« You gave me a forever within the numbered days, and I’m grateful. »
J'avais quatre ans quand papa est mort. Papa était soldat dans l’armée américaine et c’est sur le terrain qu’il a perdu la vie. Je me rappellerais toujours, de ce jour-là. De ce jour où deux hommes vêtues en militaire, avait sonné à la maison et que je leur avais ouvert. Ils étaient impressionnants, et la peur m’avait prise. Maman. C’est à elle seule qu’ils voulaient parler. Parler était un grand mot puisque ce n’était pas un sujet de routine. Ça avait bouleversée maman. Moi, je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait contrairement à mon frère qui avait les yeux brillants prêt à pleurer. Je lui avais pris la main et je l’avais serré le plus fort possible.
« Pourquoi maman est triste ? Pourquoi tu es triste ? » J’avais besoin de savoir, je voulais connaître ce qui se passait. J’étais le seul qui semblait ne rien voir. Je n’avais jamais vu mon grand frère dans un tel état. Ça devait être sérieux, très sérieux. Il me porta et me posa sur le bar du salon. Il me regarda droit dans les yeux en me caressant la joue.
« Tu sais que papa est dans l’armée. Que son travail est dangereux. » Je fis un oui de la tête pour dire que je le savais. Maman ne cessait de le dire. Elle ne voulait jamais que papa parte. Elle disait tout le temps que c’était trop dangereux, qu’il avait des enfants…
« Et bien, papa ne reviendra plus. » Je regardais mon frère d’une drôle de tête, ne comprenant pas pourquoi papa ne reviendrait plus. Il ne pouvait pas partir et nous laissait ainsi. Il nous aimait plus que tout.
« Tu mens. Papa n’est pas partit. Maman a dit qu’il allait revenir dans pas longtemps. » dis-je en posant mes mains sur mes hanches.
« Je suis désolé, Slade. Mais c’est impossible. Il ne reviendra pas. Cependant, il sera toujours ici. » Il posa sa main sur mon cœur. Les larmes se mirent à perler sur mes joues. Je ne pouvais pas croire à une telle chose. Papa était l’homme le plus fort, le meilleur. Il était mon héros. Il était celui qui me portait le plus haut possible, qui me poussait sur la balançoire, qui m’apprenait à me défendre. Non, il ne pouvait pas être mort. C’était impossible. Papa était bien plus fort que ça. Seulement, j’avais beau croire cela, je savais au plus profond de moi que je ne le reverrais plus.
Maman n’avait pas voulu que j’assiste à l’enterrement. Elle disait que je n’étais pas encore prêt, que je n’étais qu’un enfant. Cependant, elle avait cédé. Je ne voulais pas rester avec une baby-sitter. Je voulais lui dire une dernière fois au revoir. Je voulais pouvoir lui dire une dernière fois que je l’aimais plus que tout et que je l’aimerais à jamais. On était au cimetière tout le monde vêtu de noir. Je n’avais rien dit jusqu’à maintenant. Les mots ne venaient pas mais les larmes ne cessaient de couler. Puis avec ma rose rouge à la main, je m’étais avancé vers le trou. Je regardais ce cercueil noir.
« Papa. Mon petit papa…. Le monde est cruel et encore plus pour moi. Je sais que ce n’est pas ma faute, ni celle de maman, ni celle de personne. Je veux que tu reviennes. Je veux que tu me sers dans tes bras, que tu me chatouilles, que tu m’apprennes à me battre, à jouer au football. Je veux entendre ta voix, ton rire. Je veux chanter des chansons dans ta voiture, sauter dans les flaques avec toi, nourrir les canards de l’étang, découvrir le monde avec toi. Mais je ne peux plus. Je t’aime papa et tu me manques déjà. » Je lançais la rose puis mes jambes se dérobèrent sous moi. Je pleurais encore et encore. Je ne pouvais vivre sans lui. Un papa c’est la chose la plus importante dans la vie d’un enfant et surtout dans la mienne.
La vie continue. Car elle ne s’arrête pas au moindre drame. Il n’aimerait pas me voir ainsi. Il détesterait ça même. Papa avait la joie de vivre. Jamais il n’était malheureux ou triste. Il ne cessait de sourire et de mordre la vie à pleine dent. Alors pour lui, je dois continuer de vivre. Je dois réaliser mes rêves. Mais je le garde constamment avec moi. Je sais qu’il est là tout près de moi, qui veille sur moi comme un ange gardien…. Je ne parlais pas. Je dois dire qu'on prend une claque quand vous découvrez votre femme entrain d'embrasser à pleine bouche votre meilleur ami. On devait passer une soirée tranquille tous les deux et s'amuser puisqu'on avait laisser Juliette chez mes parents. mais non, il avait fallut qu'elle gâche tout. je n'en revenais pas et tapais violemment sur le volant. Je pouvais pas rester une minute de plus avec toute cette colère sur moi. J'ai beau être calme quand je pète un câble, je pète un câble. Je tourne sur le bas côté, freine violemment en sortant de la voiture. Je tape sur le capot et la regarde sortir. Je n'ai même plus envie de l'appeler ma femme. Elle fait un pas vers moi mais je recule avec un geste de la main. Je ne veux pas de sa tendresse pas après avoir découvrir tout ça.
« Je n'arrive pas à comprendre pourquoi tu as fait ça. en plus avec lui. mais putain, il est marié et c'est mon meilleur ami.» Je tape à nouveau sur le capot mais cette fois plus fort, elle sursaute. Elle a de quoi parce qu'elle risque de voir la mauvaise facette de moi. Celle que je garde cachée parce que je sais qu'elle peut faire fuir, qu'elle peut faire peur. Le plus dur est de se rendre compte que la femme que vous avez épousé, ne vous aime pas vraiment. en fin de compte, moi qui pensait ne pas être assez amoureux, pas autant qu'elle, je me trompais bien.
« Slade, je peux t'expliquer.» alors ce n'était pas la phrase qu'il fallait sortir. il n'y avait rien à expliquer. qu'est-ce qu'elle pouvait dire de réconfortant en s'envoyant en l'air derrière mon dos.
« il n'y a rien à expliquer du tout. tout est claire. tu te tapes un homme marié. et surtout tu me mentais chaque soir me disant que tu travaillais. c'était faux. tu le voyais alors tu aurais dû être auprès de ta fille qui voulait que tu lui racontes une histoire. » je souffrais mais je n'allais pas être la personne qui souffre le plus. Juliette allait être au milieu de nous deux. je n'avais pas envie de passer à côté de ça, pas envie de lui pardonner parce que l'infidélité a toujours été ce que je déteste le plus. demain, je trouverais un avocat et divorcerait.
« Je suis désolé. je suis désolé. on peut arranger ça, reprendre sur de bonnes bases.» elle essayait d'arranger les choses connaissant mes principes. des principes que je ne changerais pour rien au monde. je pouvais pardonner des choses, mais pas ça. si elle l'avait fait une fois, elle recommencerait encore. et ça sera un cercle vicieux si je lui pardonnais à chaque fois. je serais malheureux et j'en souffrirais alors autant tout arrêtait maintenant. il fallait qu'on puisse être encore en bon terme pour Juliette.
« je ne te crois plus. je n'ai pas envie d'être trahit une nouvelle fois. c'est fini. toi et moi, c'est fini. demain, je trouve un avocat et je divorce. je ferais tout pour avoir la garde de Juliette parce que tu es incapable d'être une bonne mère pour elle. » la colère me faisait peut-être dire d'affreuse chose mais ce n'était pas moi qui n'était pas là pour notre fille de cinq ans. j'arrivais à m'occuper du bar et d'elle en même temps. je faisais le nécessaire pour faire passer ma fille avant le reste, parce que c'est ma raison de vivre, mon rayon de soleil. et en fin de compte, la seule femme que j'aime.
« non, Slade. je t'aime. tu peux pas faire ça sans essayer d'arranger les choses. » elle arriva à coller sa tête contre ma poitrine. je posais mes mains sur ses épaules la regardant droit dans les yeux.
« il n'y a rien à arranger. et je ne changerais pas d'avis. » je la fis reculer pour remonter de nouveau dans la voiture. on rentrait à la maison où je passais la nuit sur le canapé du salon. le lendemain, je m'installais dans l'appartement au-dessus du bar.
c'est pas facile de se retrouver tout seul dans un appartement avec sa fille. je sais bien que je le faisais déjà pratiquement quand j'habitais avec ma femme dans une immense maison. c'est différent là. le plus dur, je pense, ça était de signer les papiers du divorce. je pensais que ça ne me ferait rien mais ça était une chose douloureuse et aussi une promesse de plus de laisser n'importe qui rentrer dans ma vie. je ne veux pas tomber amoureux. je ne veux pas parce que je sais que ça finira mal. je préfère profiter de la vie et puis peut-être qui sais, un jour je rencontrais une femme qui me fait changer d'avis et qui me transforme. il faut tout de même garder un peu de rêves surtout lorsqu'on a une petite fille. on est un soir de semaine, le bar est plutôt calme. même s'il n'est pas vide. Juliette dort tranquillement à l'étage et c'est que quand c'est le cas, que je peux sentir serein et faire mon boulot sans avoir peur qu'il lui arrive quelque chose à l'étage. derrière le comptoir, je passe un coup de chiffon. la porte s'ouvre sur une demoiselle. une demoiselle avec un sourire malicieux sur le visage, un sourire qui me rappelle quelqu'un. je ne peux pas dire quoi, je ne peux pas dire d'où je me rappelle tout ça. et puis, ça fait un tilt dans mon petit cerveau. on était des gamins. on ne s'aimait pas beaucoup. on se battait souvent ensemble. même tout le temps. je ne sais pas si elle allait se souvenir de moi et si elle était la même personne. si elle était cette bagarreuse. cependant, il avait bien une chose qui avait changé, c'est qu'elle avait grandit et qu'elle était devenue une belle femme.
« je peux vous servir quelque chose ? » lui demandais-je en la regardant et en balançant mon torchon sur mon épaule. elle s'installa sur un tabouret et me regarda pendant de longues secondes. elle m'étudiait et je sentais ce regard sur moi. je ne sais pas ce qu'elle se demandait, ce qu'elle cherchait. mes deux mains sur le comptoir, j'attendais. je déviais mon regard pour ne pas me fondre dans son regard et ne pas ressembler au premier idiot. je devais dire que j'étais surpris de la voir ici, de revoir une personne de son passé, une personne qu'on a connu il y a longtemps.
« tu pensais que je te reconnaitrais pas, Slade. tu as toujours la même frimousse. cependant, je n'aurais pas cru que tu aurais pû être aussi craquant. » toujours la même, toujours la même franchise. ce petit bout de femme qui n''a pas froid aux yeux. elle semblait pensé que j'étais toujours le même. le petit gamin timide et solitaire qui trainait toujours dans son coin, le gamin qu'on prenait pour se moquer, le gamin faible qu'on aime torturer. je ne faisais rien, je laissais faire. mais tout à changer à la mort de mon père. je me suis rendu compte que je n'étais pas à la hauteur de l'homme que je voyais comme un héros. qu'il n'aurait pas été fier de moi s'il m'avait vu aussi lamentable. alors j'ai grandis, j'ai changé, mes complexes se sont envolés et je me suis rendu compte que j'étais bien plus fort que je le pensais.
« je pourrais dire la même chose avec ton sourire malicieux. » elle posa ses deux mains sur le comptoir et avança son visage du mien. elle me regarda droit dans les yeux en se mordant la lèvre inférieur.
« tu sais que je pourrais te croquer. » elle était directe et on ne pouvait pas dire le contraire. je devais dire que ça ne me gênerait pas de partager une partie de jambe en l'air avec elle. mais jamais, je ne lui ferais ce plaisir de la laisser mener la danse ou de céder à une demoiselle comme ça.
« tu n'es pas la première à me le dire. » je jouais. j'étais confiant maintenant. je pouvais user de mes charmes devant les femmes. quand on a été marié, on se rend compte que l'amour est difficile et que trop donner son cœur fait mal. c'est ainsi que je passe des nuits avec les femmes mais que je ne passe pas plus d'une nuit. un moment puis j'oublis. dans ma tête, je le fais pour Juliette, pour ne pas lui présenter des tonnes de femmes qui ne sont pas à la hauteur.
« Monsieur joue de ses charmes. je ne peux pas croire que je te trouve ici dans ce bar. maintenant, j'aurais une bonne raison de venir ici. » alors c'était la première fois qu'elle venait ici apparemment. avec ça, je voyais bien qu'elle essayait de me charmer. on ne me charme pas si facilement, je ne craque pas si facilement plutôt.
« pas la peine de jouer au charmeuse. » elle se mit à rire. je servais un monsieur qui attendait un petit moment sans que personne ne le serve. je laissais la jeune femme quelques minutes seule puis je revins.
« je ne dirais pas non à une partie de jambes en l'air dans les toilettes. ça te va comme ça, c'est plus directe ? » un tempérament de feu. un tempérament qui me plaisait beaucoup. elle savait ce qu'elle voulait, elle savait sur quel pied dansait. je lui fis un sourire et ne disait rien de plus. elle quitta le bar sans pour autant ne pas me faire un petit clin d'oeil en partant.