Lâcher mes potes pour une fille… Il y a quelques mois, je ne l’aurai pas fait, je l’avoue. Après ma déception avec Maëlle, j’avais décidé d’oublier un peu ce côté-là, de ne pas m’attacher. Mais je n’avais pas pensé au retour d’Abbey dans ma vie et tout ce qu’elle allait chambouler. Alors oui, ce soir, et dès que ce serait possible, je préfèrerai passer ma soirée avec cette blonde sulfureuse plutôt qu’avec mes amis. Et je n’en avais pas honte. Au contraire, j’étais excité rien qu’à l’idée de la rejoindre. Elle était avec des amies, sûrement en pleine conversation passionnante (ou pas) mais je comptais sur elle pour les lâcher et me rejoindre moi… Chose qu’elle ne mit pas longtemps à faire, puisque que quelques secondes plus tard, ses lèvres se posèrent sur les miennes. Doux et sucré, ce baiser me fit sourire… D’un geste simple, je posais mes mains sur ses hanches… Fines. Peut-être trop fines d’ailleurs, mais je crois que je faisais totalement abstraction à ce détail… qui me paraissait insignifiant et qui au final, ne l’était pas du tout.

Mon regard descendit le long de son corps, joliment vêtu d’une robe dont la couleur me paraissait floue… peut-être était-ce dû à la lumières éclatante de la salle communale. « Oh, mais je peux te retourner le compliment. T’es pire que sexy… » Commençais-je tout en approchant mes lèvres de son oreille pour murmurer : « tellement sexy que j’ai bien envie de t’arracher cette jolie robe… avec les dents...». Je me reculais, un léger sourire ornant mon visage. Ses yeux étaient brillants, et j’étais plutôt fier d’être (je crois) responsable de ça. Elle attrapa ma cravate et la remis doucement en place et je la regardais faire sans rien dire. J’avais envie d’attraper sa main et de l’entraîner loin de tout ce capharnaüm. Malheureusement, quelqu’un m’en empêcha. « Belle robe, ma puce. » En entendant cette voix inconnue, je me reculais légèrement d’Abbey et découvrir une jeune femme au regard sombre. Quelque chose en elle ne me plaisait pas, outre le fait qu’elle m’ait coupé dans mon envie. Je pris les devants, tournant mon visage vers elle et lui tendant la main. « Raphaël. Et tu es ? » Plus vite ce serai fait, plus vite nous pourrions nous échapper.

Spoiler:

« Tu fais quoi ce soir ? Si t'as rien de prévu, on s'fait une party comme tous les weeks end avec les meufs de l'agence. » Assez tentant comme offre, je l'avoue mais même si j'étais drôlement tenté pour me faire une soirée entre filles je devais malheureusement refuser. « Une prochaine fois si tu veux, là j'vais à une soirée. » Voilà le genre de truc qui pouvait être intéressant. Non pas la fête pour je ne sais qu'elle cause, mais à cause de ce nouveau truc là, rumous has it. Le concept était assez bien et puis celui-ci permettait de passer une soirée avec pleins de rebondissements. Alors que la vieille dame que je connaissais assez bien faute d'avoir vécu toute ma vie à Arrowsic, je remontais loin dans le temps quand je la croisais à six heure du matin et qu'elle me criait dessus en me disant que j'étais de la mauvaise graine. Quand j'étais jeune, j'allais me coucher quand elle se levait. D'ailleurs elle m'énervait, elle n'était jamais contente et puis regardait moi cette tenue ainsi que cette coupe. Elle était lisse et chic, comment elle se la pète à jouer les soeur theresa. Enfin, j'écoutais son speech d'une oreille mais chaque mots ressortaient de l'autre, j'attendais qu'une chose moi l'apparition de rumous has it, la seule chose qui pourrait booster cette ambiance pourrie. Je me rapprochais un peu du buffet en hésitant, je ne savais pas si je devais boire de l'alcool, dans mon état c'est pas recommandé. Je pris donc un jus d'orange pour les enfants, le sirotant gentiment en patientant. Pendant ce temps j'observais les habitants présents, il commençait à y avoir un beau petit monde comme à chaque fête organisée dans le village. J'aperçu des visages familiers et d'autres inconnus, tant pis de toute manière je n'avais pas encore envie de m'amuser donc j'étais bien en compagnie de mon jus d'orange.

« Oh, mais je peux te retourner le compliment. T’es pire que sexy… » Ses mots avaient l'effet d'une bombe sur moi. Il trouvait toujours ce qu'il fallait dire pour me faire rougir. Il s'approcha alors de mon oreille et je sentis mon cœur battre à vive allure. Mais diable, comment faisait-il pour me procurer cet effet-là ? « tellement sexy que j’ai bien envie de t’arracher cette jolie robe… avec les dents... » Je souris à ses paroles, et je passai mes mains fines derrière son cou en plongeant mon regard dans le sien. « Mais je viens juste de l'enfiler, ça serait trop bête d'abîmer une telle splendeur, tu ne crois pas ? » Puis je lui chuchotai calmement: « Par contre je ne peux pas nier que l'idée me plairait bien. Et puis, je trouve qu'il y a un peu trop de monde ici. » J'avoue que j'avais très envie de m'isoler avec lui. Il était tellement charmant, tellement beau, j'en étais dingue. Complètement dingue. Je déviais alors le regard pour le poser sur mes deux voisins: Nolan et Blodwyn. Cela me rassura de les voir ensemble, et heureusement pour Nolan, la petite peste rousse n'était pas présente. J'irai sûrement les saluer un peu plus tard dans la soirée. Je vis aussi furtivement ma libraire, qui ne m'appréciait pas tellement. Je n'allais sans doute pas aller la déranger. Mais pour le moment, j'étais avec Raphaël, et je ne voulais pas le quitter. Pas maintenant.

Alors que mon esprit était complètement envouté par le parfum de Raphaël, j'entendis une voix féminine se distinguer parmi tout ce brouhaha. Je tournais alors ma tête, pour découvrir une magnifique Barbara, plus dynamique que jamais. « Belle robe, ma puce. » « Je te retourne le compliment. » De toute façon, quoi qu'elle portait, à mes yeux Barbara était toujours aussi jolie. D'ailleurs, j'étais un peu étonnée qu'elle soit seule ce soir-là. Elle avait toujours eu le don de s'afficher avec un beau jeune homme à tous les événements importants, pour faire bonne figure disait-elle. Mais qu'importe, j'étais heureuse qu'elle soit là, et que tout commençait à s'arranger entre nous, malgré les erreurs et les déceptions. Elle regarda alors Raphaël, et me demanda: « Tu nous présentes ? » J'eus à peine le temps d'ouvrir la bouche qu'il répondit déjà: « Raphaël. Et tu es ? » Je restais alors muette, préférant les laisser se présenter. C'était d'ailleurs étonnant qu'ils ne se connaissaient pas, étant donné qu'on fréquentait tous les trois la même école étant petits. « Tu sais Barbara, Raphaël était mon amoureux en primaire. Je crois que je t'en avais déjà parlé. » J'offrais un regard tendre à Raphaël, qui je m'en doutais, n'avait d'envie que d'une chose: partir, pour se retrouver tous les deux, seul à seul. C'est vrai que j'en avais également très envie. Mais il fallait patienter. « Alors, dis-moi, t'as décidé d'être au premier rang des ragots d'Arrowsic ? Bizarrement, ça ne m'étonne pas. » Ayant terminé mon premier verre de champagne, je demandais aux serveurs de nous donner trois autres verres. La dernière fois que j'avais bu, ça ne s'était pas très bien terminé, c'était le moins que l'on puisse dire. Mais ça n'allait pas se passer de cette façon ce soir-là.

Spoiler:

Abbey tenait dans ses filets un bel homme, c'était le cas de le dire. Mais je préférais briser les couples qui ne se formaient pas d'amis. C'est du moins ce que je me répétais encore et encore. De toute manière, ces deux là semblaient bien amoureux, vu comment ils se dévoraient du regard l'un de l'autre. D'un côté, je me disais que j'avais bien le droit à ma petite vengeance après les actes d'Abbey, et de l'autre, j'essayais de me convaincre d'abandonner mes mauvaises habitudes qui n'apportaient rien de bon. « Raphaël. Et tu es ? » Je baissais les yeux vers la main que me tendait le jeune homme, et l'ignorait pour lui faire directement la bise. Une poignée de main fait bien trop impersonnel. Je sentais la réticence de Raphaël, mais elle ne m'atteignait pas le moins du monde. Il ne semblait pas beaucoup m'apprécier. Comme les trois quart des personnes dans la pièce, en réalité. Le fait qu'il paraisse si peu enclin à me connaître me réconfortait ainsi dans ma décision de ne pas faire de vagues. « Barbie, une vielle amie de... ta petite amie ? » Un petit sourire complice apparut sur mon visage et je me tournais vers Abbey. Elle ne m'avait pas dit qu'elle avait trouvé quelqu'un, ce qui était visiblement le cas. Mais à vrai dire, depuis nos retrouvailles dans la forêt, nous nous étions pas vraiment vues. Cela me faisait même bizarre de lui parler, paisiblement, alors que nous n'étions qu'à moitié réconciliées. « Tu sais Barbara, Raphaël était mon amoureux en primaire. Je crois que je t'en avais déjà parlé. » J'eu un petit rire. Comme j'avais été idiote. Bien évidement qu'elle m'en avait parlé. À plusieurs reprises, même. Avant de partir à New York, je ne le connaissais que de vue. La ville était petite, mais il était plus vieux d'un an et je ne l'avais jamais vraiment fréquenté. Il n'avait pas changé tant que cela en quelques années, mais je n'avais tout bonnement pas reconnu ses traits. A vrai dire, j'avais rencontré tant de nouvelles personnes à New York, que j'était devenue incapable de reconnaître quelqu'un que je connaissais peu. « Mais oui, je suis bête. J'aurais du te reconnaître, en général je n'oublie jamais une aussi belle gueule. T'inquiète, Abbey, je suis pas là pour te le piquer, j'ai déjà quelqu'un en vue. A part Niallàn, bien sur. » En effet, je venais de remarquer mon plus ou moins professeur de littérature. Voilà plusieurs semaines que j'essayais de le conduire au vice. À chaque fois qu'il était entrain de céder, il se reprenait, ç'en était désespérant. Je l'avais connu avant Niallàn, et je n'avais pas eu le coeur d'abandonner mes essais, malgré ma mise en couple. Je m'en sentais quelque peu coupable, mais disons que j'avais l'habitude, à présent.

« Alors, dis-moi, t'as décidé d'être au premier rang des ragots d'Arrowsic ? Bizarrement, ça ne m'étonne pas. » Je levais les yeux au ciel. J'avais toujours été au premier rang pour les rumeurs et autres ragots, n'hésitant même pas à en colporter moi même. Ce n'était pas de si tôt que ce côté de moi allait changer. D'autant plus qu'avec l'arrivée de rumour has it, les ragots étaient deux fois plus intéressant. « Quoi, me dis pas que t'es ici pour les pauvres petits africains ? Qui l'est dans cette pièce, franchement ? » J'adoptais un air indigné pour souligner mes propos. « D'ailleurs, une petite idée de qui se cache derrière rumour has it et de quels commérages elle va nous régaler ce soir ? Sans vouloir t'offenser, j'espère qu'il y en aura quelques uns sur ta soeur. » C'était peut être une mauvaise idée de parler de Sheila, mais le fait que nous ne nous entendions pas n'avais rien d'un secret, en ville.

Même si je n'avais jamais été enthousiaste à l'idée de venir à ce genre de soirée surtout à cause d'Abbey, ce soir était complètement différent, rumous has it avait changé la donne. Je savais que cette soirée allait être riche en émotion et que certaines langues de pute se livrent. Tous les habitants d'Arrowsic avait un secret que personne ne voulait dévoiler au grand jour, tous sans exception. J'avais le mien et je ne voulais que personne soit au courant pour ne pas changer le regard des autres envers moi, surtout que je n'assumais pas totalement. Même si je ne me sentais pas concerné par cette langue de bois de rumous has it, une autre langue de pute ou pute tout court avait bien l'intention de me faire payer. « D'ailleurs, une petite idée de qui se cache derrière rumour has it et de quels commérages elle va nous régaler ce soir ? Sans vouloir t'offenser, j'espère qu'il y en aura quelques uns sur ta soeur. » C'est un regard assez curieux qui je lançais à cette brune. Un regard assez noir, mais du coup un doute vint s'envahir. Si le moindre secret me concernant serait dévoilé ce soir là, je peux jurer qu'elle est de mèche avec rumous has it. Elle devrait mieux se tenir droite parce qu'elle risque de tomber de haut de soir, ou les soirs précédents. Comme un pique ne reste jamais sans réponse. « Tu devrais pas être si sûre de toi, tu risques d'être déçue. » J'arqua d'un sourcil avant de siroter mon jus d'orange sans vraiment poser le moindre regard sur cette personne. Enfin c'est plutôt qu'elle se trouvait en compagnie d'Abbey et de Raphaël, je connaissais cette petite bouille, il me semble que c'était l'amoureux de ma soeur quand ils étaient gamins.

La jeune fille, à ses côtés, ne put s'empêcher de rire et de déclarer « Evidemment ! Même en robe, tu serais beau ! » . Ce fut lui, qui sourit à cet instant précis. Il ne s'imaginait pas du tout, du tout -mais alors pas du tout du tout- en robe. Même pour une fête.
Il l'entraina alors, et alla chercher deux verres de champagne. « Santé ! » déclara-t-elle pour trinquer. Il porta son verre à ses lèvres, avec un grand sourire. Le champagne était délicieux.. Comme ce charmant visage devant lui.

« Tu crois qu’il y a des gens qui sont vraiment là pour la charité ? Je veux dire, qu’ils ne sont pas venus pour Rumour has it ? » Prenant entre deux mains sa flute de champagne, Mattia jeta un rapide coup d'oeil autour de lui. Beaucoup de personnes étaient là. Tiens, même son prof de littérature. Avec une belle jeune femme. Et d'autres personnes aussi, quasiment toutes connues. Et, en regardant les gens, un peu plus intensément, il remarque que comme eux, beaucoup semblait impatient.
Il détourna son regard vers sa petite amie, et lui répondit alors. « Je crois pas. J'ai l'impression que tout le monde attend quelque chose. »

Son regard dériva de nouveau vers toutes les personnes présentes. Il fut stoppé dans sa progression quand il s'aperçut que quelqu'un était à côté d'eux. Il reporta son attention sur ce type, assez jeune, enfin plus vieux que lui, les cheveux bruns, bien habillé. « Alors les amoureux, on profite de l’absence du policier ? » Tiens, c'était qui? Un ami d'Ashton apparemment. Mattia fronça légèrement les sourcils en l'entendant. Alors, ainsi, Ashton avait raconté à ces copains ce qu'il avait vu? C'était un peu déplacé, et pas très sympa pour Ella..
Le type en question s'approcha alors d'Ella, lui fit un petit bisou, et c'est là que Mattia se rendit compte qu'il le connaissait. Il l'avait déjà croisé plusieurs fois chez elle, ou pas loin. Ceci dit, jamais il ne lui avait parlé.
Le gars enleva alors des mains la flûte de champagne, et la remplaça par un verre de jus d'orange. Charmant. Qu'est-ce que ça pouvait lui faire qu'Ella boive un peu? « Ella, tu sais bien, pas d’alcool avant tes vingt et un an. » Là, il se retourna ensuite vers Mattia. « Bonjour, je suis Blazhe, on s’est déjà croisé mais on ne sait jamais véritablement présenter. » oui, ça, il l'avait remarquer..
« 'Jour, moi c'est Mattia. Je me rappelle t'avoir déjà vu oui.. » Il n'ajouta rien d'autre. Rien de plus. Il n'allait tout de même pas sympathiser avec cet homme qui, d'un savait pour Ella et lui au lit, et de deux, embrassait sa petite amie, et de trois, l'empêchait de boire.
En temps normal, si quelqu'un avait fait ça à Ella, il n'aurait sans doute pas hésité à dire « elle est avec moi, tu peux lui laisser sa coupe. » Mais là, ce Blazhe devait être un ami d'Ashton. Il devait donc savoir pas mal de chose sur lui. Comme peut-être le fait qu'il n'avait que dix-sept ans aussi..
En tout cas, Mattia lui fit un petit sourire, pour paraître quand même sympathique, et garda sa flûte en mains. Au moins, Ella pourra boire dans son verre..

Spoiler:

Citation :

Well, well. Petits habitants d’Arrowsic, j’ai entendu parler d’une soirée caritative organisée par cette bonne et vieille Carole Shepard (elle ne nous manquait pas d’ailleurs). Si vous êtes encore devant votre écran à lire ceci, c’est que vous n’êtes pas en train de choisir votre tenue de soirée. Je vous comprends, ce genre de soirée est tellement ennuyant. Mais je vais vous donner une bonne raison de vous y rendre. Il semblerait que les principaux suspects de l’affaire Merryl Dawn auraient décidé de venir et de se relaxer autour d’une coupe de champagne. Oh oui, je sais. Vous mourrez d’envie de savoir qui sont ces horribles personnes susceptibles de menacer n’importe qui ici. Vous avez peur ? Ça se comprend. Mais n’oubliez pas, les coupables peuvent être démasqués à cette soirée. Et je sais que vous n’avez pas envie de manquer ce spectacle croustillant. Ne vous inquiétez pas, je serai moi aussi présente. Surveillez votre téléphone, la soirée s’annonce mouvementée. RUMOUR HAS IT veille sur vous.

Oui, définitivement, rumour has it ferait mon bonheur avec une petite rumeur bien croustillante sur cette droguée pathétique de Sheila. J'avais moi même pensé à envoyer quelques ragots sur la sale rousse à rumour has it, mais aucun de ceux qui n'étaient sortis de mon imagination ne m'avait semblé assez diabolique. Mais bien sur, je n'allais pas tarder à trouver la perle pour couler la junkie. Il le fallait. Rumeur vraie ou imaginée par mes soins, j'allais être celle qui ferait tomber cette garce.« Tu devrais pas être si sûre de toi, tu risques d'être déçue. » Je sursautais en entendant la voix de la personne que je détestai sans doute le plus de tout Arrowic. Elle et son amie Robyn. Elles faisaient bien la paire, c'était le cas de le dire. Je pinçais les lèvres de mécontentement en me retournant vers Sheila. « Quand on parle du loup... » Je poussais un petit soupir désespéré et croisait mes bras sur ma poitrine, toisant la rousse de mon air le plus irrité. « Je suis sure qu'un rail de coke t'attend chez tes amis les clodos junkie, alors fait moi plaisir et dégage ta sale tête de droguée de ma vue. » Je ne savais pas vraiment si Sheila avait replongé dans son vice, mais j'oeuvrais pour. Que la vermine reste avec la vermine. J'avais moi même testé beaucoup de substances illicites sans jamais tomber dans la dépendance, c'est pourquoi je trouvais Sheila si pathétique et si peu digne de ma sympathie. « Et ne t'inquiète pas, si rumour has it ne diffuse rien sur toi ce soit, je ferais en sorte qu'elle le fasse plus tard. Rien ne presse. » J'avais envie de partir afin de ne plus voir cette personne que je méprisais tant, mais je vouais d'abord voir sa réaction. Je surveillais Nolan, mon professeur de littérature, du coin de l'oeil. Il était accompagné de sa femme. Tant mieux. Il serait ma prochaine cible.

Rumor Has It ? C’est qui celle-là encore ? Parce que je suis persuadé que c’est une fille –une femme-, qui d’autre pourrait penser à ouvrir ce genre de blog ? Cette fille essaye de semer la terreur dans la ville et je n’aime pas ça du tout. Parce qu’elle y arrive et que je ne me sens pas confiant quand je laisse ma sœur sortir seule dans les petites rues d’Arrowsic. Oui, je sais, elle a vingt-deux ans, et alors ? Enfin bref, le fait est que ce soir, nous étions tous conviés à une soirée de charité en faveur des africains défavorisés. Enfin officiellement, c’était la raison de notre venue. Mais officieusement, Rumor Has It avait réussi à tous nous intriguer. Et quand je dis « tous », c’était un faible mot. Arrivé devant la salle communale, je voyais énormément de monde et je pensais soudain « Elle a réussi son coup ». Parce qu’il était clair que personne n’était réellement là pour écouter cette bonne vieille madame Carole Shepard. D’ailleurs, quand je suis arrivé, elle avait déjà terminé de parler. Je voyais tous ces gens s’agglutiner autour de la simple boîte en plastique qui servait à récolter les sous. Je jouais des coudes et assez rapidement je me retrouvais devant. Ayant assez de compassion, je déposais un billet de 100$ dans la fameuse boîte. Je levais alors la tête pour essayer de repérer les gens que je connaissais. En premier lieu, je vis ma cousine Abbey avec une jeune femme brune que je n’avais jamais vu auparavant, je crois, et un brun que je vois assez souvent avec Abbey. Oh, et voilà Sheila qui s’amène. Ça n’annonce rien de bon, je ne devrais pas m’en mêler. J’irais les voir quand elles seront séparées, je n’ai pas envie de prendre part à une de leur énième dispute. Les sœurs Strugatsky sont insupportables quand elles sont ensembles. Je regarde alors d el’autre côté et j’aperçois Graziella. Je me serais bien dirigé vers elle, mais je sens que ça n’allait pas lui plaire. Je suis déjà sur son dos tous les jours, alors je peux bien lui laisser une soirée de répit. Et soudain, comme une bonne nouvelle arrivant de je ne sais où, je vois Tennessee pas très loin de bar. Ni une, ni deux, je me dirige vers elle et je remarque alors qu’elle n’est pas seule, elle est accompagnée d’une jolie brune. J’arrive avec un grand sourire aux lèvres. « Bonsoir » que je lançais pour me faire remarquer par les deux jeunes femmes. Je fis un signe de tête à celle que je ne connaissais pas et un bisou sur la tempe à Tennessee, comme je le faisais tout le temps.

Spoiler:

Je ne pouvais pas m'empêcher de me poser la même question que tout le monde, qui pourrait bien se cacher derrière rumous has it. Même si les rumeurs sont ma tasse de thé et que je serais bien tenté d'envoyer quelques informations sur quelques personnes autour de moi, je me demandais qui était cette personne. Il faut vraiment s'emmerder pour s'inventer une nouvelle vie. Enfin, ce n'est pas méchant au contraire. Le visage de la brune m’irritait de plus en plus, elle me détestait et tout ces sentiments étaient réciproque. Toute cette histoire pour une histoire de lycée, qu'elle connerie ! Pauvre petite meuf. Cela ne l'empêchait pas de balancer une pique, appréciant le fait qu'il y ai un espoir qu'une rumeur soit dévoilée me concernant ce soir même. J'avais malheureusement cassé son délire, rien me concernant sera révélé au grand jour ce soir, ou au grand soir -blague à part, mais complément à part-. « Quand on parle du loup... » Alors qu'elle poussa un soupire, je lui adressais un sourire des plus hypocrite. Je m'amusais souvent de la situation, elle n'arrivait pas à m'encadrer alors je ferais tout mon possible pour être là au même endroit qu'elle. « Je suis sure qu'un rail de coke t'attend chez tes amis les clodos junkie, alors fait moi plaisir et dégage ta sale tête de droguée de ma vue. » Je levais les yeux au ciel, elle était encore plus pathétique que ses simples paroles, elle pensait vraiment me fermer le clapet aussi facilement ? Pourtant elle me connaissait bien depuis le temps qu'on se connait. « J'suis plus droguée j'te rappelle, mets toi à la page. » Je levais les yeux au ciel. « J'pourrais dire la même chose concernant ta veille tête de traînée. Mais pas la peine de le dire, tout le monde sait ici que t'es une traînée. » Le regard de Barbara suite à ce mini dialogue me fit complètement rêver, c'était une traînée, que dire d'autre ? « Et ne t'inquiète pas, si rumour has it ne diffuse rien sur toi ce soit, je ferais en sorte qu'elle le fasse plus tard. Rien ne presse. » Je ricanais doucement. A moins de dévoiler des fausses rumeurs à mon compte qu'est-ce qu'elle pourrait bien dire ? « J'attends ce moment avec impatience, enfin ce que j'attends le plus c'est de voir ta gueule quand rumous has it dévoilera qu'elle pétasse t'es même si on s'en doute tous. » Un nouveau sourire avant de la dévisager de haut en bas, m'arrêtant quelques seconde sur son ventre. Puis je regarda à nouveau la brune avec des yeux malicieux et un sourire au coin.

« Mais oui, je suis bête. J'aurais du te reconnaître, en général je n'oublie jamais une aussi belle gueule. T'inquiète, Abbey, je suis pas là pour te le piquer, j'ai déjà quelqu'un en vue. A part Niallàn, bien sur. » J'étais un peu perplexe. Ainsi, elle avait en vue deux hommes ? De sa part, ça n'était pas étonnant, mais il faut dire que je n'y étais plus habituée. C'était Barbara, dans toute sa splendeur. Et on l'aimait ou pas. « Quoi, me dis pas que t'es ici pour les pauvres petits africains ? Qui l'est dans cette pièce, franchement ? » Elle n'avait pas tout à fait tord. Je n'aurais pu dire si j'étais là pour RUMOUR HAS IT ou pour ces petits Africains. Peut-être un peu des deux. « Tout le monde ne s'intéresse aux ragots autant que toi, en tout cas. » Je lui adressais un bref sourire. C'était encore étrange de lui parler comme si nous étions les meilleures amies des mondes. Mais ça allait venir, petit à petit. Il nous fallait juste du temps. « D'ailleurs, une petite idée de qui se cache derrière rumour has it et de quels commérages elle va nous régaler ce soir ? Sans vouloir t'offenser, j'espère qu'il y en aura quelques uns sur ta soeur. » Je fronçais les sourcils. J'ignorais que Barbara connaissait Sheila, et visiblement, elle ne semblait pas l'apprécier. Je n'eus pas le temps de répondre que celle-ci se présentait déjà devant nous. A croire qu'elle avait les yeux et les oreilles partout dans cette salle. Elle ne m'adressa même pas un regard. Il n'y en avait que pour Barbara. Pendant quelques minutes, elles s'insultaient sans faire attention à moi et à Raphaël. Et je devais avouer que je n'aimais pas cette situation. Visiblement, cela ne semblait pas plaire à Raphaël non plus. Des commérages et des disputes de filles, c'est sûr que ça ne devait pas grandement l'amuser. Discrètement, je vins susurrer à son oreille : « Je pense que c'est le moment de s'éclipser. Personne ne nous verra. » Un sourire malicieux sur les lèvres, je n'attendis même pas sa réponse que je lui pris sa main, et adressai quelques mots à Sheila et à Barbara qui ne devaient même pas me porter une quelconque attention, étant trop concentrées sur leur dispute : « On va vous laisser nous. Bonne soirée. » Et puis j'entrainai avec moi Raphaël hors de la salle communale, dans un endroit où nous serions plus tranquilles, dans un endroit où personne ne pouvait nous déranger.

J'observais les gens autour de moi, ils avaient vachement l'air intéressé par le discours de l'autre vieille, m'enfin il faut connaitre les gens d'Arrowsic. Entendant quelques personnes débattre sur la prochaine cible de Rumous Has It, je préférais me balader un dans dans la salle commune. Dire bonjour aux personnes que je connaissais et me présenter à ceux que je ne connaissais pas. Evidemment je ne connaissais pas grand monde, je venais de m'installer ici. Alors que certaines personnes voulaient qu'on leur prête une attention particulière mes yeux se posèrent sur une grande blonde avec un longue robe noir fendue à la hanche. Elle avait un certain charme cette robe, d'ailleurs j'étais complètement tombée amoureuse, moi et le mode c'est une grande histoire d'amour, surtout avec les robes. C'est tout naturellement que je m'approchais de cette jeune femme seule. « Ta robe est sensas', j'suis tout simplement jalouse. » Elle n'avait pas l'air très excitée de participer à cette soirée, je la comprenais ce n'était pas mon premier choix mais il fallait que je m'intègre un peu dans cette ville sachant que je risquais de rester un bon petit moment afin d'échapper le plus longtemps possible à mon fiancé. Je jetais un oeil sur la foule qui était venu pour entendre les nouveaux ragots de ce corbeau de Rumous has it. « J'espère au moins que Rumous has it sera à la hauteur ce soir parce que si elle fait un bide elle servira plus à grand chose. » Peut-être que j'étais en train de penser tout haut, ouais surement, tant pis. Je regardais la blondinette avant de fait une moue boudeuse. Certaines personnes quant à elles faisaient déjà pitié, regardait l'autre brune et l'autre rousse là à se chamailler pour savoir laquelle dévoilera le secret de l'autre avant. Il y a des gens qui me sortent vraiment par le cul ici. Enfin bon, j'espère ne pas me prendre le vent du siècle sinon il ne me restera plus que d'me casser chez les pingouins.

A croire que Levi avait implanté un gps en moi avant de se tirer à New-York. Je ne comprenais même pas pourquoi il avait décidé de venir ici ce soir. Ce n’est pas comme si la charité faisait parti de ses priorités surtout au vue de son passé dans la mafia et les affaires louches. Ça m’énervait, ça me rendait surtout nerveuse de le savoir dans la même pièce que moi. On ne s’est pas reparlé, ni même revu depuis qu’on a couché ensemble chez moi l’autre fois. Je savais que ça finirait par arriver et c’est pour cela que j’ai tant espéré qu’il ne revienne pas. Ma vie est foutrement merdique et tout continue de se briser comme un château de carte sur lequel on vient souffler en l’espace d’une seconde. Je voudrais effacer ce moment, effacer de ma mémoire mon ex-mari pour éviter de me rendre compte que oui, je suis encore amoureuse de lui. Je ne l’avouerais pas, c’est clair et encore plus en sachant que Josh souffrirait assez en apprenant la vérité concernant mon fils. Parfois, je me dis que ma vie pourrait être retranscrite dans tous les shows qu’on voit à la télé, avec ces gens qui se hurlent dessus et le présentateur qui se retient de clairement se foutre d’eux. Je continue de converser avec les deux jeunes femmes alors qu’Abbey s’éclipse soudainement, partant vers ce qui semble être son petit-ami. Ca doit être l’homme dont elle m’a parlé l’autre fois. Je souris en la saluant d’un signe de la tête me tournant vers Tennessee. « Ils ont l’air heureux en tout cas, comme quoi l’amour ce n’est pas toujours une connerie. » Que je dis d’un ton amer repensant à mon histoire avec Levi. Je continue de sourire malgré tout ne voulant pas contaminer la demoiselle avec ma mauvaise humeur. On parle de tout et de rien et c’est au bout de quelque secondes qu’un homme vient nous interrompre. Je ne le connais pas vraiment et j’en profite pour tirer ma révérence. « Je vais vous laisser, ravie de vous avoir rencontrés. » Que j’ajoute en souriant avant de filer vers le comptoir où se trouvent de nombreuses coupes de champagnes. C’est devenu une habitude maintenant et sous peu je vais finir totalement accro à toutes ces boissons alcoolisées – histoire d’oublier. Je m’adosse à un mur non loin d’ici balayant mon regard la salle. Levi parle à quelques connaissances et je fais évidemment mine de ne pas le remarquer. Mon regard finit par croiser celui d’un homme que je connais depuis quelques temps maintenant : Blazhe. Il m’a trouvé dans un état assez pitoyable au bar – pour changer et il s’est gentiment occupé de moi. On passe du temps ensemble parfois et c’est loin d’être désagréable. Je lui souris en coin levant légèrement ma coupe vers lui avant d’en boire une gorgée. La foule ne désemplie pas dans la salle et j’ai de plus en plus envie de sortir et rentrer, pour éviter de terminer la soirée sur une des tables à chanter une chanson à la con parce que je me serais rendue minable pour oublier Levi.

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Bon alors, qu’est-ce qu’il faisait là ? Il n’avait pas l’intention de donner le moindre dollar à l’autre madame "je me fais du fric sur le dos des pauvres". Est-ce qu’il venait pour RHI, comme tous les autres ? Non clairement, il en avait rien à foutre des conneries que pouvaient raconter une adolescente en manque d’amour et qui devait certainement croire qu’elle est doté d’une mission divine qui n’était d’autre que faire chier le monde. Non en fait, il était là pour fuir sa femme, subtil n’est-ce pas ? Avouez, vous n’aurez pas trouvé mieux. Il était donc là pour ne pas voir sa femme et ne pas avoir à supporter ses hormones ainsi que l’ambiance plus que tendue à la maison, il préférait donc prendre le risque de croiser sa petite sœur au bras de Mattia et de se prendre une tarte monumentale en retour de celle qu’il lui avait mis la dernière fois.

Bref, une fois dans la salle il put constater que tout le monde beau monde d’Arrowsic était de sortie pour donner des petits sous. Des sous ? Ah non ! Pour écouter les rumeurs de RHI, tout de suite, c’est beaucoup plus plausible. Il prit le premier verre d’alcool qui lui tombait sous la main, du champagne, -il avait l’impression qu’il n’y avait que ça de toute façon- il but sa coupe d’une traite avant de la reposer, d’en reprendre une autre et de diriger vers sa charmante sœur qui était en charmante compagnie, deux garçons pour elle, rien que ça. Bon, d’accord ce n’était que Blazhe, son fidèle meilleur ami et Mattia… Mattia le petit ami de sa sœur qu’il adorait malgré tout, ouais, dur la vie. Il ébouriffa les cheveux de Mattia en arrivant avant de tendre la coupe à Ella. « Je vous emprunte Blazhe. » Annonça-t-il simplement, non sans un sourire. Et il prit la coupe de champagne que son meilleur ami avait dans les mains, lui laissant soigneusement le jus d’orange tout en l’entraînant plus loin « Elle m’en veut déjà suffisamment, si en plus je l’empêche de s’amuser à cette soirée ? Je suis mort et enterré ! »

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« Tu vas à la soirée de ce soir ? » Alec me regarde, sa clope pincée entre ses lèvres, sortant un lighter de sa poche droite pour se l'allumer. Les bras croisés sur mon torse, je le regarde en me demandant si c'est vraiment une bonne idée. « Y'a des gens qui parlent, j'ai entendu que Siobhàn y allait, si ça t'intéresse. » Il sait que ça m'intéresse. La question qu'il reste à définir maintenant, c'est s'il sait - ou qu'il a capté - c'qui s'est passé la dernière fois que j'ai vu mon ex-femme. Pas la fois où je lui ai fait l'amour en lui disant que c'était mieux si elle m'oublie, non. La fois où je suis allé chez elle, dans la maison qu'elle partage avec sa pédale de copain et que je l'ai littéralement prise sur le sol du salon, me gênant pas pour lui faire comprendre que je la laisserais pas s'en tirer si facilement et que si elle voulait vraiment que je dégage, elle allait devoir travailler beaucoup plus fort que ça. C'est beau les claques, mais quand elles sont suivies de baisers langoureux et torrides, c'est dur de savoir si elle veut vraiment que je continue ou pas. Enfin, non pas tellement, on a quand même été ensemble pendant 13 ans, ce qui fait que je maîtrise totalement ses habitudes, ses envies, ses gestures, tout ce qu'elle fait refléter avec son corps. Elle m'appartient, ça a toujours été le cas et peu importe si elle devait se remarier ou quoi que ce soit, ça resterait intact. Siobhàn et moi on partage un lien beaucoup plus fort que ce dont les gens nous donnent le crédit pour. Ils comprennent pas que quand on partage autant avec une seule personne, cette personne-même devient le seul repère qu'on établit vraiment dans la vie, notre source d'appui, de soutien éternel, une épaule avec laquelle coucher une fois qu'on revient en ville après un an, peinard. Je souris à cette pensée, alors que ma clope fulmine au bout de mes lèvres et qu'elle n'attend que d'être consumée. Je fronce les sourcils, jetant un regard plein de questionnement sur mon petit frère. « Pourquoi est-ce que ça t'intéresse que j'y aille ou pas ? » Il hausse la tête et fait cette drôle d'expression dont il a l'habitude quand il prépare un mauvais coup. « Comme ça. J'me suis dit que ce serait bien de revoir Siobhàn après votre dernière rencontre. » Donc il sait ? Je crois pas, j'ai rien dit, je suis à peu près sûr qu'elle a rien dit... Soit, c'peut-être pas une si mauvaise idée d'y aller si c'est pour aller prendre des comptes et surtout voir l'expression qu'elle va afficher en me voyant débarquer. « J'verrai. J'dois y aller. » Je plante Alec, je crois qu'il sait trop bien ce que j'vais faire pour m'arrêter. Tant pis pour Discroll.

J'ai pas envie de me casser la tête, s'habiller classe pour ce genre de trucs c'est compliqué seulement pour ceux qui veulent que tout le monde leur porte attention, c'est loin d'être mon cas. J'suis pas revenu ici pour faire parler de moi, j'suis revenu pour ma famille et... tout le reste. En deux temps, trois mouvements : ma douche est prise, j'ai trouvé mon costume et je les enfile aussi rapidement que possible. Ma barbe de deux semaines fera décoration, genre que j'suis un mec important. Un dernier regard de loin voir si j'ai pas l'air d'un pouilleux et je me casse de chez moi. Une fois arrivé sur les lieux, je repère Abbey plus loin avec le mec avec qui elle a une relation, enfin je sais pas, j'en déduis par la manière dont elle le regarde. Elle me voit et je lui fais un signe de la main, avant de me frayer un chemin à travers la foule, cherchant tout et rien des yeux en même temps. Je sais pas si je cherche Driscoll ou juste quelqu'un que je connaisse un peu pour pouvoir camoufler que j'suis venu pour elle. « Amore. » Putain, je dois sûrement être entrain de rêver, parce que je vois pas comment je pourrais entendre la voix de ma mère, alors que je sais clairement que ce genre de trucs l'intéresse pas. « Euh... T'étais pas sensée être hors de la ville pour les deux prochaines semaines ? » En regardant autour, je vois mon père près d'une table, entrain de discuter avec les pères de Siobhàn. C'est une blague ? « Non, finalement tu m'as tellement manqué que j'ai décidé de rester. » Je grimace, elle se fout clairement de moi. Je lui fais un signe de la tête comme quoi je vais continuer ma route sans elle et me perds de nouveau dans le flot de gens. Je repère finalement la brunette torride que je cherchais des yeux, mon ex-femme que j'ai presque vulgairement baisé dans son nid d'amour l'autre jour. Une coupe de champagne à la main. Elle n'a décidément pas changé, elle utilise toujours le même remède pour se sauver des ses problèmes... Je m'approche d'elle, ne la voyant pas tenter de m'esquiver ou de se faire comme si je n'existais pas. « Troubles in paradise ? » Que je lui dis, les deux mains dans mes poches, le regard voulant en dire long, espérant qu'elle me réponde 'oui'.

Je me demande ce qu’allait faire Rumor has it après ça. C’était un constant éclairant qu’elle ne comptait pas s’arrêter à ça. Le processus était en quelques sortes lancé et il allait continuer. Peut-être voulait-elle mettre à mal certaines personnes, faire ressortir des secrets enfouis, lancer des rumeurs histoire de foutre un bordel monstre dans la vie des habitants de cette petite ville. Ma vie, au point où elle en était de toute façon ne se verrait pas plus chambouler que ça. Je pourrais perdre Josh évidemment s’il venait à découvrir que son fils n’est en réalité par le sien. Pourtant, une part de moi se prépare inévitablement à cette hypothèse. Je ne pourrais pas lui cacher éternellement tout ça. Je me dis que ce n’est simplement pas le moment idéal pour révéler la vérité. Je repousse sans cesse ce moment comme je repousse le fameux instant où je parlerais ouvertement de ma maladie à mes proches. Je reste adossée à ce mur, coupe de champagne au creux des lèvres en fixant mon ex-mari au loin. Il semble un peu perdu et ça ne m’étonne pas vraiment. Je laisse échapper un sourire, mon regard ne pouvant le quitter. Les images de notre dernière rencontre me reviennent en boucle. Ses lèvres contre ma peau, ses mains caressant mes courbes, son souffle croisant le mien et me poussant à le réclamer un peu plus à chaque seconde. C’était une grossière erreur que de recoucher avec lui. Ca ne m’apportera rien de bon, c’est une évidence. Je suis certaine qu’il doit jubiler d’avoir réussi à me faire craquer et rien que pour ça, je suis folle de rage. Je ne bouge pas, entendant des bribes de conversations, par-ci, par là. Je n’y prête pas vraiment attention, bien trop occupée à fixer Delmonte. Il finit par se stopper, saluant Abbey. J’arque un sourcil, interloquée de voir qu’il la connait aussi. Je me redresse un peu plus pour me focaliser sur la scène. Le regard de Levi le trahi comme souvent. Je laisse échapper un soupire. Ils ont couché ensemble. C’est une certitude. Ce petit sourire, son regard qui veut tout dire, sa façon de rester distant devant Abbey et son petit-ami. Je rêve. Je sens la colère monter en moi. Un flot d’émotions se mélange. La jalousie de savoir qu’il en a baisé une autre, la colère de me dire que je parlais de mes problèmes avec Levi à Abbey et qu’elle n’a pas eu la franchise de me dire qu’elle le connaissait et surtout de cette manière. J’ai envie de pousser une gueulante, d’aller lui dire que c’est qu’un pauvre con et gifler la jeune femme. Je me retiens parce que ce n’est pas vraiment le genre de trucs qu’on fait à une soirée de charité. Je vais devoir m’expliquer avec elle, c’est clair et net. Je le ferais plus tard, parce que là mes mots pourraient vraiment dépasser ma pensée. Je bois ma coupe d’une traite alors qu’il commence à s’approcher de moi. Je ferme les yeux l’espace d’une seconde – les rouvrant en le fixant. C’est à ce moment précis que je remarque la présence de ses parents et….des miens. Bordel, c’est la réunion de famille ou quoi ? Je me fais toute petite n’ayant pas envie d’essuyer les questions de la mère Delmonte. Je l’aime comme une propre mère mais ce soir, ce n’est pas le moment. Levi finit par arriver à ma hauteur, les mains dans la poche. J’ignore sa remarque en buvant une gorgée de champagne. Je me tourne vers lui faisant dos à la foule en le fixant. « Tu vois, la fille là-bas : Abbey ? » Que je dis en lui montrant la dite jeune femme d’une signe de la tête. « Et bien, je me suis toujours dis que si j’étais lesbienne, je coucherais avec. » Que je dis d’un ton tout à fait calme saisissant une nouvelle coupe au moment où le serveur passe. Je fixe Levi. « Je vois que tu m’as devancé, j’espère qu’elle était bonne au moins. » Je lève ma coupe en sa direction comme pour le féliciter avant de tourner les talons sans lui laisser l’occasion de répondre. Je me fraye un chemin dans la foule ne me retournant pas vers Delmonte. Une personne saisit mon bras – un client et bon ami qui me salue. Je m’approche, lui offrant une accolade sincère en déposant un baiser sur sa joue tout en fixant Levi au loin. Je finis par sortir de la salle communale, marchant quelques secondes avant de me stopper ayant simplement besoin d’oublier tout ça.