« You gave me a forever within the numbered days, and I’m grateful. »
ACTE I ; «Rêve comme si tu vivais éternellement , Vis comme si tu allais mourir aujourd'hui.» JAMES DEAN. Entrant doucement dans la pièce, Phèdre s'avança et remarqua dans la pénombre, cette ombre à la fenêtre. Doucement elle prit la parole en disant;
«Bonsoir maman.» La femme à la fenêtre ne se retourna point, c'était toujours comme ça. Phèdre s'avança encore un peu, puis elle s'arrêta à la hauteur de la dame posant à son tour son regard à la fenêtre, la lune éclairait le ciel sombre, cela lui arracha un petit sourire, les discussions n'étaient pas très élaborées entre les deux femmes, mais la présence de sa mère lui faisait du bien.
«Il veut que je retourne à Arrowsic.» Finit-elle par confier à sa mère, celle-ci gardait son expression, une expression sans lumière quelconque, comme si le néant les séparait.
«Mais j'ai pas envie de te laisser.» La gorge de Phèdre se noua misérablement, son cœur se contracta tel un étau. Elle avait quittée le Maine quelque années auparavant, peut-être deux ans de cela voyant que son père n'arrivait plus à s'occuper de sa femme, elle plaça sa mère dans une institution de New-York, la ville natale de cette dernière, et puisqu'elle n'était pas majeure encore à cette époque, elle décida d'habiter chez sa tante. Elle prit en charge les responsabilités que son père avait délaissé, pour elle s'était impossible de laisser sa mère s'éteindre à petit feu, donc elle passait régulièrement la voir à son institution, faisant parallèlement ses études. Rapidement, elle s'était habituée au parfum américain, l'idée de repartir à Arrowsic, n'était pas imaginable pour elle.
«Raconte-moi une histoire.» Finit par dire la dame à sa fille, d'un ton doux. Elles s'installèrent dans le lit de cette dernière, puis Phèdre débuta sa lecture, peu de temps s'écoula que déjà Madame Sturgess était partie aux pays des rêves, elle était si belle lorsqu'elle dormait. Phèdre demeura à son chevet, les yeux rivés au plafond, la tête pleine de doutes... Devait-elle retourner là-bas, pour boucler la boucle, fermer le dossier une bonne fois pour toute, et ensuite revenir en paix auprès de sa mère? Bien qu'elle ne veuille se l'admettre ce soir là, sa décision était inconsciemment déjà prise.
ACTE II ; «Nous sommes la somme de tous ces instants que nous avons vécus avec ces gens qui nous ont connus. Ces moments qui finissent par nous définir.» N'OUBLIE JAMAIS. «Putain Mack' t'étais où?» Rétorqua l'homme, lorsqu'il remarqua son élève à l'embrasure de la porte. La jeune fille ne fit aucun commentaire sur son retard, n'y voyant pas l'intérêt de plus, l'a connaissant depuis des années, il devait pertinemment savoir ce qui l'a retenait. Retirant sa veste Phèdre de son premier prénom, s'avança vers le mur coloré en face d'elle, se massant d'une main légère la nuque, elle demeurait silencieuse cherchant du regard quelque chose de critique à dire;
«Pas mal.» Finit-elle par souffler, un sourire discret mais moqueur au coin des lèvres. L'homme, secoua la tête puis répliqua;
«C'est du grand art Mack' du grand art!» Peindre des murs tristes et sans histoires, voilà ce qu'était la passion de Phèdre Mackenzie Sturgess, elle adorait laissée sa trace partout, même jouer les illégales en peignant sur des immeubles abandonnés de son quartier de la grosse pomme. Faire des graffitis? Pour elle, c'était beaucoup plus que ça, beaucoup plus qu'une manière subtile de s'exprimer, c'était pour elle, une façon de laisser son empreinte pour ne pas que l'on oublie. Prenant son arme et le trempant vigoureusement dans la peinture, Phèdre s'abandonna une nouvelle fois, à cet art qu'elle a découvert grâce à cet homme il y a de cela quelque années, lorsqu'elle se baladait seule dans les rues, à la recherche d'un refuge pour calmer son angoisse lorsque ses parents se disputaient, elle tomba sur cette vieille entrepôt laisser à l'abandon par des travailleurs mis à pieds.
Au départ, elle se pensa seule dans son nouveau royaume, mais remarqua rapidement que quelqu'un s'y était installé avant elle. Téméraire, elle était tout de même rester là, jusqu'à ce que le squatteur revienne. Une sacré rencontre avait eu lieu cette après-midi là, Phèdre avait quittée l'entrepôt totalement en colère, en colère à cause de la manière dont il l'avait traitée. C'est vrai, ce lieu ne lui appartenait pas, c'est vrai elle n'aurait jamais du y mettre les pieds, mais se faire traiter "d'enfant qui doit retourner dans les jupes de sa mère" ce n’est pas la joie!
«Et si j'ai pas de mère, je fais quoi?» Avait-elle rétorquée laissant son interlocuteur sans mots, pour ensuite tourner vigoureusement les talons et partir. La demoiselle lui avait menti ce jour-là, chose qu'il apprit quelque temps après, la mère de Phèdre n'était pas morte, elle était seulement très malade. Une maladie mentale qui l'empêchait et l'empêche toujours de fonctionner en société de façon autonome.
«Je pars prochainement, tu viens avec moi?» La jeune femme sortit de ses pensées, puis dévisagea longuement son enseignant, qu'elle considérait maintenant après tant d'années comme un ami, plus qu'un prof.
«Tu vas où?» Elle avait cessée de peindre, sa curiosité activée au maximum.
«Je retourne à Arrowsic»Un pincement, deux pincements, la jeune femme se remis à peindre comme si elle n'avait rien entendu.
«Tu viens avec moi?» Avait-il osé de demander une nouvelle fois.
«Non.» Voilà sa réponse franche et sanglante, ses traits de peinture était plus agressifs, son regard plus renfermé, sérieux.
«Tu sais qu'il m'a appelé.» Phèdre se pinça doucement la lèvre, il avait appelé donc, pour demander quoi?
«Il voulait avoir de tes nouvelles.» Ah bon? C'était nouveau ça, pour soulager sa conscience de ses agissements merdiques envers elle, et sa propre femme.
«Tu as dit quoi?» Un simple murmure, une teinte de faiblesse perceptible, comme une enfant qui n'ose pas demander ayant peur des conséquences.
«Que tu allais bien, que New-York était un magnifique repère pour toi. Que tu continuais de peindre aussi... Et que tu t'occupais toujours aussi bien d'elle.» Le "elle" employé, était la mère de la jeune artiste. Un soupir franchit les lèvres de la jeune femme.
«J'ai rien à foutre de ce qu'il me veut, s'il a eut de mes nouvelles tant mieux, maintenant la discussion est close.» Un silence, trop long trop lourd aux goûts de Phèdre, un regard simple et profond puis un simple accompagnant le tout;
«Tu lui as dit que j'allais revenir à Arrowsic, c'est ça?» «Ce n’est pas ça que j'ai dis complètement... Mais hum. M’enfin oui. J’aurais du fermer ma gueule hein?» «M'ouais, pour une fois je suis d'accord...» ACTE IV ; «La plupart des gens disent qu’on a besoin d’amour pour vivre. En fait, on a surtout besoin d’oxygène.» DOCTEUR HOUSE. «Sam, où as-tu mis le restant des cartons?» Phèdre se passa la main dans sa chevelure, cherchant le restant des cartons. Le soleil plombait à travers la fenêtre de son grand appartement, son nouvel appartement à vrai dire. Elle venait de débarquer à Arrowsic avec son inséparable. Il avait réussi à la convaincre, Phèdre s'est par contre juré de rester ici que quelque semaine uniquement.
«Ils sont dans ta chambre!» Hurla une voix lointaine dans l'appartement, Phèdre se précipita à sa chambre, pour déballer le reste de ses affaires, grimaçant légèrement sa chambre ressemblait à rien d'une chambre finalement. C'était petit, trop petit. Mais bon, elle devait s'y résoudre le temps qu'elle serait là. Bip; Bip; son portable qui sonne, elle regarde et ne prend pas la peine de répondre, son père l'harcèle constamment depuis qu'il sait le retour officiel de sa fille en ville, Phèdre ne se sent pas prête à l'affronter, pas maintenant. En fait, elle ne souhaiterait jamais devoir l'affronter mais elle s'est que ce moment viendra bientôt.
«C'était qui?» La jeune femme se met à sourire de toute ses dents et réplique fièrement;
«Mon amant! Il s'ennuie déjà.» Eh Bam, elle rigole continuant de défaire ses trucs.
«Marrant, vraiment.» Finit-il par répliquer, elle termine le tout par le meilleur, elle installe ses multiples pinceaux et autres outils de travail.
ACTE V ; «Je suis malade, tu sais ce n’était pas si dur, je le vivais plutôt bien, je l’avais accepté et puis tu es entré dans ma vie. J’ai peur de ne plus être avec toi.» LE TEMPS D'UN AUTOMNE. « On devrait se rendre à l'hôpital, tu as besoin d'être vue par un médecin.» Secouant négativement la tête, Phèdre refuse détestant ce genre d'endroit.
« T'inquiète pas, c'est rien de dramatique.» Rien de dramatique alors que son corps exprimait le contraire, depuis quelques temps la demoiselle n'était pas au sommet de sa forme et elle avait perdue un peu de poids. Vivant en colocation Sam avait bien sur remarquer que quelque chose n'allait pas, mais il savait aussi que Phèdre était une véritable tête de mule qui refusait d'aller consulter un quelconque médecin. Mais après de l'harcèlement à répétition la jeune femme finit par se rendre à l'hôpital et elle passa un examen de routine, pour être rappeler quelques jours à peine pour venir passer d'autres tests plus approfondis, déjà là cela n'engageait rien de bon mais la demoiselle demeurait confiante.
« Vous avez un cancer...» Voilà que le verdict tombe enfin, elle demeure stoïque devant cette annonce et tranquillement son cerveau coupe tout contact elle n'entend plus rien tout ce qu'elle sait c'est qu'elle risque de mourir et ce, à vingt-trois à peine! Bien évidemment le médecin lui propose des alternative, mais la jeune femme semble déjà s'être résignée au scénario de la fin, le lendemain de cette annonce elle décide de se rendre chez un coiffeur et demande de lui couper les cheveux, de toute façon la maladie risque de lui faire perdre ses cheveux alors! Elle laisse donc tomber sa grosse tignasse blonde, pour une coupe courte à la garçonne. Elle décide également de mettre un changement dans sa vie, c'est-à-dire réaliser des trucs qu'elle avait remis à plus tard. Elle débute donc une course contre le pire des adversaires, une course contre le temps espérant pouvoir se rendre à la fin de ce qu'elle souhaite entreprendre avant que le chrono atteint zéro.