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 – Pas de descente aux Enfers sans t'entrainer dans ma chute ❖ Ferny

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MessageSujet: – Pas de descente aux Enfers sans t'entrainer dans ma chute ❖ Ferny   – Pas de descente aux Enfers sans t'entrainer dans ma chute ❖ Ferny EmptyDim 19 Aoû - 16:58

– Pas de descente aux Enfers sans t'entrainer dans ma chute ❖ Ferny Garrett-Hedlund-garrett-hedlund-20142778-500-215
« Une dernière prière, peut être ? »
P*tain, les enfoirés. Les enfants de salops, ils ont osé ! Comment ont-ils pu me faire ça à moi, le jeune prodige à qui ils ont baisé les pieds lorsqu’ils m’ont recruté ? Ils savent, au moins, à quoi ils se sont exposés en me foutant dehors ? Parce que non, je ne vais pas sortir par la petite porte sans faire de bruit. Ils m’ont tout pris. J’suis mis à pieds. J’ai plus l’droit d’exercer la médecine. Et j’irais pas dans leur foutu centre de désintox’ ! Ils peuvent se le foutre bien profond leur programme de réhabilitation. Qu’ils crèvent la gueule ouverte. J’en ai rien à branler, de leurs excuses hypocrites aussi aseptisées que ce foutu hôpital. En vérité, ils ne sont pas désolés. Je suis juste un papier à classer, un salaire de moins à verser, un poste à pourvoir que mes détracteurs vont s’arracher. Puis eux, ils ont toujours leurs parachutes dorés. J’vais leur piquer leurs clubs de golf et les matraquer avec. Baiser leurs femmes et dresser leurs chiens pour qu’ils leur bouffent les mollets. Ouais, j’vais me les faire. Un par un. Ils vont payer. J’suis entré par la grande porte, ils m’ont adulé, mon prestige a rejailli sur leur petit hosto de province à deux balles... Puisque ça leur fait plaisir de m’enfoncer je vois pas pourquoi j’reprendrais pas ce que j’leur ai apporté, hein ? Ils l’auraient pas mérité, peut être, que j’aille re-péter la jambe au patient dont j’viens d’la replacer, et qu’après je leur pète les dents ? Quoi, je pète un plomb ? Un peu, ouais, que j’ai les nerfs ! J’ai plus de boulot, ok ?! Leurs raisons merdiques, mon soit disant alcoolisme qui influerait sur mon jugement médical, c’est juste des prétextes foireux. J’vais foutre le bordel. J’vais tout envoyer valser.
Comme fou, je déboule dans le couloir. J'ai déjà jeté ma blouse à la gueule de mon ancien chef à peine avait-il esquissé les premières syllabes de « Désolé, Anton, j'ai tenté tout ce que je pouvais. Fais ce qu'on t'a demandé et je te fais réintégrer, d'accord, l'ami ? » Conneries ! Leurs discours, je les connais par cœur. C'est à moi qu'ils ont demandé de virer deux internes incompétents pas plus tard que la semaine dernière. D'ailleurs, en parlant d'internes sans cervelle, j'en connais un qui va finir avec la tête encastrée dans une vitre dès que j'aurais mis la main dessus : Fernando Jevaiscrever. Si si, c'est son nom. Enfin, avant, son surnom dans ma tête c'était "le larbin", mais maintenant c'est juste un homme mort. J'vous jure, va y avoir du sang sur les murs. Et ses dents sur le sol.
Dans un éclat de fureur, je pousse une ancienne patiente et fait irruption dans la salle d'attente des urgences. On me jette des regards effarés. Que quelqu'un essaie de m'arrêter et je me ferais la main sur lui, histoire de m'entraîner avant pour être sûr de pas le louper. C'est une telle cohue qu'à part quelques curieux, je ne croise personne et après avoir jeté un bref coup d'oeil au tableau de présences, je rentre dans sa salle de consultations et claque la porte derrière moi. Il est occupé mais je m'en fous royalement. Je me cale contre le mur du fond et fais mine d'observer en attendant qu'il ait renvoyé sa patiente. A la minute où elle sera sortie, ce sera à mon tour de l'ausculter et je commencerais par lui faire goûter la tapisserie. « Au revoir, Madame. » J'esquisse un sourire hypocrite et impatient à l'intention de la dernière barrière entre mes poings et le visage de Ken. Je suis sa prochaine visite quoi qu'il en dise et croyez moi, il va s'éclater en ma compagnie. Ou plutôt, se faire éclater, mais pour moi, c'est du pareil au même !


Dernière édition par Anton L. Jonhson le Ven 24 Aoû - 13:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: – Pas de descente aux Enfers sans t'entrainer dans ma chute ❖ Ferny   – Pas de descente aux Enfers sans t'entrainer dans ma chute ❖ Ferny EmptyJeu 23 Aoû - 22:15

Aujourd’hui c’est le grand jour. Le jour J comme on dit. Le jour où Jonhson, cette pouriture, rencontre le grand conseil de l’hôpital. Ceux qui vont décider de son avenir ici, ceux qui vont peut-être – je l’espère – le virer. Ce matin, j’ai eu un texto du Dr Meyers qui m’a assuré de son soutien. Elle doit être présente je crois, elle va demandé à ce que je devienne son nouvel interne au vu des derniers comportement de sir Jonhson. C’est fini, enfin fini, j’en ai marre d’être le larbin de service, j’en ai marre qu’il me traite comme de la merde, qu’il traite tous les patients comme de la merde. À part les jolies filles bien sûr. Les jolies filles, il les traite tout autrement. Pervers. Oui, un pervers, un drogué, un alcolo, un pauvre type, c’est tout ce qu’il est à mes yeux. J’en ai rien à foutre que sa femme l’ai lâchement abandonné – c’est ce que j’ai entendu de la bouche de ces piplettes d’infirmières – il n’a pas à se défouler sur moi et sur l’ensemble du personnel hospitalier. Faut qu’il arrête de se comporter comme le roi. Ici, c’est l’hôpital, où on sauve des vies, c’est pas sa cour, et je suis pas son bouffon bordel. Trop de mois, trop d’années que je le subis tous les jours. Trop de fois que j’essaye de me faire entendre, de mettre en lumière son comportement, mais bien sûr les hommes comme lui ont toujours tout un tas d’amis. Dans le conseil de direction par exemple. Mais j’ai su trouvé la faille, cette faille que j’ai pu exploité avec l’aide de quelques personnes qui, comme moi, en avaient marre. Grâce au Dr Meyers, grâce à Vanessa cette infirmière avec qui il est allé un peu trop loin, grâce à Jérémy, l’un de ses autres internes et grâce à Jonhson lui-même, qui s’est trahit.

Je me rends à l’hôpital dans un état d’esprit plutôt incertain, ne sachant pas tellement ce qui va se passer, ne sachant pas tellement comment se déroulera la journée et celles qui vont suivre. Jonhson sera-t-il remercié ? Ou arrivera-t-il encore une fois à se défendre. J’en doute, mais j’en garde néanmoins la crainte. Je crois en le docteur Meyers, je sais qu’elle saura se montrer persuasive. Donc on peut dire que je suis en quelque sorte soulagé d’avance, bien que j’ai aussi la peur au ventre. La peur au ventre ? Oui, la peur au ventre. Parce que je ne sais pas comment il réagira. Parce que je sais qu’il connaitra directement l’identité du responsable : moi. Je connais aussi ses tendances violentes et colériques et je ne tiens pas à devenir son nouveau putching ball. Je préférais encore le rôle de larbin. Quoi que. J’ai peur qu’il fasse une scène à l’hôpital. Il en serait capable. Mais au fond, je n’en sais rien, et même si c’est dur, j’essaye de ne pas trop y penser.

Les patients, les patientes, de tout âges, de tout genre, se suivent. Encore et encore. Pas de nouvelles. Pas de bruit. Rien. Donc j’attends, patiemment, en ayant du mal à penser à autre chose. Ma dernière patiente de la matinée entre dans la salle. Une vieille dame, l’une de mes patientes préférées, qui vient pour un problème de mal de dos. Je l’osculte et lui pose quelques questions sur ses douleurs. « Madame Jones, je pense que vous devriez aller chez un physiothérapeute, il saurait comment vous aider. Moi, je ne suis pas très qualifié. » Elle affiche un visage un peu déçu. « Tant pis, mais est-ce que je pourrais vous demander un peu de ces comprimés que vous m’aviez donné la dernière fois ? Ceux pour la migraine. » « Oui bien sûr » Et avec le sourire, je me dirige vers le tiroir où sont rangées les fameuses pilules. Alors que je me redresse, la porte s’ouvre avec force sur Jonhson qui ne semble pas très heureux. On dirait qu’il vient m’annoncer le résultat en personne. Un peu surpris et un peu inquiet, je l’observe du coin de l’œil se glisser vers le fond de la salle sans même avoir saluer ma patiente – qui était d’ailleurs également la sienne. Je suis soulagé qu’au moins, il ait la décence de ne pas faire de scène devant elle. Mes yeux se reportent justement sur Madame Jones qui m’observe d’un drôle d’air. « Je crois que je vais vous laisser entre vous messieurs. J’ai tout ce qu’il me fallait, merci. » dit-elle avec un petit sourire forcé. Je lui serre la main sans vraiment la regarder, beaucoup trop perturbé par la présence de sir Jonhson. Elle se hâte de quitter la pièce, comme si elle sentait déjà le danger arriver. Même si au fond, je suis totalement effrayé par l’air furax que mon (ex-)supérieur affiche, je préfère lui tenir tête et assumer ma haine envers lui. Pas question que je m’écrase encore une fois. Quand je venais d’arriver à l’hôpital d’accord, mais maintenant que j’approche la fin de moi internat, plutôt creuver. « Alors, c’était bien avec la direction » dis-je avec ironie.
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MessageSujet: Re: – Pas de descente aux Enfers sans t'entrainer dans ma chute ❖ Ferny   – Pas de descente aux Enfers sans t'entrainer dans ma chute ❖ Ferny EmptyLun 27 Aoû - 18:03


Je ne peux pas nier qu'il aurait été plus sage de ne pas faire de scandale pour ne pas finir en Une des feuilles de chou locales, avec en sous titre « Le respecté Dr. Jonhson pète un câble. Prochaine étape : Asile, Centre de désintox' ou Pôle emploi ? » Mais, premièrement, je ne suis pas connu pour ma grande sagesse, ensuite, remonté comme je le suis, les journaux de cette commune perdue d'Arrowsic sont le cadet de mes soucis. Remonté est même bien trop faible, trop "gentillet", pour décrire l'état actuel de mes nerfs. La haine suinte par toutes mes pores, j'empeste la rage et respire la fureur à l'état pur, rancunière, meurtrière. Non, ma colère n'a rien à voir avec un feu de paille, aussi vite allumée, aussi vite éteinte. C'est même très loin du compte. Imaginez, plutôt, une bonne grosse fièvre qui demande dix boîtes d'antibio' et un congé sans solde pour s'en débarrasser. Une de celles qui vous clouent au lit et vous font halluciner. Je suis affamé de violence, mes poings en tremblent et mes dents sont serrées à en faire sauter l'émail. Hulk n'a qu'à bien s'tenir, veuillez accueillir à grand cri la concurrence. Cris qui auraient l'octave de ce cher Ferny lorsque débuterait sa mise à mort.
Excessif ? Je débloque ? Ou trouvez-vous mon regard mitrailleur risible comme ce fou arrogant qui ose me prendre de haut après m'avoir mis plus bas que terre ? « Alors, c’était bien avec la direction ? » Ose-t-il me narguer. Quel con. Son ton m'arrache un rictus malveillant. Déjà que j'ai contenu la troisième guerre mondiale qui se joue en mon for pour laisser sa patiente se barrer, il faut qu'il me provoque. On dirait qu'il est impatient de s'en prendre plein la gueule. Qu'il me demande de le cogner, même. Cet air de défi, cette posture... Il en veut, ça se voit. Lui aussi, il a faim de mes poings. Ça tombe bien, je lui réserve un plat de choix, crochet du gauche à la sauce « T'aurais jamais dû faire ça », soldé pour les merdeux dans son genre. Que dis-je, gratuit. Si c'est pas généreux de ma part. C'est fou ce que j'ai bon cœur !
M'étant décollé du mur, je plie et délie mes doigts dans le vide, histoire de m'échauffer. Pas question de m'exploser une phalange en lui démontant la gueule, je vais faire ça proprement. Demain, il devra porter des lunettes noires, manger de la compote et respirer par la bouche uniquement, à moins qu'il ne veuille avaler des caillots de sang en usant de ses voix nasales émiettées. Parait que le goût n'est pas très agréable, mais pour moi, la saveur de cette vengeance va être un pur délice. « Oh, tellement ! Mais ce n'était rien en comparaison avec le merveilleux moment que nous allons passer ensemble. » Répondis-je en approchant à pas lents, très lentement. Juste pour faire mon petit effet, je fais vaguement craquer ma nuque et roule des épaules sur le trajet. J'ai des fourmis dans les doigts à force de retenir mes coups mais il ne s'agit pas là d'une sauterie vite-fait bien-fait, je vais prendre mon temps, mon pied et, lui aussi, va déguster. Je garde mes mains le long de mes flancs pour l'instant. Hors d’œuvre : la torture psychologique. Je veux qu'il imagine chacun de ses os craquer avant de lui balancer la première pichenette. Celle qui l'enverra dans le mur. « Plus rien ne me retient de te faire ta fête et je ne m'en priverais pour rien au monde. » Même pas pour une nuit torride avec ta caille, je me retiens d'ajouter, mais mon sourire en coin, mesquin, goguenard, l'esquisse mieux que des mots. Le défigurer n'est qu'un prélude. Je prévois tout un tas d'autres mets qui se mangeront glacés. « Tu te sens sans doute tout puissant de m'avoir évincé, mais tu n'es qu'un minable. Je l'ai toujours su. Tu n'es pas un médecin mais rien d'autre qu'un novice qui croit avoir tout compris, un vulgaire aspirant sans aucun talent. Un malheureux bizutage, quelques basses besognes, et voilà le petit interne pleurnichard qui va se moucher dans la manche des directeurs. Pathétique. » Je mâche allègrement chaque mot avant de les lui cracher au visage. Pour dire vrai, je ne me suis jamais intéressé à lui depuis que je le supervise autrement qu'en m'assurant que sa pile de paperasse ne cessait jamais de déborder. Mais je m'en branle. J'agis comme un enfant gâté à qui on a confisqué son jeu préféré et dans ces cas-là, tous les arguments, même bidouillés, sont bons à prendre. « Tu n'es qu'une crevure. Ou une merde, j'hésite. » L'hors d'oeuvre est servi, à lui de l'avaler pendant que je retourne finir de lui cuisiner le plat de résistance qui s'annonce... Épicé.
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MessageSujet: Re: – Pas de descente aux Enfers sans t'entrainer dans ma chute ❖ Ferny   – Pas de descente aux Enfers sans t'entrainer dans ma chute ❖ Ferny EmptyMer 5 Sep - 21:24

Il est là. Il est là. Johnson. Elle est là. Elle est là. La confrontation tant attendue, tant redoutée. Depuis le premier jour, depuis le premier jour où j’ai mis les pieds dans ce foutu hôpital, il a été là. Là, pour me détruire, là pour me rabaisser, là pour se défouler sur moi. Je ne suis pas une poubelle à problème. Et ça, j’espère qu’il le comprend enfin aujourd’hui. Il était fort, il était puissant. Je l’ai remis à sa place. Et oui, c’est ça, je suis fier de moi. Très fier de moi. Il fallait que quelqu’un lui apprenne, qu’on est tous humain. Tous. Personne n’est supérieur, pas même par les fonctions. On est tous égaux. On est médecin, on travaille dans un hôpital. On veut sauver des vies, des gens. On détruit rien. J’ai peut-être brisé son parcours, mais il en a brisé tellement, lui. Il me suffit de penser à Ella, de penser à ce qu’il avait dit, à quel point il n’avait même pas réfléchi avant de parler et là, là, je ne regrette rien. Je ne me soucis même pas de ce qu’il pourrait devenir. Je m’en fous. Qu’il crève bien loin d’ici. Mais sa présence, elle m’effraye aussi. Parce que je lis la haine dans son regard. Parce que je sais de quoi il est capable. Je sais qu’il rêve de m’en mettre une, voir deux, voir trois, voir plus. Je ne sais pas s’il osera. Je ne sais même pas comment je réagirai d’ailleurs, ou comment je devrai réagir. En tout les cas, je suis préparer. Cet affrontement, ça fait des mois que je me le passe dans ma tête. Et on y est. Enfin.

Ma patiente quitte les lieux en toute hâte. Johnson est là, face à moi, il s’approche. Je lance une remarque, une question plutôt ironique. Une attaque, un pic. Et lui aussi, il aime l’ironie. Il adore, je dirais même. « Oh, tellement ! Mais ce n’était rien en comparaison avec le merveilleux moment que nous allons passer ensemble. » Je n’en doute pas, pas le moins du monde. Et tant pis si je dois me battre, tant pis. Je sais que j’ai raison, je sais qu’il a tord. Je ne prends même pas la peine de répondre, je vois qu’il a des choses à dire, qu’il a envie de parler. « Plus rien ne me retient de te faire ta fête et je ne m’en priverai pour rien au monde. » Et là, j’ai envie de le provoquer, de le pousser encore plus à bout. Il se sent fort, puissant. Je le vois. Dans sa tête, c’est comme s’il m’avait déjà éclater la tête dans le mur. Il s’approche tout le lentement. Comme si je n’avais rien compris à son petit jeu. Bien évidemment, il ignore que j’ai derrière moi plusieurs années d’art martiaux. Evidemment, il ignore que j’étais ceinture noire et que je sais très bien me défendre. « Ca tombe bien, j’adore faire la fête. » dis-je avec un petit sourire en coin. Ouais, rien avoir avec le Fernando habituel. Moi aussi j’ai des couilles, moi aussi j’aime le défi et moi aussi j’ai la haine. Je peux la faire exploser Johnson, ma haine. Fais gaffe.

« Tu te sens sans doute tout puissant de m'avoir évincé, mais tu n'es qu'un minable. Je l'ai toujours su. Tu n'es pas un médecin mais rien d'autre qu'un novice qui croit avoir tout compris, un vulgaire aspirant sans aucun talent. Un malheureux bizutage, quelques basses besognes, et voilà le petit interne pleurnichard qui va se moucher dans la manche des directeurs. Pathétique. » J’acquiesse avec le sourire, toujours. Comme si j’étais totalement en accord avec ses propos. Mais oui, c’est ça, cause toujours. J’ai fait les pré-examens, et je les ai plus que bien réussi. J’en fais plus que la plupart des internes. « D’ailleurs, je ne t’ai pas remercié d’avoir été un si bon mentor, c’est grâce à toi tout ça. » Et je ne parle même pas de ses petites insultes de préau d’école primaire, mais plutôt du fait qu’il m’a si gentillement laissé me débrouiller tout seule, qu’il m’a refourgué tous les patients qu’il haïssait le plus et que du coup, c’est avec eux que j’ai le plus appris. J’ai eu l’occasion de faire ce qu’aucun autre interne n’a eu l’occasion de faire. Donc oui, pour ça, j’ai de quoi lui être reconnaissant. Mais malheureusement pour lui, ça n’efface pas tout le reste, clairement pas. Et c’est donc bien pour ça qu’on en est là aujourd’hui. « Tu n’es qu’une crevure. Ou une merde, j’hésite. » Je ris, tellement ses insultes sont pitoyables, digne de l’alcoolique écervelé qu’il représente. « Appelles moi comme tu veux, moi au moins je n’ai pas besoin de boire pour me sentir mieux, ou alors baiser toutes les petites infirmières dans le placard à balais. Après, je peux tout à fait comprendre que tu aies besoin de ça pour te sentir puissant, après tout, chacun son truc. » dis-je avec un clin d’œil, tout en sentant de plus en plus le coup de poing venir.
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MessageSujet: Re: – Pas de descente aux Enfers sans t'entrainer dans ma chute ❖ Ferny   – Pas de descente aux Enfers sans t'entrainer dans ma chute ❖ Ferny EmptySam 15 Sep - 21:25


Je sais très bien ce que cet avorton insipide pense. Les trois neurones viables se battant en duel dans son crâne aussi vide qu'un puits sans fond essaient de le convaincre qu'il va réussir à me tenir tête, à sortir de cette pièce vainqueur, mais tout ce qu'il va gagner c'est une pluie de coups dans sa face de rat. Je sais, je radote. J'ai déjà annoncé la couleur. Ce n'est plus un secret pour personne que mes poings me démangent et certainement pas pour lui. Il est prêt à recevoir ce qu'il mérite. Je dirais même ironiquement que le bleu est « à point ». Ses bravades le prouvent : « Ça tombe bien, j’adore faire la fête. » Ce qu'il ne sait pas c'est qu'après avoir participé à ma surprise party, sur le thème lapidation de p'tits cons, il ne serinera plus la même rengaine. Je pensais devoir le forcer à creuser sa tombe avec les dents mais il s'en sort très bien tout seul et à chaque phrase de plus, il s'enfonce, s'approche un peu plus près des portes de l'Enfer... « D’ailleurs, je ne t’ai pas remercié d’avoir été un si bon mentor, c’est grâce à toi tout ça. » Un rire bref m'échappe, comme un hoquet. Sa répartie est toute à son image : complètement pourrie. Décidément, il n'y a rien à tirer de ce gringalet. Il se berce complètement d'illusions s'il croit m'atteindre. Un enfant de trois ans aurait plus de chance de faire mouche. « Désolé de te l'apprendre mais dans ton cas la médiocrité est une pathologie incurable. Ne me remercie pas pour ça, diagnostic gratuit. » Je me retiens d'ajouter que "c'est normal qu'un interne aussi minable n'ait pas su le diagnostiquer". Inutile de pointer du doigt les évidences. Un sourire méprisant flotte sur mes lèvres. J'ai de la peine pour lui. Ouais, il me fait presque assez pitié pour que je décide de l'épargner. Presque. ... Ou pas. « Appelles moi comme tu veux, moi au moins je n’ai pas besoin de boire pour me sentir mieux, ou alors baiser toutes les petites infirmières dans le placard à balais. Après, je peux tout à fait comprendre que tu aies besoin de ça pour te sentir puissant, après tout, chacun son truc. » « ESPÈCE DE... » Il n'a même pas fini sa phrase que mon poing est déjà parti. J'ai saisi son col d'une main et abattu mes phalanges de l'autre droit dans sa pommette. Il a amorcé un clin d’œil que je n'ai eu le temps de voir puisque c'est sur cet œil que mon courroux a frappé. VLAN, dans un bruit mat, os contre os. Son ultime provocation a été le détonateur. « PUTAIN D’ENFOIRÉ ! » Encore un droit qu'il s'est octroyé à tort : celui de me juger. Après celui de m'envoyer en commission de discipline, c'était la goutte d'eau, que dis-je, le litre de trop. Je suis bien connu pour ne pas être un grand adepte de ce liquide alors, certes, il suffit de peu pour que mon verre déborde mais là, il m'a poussé très loin dans mes retranchements. Si je me sens mieux maintenant ? Maintenant qu'il s'est mangé mon poing et que je l'ai envoyé dans le mur ? Non. J'ai envie de l'achever à coups de pieds. Qu'il réessaie de faire mon portrait en ses termes et c'est pas dans un lit d'hôpital que je vais l'envoyer mais à la morgue. « Tu t'es pris pour quoi, hein ?! "Monsieur le bon samaritain" n'est qu'un connard d'opportuniste caché sous une blouse ! Ouais, tu m'as fait virer ! Hourra ! Tu crois que t'as fait un cadeau à cet hôpital ? A nos patients ? A toi, aussi, sûrement ?! » Je suis comme fou, je dégueule ma colère sur lui. Oh, sans doute que je ne retiendrais même pas un quart de ce que j'ai dit sous l'éclat de ma rage mais j'en ai rien à battre. Je lui crache dessus toute ma rancœur et ce n'est encore pas assez. Il m'a dépeint comme un porc alcoolique, un chirurgien déplorable, un pauvre type... Quel connard ! Je ne suis pas ce mec là, il ne sait pas de quoi il parle, il balance des inepties dont il ne comprend pas la portée ! C'est un gamin qui n'a encore rien vu et il se permet de l'ouvrir sur des sujets qui le dépassent ! Il n'a pas le droit de me traiter comme ça, même si je ne suis plus son supérieur je reste cent fois meilleur que lui ! MILLE FOIS ! A cause de lui j'ai déjà perdu mon statut, le droit d'exercer la médecine et mon job ! Il va payer pour ça. Payer d’exulter face à mon malheur dont il est l'unique cause. « Détrompe toi ! Tu t'es attaqué à la mauvaise personne, aujourd'hui j'en ai pris pour mon grade mais le prochain qui va se ramasser c'est TOI et compte sur moi je serais là pour te regarder ramper en ramassant tes dents ! TOUT ce à quoi tu tiens, je vais le DÉTRUIRE comme tu l'as fait avec ma carrière ! J'aurais aucun scrupule, RIEN ne m'arrêtera, T'AS COMPRIS ?! Même pas tes pleurs quand tu réaliseras ce qui t'arrive ! » J'ai peine à reprendre mon souffle, je vois complètement rouge et si c'était possible mes yeux cracheraient des éclairs. J'ai envoyé valser d'un geste furieux tout ce qui traînait sur le bureau. Un flacon a éclaté, des papiers volent. La salle est sans dessus-dessous. Je ne vais toujours pas mieux pour autant. ... Je n'irais jamais mieux.
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MessageSujet: Re: – Pas de descente aux Enfers sans t'entrainer dans ma chute ❖ Ferny   – Pas de descente aux Enfers sans t'entrainer dans ma chute ❖ Ferny EmptyDim 16 Sep - 23:20

Un moment tant attendu et tant redouté à la fois. J'avais la haine qui me démangeait de partout à chaque fois que j'avais affaire à Jonhson. Je ne prenais pratiquement plus de plaisir à venir au travail, c'était une plaie. Je savais que j'aurai à subir ses moqueries, ses conneries et que je me taperais tout le sale travail. J'en avais plus qu'assez. J'en pouvais plus, absolument plus. Et là, enfin, je m'en débarrasse, enfin, il se barre de l'hôpital histoire de foutre sa merde ailleurs. Enfin, quoi que. Comme je m'en doutais, il n'est jamais facile de se débarrasser definitivement des nuisibles. Il fait y aller à plusieurs fois, se montrer insistant et persuasif. Et Jonhson, c'est pas le genre à se laisser faire, c'est plutôt le genre à attaquer, à frapper fort. Mais j'ai pas peur, j'ai pas peur de sa rage, parce que je sais que la mienne est au moins deux fois plus grande. Qu'il me frappe, qu'il me détruise le visage, ça ne fera que prouver que ce type n'a rien a faire avec des malades, avec des gens faibles que nous médecins, avons le devoir de soigner et protéger.

J'use d'une certaine ironie de bas étage, histoire de me mettre à son niveau. Après tout, il le mérite un peu, que je lui tienne tête, pour une fois. J'le laisse parler, faire sa petite démonstration de repartie. Oui, c'est bon doc, t'as fait l'école du clash. Bravo, quel niveau. J'ai presque envie de rire. Mais je me retiens, histoire de ne pas empirer la situation. Faut que j'utilise le peu de calme qui lui reste à bon escient. Avant qu'il ne craque, avant qu'il n'explose. Et ça vient. Ça vient enfin. Ce moment ou je peux lui dire ces quatres vérités. Et évidemment, comme y a que la vérité qui blesse, il le prend pas très bien. "ESPÈCE DE..." et son poing s'abat sur ma mâchoire. "PUTAIN D'ENFOIRÉ!" même si réagir, lui en coller une à son tour me démange violemment les doigts, je me retiens, jugeant bon de servir de puntching ball plutôt que le contraire. Me prendre un coup, deux coups, ou même carrément me faire détruire ce sera pas la première fois, mais ce n'est absoluement rien comparé à ce que je pourrais lui faire. Et même si j'apprécierai grandement le remettre à sa place et lui montrer que je ne suis pas qu'un petit gringalet qu'il peut défoncer à volonté, je juge bon de lui laisser le peu de fierté qu'il lui reste. Ouais, Jonhson me ferait presque pitié. Obligé de se servir de ses poings pour avoir le dessus. Pas capable de se tenir, pas capable d'avoir assez de repartie pour répondre par des mots plutôt que par des gestes.

Et il se lance dans une belle et longue tirade. Belle, c'est ironique donc. Et longue, pas vraiment. Apparemment je m'en suis pris à la mauvaise personne. Oh mon dieu, maman, j'ai peur. Comme si un ivrogne allait m'empêcher de dormir la nuit. J'ai envie de rire. Et puis, attention, il veut détruire tout ce que j'ai, s'attaquer à ceux que j'aime. Mais oui, bien sur, demain t'auras déjà oublier toute cette conversation avec l'alcool que t'ingurgite, d'ailleurs qui sait, il est peut être déjà cuit à l'heure qu'il est. Difficile de faire la différence à son niveau. Et il envoie tout valser, tout ce qui se trouve sur son bureau soit dit en passant. "J'ai compris chef ! Reçu cinq sur cinq." dis-je calmement avec le sourire et une certaine ironie (qui avouons le me va si bien), alors que je dois l'avouer, j'ai quand même relativement mal à l'oeil droit. Je le regarde droit dans les yeux, alors qui semble prêt à m'en foutre une deuxième. "Maintenant qu'on a papoter, on pourrait aller se voire un verre. Avec du whisky c'est toujours plus sympa."
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MessageSujet: Re: – Pas de descente aux Enfers sans t'entrainer dans ma chute ❖ Ferny   – Pas de descente aux Enfers sans t'entrainer dans ma chute ❖ Ferny EmptyMar 18 Sep - 21:50


Tout faire voler en éclat, tout casser quand on aurait plutôt besoin de reconstruire, c'est sûr que ça aide beaucoup. C'est bien connu que rajouter du bordel quand notre existence est déjà un bordel sans nom, ça fait remonter la pente, non ? Excusez-moi si je me trompe, je n'ai jamais été très doué avec les vérités générales dans ce genre. « La colère est destructrice, le pessimisme vous entraine vers le fond, ce n'est qu'en faisant preuve de calme, de raison et de positivisme que vous vous en sortirez. » (Ca fera 100$ le conseil foireux ! Ben voyons. Charlatans de psychologues.) Bref, j'ai donc tout foutu par terre. Fernando, le contenu du bureau... J'ai sans doute cru que me défouler, frapper fort au cœur du problème, donc dans la gueule du connard qui m'a fait virer, me serait bénéfique. Mais non. Rien de tout ça n'y a fait. Le liquide qui s'est répandu au sol quand j'ai envoyé un flacon de je ne sais quoi dans le mur, sans me préoccuper le moins du monde que cela puisse être nocif (mais je pencherais pour de l'alcool à 90° vu l'odeur, après tout, l'alcool, c'est mon rayon!) me fait aussi peu d'effet que si j'avais fait couler le sang de ce microbe d'interne sur lequel je viens d'abattre mon poing. Les deux sont "à terre", "éclatés", mais... J'ai toujours, invariablement, plus de job. C'est fini, j'ai perdu, je ne suis plus chef des internes ni chirurgien généraliste. On ne me rendra pas mon statut. Je suis un putain de chômeur ! Comme ma femme, envolée un an plus tôt, c'est le tour de la dernière chose qui tenait la route dans ma vie de se barrer en couilles ! Mes mains se plaquent dans ma nuque, je m'isole dans une bulle qui se veut silencieuse, un semblant de cocon sensé aider mes neurones à ne pas court-circuiter. Je suis en train de revivre mon divorce, la rupture la plus douloureuse de ma vie, de revoir les fondations de mon bonheur s'effondrer une à une. S'il n'y a pas un gouffre sous mes pieds prêt à m'engloutir cela ne saurait tarder. Mâchoires serrées et regard hagard, j'ai un pied dans le vide. Le peu d'équilibre qu'il me restait s'est évaporé avec l'annonce odieuse du grand-chef « Tu es mis à pied, Anton. » S'il a envie de rire et trouve la situation comique, ce n'est pas mon cas. Je suis en train de réaliser un peu plus à chaque minute qui s'écoule que je n'ai plus en ma possession que quatre malheureuses lettres : r, i, e, n. Rien à quoi m'accrocher, rien à espérer... Je n'ai plus rien à faire là, non plus. Comme j'ai mal aux doigts pour rien. Rien, rien, rien. Ce mot est voué à me coller à la peau. « J'ai compris chef ! Reçu cinq sur cinq. Maintenant qu'on a papoter, on pourrait aller se boire un verre. Avec du whisky c'est toujours plus sympa. » Le revoilà qui ironise en masse, qui cherche à m'énerver, qui en redemande. Oh, il se croit le roi des malins, mais je l'ai vraiment bien cerné, l'gamin. Dans un rictus mesquin, je soupire. « Oh, ta gueule. Moi aussi j'ai compris ton p'tit jeu, tu veux m'pousser à bout pour aller de nouveau jouer les victimes innocentes dans les jupes des patrons... J'espère qu'un oeil au beurre noir suffira pour ton p'tit numéro, hein. T'as raté ta vocation, t'aurais dû faire dans la comédie. Ou mieux : clown. T'es fait pour ça ! » Je ne suis plus énervé mais amer. La rancune pèse dans chaque mot que je prononce, une rancune tenace, plus collante que du miel et assurément bien moins douce. S'il croit que quand je passerais la porte on en aura fini, il se trompe. Il s'est trompé dès le départ. Et c'est bien connu qu'on paye toujours pour ses erreurs, tôt ou tard...
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Fernando Gautier-Perez
Fernando Gautier-Perez
DOUBLE-COMPTE : jona & louis.
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LOCALISATION : à l'hôpital.



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MessageSujet: Re: – Pas de descente aux Enfers sans t'entrainer dans ma chute ❖ Ferny   – Pas de descente aux Enfers sans t'entrainer dans ma chute ❖ Ferny EmptyMer 19 Sep - 4:29

Oh Jonhson. Oh, si tu savais depuis combien de temps j'attendais ça. Si tu savais à quel point je me délecte de ton désespoir. Parce que oui, ta colère c'est surtout ton desespoir. Je le sais et je le comprends. Et j'ai presque un peu pitié pour toi. Presque. Oui, parce que tu n'as plus rien maintenant. Plus rien. J'ai comme l'impression de t'avoir donné une leçon et oui, je me sens puissant. À trop se foutre de la gueule des gens, à trop se prendre pour le roi du monde, on s'prend une claque. Une grosse claque. Faut jamais trop user du pouvoir qu'on a sur les gens, parce qu'ils peuvent se retourner contre vous. Et c'est ce qui t'es arrivé mon p'tit Jonhson. T'étais le roi, j'étais le peuple. Et la révolte l'a emporté. Donc oui, je me délecte de ton malheur. Et j'en ai rien à foutre au final de m'être pris un coup. Je m'y attendais. Et c'est pas comme si c'était le seul sale truc que tu m'avais fait subir. Y en a eu tellement. J'étais un vase. Que tu remplissais chaque jour. Et tu l'as fait déborder ce vase, au bout d'un moment. Evidemment.

Je provoque. Je provoque encore et toujours. Avec ironie, et grace. Avec plaisir. C'est bon, si bon, de voir sa détresse. Ca s'voit qu'en fait, c'est juste un mec au coeur brisé. Un mec qui a pas eu de bol dans sa vie et qui peut pas accepter de s'être fait remis en place par un petit jeune. C'est le genre de mec qui malgér tout ce qu'il s'inflige à lui même a trop de fierté pour reconnaître ses tords. Trop de fierté pour assumer qu'il n'était plus capable de remplir ses fonctions convenablement. « Oh, ta gueule. Moi aussi j'ai compris ton p'tit jeu, tu veux m'pousser à bout pour aller de nouveau jouer les victimes innocentes dans les jupes des patrons... J'espère qu'un oeil au beurre noir suffira pour ton p'tit numéro, hein. T'as raté ta vocation, t'aurais dû faire dans la comédie. Ou mieux : clown. T'es fait pour ça ! » Comme si j'en avais quelque chose à foutre de la direction. J'crois qu'il a pas tout compris. J'crois qu'il a oublié ces cinq ans où j'ai rien dit. J'crois qu'il a oublié que j'ai attendu de ne plus en pouvoir, de péter un cable pour parler, pour réagir. « J'en ai rien à faire de mon oeil au beurre noir. J'ai pas besoin d'enfoncer le clou. J'voulais simplement rétablir la vérité sur tes agissements de tous les jours. J'voulais simplement dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Et c'est pas comme si j'avais pas exécuter toutes tes conneries sans broncher pendant cinq ans, mais c'est... Tout comme. » Je suis toujours calme, essayant de ne montrer aucune émotion. Même si je sens ma joue gonfler un peu, même si j'ai un peu mal au niveau de l'oeil, même si en fait, je meurs d'envie de lui arranger le portrait à lui aussi, même si mon bureau est sacagé. Calme, très calme.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: – Pas de descente aux Enfers sans t'entrainer dans ma chute ❖ Ferny   – Pas de descente aux Enfers sans t'entrainer dans ma chute ❖ Ferny EmptyDim 14 Oct - 21:13


C'est dingue, comme il croit tout savoir, comme il est persuadé d'être un héros en m'ayant fait virer, comme il pense qu'il a gagné le gros lot, presque au Loto. Il s'entête à jeter provocation sur provocation, ironie contre fiel, mais non, il n'aura pas le dernier mot. Qu'attend-il donc de moi ? Un « mais oui, petit, tu as parfaitement raison, j'étais une nuisance pour cet hôpital et tu as sauvé le monde en me jetant dehors ! » ? Il se plaint de mon penchant pour l'alcool, mais j'aimerais bien savoir ce qu'il a fumé s'il pense que je vais m'incliner, me ranger à son avis, finir par penser qu'il a bien agi... Non ! Il n'a pas, comme il se targue de l'avoir fait, pensé aux autres en me dénonçant, mais d'abord et surtout à lui, à son petit cul blanchâtre, en mettant le mien sur la sellette. Et il essaie tant et plus de se justifier, alors que rien de ce qu'il ne pourra dire ne cessera de me persuader qu'il n'est qu'un ambitieux opportuniste pétri d'arrogance qui n'a pas hésité à faire le pire des coups bas à autrui pour se faire valoir ! « J'en ai rien à faire de mon œil au beurre noir. J'ai pas besoin d'enfoncer le clou. J'voulais simplement rétablir la vérité sur tes agissements de tous les jours. J'voulais simplement dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Et c'est pas comme si j'avais pas exécuté toutes tes conneries sans broncher pendant cinq ans, mais c'est... Tout comme. » "Je, je, je", il n'a que ça à la bouche. Il a le nez enfoncé dans son nombril. Qu'on me traite d'égoïste mais ce mec là est le pire des égocentriques ! Je vais me faire un plaisir de lui fermer son caquet une bonne fois pour toute et de le laisser dans sa médiocrité. Je ne peux même plus le regarder calmement tellement je l'exècre, mon visage est tourné vers le mur lorsque je reprends. « Bah tant mieux si t'as eu tout ce que tu voulais ! Parfait si t'es satisfait ! Encore mieux si la direction pense qu'une lopette dans ton genre a plus sa place dans cet hôpital qu'un vrai chirurgien chevronné ! Putain mais tous les internes ont la vie dure, j'suis passé par là avant toi, mon chef m'a pas fait de cadeaux, j'étais là pour le délester de tout ce qui l'encombrait et le laisser assurer les grosses opé'. J'ai été dans l'ombre et après je n'en ai que plus mérité les feux des projecteurs. C'est le système qui le veut. J'lui ai léché les pompes pendant des années sans geindre, me chercher des excuses ou chercher à démolir sa carrière pour satisfaire mon petit égo blessé ! Alors gamin, tes considérations à deux balles sur ma façon d'opérer que te déplais, tu peux te les garder. Un ignare capricieux n'a rien à m'apprendre. En tout cas, mon cadeau d'adieu te sied à ravir. Contente d'avoir pu aidé à faire ressortir ta vraie nature : ta noirceur d'âme. » Comment ça, c'est l'hôpital qui se fout de la charité ? Certes, côté noirceur d'âme, je ne suis pas en reste, mais lui non plus. Il est loin du bon samaritain qu'il prétend être. C'est un vil maniganceur, qui donne des coups de poignards dans le dos et après montre patte blanche en prétendant que c'était de la "légitime défense". Mais non, il n'en est rien. Cette attaque était fourbe, basse... Il n'a pas essayé de discuter avec moi avant cela, il ne m'a pas proposé son aide en premier lieu en découvrant mon alcoolisme, il n'a eu aucune action louable, il m'a dénoncé d'emblée, comme ça, par pure mesquinerie. Si je l'avais considéré comme un ami, j'aurais dit qu'il était un Judas, mais il n'a jamais été qu'un interne de seconde main alors, simplement, je m'en tiendrais à un calculateur et un traitre. Plusieurs soupirs excédés passent mes lèvres. Je pose une main sur mon front moite. Elle glisse et pince mon arrête nasale. Je commence sérieusement à avoir la migraine. Et puis, j'en ai ma claque de l'entendre, je lui ai déjà demandé de la fermer mais il n'a pas l'air de piger grand chose, celui-là. Enfin, de toute manière, j'en ai assez dit et assez fait. Sa présence m'indispose désormais et l'envie d'un verre est de plus en plus forte, si forte qu'elle me ferait presque trembler. Sans un regard en arrière, je finis par me détourner et ré-ouvrir la porte qui claque dans le mur. Je n'ai pas mesuré ma force, chacun de mes gestes est dicté par autant de colère que de désespoir tandis que je déboule dans le couloir en bousculant une infirmière au passage. Je m'arrête sur le pas de la porte et me retourne, me rappelant soudain à la vue de cette infirmière, une de celles passées dans mes bras, l'un de ses reproches. « Et pour ta gouverne, donner du plaisir à la ronde, ça s'appelle un élan de générosité ! » Quoi, j'ai crié ça tout fort et tout le monde me regarde ? Si je perds définitivement les pédales ? Qu'est-ce que ça peut vous foutre ? Circulez, y'a rien à voir !
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