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 Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie. Ҩ

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Ella B. Clarke-Jarvis
Ella B. Clarke-Jarvis
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MessageSujet: Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie. Ҩ   Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie. Ҩ EmptyMer 13 Juin - 22:02

Je sors des toilettes. J’en ai marre. Qu’est-ce que je fous là sérieusement. Pourquoi je suis venue ? Pour un cours de littérature. Parce que je n’arrive pas à décrocher complètement. Pourtant, je sais que je ne suis pas à ma place. Et quand j’entends leurs rires. Leurs rumeurs. Que je sens le poids de leurs regards sur moi. Je le sais. Que je n’appartiens plus à cet univers. Que je n’ai rien à faire là. Que je me fais du mal. Comme si, je ne souffrais pas assez. J’ai envie de hurler. Je n’en peux plus. De vomir. Des voir leurs sales gueules. J’ai envie de leur cracher dessus. De les éventrer. De leur arracher les boyaux. De les dépecer. De les massacrer. Eux et leurs petits sourires de merdes. Eux et leur putain de jugement. Mais, qu’est-ce que je fais là ? Bordel de merde ! Quelle connerie. Je croise mon reflet dans le miroir. Super. J’ai la gueule des mauvais jours. J’ai l’air malade comme un chien. Je suis simplement enceinte. Cacher derrière un vieux pull d’Ashton. Je suis simplement à bout. Et parfois, je ne comprends plus mon choix. Je me dis que je vais le haïr ce gamin. Que je vais lui en vouloir. J’ai tout perdu pour lui. Mattia. Mes parents. J’ai même perdu jusqu’à la personne que j’étais. Comment pourrais-je l’aimer après ça ? M’apportera-t-il quelque chose de positif ? Je ne peux plus faire machine arrière. Et je doute constamment. J’ai la trouille. Et la haine. Je ne supporte plus rien. Et certainement pas ce jugement permanent. Je pose délicatement la main sur mon ventre. Il est là. Je le sens. J’ai peur. Pour lui. Pour moi. J’ai peur de tout. De vivre. De mourir. De le haïr. Et de l’aimer. J’en ai marre d’avoir dix-sept ans. D’être dans cette galère. Ça me fait chier. Quand je vois toutes ces pétasses qui baisent avec n’importe qui. Depuis qu’elles ont treize ans. Elles qui n’ont jamais eu le moindre problème. Même pas une MST. Elles me font rager avec leur chance. Parce qu’en plus, elles le disent. Qu’elles l’ont déjà fait sans capote. Plusieurs fois. Je crois que si l’une d’elle vient me rire au nez, je lui péterais mon poing dans la gueule. Ça n’avancera à rien. Ça ne changera pas la situation. Mais, ça me fera du bien. Pendant trois secondes et demie.

J’ai envie de rentrer chez moi. Enfin, chez mon frère. Mais il pleut des cordes dehors. Et j’ai pas envie de choper une pneumonie. Tant pis. Je décide d’aller m’assoir sous le préau. Parce qu’ils sont tous en cours actuellement. Parce que par ce temps, personne ne va dehors. Et au pire, je les emmerde. Tous autant qu’ils sont. J’emmerde le lycée. De toute façon, dans quelques semaines, c’est fini. Je ne ferais rien de bien de ma vie après. Pas du sport. Pas la fac. Et je finirais certainement avec un emploi merdique pour payer les couches de ce gosse. Mais, je n’irais plus au lycée. Cette période touchait à sa fin. Je n’aurais plus à supporter leur connerie. Je soupire un grand coup. Quelqu’un s’assoie à côté de moi. Je sais que c’est Teddy. Manquait plus que ça. Je regarde devant moi. Je n’ai pas envie d’engager une conversation.
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MessageSujet: Re: Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie. Ҩ   Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie. Ҩ EmptyJeu 14 Juin - 19:53


EVERYONE NEED SOMEBODY TO HELP.
You need that we take care of you, everybody needs it. Règle n°1 ) Ne jamais aller te coucher en étant fâché contre quelqu'un qui est important pour toi. Il vaut mieux une bonne dispute pour remettre les pendules à l'heure qu'aller dormir amer et plein de ressentiments, car tu ne sais jamais si la personne contre qui tu es en colère se réveillera le lendemain matin. Dans la vie les gens vont t'agacer, te blesser, t'énerver : Si tu tiens à eux, passe à autre chose. N'importe qui peut très bien s'endormir un soir et ne jamais se réveiller. Alors pardonne toujours aux gens que tu aimes, même si tu n'oublies pas.© CJ.POMME'


« T'es chiante putain ! T'as quoi en ce moment ? T'as tes règles ou quoi ? » ; « Parles toujours, tu m'intéresses. Tu sais quoi, minable ? Toi et ta blonde peroxydée vous pourriez allez vous aspirer la bouche autre part que devant mes yeux. Ta face me fait déjà vomir, j'ai pas besoin de voir que la langue de ta copine lèche les furoncle de ton visage. Oust, casse-toi. » Je le regardais de haut en bas, le regard noir et les yeux plissés, signe que j'étais prête à lui mettre une baffe. Oui, j'étais chiante en ce moment. Surdose de chocolat et d'hormones, problèmes de filles, comme toujours. Pourtant, cette fois-ci c'était justifié. Mon cœur était assez peiné, je n'avais nullement besoin de voir deux personnes qui s'aimaient et qui s'adonnaient aux plaisirs pré-sexuels. Surtout pas en cette période où mon utérus était en feu et où mes ovaires crachaient de la lave, je souffrais bien assez, pas besoin de souffrance morale. Je les regardais s'éloigner et soupirait. Cette école devenait un hôtel pour pré-pubères en manque. Exaspérant. Oui, ils avaient droit d'avoir des envies, des besoins et une vie sexuelle bien remplie mais il n'avait en aucun cas le droit de le montrer en public, surtout dans un lycée. Après, on s'étonnent que les jeunes sont toujours visés. En même temps, on peut pas dire qu'ils fassent attention à leurs gestes ou paroles. Idiots. Je vis une de mes amies s'approcher près de moi et je levais les yeux au ciel. Attention, amie curieuse en vue. « Teddy enceinte. Si je m'y attendais. Toi qui te ventait de toujours te protéger à chacun de tes rapports, tu as loupé ton coup. » Rectification, ce n'était pas mon amie. Je me leva du banc, la dépassant de quelques centimètres. « Au moins, ce n'est pas moi qui me suis fait cocufié par deux mecs en même temps. Deux gays. Quelle tristesse. Dégage, Annie. » ; « Tu te prends pour qui à me dire de dégager ? Teddy la reine, c'est ça ? » Je soupirais. Et voilà, ça recommençait. Je lui fis mon sourire de pétasse et m'approcha de son oreille. « Je ne suis pas la reine du lycée, loin de là, mais j'ai assez d'influence pour faire en sorte que tout le monde sache que tu couches avec le père de ta meilleure amie. - je me redressa, un sourire amusé aux lèvres.- Casse-toi. » Pétasse jusqu'au bout. Je n'aimais pas être comme ça, je le détestais même mais de nos jours, c'était le seul moyen de protection possible. Elle partit et je me dirigeas vers le préau, alors que tout le monde allait en cours.


Temps de merde. Je regardais autour de moi lorsque je remarquai une silhouette familière. Je ne lui avais pas adressé la parole depuis longtemps. Et pourtant, j'avais balancé une rumeur disant que j'étais enceinte, ce qui était censé la couvrir. Je ne savais même pas si elle était au courant, tout ce que j'espérais c'est que Matty ne saches pas déjà. Il risquerait de me tuer, de ne pas l'avoir écouté. D'avoir mis un bordel pas possible au lycée. D'avoir faire ça pour lui. Pour Ella. Cette peste qui avait balancé mon âge à Fernando. Peste. Je haussais les épaules en soupirant. Allez Teddy, soit gentille avec elle pour une fois dans ta vie. Je me diriges vers le banc où elle est assise et prend place à côté d'elle. Elle regarde dans le vide, elle ne voulait pas me parler. Ce que je comprenais au fond. Je lui pourrissais la vie quand l'envie m'en prenait. J'étais méchante. Horrible. J'étais Teddy. J'étais le fruit d'un amour qui s'était éteint au fil des années et qui avait malheureusement déteint sur moi. Un amour noir de haine, de rancune. De désir. « Il paraît que je suis enceinte. » Je tournais le visage vers elle. « On entends plus parler de toi, de Mattia. » J'essayais de lui faire comprendre. « Entre nous Ella, je te comprends. J'ai toujours été vache avec toi sauf que là, je serais carrément un monstre de ne pas ressentir une once de compassion envers toi. Et Matty. Il est crétin, je lui ai dis. Je lui ai dis de te comprendre, je l'ai frappé aussi. Je fais pas ça pour toi, ou peut-être, je sais pas. Ce que je sais, c'est que Mattia va mal depuis que vous .. tu vois. » Je soupirais et baissais la tête. Je ne savais pas ce que je faisais. J'étais gentille, trop gentille. Elle allait me rembarrer, et je sais que j'allais en rire, comme toujours. « Je sais qu'au fond, t'en veux pas à Mattia, d'ailleurs, tu t'en veux, t'en veux au bébé. Tu te demandes ce que t'as fais au bon Dieu pour mériter ça. Tu te demandes ce que ce bébé va t'apporter, parce que tu veux qu'il t'apporte quelque chose, t'as perdu tellement de choses. Mattia, du moins. Je ne sais pas pour le reste. Je sais ce que ça fait. De perdre quelqu'un que tu aimes, quelqu'un avec qui tu rêvais de vivre, avec qui tu .. bref, je sais ce que c'est. Et si je suis gentille avec toi c'est pas parce que t'as un bébé dans le ventre c'est parce que j'ai mangé du chocolat en trop grande dose, mes hormones me chatouillent et du coup, je deviens gentille avec tout ceux avec qui je suis désagréable habituellement. Tu vois le truc. » Je la regardais, elle ne me regardais pas, elle préférait le vide, ça lui évitait de nombreuses choses, puis, c'était calme de regarder dans le vide. C'était toujours reposant. Je ne faisais que parler, j'étais une cassette, je ne m'arrêterais pas avant d'avoir usé ma bande. « Est-ce que .. est-ce que tu regrettes ? De pas avoir avorter, je veux dire. Parce que moi .. -je me stoppai. Pourquoi lui en parler ? Je ne l'avais dis à personne, pas même à Matty, pas même à Abbey, et encore moins à mon psychiatre. Je soupirais, fermais les yeux et repris. J'en avais marre de garder des choses pour moi. Des choses qui peuvent aider les autres à se sentir mieux.- Moi je regrette. Chaque jour de ma vie, chaque jour depuis ce fameux dix-sept février. J'ai appris que j'étais enceinte le cinq février. J'ai pris douze jours pour prendre une décision. Une décision que je regrette. Aujourd'hui, je me dis que je pourrais avoir un ventre rond et peut-être sentir quelque chose. J'ai toujours dis que je n'avorterai jamais. Sauf qu'à dix-sept ans, c'était dur d'avoir un enfant. Un enfant d'un mec qui .. était inconnu, que je n'avais pas eu le temps de voir, qu'il avait juste .. pris son pied sans que je le veuille. Tu vois, Ella, on se promet souvent des choses, peu importe les conséquences et quand on se retrouve face à ces choses, on changent d'avis, la plupart du temps. Alors, au fond, je t'envie. » Je me tus. Je ne savais plus quoi dire. J'en avais trop dis. « Oh et si tu répètes tout ce que je te dis .. je t'étripe. » Je souris et souffla. Je suis une gourde. Une idiote. Je regrette déjà mes paroles, je prends ma tête dans les mains en soupirant et la relève, les yeux fermés. Teddy, tu es conne. On est là pour parler d'Ella, pas de toi.
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Ella B. Clarke-Jarvis
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MessageSujet: Re: Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie. Ҩ   Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie. Ҩ EmptyVen 15 Juin - 21:30

Je ne voulais pas lui parler. Elle le savait. Mais, elle, elle le voulait. Alors, elle en avait rien à foutre. Que je préfère me passer de sa présence. C’était comme elle voulait. Et non pas dans le sens inverse. Je n’avais pas le courage de me lever. De partir. Dans le seul but de la fuir. Si elle voulait y mettre la dose, qu’elle fasse. Je n’étais plus à ça prêt. Et puis, je prendrais ça pour sa vengeance. Parce que j’ai balancé à Fernando. « Il paraît que je suis enceinte. ». Je ne la regardais pas. Il paraît. Ce n’était que des rumeurs. Ce n’était pas la réalité. Les rumeurs disaient que je couchais avec Nolan. Les rumeurs disaient beaucoup de choses. Parfois vraies. Parfois fausses. Là, ce n’était que des conneries. Teddy avait bien de la chance. Et elle venait me narguer. « Mais, tu ne l’es pas. » soufflais-je. Ce n’était pas une question. Une affirmation. Qui ne l’arrêtais pas. « On entends plus parler de toi, de Mattia. ». Presque plus. Parce que les bruits de fond persistaient. Malgré les rumeurs plus grosses. Malgré que les gens s’intéressaient beaucoup plus à Teddy. Qu’est-ce que j’étais censée comprendre ? Elle n’aurait pas fait ça pour moi. Mais, pour Mattia ? Évidemment que oui, elle l’aurait fait pour lui. Je soupirais. Elle avait inventé des rumeurs. Sur elle. Pour épargner son meilleur ami. « Presque plus, ouais. J’imagine que t’as fait ça pour lui ? ». Par contre, je n’avais pas l’intention de lui rendre un service en échange. Ce n’était pas mes affaires pour le coup. Je ne lui avais rien demandé. Et faire taire les rumeurs ne changeait pas la réalité. « Entre nous Ella, je te comprends. J'ai toujours été vache avec toi sauf que là, je serais carrément un monstre de ne pas ressentir une once de compassion envers toi. Et Matty. Il est crétin, je lui ai dis. Je lui ai dis de te comprendre, je l'ai frappé aussi. Je fais pas ça pour toi, ou peut-être, je sais pas. Ce que je sais, c'est que Mattia va mal depuis que vous .. tu vois. ». Je déglutissais péniblement. Sans la regarder. Elle compatissait ? Vraiment ? C’était le monde à l’envers. Ceux qui étaient censé m’aimer me tournaient le dos. Ceux qui me crachaient dessus éprouvaient de la compassion. Elle se foutait probablement de moi. Et je n’avais pas besoin de ça. Et bon, Mattia ne méritait pas d’être blâmé non plus. Et je la voyais mal le faire. Elle tenait plus à lui qu’à moi. Elle n’aurait pas pris ma défense. Mattia avait besoin d’elle. Parce qu’il souffrait. Mais, pas de m’avoir perdu. Pour lui, ce n’était qu’une goutte d’eau dans l’océan. Je n’étais que la source de ses problèmes. Me quitter était probablement ce qu’il avait fait de mieux. Pour son bien. « Tu veux me faire croire que…t’as blâmé le comportement de ton meilleur ami après ce que je t’ai fait ? ». Je ne pouvais y croire. Et ça s’entendait. Ma voix prouvait que ça sonnait faux à mes oreilles. Que tout ça n’avait l’air que d’une mascarade pour moi.

Et je la détestais de parler. De reprendre la paroles. Et de faire écho à toutes mes pensées. « Je sais qu'au fond, t'en veux pas à Mattia, d'ailleurs, tu t'en veux, t'en veux au bébé. Tu te demandes ce que t'as fais au bon Dieu pour mériter ça. Tu te demandes ce que ce bébé va t'apporter, parce que tu veux qu'il t'apporte quelque chose, t'as perdu tellement de choses. Mattia, du moins. Je ne sais pas pour le reste. Je sais ce que ça fait. De perdre quelqu'un que tu aimes, quelqu'un avec qui tu rêvais de vivre, avec qui tu .. bref, je sais ce que c'est. Et si je suis gentille avec toi c'est pas parce que t'as un bébé dans le ventre c'est parce que j'ai mangé du chocolat en trop grande dose, mes hormones me chatouillent et du coup, je deviens gentille avec tout ceux avec qui je suis désagréable habituellement. Tu vois le truc. ». Mais tais-toi ! Bordel de merde ! Tais-toi ! Je peinais à retenir mes larmes. Elle ne savait pas ce que ça faisait. Elle ne pouvait qu’imaginer. Parce que j’avais perdu bien plus que Mattia. Parce qu’elle n’était pas enceinte. Et parce qu’elle savait où elle allait. Elle ne pouvait qu’imaginer. Parce qu’elle était trop différente de moi. Et qu’elle ne pouvait pas ressentir les choses comme moi. Elle faisait écho à mes pensées sans traverser cette douleur. Et j’avais envie d’arracher des cheveux. Les siens. Les miens. Je ne savais plus. Elle disait tout haut ce que mon esprit me soufflait. Les yeux dans le vide, je ne la regardais pas. Je me perdais dans cette contemplation. Parce que je voulais fuir cette réalité. Je ne voulais pas la regarder. Et constater que c’était bien Teddy. Je ne voulais pas prendre le risque de pleurer devant elle. « Tu ne pourras jamais admettre que tu n’es pas la pétasse que tout le monde croit que tu es, n’est-ce pas ? ». Non, elle ne pouvait pas. Parce que ça briserait tout. C’était sa protection. La méchanceté. La plus solide de ce monde. Qui était bien loin d’être tendre. Elle ne pouvait se permettre d’admettre qu’elle était autre chose que la méchante. Mais, même sans l’apprécier, je le savais. En oubliant le fait que je pense qu’il y a du bon dans chaque homme, je le savais. Parce qu’elle était amie avec Mattia. Parce qu’elle avait déjà eu des réactions humaines. Et que là, elle cherchait à protéger son meilleur ami. En lançant des rumeurs sur elle-même. Je ne revenais pas sûr le reste. Parce que je ne voulais pas en parler. Mais, au fond, si je ne niais pas, c’est bien qu’elle avait visé juste. Je n’en voulais pas à Mattia. Je ‘men voulais. J’en voulais au bébé. J’avais tout perdu. Et enfin, bref. Tout ce qu’elle avait dit était juste. Tout ce qu’elle avait imaginé n’était pas que le fruit de son imagination.

Je ne daignais toujours pas à la regarder. Mais, ça ne l’empêchait pas de parler. Elle parlait. Tant qu’elle pouvait. Tant qu’elle avait de la salive. Et des choses à dire . « Est-ce que .. est-ce que tu regrettes ? De pas avoir avorter, je veux dire. Parce que moi .. ». Elle se stoppa. Et elle quoi ? à ma place elle aurait regretté ? Et bien, moi je ne saurais pas le dire. Parfois je regrette plus que de raisons. Parfois je me dis que j’ai eu raison. Ce que je sais, c’est que dans tous les cas, le bilan aurait été le même. Mattia ne serait plus mon petit-ami. Ma mère ne m’aurait pas mis dehors. Mais, elle agirait comme si j’étais un sale cabot. Et je serais détruite de l’intérieur. Alors, finalement, non. A tout bien prendre en compte, je ne regrettais pas. De l’avoir garder. Je regrettais d’être tombée enceinte. Même si je ne l’avais pas choisi. « Moi je regrette. Chaque jour de ma vie, chaque jour depuis ce fameux dix-sept février. J'ai appris que j'étais enceinte le cinq février. J'ai pris douze jours pour prendre une décision. Une décision que je regrette. Aujourd'hui, je me dis que je pourrais avoir un ventre rond et peut-être sentir quelque chose. J'ai toujours dis que je n'avorterai jamais. Sauf qu'à dix-sept ans, c'était dur d'avoir un enfant. Un enfant d'un mec qui .. était inconnu, que je n'avais pas eu le temps de voir, qu'il avait juste .. pris son pied sans que je le veuille. Tu vois, Ella, on se promet souvent des choses, peu importe les conséquences et quand on se retrouve face à ces choses, on changent d'avis, la plupart du temps. Alors, au fond, je t'envie. ». Là, je pose mon regard sur elle. Elle était sérieuse ? Ce n’était pas genre un gros mytho ? « Oh et si tu répètes tout ce que je te dis .. je t'étripe. ». Elle sourit et souffla. Avant de se prendre la tête. Visiblement perturbée. Sans doute persuadée d’avoir trop parlé. Bordel. Je ne m’étais pas attendu à ça. Et peut-être que c’était pour ça qu’elle compatissait. Parce qu’elle avait ressenti quelque chose de similaire. Parce qu’elle avait été dans la même merde. Là forcément, les choses étaient plus claires. Elle avait ressenti tout ça elle aussi. C’était pour ça qu’elle n’avait aucun mal à l’imaginer. « Je n’ai pas peur de tes menaces Teddy mais, tu peux compter sur mon silence. ». Parce que non, je n’allais pas trahir une telle chose. Parce que peu importe mes liens avec Teddy. C’était son secret. Et si j’avais le droit de l’entendre, je n’avais le droit de le révéler. « Et moi, j’envie ton courage. Celui que je n’ai pas eu. Je n’ai pas pu avorter… alors est-ce que je regrette ? Je regrette d’avoir eu à faire ce choix mais, pas de le garder parce que dans les deux cas, je perdais tout. Ça aurait été plus simple si j’avais été courageuse mais, maintenant il est trop tard, alors, je n’ai pas le choix de m’y faire. A dix-sept ans, c’est toujours dur d’avoir un enfant, même si c’est celui de son seul et unique amour. Y a jamais de bonne décision à prendre. Je sais pas comment t’as fait pour reprendre ta vie en main. » Et c’est vrai que là-dessus, je l’admirais. Parce que j’en aurais été incapable. Je n’étais même pas fichu d’avorter. Alors de m’en remettre ? Jamais. Et c’était sans parler du reste. Oui, là-dessus, j’admirais Teddy.

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MessageSujet: Re: Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie. Ҩ   Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie. Ҩ EmptyDim 17 Juin - 0:01


EVERYONE NEED SOMEBODY TO HELP.
You need that we take care of you, everybody needs it. Règle n°1 ) Ne jamais aller te coucher en étant fâché contre quelqu'un qui est important pour toi. Il vaut mieux une bonne dispute pour remettre les pendules à l'heure qu'aller dormir amer et plein de ressentiments, car tu ne sais jamais si la personne contre qui tu es en colère se réveillera le lendemain matin. Dans la vie les gens vont t'agacer, te blesser, t'énerver : Si tu tiens à eux, passe à autre chose. N'importe qui peut très bien s'endormir un soir et ne jamais se réveiller. Alors pardonne toujours aux gens que tu aimes, même si tu n'oublies pas.© CJ.POMME'


Être compatissante avec Ella, ce n'était pas vraiment dans mes habitudes. À vrai dire, je l'avais rarement été, enfin, jamais. Surtout depuis qu'elle avait cafté à Fernando que je n'étais qu'une lycéenne. Pourtant, je n'arrivais pas à lui en vouloir pour ça. C'est vrai, elle m'avait soulagé d'un poids. Mentir à Fernando m'avait complètement déboussolé, je n'avais jamais été autant touché par un homme et par les conséquences de mes mensonges sur une vie, autre que la mienne. À vrai dire, je remerciais Ella au fond de moi, d'avoir fait ça à ma place, bien évidemment, je sais qu'elle ne l'a pas fait pour moi, elle l'a fait pour Fernando, parce qu'ils étaient amis. C'était tout à fait compréhensible. D'ailleurs, je l'enviais là aussi. Je n'arrivais pas à avoir de bonne relations amicales avec les hommes. C'était la plupart du temps sexuel. Je n'étais qu'un objet pour eux, un objet sexuel qui pouvait assouvir tout leur moindre désir, car j'étais jeune, j'étais faible, même si je ne le montrais pas. Oui, je n'étais pas cette fille que les gens décrivaient comme sans cœur, méchante et seulement attirée par le sexe. J'avais un cœur, sauf que ce dernier s'était retrouvé briser par un homme a qui j'avais menti et qui finalement, c'était retourné contre moi. C'était le karma qui m'avait puni. Il me punissait toujours et moi comme une pauvre cruche, je recommençais. Comme si j'aimais le fait d'être puni par quelque chose qui n'existait pas. Oui, ça m'intriguait beaucoup. « Non, je ne le suis pas, effectivement. Contrairement à toi. » Je soupirais. J'aurais aimé pour Mattia, pour elle, que cela ne soit qu'un mauvais cauchemar. Je n'aimais pas voir les gens souffrir d'une chose dont au fond, il n'était pas responsable. C'est vrai, ils avaient seulement cherché à se prouver leur amour, d'une manière physique, plus intense que d'habitude et c'était honorable. Pourtant, on les avait punis d'avoir voulu se prouver leur amour mutuel. Quel monde cruel. « Bientôt ce sera finis. Il me reste deux trois trucs à balancer et pouf. Pour Mattia. Pour toi, aussi. » Je me stoppai. Je tournai le visage vers elle, puis le baissa, soupirant. « Peut-être que je ne t'ai pas souvent porté dans mon cœur et c'est vrai que je me suis souvent amusé à te pourrir la vie, mais crois-moi Ella, au fond, je t'apprécie pour ce que tu fais et qui tu es. Je ne dis pas que je pourrais t'embrasser là tout de suite, non, quand même pas, mais si je ne t'apprécie pas en surface c'est parce que tu as tout ce que je n'ai pas. Attention, je ne t'envie pas. Non, Teddy-Rose n'envie personne. Jamais. » J'eus un petit rire. Pour moi. C'est vrai, je n'admettrais jamais qu'il m'arrivait d'envier certaine personne, comme Ella. Pourtant, elle avait tout perdue et c'était dans ces moments-là que je l'appréciais. Vous pouvez trouver ça méchant, mais ce ne l'est pas. C'est juste qu'elle a enfin ce que moi j'ai, c'est-à-dire rien, à part elle-même. Et je n'ai pas à l'envier. C'est ça qui me plaît. Admettre que je l'envie pour ce qu'elle possédait et ce qu'elle possédera ? Ô grand jamais je ne le ferais. Je haussais les épaules face à sa question. Oui, on avait du mal à y croire et pourtant c'est vrai. « Après ce que tu m'as fais ? Tu comprends pas Ella ? Tu m'as juste .. aidé. Pour la première fois je me suis retrouvé soulagé de mes actes. Puis, Matty a agis comme un imbécile, c'est un mec. J'avais besoin de défendre les femmes en général. Et, il n'a pas a t'abandonner comme ça, même s'il ne veut pas de l'enfant. Je lui ai même dis de prendre soin du petit, plus tard. Pas d'être son père, non, il ne le voudra jamais, juste, d'être là. Comme un ami de sa mère, comme un oncle. Puis, il a pas mis de protection apparemment, donc je l'ai frappé. » Je soupirais. Je l'avais blâmé de ne pas s'être protéger alors que cela m'était arrivé. Certes la pilule m'empêchait de tomber enceinte, mais elle ne m'empêchait pas d'attraper des maladies sexuellement transmissibles et c'était surtout à cause de cela que je l'avais réprimander. Je ne voulais en aucun cas que mon meilleur ami tombe malade ou pire encore, qu'il contamine Ella. Sa conscience serait déjà lourde pour avoir attraper une mst alors si en plus, il devait porter le fardeau d'avoir contaminer la fille qu'il aime, il ne s'en relèverait peut-être pas.

Je voyais Ella, le regard dans le vide. Elle aurait surement préféré que je ne lui adresse pas la parole et surtout, elle aurait préféré que je dise pas tout haut ce qu'elle pensait tout bas. Ou même ce qu'elle ressentait. C'était toujours dur pour quelqu'un, pour une femme, de voir qu'une autre femme pouvait savoir ce qu'elle pensait ou ressentait, sans même être son amie. Le cerveau humain était bien trop compliqué pour comprendre, pour admettre, pour emmagasiner. Je me penchais vers son visage. Ses yeux étaient rouges. Elle retenait ses larmes. Je n'avais pas cherché à la faire pleurer, je voulais juste lui faire savoir, lui montrer que malgré tout ce qu'elle pensait, elle n'était pas seule dans ce putain de monde de merde où elle était née. Ce monde qui à ses yeux, la punissait, la rejetait, la dénigrait, la haïssait. Je me recula en soupirant. Je m'improvisais psychologue alors que je n'y connaissais rien. Admettre qui j'étais vraiment ? Non, jamais. Bien que j'avais essayé de le faire comprendre à certains, j'avais finis par abandonné. « Non, je peux pas risquer de perdre tout ce que j'ai peiné à construire. Sans ça, tout le monde parlerait de ta grossesse et tu serais sans cesse rabaisser, insulter, sans que Mattia ne subisse rien. Lui, il aurait juste des compliments de ses abrutis de potes concernant le fait qu'il t'ai sauté, excuse-moi du terme, les pré-pubères de ce lycée n'ont que ça à la bouche. Oui, ils le soutiendrait mais toi, toi tu serais seule. On aurais rejeter la faute sur toi. Puisque c'est toi qui est enceinte, pas lui. Tu vois, on vit dans ce genre de monde. Un monde où enfreindre une règle, une convention sociale est le plus grand des crimes. Si tu avais dix-huit ans, on se ficherait totalement de savoir que tu es enceinte, puisque tu aurais dix-huit ans. Et moi, j’enfreins toutes ces conventions pour pouvoir sauver certaines personnes, comme toi, ou Mattia, par exemple. » Je me stoppai. J'aurai pu continuer des heures à médire sur la société dans laquelle on vivait. Une société que je haïssais. Une société avec qui je me faisais un malin plaisir de m'amuser. Et je fis la plus grosse bourde de toute ma vie. Néanmoins, cette bourde aidait Ella. A lui montrer qu'elle n'était pas seule à subir des merdes pareilles. Non, nous n'étions pas que deux, mais je n'avais pas de personnes capable de témoigner sous la main, car j'en aurais été capable. J'aurais été capable de l’amener dans une salle avec plein de jeunes filles dans le même cas qu'elle. Comme les Alcooliques Anonymes. « Tu devrais parfois en avoir peur. Ma mère est policière, je te rappelle. On m'a appris à viser. Je viserais pas ta tête, mais ton bras. Ou je t'arracherai la langue. Au choix. » Je plissa le nez, avec un sourire. C'était tout moi. Teddy. Débitant toujours plus de conneries à la minute que quiconque dans ce monde. Je soupirais, une énième fois. Mes soupirs auraient pu remplir une bouteille d'oxygène. Quoi que non, ce n'était que du Co2. « Le courage ? C'était pas du courage. J'étais juste alimenté par de la haine et de la honte. Comment mettre au monde en enfant non désiré, qui n'avait pas demandé à être là et qui en plus, avait un père inconnu ? C'est encore plus dur. Alors, dis-toi que si tu ne l'as pas fais, c'est pas que tu n'as pas été courageuse, c'est que au fond, tu as fais une bonne action, tu n'as pas été égoïste. Puis, ne t'en fais pas, les personnes qui t'aiment vraiment seront toujours là, que tu les vois ou non. Je sais de quoi je parle. -Je souris et m'adossa au banc.- Dis-toi que tu as au moins un souvenir de Mattia, ton premier et unique amour. Dis-toi que votre amour à engendrer quelque chose de .. merveilleux, en un sens. Ma mère m'a toujours dis que le travail le plus magnifique, le plus beau, le plus cool, c'est le métier de mère. Tu sais que tu laisserais des traces de ton passage, de ta vie sur une Terre dont un jour ou l'autre, tu ne feras plus partie. Et si tu veux mon avis, c'est tout ce qui compte. » Je soupirais à l'entente de sa dernière phrase. Je n'ai pas repris ma vie en main. Ma vie est un vrai fiasco. « Techniquement, je ne l'ai pas repris en main. La preuve, je fais encore plus de conneries qu'avant et encore plus de mal. Je fais le mal pour oublier mon malheur. C'est triste comme reprise en main. » Je la regardais, les yeux rouges. Le fait de lui parler m'avait rappeler William, la première personne que j'avais aimé, puis .. Toby, ce psychopathe sexuel qui avait réussit à mettre de la vie en moi. Les images me frappèrent de plein fouet et je sentis de nouveau ses mains sur moi. L'une qui tenait fermement ma bouche pour que je ne crie pas, tandis que l'autre descendait vers le bouton de mon pantalon. Je fermais les yeux, la bouche crispée, priant pour que ces images disparaissent. Je n'avais vraiment pas choisis le bon moment pour me faire une crise d'angoisse. Vraiment pas.

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Ella B. Clarke-Jarvis
Ella B. Clarke-Jarvis
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Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie. Ҩ Empty
MessageSujet: Re: Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie. Ҩ   Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie. Ҩ EmptyDim 17 Juin - 22:37

Teddy n’était pas en cloque. Les gens étaient cons de croire ces rumeurs. C’était évident comme le nez au milieu de la figure. On parlait de Teddy merde. L’une des filles qui avait le plus d’influence au lycée. Qui fait baisser les regards en moins de deux. Dont les menaces font débander tous les porcs. On parlait de Teddy putain. Si elle l’était, personne ne l’aurait su. Si elle l’était, la rumeur aurait été étouffée dans le jaune d’œuf. Même sans être enceinte, j’aurais dû que ce n’était qu’une connerie. Mais voilà, le public de ces rumeurs, c’était des lycéens. Qui pensent avec leur sexe. Incapables de réfléchir. Qui pense que l’année prochaine, la fac, ça sera de tout repos. Soirée étudiante tous les soirs. On parle d’adolescents stupides à bouffer du foin qui vont se casser la gueule. Qui vont découvrir le monde réel. Aussi naïve que je puisse être, j’ai conscience de tout ça. Aussi naïve que je puisse être, je ne vis pas dans leur parenthèse alcoolisé. « Non, je ne le suis pas, effectivement. Contrairement à toi. ». Ouais. Pas besoin de me le rappeler. Je le sais. Je ne l’oublie pas. J’aimerais que ce soit un cauchemar. Mais, maintenant je ne crois plus que je vais me réveiller. Je sais que même si je passe de l’eau sur mon visage, la réalité sera toujours la même. « Bientôt ce sera finis. Il me reste deux trois trucs à balancer et pouf. Pour Mattia. Pour toi, aussi. ». Elle était sérieuse là ?! Cette fille était folle. Et prête à tout pour… pourquoi ? Pour Mattia ? Et… pour moi ? Ça semblait insensé. Et elle n’avait pas à faire ça. La réalité restait la même. Et je ne voulais pas que quelqu’un d’autre soufre dans cette histoire. Elle n’avait pas le droit d’avoir mal aussi. J’avais foutu suffisamment de monde dans la merde. Mattia le premier. Je n’allais pas y plonger Teddy. « Fait pas ça, t’en as fait suffisamment, ça ne changera pas la réalité et Mattia n’a pas besoin de te voir souffrir, moi non plus d’ailleurs. »[/color]. Je ne voulais pas qu’elle se lance de telles choses. Je refusais qu’elle s’enfonce un peu plus. Elle était forte. Elle dominait le lycée. Et elle s’en foutait certainement parce que c’était bientôt fini. Mais, en attendant que ce soit le cas, elle allait souffrir. Et puis à Arrowsic, le moindre de vos choix. La moindre erreur. Ça vous colle à la peau, pour toujours. « Peut-être que je ne t'ai pas souvent porté dans mon cœur et c'est vrai que je me suis souvent amusé à te pourrir la vie, mais crois-moi Ella, au fond, je t'apprécie pour ce que tu fais et qui tu es. Je ne dis pas que je pourrais t'embrasser là tout de suite, non, quand même pas, mais si je ne t'apprécie pas en surface c'est parce que tu as tout ce que je n'ai pas. Attention, je ne t'envie pas. Non, Teddy-Rose n'envie personne. Jamais. ». Elle débitait souvent des conneries comme ça ? Heureusement qu’elle ne m’enviait pas ! Et qui avait-il à envier chez moi ? Physiquement. Mentalement. Matériellement. Je ne voyais rien à envier. Je n’avais pas sa popularité. Son influence. Sa beauté. Sa force de caractère. Je ne sortais pas. J’aimais la philo. La littérature. Je bouffais des romans d’amour comme on mange des frites. Je pleurais devant des films à l’eau de rose alors que d’autres buvaient de la vodka. J’avais du grandir en voyant la seule personne qui me comprenait uniquement le week-end. Alors que toute la semaine j’étais seule. Et que je voulais le serrer dans mes bras. Et là ? Mes parents m’avaient foutu à la porte. Alors elle ne pouvait pas m’envier. Parce que je n’avais jamais rien posséder d’extraordinaire. Parce que je n’avais rien de ces filles dont on étale la vie un peu partout. Ni même de celle que les garçons désirent. Et je me demandais souvent pourquoi et surtout comment Mattia avait pu me regarder. Et être avec moi. Alors, non, elle n’avait à m’envier. Ça c’était clair. « Je ne vois même pas ce que tu pourrais envier chez moi Teddy… » Parce que si elle avait envié Mattia, elle l’aurait pris. Teddy avait les pleins pouvoirs. C’est le genre de fille qu’on déteste dans les séries. Pas parce qu’elle a mauvais fond. Mais, parce qu’elle celle que vous ne serait jamais. Elle domine ceux qui vous écrasent.

Je ne comprenais pas Teddy. Sur pratiquement tous les points. Mais, plus encore, pourquoi elle se montrait sympathique ? Compatissante ? Et tout ça ? Ce n’était pas ses habitudes. Et j’avais du mal à croire qu’elle m’ait défendu face à Mattia. « Après ce que tu m'as fais ? Tu comprends pas Ella ? Tu m'as juste .. aidé. Pour la première fois je me suis retrouvé soulagé de mes actes. Puis, Matty a agis comme un imbécile, c'est un mec. J'avais besoin de défendre les femmes en général. Et, il n'a pas a t'abandonner comme ça, même s'il ne veut pas de l'enfant. Je lui ai même dis de prendre soin du petit, plus tard. Pas d'être son père, non, il ne le voudra jamais, juste, d'être là. Comme un ami de sa mère, comme un oncle. Puis, il a pas mis de protection apparemment, donc je l'ai frappé. » Je l’avais aidé ? Ok. Alors si c’était vraiment le cas, pourquoi ne pas avoir dit la vérité avant moi ? Pourquoi avoir pris la peine de Mentir ? Certes, Ferny aurait agi comme un mec. Il aurait gueulé. Dit des paroles regrettables. Mais, je sais pas. Elle aurait pu arranger les choses. Lui expliquer. Et même. Quand la vérité vient de nous, c’est toujours différent. Si ça l’avait soulagé, elle aurait dû le faire. Je sais pas. Ça me semblait logique. Mais bon, on parlait d’une meuf qui avait fait la connerie d’avouer à Mattia qu’elle était enceinte. Alors mon avis n’était pas recevable. Le truc c’est qu’elle avait blâmé Mattia pour rien. Nous ne pouvions pas être amis. Lui et moi. Parce que mon cœur battrait toujours devant ses belles prunelles. Parce que j’aurais le fruit de notre amour sous les yeux. Constamment. Parce que face à un match de tennis, je l’imaginerais en permanence. Et je nagerais pour lui. Je ne disais pas ça parce que pour le moment, ça faisait mal. Mais, parce que je le savais. C’était le premier. Et le père de mon bébé. Ce n’est pas quelqu’un qu’on oublie. Quelqu’un qu’on cesse d’aimer. « Soulagé ? Tu tenais à lui ? Et j’ai été dégueulasse… à un an près… c’était rien. C’était votre histoire. Vous aviez le droit de coucher ensemble. Mais ça m’étonnait de lui et surtout, j’ai eu peur que tu le foutes dans la merde. Bref… j’aurais pas dû. Et tu sais… il a agis comme il pouvait. Je l’ai vachement mit dans la merde avec cette histoire…et je peux pas lui en vouloir pour quoique ce soit. » J’en voulais pas à Mattia. Pas du tout. Et je ne lui en voudrais jamais. Je ne lui demandais pas d’être présent. Ni d’une manière. Ni d’une autre. Je voulais qu’il soit heureux. Et si cela voulait dire, sans jamais voir son enfant, alors, ça m’allait. Je ne voulais pas le briser un peu plus.

Teddy dans son genre, elle était barge. Toujours à médire le monde. A jouer madame la pétasse pour détourner les conventions. Teddy elle s’était ancrée dans le monde. Elle. Elle pouvait faire une sextape et l’envoyer au président. Elle serait applaudie. Alors, je comprenais. Ça faisait au moins ça. Je comprenais qu’elle ne dévoile pas sa vraie nature. « Non, je peux pas risquer de perdre tout ce que j'ai peiné à construire. Sans ça, tout le monde parlerait de ta grossesse et tu serais sans cesse rabaisser, insulter, sans que Mattia ne subisse rien. Lui, il aurait juste des compliments de ses abrutis de potes concernant le fait qu'il t'ai sauté, excuse-moi du terme, les pré-pubères de ce lycée n'ont que ça à la bouche. Oui, ils le soutiendrait mais toi, toi tu serais seule. On aurais rejeter la faute sur toi. Puisque c'est toi qui est enceinte, pas lui. Tu vois, on vit dans ce genre de monde. Un monde où enfreindre une règle, une convention sociale est le plus grand des crimes. Si tu avais dix-huit ans, on se ficherait totalement de savoir que tu es enceinte, puisque tu aurais dix-huit ans. Et moi, j’enfreins toutes ces conventions pour pouvoir sauver certaines personnes, comme toi, ou Mattia, par exemple. ».Ouais. Je savais tout ça. Mais, elle n’avait pas à se bousiller pour ça. Parce que j’aurais encaissé. Je serais restée blottie sous ma couette si nécessaire. Je n’aurais pas mis les pieds dehors, neuf mois durant. Mais, j’aurais survécu. Ça me faisait chier. Qu’elle fasse ça pour moi. Même pour Mattia. Ça me faisait chier, qu’elle pense nous sauver. Alors, qu’elle s’enfonçait. Et que ça ne réécrivait pas l’histoire. Il y avait toujours le il était une fois. Et le elle était enceinte. Ainsi que le ils se séparèrent sur un ultimatum. Ça, aussi influente qu’elle l’était, elle ne pouvait rien y faire. « Ouais ça je sais mais, une nouvelle fois, t’as pas à faire tout ça. Ni lancer ses rumeurs, ni faire comme si rien ne pouvait d’atteindre Teddy. Je sais que t’en as rien à foutre de ce que je peux te dire mais, mêmes les plus grand tyrans finissent par tomber. Ce que je veux dire par là, c’est que tu pourras pas toujours tout régler de cette façon et que parfois, montrer sa vraie nature, ça fait pas de mal. » Je ne voulais qu’un jour elle se casse la gueule. Que ses rumeurs l’anéantissent. Qu’elle se réveille en se disant, merde. J’ai plus rien. A cause de cette petite conne. Elle pourrait toujours se retourner vers Mattia. Vers Jona. Parce qu’ils la connaissaient. Mais, le monde se moquerait bien d’elle. La douleur serait là. En enfin, je me perdais dans mes idées. Mais, ce n’était pas bon de toujours tout dissimuler.

Teddy lâcha ce qu’elle voulait garder pour elle. Une confidence qui vous secoue. Qui m’avait secoué. Elle comprenait. Elle avait vécu cette situation. C’était pour ça qu'elle connaissait si bien mes pensées. Parce que pendant douze jours, nous avions été dans une merde similaire. Pas en même temps. Mais, ça ne changeait rien. Ce n’est pas quelque chose qu’on oublie. « Tu devrais parfois en avoir peur. Ma mère est policière, je te rappelle. On m'a appris à viser. Je viserais pas ta tête, mais ton bras. Ou je t'arracherai la langue. Au choix. ». Je riais légèrement. Effrayant en effet. C’était que des conneries. Elle me faisait rire. De toute façon, je n’allais pas lui donner de raisons de la faire. Je n’étais pas du genre à balancer. Pas ça du moins. Même à Mattia. Je ne dirais rien. « Le courage ? C'était pas du courage. J'étais juste alimenté par de la haine et de la honte. Comment mettre au monde en enfant non désiré, qui n'avait pas demandé à être là et qui en plus, avait un père inconnu ? C'est encore plus dur. Alors, dis-toi que si tu ne l'as pas fais, c'est pas que tu n'as pas été courageuse, c'est que au fond, tu as fais une bonne action, tu n'as pas été égoïste. Puis, ne t'en fais pas, les personnes qui t'aiment vraiment seront toujours là, que tu les vois ou non. Je sais de quoi je parle. ». Elle me fit un sourire. Avant de s’adosser au banc. C’était quand même un manque de courage. Et à quelle vie avais-je condamné ce gosse ? N’était-ce pas égoïste de le laisser grandir sans papa ? De le plonger dès le début dans dureté de ce monde ? Ce n’était pas une bonne action. C’était la trouille. Et dans cette histoire, il ne me restait qu’Ashton. Et mon père, un peu. Ça voulait dire quoi ? Qu’il n’y avait qu’eux qui m’aimaient ? En dépit de tout l’amour que je portais aux autres ? Certes, je découvrais d’autres personne, comme Fernando. Mais, ça ne comblait pas le manque. De ceux pour qui j’aurais tout donné. « Dis-toi que tu as au moins un souvenir de Mattia, ton premier et unique amour. Dis-toi que votre amour à engendrer quelque chose de .. merveilleux, en un sens. Ma mère m'a toujours dis que le travail le plus magnifique, le plus beau, le plus cool, c'est le métier de mère. Tu sais que tu laisserais des traces de ton passage, de ta vie sur une Terre dont un jour ou l'autre, tu ne feras plus partie. Et si tu veux mon avis, c'est tout ce qui compte. ». Et si ce n’était pas merveilleux ? Si ce gamin venait à me détester ? Si je n’y arrivais ? Quelle importance de laisser sa trace ? Si c’est dans ses conditions. Je n’étais pas aussi optimiste qu’elle. « Je ne crois pas que ce soit très généreux d’offrir à un enfant une vie sans père, je ne pense pas que ce soit si important de laisser sa trace sur Terre, on finit toujours par être oublié. ». Ouais. Dans cent ans, on m’aura oublié. Dans cent ans, mon nom sera effacé de toute mémoire. Que j’ai eu un enfant. Ou non. Et quelle importance ? Quand on est mort, on se fout bien de persister dans la tête de ceux qu’on a aimé. Puisque nous ne sommes plus.

Elle souffla. Avant de poursuivre. « Techniquement, je ne l'ai pas repris en main. La preuve, je fais encore plus de conneries qu'avant et encore plus de mal. Je fais le mal pour oublier mon malheur. C'est triste comme reprise en main. ». Je la sentais défaillir. Je tournais la tête vers elle. Ses yeux étaient rouges. Comme les miens précédemment. Je ne savais pas à quoi elle pensait. J’imaginais que ce n’était pas joyeux. Je faisais le lien avec ce qu’elle m’avait avoué. Je comprenais sa mâchoire crispée. Et c’est là que j’aurais bien fait quelque chose. Mais quoi ? Je ne pouvais pas faire grand-chose. « Ok, tu n’as pas repris ta vie en main. Tu joues les grandes méchantes. Et moi je chiale en me cachant du monde. On craint toutes les deux. ». Tout ça pour dire qu’il n’y avait pas un meilleur choix que l’autre. Qu’on se retrouvait changé toutes les deux. Anéantie de l’intérieur. Souffrant d’un mal dont le monde se fout bien. Elle n’aurait pas été mieux en le gardant. Je n’aurais pas été mieux en avortant.


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MessageSujet: Re: Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie. Ҩ   Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie. Ҩ EmptyDim 22 Juil - 15:00


EVERYONE NEED SOMEBODY TO HELP.
You need that we take care of you, everybody needs it. Règle n°1 ) Ne jamais aller te coucher en étant fâché contre quelqu'un qui est important pour toi. Il vaut mieux une bonne dispute pour remettre les pendules à l'heure qu'aller dormir amer et plein de ressentiments, car tu ne sais jamais si la personne contre qui tu es en colère se réveillera le lendemain matin. Dans la vie les gens vont t'agacer, te blesser, t'énerver : Si tu tiens à eux, passe à autre chose. N'importe qui peut très bien s'endormir un soir et ne jamais se réveiller. Alors pardonne toujours aux gens que tu aimes, même si tu n'oublies pas.© CJ.POMME'


Qui j'étais ? Qui j'étais vraiment ? Personne. Je n'étais rien. Juste une adolescente de dix-sept ans en manque d'amour, en manque d'affection. Pour qui je comptais ? Vraiment, je veux dire. Qui m'aimais pour qui je suis ? Personne. Je n'étais rien, personne. Juste une fille. Je ne savais pas quoi faire, je ne savais pas quoi dire quand on avait besoin de moi. Les problèmes des autres, je n'y trouvais pas de solutions. Pas de bonnes solutions. C'était toujours le même problème. J'avais beau vouloir m'impliquer dans la vie des autres, leur montrer qui j'étais, leur montrer que j'étais là pour eux, cela ne changeait rien. Je n'avais aucun impact sur leur vie, sur le monde. Je n'étais qu'une poussière de plus sur cette planète qui va mal. Un atome qui s'éloignait des autres. Un atome qui s'isolait par désir. Un atome qui rêvait de faire bouger le monde mais qui n'avait pas la force nécessaire. Comment pourrais-je faire bouger le monde si je n'étais pas assez forte ? Je n'étais pas un dieu, je n'étais pas un super-héros, je n'étais qu'une simple humaine de force faible. Une humaine parmi tant d'autres. Nous étions des millions à vouloir faire changer le monde, mais le voulions nous vraiment ? Haussant les épaules, j'écoutais Ella sans vraiment trouver de réponse à ses paroles. Tout ce que je disais ne servait à rien. Tout ce que j'aurais pu lui dire ne changeait rien à sa vie, elle continuerait d'avancer comme elle l'avait décidé. « Je ne souffre pas. On va dire que les gens m'aiment assez pour ne pas critiquer le fait que je sois enceinte. Si on se met à leur place, je suis capable de le faire, j'ai le droit d'être enceinte. Toi non. Pourquoi aurais-tu le droit ? Tu es discrète, seule, sans intérêt pour eux. Tu n'as pas le droit. Moi oui. » C'était ça les règles, de nos jours. Dans un monde de brute, qui persécute les plus faibles, Ella se relevait, portant le monde sur ses frêles épaules. Jamais, elle ne lâchait. Sa force de volonté était bien plus grande que la mienne. Sa force mentale était bien plus puissante. Elle avait un impact sur le monde qui l'entourait. Même si elle ne le voyait pas. Elle était capable de changer les gens, ne serait-ce que quelques secondes. Elle tirait encore plus de force de sa grossesse. C'était aussi lourd que le monde. Et elle portait ça. Ses genoux auraient pu frémir qu'elle aurait tenu jusqu'à la dernière minute. Je l'enviais. « Ta force, voilà, ce que je t'envie, Ella. » C'était dis.


« J'apprécie beaucoup Fernando. Il a quelque chose que beaucoup d'autres hommes n'ont pas. Une façon de regarder différente. Et c'est très agréable. Je ne lui ai pas dis la vérité parce que je savais qu'il allait se sentir coupable, en quelque sorte, tu sais, de pas avoir compris que je n'étais pas majeure. Tu ne l'as pas mis dans la merde, Ella. Ce n'est pas de ta faute. Tu as des ovules, il a des spermatozoïdes, pourquoi serait-ce de ta faute ? C'était un accident. Il devrait assumer, lui aussi. Même si j'apprécie énormément Mattia, je ne respecte pas son choix de t'abandonner, en quelque sorte. » Les hommes étaient tous des lâches lorsqu'il s'agissait d'avoir un enfant. Ils trouvaient toujours la bonne excuse pour rejeter la faute sur les femmes et pour faire en sorte, qu'elles se sentent mal alors qu'elles n'ont rien fait de mal. Ils ne savaient pas ce que cela faisait d'apprendre que nous avions un être grandissant dans notre corps. Que nous étions la personne qui le protégerait du monde. Que nous étions la personne qui ferait toujours office de bouclier contre le monde. Non, ils ne savaient pas ça. Ils savaient juste que cela allait coûté de l'argent, que cela allait gâché leur carrière, que cela allait leur gâcher leur soirée foot. Et c'était tellement égoïste. Tellement masculin. Ils étaient incapables d'assumer leurs actes. Ne pouvaient-ils pas un jour reconnaître qu'ils étaient en tord à un moment ou à un autre ? Pourquoi serait-ce toujours les femmes qui devraient être punies pour un acte qu'elles n'ont pas fait seules ? En présence d'Ella, je révélais ma vraie personne. Celle que j'avais toujours été et celle qui serait en permanence dissimulée sous la personne qui faisait peur. Pensez-vous qu'un requin serait toujours aussi effrayant pour les autres poissons s'il était plus petit ? Bien-sûr que non. Même si la plupart du requin pouvait être docile et vivre en communauté avec les autres poissons et l'Homme, il avait toujours cette image de grand méchant, de grand monstre. C'était lui qu'on craignait. Parce qu'il était grand, qu'il avait une rangée de dent aiguisée, parce qu'il était gros. « Un enfant sans père peut-être malheureux, mais tu lui trouveras un père, un jour. Dis-toi que certains enfants s'en sorte sans parents, sans père ou sans mère. Mes parents n'ont jamais été là pour moi. J'ai toujours été seule. Mes anniversaires ? Je n'en ai pas vu la couleur et je le vis très bien. Mes parents ? Je les vois très tard le soir et encore, quand ils rentrent. L'absence d'un être cher nous rend plus fort. Une amie a perdu sa mère à l'âge de douze ans seulement et s'est retrouvé avec un père qui ne prenait pas soin d'elle. Aujourd'hui, elle est l'une des meilleures avocates de cette planète. -je me leva et me mis à genoux devant Ella, j'avais l'air ridicule.- Écoute moi Ella, quoi qu'il arrive, ton enfant parlera de toi, à ses enfants. Il y aura toujours des photos, des archives, des histoires qui se transmettront. Tu auras existé pour toi, pour ton enfant. Dis-toi que même si la mer vient effacé tes traces de pas dans le sable humide, tes pas seront profondément ancrées dans le sable. Jamais effacées. » Je me relevais en soupirant et lui tourna le dos. Je lui avais dis beaucoup de choses que j'aurais été incapable de répéter à d'autres. Pourquoi ? Je ne savais pas du tout. Je n'avais aucune idée de ce que je faisais, de pourquoi je le faisais. Je le faisais juste. Mattia était toujours amoureuse d'Ella, je le savais, au fond de moi. C'était tout bonnement impossible qu'il ne l'aime plus. Alors j'essayais de faire vivre Ella, en lui faisant comprendre que quoi qu'il arrive, quoi qu'il fasse, il l'aimait. Tout les deux s'aimaient et c'était le plus bel amour que j'avais vu dans toute ma vie. Ils étaient tous ce qui me poussait à croire qu'il y avait une chance que moi aussi, un jour, je trouve le même bonheur. Et même si c'était dur à avouer, ils étaient ceux qui me persuadaient que le monde dans lequel on vivait n'était peut-être pas foutu. « Qui se ressemble s'assemble, il me semble. » Le souffle court j'essayais de chasser les images qui m'assaillaient. Personne ne savait que j'étais prise de crises d'angoisse à certains moment et j'aurais préféré que cela reste le cas. Ma poitrine se gonflait et se dégonflait à une vitesse effarante. Je pouvais sentir mon coeur accélérer. C'était comme avoir un arrête cardiaque qui ne s'arrêtait pas. Votre coeur accélérait, encore et encore, entraînant l'accélération de la respiration. Les yeux fermés, tête en arrière, j'essayais de me calmer, sans qu'Ella ne s'en rende compte.

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Ella B. Clarke-Jarvis
Ella B. Clarke-Jarvis
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Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie. Ҩ Empty
MessageSujet: Re: Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie. Ҩ   Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie. Ҩ EmptyLun 23 Juil - 2:19

Toute cette histoire de rumeur, c’était de la folie. Teddy n’avait pas à faire ça pour moi. Ni pour Mattia. Peu importe qu’elle soit respectée. Super populaire et tout ça. La situation n’était pas drôle. Elle était désagréable. Et je ne comprenais pas. Comment même un court instant elle pouvait envisager de subir ça ? Les regards qui changent. Les rires moqueurs. Les mots soufflés à l’oreille. Les insultes. Et les comportements déplacés. Techniquement, personne ne voulait de ça dans sa vie. Et je ne voulais pas qu’elle ait à le subir. « Je ne souffre pas. On va dire que les gens m'aiment assez pour ne pas critiquer le fait que je sois enceinte. Si on se met à leur place, je suis capable de le faire, j'ai le droit d'être enceinte. Toi non. Pourquoi aurais-tu le droit ? Tu es discrète, seule, sans intérêt pour eux. Tu n'as pas le droit. Moi oui. » Ce n’était pas totalement faux. Les adolescents jugeaient comme ça. Et si Teddy était vraiment enceinte… ils iraient jusqu’à la féliciter. Alors que moi, ça faisait des vagues. La sœur du prof de sport. Miss intello. Et mademoiselle la pucelle. J’étais cette fille là avant. Aux yeux de tous ces crétins boutonneux. Alors, forcément, moi ça passait mal. Mais, malgré tout ça, je doutais que tout le monde accepte. Pour Teddy. Et je ne voulais pas qu’il lui arrive des ennuis. Le pire c’est que ce genre de rumeur pouvait aller bien plus loin que le lycée. Elles pouvaient aller jusqu’aux oreilles des parents. « Mais le problème Teddy c’est que les rumeurs ne s’arrêtent pas aux frontières du Lycée, en ville tout le monde va le savoir. ». Et là, elle n’était pas protégée par les lois de ces sombres crétins. Elle était aussi vulnérable que moi. Contrainte à avancer à se traînant les pieds. Ou à se cacher. « Ta force, voilà, ce que je t'envie, Ella. ». Je la regardais, surprise. Ma force ? Quelle force ? Je n’étais bonne qu’à chialer. Et à attirer les emmerdes. Je n’étais pas forte. On me l’avait suffisamment dit. J’étais rangée dans le rayon de la petite chose fragile. Et c’était un miracle que j’ai assez de caractère pour la natation synchronisée. On me l’avait toujours dit. Je n’étais pas forte. J’étais faible. Sotte. Naïve. Rêveuse. Et inconsciente. « Tu as la première à me dire que je suis forte… ». Je lui faisais un petit sourire. Elle était plus forte que moi. Elle n’avait pas à me l’envier. Vraiment pas.

En tout cas, ça me faisait du bien de parler avec Teddy. Contrairement à ce que j’avais pu croire. J’arrivais à trouver un sens à cette conversation. Qui n’était pas un échange de pic sans subtilité. Et je m’en voulais pour son histoire avec Fernando. Tout comme je m’en voulais pour Mattia. « J'apprécie beaucoup Fernando. Il a quelque chose que beaucoup d'autres hommes n'ont pas. Une façon de regarder différente. Et c'est très agréable. Je ne lui ai pas dis la vérité parce que je savais qu'il allait se sentir coupable, en quelque sorte, tu sais, de pas avoir compris que je n'étais pas majeure. Tu ne l'as pas mis dans la merde, Ella. Ce n'est pas de ta faute. Tu as des ovules, il a des spermatozoïdes, pourquoi serait-ce de ta faute ? C'était un accident. Il devrait assumer, lui aussi. Même si j'apprécie énormément Mattia, je ne respecte pas son choix de t'abandonner, en quelque sorte. ». Oh oui, Fernando était différent des autres. Il avait ce truc qui vous met en confiance. Ce sourire bienveillant. Et ses bras protecteurs qui vous rassurent. Cette sincérité dans la voix quand il dit qu’il sera là. Fernando n’était pas un mec comme ça. Et il avait certainement ses défauts. Il avait certainement des manies de mecs. Comme tous. Mais, je comprenais ce que Teddy avait pu ressentir. Et pourquoi elle avait fait ça. Parce qu’à la place de Ferny, si elle m’avait dit la vérité, j’aurais culpabilisé. Je serais devenu fou. Je n’aurais pas pu me regarder dans un miroir. Alors, oui, je comprenais ce qu’elle avait voulu éviter. Pour ce qui était de Mattia elle n’avait pas tout à fait tort non plus. Mais je l’avais tout de même mis dans la merde. Si j’avais avorté directement…si je ne lui avais rien dit… j’aurais pu lui éviter tout ça. Mais j’étais touchée, qu’elle ne soit pas en accord avec sa décision. Elle qui n’avait jamais été fan de me voir avec son meilleur ami. « Je comprends ce que tu veux dire pour Fernando, il a dans le regard quelque chose de bienveillant, qui met en confiance et reflète le fait que c’est un mec bien, c’est clair. Pour ce qui est de Mattia… j’aurais pu ne rien lui dire. Inventer un mensonge. Ou avorter avant de lui dire. J’aurais pu lui épargner tout ça… et je l’ai pas fait. » A chaque fois que j’y pensais, je me disais que j’aurais dû. Et à chaque fois je me disais que j’en aurais été incapable. Qu’il avait le droit de savoir. Avant de me dire qu’il s’en foutait de savoir et qu’en fait, j’avais merdé. Il n’y avait pas d’autres explications à chercher.

Teddy à cet instant me donnait l’impression d’être mon amie la plus intime. Mon opposé certes. Mais la fille la plus proche de moi. Celle qui connait vos maux. Sans même que vous en disiez en mot. Qui ne vous parlera pas de sa super soirée au profit de vos larmes. J’avais l’impression qu’elle était la seule personne à qui je pouvais parler à cœur ouvert. Et la seule à pouvoir me raisonner. « Un enfant sans père peut-être malheureux, mais tu lui trouveras un père, un jour. Dis-toi que certains enfants s'en sorte sans parents, sans père ou sans mère. Mes parents n'ont jamais été là pour moi. J'ai toujours été seule. Mes anniversaires ? Je n'en ai pas vu la couleur et je le vis très bien. Mes parents ? Je les vois très tard le soir et encore, quand ils rentrent. L'absence d'un être cher nous rend plus fort. Une amie a perdu sa mère à l'âge de douze ans seulement et s'est retrouvé avec un père qui ne prenait pas soin d'elle. Aujourd'hui, elle est l'une des meilleures avocates de cette planète ». Mais je ne voulais pas d’autre père que Mattia. Et je ne savais pas si j’étais capable de laisser cette place. D’accepter que mon enfant ait un autre papa. Parce que Mattia n’était pas mort. Il ne voulait pas de lui. Mais, il n’était pas mort. C’était comme volé une place. J’avais la sensation que j’attendrais toujours. Que Mattia comble ce vide dans la vie de son fils. Et même si Teddy avait raison, on peut s’en sortir sans parents, on peut aussi sombrer. Et c’est toujours mieux de commencer avec deux piliers plutôt qu’un. Elle se mit à genoux devant moi. Je la regardais, surprise. « Écoute moi Ella, quoi qu'il arrive, ton enfant parlera de toi, à ses enfants. Il y aura toujours des photos, des archives, des histoires qui se transmettront. Tu auras existé pour toi, pour ton enfant. Dis-toi que même si la mer vient effacé tes traces de pas dans le sable humide, tes pas seront profondément ancrées dans le sable. Jamais effacées. ». Elle se releva. Soupirant. Et me tournant le dos. Elle avait raison. Du début à la fin. Et je crois que si ‘jétais si mal, c’était surtout parce que j’étais sans Mattia. Parce que j’aurais aimé vivre pour lui, notre enfant et moi. Il me manquait. Je l’aimais toujours éperdument. Et je me sentais stupide d’avoir eu la faiblesse de tomber amoureuse. J’y échappé pendant dix-sept ans. Je l’avais rêvé. Sans savoir combien ça pouvait faire mal. « Il me manque tellement. » Bien évidemment, elle comprendrait. Qu’il s’agissait de Mattia.

La respiration de Teddy semblait s’accélérer. Ça se voyait au mouvement de son corps. Et aux sons qui sortaient de sa bouche. La tête en arrière, elle commençait à m’inquiéter. « Teddy ? Ça va ? ». Je me dirigeais près d’elle. Son cœur semblait vouloir transperçait sa poitrine. Elle galérait à respirer correctement. Et moi je ne savais pas quoi faire. « T’as besoin de quelque chose, qu’est-ce qui va pas ? ». Je n’aimais pas la voir comme ça. J’avais peur pour elle.


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