassinat avait eu lieu il y a six mois, et Bonnie ne s'en sortait plus. Trenton en avait discuté avec Lily-Rose, mais elle avait décidé que sa fille irait mieux. Personne n'était au courant de sa visite chez le médecin. Avant qu'elle ne parte s'asseoir à sa place, l'adulte l'attrapa par les épaules et la serra contre lui, embrassant son front. Bonnie ferma fortement les yeux, renifla et le pressa contre son maigre corps. L'adolescente partit s'installer derrière une assiette fumante de spaghettis bolognaises. Sa mère avait toujours adoré cuisiner, et l'aînée de la famille Gainsbourg, avait hérité de cette passion. Pourtant, aujourd'hui, à l'image d'hier, Bonnie ne mangea rien, jouant simplement avec le bout de sa fourchette.
« Mange un peu, trésor ... » « J'ai pas faim ! Fous-moi la paix ! »
La voix rauque de la jeune fille claqua dans l'air, aussi rapide qu'un fouet. Grimaçant, elle passa une main sur la peau de son ventre. La nausée lui retournait complètement le coeur et elle se sentait mal. Elle mourrait de faim, mais ne pouvait rien avaler, puisqu'une boule obstruait complètement sa gorge. Claquant de son poing sur sa table, Lily-Rose fit sursauter ses enfants et attira, enfin, le regard morne de son aînée.
« Cette situation ne te convient ni à moi, ni à toi ! » « En attendant, tu fais pas grand-chose pour l'arranger ! » « TU ne parles pas, Bonnie ! TU te renfermes dans ton mutisme ! TU rejettes quiconque essaye de t'aider ! » « Maintenant c'est de ma faute ? Tu veux que je fasse quoi ? Que j'déballe tous mes sentiments, comme ça, à table, devant les ptits ? Tu veux vraiment que j'te dise c'que je ressens ? J'en ai marre, d'accord ? Je vais MAL ! J'ai peur, j'suis fatiguée et j'ai faim. Mais j'peux rien de tout ça ! Tu sais pourquoi ? Parce que j'ai mal ! Ça fait mal de tuer quelqu'un, maman ! Ça te détruit, autant que l'autre ! J'suis blasée de toute cette douleur ! Et tout ça, c'est de TA faute ! »
Bonnie se leva, envoyant sa chaise claquer contre le carrelage de la cuisine. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait. La rage, les larmes, la peur, la douleur, la souffrance, rendaient sa vision complètement trouble. Dans la cuisine, plus personne ne parlait, tout le monde se taisait et regardait le chemin que venait d'emprunter l'aînée. Elle grimpa dans sa chambre, ferma puis verrouilla la porte. Sans attendre, elle récupéra quelques affaires, qu'elle jeta dans un sac. Elle prit ses papiers, cassa sa tirelire, laissant les morceaux de verre au sol. Bonnie chercha le moindre argent, dans toute la pièce. Ses mains et ses genoux se coupèrent sur les morceaux par terre, mais elle se moquait de la douleur physique. Ça n'avait aucune importance. Puis, comme ça, sa douleur sortirait un petit peu de l'intérieur de son être. En entendant les pas précipités dans les escaliers, Bonnie accéléra le rythme. Rassemblant ses dernières affaires, elle ouvrit sa fenêtre et sans réfléchir, elle je ta son sac par la fenêtre. Avant de s'arrêter. Son corps pivota lentement derrière elle. La jeune femme fixa le dessous de son lit. Enfermé dans un vieux sac, dans une boite à chaussure, l'auteur de tout ses maux. Elle s'avança vers son lit. Ses genoux heurtèrent le sol et elle grimaça légèrement sous la douleur. Ses mains agrippèrent le tissu poussiéreux et elle tira dessus. D'un geste rapide, elle ouvrit la fermeture éclaira, puis la boite à chaussures. Elle regarda l'arme. Son arme et la prit entre ses mains. Elle l'observa, longuement. Allait-elle lui servir ? Bonnie savait comment s'en servir un minimum. Après tout, elle était une fille, et de ce que Trenton lui avait raconté, la rue n'était pas tendre avec les femmes. Se relevant, elle la coinça entre son jean et sa peau, avant de suivre la même route que son sac. La jeune française disparut dans la nuit, décidée à chercher son père d'elle-même.
Année 2005
Bonnie avait passé six mois dehors. Six mois d'errance. Si la jeune femme avait rêvé du meurtre qu'elle avait commis, à présent, elle en avait prit l'habitude. Tuer était devenu quelque chose de « normal », maintenant. Sans le savoir, l'homme qui l'avait formé, avait été celui qui avait veillé sur Trenton. Celui qui l'avait formé. Celui qui lui avait apprit à vivre avec la peur. Avec la douleur. Avec la culpabilité. Il lui avait apprit à se faire discrète. Très discrète. Aussi silencieuse qu'une ombre. Bonnie avait continué à maigrir. Même si son corps se musclait légèrement, probablement à cause des courses, son estomac n'était pas aussi plein qu'elle l'aurait voulu. Mais ça, la jeune femme ne pouvait rien y faire. La vie dans la rue l'avait endurcit, l'avant rendu sans âme. En six mois, elle était capable d'abattre une personne, en ne ressentant plus rien. L'âme de Bonnie avait changé. Extérieurement, elle était jours cette jeune fille de quinze ans, brune avec des yeux verts, pas très grande, mais assez sportive. À l'intérieur, elle n'était plus qu'une âme grise et sans vie.
Six mois après sa fugue, elle était rentrée chez elle, un soir. Sa mère était là. Trenton et tous ses frères et soeurs aussi. Son père était toujours au abonné absent. Bonnie avait accepté les meurtres qu'elle avait commis. Elle avait apprit à vivre avec ça. Et le temps avait continué. La vie était passée et c'était faite. La jeune femme avait changé, et dès son arrivée au foyer familial, sa mère l'avait vu. Évidemment, la petite française était heureuse de retrouver tout le monde. Elle en avait même pleuré. Elle avait promit à ses frères et soeurs qu'elle ne repartirait plus comme ça, du jour au lendemain. Elle avait juré et Bonnie n'avait qu'une seule et unique parole. Pourtant, trois jours après son retour au domicile maternelle, elle avait feint à sa promesse.
Le téléphone était en train de sonner et la jeune fille de quinze ans regardait un dessin animé avec Élise. Les autres étaient dans le jardin et sa mère préparait le repas. En l'entendant parler, la jeune fille se redressa légèrement et écouta. Quand elle entendit le nom de son père, elle bondit sur ses pieds et courut dans la cuisine, pour avoir de ses nouvelles. Mais au moment où elle passait la porte, Lily-Rose raccrochait en soupirant. Son ex-mari allait bien. Il vivait à New-York, avec ses deux enfants et sa femme. Tout le monde allait bien. Il saluait toute la fratrie et disait à Bonnie de ne pas s'inquiéter, que tout allait rentrer dans l'ordre. Après pratiquement un an sans nouvelles, l'adolescente n'avait droit qu'à ses petits mots. Elle grimaça en sentant un poids s'abattre sur son estomac. Elle suivait les traces de son père, et elle avait seulement le droit à quelques mots. Prise d'une rage sans pareil, Bonnie tapa dans la table, grimaçant sous la douleur physique qui transperçait son être. Elle respira avec difficulté tant la souffrance lui vrillait le coeur. Il n'y avait aucun équivalent tant ça lui faisait mal. Au-delà de la douleur physique, elle sentait son coeur être un peu ruiné. Elle le sentait battre de plus en plus douloureusement dans sa poitrine. Chaque battement lui faisait mal. Chaque battement la narguait, lui montrant qu'elle vivait encore, malgré ce que la vie lui réservait. À l'intérieur, Bonnie était en train de se consumer à petit feu. Elle mourait lentement. De l'extérieur, son visage était impassible. Son corps était à peine voûté sous le poids de la douleur. Ses yeux étaient toujours aussi mornes. Ses cernes violettes lui montraient que la nuit était son ennemi. À l'intérieur, elle mourait. À l'extérieur, elle vivait
« J'veux aller vivre chez papa. »
Son ton était sans appel. Sa voix avait presque été trop cassante. Sa mère se tourna vers elle et la jaugea du regard. Sans jamais rien comprendre. Pourquoi ? Quand ? Comment ? Qu'avait-elle pu rater à ce point dans l'éducation de sa fille ? Bonnie quitta la pièce, sans jamais connaître la réponse maternelle. Comment avait-elle pu en arriver à cet extrême ou sa propre fille préférait aller vivre chez son assassin de père, plutôt que de rester ici ? Mais la décision était déjà prise. Bonnie partirait à New-York, chez son père. Il serait la personne qui pourrait l'aider à gérer le mieux possible ce qu'elle avait déjà traversé, plus ou moins seule.
Une semaine plus tard, Bonnie avait plié toutes ses affaires, salué toute sa famille et elle était partie à New-York. Personne n'avait jamais comprit pourquoi, et la jeune fille restait silencieuse sur les raisons de son départ. Elle abandonnait Paris, laissant derrière elle ses frères et ses soeurs. Elle avait mal, mais elle savait vivre avec ça, à présent. Elle avait apprit que la douleur n'était rien d'autre qu'une sensation. Tant que l'esprit n'a pas mal, le corps ne souffre pas. Bonnie se bernait d'illusion, mais grâce à ça, elle avançait. Quand son père la vit arriver à l'aéroport, il ne reconnu pas sa propre fille de quinze ans. Évidemment, elle avait changé. Mais outre son physique qui avait évolué, à présent, elle ressemblait plus à une jeune femme qu'à une petite fille, son visage c'était durci et éteint. Bonnie ne serait plus jamais cette petite fille de cinq ans, qui courrait partout, en demandant des bonbons, ses deux couettes battant ses tempes. Ses yeux c'étaient éteints, sa peau avait blanchi, son visage c'était fermé aux autres. Et la jeune fille arborait cette façade de dureté et de sans-cœur, presque quotidiennement. Son père savait qu'elle avait fugué et qu'elle avait été dans la rue, mais à aucun moment il ne c'était fait du soucis pour elle. Si sa fille était comme lui, personne n'aurait besoin de s'inquiéter d'elle, un jour.
« La nouvelle femme de papa a l'air sympa. Ou alors, elle a été cool avec moi, parce que je viens d'arriver et qu'à cause du décalage, j'suis fatiguée. J'en sais rien, en fait. Elle a l'air de savoir le vrai métier de mon père, et d'un côté ça me fait un peu peur. Si elle connaît, qu'est-ce qu'elle dira quand elle apprendra que j'ai fait la même chose ? Maman me manque. Beaucoup trop. Les petits aussi. Ça fait bizarre de plus les voir et la maison est vachement plus calme, quand on est pas tous les huit. C'est bizarre, sincèrement. Papa m'a montré où était mon lycée. Normalement, je dois y rentrer en septembre, mais j'ai pas franchement envie. Comme d'habitude. Il m'a aussi montré d'autres endroits, mais je l'ai à peine écouté. J'ai tout le temps pour faire la touriste. Normalement, on devrait passer une quinzaine de jours tous les deux. Marion emmène ses deux enfants à Los Angeles, voir son ex-mari et elle, elle va aller chez ses parents. Puis, en fait, je m'en fiche.
Je sais qu'un jour je regretterai mon départ, mais c'était la meilleure solution. Pour eux, et pour moi. Depuis que j'ai fugué, je ne suis plus réellement la même. Je le sais, je le sens. Je n'ai plus peur de tuer des gens et normalement, je devrais trembler à la simple idée de le faire. Or, ce n'est plus le cas. Je pense en profiter, du fait que Marion parte, pour en parler avec papa. J'avais trop peur pour Trenton et maman. Je sais qu'il sait se défendre, mais ça n'empêche que j'ai pas envie qu'il leur arrive un truc à eux. Le plus simple était donc de partir, même si ça fait mal. Papa m'a trouvé changé. Dans un sens, il n'a pas tord. La rue, ça change. C'est Trenton qui m'a dit ça. Puis il m'a aidé pour certains trucs. Il m'a changé lui aussi, dans un sens. Tout ça est foutrement bizarre. Beaucoup, beaucoup trop bizarre. J'espère que maman m'en veut pas et que je pourrais bientôt rentrer la voir. Je sais que ma décision l'a blessé et même si elle n'a pas toujours été une mère exemplaire, c'est la mienne et je l'aime. »
Bonnie soupira et ferma son cahier. Dès qu'elle avait su écrire, elle avait commencé à raconter ce qu'elle ressentait dans un journal. Comme elle était toujours une personne assez secrète, elle préférait se livrer à un papier, plutôt que de tout dire à voix haute. Bonnie se laissa tomber sur son lit et fixa le plafond. Ses frères et soeurs lui manquaient énormément. Ils n'avaient été que très peu séparés depuis qu'ils étaient nés, et leur absence était vraiment difficile. La jeune fille ferma le yeux, cachant son visage derrière ses mains, cachant ses sentiments au monde entier. Elle sentit les larmes affluer au bord de ses paupières et sans les retenir, elle les laissa couler librement le long de ses joues.
Dernière édition par Bonnie M-L. Gainsbourg le Lun 20 Fév - 14:16, édité 1 fois
Sujet: Re: Bonnie の Elle comptait les jours. Elle comptait les nuits. Et son coeur se tordait à la faire hurler. Dim 19 Fév - 22:53
Année 2006
La porte de l'entrée claqua, alors que Bonnie grimpait rapidement à l'étage. La jeune fille laissa tomber son sac et soupira, constatant le bazar qui régnait en maître dans sa chambre. Elle ferma les yeux et soupira. La boite à chaussures dépassait de sous son lit. D'une main sûre, elle attrapa son arme, qu'elle cacha sous son tee-shirt. Plus rien n'était comme avant. Bonnie rentrait des cours, posait ses affaires, récupérait son arme, et elle sortait, partant vers son père. Il la formait, elle, sa propre fille. Sa routine. La demoiselle soupira et dévala les escaliers, rapidement. Sa belle-mère ne tenta même pas de la rattraper. Elle savait. Puis quand Bonnie rentrerait, il y aurait une surprise, pour elle.
Soupirant, la jeune femme rentra silencieusement dans la maison. Elle était fatiguée, et ne rêvait que d'une chose, dormir. Son état de fatigue était tel qu'elle ne tenait plus debout. Bonnie ferma les yeux et se laissa glisser contre la porte. Elle ramena ses genoux contre sa poitrine et enfonça sa tête entre eux. Elle était tellement fatiguée. Poussant un profond soupir, elle laissa ses muscles se relâcher un à un. Ses doigts se décrispèrent et son corps se détendit totalement. Autour d'elle, la jeune adolescente tentait de faire le vide. Il était plus de minuit, toute la maisonnée dormait et demain, elle devrait aller à l'école. Sa vie était complètement métamorphosée. Elle regrettait ce temps où elle pouvait faire ce qu'elle voulait, quand elle voulait. Bonnie n'avait désormais plus le choix et elle devait accepter la vie qui s'ouvrait à elle, qu'importe à quel point ça lui faisait mal et à quel point ça la tuait. La jeune fille sentit une légère secousse sur son corps et elle se releva d'un bond, dégainant son arme, sous le regard surpris, mais appréciateur de Max, son père. Dès qu'elle le reconnut, la jeune fille ranger l'objet qui l'avait si longtemps terrorisé et fusilla son père du regard.
« Putain, papa ! Fait attention, merde. » « Tu n'aurais pas tiré, trésor. Maintenant, va te coucher et arrête de jurer autant, sinon ta mère va me tuer ! »
La jeune fille grogna en réponse et son père rit silencieusement. Bonnie monta à l'étage et rejoignit sa chambre, que Marion avait rangé. Elle sourit devant le geste de belle-mère. Même si leur relation tait assez tendue, la femme de son père essayait de faire des efforts avec la française. Et ça, ça faisait immensément plaisir à la jeune adolescente. Partant prendre une douche, Bonnie réfléchissait. Cette situation, cet épuisement durait depuis bien trop longtemps. Elle n'en pouvait plus. Mais, il était clair et net que pour elle, il était hors de question d'arrêter les cours. Même si elle se doutait que son avenir était entièrement tracé, Bonnie voulait un diplôme. Elle ne serait pas une tueuse à gage toute sa vie. Et puis, pour le moment, elle avait besoin d'une couverture. Alors, elle m'était les couchés doubles à l'école, afin que l'équipe pédagogique ne trouve rien à redire sur ses absence trop nombreuses. Sous le jet d'eau bouillante, Bonnie sentit ses muscles se détendre, un par un. Tout ce qu'elle avait réussit à obtenir en bas, quelques instants plus tôt, était à refaire. Dès qu'on l'approchait, les muscles de la jeune fille se tendait. Son esprit était focalisé sur une seule chose, se défendre. Elle aurait été prête à tout. Quitte à tuer, encore. La jeune femme ressortit de sa salle de bain et partit s'allonger dans son lit, avant de sombrer dans un sommeil agité et peuplé de cauchemars.
La journée avait mal commencé pour Bonnie. Son demi-frère et sa demi-soeur, avaient terminé tout ce qui pouvaient être mangés dans cette maison. Marion n'avait pas eu le temps d'aller faire les courses et Bonnie était affreusement fatiguée. Dès qu'elle était sortie de son lit, ses jambes l'avaient lâché et sa tête avait tourné. Si elle ne c'était pas retenue à son mur, elle se serait probablement retrouvée assisse par terre. Ensuite, elle n'avait pas trouvé les vêtements qu'elle cherchait, s'énervant de bon matin, chose qu'elle détestait. Elle avait faillit manquer son bus, et en plus de ça, elle n'avait plus de batterie sur son ipod. Bonnie détestait commencer une journée sans musique, en écoutant les cancans du bus, de bon matin. Arrivée au lycée, la jeune adolescente ne c'était pas sentie à l'aise. Quelqu'un semblait la fixer de là où elle était, et ça la dérangeait. Elle n'avait pas son arme avec elle, son père refusant catégoriquement qu'elle l'emmène et elle savait que chaque matins, après son départ, il vérifiait qu'elle soit toujours à sa place. A présent, la jeune fille marchait dans les couloirs du lycée, à moitié endormie, se dirigeant vers sa salle de maths. Ici, elle n'avait pas d'amis. Elle n'en voulait pas. Pas avec la double-vie qu'elle menait. Pas avec l'enfer qu'elle vivait quotidiennement. Elle bougea son bras gauche, passant ses livres du côté droit. Une balle lui était rentrée dans le bras, il y a peu, et malgré les soins qu'elle avait reçu, sa peau la brûlait. Elle s'arrêta aux toilettes et vérifia la bande à son bras gauche. Une légère tâche de sang commençait à apparaître. La jeune fille soupira et se passa de l'eau sur le visage. Elle était tellement pâle et tellement fatiguée ! Si sa mère la voyait ... Soupirant, elle donna un coup d'épaule dans la porte des toilettes et en ressortit, alors que des blondes la poussaient pour passer. La française roula des yeux et grimaça.
Midi était arrivé, et Bonnie cherchait désespérément son argent dans son sac. Introuvable. Elle cherchait partout, vidant son porte-monnaie dans sa main. Mais rien. Son regard fut attiré par un petit papier blanc, plié. Elle le déplia et lut les lignes attentivement, avant de grimacer. Hier soir, après les cours, elle avait dû acheter des livres pour les cours et pour elle. Bonnie n'avait plus d'argent. Elle passa ses doigts dans ses cheveux et ressortit, sortant son téléphone de sa poche. Rapidement, elle composa le numéro de son père.
« Papa ? Tu peux pas passer au lycée, rapidement ? » « Putain Bonnie ! Je bosse ! Tu veux quoi ? » « J'ai pas d'argent pour manger ... » « Appelle Marion et demande lui de passer, mais là j'peux pas trésor. Une réunion va commencer, donc c'est mort. »
Bonnie marmonna quelque chose à propos du travail de merde de son père et raccrocha. La seule chose qu'elle appréciait avec son paternel, c'est que dès qu'il y avait un coup de fil entre eux, ils se parlaient en français. La langue maternelle manquait à la petite parisienne, et elle ne rêvait que d'une chose : rentrer à Paris et aller se promener sur les champs ou dans les quartiers parisiens. Bonnie ressortit hors de l'établissement américain, des souvenirs français pleins la tête. Elle se dirigea vers le terrain de basket et s'assit sur les gradins. La jeune adolescente replia ses genoux contre sa poitrine et passa ses bras autour. Sa tête trouva sa place d'elle-même. Elle détestait sa vie. Elle aurait voulue ne jamais avoir vu cet assassinat quelques années plus tôt. Tout aurait été tellement différent. Elle serait peut-être même encore avec sa mère, ses frères et ses soeurs.
« Hey ... »
En entendant la voix derrière elle, pourtant aussi douce que du velours, Bonnie sursauta et se retourna vivement, posant une main dans le bas de son dos, par habitude. Le jeune homme face à elle tendit les mains en signe d'apaisement, un adorable sourire aux lèvres. La jeune fille se détendit et le jaugea. Évidemment, ce qu'elle faisait était horriblement mal élevé, mais après tout, il faisait comme elle. Les deux adolescents se regardèrent de haut en bas, pas le moins du monde gêné par le regard de l'autre. En voyant un morceau de sa bande, dépassant de sous son pull, Bonnie le vit tiquer. Elle tira la manche et lui lança un regard noir.
« Tu veux quoi ? » « Wow, du calme. J'vais pas te faire de mal. J'viens d'arriver et ... » « Tu devrais pas rester ici, avec moi. » « Pourquoi ? » « J'suis mal vue par tout le lycée. Trop bizarre selon eux. »
Il haussa les épaules et s'installa à ses côtés. La jeune fille brune reprit sa place initiale et regarda son téléphone, les yeux absents. Sa vie à Paris lui manquait. Sa famille lui manquait.
« Clyde. J'm'appelle Clyde. »
La jeune fille releva la tête vers lui et haussa un sourcils. Si c'était une blague, ou une caméra cachée, ça ne la faisait pas rire. Du tout. Le jeune homme ne comprit pas son regard vide de sens, vide de sentiments, vide de vie. Bonnie enlevait des vies, la sienne partait avec celles qu'elle retirait. Elle secoua la tête de gauche à droite, un léger sourire aux lèvres.
Il tourna un regard étonné vers elle, et pour la première fois depuis son arrivée à New-York, la jeune fille rigola. Bientôt, elle fut rejointe par Clyde.
Ils partagèrent son sandwich, après que le jeune homme ait remarqué qu'elle regardait son repas avec envie, sans toutefois comprendre pourquoi elle ne mangeait pas. Les deux jeunes discutèrent pendant toute la pause, apprenant à se connaître, et au moment de la sonnerie, ils échangèrent leur numéro. Bonnie ne devrait pas faire ça. Elle n'aurait jamais dû faire un truc comme ça, mais elle n'avait pas eut le choix.
Six mois plus tard
« Clyde ... J'la sens pas cette rencontre ... C'est trop bizarre ... » « Mais arrête de paniquer, pour rien ! J'ai parlé avec mon père, il sera ravi de te rencontrer. Ma mère pareil. Ma soeur est partit pour ses études, donc tu la verras aux vacances. Tout se passera bien, bébé, ok ? » « J'le sens pas quand même ... » « BONNIE ! DESCENDS ! TOUT D'SUITE ! » « J'dois t'laisser, mon père m'appelle. Tu passes me prendre dans trois heures ? » « Ouaip. Je t'aime. A tout à l'heure. » « J't'aime aussi. Bye. »
La jeune fille raccrocha et jeta son téléphone sur son lit, avant de descendre les escaliers, rapidement. Dans le salon, son père faisait les cent pas, Marion assisse sur le canapé, coupable. En voyant sa fille arriver, Maxwell redressa la tête et la jeune française sentit son sang se glacer. Ce regard. Elle le connaissait trop bien. Résignée à son sort, elle soupira et croisa ses bras, attendant la sentence. Son père lui tendit une enveloppe kraft, la regardant droit dans les yeux. Bonnie ouvrit le papier, mais elle fut stopper par son paternel.
« Promets-moi de pas te défiler, Bonnie. Jure-le moi. »
Elle hocha la tête, sceptique. Elle savait que c'était une personne à tuer. Elle reconnaissait l'enveloppe. De loin, elle entendait son père et Marion se disputer. Elle sortit la photo et observa le visage, attentivement. Sa main se plaqua sur sa bouche, avant qu'elle ne pousse un cri et lâche la photo. Le portrait de son petit-ami tomba au sol, alors que les larmes dévalaient ses joues. Elle releva un visage baigné de larmes vers son père, plongeant ses émeraudes dans les siennes. Bonnie secoua frénétiquement la tête de gauche à droite, les larmes inondèrent ses joues.
« J'peux pas, papa ... Pas Clyde, pitié. » « Bonnie, s'il te plaît ... Je sais que tu l'aimes, mais ... fait-le, sinon, je m'en charge. » « Ok ... ok, j'le ferrais. »
La jeune fille était remontée se préparer, anesthésier. Elle devait abattre son petit-ami. Elle n'avait même pas osé demander à son père pourquoi. Le père de Clyde devait tremper dans des histoire louches, et ils commençaient à atteindre sa famille. En commençant par le bien le plus précieux d'un parent, son enfant.
Année 2011
« Les souvenirs revenaient et se mélangeaient. Clyde. La vie. L'amour. La mort. C'était dangereux de jouer à ça. C'était le jeu de la vie. De ma vie. Je m'en rappelle. Je me rappelle de tout. De chaque détails, de chaque souffles, de chaque étreintes, de chaque larmes. Les larmes roulent librement à présent. Perdue au milieu de nul part, j'essaie d'avancer. Le père de Clyde a sût. Dès qu'il m'a vu passer la porte au bras de son fils. Longtemps, le plus longtemps possible, j'ai caché ma "mission" à Clyde. J'ai menti sur les rendez-vous nocturnes avec mon père et d'autres, pour savoir où j'en étais. Jusqu'à ce que la vérité me saute à la tronche. Jusqu'à ce qu'il avoue tout. Jusqu'à ce que je ne puisse plus nier l'évidence. L'amour ou la mort. Je devais choisir. J'ai choisis de le protéger. Depuis toujours. Grâce à moi, d'une certaine façon, Clyde est toujours vivant. Son père a remboursé toutes ses dettes. De la première à la dernière. Clyde vit toujours. Mais sans moi. Je vis toujours. Mais sans lui. L'année après notre histoire, l'année de mes dix-huit ans, il a décidé de me faire souffrir. De me réduire à néant. De détruire chaque parcelle de moi. Et il a réussit. A chaque nouvelle fille, ça faisait encore plus mal. Il n'était plus au lycée. Je n'ai jamais su pourquoi il était venu. Chacun ses secrets. Quand il a sût, pour moi, pour lui, je l'ai vu pleurer. Pour la première fois en un an. C'est la seule et unique fois où je l'ai vu pleurer, d'ailleurs. Sa détresse, sa tristesse, sa douleur étaient tellement visible sur son si beau visage, que j'avais doublement mal. Un an après mon diplôme, j'ai fuis New-York. C'était con et horriblement stupide de ma part, mais j'avais trop mal. Los Angeles était ma seule échappatoire. Loin de cette ville maudite. Loin de Clyde. Loin de mon ancienne vie. Mais les souvenirs m'ont poursuivit. Clyde était aussi là-bas. Pourquoi ? Comment ? Je n'en sais rien. Je ne l'ai jamais su. Peut-être qu'un jour je le saurais. Peut-être pas. Mais il était là. Toujours aussi beau. Toujours aussi décidé à me détruire et à me haïr. Je l'aimais toujours. J'ai passé un an en enfer, simplement. Il était là, à chaque fois. Avec une nouvelle fille. Alors, j'ai commencé à jouer, moi aussi. Je suis devenue une garce, sans coeur, couchant à droite à gauche, baignant dans le sang de ses victimes. Il savait. Et pourtant, la ligne a été franchit. Nous nous sommes retrouvés dans le même lit, sous les même couvertures, partageant la même étreinte, la même envie de détruire l'autre. Ma tristesse c'était retournée en haine contre lui, quand ses mots avaient franchi ses lèvres.
« T'es comme les autres, Bonnie. Aussi conne, aussi naïve. Claque la porte en sortant, et passe pas la nuit ici. »
Son regard dur et froid, qui me glace de l'intérieur. Ses yeux qui me fusillent, qui me tuent. Et mon coeur qui se brise. Mes entrailles qui se nouent. Les larmes qui noient mes yeux. La vague de douleur qui transperce mon corps et m'engloutit. Il avait frappé. Son amour m'avait fait mal. Alors, je l'ai haï. C'était plus simple que de l'aimer à en perdre la raison. C'était plus évident. Ca faisait moins mal.
L'année terminée, je suis partie dans ma famille, à Paris. J'ai revu tout le monde. Maman, Lola, Elise, Mikey, Aaron, Peter et Trenton. Trenton. Trenton, qui avait sût me consoler après mon premier meurtre. Trenton, qui a toujours été là, quand j'avais besoin d'être rassurée sur ma nouvelle nature de tueuse. Trenton, qui comprenait que ce que j'avais vécu dans la rue, m'avait marqué à tout jamais. Trenton, qui avait laissé des marques indélébiles au plus profond de moi. Trenton, en qui j'avais pensé trouver un père de substitution, quand le mien était à New-York. Trenton, qui avait commencé par me mettre une claque, pour me faire taire, malgré le risque je représentais pour lui. Trention, qui m'avait violenté. Trenton, qui avait finit par me violer. Plusieurs fois. Et j'avais été incapable de parler, de l'abattre. Il m'a fait jurer de ne rien dire. De me taire. Alors je me suis tue. Et j'ai dépéris.
Jusqu'en Espagne. J'ai tenté de vivre. Tenter, c'est bien. Mais j'ai pas réussis. J'ai essayé de sortir. De parler avec des hommes. De les embrasser. De coucher avec eux. Mais je ne pouvais plus. Je n'y arrivais plus. J'ai fait jurer à mes petites soeurs de me parler du moindre soucis à la maison. J'ai fait jurer à Peter de les protéger. J'ai appris, plus tard, que Trenton était parti de la maison, quelques mois après moi. J'ai essayé de revivre après ça, sans y arriver. Et Clyde était en Espagne. A Barcelone, aussi. Et il a continué à me faire souffrir. Encore et encore. Ça ressemblait tellement à de l’acharnement. Et avant l'été, nous nous sommes retrouvés. Sous les même draps, dans la même chambre, le souffle court, mes sentiments en pagaille. Encore une fois. Mais j'étais bien. Malgré les mois passés. Malgré la peur qui me comprimait le coeur. Malgré les viols qui appartenaient au passé. C'était Clyde. Ses mots ont tranché l'air, à nouveau. Les même qu'une année plus tôt. A quelques syllabes près.
« T'es encore plus conne que les autres, Bonnie. Aussi conne, aussi naïve. Sauf que j'ai réussis à te baiser deux fois. Claque la porte en sortant, et passe pas la nuit ici. »
Ô Clyde ! Tu ne te rends pas compte comme tes mots me blessent. Me détruisent. M'anéantissent. Mais ça t'amuses. Alors, je souffre. Et je me tais. Parce que c'est le prix à payer.
J'ai passé l'été au Panama avec toute ma famille. Papa, maman, Marion, Peter, Lily, Aaron, Mikey, Lola, Elise, Joshua. Tous ensemble. On est plus forts. C'était bien. Et en septembre, je m'envolais vers l'Italie. Pendant les vacances, papa m'a dit que j'avais changé. Que je n'étais qu'une ombre. Qu'une âme vide de sentiments. J'ai nié. Maman et Marion étaient d'accords avec lui. J'avais maigris. Mon visage c'était drôlement amincis. Ma peau était devenu cadavérique. Mes yeux étaient morts. Mes os saillaient. J'étais -trop- maigre. Je n'avais plus une seule once de vie en moi. Plus rien. Même plus le maigre espoir que tout rentrerait dans l'ordre. Enfin, presque tout. Le même scénario se répétait inlassablement. Clyde. Des filles. De la douleur. De la souffrance. La perte. Du sang. Des meurtres. Le métier. La vie. Les études. Une nuit avec Clyde. Et puis, la fin. Les vacances. L'oubli.
Arrowsic était ma dernière destination. Une ville où il fait bon vivre, à ce qu'il paraît. J'avais passé l'été, seule. Pour la première fois depuis des années. Et pour le moment ? Rien. Rien, à part la vie qui passe. Rien, à part les jours qui défilent. Rien, à part les meurtres qui s’enchaînent. Rien, à part des cicatrices qui ne guérissent plus. Rien, à part des sentiments qui se meurent lentement. Rien, à part une flamme qui brûlera éternellement. »
Dernière édition par Bonnie M-L. Gainsbourg le Lun 20 Fév - 14:22, édité 3 fois
Sujet: Re: Bonnie の Elle comptait les jours. Elle comptait les nuits. Et son coeur se tordait à la faire hurler. Lun 20 Fév - 8:04
J'aime pas KTSEW d'habitude, genre elle m'horripile presque, quoi, mais ton vavaaa Il est trop tip top canon Bienvenue ici et bonne chance pour ta fiche
Sujet: Re: Bonnie の Elle comptait les jours. Elle comptait les nuits. Et son coeur se tordait à la faire hurler. Lun 20 Fév - 11:14
Ah bah tiens Barbara elle se reconvertit. T'as plus de choix comme ça, tu me diras. OH RILEEEEEEEEEEEEEEEEY. Riley avec Enzo non ? J'étais sûre que c'était toi en plus, je sais pas pourquoi. Tu sais que Enzo était revenu aussi il y a quelques temps de cela ? Mais il a du partir par manque de temps. Bordel vous vous êtes ratés. Comment je me souviens que vous faisiez tout le temps plein de rp vous deux. (bon par contre lui ne se rappelait pas de moi, donc toi non plus je suppose, mais c'est pas grave )
Sujet: Re: Bonnie の Elle comptait les jours. Elle comptait les nuits. Et son coeur se tordait à la faire hurler. Lun 20 Fév - 11:33
C'est ça . T'as ptêtre reconnue le style d'écriture, un peu non ? Han ouais, jure ? La poiseeeee. Et tu sais pas s'il compte repointer son nez par ici ? Sache, Abbey, que j'oublie très peu de choses . Donc oui, je me rappelle de toi ! Il me semble, mais j'en suis moins sûre, qu'on avait un lien & si on avait pas de lien, tu avais dû venir m'en demander un