Astrée entrouvrit légèrement les yeux restant un petit moment dans le brouillard à se demander où elle était avant de se tourner et de trouver Kavi qui dormait comme un bébé, en travers du lit. Elle afficha un petit sourire attendri, il était mignon comme ça, elle avait presque envie de prendre une photo mais bon, elle avait peur de le réveiller. C’était la première fois qu’elle dormait chez Kavi – et elle ne faisait qu’y dormir- du coup, tout ça était un peu déstabilisant, elle ne savait pas vraiment comment agir, elle avait peur de gêner Kavi, de réveiller quelqu’un –bien qu’elle n’avait absolument pas croisé le père de Kavi pour le moment-. Elle resta un instant assise dans le lit à regarder Kavi dormir avant de se décider, non pas pour la photo, mais pour descendre boire un verre d’eau –parce que c’était bel et bien ça qui l’avait réveillé-. Elle allait descendre en essayant de ne pas faire de catastrophe et après elle irait rejoindre Kavi dans son lit, elle se collerait contre lui, glissant des petits bisous dans son cou. Oui, voilà ce programme lui plaisait.

Elle attrapa donc son gilet –au cas où elle croise quelqu’un, elle n’avait pas envie que quelqu’un d’autre que son chéri la voit avec un petit haut sexy- puis elle sortit de la pièce sur la pointe des pieds. D’ailleurs elle avait descendu les escaliers et rejoint la cuisine de la même manière –et en rasant les murs, aussi-. Elle alluma la lumière et pris un verre –par chance elle avait retenu où ils se trouvaient- avant de prendre l’eau au robinet et de boire son verre cul sec. Parfait ! Mission accompli ! Elle n’avait réveillé personne !

… Ou alors elle avait crié victoire trop vite, parce que là ses oreilles venaient d’être alertées par des bruits de pas. Eh merde ! Elle espérait que c’était Kavi, au moins, il ne lui en voudrait pas trop… parce que bon elle ne connaissait pas le père de Kavi, ni sa tante, alors ça le faisait moyen comme première rencontre non ? Cependant, ses espoirs partir rapidement en fumée, la silhouette qui se dessinait dans l’ombre n’était nullement celle de l’adolescent –en même temps il dormait si bien, ça aurait été surprenant-. Non ce n’était pas celle de Kavi mais pour autant, la jeune femme connaissait cette silhouette, elle connaissait parfaitement ce visage qui venait de passer à la lumière… « Imran ? ». Là, son corps ne répondait plus… Imran son psy ? Ici ? Oh putain… elle espérait sincèrement que ce n’était que le coup d’un soir de la tante de Kavi et pas son père… « T’es le père de Kavi ? ». C’était peut-être la première fois qui la voyait réellement choquée, qui la voyait sans un sourire… parce que d’habitude ils se voyaient dans d’autres circonstances, ils se voyaient dans le cabinet d’Imran et il savait toute sa vie… ou du moins toute sa vie que Kavi ne connaissait pas. Le père de son petit ami était son psy et il connaissait tous ses secrets… tout ce qu’elle ne voulait pas dire à Kavi. Il y avait de quoi flipper là, non ?

Aller, il pouvait le faire. Il devait tenir encore un petit peu. Il posa sa main sur le rebord de sa fenêtre, se hissa sur tout son poing et s'arrête lorsque son abdomen se posa sur le bord de la fenêtre. Il y était arrivé. A 34 ans, ivre comme un clochard des rues malfamé, il avait réussi à retourner dans sa chambre comme un adolescent de 15 ans qui ne veut pas réveiller ses parents. Automatiquement un sourire crétin apparu sur son visage, parce que ça le fit rire. Maintenant, il fallait entrer complètement dans sa chambre ce qui semblait être une véritable galère. Passer une jambe, puis l'autre... Sinon il y avait l'option glisser comme une limace. Vous savez vous essayez d'avancer, de ramper vers l'avant en espérant que votre corps suivra et que vous éviterais par la même occasion de tomber du premier. Imran tenta d'attraper quelque chose pour l'aider, mais sa couverture ne l'aida point, au final il termina par tomber en avant, son épaule se prenant la plus grande partie des dégâts. Il fit tomber des livres, une lampe et termina par entendre son rire résonnait dans la pièce silencieuse. Au final, il eut l'impression que les ténèbres prenaient peu à peu possession de la pièce jusqu'au noir complet...

Quand il ouvrit les yeux, sa première réaction fut de se demander pourquoi il avait si mal au coup. La seconde était pourquoi il n'avait plus de pantalon. En se relevant, il remarqua que la fenêtre était ouverte et que son pantalon gisait tout en bas, dans l'herbe fraiche. Super. Il retira ses vêtements pour enfiler rester en débardeur - il faisait chaud quand même. Caleçon, débardeur. Rien de mieux pour se sentir à l'aise. Il attrapa son peignoir, au cas où il croisera Amy dans les parages. On ne sait jamais. La main dans les cheveux, baillant, il descendit les escaliers avant d'aller vers la cuisine. C'est alors qu'il remarqua une forme inhabituelle là, dans la cuisine. Il rêvait où l'une de ses patientes était en train de se servir. La gueule de bois lui donna l'impression que cela dura une bonne dizaine de minute avant que le nom d'Astrée lui arrive enfin à la tête. Et aussi une dizaine de minute avant qu'il ne ferme son peignoir. Il revint à l'esprit quand Astrée parla.

« - Miss Lloyd. »

Il bailla de nouveau alors que son cerveau essayé de trouver une raison pour expliquer le fait qu'une de ses patientes soit chez lui. Automatiquement il pensa à Kavi, mais d'un coup, il eut un regard plus sérieux alors qu'Astrée demandait si c'était le père de celui-ci. « yep » Imran attrapa un verre d'eau, ouvrit un placard et pris un tube d'aspirine.

« - Tu as l'air bien choqué. Pourtant c'moi qui devrait me demander ce que tu fiches ici, non ? »

Le silence tomba, on pouvait entendre la pilule d'aspirine buller dans l'eau. Erk, il détestait ça. Mais le mal de tête qui prenait peu à peu place lui donnait une bonne raison pour avaler ce genre de choses. Il se tourna vers Astrée, attendant que la pilule soit complètement dissous dans l'eau pour boire.

Croiser son psychiatre en peignoir, Astrée n’aurait jamais cru que ça lui arriverait et là, elle se sentait un petit peu beaucoup mal à l’aise. Si seulement Kavi lui avait dit que son père était psychiatre, elle se serait méfier mais, là, la surprise était totale. « - Miss Lloyd. ». Eh ouais, c’était elle et elle ne savait pas du tout quoi dire ni comment agir pour le coup. Tout ce qu’elle trouva à dire –ou plutôt à demander- c’était si Imran était le père de Kavi alors que bon, il n’y avait pas vraiment d’autres explications possibles, n’est-ce pas ? « yep ». Bon au moins l’évidence était confirmée.

Imran attrapa alors un verre d’eau ainsi qu’un tube d’aspirine. Astrée le regardait faire sans rien dire. «] - Tu as l'air bien choqué. Pourtant c'moi qui devrait me demander ce que tu fiches ici, non ? ». Ça, ça voulait sans doute dire que Kavi n’avait pas vraiment prévenu son père qu’il invitait une fille à dormir, encore moins de qui il s’agissait et donc Imran n’était pas du tout au courant de leur relation… elle ne savait trop si elle devait le prendre comme une bonne ou une mauvaise nouvelle… un inconvénient ou un avantage pour ses petits secrets.

Le silence était uniquement troublé par l’aspirine qui était en train de se dissoudre, et si Kavi ne voulait pas que son père sache qu’il était avec quelqu’un ? Le psychiatre se tourna vers la jeune demoiselle, l’extirpant totalement de ses pensées… eh bien si Kavi ne voulait pas que ça se sache, il ne ‘aurait pas invité et puis… il avait qu’à la prévenir. « Eh bien… je suis la petite amie de Kavi. » Un sourire tout timide s’afficha sur son visage alors que ses joues étaient déjà toutes rouges, non, elle n’était toujours pas à l’aise avec ce genre de sujet. « Et… il m’a invité à dormir mais, je ne savais pas tu étais son père. ». Parfois, elle ferait mieux d’écouter les commérages même s’il en avait horreur, elle l’aurait sûrement appris.

Et là, maintenant qu’elle avait simplement énoncé les choses, elle aurait pu partir, dire bonne fin de nuit à Imran et monter, en théorie c’était tout à fait possible. Mais, en pratique, c’était totalement impossible, elle avait beau avoir expliqué les raisons de sa présence ici, les choses n’étaient pas claires pour autant. Astrée n’arriverait pas à dormir –ni aujourd’hui, ni demain- si elle n’avait pas la certitude qu’Imran ne dirait rien sur sa maladie –enfin ex maladie-. « Euh… tu sais, Kavi n’est pas au courant que je vois un psy, il n’est pas au courant non plus de mon passé médical et je… je préfèrerais vraiment qu’il l’ignore. ». Elle n’était pas du tout à l’aise, après tout qu’allait penser Imran d’elle ? Elle lui demandait de mentir par omission en quelque sorte mais, surtout, elle lui avouait –plus ou moins- qu’elle n'était pas totalement sincère avec Kavi et ça, elle n’était pas sûre qu’un père puisse l’accepter mais, elle, elle avait besoin de temps avant de lui accorder sa confiance la plus totale. Oui, c’était juste une question de temps.

Sauf si c'était du sérieux. A son âge, ça pouvait être rare, mais si c'était vraiment sérieux ? Si Astrée plaisait vraiment à Kavi dans le style où il tomberait amoureux d'elle. Qu'il commencerait à avoir de vrais sentiments à son égard, que devait faire Imran ? Alors qu'Imran s'était tourné vers Astrée celle-ci repris la parole, avouant qu'elle était la petite-amie de Kavi. Ce n'était donc pas une relation d'une nuit. C'était bien quelque chose d'un peu plus sérieux. Elle avoua qu'il l'avait laissé dormir ici, mais qu'elle ne savait pas que c'était lui, son père. Imran arqua un sourcil. Astrée était sa patiente. Imran savait beaucoup sur elle, tout peut-être. Il savait par quoi elle était passée, les obstacles qu'elle avait dû franchir pour en être là où elle en est aujourd'hui. A l'âge de dix, on avait découvert à cet enfant une tumeur cérébrale. 10 ans. Elle avait enchaîné, opération, puis un retour de la bête, puis une leucémie chronique, de long traitement, des rêves brisés... une vie totalement sous le contrôle d'une maladie. Une prison invisible qui pouvait vous détruire à petit feu. Bon, normalement, la dernière opération s'était bien passée, mais Astrée reste quelqu'un de fragile au fond.

« - Si ça tu l’avais su, qu’est-ce que tu aurais fait ? »

C'était bête comme question, mais actuellement l'état d'Imran lui permettait de pouvoir dire tout ce qui ne lui passait pas la tête. C'est vrai, c'était comme si elle avait dit qu'elle ne serait jamais venue si elle avait que le père de Kavi était son psy. C'était prendre Imran pour un très mauvais psy. Il savait ce que le secret médical était, c'était équivalent pour Imran sauf dans le cas où son patient serait un possible assassin. Du moins, ça sonnait comme ça dans sa tête alors qu'en fait, elle avait juste avoué de ne pas avoir su. C'était con, mais Imran n'était pas du tout, du tout, sobre. Du moins pas complètement. Il aperçut que son verre était désormais près et dans élan avala le tout avant de grimaçait. Peu importe votre âge, c'était toujours immonde. Il fixait son verre avec dégout avant de le laisser dans le lavabo. Astrée rajouta quelque chose et Imran leva les yeux.

« - Tu… tu te fous de moi là ? » Imran passa ses mains devant son visage tentant de reprendre le contrôle sur sa tête. « - Putain pourquoi faut que ça m'arrive si tôt le matin... hm... » Imran s'installa sur l'une des chaises de la cuisine, chaise haute, et bailla un bon coup avant de répondre. « - Ecoute, en tant que psy j'suis tenu sous le secret médical. Il y a peu de chance que j'en parle à Kavi. Mais toi, là tout de suite, j'suis pas ton psy, j'suis le père de ton copain et si j'ai un conseil à te donner c'est d'être honnête. On ne gagne rien à attendre le bon moment et à cacher les choses. » Imran bougea négativement la tête. C'était ce qu'il avait installé depuis le début avec Kavi. La vérité. Il répondrait à toutes ses questions sans mentir.

« - Si ça tu l’avais su, qu’est-ce que tu aurais fait ? ». Ah ça c’était de la question ! C’est vrai qu’elle c’était sans doute mal exprimer pour le coup. Si elle l’avait su, elle ne savait pas bien comment elle aurait fait, comment elle aurait réagi mais, au moins elle aurait été averti et puis… elle aurait pu s’assurer de l’accord d’Imran. « Je me serais assurée de ton accord, parce que j’imagine qu’avoir une patiente chez soi c’est pas forcément le top… ». Après tout c’était tout de même une situation peu commune, elle l’aurait su, elle serait tout de même venue malgré ses appréhension, le tout aurait été qu’Imran soit au courant.

Imran avala alors son verre avec un certain dégoût, il fallait bien l’admettre. Malheureusement, Imran n’en avait fini avec le dégoût ou du moins avec les situations désagréables, Astrée n’avait rien dit à Kavi sur sa maladie, sur le fait qu’elle voyait un psy, bref, elle n’avait pas été très honnête avec l’adolescent. « - Tu… tu te fous de moi là ? ». Malheureusement non, elle avait besoin de temps avant d’avoir tout ça à Kavi, elle avait besoin d’être sûre que ce soit sérieux. Elle baissa les yeux, ses joues étaient rougies par son malaise, elle se sentait un peu honteuse là. « - Putain pourquoi faut que ça m'arrive si tôt le matin... hm... ». Bonne question surtout qu’il avait l’air d’avoir une certaine migraine, elle tombait mal, elle le remarquait bien. Imran s’installa alors sur une chaise haute de la cuisine, s’apprêtant à répondre deux ou trois trucs à la jolie brune. « - Ecoute, en tant que psy j'suis tenu sous le secret médical. Il y a peu de chance que j'en parle à Kavi. Mais toi, là tout de suite, j'suis pas ton psy, j'suis le père de ton copain et si j'ai un conseil à te donner c'est d'être honnête. On ne gagne rien à attendre le bon moment et à cacher les choses. ». Il bougea la tête négativement, il semblait totalement en désaccord avec ce que faisais Astrée. Cependant, c’était tellement plus facile à dire qu’à faire, Astrée avait la trouille de lui dire toute la vérité, parce que leur relation était si récente, parce qu’il pouvait très mal prendre les choses, parce qu’il pouvait choisir de ne pas le garder pour lui, parce qu’il pouvait avoir pitié aussi et tous ces scenarios elle voulait les éviter. « Mais j’ai peur Imran, j’ai peur que son regard change, qu’il me voit comme une pauvre petite chose… du moins s’il ne me quitte pas. ». Oui, elle avait peur de lui faire confiance trop vite, de se tromper, peur de l’effrayer, peur de le perdre. « C’est ton fils, tu vas me dire de lui faire confiance mais… ce n’est pas si facile. ». Non, surtout qu’il va déjà appris une petite vérité –minime- aujourd’hui qui l’avait un peu retourné alors comment réagirait-il face à ça ? Sur le fait qu’elle ne lui en avait pas parlé tout de suite ? Parce que même si elle le faisait dès demain, il était déjà trop tard pour prétendre avoir été tout à fait honnête.

« - Je vois. »

Elle n'avait pas tort. Avoir un patient chez soi, pour un médecin ou un psychiatre, ce n'était jamais bon. Ça pouvait apporter des complications dans le traitement du patient. Il était parfois même interdit de passer la limite patient-docteur. Ça pouvait être compliqué si c'était une connaissance. Ça pouvait être mauvais et Imran devait l'avouer, avoir Astrée dans sa cuisine n'était pas un bon signe. Sa manie de séparer fortement sa vie privée et son métier se retrouver sur un fil. Un fil qui était sur le point de se couper en deux. Imran ne voulait pas se montrer furieux, en colère ou même mettre mal à l'aise la demoiselle. Vu la situation, il ne voulait pas que les choses se dégrade d'un seul coup durant les séances. Pourtant, son côté « paternelle » fraichement arrivé l'obligeait à voir les choses autrement. Et vu l'état dans lequel il était, il ne pouvait pas non plus réfléchir sobrement et calmement, alors il avouait avoir légèrement peur de comment les choses allaient finir. Installer sur une chaise haute, priant pour que les choses se calme dans sa tête - il aurait juré qu'un singe s'y été installé pour jouer du banjo - il avoua à la jeune fille qu'il n'aimait pas du tout cette situation. Il clarifia aussi les choses. Il était son psy, d'accord, il ne trahirait pas le secret médical. Mais en tant que père, il ne pouvait pas supporter certaine chose.

Bon sang, ce truc de papa, ça lui faisait tout drôle.

Mais il se rendit compte qu'il n'était pas assez clair. Il n'avait pas dit de toute raconter, mais juste d'être honnête. Astrée expliqua qu'elle avait peur et c'était normal. Elle était passée par beaucoup et il y avait des choses auquelles elle était désormais allergique. Elle imaginait dans sa tête sans doute des milliers de scénario possible qu'elle aimerait éviter, mais Imran voyait ça différemment. D'accord, Kavi était son fils et Imran le voyait mal réagir d'une mauvaise façon, mais Imran voulait avant tout éviter le pire.

« - Je sais que ce n'est pas facile. » lui-même cachait encore tellement de choses. « - Mais je ne te demande pas d'aller le voir là tout de suite et de tout lui balançait. Pas comme ça. Je te dis d'être honnête. C'est-à-dire que si un jour, à un moment, Kavi te parle et te pose une question, tu lui réponds en étant honnête. On ne construit rien de solide avec le mensonge. Crois-moi. » Imran se leva de sa chaise, là, c'était de café dont il avait besoin. Oui, maintenant. Il se fichait pas mal de l'heure de toute manière Imran avait toujours été insomniaque alors la tête en vrac ou pas, il n'allait pas dormir. Il s'inquiétait pour tout ça. Il s'inquiétait pour Kavi. Imaginait le apprendre que sa copine du moment avait subi autant et ne pas l'apprendre par elle, c'était comme se sentir trahis.

« - Imagine ce qui arriverai si il l'apprenait, autrement que par ta bouche. Imagine le mal que ça lui fera quand il découvrira que la personne en qui il avait confiance, ne l'avait nullement en lui. C'est comme... tomber dans le vide et s'accrocher à une corde qui n'est accrochée à rien. »

A cet instant, Imran s'adressa à Astrée comme si il s'adressait à lui-même. Imran lança la cafetière se retourna de nouveau vers Astrée posant ses yeux sur la demoiselle dans sa cuisine.

« - Au final, il finira par s'écraser. »

« - Je vois. ». Eh oui briser la limite patient/psy n’était pas forcément une bonne idée et Astrée le savait. En fait, elle ça l’inquiétait un peu tout ça, parce que même si elle jugeait qu’elle n’avait pas besoin d’un psy, tant que sa thérapie durait elle ne voulait pas tout mélanger. Imran lui avoua alors que non, il ne trahirait pas son secret ne serait-ce que pour l’éthique mais toutefois, il avoua aussi qu’il n’aimait pas trop cette histoire. Il avait peur pour Kavi et Astrée pouvait parfaitement le comprendre. Astrée lui avoua alors qu’elle avait besoin de temps pour lui dire la vérité, que c’était difficile pour elle de tout lâcher à l’aube de leur relation. « - Je sais que ce n'est pas facile. ». Elle n’ajouta rien, elle était simplement soulagée qu’Imran conçoive cela. « - Mais je ne te demande pas d'aller le voir là tout de suite et de tout lui balançait. Pas comme ça. Je te dis d'être honnête. C'est-à-dire que si un jour, à un moment, Kavi te parle et te pose une question, tu lui réponds en étant honnête. On ne construit rien de solide avec le mensonge. Crois-moi. ». Imran se leva alors, visiblement pour préparer un café. Astrée n’avait jamais eu l’intention de mentir à Kavi mais, elle ne voyait pas trop comment il pourrait en venir à lui poser des questions sur sa santé mais, après on ne sait jamais. « Je n’ai pas l’intention de lui mentir Imran, crois-moi. ». Elle lui en demandait peut-être beaucoup là mais, très sincèrement, elle n’était pas menteuse. Au fond, elle culpabilisait déjà de ne pas lui en parler, elle avait commencé à se poser cette question dès leur premier baiser, elle savait qu’elle ne pouvait pas être avec lui sans rien lui dire.

Elle regarda alors Imran qui avait commencé à ouvrir la bouche, ayant autre chose à ajouter. « - Imagine ce qui arriverai si il l'apprenait, autrement que par ta bouche. Imagine le mal que ça lui fera quand il découvrira que la personne en qui il avait confiance, ne l'avait nullement en lui. C'est comme... tomber dans le vide et s'accrocher à une corde qui n'est accrochée à rien. ». Imran se tourna vers la cafetière avant de reposer son regard sur Astrée, lâchant la conclusion de ce qu’il disait là. « - Au final, il finira par s'écraser. ». Astrée se sentait terriblement mal d’imaginer une pareille situation. Pourtant, elle ne voyait pas bien qui pourrait lui dire, ici les seuls personnes à savoir étaient : Mattia, son oncle et Imran. Même si elle savait que Kavi était le meilleur ami de Mattia, jamais ô grand jamais le beau blond ne la trahirait, elle le savait pertinemment. Son oncle ? Encore moins. Quant à Imran, il venait de lui promettre que non. Malgré tout ça, malgré cette certitude, Astrée n’était absolument pas rassurée. « Je ne veux pas que ça se produise, je ne veux vraiment pas lui faire du mal…notre relation est encore récente, mais, si elle dure, je lui dirais de moi-même. ». Et quand Astrée disait durer, c’était plutôt une semaine qu’un mois, parce qu’elle se savait incapable de cacher quelque chose d’aussi important dans sa vie à quelqu’un dont elle était en train de tomber amoureuse. « Dis… c’est peut-être très bête comme question mais… tu crois que RHI peut savoir ce genre de truc ? ». Elle ne souciait généralement pas de cette commère, mais, elle en fait elle savait que tout n’était pas faux dans ce qu’elle disait malgré les dires des concerner et si sa foudre s’abattait sur elle ? Si elle savait pour sa maladie ? Astrée s’en mordrait les doigts, parce que RHI, c’était de loin la pire des sources.

Ce n'était pas une situation facile à gérer et Imran devait être prudent. Il savait que la prochaine séance, ils parleraient sans doute de ce qui s'était passé ici, enfin, tout dépendait d'Astrée. Le plus dur pour Imran s'était essayé de ne pas être le psy, mais le papa du copain de la demoiselle. Dur d'être neutre quand on sait pas mal de chose sur la demoiselle en question. Cependant, Imran connaissait ses limites. Il savait qu'il ne pouvait pas aller voir son fils et dire tout un tas de choses sur sa copine sous prétexte qu'il a peur pour lui. Il ne fallait pas abuser. Imran allait juste devoir se montrer plus prudent. Il n'était pas du genre à parler de son travail en rentrant à la maison, mais maintenant il devait faire plus attention avec son bureau. Penser à fermer les portes, à vérifier que rien ne traine. Qui dit qu'un jour Kavi n'allait pas se montrer curieux, au point où il fouinerait dans ses dossiers ? Après tout, c'était un Johar. Il était imprévisible, comme son père. C'était un trait de famille.

« - Cool. » Avouant Imran, qui s'était levé pour préparer du café. Après l'aspirine, c'était la seconde tentative pour être débout et en forme. Avec la soirée qu'il avait passé, il n'était pas forcément très apte à écouter et à prendre en considération ce qui se passe actuellement. Il toucha sa nuque, ça lui faisait légèrement mal. S'il était resté dans la même position encore plus longtemps il aurait eu un énorme torticolis. Après une réflexion, Imran avait de nouveau posé ses yeux sur la demoiselle. Visiblement ses paroles n'étaient pas entrées dans l'oreille d'un sourd. Encore heureux. Elle prenait sans doute conscience de ce que cela pouvait faire de ne pas être honnête sur sa santé. C'était vraiment quelque chose avec laquelle on ne pouvait pas jouer. La santé, c'était le plus important. Savoir que quelqu'un va bien, qu'il se sent bien, c'est essayé de partager un peu de sa peine pour le meilleur. Imran voulait qu'Astrée en prenne conscience est visiblement, c'était le cas.

Imran fit signe de la tête qu'il l'a croyait. Si elle disait qu'elle lui dirait un jour, alors elle lui dirait. Il pouvait avoir confiance. Il se retourna pour se servir une tasse alors qu'Astrée lui posa une toute autre question. Imran se retourna vers Astrée.

Automatiquement il pensa à Luana. A la vie que RHI avait décrite de celle-ci et au fait que c'était une énorme... vérité. Imran baissa les yeux, pensant aussi à Liam qui en avait beaucoup souffert au point de vouloir chercher la responsable. Il s'était bien gouré. Il haussa les épaules, soupirant avant de prendre sa tasse et de boire une gorgée bien chaude. Il avoua ensuite, regardant Astrée.


« - RHI, ce n'est pas une petite minette qui raconte tout et n'importe quoi pour passer le temps. C'est quelqu'un de visiblement très en colère envers les autres et qui ne trouve le bonheur que dans la vérité absolue. » Imran rajouta : « - En gros, c'est probable qu'elle sache beaucoup. Qu'elle fouine dans les hôpitaux, chez les gens, dans nos bureaux, à la recherche de nos petits secrets. Mais, quoi qu'il arrive personne ne diras qu'elle a raison, alors personne ne croit en ce qu'elle dit. L'importance et ce que les gens te face confiance, plus qu'à un source people. Il ne faut pas avoir peur des fantômes. »

Imran avait apparemment remarqué qu’Astrée prenait en compte la moindre ses remarques. Son but n’était réellement pas de faire souffrir Kavi, elle ne voulait pas le briser, se protéger oui mais, pas à n’importe quel prix. Elle n’avait pas l’intention de mentir à Kavi, elle avait même l’intention de lui en parler avant qu’il ne pose des questions.  Cependant, elle avoua à demi-mot à Imran, qu’elle craignait RHI. Elle ne voulait pas qu’il le prenne pour une idiote mais, la brune était persuadée du fait que cette fille derrière son écran ne racontait pas que des conneries et quand bien même, elle arrivait toujours à remettre en cause l’impartialité des habitants. « - RHI, ce n'est pas une petite minette qui raconte tout et n'importe quoi pour passer le temps. C'est quelqu'un de visiblement très en colère envers les autres et qui ne trouve le bonheur que dans la vérité absolue. ». Au moins, elle n’était pas la seule à penser que cette fille ne racontait pas que des conneries, qu’il y avait derrière certains – peut-être la plupart- de ses infos un fond de vérité. La brunette hocha la tête positivement, elle partageait son avis sur cette très cher RHI et elle croisait les doigts pour qu’elle ne soit pas en colère contre elle mais, si en fait elle se doutait que ce n’était qu’une question de temps. RHI n’était pas connue pour avoir de la pitié, elle s’en prenait à tout le monde, quand bon lui semblait –et surtout au mauvais moment-.

« - En gros, c'est probable qu'elle sache beaucoup. Qu'elle fouine dans les hôpitaux, chez les gens, dans nos bureaux, à la recherche de nos petits secrets. Mais, quoi qu'il arrive personne ne diras qu'elle a raison, alors personne ne croit en ce qu'elle dit. L'importance et ce que les gens te face confiance, plus qu'à une source people. Il ne faut pas avoir peur des fantômes. ».  Astrée lui offrit alors un sourire plein de remerciement, Imran avait cette manière à lui d’être parfaitement honnête mais nuancé. Il était capable d’admettre certains faits mais de les atténuer avec d’autres. « J’aimerai juste qu’elle évite d’en parler avant que j’en ai touché un mot à Kavi. ». Après pour le reste, elle se débrouillerait, elle n’aimait pas trop mentir alors peut-être qu’elle dirait la vérité mais, comme personne ne croyait RHI, elle espérait ne pas trop en entendre parler – et au pire ce n’était pas encore fait-.  

Astrée observa un instant Imran avec son café, elle ne put s’empêcher de penser que c’était vraiment un bon père. Elle imaginait parfaitement son père dire peu ou roue le même discours à Kavi s’il avait été à la place de la demoiselle, du moins tant est qu’il l’ait laissé entrer dans la maison. Le père d’Astrée était assez papa poule alors voir sa fille grandir et dans les bras d’un autre homme, ce n’était pas quelque chose qu’il pouvait accepter facilement.  Elle esquissa un sourire à l’intention d’Imran, « Je pense que je vais aller me recoucher si ça ne te gêne pas. ». Elle lui offrit un sourire timide avant de poser une autre question. « Je te croiserai demain matin ? ». Qu’elle ne soit pas surprise de le voir au réveil avec Kavi à ses côtés.

RHI. C'était un peu le problème de pas mal de monde. Cette source anonyme qui révèle tout et n'importe quoi pour son bon plaisir. Il était trop tôt pour qu'Imran ait les idées claires. Trop tôt pour qu'il rassure Astrée et qu'il réfléchisse mieux avant de parler. Alors il avoua ce qu'il en pensait. Il ne pouvait pas dire que RHI c'était le passe-temps d'une ado. Pas depuis Luana. Il savait que la plupart des choses qu'elle disait - si c'est une fille - était vrai. Il en était certain. Maintenant, c'était à eux de faire attention. A eux de faire en sorte de garder certains de leurs secrets quelques parts où cette personne ne pourra pas fouiner. Imran savait qu'il y avait des chances que RHI ait trouvé sa boite de médicament, qu'il y ait des chances qu'elle ait fouinés son bureau. Mais ses secrets les plus lourds, il n'y avait aucune preuve. Non rien. Pas de preuve qu'il était celui qui avait donné une arme à Luana. Pas de preuve qu'il avait déjà tué quelqu'un. Aucune preuve. Et personne ne savait la vérité. Alors d'accord, elle pouvait avouer au monde entier qu'Imran Johar était en plein suicide maso, il en avait rien à foutre. C'était son choix et ce que les gens pensaient, lui était égal. La seule façon dont elle pouvait le toucher, c'était si elle s'attaquait à ceux qu'il aimait. Son fils, Kai, Ferny, sa cousine... Il savait qu'Amy avait de lourds secrets. Il savait mieux que n'importe qui.

Visiblement, Astrée y avait pensée aussi. Elle savait, au fond d'elle, qu'RHI était une menace. Il tenta tout de même de mettre le point sur la confiance, la sincérité. Pour qu'Astrée se rend compte qu'RHI n'était une menace que si on lui accordait trop d'importance. Au vue du sourire d'Astrée, ça avait marché. Tant mieux. Il ne voulait pas que sa peur que le blog révèle ses secrets l'encouragent à aller trop vite avec Kavi. Il savait qu'elle avait besoin de temps et sans doute Kavi n'avait pas besoin d'entendre tout maintenant, de suite. Chaque chose en son temps.

« - Espérons que pour une fois, quelqu'un la ou le devance a? » Il lui offrit un sourire à son tour, comprenant parfaitement pourquoi elle disait ça. Imran senti de nouveau du café chaud coulait le long de sa gorge. Les plus belles secondes de sa matinée. Astrée était prête à repartir se coucher. Imran lui fit un sourire à son tour, décidant de l'accompagner jusqu'à l'escalier.

« - J'espère que tu aimes les petits déjeunes copieux. » Il laissa la demoiselle remontait, tranquillement, alors que lui allai s'affaler sur le canapé, allumant les infos sur la chaine locale, baissant le sont pour éviter de faire trop de bruit. Insomniaque de nature il savait qu'il n'allait sûrement pas se rendormir. Pas avant la prochaine nuit. Il attrapa ses lunettes de vue qui était posée sur la table pour les mettre sur son nez. Visiblement, il s'en passait des choses à Pasadena en ce moment. Sans attendre, il attrapa une cigarette et resta un moment ainsi. Sans se prendre la tête. Sans trop essayer de se dire qu'une de ses patientes sortaient avec son fils. Non, il avait confiance ne Kavi. Il était libre de choisir qui il voulait comme petit-ami, il n'allait pas mettre son grain de sel là-dedans.