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 Lose Yourself (+) James

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MessageSujet: Lose Yourself (+) James   Lose Yourself (+) James EmptyLun 2 Déc - 15:57


Lose Yourself
J’avais passé l’après-midi à pleurer, comme une idiote, dans ma chambre. Je ne savais même pas pourquoi j’avais pleuré. Le stress, sûrement. Le mal du pays. L’Europe me manquait. Ma maison me manquait. Rien ne se passait comme prévu. Et ça me faisait chier. Fernando, encore et toujours. Fernando et Kai, couple disfonctionnel certes, mais « couple » quand même. Je n’avais pas pensé que mes sentiments pour lui pourraient resurgir. Surtout après tout ce qu’il s’était passé. Après qu’il me brise le coeur. Après qu’il disparaisse. Après que j’apprenne qu’il était mon demi-frère, aussi. La frontière entre la haine et l’amour est si fine qu’elle peut être facilement brisée. Et lorsque j’avais vu le jeune homme, allongé dans son lit d’hôpital, mon coeur s’était serré, comme si ma rancoeur avait foutue le camp. Et je m’étais retrouvée avec un trop plein d’amour. Un trop plein d’amour qui me faisait crever, à petit feu. Et ma haine, je l’avais placée sur Kai. Elle avait tout pris, ô oui. Les regards dédaigneux. Les sous-entendus. Les faux-semblants. Je n’avais montré que le pire de moi, depuis que j’étais là. Une vraie connasse.
Et ça me fatiguait. Ça me fatiguait, de haïr les gens. Mais je ne pouvais plus faire marche arrière, maintenant. J’aurais pu choisir de révéler à Fernando que j’étais sa demi-soeur. Obtenir ce qui m’appartenait aurait été plus facile. Mais ce stupide organe dans ma poitrine avait décidé qu’il en serait autrement. Et j’avais considérablement mis mes chances d’arriver à mes fins en danger. Comment j’pouvais savoir aussi qu’il était quasi marié à une mère pondeuse ?

Alors j’avais passé l’après-midi à pleurer dans ma chambre. Pleurer pour rien, et pour tout. Ça m’avait même fait du bien, un peu du moins. J’avais eu une migraine atroce, et je m’étais endormie. Et j’avais eu envie de danser. Ça me prenait, de plus en plus souvent. Je n’avais jamais complètement coupé court avec la danse. Je dansais encore dans les clubs et les bars, je dansais dans ma chambre. Et je donnais même des pseudos cours, depuis que l’ancienne professeur avait décidé de se faire enfanter. Mais ce n’était plus comme avant. J’avais l’impression que j’avais perdu mon niveau. Et quand je me réceptionnais potablement sur un entrechat, je laissais échapper un cri de rage. Je détestais ne pas réussir. Je détestais l’idée que j’étais devenue nulle. Je détestais être nulle.
La danse, c’était toute ma vie. Les pointes et les arabesques, c’était ma religion. S’il ne devait plus me rester qu’une chose, ce serait ça que je choisirais, que je choisirais toujours. Et à cause de Fernando, je n’avais même plus ça. Je n’avais plus rien. Et la haine s’emparait à nouveau de mon coeur. Et on ne pouvait pas danser avec la rancoeur qui vous empoisonnait. Il fallait être en paix, pour bien danser. Il fallait de la passion, pas de la colère. Ça demandait de la concentration, une concentration ultime. La rage empâtait les mouvements. C’était moche. C’était laid.

J’étais sortie lorsque la nuit avait commencé à tomber. Pour me diriger, avec mon flegme habituel, vers le seul bar de la ville. Ils ne passaient pas toujours de la bonne musique, malheureusement, mais généralement, c’était suffisant pour moi. Suffisant pour que je puisse laisser les basses se répercuter en moi, et que je laisse mes hanches, mes jambes, et mes bras faire le reste. Danser, c’était une affaire de sensation. On sentait la musique, ou on faisait autre chose. Les gestes désarticulés, les bras qu’on lançait en l’air, et ce qu’on voyait dans les films, c’était bon pour la poubelle. La danse était l’art le plus gracieux qui soit. Et la grâce, ça ne s’inventait pas. Ça ne s’apprenait pas non plus.

Mon iPod enfoncé dans mes oreilles, je dansais dans la rue en me dirigeant vers le bar. Je n’avais jamais honte de danser. Quand j’étais en Suisse, je dansais dans le bus en allant au lycée. Je dansais dans les files d’attentes. Je dansais même au supermarché. C’était comme une douce malédiction, une plaisante malédiction.
L’endroit était bondé, comme d’habitude, enfin, autant qu’il pouvait l’être, n’oublions pas qu’il devait y avoir grand max soixante personnes dans cette ville… La musique résonnait, des tubes récents que je n’connaissais pas, ou peu. Je n’écoutais pas vraiment la radio, j’avais mon iPod toujours vissé dans mes oreilles.
Je n’me dirigeais pas vers le bar. Pas directement. J’étais de ceux qui commençaient par la piste de danse.

Je retirais mon manteau, le laissant au « vestiaire », et passais mes mains dans mes cheveux, les relevant sur ma nuque. Je n’avais pas pris la peine de mettre de collants, sous ma robe noire, ce que j’avais regretté dès que j’avais mis le pied dehors, frissonnant comme une idiote. Je me faufilais entre les gens, ne prenant pas la peine de voir si je reconnaissais des têtes : de toute façon, je n’étais pas là depuis assez longtemps pour m’être déjà fait des amis. Et je n’aimais pas danser avec des gens qui ne savaient pas danser. C’était aussi simple que ça.

Les premières notes d’une chanson que j’écoutais régulièrement sur mon iPod retentirent dans le club. Je fermais les yeux, et me lançais.
Mes hanches, mes bras, mes mouvements. Tout bougeait, en moi. Je vibrais, des pieds à la tête. Fernando m’avait souvent dit que j’avais l’air de briller de l’intérieur lorsque je dansais, et je devais ressembler à une putain de luciole. Je dansais sans sentir les regards qui glissaient sur moi. Sans me soucier des autres. Sans regarder autour de moi. Je dansais les yeux fermés. Jusqu’à ce qu’un corps vienne se coller au moins, brisant tout le charme du moment. Je rouvris les yeux, fronçais les sourcils, et posais ma main sur le torse du jeune homme.
Visiblement, pas un connard, puisqu’il se contenta d’hausser les épaules, et de se chercher une nouvelle partenaire.

Mais mon regard avait déjà été attiré, ailleurs. Un type qui semblait presque détonner, dans le décor, son verre à la main. Qui fixait la foule d’un regard qui semblait vide. Ou qui semblait me fixer moi. Je le regardais, durant de longues secondes, afin de voir qui de nous deux détournerait le regard en premier.
Un corps passa devant moi, rompant le champ de vision. Je me surpris à en être déçue. Et je haussais les épaules à mon tour, avant de me remettre à danser.
Jetant, de temps à autre, un regard en arrière.
scarlet.letter
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Lose Yourself (+) James

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