Sujet: Thabyta - Sometimes things just happen Mar 18 Sep - 22:59
Sometimes things just happen ♪
« Ne plus jamais revoir quelqu'un qui nous est très cher, qu'on ne l'a pas vu depuis deux ans... C'était ce qu'il y avait de pire... »
Je n'avais jamais supporté les enterrements.
J'étais là, assis sur un banc. Toujours dans une tenue d'obsèques noire. Ma mère m'avait dit que j'étais très élégant comme ça et que cela m'allait très bien. Je me rappelai de m'être regardé dans un miroir pour me voir. C'était vrai que vu comme ça, j'avais pas vraiment le même style. Cela n'avait rien à voir avec celui que j'avais avant. Non seulement ça m'allait, mais j'avais aussi l'impression d'avoir changé. Moralement changé. Je n'étais sans doute plus le même. Le Nathan que les gens avaient connu autrefois avait mûri et était devenu plus prudent dans les relations qu'il pouvait avoir. C'était vrai que depuis mon divorce avec Thabyta, je ne dormais presque quasiment jamais, j'étais aussi plus méfiant, j'étais hm.. Par moment absent. Une personne me parlait lors de la fin de la cérémonie de l'enterrement de mon père et moi je ne l'écoutais pas, je n'avais pas fait attention à ce qu'elle me disait. J'étais dans les pensées, à me regarder jouer avec mon père par exemple à Safari photo. Tient, je présume que vous n'aviez jamais lu et jamais connu ce jeu ? Celui qui prenait le plus de photos sur un sujet que ma mère avait choisit – comme un papillon – et des belles avait gagné tout en ayant droit à une récompense. Bien sûr, je n'avais jamais gagné à ce jeu-là, mais tant que je m'amusais, c'était autre chose. Je passais du bon temps avec mon père. Enfin... J'avais passé du bon temps...
Parce que maintenant, il n'était plus là.
J'avais beau me répéter qu'il était mort et qu'il ne reviendra jamais. Je n'arrivais toujours pas à l'admettre. Le fait que je me sois ''enfui'' du repas convivial tout juste après l'enterrement pour prendre de l'air en était la preuve. Parce que cette ambiance m'était de plus en plus insupportable et de plus en plus oppressante. J'avais pris soin de prévenir ma mère avant de partir et elle semblait me comprendre. Perdre un père que je ne l'avais pas revu depuis deux ans... C'était assez horrible. Je n'avais jamais imaginé à quel point ça pouvait me faire mal. Je venais à me demander... Pourquoi, mais pourquoi avais-je quitté Arrowisc... ? Que m'avait-il vraiment pris de faire une telle chose ? Je me rappelai d'avoir forcé la marche pour arriver au plus vite au parc tellement j'étais sur le point de craquer. Or, j'avais réussi à ne pas totalement craquer.
Je mis mes deux mains sur mon visage quelques secondes puis les joignit tout en les reposant entre mes deux genoux. Je restai silencieux et observais le parc.. Assis sur un banc. J'aimais beaucoup m'asseoir à cet endroit-là, il avait le don de me calmer, de me rassurer. La nature était une belle chose. Je voyais du vert dans les arbres et moi... J'étais là, à regarder. Je ne faisais pas attention aux passants, certains me disaient bonjour et j'avais toujours pris la peine de leurs répondre en souriant tristement. Ils doivent tous savoir que c'était aujourd'hui l'enterrement.Je soupirai rien qu'en me rappelant de ce moment-là. Quand j'avais vu mon père dans le cercueil, quand les gens fermaient le couvercle, quand une personne qui annonçait le discours... Un ami de mon père, mais je ne le connaissais pas trop. Quand ils l'enterraient... Je re-soupirai à nouveau, serrant un peu mes dents, pinçant un peu mes lèvres. Je regardai ce qui était devant moi, rien que devant moi. Ne faisant pas attention aux bruits et à ce qui se passait autour de moi. Je sentais ma gorge noué, incapable de sortir un moindre des mots. J'étais dans mon plus grand silence. Heureusement qu'à cette heure il n'y avait presque personne et vu le beau temps qu'il faisait... Certains devraient être allé à la plage. J'avoue que j'avais hésité pour venir à la plage ou au parc. Mais vous connaissez déjà la répons. Au début, je n'avais rien ressenti parce que je n'admettais pas à ce qu'il soyait mort. Visiblement... J'acceptai enfin le fait qu'il ne sera plus là.
Bon sang... Qu'est-ce que je détestais les enterrements...
Sujet: Re: Thabyta - Sometimes things just happen Jeu 20 Sep - 18:38
love is a fantasy.
Triste jour sur la petite ville d'Arrowisc. La morosité était partout, et il semblait même, lorsqu'on arpentait les petites rues bien propres de la ville, qu'elles étaient toutes couvertes d'un long voile gris, le voile de la tristesse. Le voile du deuil. Partout les commerçant souriaient moins, certaines personnes manquaient à leurs postes. Triste journée sur Arrowisc. Tout au long de sa vie, M. Wight avait été connu et apprécié pour son talent. Il avait photographié des centaines de personnes de cette ville, en faisant des portraits qui avaient le don de révéler l'âme profonde des gens. Dans ces photos, on ne voyait que l'admiration et le respect pour cet homme, père de famille exemplaire, homme soucieux du détail, personnalité enjoué et amusante. On avait presque l'impression qu'il allait, à partir de ce jour maudit, manquer quelque chose à cette ville : peut-être une de ces parts de chaleur.
Thabyta s'était levée aux aurores, bien plus tôt que d'habitude. De longs cernes violâtres tachaient le bas de ses yeux, ses traits étaient tirés. Ses appétissantes tartines de confitures lui avaient ce matin parut en bouche comme une douloureuse pâte amère. Elle y pensait. Elle y pensait depuis des jours : en vérité, depuis qu'elle avait apprit la mort de son ex-beau-père, ses nuits s'étaient soudainement raccourci, la pâleur habituelle de sa peau avait viré à l'inquiétant, et les fautes d'inattention qu'elle pouvait réaliser au travail atteignaient des records. Quelque chose perdait toujours ses pensées à mi-chemin entre la nostalgie et le regret. Elle avait beau essayer de s'en débarrasser, la pensée que cet homme était mort en la haïssant lui tordait le coeur si fort qu'elle aurait pu en pleurer des heures. Elle décrocha son combiné à peine une heure après son réveil, et contacta son lieu de travail, d'une petite voix. "Je crois que j'ai attrapé froid, excusez moi, je ne pense pas pouvoir venir aujourd'hui.. " Et voila. En deux ans, c'était la première fois qu'elle mentait à son employeur, surtout de manière aussi radicale. C'était quelque chose qu'elle ne se serait jamais permis de faire, sauf pour une seule et unique raison, qu'elle ne pensait jamais voir se présenter : son retour en ville.
Vers midi, Thabyta ne résista pas plus longtemps : elle sortit à l'air libre, juste pour marcher, presque le plus loin possible : elle ne pouvait plus rester immobile, ou dans le meilleur des cas à tourner en rond dans un loft qui allait presque jusqu'à sentir encore son odeur. Machinalement, sans même se faire la réflexion, elle avait enfilé une robe noire, qui était très simple et très sobre : c'était quelque chose qu'elle avait porté plus jeune, pour des soirées chic. Un vieux truc qu'elle n'avait plus vraiment ressorti depuis des années, mais qui ce matin un peu comme par magie avait attiré ses yeux, dans le fouillis de sa penderie. Son gilet solidement serré autour d'elle, elle arpentait ces rues trop calmes, trop silencieuses, comme si tous les habitants de cet endroit avaient soudainement décidé d'opérer une minute de silence lorsqu'elle était passée devant leur maison. Sans faire attention, elle pris la direction du parc, qui à une telle heure était sans doute un peu désert. Il l'était souvent. Avec la plage et la nature à proximité, avoir un parc semblait un peu dérisoire à la plupart des habitants. Elle fixait avec concentration le bout de ses ballerines, qui s'éclaircissait à mesure qu'elle foulait la terre poussiéreuse d'une des allées du parc. Elle cherchait peut-être à se perdre, elle qui ne venait presque jamais ici. Sentant une petite brise sur ses jambes nues, elle leva les yeux, les bras toujours solidement croisés autour de sa taille de guêpe.
Et puis tout l'oxygène de son corps s'échappa soudain, comme si on lui avait administré un puissant coup de pied en plein dans l'estomac. Au milieu de l'allée, complètement exposée aux regard, elle s'arrêta net, les yeux affolés par la surprise et l'émotion. Cette scène qu'elle avait rêvée, espérée, imaginée, convoitée, désirée, cette scène surréaliste et pourtant tellement essentielle à ses yeux lui tombait dessus comme un rêve moite, mi-rêve mi-cauchemar. Elle voulu reprendre sa respiration le plus calmement possible, se brûla la gorge tant elle s'était serrée, et les larmes faillirent lui monter aux yeux. Il fixait le vide, plus beau que jamais dans son costume noir, ajusté et élégant. Elle ne l'avait jamais vu comme ça, pas même à leur mariage. Cette vision angélique fit exploser son coeur dans un millier de battements frénétiques. Elle resta là, à espérer tout autant qu'il tourne la tête et qu'il reste éternellement dans le monde qui n'appartenait qu'à lui, et ce depuis toujours.
Sujet: Re: Thabyta - Sometimes things just happen Jeu 20 Sep - 20:36
Sometimes things just happen ♪
« Cependant, revoir une personne qu'on ne veut pas la voir ne serait qu'une fois... C'était ce qu'il y avait de pire aussi surtout les souvenirs sont de plus en plus douloureuses »
-Nathan... Je sais à quel point tu peux être en colère après elle. Mais ce n'est pas une raison que tu ne reviennes pas à Arrowisc parce qu'elle est là. Tu peux très bien la virer de ta vie et de cette ville...
-Je sais mais... C'est le seul moyen pour moi qu'elle comprenne la gravité de ses actes. Qu'elle reste quelques petits mois dans cette ville entourée des gens qu'elle ne connaît pas plus que moi et vivant dans mon loft... Elle ne tiendra pas longtemps.
-Tu as divorcé avec elle. Ce n'est pas suffisant pour toi ?
C'était la dernière conversation que j'avais eu avec mon père. La dernière fois que je l'avais vu, c'était il y avait deux ans. Il était venu seul me voir à York juste deux jours après le divorce avec Thabyta. On avait mangé ensemble et après on s'était séparé. J'avais un vol pour New York pour un petit rendez-vous et lui il devait retourner à Arrowisc. Et depuis, on ne s'était plus jamais revu. Heureusement que nous avions pas parlé que de Thaby, on avait parlé de ce que je devais faire à l'avenir après tout ce qui s'était passé ces derniers mois. Je lui avais dis que je continuerai mon métier et que je reviendrai à Arrowisc de temps en temps.
C'était une promesse en l'air j'en avais bien peur. Je l'avais regretté. Fort regretté. Quand j'étais arrivé, j'ai été accueilli par ma mère qui m'avait pris dans ses bras en sanglotant . Il fallait s'y attendre ce genre d'accueil. Elle n'était pas seule, il y avait quelques membres de ma famille. C'était bien la première fois que je venais à Arrowisc depuis deux ans. C'était juste la veille de l'enterrement que j'avais appris plus en détail concernant la mort de mon père : il était mort d'un cancer. Je m'étais un peu mis en colère de ne pas avoir été informé avant, mais c'était le choix de papa. Chose que je n'avais pas compris du tout : il avait voulu m'annoncer qu'il avait un cancer de poumon il y avait cela deux ans lors du dernier repas que j'avais pris avec lui.
… Je ne comprend pas... Pourquoi n'ai-je pas été informé ? Je suis son fils pourtant..
Il avait voulu te l'annoncer dans l'espoir que tu reviennes un jour. On a tenté de t'appeler mais tu n'es jamais là et tu ne rappelles jamais. Tu n'es pas revenu non plus.
-…
Un gros malaise vint s'emparer dans mon cœur. Je regrettai tout d'un coup mes actes. De ce que j'avais fais. Je ne cessai pas de me dire que ce n'était pas de ma faute et que c'était celui de... Thabyta. C'était de sa faute si elle était restée en ville, mais ça ne m'empêchais pas de venir une journée et de repartir après. C'était de sa faute si elle n'avait pas voulu partir, mais ça ne m'empêchais pas non plus de revenir et de la chasser sans avoir ses explications. Je ne pouvais pas rejeter la faute à cette femme. C'était de ma faute et j'en devais assumer. J'aurais pas dû partir le lendemain, laissant tout derrière moi, ne revenant plus à Arrowisc. J'aurais dû, j'aurais pas dû... Les choses étaient faites et elles étaient passées. J'étais un fils absent. Préoccupé par sa passion de son métier et de son succès. Il y avait de quoi s'en vouloir....
Mon père allait sûrement beaucoup manquer à la ville. Je le savais parce qu'il y avait beaucoup de gens qui étaient venus à l'enterrement, beaucoup avaient dû manquer à leurs postes. Ma mère les avait tous invités. Comment oublier dans l'espace d'un instant leurs expressions sobre, tristes ? Quelques regards qui semblaient dire '' voilà enfin leur fils qui n'est pas venu depuis deux ans et qui vient de perdre son père. Il n'a pas pu être à ses côtés et n'a pas dû être au courant. Pauvre garçon'' m'avaient insupporté. C'était ce genre d'ambiance que je voulais fuir. Parce que à chaque fois qu'ils me parlaient, ils avaient tous le même regard qui voulaient tous dire la même chose. Il y avait de quoi détester les enterrements...
Je me demandai comment cela se faisait-il que rien ne m'était arrivé depuis que j'avais appris la nouvelle. Quand on me l'avait annoncé, tout s'était abasourdi à mes oreilles. Je suis venu en voiture une journée après, je n'ai pas eu d'accident. Mais pas de larmes. Pas une seule de coulée. Je n'arrivai pas vraiment à pleurer ou plutôt je ne voulais pas pleurer. Je voulais éviter faire cela devant le grand public. Par moment je restais silencieux, je me contentais d'écouter ce que disaient les gens de mon père. Il était quelqu'un de gentil, de très apprécié, de très connu par son métier de photographe. Depuis qu'on m'avait annoncé cette nouvelle, je n'avais que très peu dormi. C'était normal, quand on avait un père mort d'un cancer qu'il me l'avait longuement caché depuis deux ans... Il y avait de quoi de mal dormir plus que d'habitude.
Je refermai les yeux, soupirai, me massai à nouveau mes tempes. Il fallait que je rentre tout de suite, je ne devais pas laisser ma mère seule au milieu de tous ces gens même s'il y avait ses frères. On ne m'avait pas vu depuis deux ans. Puis d'un coup je baillai en me retenant d'ouvrir la bouche et je clignai plusieurs fois les yeux. Je posai mes mains sur mes genoux pour m'aider à me relever, je me retournai et … Je ne bougeai plus.
Elle était là. Devant moi. Figée, les yeux entre la surprise et l'émotion. Elle portait une robe noire avec des ballerines. Quant à moi... Je restai aussi figé sur place, comme si la foudre m'avait frappé. Sentant le cœur me cogner violemment contre la poitrine, tout mon corps était tendu. Elle était là. Je ne pouvais pas cacher ma surprise de la voir aussitôt le même jour de l'enterrement. J'ouvris la bouche semblant de vouloir parler, mais que devais-je dire ? Non, je ne dirais rien, c'était peut-être mieux comme ça, je refermais aussitôt ma bouche et je me reprenais. Alors Nathan, tu gardes ton calme. Pour commencer, décroche ton regard de cette jeune fille. Chose que je fis. Puis retourne-toi et fais comme si tu ne l'avais pas vu. Chose que je fis aussi. Bon sang... J'avais prévu que je finirais par la croiser un jour ou l'autre. Mais pas juste après l'enterrement ! Thabyta semblait penser la même chose. Elle ne saurait sans doute pas quoi faire. C'était un vrai cauchemar... Il fallait toujours que j'affronte les pires moments de ma vie en une journée... Peut-être que ça irait mieux après.
Bon sang, elle était vraiment là devant moi qui lui avait tourné le dos. Je voyais la sortie qui était à environ cent pas de moi. Il me fallait faire les cent pas et je serais tranquille après. Non, c'était plutôt une mauvaise idée, je l'aurais à affronter encore quelques jours plus tard. Déjà je ne voulais pas partir comme un voleur d'Arrowisc tout ça parce que je voulais L'éviter. Je soupirai rien qu'à cette pensée, je fermai à nouveau mes yeux et je sentis que je m'enflammai un peu doucement. Une colère qui refaisait surface pour la première fois depuis deux ans. Une colère qui n'avait rien à voir avec les autres. Je me retournai et la regardai avec un air plutôt froid. Je pouvais voir qu'elle avait des cernes et qu'elle n'était pas au top de sa forme. Ce n'était pas la même Thabyta que j'avais connu il y avait cela deux ans. Elle avait physiquement changée. Je serrais mes lèvres, semblant grimacer. Bon sang, rien qu'en la voyant je revoyais les moments que j'avais passé avec elle. Elle ne me faisait que remuer le couteau dans la plaie.
-… Tu ferais mieux de rentrer chez toi et ne plus me revoir. Ce serait une bonne chose pour nous deux...''
Dis-je froidement. Non je ne voulais pas qu'elle rentre chez elle dans cette ville, mais chez elle en Virginie. Rejoindre sa famille, m'oublier. Depuis deux ans, j'espérai qu'Elle fasse cela. Oh que oui... Elle n'avait vraiment rien à faire dans cette ville avec tous ces gens qui ne semblaient pas trop l'apprécier après tout ce qui s'était passé.