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 – J'rattraperai pas une grenade pour toi, mais j'te sortirai de là Ϟ Ever

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MessageSujet: – J'rattraperai pas une grenade pour toi, mais j'te sortirai de là Ϟ Ever   – J'rattraperai pas une grenade pour toi, mais j'te sortirai de là Ϟ Ever EmptyDim 19 Aoû - 21:26

– J'rattraperai pas une grenade pour toi, mais j'te sortirai de là Ϟ Ever Tumblr_m88ht2c57f1r9rkl3o1_500
« La peine c'est pas contagieux,
on peut être malheureux à deux. »
Gosh, comment que ça caille, dans c'trou. A force de claquer des dents, je suis sûr que je vais finir par bousiller mon émail, et l'émail, c'est super important pour draguer les gonzesses. (Et pour votre information, non, je n'suis pas un excité du dentiste. Vous trouvez ça sexy, vous, un mec aux dents pourries ?) A chaque fois que je sors mes doigts de mes poches pour m'allumer une cigarette j'ai l'impression qu'ils vont tomber. Au fond, je crois bien que ça fait deux heures que j'attends dans le froid nocturne, sous ce foutu lampadaire grésillant qui éclaire aussi bien qu'un micro-ondes. Heureusement, le bar s'est vidé peu à peu et la musique, s'il y en a encore, est devenue inaudible, alors le spectacle doit être terminé. Enfin, je dis spectacle, mais franchement, c'est un peu trop mélioratif pour ce qui se passe là-dedans. Si j'avais dû choisir un terme, j'aurais choisi secouage de nénés, mais ce n'est que mon avis et je ne suis pas expert. (Rigolez pas, j'aime les femmes moi, je les respecte un tant soit peu, et je n'ai mis les pieds que deux fois dans ce cagibi par dépit.) D'ailleurs, si je suis dehors c'est bien la preuve que je ne suis pas là pour me rincer l'oeil comme tous les affreux jojos qui me sont passés à côté pour rentrer chez eux décuver.
Putain, j'ai encore fait le geste. J'ai remonté ma manche et regardé mon poignet. Sauf que, bien entendu, j'ai vendu ma Rolex alors tout ce que j'ai reluqué, c'est mes poils et les compter ne m'aurait pas appris l'heure qu'il est. Je dirais donc tard et il faudra vous en contenter. D'ailleurs, pour parler franchement, les horaires des strip-teaseuses, ça craint. Je veux pas faire le mec qui dénigre (vu qu'après tout je suis au chômage et ne suis ni psy ni moralisateur à mes heures perdues) mais quand même... Qui accepterait un tel boulot, à moins d'être chaperonné par Monica Bellucci ? J'avoue, à cette condition, j'aurais peut être craqué. J'y peux rien, c'est l'accent italien, ça m'émoustille ! Mais je m'égare. Ensuite, bosser dans ce cagibi, non merci. Et puis, visez un peu le patron. Un irlandais gueulard avec étiqueté "vicelard" sur le front. Sérieusement. Qu'est-ce qui a bien pu faire tomber cette fille aussi bas ? En vérité, j'en ai une vague idée. Mais une idée assez claire, en fait, mais je compte bien la détromper. D'ailleurs, la voilà qui sort. J'écrase ma clope sur le bitume d'un coup de talons et me hisse à sa hauteur en quelques enjambées. Son employeur la suit de près. Exactement ce que j'attendais. Après avoir vaguement frotté ma barbe naissante, je le pointe du menton et le hèle sur un ton si méprisant qu'il aurait réussi à vexer Bob l'éponge, l'étoile de mer dépourvue d'orgueil. « Vous, là. Ouais, c'est à vous qu'je parle, vous retournez pas, fouillez pas dans votre gros cul voir si y'a pas un intrus, c'est pas non plus la peine de vous fouler une neurone à essayer d'me remettre, on se connait pas. Par contre, j'vous promets qu'après cinq minutes passées en mon agréable compagnie, vous ne m'oublierez plus jamais. » J'ai lâché ma tirade d'une traite, le tout assorti d'un regard noir d'encre qui le prend d'aussi haut que si j'étais perché sur le mont Everest. Oh, je sais ce que vous vous dîtes. J'aurais pu faire mafieux dans une autre vie. J'aurais arraché des ongles et jeté du sel sur les plaies, tout ça avec le sens de l'humour et des punchlines à se taper le cul par terre... Sauf que je suis ex-médecin chômeur et que mon job à temps plein, ces temps-ci, c'est juste chieur de compétition. Mon visage se tourne ensuite vers la demoiselle. Sans vouloir me la jouer omniscient, j'ai aussi une vague idée de la réaction qu'elle risque d'avoir et il faut donc que je la mette en garde. « Reste en dehors de ça. Tu me remercieras plus tard. » Ou pas, d'ailleurs. Mais ça, c'est pour plus tard.
Oh, ne vous inquiétez pas, j'y suis préparé. Je sais qu'elle va me maudire, mais je m'en tape. Je suis pas en train de jouer les super-héros comme elle n'est pas une princesse. Elle n'est pas fragile, ni faible, c'est une battante et une dure à cuire qui n'a besoin de personne pour lui sauver les miches... Je suis sûre que, tout ça, elle essaie très fort de s'en convaincre. Je sais pas qui elle essaie de tromper mais, au fond, y'a qu'elle qui se voile complètement la face ou, autrement dit, fait très bien semblant d'adorer sa vie. Car putain, sa détresse, on peut la sentir à dix kilomètres ! D'ailleurs de quoi croit-elle qu'il s'est servi pour la faire bosser pour lui, ce pervers ? De son malheur, de sa rancœur, de ses maux intérieurs. Parce que cette boule de nœuds et de nerfs qui lui serrent les entrailles et le cœur, c'est ça, son moteur. Sinon, elle aurait fait caissière au fast-food du coin comme tous les ados de son âge et pas fini à se trémousser, s'afficher, se faire mater par des obsédés pour gagner un peu d'argent de poche...
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MessageSujet: Re: – J'rattraperai pas une grenade pour toi, mais j'te sortirai de là Ϟ Ever   – J'rattraperai pas une grenade pour toi, mais j'te sortirai de là Ϟ Ever EmptyMar 21 Aoû - 23:11



ANTON & EVER – J'rattraperai pas une grenade pour toi, mais j'te sortirai de là Ϟ Ever 918094149

" J'étais très bien comme j'étais : occupée à me détruire. Et puis tu t'es pointé et tu m'as dit de me bouger et pour la première fois de toute ma vie, j'ai eu l'impression que quelqu'un en avait quelque chose à foutre de ma gueule... "


Camouflage, toujours pas facile à faire. Assise sur un tabouret, je ne lâchais pas du regard mon reflet dessiné sur le miroir. Jouer un double jeu, je savais parfaitement le faire, mais ce n'était pas pour autant facile tous les jours. Dans moins d'une demi-heure, ce sera à moi. Ce sera à moi d'animer la soirée, de faire mon show, de faire oublier un instant tous les problèmes de ces obsédés, de leur offrir la vision de mon corps entier pendant un instant. Que ce soit clair entre nous, je n'ai jamais dit que j'aimais cela et, que j'approuvais. Seulement, je fais des choses qu'il ne faut absolument pas essayer de comprendre, ça ne servirait à rien et, vous perdrez votre temps. Je sais que nos actes ont souvent des conséquences sur notre vie. Mais je n'aimais pas réfléchir, je préférais agir et, me jeter dans la gueule du loup. Je tente toujours de me rassurer en me disant que tout ira bien. Je me voile la face, je le sais bien, sinon je ne serais pas là aujourd'hui. Mais je ne préférais pas-y penser, alors, je respirais un grand coup en apportant quelques petites retouches au maquillage. Se camoufler pour pas être dévoilé. Mentir pour ne pas qu'on découvre tout ce que je tente de dissimuler. Je passe quelques coups sur mes cicatrices afin de les cacher. Quand j'avais un contact avec celles-ci, je pouvais encore ressentir tout le mal de cette soirée là. Les coups que j'avais reçus, si violent. Son visage avait changé, comme ça, en si peu de temps. Même avec le temps, je n'arrivais pas à oublier. Même avec le temps, il n'a pas essayé de reprendre contact avec nous... Vous savez, même après ce qu'il m'avait fait subir, je n'arrivais pas à lui en vouloir, à le haïr entièrement, parce qu'au fond, il reste et restera mon père. Un enfoiré de père, certes, mais mon père. « Mon chou, dans cinq minutes, c'est à toi, n'oublie pas, éblouis-les. » J'acquiesçais seulement. Soigneusement, je mettais cette perruque brune. Inconfortable, qui tenait chaud en plus. Je tentais de me rassurer une dernière fois, un mauvais moment à passer, seulement un mauvais moment à passer. Rien d'autre, juste ça. Je fermais les yeux, inspirant, expirant l'air de la salle. J'étais prête, parée de mes plus beaux habits, de mes plus beaux bijoux. C'était un dérivé, une sorte de je serais la plus belle pour aller danser ce soir. Oué, je préférais prendre les choses comme ça, à la rigolade, comme toujours. Je regardais mon reflet une dernière fois. Même avec ce maquillage et cette perruque, j'étais toujours la même personne. Une gamine écervelé, une salope prête à montrer son cul pour avoir de l'argent, une petite blonde stupide. Voilà les meilleures images que j'avais de moi et, même si on me disait le contraire, je n'y croirais pas. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'on m'a habitué à avoir cette image de moi .

Les projecteurs s'allumèrent en même temps. Figée, tête baissée, je ne bougeais plus. La lumière reflétait sur cette somptueuse robe de cabaret... Entre toi et moi, je la trouvais horrible, mais ces cons ont voulu faire de moi une femme de cabaret. Oué, ça leur a pété ce soir. J'sais pas si c'est parce qu'ils avaient vu le film Burlesque, en attendant, ça les réjouissait pas mal... Pourtant, même si les femmes de cabaret sont habillées de manière sexy, elles chantent et dansent. Moi, rajoutez que je devais me foutre à poil devant ces pré-pubères qui ont menti sur leur âge (un peu comme moi, en fait) et, ces gros pervers. Je pouvais d'ors-et-déjà ressentir leur regard transpercer mes vêtements. Doucement les petits jojos en manque, je n'ai même pas encore commencer à danser, le reste suivra... Un silence, lourd et oppressant se fit entendre dans toute la salle. Puis, la musique commença à retentir. Paralysée, j'essayais de faire le vide dans ma tête et de ne plus penser à rien. Et, légèrement, je pris mon envol. Je laissais aller mon corps au rythme de la musique. C'était comme si la mélodie me retenait prisonnière, comme si j'obéissais à ses ordres. C'était elle qui tenait les ficelles, moi, je ne faisais qu'exécuter. Je fermais les yeux, me laissant totalement aller. Plus rien ne comptait en cet instant. Seulement le rythme de la musique. Mes mouvements s'accordaient parfaitement avec la mélodie. Petit déhanché d'un côté, déhanché de l'autre côté. Danse sensuelle, magique. Descendre de la barre en fer d'une certaine manière pour pouvoir plaire. Je devais les époustoufler, les éblouir. C'était devenu machinal. Au final, je faisais comme si je dansais seule, comme si personne ne se trouvait autour de moi. Comme si personne ne me regardait. Comme si je tournais en rond sur moi-même, avec le vent comme accompagnement. Puis, il y a ce moment gênant où vous devez vous dévêtir de tout vêtement. Où vous devez vous retrouver nu aux yeux de tous, nu devant ces hommes imposants, ou pas. Je tentais de dissimuler toute once de crainte. Je n'ai pas peur, je n'ai peur de rien, je n'ai jamais peur de rien. Puis, plus de musique, les projecteurs s'éteignirent comme par magie. Nu dans l'obscurité. Pourtant, je me sentais encore persécuté du regard. J'essayais de cacher les parties intimes de mon corps, même si c'était trop tard. Quelqu'un posa sur mon corps dénudé un duvet. Je l'attrapais et je le serrais fort, fort, très fort. Enfin couverte. De forts applaudissements, des rappels. Mais c'était fini et, je pouvais enfin souffler. « Bravo Skye, t'étais super ce soir ! » Oué oué, merci connasse, contrairement à toi, je n'aimais pas me dévêtir devant ces espèces de salopard qui aimaient profiter des filles comme de ces shows. Pourquoi je fais ça ? Pour danser. Oué, je vous vois venir, j'sais que c'était pas le meilleur moyen pour exercer ce sport, mais je pensais qu'en faisant ceci, les spectateurs m'accorderaient une certaine importance. Même si ça me déplaît de faire ça, je me sens supérieur sur cette scène. J'y peux rien, pour une fois qu'on peut faire attention à ma présence d'une certaine manière, je ne refusais jamais. Alors, j'esquissais un faux sourire. Seulement cela et rien d'autre. Je retirais ce maquillage et cette perruque. Je détestais porter ce genre de choses, mais j'étais obligée et là, cette fois si, c'était moi qui avait imposé cette règle. Je me rhabillais. Je ne voulais plus me regarder dans le miroir, parce que je n'arrivais plus à me supporter. Je n'arrivais plus à supporter quoi que ce soit. Mais garder le silence était le meilleur moyen de se protéger. C'était comme ça que je voyais les choses. D'une certaine manière et pas la meilleure.

Il était tard. Plus tard que les autres soirs. Comme d'habitude j'étais la dernière. Comme d'habitude, il allait falloir que je rentre à pied. Bordel qu'il faisait froid ! Et j'ai rien prévu pour... Fais chier ! C'est vrai après-tout, c'était pas la petite veste en jean que je portais qui allait m'apporter grand-chose. Quand je vous dis que je ne suis qu'une petite blonde écervelée, je ne mens pas ! Le patron du bar qui était aussi mon employeur sortait juste après moi. Il était derrière, juste à quelques centimètres de moi. Je marchais, accélérant un peu le pas parce que mine de rien, il caillait et j'avais pas vraiment envie de m'attarder dans ce coin. En fait, de m'attarder tout court dans Arrowsic, la nuit. Puis, j'avais pas envie d'attraper une pneumonie ou je-ne-sais quoi encore... Non, très peu pour moi. Quoi que... Non, aucune envie d'être malade et de rester cloué dans le lit, à la maison. Je frottais les mains contre mes bras, essayant de me réchauffer un brin. J'arrêtais soudainement ma marche, pourtant bien décidée à ne pas rester plus longtemps ici, mais j'entendis une voix qui m'avait brusquement stoppé. « Vous, là. Ouais, c'est à vous qu'je parle, vous retournez pas, fouillez pas dans votre gros cul voir si y'a pas un intrus, c'est pas non plus la peine de vous fouler une neurone à essayer d'me remettre, on se connait pas. Par contre, j'vous promets qu'après cinq minutes passées en mon agréable compagnie, vous ne m'oublierez plus jamais. » Je me retournais. Sait-on jamais, si on me parlait à moi. Au pire, je prendrais mes jambes à mon cou puis c'est tout. Oh god, pourquoi lui ? J'aurais pas dû me retourner, j'aurais dû continuer mon chemin. La dernière des personnes que je voulais voir ce soir et même les autres jours. Je savais pertinemment à qui il s'adressait et, pour tout vous dire, je n'aimais pas ça. « Qu'est-ce qu'il veut le petit merdeux ?! » Ah ça y est, il fallait que l'autre ouvre sa grande gueule. Bordel, font chier, j'aimerais bien rentrer chez moi, ou peut-être aller me boire un verre, mais non, il fallait qu'il se passe quelque chose ce soir. Attention, les cons sont de sortis. Je dis ça, je dis rien. « Reste en dehors de ça. Tu me remercieras plus tard. » Le remercier plus tard... Mais bien sûr, comme si j'allais le faire... Il me prend vraiment pour une conne. J'accélérais le pas pour arriver, face à lui. Oué bon, je me sentais un peu petite, mais au pire, on s'en fout ? Dans tous les cas, il allait m'entendre et rien à foutre qu'il soit plus âgé que moi. Si mes parents m'ont fait une bouche, c'est pas pour rien, faut bien qu'elle me serve dans la vie. Alors, je l'utilise dans les moments où elle m'est utile. En fait, c'est-à-dire... Tout le temps... « Mais qu'est-ce que tu fous ici ? Non, en fait, j'veux même pas le savoir. Donc tu vas me faire le plaisir de repartir de là où tu viens et de me laisser tranquille ainsi que lui, t'as compris ? Parce que j'estime que j'ai pas parlé chinois, alors retourne chez toi. » Et je clôturais ceci avec un petit regard noir. Petit, oué, pour l'instant, parce que s'il continuait, il serait plus petit. « Tu le connais en plus Skye ? » Merde, maintenant l'autre qui voulait un compte rendu... « Non, j'le connais pas, et j'veux pas le connaître... » C'était net, c'était bref, peut-être un peu trop dur, mais fallait pas me chercher non plus. J'entraînais mon abrutis de patron par le bras. Sincèrement, je ne pensais pas qu'il était aussi lourd. Il était donc difficile à traîner et, j'avais vraiment du mal. J'avais l'impression de ne pas avancer et d'être toujours aussi proche de l'autre imbécile. Les hommes, y-en-a vraiment pas un pour rattraper l'autre.

hj :
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MessageSujet: Re: – J'rattraperai pas une grenade pour toi, mais j'te sortirai de là Ϟ Ever   – J'rattraperai pas une grenade pour toi, mais j'te sortirai de là Ϟ Ever EmptyVen 24 Aoû - 15:24


Jouer les bons samaritains ? Pas mon rayon. Au fond, je suis juste là pour faire chier, mettre des coups de poing, jeter des insultes et taper sur les nerfs de tout le monde, évidemment. Comme s'il aurait pu me venir à l'idée de venir en aide à autrui, à moi, le détestable Anton Jonhson, pas même foutu de réussir ma propre vie. Invraisemblable, hein ? Mais c'est bien connu que c'était plus facile de donner des conseils que de les appliquer, n'est-ce pas ? Ce n'est pas pour autant dans ce but que j'étais venu prêcher la bonne parole devant ce bar à strip-tease bas de gamme. Voyez, j'avais remarqué une fille pas comme les autres dans ce taudis, mais pas avec l’œil pervers que certains me taxent d'avoir. Une mineure au passé trouble que j'avais délaissé pour m'occuper d'une hémorragie. Étrangement, ça m'a mis sincèrement en colère de la retrouver sur cette scène. Contre le système, face à l'injustice... Ouais, j'suis dégoûté, pas parce qu'elle était laide, oh non, au contraire, je comprends même parfaitement pourquoi on l'a engagé avec ses courbes parfaites que j'ai effleuré du regard ce soir-là, mais surtout parce qu'elle n'a rien à faire là. Cette nana là a déjà vécu assez d'horreurs sans allonger la liste et son avenir a déjà été assez noirci pour qu'elle n'en rajoute pas avec ce job de merde sur son CV. Elle a sans doute besoin d'un déclic pour comprendre tout ça, et ce déclic, ce sera moi. Moi tabassant son patron, c'est pas mal, non ? En plus de faire une fleur à l'humanité, peut être qu'avec un peu de chance elle aurait trop peur pour revenir dans ce coin ? Bon, je n'ai pas non plus envie de l'effrayer, en vérité, mais s'il me le demande aussi gentiment, comment puis-je lui refuser la trace de mes phalanges contre son arrête nasale ? « Qu'est-ce qu'il veut le petit merdeux ?! » Me balance-t-il alors qu'un rire incongru franchit la barrière de mes lèvres. « T'envoyer en taule, ça te plait comme résumé ? » Je lâche ça sans avoir le temps d'expliciter mes propos puisque la danseuse, qui a choisi le camp auquel je m'attendais (soit celui de son gros dégueulasse de boss) s'en mêle. Non pas que je l'ai cru assez maline pour comprendre que si je me suis engagé dans ce combat à sa place, c'est pour qu'elle ne s'expose pas... Mais peut être aurais-je dû sortir une pancarte avec écrit en rouge et en majuscules « JE GÈRE LE SPECTACLE, TU MATES (pour changer). » Ouais, apparemment, j'aurais dû user un peu plus de salive pour qu'elle reste sagement sur la touche. « Mais qu'est-ce que tu fous ici ? Non, en fait, j'veux même pas le savoir. Donc tu vas me faire le plaisir de repartir de là où tu viens et de me laisser tranquille ainsi que lui, t'as compris ? Parce que j'estime que j'ai pas parlé chinois, alors retourne chez toi. » Me crache-t-elle au visage, mais je ne suis pas le moins du monde impressionné par son regard assassin. « Non merci, j'en ai pas fini avec lui. » Je rétorque, alors que son venin déclenche une réaction épidermique qui me fait serrer les poings. Putain, elle est tellement bousillée qu'elle prendrait le risque de s'interposer pour un pauvre type dans son genre ?! « Tu le connais en plus Skye ? » « Qu'est-ce que ça peut foutre ? » Oui, je m'énerve. J'en tremblerais si je n'avais pas un minimum de self control. C'est un truc que nous, les médecins, on est forcé d'avoir. D'autres disent que c'est de l'insensibilité, mais en vérité, c'est juste qu'on sait se détacher pour ne pas laisser nos émotions nous déstabiliser quand on a un patient à l'article de la mort sur notre table d'opération. Bref, je suis super remonté mais cela ne transparait que par la veine dans mon cou devenu légèrement saillante car je me contiens au mieux. « Non, j'le connais pas, et j'veux pas le connaître... » Essaie-t-elle de se rattraper, mais l'autre n'est pas dupe. « J'suis pas venu pour elle mais pour toi. » J'essaye de remettre les pendules à l'heure pour qu'il ne la prenne pas à parti. C'est à moi et moi seul qu'il doit s'en prendre. D'ailleurs, mettre les gens en rogne c'est un peu mon domaine alors j'ajoute pour donner complètement le change : « Ouais, mauviette, c'est ton cul à toi que j'veux mettre sur la sellette. » (en plus, je fais des rimes, si ça c'est pas du top niveau) mais elle m'a devancé et essaye de le traîner hors de ma portée, cependant, je sais qu'en ajoutant une autre phrase de mon cru, il n'aura d'autres choix que de revenir me péter les dents. « J'vais foutre le feu à ton bordel, comme ça p't'être que ça te fera passer l'envie d'engager des mineures. » Oups ?
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MessageSujet: Re: – J'rattraperai pas une grenade pour toi, mais j'te sortirai de là Ϟ Ever   – J'rattraperai pas une grenade pour toi, mais j'te sortirai de là Ϟ Ever EmptySam 15 Sep - 16:42



ANTON & EVER – J'rattraperai pas une grenade pour toi, mais j'te sortirai de là Ϟ Ever 918094149

" J'étais très bien comme j'étais : occupée à me détruire. Et puis tu t'es pointé et tu m'as dit de me bouger et pour la première fois de toute ma vie, j'ai eu l'impression que quelqu'un en avait quelque chose à foutre de ma gueule... "


C'est fou, parfois j'ai l'impression que j'suis pas née comme les autres enfants, vous voyez ? Des fois j'me dis que j'suis pas née dans le bon sens, genre que j'suis sortie du ventre à ma mère à l'envers et que tous les mots que j'entends, ben j'les entends à l'envers, malgré moi. Je m'en rends pas compte. Les gens que j'devrais aimer, et bien j'l'ai hais. J'suis obligée, sinon je souffrirais encore plus que d'habitude. Et quand s'en est de trop, on veut systématiquement en finir. J'le sais, enfin j'veux dire, j'suis pas débile, j'en ai déjà fait la découverte. Alors, comme j'suis pas née normalement, ben j'ai l'impression de parler le martien, vous voyez un peu le genre ? Quand je parle, personne ne me comprend, personne n'essaye de comprendre un simple mot. Quand j'essaye de crier toute cette douleur que je ressens depuis toujours, personne ne l'entend et pourtant, je crie tellement fort que des fois, j'ai peur de perdre la voix même si elle ne me sert pas à grand-chose finalement. Alors, j'ai souvent cette impression d'être mise sur le côté parce que j'suis pas comme les autres. Pourtant, c'est débile, puisque je suis comme les autres. Enfin, j'crois bien. Alors, j'me dis que ça ne sert plus à rien de vouloir une meilleure vie, puisque finalement, personne ne veut de vous. Moi, j'me dis qu'il vaut mieux que je vive ma vie comme je l'entends et que les autres, j'en ai plus rien à foutre. Oué, j'essaye de m'en persuader parce que mine de rien, ça me fait un peu avancer. Je n'ai plus grand-chose à quoi me raccrocher, alors je demande à mes petites ailes de voler encore, même si elles sont beaucoup fatiguées à cause de moi et de mes conneries. J'leur demande de tenir encore bon, parce que j'en ai besoin. Et même si quelquefois, ça ne marche pas, j'essaye de m'en sortir, parce qu'après tout, j'veux encore profiter de ce monde, même s'il n'est pas toujours bon. Alors, j'me cache sous mon épaisse carapace où j'me sens bien. Où j'me protège du mieux que je peux parce que sinon, qui le fera ? Il faut bien que j'm'en occupe moi-même. De toute manière, depuis toujours c'est ça, alors je fais avec et je continue de respirer même si parfois, je sens que je pollue plus le monde, la vie des gens qu'autre chose, mais rien à foutre. Je ne veux pas faire en fonction des autres, parce que finalement, les autres ne font pas plus attention à moi, alors pourquoi je ferais attention à eux. Faut pas non plus pousser le bouchon trop loin...

Moi qui pensais que ce soir, j'pourrais rentrer sans soucis et bien non. Voilà que superman pointe le bout de son nez. Oué, bon, c'est une autre image de superman, parce qu'on ne peut pas dire qu'il lui ressemble, mais bon, monsieur a décidé de débarquer ce soir pour venir me sortir de cette merde. Il choisit bien son soir lui. Franchement, pourquoi j'ferais en fonction de lui ? Après tout, j'veux pas de son aide, j'veux rien de lui. Les gens n'ont pas l'air de comprendre que j'veux seulement qu'on me foute la paix. Y-en-a qui se mette des idées dans leur tête, non mais, j'me demande quelles mouches les piquent, sérieusement, ça commençait à me taper sur le système. Pourquoi ne me laisse-t-il pas me détruire plus que je ne le suis déjà ? Peut-être que ça doit l'amuser de se la jouer à la monsieur muscle, j'vais te sortir de là ma p'tite. Ben moi, ça ne m'amusait pas. Quand j'vous dis que j'suis pas née normalement, la preuve, j'lui demande de partir, de laisser mon patron et moi-même, mais non, monsieur n'écoute pas comme les autres personnes et s'enfonce encore plus. J'dois vraiment parler le martien... C'était si compliqué que ça de m'écouter. Bon oué, c'est vrai qu'il était plus âgé et qu'il n'avait pas d'ordre à recevoir d'une adolescente qui passe ses soirées à se déshabiller devant des gros porcs en train de bander sur chaque corps des strip-teaseuses. Mais que voulez-vous, j'y pouvais rien, j'avais rien trouvé de mieux pour aider ma mère financièrement, mais ça, encore une fois, personne ne comprenait. Certes, au début c'était pour m'amuser, mais j'devais aussi aider ma mère. Déjà qu'elle en faisant trop pour moi, alors que j'suis désagréable avec elle. La seule manière de lui rendre l'appareille c'était de lui filer de l'argent pour l'aider. Tout simplement. Franchement, je ne me préoccupais plus des deux autres. Les mots qu'ils disaient, je les entendais à peine. Comme tous deux semblaient bien partis pour ne pas m'écouter, je décidais de traîner mon patron par le bras hors de tout ça. Hors de la portée d'Anton, parce que je savais pertinemment qu'il allait le réduire en miette. Un, je ne voulais pas me faire virer à cause de lui. Deux, je ne voulais pas qu'il termine en prison parce qu'il a tabassé quelqu'un ou autre, parce que merde, même s'il me tapait sur le système, il ne le méritait pas ! Bon, j'étais très mal partie, vu que traîner le patron n'était pas une mince affaire. C'est vrai, il faisait facilement le double, voir le triple de mon poids, donc sincèrement, j'veux bien avoir de la force, mais faut pas pousser. Essoufflée, je m'arrêtais deux secondes, je n'avais pas franchement avancé... « J'vais foutre le feu à ton bordel, comme ça p't'être que ça te fera passer l'envie d'engager des mineures. » Non mais il était sérieux ? Mais il me fait chier, bordel ! C'est quoi le problème des gens ?! Il ne fallut pas plus pour foutre en rogne le patron qui se retira de mon emprise et fonça tête baissée dans la gueule du loup. Je fis volte-face. Le poing partit sur le joli minois de celui qui prétendait être le superman, ce soir. Les yeux écarquillés, je me précipitais vers les deux hommes. J'attrapais le bras de celui qui m'avait embauché en prenant soin de jeter des coups d'oeil sur le visage d'Anton pour voir s'il n'était pas trop amoché. Je tirais le bras du patron en espérant qu'il me suivrait, mais rien à faire, je n'y arriverais pas. " Tu t'y prendras à deux fois avant de sortir des conneries, pauvre con. " cracha-t-il sur Anton. " C'est bon, tu lui en as collé une, alors maintenant laisse le tranquille. Vient, on s'en va..." dis-je en tentant de le convaincre de laisser l'ex médecin tranquille. Mais non, les hommes n'en faisaient qu'à leur tête et leur foutu fierté. Il me poussa violemment à quelques mètres d'eux. Je m'écroulais sur le goudron comme une pauvre débile. Franchement, je l'avais pas vu venir celui là. " Putain..." lâchais-je avant de me relever. J'avais le genou un peu écorché à cause du goudron, ça brûlait un peu, mais je m'en foutais. Voyant le patron provoquer Anton, je sentais sincèrement que tout ça n'allait pas s'arranger. Pourtant, j'essayais en vain de faire partir cet espère d'épave mais rien à faire, il ne m'écoutait pas. Je fus prise d'une douleur au ventre. Peut-être était-ce l'angoisse qu'il se passe quelque chose ? Peut-être était-ce l'appréhension de la suite. Je tentais de faire disparaître cette angoisse car, je savais pertinemment que si je la laissais prendre emprise sur moi, tout ceci allait finir en une de ces foutues crises violentes où j'finis toujours sur un lit d'hôpital parce qu'on me dit que j'me suis une fois de plus évanouie. Mon regard se porta sur Anton qui en moins de deux, allait se venger sur l'autre débile. Oh oué, j'le sentais venir gros comme une baraque.
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